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"Un corps peut-il guérir, dont le coeur est malade ?" [Ft. Charly]

Manhattan Redlish
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Ian Edwards
J'ai 42 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis formateur au FBI et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparé et je le vis, très mal.

A venir ...

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Depuis leur rencontre, c’était la première fois qu’Eli lui mentait de la sorte, droit dans les yeux, sans être contrainte par l’Agence de le faire. Il ne se fit pas prier pour le lui faire remarquer, et il reçut sa réponse comme de l’alcool sur une plaie ouverte. C’était douloureux. Ian émit un mouvement de recul, tout en réprimant un petit rire amer qui fut la seule réponse qu’il s’autorisa à lui offrir. Il n’était pas fier de lui avoir mentit durant tout ce temps, d’avoir bu avec excès, d’avoir brisé leur relation, de l’avoir détruit elle. Un jour ne passait pas sans qu’il culpabilise à propos de son comportement passé. Aujourd’hui, il n’était plus cet homme, mais il n’était pas certain qu’Eli était prête à l’entendre. Ses réponses acides, et le ton qu’elle employait pour s’adresser à lui ne faisait que confirmer ses doutes. Elle le percevait encore et toujours comme le petit-ami alcoolique et toxique qu’il avait été… « Ce n’est pas parce que par le passé, tu m’as toujours protégée, que je n’en suis pas capable Eli » précisa-t-il en maintenant un calme presque déstabilisant. Il ne faisait pas preuve d’un tel sang-froid, et d’une telle austérité d’âme lorsque cela était nécessaire, qu’il était pour autant incapable de la protéger. Légèrement penché en avant, son regard constamment rivé sur elle, il rétorqua non sans une pointe d’amertume perçant dans la voix « Tu te voiles la fac, mais tu me diras, pour ça aussi, tu as eu un bon professeur ». Combien de fois elle avait tenté de le lui faire comprendre durant ces quelques jours qu’ils avaient été ensemble ? Il s’était mentit durant tellement de temps, prétendant aller bien, alors qu’en réalité, il n’en était rien. Il le comprenait maintenant. Et Eli empruntait le même chemin que lui par le passé, et tout ça, parce qu’il n’avait pas su être présent pour elle au moment où il aurait dû…

Son dos s’enfonçant dans le dossier de son siège en entendant le rire ironique résonner dans la pièce « J’ai changé Eli » souffla-t-il à son tour. Mais si la belle brune faisait le choix de ne pas se montrer conciliante à son égard, qu’il en soit ainsi. Il agirait ainsi également. À la seule différence, c’était qu’il avait les outils en sa possession pour lui compliquer durement la vie. Il s’était attendu pour réponse à une remarque acerbe, un regard dédaigneux, mais pas à être projeté au sol avec violence par la jeune femme qui s’était ruée sur lui. Ses mains serrant fermement sa chemise, Ian n’avait pas la force nécessaire pour reprendre le contrôle de la situation qui venait de lui échapper en une fraction de seconde. Il sentait son cœur battre à tout rompt dans sa poitrine, les mains en l’air en signe de reddition, et laissa échapper un « Ok » trahissant la légère crainte qu’elle était parvenue à faire naître chez lui. Ce n’était pas la femme dont il était tombé amoureux quelques mois auparavant. « J’ai dit « OK » » répéta-t-il sans réelle conviction. Il n’osa pas tourner la tête en direction de la porte qui venait de s’ouvrir précipitamment. Il n’avait d’yeux que pour elle, comme s’il tentait d’y déceler encore une lueur d’amour pour lui, mais tout ce qu’il lisait dans ses prunelles sombres, c’était la colère, et ça lui fit mal. C’était donc le seul sentiment qu’il parvenait encore à faire naître chez Eli …

Les gardiennes passèrent les menottes à la belle brune, permettant ainsi à Ian de se redresser sur ses jambes, et son cœur se serra en entendant les mots qui suivirent. Il passa une main sur sa mâchoire rasée de près, jusqu’à ses lèvres, particulièrement interloqué par ce qui venait de se produire. Ian sursauta légèrement en sentant la main de l’infirmière se poser sur son bras « Vous allez bien ? » « Euh… Oui. Je suis juste … Ça va » finit-il par répondre en fixant la porte par laquelle Eli venait de partir « Je vous avais dit de ne pas le faire. Vous n’avez pas écouté. La prochaine fois, au lieu de sortir vos galons, je vous conseille de nous écouter ». Le regard de l’infirmière était suffisant, mais il l’ignora. Elle avait peut-être raison. Il n’aurait pas dû programmer une telle rencontre. Dans la journée, il avait appris qu’Eli avait été envoyée en isolement pour les trois prochains jours. « Vous auriez pu me prévenir qu’elle avait changé à ce point ! » « Edwards, calmez-vous » « Me calmer ? Elle me déteste ! Si elle en avait l’occasion, elle n’hésiterait pas à me tuer » « Vous l'avez cherché » « Je vous emmerde ! » « Vous ne pouvez pas rentrer. Elle est en danger là-bas » « Et c’est qui le con qui l’a envoyé dans cet endroit ? » Un bref silence et il entendit un « Vous ». Plus un mot ne fut prononcé durant quelques instants après la réponse d’Ezékiel. Ian prit une longue gorgée de café et finit par prendre place sur la seule chaise autour de la table « Elle me déteste Brennan… » « Elle ne vous déteste pas. Il n’y a pas de haine sans amour. Laissez-lui un peu de temps. Vous devez la protéger ». Ian posa sa tête contre le mur décrépis derrière lui. Ça allait être un combat de tous les instants.

Le lendemain, Ian était passé devant la cellule de la belle brune. Elle portait bien son nom. L’isolement. Il ouvrit la trappe pour le repas et glissa le plateau à l’intérieur. Il avait passé plus d’une heure en cuisine la veille au soir pour lui préparer des lasagnes légèrement brûlée sur le dessus, et un fondant au chocolat. Bien évidemment, il avait dû soudoyer Megan pour qu’elle détourne l’attention de l’équipe de surveillance. Il avait suffit une part de chacun des plats et le tour était joué. Il referma la trappe et s’éloigna. Il réitéra son geste le troisième jour, sans prononcer le moindre mot, jusqu’à ce qu’elle sorte enfin de l’isolement. C’était lui qui s’était porté volontairement pour ouvrir la porte de la cellule « Madame O’connor. Ravi de vous revoir parmi nous. J’espère que vous avez réfléchis à vos actes à l’infirmerie et que vous saurez rentrer dans le rang dorénavant. Il serait malheureux que votre séjour parmi nous, durant mon intérim, nous conduise à des rapports compliqués que je serais obligé de sanctionner ». Il esquissa un sourire de convenance. Il menotta ses poignets et la conduisit jusqu’aux cellules. Il retira ses menottes en arrivant devant la porte de sa cellule qu’il ouvrit, et murmura un « Je suis désolé… », puis releva un bref regard sur elle, avant de baisser à nouveaux les yeux, et referma la porte derrière elle.


Charly
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Charly
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Elionor Griffins
J'ai 36 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparée et je le vis, mal.



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Brennan n’avait donc personne à mettre sur le coup ? Il était allé chercher Ian… C’était du grand n’importe quoi. Eli savait parfaitement que si elle n’avait pas encore été sortie d’ici, c’était parce que l’agence voulait des résultats, qu’elle aille au bout de la mission. C’était son supérieur qui se faisait du souci. Pas l’agence. Elle n’était même pas certaine que le rôle d’Ian ait été approuvé. « -je n’ai pas besoin de protection. De la tienne ou de celle de qui que ce soit. » Eli aurait presque préféré qu’on lui envoi Dwayne ! C’était horrible de le voir ici, là juste devant elle. Horrible de faire remonter tout ce passé qu’elle s’employait à oublier. Horrible de constater qu’elle l’aimait toujours à en crever. Elle le sentait. Elle le savait. Elle l’aimait. Malgré ce qui s’était passé, les mensonges, l’alcool… ses sentiments n’étaient pas morts. Seulement ils n’avaient plus lieu d’exister. C’était terminé.

Elle se contenta d’un regard noir pour toute réponse. Eli n’allait pas le contre dire. C’était la vérité. Elle avait eut un très bon prof pour cela aussi. Elle avait toujours fonctionné ainsi. Les conditions de cette infiltrations étaient compliqués. Ça n’aidait pas à avoir le sourire et le moral au beau fix. Mais elle n’avait pas besoin qu’on lui dise si elle allait bien ou non. Elle bossait ! Elle n’avait pas besoin d’un surveillant. C’était un peu comme si l’histoire recommençait. Ian n’avait rien à foutre ici. « -oh ba oui… monsieur je suis heureux en ménage. Tu fais des masques aux concombres aussi pour tes cernes ? » elle se pinça les lèvres avant d’inspirer lentement. Elle allait ajouté quelque chose d’autre, mais elle venait déjà de faire du dégât. Et si il disait vrai ? Et si il avait réellement changé ? Elle l’avait fui, elle l’avait laisser tomber pour sa propre survit. Il l’avait repoussé, elle n’avait pas insisté pour s’imposer dans sa vie, pour l’obliger à aller mieux, à se soigner. Et puis après tout, il considérait qu’elle l’avait abandonné en emportant son cœur sous son bras. Alors encore une fois, qu’est-ce qu’il foutait là ? Pourquoi avoir accepté ? C’était de la vengeance ?

Il ne fallu pas plus d’une seconde à Eli pour lui sauter dessus et le menacer. Assise sur lui, ses cuisses de chaque côté de ses hanches… cette position elle l’avait prise dans bien d’autres circonstances par le passé. Aujourd’hui, ce n’était pas de l’envie qu’elle lisait dans ses yeux. Mais de la peur… Bien vite on la sépara de lui, et elle en profita pour lui hurler d’aller se faire foutre. Quelques minutes plus tard, on lui faisait traverser le bloque pour l’entrainer au trou. Elle en rajouta des caisses pour que les autres détenues comprennent ce qui se passait. « -O’connor ferme là ! » lui ordonna la jeune gardienne. Eli fit mine re résister. Lorsque la porte de la cellule d’isolement se referma sur elle, elle soupira de soulagement avant de se laisser glisser contre le mur capitonné et de se mettre à pleurer.

Lorsqu’elle fit entrer la bouffe, elle comprit rapidement qui était derrière la porte. Elle souleva la petite trappe et cria : « -si tu veux vraiment m’aider apporte moi des somnifères ! » elle avait besoin de dormir mais ne parvenait pas à fermer l’œil. Elle avait l’impression d’être sous amphétamine. Impossible de se poser, impossible d’arrêter de penser. Impossible d’arrêter de penser à lui surtout. Les lasagnes et le fondant firent un vol plané contre le mur. La pièce était sous surveillance vidéo, elle le savait. Eli se laissa glisser contre le mur en pleurant de nouveau. Ses nerfs étaient en train de lâcher. Assise au sol, elle bougeait la tête d’avant en arrière. L’infirmière lui apporta un calmant. Eli ne su pas si ça venait d’Ian ou non. Elle sombra dans un sommeil profond. Ian était là… La troisième jour, elle ne fracas pas l’assiette, mais ne mangea rien. Elle lui avait dit d’aller se faire foutre, il pouvait y aller avec ses lasagnes et son fondant qui lui réduisaient le cœur d’Eli en morceaux. Pour ce qu’il en restait.

Lorsqu’on ouvrit la porte de la pièce, la lumière du couloir lui fit plisser les yeux. Elle se leva avec difficulté, et avança avec lenteur. « -putain… » souffla-t-elle à voix basse en le voyant là, à l’attendre. « -je veux parler à mon avocat. » fut la seule réponse d’Eli. Pas un mot de plus jusqu’à ce qu’elle soit raccompagnée par Ian en personne jusqu’à sa cellule. « -alors O’connor t’as aimé sa queue ? » « -moi aussi je veux faire un tour en isolement » « -regardez là elle arrive même plus à marcher ! » Eli lança un regard mauvais à Ian alors qu’il lui soufflait qu’il était désolé. « -je veux un entretien privé avec mon avocat. Demain. » Pas la peine de préciser, Ian avait très bien comprit de qui elle voulait parler. si Brennan ne voulait pas répondre à ses appels, il allait devoir bouger son cul jusqu’ici.

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Ian Edwards
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Ian avait recouvré sa patience d’antan, notamment avec la jeune femme qui n’avait de cesse que de lui tenir tête. Il avait compris de lui-même qu’il n’était pas le bienvenu entre ces murs, auprès d’elle. Il n’avait pas besoin qu’Eli s’entête à le lui faire comprendre. De toute manière, il ne partirait pas tant que cette mission d’infiltration n’aurait pas touché à sa fin, qu’il la sache saine et sauve, mais surtout, en sécurité. La voir le détester ainsi était douloureux, et bien sûr qu’il aurait aimé s’éloigner pour ne plus souffrir de la sorte, de voir cette lueur de colère dans ses yeux qui lui était destinée. Néanmoins, elle n’était plus elle-même. Elle se mentait à elle-même en prétextant qu’elle allait bien. Qui pourrait aller bien de vivre constamment dans la peur du dernier jour, de se retrouver confronter à son ex-petit-ami alcoolique et qui avait tout fait pour l’éloigner de lui ? Personne, pas même elle. Donc Ian resterait pour veiller sur elle, même si ça impliquait de devoir supporter son humeur de chien au quotidien. « Je ne crois pas qu’on t’ait demander ton avis sur le coup, Eli » avait-il donc répliqué. Brennan connaissait sa protégée mieux que quiconque, mieux qu’elle pouvait se connaître elle-même et s’il en était venu à lui demander son aide, alors c’était que la situation était plus complexe qu’elle ne laissait paraître. Ezékiel avait peur. Peu de chose l’effrayer, mais perdre sa fille spirituelle était sûrement en pôle position. Une peur qu’il partageait et qu’il comprenait mieux que quiconque, donc il n’irait nulle part.

Enfermée entre ces murs depuis six mois, Eli ignorait tout de l’homme qu’il était finalement devenu. Il avait changé. Il n’était plus celui qu’elle avait connu au cours de l’infiltration et dont elle était tombée amoureuse… C’était ce qui effrayait également Ian. Et si elle n’aimait pas l’homme qu’il était aujourd’hui ?! Enfin… La question à poser, c’était de savoir si elle l’aimait encore, et il en éprouvait quelques doutes. Néanmoins, Ian avait changé, qu’elle veuille l’entendre ou non. La psychothérapeute l’avait aidé à comprendre les évènements qui avaient marqué sa vie et l’homme qu’il était. Il avait sombré encore plus profondément après le départ de la belle brune, et tout autant au fur et à mesure que son esprit se remémorait les traumatismes passés, mais il était parvenu à refermer chacune de ses plaies. Il avait changé. Il n’avait pas bu une goutte d’alcool depuis des mois maintenant. Mais tout ça, Eli l’ignorait… Et il n’était pas sûr qu’elle le comprenne aujourd’hui. « Tu es jalouse ? » avait-il rétorqué en inclinant légèrement la tête. Peut-être que finalement, Eli l’aimait encore.

Cependant, la femme qu’il aimait n’était pas celle qui venait de se ruer sur lui en cet instant. Pour la première fois, depuis que leurs chemins s’étaient croisés, un voile de peur avait traversé son regard en sa présence. Sa réaction avait été soudaine, impulsive, incontrôlée. Elle était devenue presque … sauvage. Les gardiennes placèrent Eli en isolement, et Ian lui apporta malgré tout de quoi se substanter de manière correcte. Aucun remerciement. Il n’en attendait pas moins d’elle. Il lui avait fait parvenir des calmants après avoir observé Eli sur les caméras de surveillance. Elle n’était pas détruite. Elle était anéantie. Il lui apporta de quoi manger chaque jour durant son isolement, puis la récupéra à sa sortie en se montrant dès plus professionnel en son encontre. « Je vais l’appeler » rétorqua-t-il simplement, et traversèrent ensuite les communs. Sa mâchoire se serra aux paroles prononcées par les codétenues. Ian n’imaginait pas l’Enfer qu’était devenu sa vie depuis qu’elle était infiltrée ici. Il ouvrit la porte et prononça des excuses à voix basse, qu’elle ignora. « Je l’appelle ».


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Mar 7 Mai - 15:50

Ezékiel Brennan
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Si ça n’avait tenu qu’à lui, Ezékiel se serait abstenu de réclamer de l’aide à l’agent Edwards. Toutefois, il se retrouvait dos au mur avec la jeune femme dont les rapports établis faisaient état de nombreuses blessures depuis son arrivée. Ce n’était qu’une question de temps avant que le corps sans vie de cette dernière ne soit retrouvé. Un prix qu’il n’était pas prêt à payer, même pour la sécurité du Président des États-Unis. Il avait envisagé d’intégrer une autre femme, mais aucun agent ne serait capable de lui faire entendre raison. Il fit le choix de miser sur les probables sentiments qu’Elionor éprouvait encore à l’encontre de Ian. Parce que même si elle n’en avait jamais fait mention, il savait que leur histoire s’était arrêtée de manière brutale et soudaine. Retourner en infiltration, c’était une manière comme une autre, de ne plus penser à lui. De ne plus souffrir. Une thérapie qui était à son sens peu fructueuse. Elle le lui prouva au fil des mois. Elle était retournée dans une spirale autodestructrice, faillant à sa promesse de se montrer plus prudente à l’avenir. Il fondait alors beaucoup d’espoir en Ian. Il était parvenu à la faire tomber amoureuse de nouveau après treize ans de deuil. Qui savait ce dont il était capable à nouveau ?! Eh bien pas grand-chose s’il se limitait à l’appel que ce dernier lui passa peu de temps après son intégration à la prison. Elionor le détestait. Il récoltait seulement ce qu’il avait semé. Il n’allait pas le plaindre. Il avait une mission à accomplir, et il n’allait pas l’en soustraire parce que la jeune femme n’était pas gentille avec lui et qu’elle ne lui prêtait pas ses jouets dans la cour de récréation. Elle était en danger. Il devait la protéger.

Les jours qui suivirent l’appel fulminant de l’agent Edwards furent annonciateur de bonnes nouvelles. Il n’avait pas tenté de le contacter à nouveau. Elionor n’avait pas été admise de nouveau à l’infirmerie. Peut-être que son idée était pertinente et qu’elle porterait ses fruits. Une quiétude de courte durée quand il reçut un nouveau appel de Ian. Il était demandé dans le Colorado. Elionor exigeait sa présence. Il avait accepté. C’était inévitable. Il atterrit à Florence quelques heures plus tard, fit un arrêt dans un hôtel du centre-ville pour prendre une douche et changer de costume, puis il se rendit au pénitencier de haute sécurité. Comme toujours, il fut fouillé, son identité enregistré. Ici, il n’était pas Ezékiel Brennan, mais Maître Blackwood. Ce n’était pas sa première venue en ces lieux. Il fut ensuite conduit par l’agent Edwards jusqu’à la salle d’interrogatoire qui se chargea de couper l’enregistrement audio et vidéo de la pièce, et resta prostré derrière la vitre sans teint. Quant à Ezékiel, il prit place sur une des chaises, sortit un stylo hors de prix, un dossier et attendit patiemment la venue d’Elionor. Un sourire à son attention quand elle passa la porte « Elisabeth. Bonjour. Installez-vous ». Il laissa la gardienne quitter la pièce, puis reporta son attention sur la jeune femme « Tu voulais me parler Elionor. Je suis là. Je t’écoute ».

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Mar 7 Mai - 18:33

Elionor Griffins
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Eli aurait pu répondre un : non je la plains la pauvre. Mais le voir pencher la tête ainsi… Elle resta là, à la regard toujours du même regard noir. S’il avait vraiment refait sa vie… ça validait bien des choses. Ça validait l’idée qu’elle avait d’elle, de son incompétence à l’aider, encore plus à l’aimer. Peut-être qu’une autre l’avait trouvé sur le bord de la route, là où soit disant Eli l’avait abandonné comme tous les gens qui avaient peuplé la vie d’Ian. Peut-être que cette femme était capable de le comprendre, qu’elle était capable de douceur. Peut-être qu’elle était aussi capable de supporter l’alcool qui allait de paire avec Ian. Il savait mentir, il le lui avait prouvé. Cela soulevait cependant une question. Pourquoi avoir accepté de venir ici s’il avait refait sa vie ? Pourquoi vouloir revoir son ex ? Il cherchait quoi exactement ? A savoir si elle souffrait ? Eli devenait parano, elle ne s’en rendait même pas compte. C’était poussé par cette manie de mal interprété les paroles ou les actes des autres. A force de côtoyer le mal, elle le voyait partout.

Lorsqu’il était venu ouvrir le cellule d’isolement, Eli n’avait aucune envie d’en sortir. Trois jours… trois jours seule, même dans cet espace réduit, avec peu de lumière… trois jours sans avoir besoin d’être sur ses gardes, sans devoir affronter tout ça. Trois jours de répit. La jeune femme avait envisagé deux scénarios. Soit avoir agressé le chef de sécurité lui permettait d’avoir un semblant de réputation. Soit elle allait passé pour sa pute. En entendant les paroles des autres détenues, elle eut sa réponse. Seconde option. Et il était désolé… super, elle était heureuse de le savoir.

Menotte aux poignets de nouveau. Eli entra dans la pièce, jeta un regard au miroir. Puis un à l’homme qui venait de se lever. On attacha ses mains à la table, elle soupira. Eli fixa Brennan pendant une longue minute sans rien dire. « -vous me devez des explications. » encore une fois il y avait une histoire de confiance. Elle voulait savoir pourquoi ! « -pourquoi ? Et pourquoi lui ? » elle jeta un coup d’œil au miroir. « -j’imagine qu’il écoute… » elle eut un léger rire ironique. « -vous ne cessez de vous plaindre de ma sécurité. Ce n’est pas en me collant un surveillant sur le dos que je vais mieux m’en sortir. Vous imaginez quoi sérieux ?! Elles sont… » elle grimaça, comme si elle venait de se souvenir à qui elle parlait. Un soupire. Elle voulu se passer les deux mains sur le visage, mais elles étaient retenue à la table. Elle ferma les yeux quelques secondes. « -écoutez monsieur, je ne sais pas d’où sors cette idée, j’ai du mal à imaginer qu’elle vienne de vous, tellement elle es absurde. Si je suis encore entre ces murs, malgré les conditions, j’imagine que c’est parce que l’agence ne veut pas que j’en sorte sans résultats. » elle savait qu’elle visait juste. « -alors laissez moi bosser. » ou qu’il lui trouve une meilleure idée bordel ! Elle enchaina: "-expliquez moi... il y a six mois de ça on aurait jamais dû se rapprocher ou éprouver le moindre sentiments. Et aujourd'hui c'est lui..." elle était à fleur de peau. "-c'est lui que vous allez chercher..."


Manhattan Redlish
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Mar 7 Mai - 19:34

Ezékiel Brennan
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La pièce était étroite aux murs froids, à l’image du pénitencier. Semblable à celui dont il avait sorti Elionor quelques années auparavant pour le meurtre de son père. Sa protégée avait fait du chemin depuis. Elle était venue une femme forte et indépendante, qui avait su surmonter toutes les épreuves qui se dressaient sur son chemin. Enfin toutes … presque toutes… Son choix de retourner en infiltration soudainement ne résultait pas d’un amour inconditionnel pour son travail, mais bel et bien une tentative de fuir ce que l’agent Edwards avait réveillé en elle. À plus de 2 000 km du pénitencier dans lequel il l’avait enfermé à sa demande, Ezékiel avait été témoins des répercussions de leur histoire sur sa protégée. Ses mises en garde avaient été vaines. Maintenant, il se retrouvait à devoir la protéger des autres, mais également d’elle-même. Donc lorsqu’elle l’avait fait venir à Florence, Brennan avait accepté sans rechigner. Il était donc assis à cette table d’acier, placé au centre de la pièce, patientant jusqu’à l’arrivée de son agent qui fit son entrée peu de temps après lui. Ils se retrouvèrent à s’observer une longue minute sans qu’aucun d’eux ne prononce le moindre mot, puis laissa Elionor prendre la parole. « Je sais » avait-il répondu et tendit la main en sa direction, la conviant à poursuivre.

D’un geste élégant, Ezékiel s’appuya contre le dossier de sa chaise et croisa les jambes, avant que ses mains jointes ne se posent sur sa cuisse. Il ne répondit pas immédiatement, suivant le regard de sa protégée jusqu’au miroir sans teint, avant de reporter son attention sur elle « Oui » et sans quitter sa protégée de son sombre regard, rétorqua un « Monsieur Edwards, vous pouvez nous laisser seul, je vous prie ». Le bruit sourd d’une porte s’ouvrant et se renfermant aussitôt leur parvint avec difficulté. « Nous sommes seuls ». Il l’invita ainsi à poursuivre. Pour autant, derrière le miroir sans teint, Ian n’avait pas quitté sa place et continuait d’écouter leur échange, tout en se doutant qu’il risquait amèrement de le regretter… Mais c’était un risque qu’il était prêt à courir. En attendant, dans la salle voisine, la conversation se poursuivait. Elionor se laissa emporter par ses ressentiments et il n’eut aucunement besoin de la rappeler à l’ordre, elle le fit de sa propre initiative « Je n’imaginais rien. C’était la seule couverture à disposition pour un homme dans un bloc réservé aux femmes ». Même s’il avait dû faire des pieds et des mains pour que la hiérarchie au-dessus accepte qu’un homme puisse occuper ce poste, même le temps de quelques mois.

Un petit sourire étira brièvement les lèvres d’Ezékiel pendant que la jeune femme peinait à croire que cette idée provienne de lui. Et pourtant, tel était le cas. « C’est ce que je fais » vint il préciser avant de la laisser poursuivre. Brennan décroisa les jambes pour se rapprocher de la table, ses mains croisées sur le rebord de cette dernière « Je ne pensais pas qu’un jour, vous viendrez à discuter mes ordres Elionor. Ça me désole que vous ayez si peu confiance en mes idées » et esquissa un sourire, signifiant qu’il ne lui en voulait aucunement en réalité. Il reprit avec davantage de sérieux cette fois-ci « Il y a six mois de ça, l’agent Edwards m’a donné raison en vous quittant. Parce que c’est bel et bien ce qui s’est passé entre vous, n’est-ce pas ? » et chercha le regard de la jeune femme « C’est bien ce que je pensais », puis poursuivit « C’était un homme néfaste, alcoolique et violent envers ses collègues, de surcroît. Un homme peu digne de confiance, qui se mentait à lui-même sur son état et qui vous a brisé le cœur alors que tu ne cherchais qu’à l’aimer … Ou cherchais-tu une manière de te punir comme une autre d’aimer à nouveau. Tu aurais pu choisir mieux ». Il adressa un bref regard en coin en direction du miroir sans teint, puis reprit en fixant de nouveau Elionor « Mais comme le temps au cours de la journée, les opinions et les gens changent tout autant ». Il esquissa un sourire « J’ai choisi Edwards, parce que vous avez su fonctionner ensemble au cours de la précédente infiltration. Et puis, soyons lucide Elionor, on sait tous les deux que tu n’aurais jamais respecté, et encore moins écouté un personnel féminin infiltré avec toi ». Quant au personnel masculin, il en aurait été de même. « Tu as les réponses à tes questions ».


Charly
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Charly
Mar 7 Mai - 20:27

Elionor Griffins
J'ai 36 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparée et je le vis, mal.



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Eli avait une envie monstrueuse de fondre en larmes, rien qu’en voyant son supérieur. Elle ne faisait que ça depuis déjà trop longtemps. Elle passait de la colère à la peine, de la rage aux larmes… Mais c’était Brennan qui était ici, il avait fait le déplacement à sa demande. Alors elle faisait son possible pour lui montrer qu’elle allait bien et qu’il se trompait. Elle entendit la porte. Si Ian avait décidé de rester malgré la demande, tant pis pour lui. « -alors pourquoi ?! Pour me surveiller ? Pour me… protéger ! » ce mot la fit rire de nouveau, de façon malsaine. « -il ne pourra rien faire pour ma sécurité. Et vous le savez. Ce n’est pas lui qui ira surveiller les douches, pas lui non plus qui se tapera les rondes dans la cours. » Ian ne pourrait pas avoir les yeux partout. Même si il les avait rivé sur les caméras de surveillance, si elle se faisait poignarder dans un angle mort, il n’en saurait rien. L’idée était de Brennan et pourtant, elle était débile. C’était une grande première !

Elle lui demanda de la laisser travailler. Elle roula des yeux en entendant sa réponse. « -vous m’avez dessiné une cible dans le dos. » elle écarquilla les yeux en peinant à garder son calme. « -des ordres ? Quels ordres ? Il a débarqué comme ça, sans prévenir ! Je ne reçois mes ordres que de vous, vous le savez mais jusqu’à présent les mots sont sortis de sa bouche et non de la vôtre. » il y avait du défi dans son regard, ainsi qu’une lueur. « -non, c’est moi qui l’ai abandonné. » avait elle répondu sèchement. Si Ian était là, à écouter une conversation classé secret défense, il reconnaitrait ses propres paroles. « -épargnez moi votre leçon de moral et votre je vous l’avais bien dit. » elle était à la limite de l’insolence, elle le savait. Mais elle bouillonnait de l’intérieur. Cette fois-ci les larmes faisait briller ses yeux. Je croyais l’aimer ! » cria Eli. « -mais visiblement je n’étais pas assez douée pour ça non plus. Je sais, j’aurai dû vous écouter. J’ai compris ! » Puis elle plissa les yeux, retenant toujours ses larmes, leur interdisant de couler.

« -à cause de la CIA, à cause de Dwayne et de votre manque de soutien, il a été suspendu ! Et vos osez me dire qu’aujourd’hui vous avez meilleur opinion de lui ? Que c’était le meilleur candidat ? Arrêtez de vous foutre de moi monsieur. Il n’est pas la en tant que co-équipier, il est là pour me surveiller ! » elle observa Brennan quelques secondes, comme si la réponse était écrite sur son front, puis elle se rapprocha et souffla : « -j’ai accepté cette infiltration pour ne plus penser à lui, pour avancer. Je l’ai laissé derrière moi, comme vous le vouliez. Qu’est ce qu’il vous faut de plus ? En l’infiltrant ici, vous ne m’aidez pas. Je passe la plus part de mes nuits à repousser son image, à tenter de ne plus penser à lui, à tenter d’étouffer mes putains de sentiments. Et vous… » elle se mordit les lèvres. « -je vais vous le demander une dernière fois : faites le partir. Si vous décidez l’inverse, dites lui de ne pas m’approcher s’il ne veut pas avoir ma mort sur la conscience. »

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Mar 7 Mai - 21:23

Ezékiel Brennan
J'ai 54 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis, tout simplement.


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La femme face à lui, et dont les poignets étaient enserrés par des menottes métalliques, se trouvait au bord de la rupture. Est-ce que son choix de confier sa protection à son ex-petit-ami avait été le point culminant à sa détresse ? Est-ce que c’était cette décision qui la faisait sombrer ? Ezékiel avait passé des jours et des nuits à songer à la pertinence de ce choix, qui n’était finalement que celui du désespoir. Celui qui s’offrait alors que toutes les alternatives étaient épuisées. Ian avait été l’objet d’un long dilemme qui s’était soldé par une décision critiquée explicitement par la jeune femme. « Vous doutez de ses capacités ? » avait-il finit par demander, quelque peu perplexe par le rire qui avait suivi. « On lui a confié les pouvoirs nécessaires à ce qu’il puisse ordonner une surveillance accrue ». Les douches, les angles morts. Tant d’éléments qui allaient permettre à Edwards d’améliorer la surveillance entre ces murs, et ainsi protéger la jeune femme contre ses détracteurs. « Je n’avais pas d’autres choix. La CIA ne m’en laisse pas et vous non plus agent Griffins » avait-il renchérit avec plus de fermeté cette fois-ci. Brennan avait une relation particulière avec Elionor. Toutefois, il devait constamment lui rappeler qu’il était également son supérieur hiérarchique avant d’être son ami le plus proche. « Il n’est pas venu de son propre chef. Vous vous doutiez bien que c’était moi qui était derrière cette infiltration de dernière minute. Vous pouvez donc considérer sa présence comme une consigne. Celle de coopérer avec lui malgré votre … passif ». Même si cela semblait être au-dessus des forces de sa protégée. En portant son choix sur Ian Edwards, il savait que la cohabitation allait être difficile, sans se douter un instant qu’elle relèverait de l’impossible. Apparemment leur séparation avait été plus douloureuse qu’il l’aurait envisagé … « Je me moque de savoir qui a quitté qui. Ce n’est pas le sujet ». Brennan n’était pas entre ces murs pour distribuer les bons et mauvais points aux deux parties. Il justifiait seulement sa décision de confier cette mission à Ian plutôt qu’à un autre.

La main d’Ezékiel s’abattit violemment sur la table en métal alors que son regard venait brusquement de se durcir, obtenant un moment de silence, puis reprit sur un ton qui contrastait avec sa réaction soudaine « Je vous fait une leçon de moral si ça me chante. Vous m’avez posé une question, je vous fais la faveur de vous répondre ». Il se recula contre le dossier de sa chaise, et aperçut les larmes qui embués son regard. Que s’était-il passé entre eux, bon sang ?! Cette relation les avait détruit l’un et l’autre. Il plissa légèrement les yeux face à l’aveu qu’elle formula à voix haute, et enclencha un regard en direction du miroir sans teint, mais s’abstint en chemin pour reposer ses yeux noirs sur la jeune femme. Elle croyait l’aimer. Des mots que Ian aurait sûrement jamais souhaité entendre…. « Tu entends que c’était un homme alcoolique et néfaste, mais tu n’écoutes pas quand je te dit qu’il a changé, et que j’ai suffisamment confiance en l’homme qu’il est devenu pour lui confier ta vie. Pourquoi ? ». Cela l’intriguait. Il la laissa poursuivre et haussa les épaules avec nonchalance, croisant à nouveau les jambes avec une élégance qui lui était propre « Il a commis des erreurs, il devait les assumer. Le plaindre et le soutenir aveuglément n’étaient pas l’aider. Un homme a parfois besoin de sombrer si bas, qu’il n’a d’autres choix que de lever la tête pour entrevoir la lumière ». Ezékiel ne regrettait aucunement son choix. Toutefois, Edwards avait su lui prouver qu’il était également capable de renaître de ses cendres. Mais Elionor l’ignorait encore à jour. « Il est là pour te protéger » la corrigea-t-il avec douceur.

Une fois encore, il décroisa les jambes pour se rapprocher de la table, et le cas échéant, de la jeune femme. Son regard dans le sien, il l’écoutait se morfondre sur ce qu’elle éprouvait vis-à-vis de la présence de cet homme de son passé. « Non » répondit-il avec aplomb « Il vous surveillera à distance, mais il ne partira pas », puis ajouta « Quant à votre laïus sur ce qu’il fait ressurgir chez vous, ça signifie seulement que vous aviez tort en pensant que retourner au travail vous soignera de lui. Le travail ne soigne pas tous les mots Elionor, et encore moins les maux d’amour. Il les recouvre d’un épais nuage de fumée, mais ils restent là, tapi dans l’ombre, attendant le moment opportun pour ressurgir ». Brennan se leva de sa chaise avec lenteur « Oh ! Et si vous pensez être la seule à souffrir de cette proximité, demandez-lui ce qu’il fait chaque lundi matin à 9h depuis six mois ». Il boutonna sa veste d’un seul bouton, celui du milieu, cintrant ainsi sa taille et ajouta « Vous condamnez mon idée, mais je sais qu’il sera présent au moment où ça sera nécessaire ». Il lui adressa un sourire bienveillant « Si vous n’avez pas confiance en lui, ayez au moins confiance au seul homme qui a toujours veillé sur vous depuis qu’il vous a sauvé d’un endroit similaire à celui-ci ». Il s’approcha d’elle, posa sa main sur son épaule « Après cette mission, je vous pairerai des vacances. Promis ».

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Mer 8 Mai - 17:47

Elionor Griffins
J'ai 36 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis séparée et je le vis, mal.



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« -je n’en ai rien à foutre. » avait elle répondu comme si c’était limpide et que Brennan devait faire rapidement un effort pour suivre le conversation. Est-ce que Ian était capable de la protéger ? Ce n’était pas une question de capacité ou d’homme, ce n’était pas à cause de lui, c’était le lieu. C’était les personnes qui peuplait cet endroit. Eli avait la sensation de voir l’histoire refaire surface. Une décision prise dans son dos, des infirmations qu’elle ne possédaient pas… un test.. une nounou pour surveiller ses faits et gestes. « -génial… je vais même pas pouvoir pisser tranquille comme ça ! » non mais sérieusement, ils s’étaient ligués contre elle ? Depuis quand Ian était dans les bonnes grâces de Brennan. « -parce que vous ne voulez pas comprendre que je vais bien ! Oui je me suis fais casser la gueule et après ? Au cas où vous n’êtes pas au courant, ici c’est pas les bisounours ! » le ton montait peu à peu.

Eli ferma les yeux et détourna la visage lorsque son supérieur frappa la table. Elle ferma sa gueule quelques minutes mais reprit bien vite sur le même ton. « -changé ? En quoi ?! » elle regarda Brennan de la tête aux pieds incapables de comprendre ce qu’il avait soudainement vu en Ian. « -vous avait parlé au passé, expliquez-moi ! Vous avez simplement changé d’avis ? » il y avait de l’ironie dans sa voix, un peu comme si elle était en train de lui dire qu’il était tombé sur la tête. « -le plaindre et le soutenir aveuglement… » marmonna Eli. Encore une fois, elle prenait en pleine gueule le fait qu’elle n’avait pas été capable d’être à la hauteur. Elle roula des yeux malgré la douceur de la voix de Brennan pour replacer les choses et lui faire accepter. La protéger…

Eli ne déposa pas les armes. Elle demanda à nouveau à Brennan de retirer Ian de l’équation. Elle eut envie de lui dire de fermer sa gueule. Eli se mordit la langue avec force pour éviter que ses mots ne sorte de sa bouche. « -c’est votre décision qui les fait ressurgir. » avait elle répondu les dents serrées, le regard noir. Il piqua sa curiosité mais elle se contenta de fixa son supérieur du regard. Elle resta muette jusqu’à ce que Brennan quitte la pièce. Il aurait peut-être mieux fait de la laisser dans ce genre d’endroit des années plus tôt.

Durant les deux semaines qui suivirent, Ian garda ses distances. Pas un mot échanger. Peu de regard. Rien que de le savoir là, c’était une douleur constante. Doucement la rumeur s’atténuait. Eli passait son temps à se faire discrète. Elle fit une première tentative avec sa cible. Laissant sous-entendre qu’elle admirative. Elle aussi jouait dans la catégorie des terroristes. Deux jour plus tard, une détenue lui prit son dessert, Eli riposta à coup de plateau dans la glotte. Baston générale… Eli fit conduite en isolement.


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Mer 8 Mai - 19:30

Ezékiel Brennan
J'ai 54 ans et je vis à Washington. Dans la vie, je suis agent de la CIA et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis, tout simplement.


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Leur collaboration n’était pas récente. Les années avaient façonné la jeune femme autant que leur relation qui s’était construite sur un respect et une affection mutuel, malgré les désaccords qu’ils avaient pu rencontrer. Néanmoins, aujourd’hui même, il avait la sensation qu’Elionor semblait omettre que l’homme qui était assis face à elle n’était pas seulement un ami. Il était également son supérieur hiérarchique. En tant que tel, il devait prendre des décisions qui ne trouvaient pas toujours grâce à ses yeux. Il comprenait que la jeune femme ne s’enthousiasme pas à l’idée de cohabiter avec son ex-petit-ami entre ces murs. Il n’était pas assez crédule pour penser le contraire. Toutefois, Elionor était capable de faire entendre sa désapprobation d’une toute autre manière « Je vous encourage fermement à surveillez votre langage et votre ton en ma présence Griffins ». Il n’aurait pas la patience de réitérer inlassablement sa mise en garde. Après toutes ces années d’expériences sur le terrain, pas un instant il n’aurait envisagé que son environnement puisse la transformer ainsi. S’il ignorait qu’elle était de l’Agence, il n’aurait eu aucun mal à la croire dans le rôle de la criminelle endurcie. Une idée fort peu séduisante pour son esprit. « Je pense que Monsieur Edwards a suffisamment de respect à ton égard pour ne pas te suivre jusqu’aux toilettes pour femme » répliqua-t-il avec plus de calme cette fois-ci. Les yeux légèrement plissés, Ezékiel l’observa avant de répondre « Mais Elionor, personne dans votre situation ne peut aller bien. Alors vous pourrez le répéter, tel un mantra, je n’en croirais pas un mot ». Personne qui avait vécu ce qu’elle avait enduré toute sa vie durant, et particulièrement ces derniers mois, pouvait assurer avec tant de conviction qu’elle allait bien. Pas même Elionor.

Finalement, il n’eut d’autres choix que de frapper la table avec violence pour rappeler à la jeune femme que c’était encore lui qui décidait, que ça soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pénitencier. Son rôle à elle se limitait à obtenir les informations demandées. Une réalité peut-être difficile à accepter pour cette dernière, mais ce n’était pas la préoccupation première de Brennan en cet instant. Il avait fait le choix d’intégrer Ian Edwards à l’opération et il ne comptait pas déroger à sa propre consigne, que cela plaise ou non à sa protégée. Il parvint ensuite à reprendre le fil de la conversation de manière plus respectueuse et civilisée. « Ce n’est pas à moi de vous exposer chacun des changements qu’il a opéré chez lui et dans sa vie. Si vous souhaitez le savoir, il faudra lui parler » répliqua-t-il d’un ton presque énigmatique. « J’ai changé d’avis parce que j’ai vu ce que je devais voir pour cela ». Ezékiel n’allait pas non plus lui énumérer les nombreux changements effectués par Ian depuis leur séparation. Ce n’était pas son travail. Si elle souhaitait le savoir, elle allait devoir communiquer. Et malgré les propos tenus par sa protégée, il ne se sentait aucunement responsable de son état après l’infiltration. Ce n’était pas lui qui l’avait forcé à boire ou encore à frapper l’agent McCarthy. Il avait commis des erreurs, il n’avait eu d’autres choix que de les assumer pleinement. « On ne parle pas de vous Elionor. Je réponds seulement à votre reproche ». Edwards avait changé parce qu’il avait été mis au pied du mur. « Vous n’avez qu’à vous soigner si vous voulez que ça disparaisse. Je ne vais pas prendre des pincettes avec vous et soufflez sur chacun de vos bobos pour vous donner l’impression que tout ira mieux ensuite ». Elle l’avait mis hors de lui, même s’il avait tenté de rester impassible face au comportement de cette dernière. Quelques mots suivirent et qui restèrent sous silence, puis il quitta le pénitencier, ainsi que le Colorado pour rejoindre Washington, et continuer de suivre la mission à distance.

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