Le Temps d'un RP
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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 23:14 par FoxDream

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 22:16 par Manhattan Redlish

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 21:37 par Ezvana

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 21:30 par Invité

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 20:13 par Clionestra

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyHier à 12:32 par Ananas

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptySam 18 Mai - 23:26 par Pyramid Rouge

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptySam 18 Mai - 23:01 par Sunshinette

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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 EmptyVen 17 Mai - 22:03 par Patate Douce

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LE TEMPS D'UN RP

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯

Dreamcatcher
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Dreamcatcher
Sam 30 Nov - 21:54
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120112145316013116534586
Cassiopée
Desnuits

J'ai 30 ans et je vis à Paris, en France, mais j'ai accepté un poste de compagnon de sobriété à Los Angeles. Dans la vie, je suis <
b>psychologue et je m'en sors avec plein d'étoiles dans la tête. Grâce à la fragrance de la destinée, je suis célibataire et je le vis plutôt de manière étrange, en rêvant.

En quête du Prince Charmant, parce qu'elle veut vivre ses rêves et non rêver sa vie, parce qu'elle aime se perdre dans les méandres de l'Infini, parce qu'elle a soif d'Absolu, parce qu'elle pêche les étoiles au bord de la Lune, parce qu'elle le trouvera...Tôt ou tard. Peu importe ce que ça lui coûtera.

Kat Von D-Vanish
Sigur Ros-Valtari
Svrcina-Astronomical

Les ailes déployées, elle se coula dans le courant ascendant, là-bas, si haut, si loin...D'une infinie délicatesse, elle emprisonna les grains d'argent entre ses doigts puis se laissa aspirer par le vent. Elle vola toute la nuit, inlassable, et d'un battement d'ailes, se posa enfin, sans bruit.Ouvrant lentement le creux de ses mains, elle souffla avec légèreté, les yeux mi-clos, un sourire d'ange aux lèvres.Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Rj19
La poussière d'étoiles effleura alors l'air doux qui chuchotait et s'en fut, aérienne, invisible, se déposer sur son cœur.


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120209111816013116537394
      Berndnaut Smilde-Plasticien

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Bv5c



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So Close so Far...

-Ah? Et pourquoi ça ? Je ne suis pas compliquée pourtant !

Elle s'amusa de ce qu'il croyait savoir sur elle, bénissant la victoire d'une diversion somme toute aisée. Bien que la surprise subie le dédouanait de l'insistance de son regard, elle se sentit soulagée qu'il portât son attention ailleurs.
L'expression malicieuse, elle marmonna un «tsss » à sa bienvenue. Et ô stupéfaction, il s'égaya de sa bêtise! Très peu bien sûr, mais cela suffit à l'inonder d'une autre joie qui l'enfiévra toute entière. Elle ne douta plus qu'il allât mieux. Quelque chose s'était produit au-delà de ses espérances, au-delà de tout ce qu'elle avait pu imaginer. Elle ne rêverait plus à un patient en phase de guérison, à un être humain sur le chemin de la Rédemption. Non...La réalité supplantait les songes, et se tenait là, humble,discrète, fredonnant la revanche de la Vie. N'avait-il pas ri ! C'était une première, un éclat de lumière perçant les Ténèbres, enfin ! Peut-être était-ce fragile, peut-être cela ne perdurerait pas, mais au moins une fois, juste cette fois, il témoignait d'une modeste gaieté. Durant quelques instants, Cassiopée fut intimement heureuse.

-Peut-être les deux, allez savoir...C'est vous le savant, pas moi.
Le temps d'une boutade, ils se rejoignaient soudain, complices guillerets savourant le plaisir de ne pas se prendre au sérieux.
-Et comment je suis donc... ? Dites moi ? Ça m'intéresse ! Jouissif ? A ce point-là ? Ben dites donc !
Elle éclata de rire, se raillant, bidonnée de tout, de rien, d'être là à ses côtés, de le revoir en meilleure santé, de le savoir sauvé désormais. La certitude l'envahissait, prenant le pouvoir. Elle n'eut, subito, qu'une envie la française: sauter de joie, crier youpi !, embrasser tout le monde, l'embrasser, chanter à tue-tête, tournoyer, là, au milieu de ce hall sans âme...Et le pire survint, crapahutant sur la frustration de ne pas pouvoir lâcher l'exultation. Ce pire qu'elle redoutait dans des situations qui exigeaient le plus grand sérieux. Ses nerfs s'emmêlèrent dans une liesse intense et...un terrible fou rire s'annonça avec fracas. Elle le sentit, là, tapi dans ses entrailles. Il se réveilla prestement, s'étira, se détendit, se leva. Il entama sa marche immuable, se fraya un chemin jusqu'à sa bouche, ses lèvres et...Pop, éclata comme une bulle de savon! Pauvre créature enlacée dans ses griffes indomptables. Une cascade de soubresauts lui fit trembler les épaules, enserra son estomac, enlaça sa gorge. Elle devint flamboyante, des vagues de sel bordèrent ses iris, elle riait, riait à en mourir. Les larmes joyeuses s'épanchaient sur ses joues. Damnation!
-Je...je suis...désolée...Pardonnez-moi...je suis crevée, la fatigue me perd.
C'était la vérité, elle n'en pouvait plus de fait et les quelques jours qu'elle avait posés n'étaient pas du luxe. Ça, c'était la partie émergée qu'elle pouvait livrer sans pudeur. L'autre, la recluse, celle qui dégageait de l'émotion intempestive et déstabilisante, elle la camouflait avec soin. Merde ! Que lui arrivait-il ? Elle verrait ça plus tard, ce n'était guère le moment de s'introspecter ! Et elle se sentit conne au possible, une fois de plus, comme d'habitude, avec lui. Elle finit par se tapoter les yeux, calmée.
« Bordel » s'échappa d'entre ses dents, avant qu'elle ne se reprenne : "Ça ne se reproduira plus", promit-elle dans un gros soupir.
Elle disait ce qui lui passait par la tête, tant pis. Rien ne pourrait déloger l'effervescence d'être qu'elle ressentait : tous ces mois passés à tenter de l'aider, ces mains tendues qu'il avait superbement refusées, tout ça...Tout ça avait valu la peine en fin de compte. Il y avait toujours un prix à payer à lutter contre la Mort. La résurrection d'Alastar Black contre des humiliations. Un sourire contre son dédain. Une insouciance contre de la dureté. Elle ne savait pas si elle réitérerait l'expérience mais un manifeste s'affirmait : elle ne regrettait absolument rien et si c'était à refaire, signerait d'emblée. N'incarnait-il pas la preuve vivante que tout pouvait arriver ? Être capable de lâcher prise se révélait une force pleine d'inattendus. Elle n'oublierait pas cette leçon magistrale.

-On doit avoir des ancêtres vampires, blagua-t-elle. Et il n'y a pas de faute comme vous dites, la drogue déforme tout... Quand vous vous serez retrouvé complètement, vous verrez...
Elle était bien loin d'imaginer ce que l'avenir lui offrirait, ou plutôt, ce que lui, s'offrirait comme avenir. Sa profession représentait un atout fantastique. Elle n'était plus inquiète pour lui. Une aube nouvelle se levait, qui lui appartenait, à lui, et à personne d'autre.

-Mésentente cordiale...C'est joli comme expression.

Et triste de constater qu'il avait raison, quel gâchis. Il possédait et usait de ce chic incontestable qui la ramenait toujours face aux cacas de l'existence. Foutu esprit d'analyse !
Le nez plongé dans le gobelet, elle déplora son réalisme, grimaçant au goût âcre d'un café de piètre qualité qu'elle jeta à la première poubelle venue. Que faisait-elle ici à la fin, avec cet inconnu qui n'en était pas tout à fait un et qui ne lui avait  pas apporté grand'chose de positif ? Oh si bien sûr... L'acide de ses paroles qui l'avait atteinte quelquefois, lui avait permis de découvrir des strates profondes d'elle-même qu'elle n'aurait peut-être jamais explorées. Elle s'était ainsi enrichie de certaines limites à la fois professionnelles et personnelles. Ça, c'était un trésor dans lequel elle pourrait puiser sans fin désormais.
Et ce quotidien qu'ils avaient partagé durant tout ce temps lent et rapide à la fois lui donnait l'impression de s'être déroulé à l'époque des dinosaures. Pourtant, seules quelques semaines s'étaient éteintes entre eux, chacun vaquant à ses petites affaires. Ouais, qu'est-ce qu'elle foutait là ? La question s'imposa à son esprit comme un flash, déchirant lentement la brume d'une lucidité ensommeillée alors qu'ils marchaient l'un à côté de l'autre. Mais elle n'eut pas la liberté de s'y attarder car tout à coup, sa main enserra son bras. Ahurie, elle sursauta, tournant brusquement la tête vers lui. Que se passait-il ? Rien ne l'avait préparé à ça ! Elle était venue convaincue de son fait : Il allait la railler, épidermique et dépressif à souhait, se roulant dans son chagrin avec bonheur, ce qui était loin d'être contradictoire. Il en avait tellement passionné l'adrénaline si spécifique et particulière. Le sniff des larmes qui pourrissaient à l'intérieur, la dope d'un deuil éternel, le shoot de l'Inespoir. L'orgasme de la noirceur, cette tentation diabolique à laquelle il avait succombé. Elle était si assurée la rouquine, de le retrouver encore là-dedans, noyé dans ses cauchemars d'outre tombe. L'absolution maudite de la Vie. Une perfection d'intouchable. L'Homme inatteignable. La fleur au fusil, elle s'en était allée à sa rencontre, comme l'on va se balader dans une contrée que l'on croit connaître par cœur. Elle savait si bien où poser chacun de ses pas, rodée à une routine inébranlable. Mais voilà : sans crier gare, il détruisait ce chaos ordonné et familier. Il réussissait là où elle s'échouait avec détermination : n'avait-elle pas fini par comprendre et admettre qu'elle ne pouvait l'aider sans son accord volontaire et libre ? Saloperie de mots ! Trois mots frêles abattant un mur de béton forgé sur un océan d'indifférence imperméable. Belle revanche l'anglais ! Satané bonhomme !
Et ses paroles tuèrent dans l’œuf le rempart qui la protégeait, inconsciemment, de la chose .
Prise au dépourvu, ses yeux s'écarquillèrent d'incrédulité, se brisèrent sur les siens, tentant de comprendre la crise de démence dont il était victime, cela ne pouvait pas être autrement. A son contact, elle se raidit, droite comme les I de l'Impossible et de l'Imprévu qui se penchaient tout à coup sur une pauvre fille désemparée, interloquée.

Bouleversée.

Elle se détourna trop rapidement, les prunelles louvoyant en aveugle sur l'entourage. Pourquoi cette boule dans le ventre ? Pourquoi cette mâchoire serrée ? Quid de cette extrême sensibilité à son égard, qui lui foutait les foies? Qu'elle refusait, d'instinct ? Elle avait bataillé comme une malade, quelle ironie, pour le sortir de son enfermement et voilà qu'à l'instant même où il s'entrouvrait un peu, à l'instant même où ses espoirs se dépliaient tout doucement, elle le supportait si mal, tellement mal. Mais pourquoi? Pourquoi?! Et lorsqu'en plus, il dévoila au grand jour ce qu'elle s'imaginait planquer avec brio : une putain de carapace qu'elle maniait de main de maître, elle se crut sur la planète Mars. C'était surréaliste, presque insultant. Sous ses airs qui n'en étaient pas, là-bas, à Santa Monica, il l'avait donc débusquée, malin et fin comme un renard, malgré la coke. Une patate chaude dont elle ne sut que faire, si ce n'est le repousser dans ses retranchements.
-Baissez ma garde...C'est à dire ? Que voulez-vous dire: « ce bouclier insoutenable?».
Et ne put s'empêcher de botter en touche, paniquant une fraction de seconde. « Mais de quoi parlez-vous ? »
Puis se tut, le temps de plonger dans une sincérité qu'elle ne contrôlait pas.
-Si je comprends bien...Vous me demandez de vous faire confiance ? Mais je n'ai jamais cessé de le faire, précisa t-elle.

«..quelques maigres minutes... » Il fallait oser le balancer. A sa décharge, il avait été incapable de se rendre compte, trop bouffé par la came: elle lui avait consacré beaucoup, bien plus que du temps, bien plus qu'il ne le réaliserait jamais, mais elle s'en foutait, l'essentiel étant ailleurs. Elle avait quitté son confort, prenant à bras le corps les risques de l'Inconnu et de l'inexpérience, s'était donnée sans compter pour le tirer de cet enfer de poison, lui avait sauvé la vie... Elle ravala le souvenir nauséabond de ce moment où il avait usé de sa force pour l'épingler au mur...Et tant d'autres qu'il ignorerait.
Elle respira un grand coup, chassant les volutes sombres d'un passé qui s'effaçait petit à petit. Elle emporterait avec elle ces secrets et leurs murmures confidentiels.

-Je ne suis pas là par hasard, ni pour des miettes. Vous le savez très bien. Je vais toujours au bout de ce que je commence. Et j'aime dire au-revoir proprement, pas comme ça s'est passé sur le pas de votre porte, chez vous. Je voulais m'assurer que vous alliez mieux également. Et puis, que voulez-vous...
Elle haussa les épaules, fataliste :
-J'aime les gens et je...j'ai une fibre féroce pour ceux qui sont cassés. Y'a rien à comprendre.
Et poursuivit d'un ton bienveillant:
-Vous ne mériteriez pas quoi? Qui êtes-vous pour juger du mérite de ceci ou cela ? On est tous dans la même galère, on fait ce qu'on peut, vous... moi, eux, tout le monde, c'est pareil. Vous avez fait comme vous avez pu, et vous continuerez ainsi. Et c'est bien comme ça.
-Ce que je veux... ?

Une bouffée de sentiment jaillit, fulgurante, ingouvernable, qu'elle ne reconnut pas. Se tournant alors de nouveau vers lui sans chercher à se dégager de sa prise, elle stoppa leur marche. Le regard impulsif d'inconscience, empli de la chose , la réponse fusa :
-Je ne veux rien, je souhaite: mais... que vous soyez heureux, simplement.
Une telle évidence, comment pouvait-il l'ignorer? Elle lui sourit, rayonnante. C'était d'une limpidité si naturelle.
Il la lâcha et une impression de vide, fugace, la piqua. Mais elle conserva son enthousiasme et la brise fraîche s'effleura sur leurs visages. Sur un coup de vent, elle s'amusa en silence d'une mèche folle de ses cheveux longs qui se mêla aux siens. Les contradictions Alastariennes: un scientifique pur et dur qui se laissait pousser la tignasse jusqu'au milieu du dos, digne d'un bobo caricatural. Sacré Black !
Elle crut qu'il s'arrêterait de parler mais il l'étonna encore.
-Non, je ne le sais pas. Comment pourrais-je le savoir ? Je ne suis pas dans votre tête. Je n'ai rien vu de tout ça...Vous avez une telle...une telle intelligence qui me dépasse. Vous êtes un chercheur, moi, je ne vous arrive pas à la cheville, et je...je ne sais pas faire comme si je savais. Mais je veux bien vous croire. Le monde a besoin de gens comme vous et de gens comme moi, c'est un équilibre dans le déséquilibre qui se fait tout seul, ajouta-t-elle mi-figue mi-raisin. Et si ça vous amuse, ben faites vous plaisir, j'ai le dos large, et à partir de maintenant, je mettrai mes lunettes à vision « SM », Sans Méchanceté, plaisanta t-elle.
Elle referma ses doigts et les positionna sur ses yeux, dodelinant de gauche à droite, s'esclaffant de le découvrir à travers une paire de binocles improvisées.
-Hey Alastar ! La laine vous pousse partout ! Vous frisez comme un agneau !
L'averse devint plus forte, et alors qu'elle pouffait encore, il l'entraîna à se mettre à l'abri sous un arbre. Il était temps car bientôt, le ciel s'effondrait en larmes, libérant des trombes d'eau. Des milliards de gouttelettes rebondissaient sur le chemin. Des couleurs argentées s'éparpillaient dans l'air trempé et les branches se dandinaient au rythme des rafales. Le tonnerre gronda et les éclairs commencèrent leur course folle. Ils se trouvaient au beau milieu d'une tempête.
-Vous aimez l'orage ? demanda t-elle tout à trac, élevant la voix pour contrer le bruit assourdissant de la pluie et des boums célestes.
-J'adore ça ! Ça me rappelle... Un orage d'été, dans la pampa. J'étais pieds nus et j'ai dansé sous la pluie au bord d'un lac. J'étais imbibée jusqu'à la moelle mais c'était tellement bon ! Vous n'avez jamais dansé sous la pluie ? C'est génial ! Essayez un jour ! Mais ici, c'est un pays de pingouins, il fait trop froid, brrr !

Elle ferma sa veste, transie.
-Mais dites donc Monsieur l'astrophysicien, au fait: comment allez-vous ? Vous n'allez pas vous en tirer sans me répondre, mmh ?!
Elle agita l'index avec une autorité de potache puis souffla dans ses paumes glacées, essayant de les réchauffer. Et le scruta, l’œil espiègle.
La situation n'avait rien d'agréable, loin de là : ils étaient coincés à attendre que ce déluge s'apaise un peu et Cassiopée claquait des dents, trop légèrement vêtue, grelottante comme une damnée et pourtant...

Pour rien au monde, elle n'aurait voulu se trouver à un autre endroit.
Dharma
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Tournesol
Dharma
Sam 30 Nov - 21:57

Alastar Black
J'ai 37 étoiles déchues et je vis à Los Angeles, aux USA. Dans la vie, je suis plus rien... à peine Astrophysicien et je m'en sors pitoyablement mal. Sinon, grâce à mon malheur, je suis veuf et je le vis excessivement mal (no shit, Sherlock).
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Exbm

Empereur incontestable de sa propre déchéance, il a l'autodestruction en Sublime, écopée par ses peines. Charmante petite famille à en devenir réduite à néant, femme et enfant, il n'est resté du rêveur d'antan que l'absolu rien et la dépendance à l'illusion bienfaitrice. À peine de quoi faire briller quelques étoiles le prenant en pitié. Ô Melody, Alastar a tristement rendu son dernier souffle à tes côtés.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 6jvd

"You are unexplored, unusual
Just frighteningly beautiful.
and in the dark,
our dark, beautiful night,

I can hear your heartbeat,
I try to find the sound.
I can only imagine your sun,
How dazzling and powerful.
I can admire the stars,
sparkling in your eyes,
You can't hide from me.
You can't hide from yourself.
Where are you now ?

I will stay right here, and wait for you all over again."


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_p1df3yKV3x1wd9douo1_r1_540



avatar :copyright:️ ϟ Chappas

« C'est ce que vous croyez. » Alors que lui, savait. De toute évidence, il savait. L’œil du savant brillait, brillait et pensait, pour deux, pour trois, pour mille, et rien, non rien n'échappait à sa considération pénétrante teintée de bleu malice. Il s'amusait de bon cœur avec la française, et non plus de la française. Elle riait, et, non, ne pleurait. La sincérité d'un esclaffement inattendu à l'orage d'un passé infernal. La distance, elle, les séparaient toujours à grandes enjambées. C'était elle qui l'imposait. C'était nouveau. Tous ces détails qu'il énumérait dans sa tête, tous ces faits qu'il voulait déjà comprendre et expliquer à la virgule près. Le verdict du scientifique était clair. Non, Cassiopée Desnuits, vous n'êtes pas compliquée, mais c'est ce que je fais de vous qui complique tout. Il se reprit à la fixer, du coin de l’œil cette fois-ci, tandis qu'elle perdait le contrôle sur son Soleil de cœur. Les mystères des cités noires s'échouaient là, jamais loin des éclats. Son regard se figeait, indéchiffrable d'étoiles, dans les abysses Cassiopée Desnuits, et non plus quelconques abîmes. Et ses rires le prirent par surprise. Encore. Au gré de l'océane mélodie de sa voix et de la vie, une fraction de seconde seulement; il crut l'entendre et la voir, maintenant. Le fantôme qu'il ne pourrait oublier. Jamais. Son cœur manqua un battement, et ses yeux, de percevoir le firmament. Frappé par les mauvais tours joués par ses neurones qui se devaient toujours être déconnectés, Alastar s'entendit murmurer, la voix rauque : « Ne vous excusez surtout pas. Vous êtes........ » L'hésitation. Le doute. La déstabilisation. Qui prenaient à la gorge. Et qui laissaient, tout amoureusement, les rayons s'éprendre du masque de glace. Un instant. Trop longtemps. « vous même. »

La conversation prenait un tournant embarrassant, frustrant. Coupable d'être lui, Alastar décida que la fuite était la plus sage décision à prendre afin de laisser leurs deux âmes se reposer en paix, loin l'une de l'autre. Nul besoin de tergiverser davantage, les expériences furent assez nombreuses pour qu'il en arrive à ce constat immuable en ce jour gris : ils ne seraient jamais d'accord l'un avec l'autre. Elle était amoureuse de l'Être humain, lui ne le serait jamais, cette barrière régissait tous leurs combats. Et ça, ni la drogue, ni la perte des siens n'y étaient pour quelque chose. Il ne croyait qu'en la Science et n'avait pas même foi en lui même. Il était comme ça. N'avait pas changé. Ne changerait pas. Les débats ne leur réussissaient pas. Et même si, maintenant, les choses avaient évolué entre eux, même si, maintenant, les choses évolueraient pour lui. Ça n'avait aucune espèce d'importance. Il était Alastar Black, cet astrophysicien compliqué à cerner qui fascinait, impressionnait et aspirait, encore, jusqu'à ce que la mort l'invite dans une dernière danse; gamin aux étoiles endormi en son fort intérieur, à quitter la Terre, qu'il n'avait jamais vu comme sa maison.

Il n'était pas d'accord avec la rousse -no way??- et ses encouragements qu'il jugeait ne pas pouvoir mériter décemment. Il sentait la fureur de ses propres limites l'entenailler. Et sa colère, qu'il se destinait à lui, et lui seul, se mêla à ses certitudes. Il était certain de ses choix. Douloureux, mais mérités. Il devait payer. L'on ne restait pas impuni lorsqu'on avait péché. « Peu importe ce qu'elle a déformé ou non. Je sais qui je suis, qui j'ai été également. Avant elle, je n'étais pas quelqu'un de bon non plus, elle n'a fait que dévoiler au monde la pourriture que je suis dans mes plus sombres atours. Nous avons tous cette part d'ombre qui sommeille quelque part en nous, je ne la renie pas, mais je vous dis ce qu'il en est. Elle m'a peut-être effectivement bouffé l'âme et le peu de l'Homme qu'il me restait; mais c'est bien ma personne qui déversais mon venin, mon mépris, c'est encore moi qui agissais de la plus déplorable des manières, et toujours moi qui détruisais toute chose et tout être humain ayant eu le malheur de croiser mon sombre chemin.... consciemment, pas toujours. Certes. Très bien. Mais comprenez-moi. Rien n'excusera jamais tous mes méfaits. Ce sont des cicatrices que je me dois de garder à vif et de ne jamais oublier si je veux avancer. » Le paradoxe à la Black. Il n'y avait pas grande explication à cela. Il était si sûr de mériter tout ça. Si certain de devoir supporter un nouveau poids, alors qu'il se délaissait à sa guise de celui qui l'avait tiré au plus bas. Il ne s'en sortirait pas en raisonnant comme ça, mais on ne se refaisait pas. Il n'avait pas le choix.

Fly - Ludovico Einaudi \\ Jacob's Piano

Bientôt, il en eut bien assez du petit jeu qui s'était installé, là, alors qu'ils marchaient tous deux dans ce parc sans saveur, parlant de tout et de rien. Quelque chose n'allait pas. Et cette chose prenait le pas sur tout le reste. À un tel point qu'Alastar ne voyait plus que ça. Elle ne voulait pas être là, et il ne voulait pas supporter cette vérité. Il ne voulait pas l'entendre l'avouer. Cependant, une certitude était née. S'il ne voulait effectivement pas qu'elle lui admette une telle douleur, il lui en voulait sur l'instant de ne pas vivre comme elle l'entendait sans se cacher comme elle le faisait. Elle se manquait de respect en se privant de son authenticité si perturbante d'émerveillement. Quel gâchis. Voulait-elle le protéger en évitant de lui balancer de nouveau ses quatre vérité ? Absurde, elle ne s'était jamais privé auparavant. Non, il ne comprenait pas. Non, il ne savait pas. Et seigneur qu'il détestait ça.

Le contact, l'impulsion vitale de l'anglais. De trop, peut-être, mais il fallait bien cela. Oh, oui, il le regrettera amèrement dès lors qu'il sentira les frémissements de la peau de la jeune femme sous sa paume. Si douce et si répulsive à son contact. Il la comprenait. Mais que pouvait-il faire d'autre pour qu'elle l'écoute enfin ? Ses gazouillements d'oiseau blessé finirent d'anéantir le peu d'espoir qu'il avait laissé naître. Il aurait voulu qu'elle lui laisse voir son aile, sous le bandage. Mais l'oiseau avait peur du chat. Il ne pourrait rien face à l'instinct de survie.

Les yeux au bord du bouleversement inguérissable, Alastar fut transporté par les marées de vulnérabilité de Cassiopée, dévoilant inconsciemment les siennes à la volée. Il se rapprocha. Un pas. Presque imperceptible. Ils étaient si proches, maintenant. L'avaient-ils déjà un jour été autant ? Oh, oui, affreux. Il se souvint de ce moment, de sa violence. Une vague de souffrance passa là, dans l'azur alors qu'il emprisonna le souvenir en un clignement des paupières volatile. « Celui même que vous maniez fébrilement pour me repousser......là....... maintenant. » Un souffle. Une prière. Il rouvrit les yeux pour les noyer dans les siens qui, paniqués, se débattaient ici et ailleurs. Partout sauf sur lui. « Le combat est terminé, Cassiopée. Baissez-le, lâchez-le, brisez-le..... et regardez-moi... s'il vous plait. » L'astrophysicien se voulait doux, d'une douceur d'antan, d'une illusion longtemps réprouvée. Oublié, le brusque de la fureur Luciferienne. Et pourtant, il savait. Rien n'y ferait. C'était évident. Il n'était pas envisageable que cela se passe autrement. Il ne voulait pas qu'elle lui dise qu'il la répugnait et que tout ceci, n'était qu'une vulgaire comédie. Et se dire ces horreurs ne retirait rien à la peine ressentie. Et d'où venait-elle, d'ailleurs, celle-ci ? Il s'éloigna un petit peu, mais ne la libéra pas. Pas encore. « Moi je n'ai plus rien; voyez mes mains. Je ne compte pas vous poignarder, ni vous railler, pas aujourd'hui... j'espère plus jamais. De toute manière vous ne serez plus à mes côtés pour vous en assurer. Je n'oserai pas tenter d'imaginer avec quelle intensité j'ai pu vous blesser, ni à quel point vous souhaitez que je vous lâche là, tout de suite, et m'éloigne enfin de vous pour toujours. Non, je n'oserai pas, car je ne sais pas. Et ce serait vous manquer de respect. Mais je sais avec expérience que rien n'efface jamais les douleurs du passé. Et je sais de source sûre que vous le savez aussi bien que moi. »

Dans un soupir, il se détourna complètement de la jeune femme pour instaurer une distance entre eux deux. Celle qu'elle préférait, probablement à raison. Il pleuvait tout doucement. Son visage s'ouvrit sur le ciel, les yeux dans le noir, il laissait les perles du ciel le recouvrir de clarté cristalline. Il n'en pouvait plus, de ces non-dits. Il éclatait aux miroir d'une colère, si légère, si peu mauvaise et pourtant si sincère. La tragédie aux effluves de déjà vu qui se rejouait. Les rôles s'inversaient. « Baissez-le, votre putain de bouclier. Je suis désarmé. Ou alors battez vous vraiment, prenez une lame et finissons-en. Je vous ramènerais même ce sabre que vous affectionniez tant si cela peut vous faire ouvrir les yeux. Allez-y, Mademoiselle Desnuits, achevez-moi, maintenant. »

Elle parlait, des bribes de vérités, mais lui ne voyait que des excuses. Il soupira, soudain las. « Permettez-moi seulement de douter. Je sais que vous dites vrai, mais il y a une chose que vous me cachez. Ça viendra, enfin je crois. Après tout, peut-être que vous ne la comprenez pas vous même..... » Et le sujet revint sur sa personne, pour son beau malheur. Elle souhaitait le voir heureux. Il ne put retenir un fin sourire, lui aussi. Il ne la comprenait pas. Rarement. Mais elle le prenait toujours au dépourvu. Il aurait voulu lui répondre qu'il n'avait pas besoin d'aimer la vie pour la vivre, mais elle ne comprendrait pas cela. Comment le pourrait-elle ? Il se tut et se contenta de laisser s'échouer les mots de Cassiopée dans les chants du mauvais temps.

Les aveux qui suivirent le piquèrent au vif. Comment pouvait-elle penser de telles aberrations ? C'était absurde, vraiment. « Cessez de me prendre pour le Seigneur du Temps. Je sais sans aucun doute autant de choses dans mon domaine que vous dans le votre, alors, SI, vous savez; tant de choses que moi j'ignore superbement, et grand bien me fasse, l'être humain, c'est votre domaine, moi je préfère ses atomes. Nous sommes sur le même pied d'égalité, peu importe ce que j'ai pu vous faire croire par le passé, peu importe les grands airs que je prends et continuerais sans doute le restant de mes jours à porter sur mes traits. Vous n'avez qu'à vous dire qu'il ne s'agit que de mon arrogance typiquement britannique, généralement ça suffit à être irrité et à passer outre, pour vous, les français.... » L'autodérision était de bonne guerre, bien qu’inhabituelle.

Le Temps fit sa crise, l'orage grondait. Les vieux caprices britanniques. La remarque de Cassiopée lui fit froncer du nez, enfant turbulent que l'on viendrait de critiquer. Si bien qu'à l'abri sous le vieux chêne, il sortit de sa proche un élastique pour entreprendre un chignon décoiffé lui donnant des airs sauvages. Au moins, plus rien ne lui collerait au visage. Elle lui parla de l'orage, que lui n'avait jamais bien aimé. Il faisait fuir ses étoiles et n'avait pas été très bon compagnon. L'idée qu'il ait pu se montrer plus agréable pour Cassiopée lui plu immédiatement. Il la couvait d'un sourire affecté, l'ombre d'une caresse sous les grondements semblables aux terreurs nocturnes de son enfance à Liverpool. « Je pense en avoir déjà bien trop dit. Pas vous ? » rit-il légèrement. Son regard se promena sur elle, scrutateur. Ni une ni deux il retira sa veste pourpre qui avait gardé sa chaleur pour la déposer sur les épaules de la française. Ici, ce n'était pas la Pampa, et il était hors de question qu'elle attrape froid par sa faute. Avec sa simple chemise qui lui collait maintenant au torse, lui, ne ressentait bizarrement pas avec la même intensité qu'elle la frappe du vent mêlé à la pluie.

Le Docteur a dit que je devrais bientôt m'en aller.

Le regard se perd tout en haut. Les éclairs qui percent sa tendre voûte céleste le fascinent. Il pense à Melody, tout à coup. Ce n'est pas nouveau, mais plus aussi régulier.... et il s'en veut, de l'oublier. Et puis il pense à l'Avenir. Le sien. Ça, c'est nouveau. Il se perd, se perd tout en haut pour ne jamais redescendre. Si seulement.
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Sam 30 Nov - 21:57
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120112145316013116534586
Cassiopée
Desnuits

J'ai 30 ans et je vis à Paris, en France, mais j'ai accepté un poste de compagnon de sobriété à Los Angeles. Dans la vie, je suis psychologue et je m'en sors avec plein d'étoiles dans la tête. Grâce à la fragrance de la destinée, je suis célibataire et je le vis plutôt de manière étrange, en rêvant.

En quête du Prince Charmant, parce qu'elle veut vivre ses rêves et non rêver sa vie, parce qu'elle aime se perdre dans les méandres de l'Infini, parce qu'elle a soif d'Absolu, parce qu'elle pêche les étoiles au bord de la Lune, parce qu'elle le trouvera...Tôt ou tard. Peu importe ce que ça lui coûtera.

Kat Von D-Vanish
Sigur Ros-Valtari
Svrcina-Astronomical

Les ailes déployées, elle se coula dans le courant ascendant, là-bas, si haut, si loin...D'une infinie délicatesse, elle emprisonna les grains d'argent entre ses doigts puis se laissa aspirer par le vent. Elle vola toute la nuit, inlassable, et d'un battement d'ailes, se posa enfin, sans bruit.Ouvrant lentement le creux de ses mains, elle souffla avec légèreté, les yeux mi-clos, un sourire d'ange aux lèvres.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Rj19
La poussière d'étoiles effleura alors l'air doux qui chuchotait et s'en fut, aérienne, invisible, se déposer sur son cœur.


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120209111816013116537394
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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Bv5c

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The Cinematic Orchestra-Arrival of The Birds & Transformation

Peut-être avait-il raison, peut-être pas. Bien sûr qu'elle pouvait se tromper sur elle-même. On connaissait si peu comment l'être-soi pouvait être appréhendé. Et Cassiopée, du haut de ses 30 ans et de ses balbutiements de toutes sortes, tentait bien malhabilement de se vivre sans trop de discordances. Elle s'estimait commune, et à la fois différente, de la même façon que tout un chacun pouvait se percevoir face aux autres et au monde. Il n'y avait rien à en dire mais Alastar avait l'air de savoir mieux qu'elle et elle n'eut pas la force de le contredire. Ils se seraient opposés comme ils savaient si bien le faire et cela la répugnait désormais. Vidée de ce fou rire intempestif, elle aurait aimé, quelques instants, s'échouer quelque part afin de ne plus penser. Il percutait trop de choses l'animal, ça la perturbait et elle n'aimait pas ce discernement, tout simplement. Les règles du jeu toxique auxquelles ils s'étaient adonnés n'existaient plus. C'était un Autre qui lui faisait face, extrêmement intelligent et perspicace. Quoiqu'elle fasse ou dise, elle s'exposerait à sa lucidité brute et décontaminée. Mesurant son erreur de jugement, elle le considéra différemment. Ainsi, ne releva t-elle pas sa juste remarque, se contentant de lui décocher une œillade indéfinissable.
Oui, elle s'essayait à être elle-même, c'était son combat, sa quête, du plus loin qu'elle se souvenait. Ne pas céder à la tentation de se laisser emporter aux flux de la facilité, être véritablement libre. Un challenge auquel elle s'adonnait avec passion, quitte à se brûler les ailes. L'anglais avait deviné ? Bigre, cela ne faisait pas partie de ses plans, tout ça.

Et ces mots de mort qu'il employa pour se définir. Un glaive lui aurait percé le cœur que les conséquences n'en n'auraient pas été différentes. L'estomac contracté sur le coup, une fraction de secondes, elle ferma les yeux, bredouillant entre ses dents « j'hallucine... ». Insupportable, inentendable, scandaleux. Le palpitant irradié, elle se força à l'écouter sans l'interrompre. C'était épuisant de subir, encore, de tels assauts abyssaux de mépris de soi. Il se fustigeait lui-même, retournant ce venin-là contre lui. Pourra-t-il, un jour , se pratiquer autrement qu'à travers ce dédain ? Il allait être guéri physiquement, mais l'âme paraissait toujours malade.

-Je suis d'accord avec vous, on a tous cette part sombre...C'est si facile d'être son propre bourreau et il n'y a pas de pire juge que soi-même...Mais vous vous arrogez un pouvoir de destruction alors que... vous n'êtes rien de plus ni de moins qu'un être humain, comme tous les autres.Enfin...soupira-t-elle, vous êtes libre, pensez de vous ce que vous voulez, je n'y pourrai décidément rien, mais ça me...Ça me fait de la peine d'entendre ça, que ça vienne de vous ou de n'importe qui d'ailleurs. J'en ai croisés dans mon boulot des cassés de la vie et je...
Il y aurait tellement à dire.
-...et je n'ai jamais supporté ce genre de discours. Ça me révolte, c'est tellement faux ! Oh bien sûr,  je ne suis plus celle qui tentera de mettre votre foutu nez sur ce que vous avez de bien. Vous refusez de le voir, d'y croire, soit. Je ne peux rien y faire, c'est votre choix... C'est fini tout ça, on est bien d'accord, et nous sommes soulagés l'un et l'autre de ce poids qui a pesé sur nos épaules comme deux ânes bâtés. Jugez-vous autant que vous le voulez, flagellez vous encore et encore, macérez dans tout ça si c'est votre « bonheur » si je puis dire. Avancez loin et haut tout ensanglanté si ça vous amuse...
Elle eut un geste désinvolte, empreint de sous-entendus qu'elle n'imaginait qu'à peine, bouillant à l'intérieur mais tout à la fois mûe par un calme extrême. Elle s'essayait à rassembler ses idées, rebelle à le laisser sans réponse.
-Je choisis ceux que j'aime et je ne fréquenterais pas des gens comme vous, tel que vous vous décrivez. Sinon, je ne serais pas ici avec vous. L'idée en est insultante et sachez que...que vous avez échoué à me détruire ou à détruire quelque chose en moi. Je vous le dis, ça n'a aucune importance si vous n'y croyez pas. Enfin... Si...
Elle réfléchissait à voix haute, désarçonnée à argumenter, frustrée de ne pas parvenir à exprimer ce qu'elle ressentait, ce en quoi elle était persuadée. Lui partager un bout d'elle, en vérité.
Hésitante, elle en bafouillait presque, ayant du mal à trouver les mots justes.
-Si...C'est essentiel en fin de compte car... ça montre que ce que vous appelez votre...votre venin ou votre mépris ou ce que vous savez mieux que quiconque, eh bien...ça ne marche pas sur tout le monde. Quelquefois vous échouez. Voyez, ça n'a pas marché sur moi, contrairement aux apparences. Ces foutues apparences... Et je vais même aller plus loin, bien que je doute que vous puissiez le comprendre ou encore moins l'accepter mais...
Elle rayonna, radieuse d'une complicité intime.
-Je vous remercie, car grâce à vous et à ce que vous...vous avez été...Je...J'ai beaucoup appris, bien plus que toutes les théories du monde. Oui...j'ai énormément appris, si vous saviez...
Un silence.
-Mais cette espèce de... de prétention insolente que vous brandissez sur votre capacité à démolir ou...abîmer...Je vous en supplie mais... je n'ai plus envie de l'entendre. Gardez-la pour vous ou pour qui vous voudrez...
Elle se trouvait si démunie, maladroite. Qu'aurait-elle pu ajouter ? Réfugiée dans une ignorance d'arguments, elle se tut. Alastar se rapprocha alors, à peine, et cette proximité inhabituelle l'écorcha. Si près et si éloignés l'un de l'autre.
Elle sentit qu'il cherchait son regard. Mais elle ne pouvait pas lui faire face, non, pas maintenant. Elle ne voulait plus se confronter, de quelque manière que ce soit, à ces radiations sombres dont il lui rabattait les oreilles. Elle n'avait plus ni la force ni le goût de lutter contre.

Elle ne sut que dire, murmurant à peine par dessus ses mots «je ne vous repousse pas». Comment pouvait-il se méprendre, à ce point-là ? Ne voyait-il pas qu'elle s'intéressait à lui, qu'elle avait traversé l'océan pour lui rendre visite, réservé ses vacances à quelques kilomètres de la clinique, qu'elle pensait à lui souvent...Non, il ne savait pas. Pas ça.

Il la démasquait, sans qu'elle ne lui ait jamais rien confié de personnel, c'en était perturbant. Étrangement, cela lui fit l'effet d'un baume. Et la douceur de sa voix, de ce qu'il dégageait, là, tout de suite, la projeta en cet instant hors du temps et de l'espace où elle l'avait surpris dans son sommeil. Ce moelleux d'Ange dont elle rêvait depuis la nuit des temps, dérobé à son insu. Elle avait alors déterré, par un pur hasard, ce qui se cachait derrière cet homme détruit : la tendresse incommensurable d'un Prince Charmant inaccessible et pourtant bien réel. Elle l'avait reçue sans armure, ce coup de fouet de velours. Liquéfiée d'émotion, une poussière d'Absolu s'était faufilée, là, quelque part, et Cassiopée s'en était précieusement repue. Alastar, sans rien faire, involontairement, innocent d'une quintessence oubliée, l'avait touchée au plus profond de son être comme jamais personne ne l'avait tenté. Bouleversée par cette grâce révélée, elle y avait alors puisé sans fin, tenant bon coûte que coûte.
C'était un de ses secrets. Elle ne pouvait pas lui dire, fatalement.

Et voilà que cette délicatesse ressurgissait, inattendue, implorante, la prenant de court. Quel cœur aurait pu y résister ? Certainement pas celui de la française, si faible aux supplications d'une soif inassouvie.
Il aurait du passer à autre chose, rebondir sur cette confiance qu'elle lui avait vouée du début à la fin. Une détermination qui pouvait sembler Folie à toute personne sensée. Qui aurait pu tenir la distance comme elle s'y était acharnée? D'autres bien sûr, de ces caractères tenaces qui ne lâchaient rien et espéraient contre vents et marées. Mais...il s'accrocha à sa façon, lui aussi, sur un autre registre qui la déstabilisa.
Elle se pressentit à la croisée des chemins, prise à la gorge par sa sincérité.
Alors...
Alors Cassiopée succomba à l'appel de cette douceur. Il lui était impossible de lutter, elle n'en éprouvait même pas la tentation. Elle se tourna enfin et le regarda naturellement, avec franchise. Sans rien dire. La lueur de ses yeux bleus répondait à sa prière. Une communication muette. Se rejoignaient-ils à brûle pourpoint? Où n'était-ce qu'un mirage ? Une sensation de trêve l'enveloppa, éphémère, somptueuse.
Accrochée à son bras qu'elle ne fuyait pas, sans se détourner un seul instant, elle l'écouta jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il la libère.
Évidemment qu'elle ne serait plus à ses côtés. L'implacable issue lui fit mal.Tant de véracité et de mise à nu perdues...
-Ce n'est pas comme ça que ça a fonctionné Alastar...je...je suis touchée de...de ce que vous dites mais...je ne sais pas...comment dire...
Elle réalisait qu'elle n'était plus seule à se souvenir, à comprendre, à ressentir. L'empathie convergeait dans le passé et par redondance, les ralliait dans le présent. Une fulgurance d'inespérance. Elle n'avait jamais, ô grand jamais imaginé une telle possibilité. Même pas dans ses rêves. Mais cela advint. Cela fut. Un apaisement, une rassurance, un soulagement. Tant pis si leurs incompatibilités les séparaient. Au moins une fois, juste une fois, il éprouvait une compassion à ce qu'elle avait enduré, lui redonnant cette existence niée pendant tous ces jours passés à ses côtés. La conscience enfin réveillée, l'astrophysicien évaporait toutes les cicatrices et les mauvais souvenirs.

Il la voyait. Il la respectait. Elle existait à ses yeux. C'était quelque chose de neuf. Quelque chose de joli, quelque chose d'humble et de loyal.
-Alastar...Je...
Elle se tut, observant, émue, l'offrande de son visage à la pluie. L'éclat de l'authenticité ôta les ultimes scories d'une carapace bien solide. Les vannes s'ouvrirent, libératrices.
-Vous oubliez une chose essentielle: je suis restée de mon plein gré. Vous avez raison, ça n'a pas été simple mais j'y ai trouvé mon compte, soyez-en convaincu, sinon je serais partie bien avant.
-Les douleurs du passé ne s'effacent pas en effet, mais elles s'atténuent, je sais de quoi je parle et elles restent dans nos mémoires pour servir de plus grands desseins. Elles finissent pas s'apaiser et devenir des amies complices de ce qu'on est dans ce qu'on a à vivre au présent. Je parle pour moi bien sûr. Si je n'avais pas perdu ma mère comme vous l'avez su, je ne sais pas comment, je ne serai pas à côté d'une belle personne qui se ressuscite et m'a faite grandir. Et la petite expérience de cette perte sert à d'autres choses...
-J'avoue que... vous avez changé quelque chose en moi. Oui...Quelque chose a changé, et vous avez raison, je ne sais pas ce que c'est sauf que ce n'est pas un hasard si j'interviens maintenant pour des gens condamnés. La mort des autres, la maladie ne me font pas peur. Vous avez été l'un de mes patients les plus difficiles, le plus complexe à gérer à cause de cette foutue drogue...Enfin, peu importe, c'est fini. Mais mon boulot d'aujourd'hui, clairement, je vous le dois. Je ne pourrai jamais vous exprimer suffisamment ma reconnaissance et je ... Je me répète, je suis désolée, mais je...C'est complexe. D'habitude, on ne revoit jamais les patients après. Mais vous, à cause de votre addiction, j'avais un...un sentiment d'inachevé. Et je n'aime pas ça. C'était important pour moi de prendre de vos nouvelles, de savoir où vous en étiez.  Vous savez, malgré tout ça, je...je vous aime bien et je ne vous vois pas noir comme vous vous voyez vous même. Ça fait une différence, une de plus.

Elle sourit à la grossièreté employée.
-Vous vous trompez sur beaucoup de choses...Vous achever ?
Elle pouffa, amusée de l'idée exagérée et de l'image et qui s'affichait dans son esprit :
-Non voyons, ça tuerait le sens que je donne à mon travail et ce serait nier ce que j'ai vécu avec vous. Je refuse.
Oh oui elle le refusait! S'il savait ! Le savait-elle elle-même ? Non, elle ne savait pas mais sentait bien que quelque chose n'allait pas.
-Je pensais que...que vous alliez être comme avant à mon égard. Je suis passée à autre chose assez vite vous savez, j'ai continué mon bout de chemin, j'ai avancé mais je ne peux pas...je ne pouvais pas ne pas me protéger non pas de vous mais...de...de souffrir. J'en garde une peur de souffrir, c'est tout. Elle partira, plus tard...Mais pour le moment, je n'ai pas le cran de revivre ça. C'est passionnant mais...décapant.
Et encore une fois, il fit mouche, à tel point qu'elle ne sut plus où se mettre. Les rôles s'inversaient.
Terrible.
-Je ne vous cache rien, en tous cas que je sache. Peut-être avez-vous raison, je ne sais pas, souffla-t-elle. Ce qui est certain c'est que...
Elle hésita. Il y avait toujours un risque à se dévoiler autant mais elle le prit sans trop réfléchir finalement. Ils ne se reverraient plus, alors, c'était plus facile.
-...Ça...ça m'a chamboulée tout ça. Je n'oublierai jamais, c'est une évidence que je ne peux pas expliquer, mais ce n'est pas du tout négatif, quoique vous puissiez penser. Et je..je vais arrêter là les confidences parce que ...ça me remue de repenser à tout ça, et je...je n'ai pas envie d'aller plus loin.
Elle posait une limite. Fin de l'histoire.
Il utilisait une des ses armes favorites qui la fit s'esclaffer. Tout arrivait, il se raillait, c'était  drôle !
-De l'arrogance... Si vous le dites.
Tout courage à batailler l'avait quittée. Une fatigue l'emportait, laminant une tension inconsciente qui s'effondra, tandis qu'elle l'observait, amusée de sa réaction. Alastar avec un élastique dans sa poche pour s'attacher les cheveux ! Elle s'en égaya, séduite par la grâce d'un simple geste.
Le regard tourné vers l'orage, elle sourit sans répondre, ni voir son mouvement.

Et la brûlure de l'Olympe lui tomba sur les épaules par surprise.

-Oh ! Mais... ! Je...Ce n'est pas la peine..., contesta-t-elle pauvrement, soulagée du froid. Soudain gênée, toute ébaubie, elle se recroquevilla de l'intérieur comme un escargot au soleil, les mains crispées sur les bords de sa veste.
-Vous allez être trempé. C'est gentil, merci. On va partager en attendant que ça se calme. Je suis vraiment idiote de ne rien avoir prévu !
Elle maîtrisait l'art de la contenance la française, rodée à camoufler ses arrières pensées depuis si longtemps...

Qui était-il Alastar, en vérité ?

Et puis... une autre sorte de tonnerre claqua dans l'air, frappant de front un cœur malmené d'inconsciences. La surprise lui cloua le bec. Si vite, déjà ! Qu'avait-elle espéré ? Qu'il allait rester là vitam æternam, qu'elle pourrait lui rendre visite à sa guise ?
-Ah ?! Je suis si contente pour vous ! Sincèrement !
Si heureuse pour lui, si triste pour elle. De quoi souffrait-elle donc ? La boucle était bouclée, il s'en sortirait. Que demander de plus ?

Elle se vit tout à coup, désincarnée, au milieu de ce parc. Non, ce n'était pas elle, Cassiopée Desnuits, qui se tenait sous un chêne avec cet homme méconnu. C'était une autre, qu'elle ne reconnaissait pas.
Une émotion brute s'épaissit tout à coup, envahissante, gluante.

Elle ne le reverrait jamais.
Emprisonné dans la litanie, son cerveau s'arrêta de fonctionner avec logique.
Elle ne le reverrait jamais.
Qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? La raison luttait contre l'émotion, condamnée d'avance.
Elle ne le reverrait jamais.
Anéantie, ses larmes se mêlèrent au chagrin du Ciel.

Par chance, il regardait ailleurs.

« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville*... »


Les vers dansèrent doucement dans sa tête et la firent sourire malgré tout.

*Verlaine
Dharma
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Sam 30 Nov - 22:00

Alastar Black
J'ai 37 étoiles déchues et je vis à Los Angeles, aux USA. Dans la vie, je suis plus rien... à peine Astrophysicien et je m'en sors pitoyablement mal. Sinon, grâce à mon malheur, je suis veuf et je le vis excessivement mal (no shit, Sherlock).
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Exbm

Empereur incontestable de sa propre déchéance, il a l'autodestruction en Sublime, écopée par ses peines. Charmante petite famille à en devenir réduite à néant, femme et enfant, il n'est resté du rêveur d'antan que l'absolu rien et la dépendance à l'illusion bienfaitrice. À peine de quoi faire briller quelques étoiles le prenant en pitié. Ô Melody, Alastar a tristement rendu son dernier souffle à tes côtés.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 6jvd

"You are unexplored, unusual
Just frighteningly beautiful.
and in the dark,
our dark, beautiful night,

I can hear your heartbeat,
I try to find the sound.
I can only imagine your sun,
How dazzling and powerful.
I can admire the stars,
sparkling in your eyes,
You can't hide from me.
You can't hide from yourself.
Where are you now ?

I will stay right here, and wait for you all over again."


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_p1df3yKV3x1wd9douo1_r1_540



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Olafur Arnalds - Happiness Does Not Wait (Original Mix)

Secrète douleur

Vient la tempête des pleurs,
L'âme fusillée d'horreur,
Vient le blues, beau cajoleur,
Poésie des tourmenteurs.

Poussières d'ombres douleurs,
Désolation sans couleur,
C'est le secret de ton cœur,
Hurle l'aube de sa peur,

Viens au plus bas, pauvre cœur,
Viens rire à ton malheur,
Sans te cacher, le menteur,
Va, assume tes laideurs,

Viens ici, vient la blancheur,
Viens ici, vient le rêveur,
Viens ici, vient la noirceur,
Viens ici, vient le pécheur,

La cruauté, la terreur,
Le mensonge du bonheur,
Mourir d’âme et de cœur,
C'est ta secrète douleur.

L'obsession de la douleur; aux ravissantes perles salées silencieuses, au fond de l'impasse impossible du déjà-vu, au passé non plus passif qui abattait avec violence le preux présent. Une bien belle tragédie.  

Quelque chose qui n'allait pas. Un rien qui n'allait plus.
Tout allait pour le mieux. Seule une impression de déjà-vu.


Aux échos des marrées lointaines, un flot aux cris lugubres des nerfs; Alastar voguait sur son navire instable de guerre, toujours prêt à dériver, pourtant jamais loin d’accoster. Une voix chuchotait au large, dans un florilège de chants de sirène qui envoutaient mais ne faisaient pas sens. Une voix se distingua parmi les mensonges doux amer. Elle lui parlait, tout proche. Une voix douce, pleine de reproche. La sienne. Toujours la même. Pas celle qu'il aurait imaginé entendre, mais c'était bien elle. La française. Elle parlait, le sermonnait même, et qu'importait comment elle préférait qualifier ses propres intentions puisqu'il préférait de loin la laisser nager seule bercée par les vagues de son imagination. Dans ses yeux clos, dansait la mer. Dans son soupir las, étouffé par la peine, se parlaient bien des maux qu'il ne prononceraient guère. Il était silencieux jusqu'alors, ô combien désolé. Elle souffrait de sa douleur, il le voyait bien. L'idée ne lui plaisait nullement. Qui, de sa propre volonté, souffrirait l'Horrible douleur au nom d'un piètre et unique écumeur, quand en réalité c'était toute sa mer qui s'échouait et se mourait ? « Arrêtez ça, maintenant, s'il vous plait. » avait-il simplement demandé. Un faible sourire forcé s'était dessiné pour colorer par une petite touche édulcorée son visage beaucoup trop fermé pour un homme qui se prétendait renaitre. Une contenance d'apparence, mais il constatait qu'elle ne faisait pas bien mieux que lui. Il ne l'avait jamais trouvé très bonne comédienne. Cassiopée... Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être constamment trop elle même. Et si cela l'irritait, fut un temps, aujourd'hui, c'était juste épuisant. Finalement, peut-être que leur "relation" ne prenait tout son sens qu'en leurs innombrables désaccords. Finalement, il n'en savait fichtrement rien. Il fallait que ça cesse. « Pourquoi toujours choisir de perdre notre temps sur ce genre de discussions stériles quand on sait pertinemment où ça nous mène ? C'est à dire là où je le souhaite, moi, et non là où vous souhaiteriez que je soi. Oubliez tout ce que je vous ai confié, si ça peut vous aider à ne plus déraper vers un retour pour le passé, je vous promets que je ne vous parlerai plus de ce genre de choses. Cela vous convient-il ? J'ai la triste impression que nous n'apprendrons jamais, tous les deux..... Vous allez beaucoup trop loin pour moi, et je n'ai plus le courage, ou peut-être davantage l'insolence, de vous suivre sur ce chemin là...... Oui, je crois que c'est mieux ainsi, oublions tout ça. » À ses derniers mots, le scientifique balaya dans un geste gracile de la main ce Tout qui l'étouffait comme s'il s'agissait d'un petit désagrément sans grand impact. Comme si c'était si peu. Si peu important. Comme si la brève rébellion de son ex-compagnon de sobriété ne méritait pas tant d'ardeur, tout compte fait. Quel intérêt prenait-elle à s'investir encore, à tout ça, à lui ? Et qu'est-ce qu'elle y gagnait ? Car là était tout l'enjeu. C'était son boulot. Elle ne ferait pas tout cela en vain. « J'imagine que là je passe pour un lâche, mais ce n'est pas plus mal que vous voyiez la vérité en face. Peut-être que je me dérobe, peut-être que j'évite ce je-ne-sais-quoi que vous aimeriez tant que je vois, mais c'est mon choix. Et j'ai comme l'impression que cela pourrait être une raison suffisante pour clore le débat définitivement... pas vous ? » La petite touche ironique qui s'éprit de lui lorsqu'il haussa légèrement le ton le piqua à l'âme. Immédiatement. Il s'en voulut. Un gout amer de dégout, pour lui même. Il ne pouvait pas se laisser aller à remonter dans le temps aussi stupidement. Il était pitoyable, se sentait détestable. Ça n'avait rien d'étonnant qu'elle se sente aussi mal à l'aise à ses côtés...... Et puis que faisait-elle ici, déjà ?!

Les yeux de l'anglais trouvèrent le sol et il serra sa mâchoire ainsi que sa veste pourpre tout contre lui. « Ne m'en voulez pas, mais si vous êtes venue remettre le couvert, ce sera sans moi. Je vous ai dit spontanément ce qu'il en était, c'est aussi bête que ça en a l'air, et je vous demande juste de respecter mes confessions, d'en avoir rien à foutre "si ça vous amuse", d'ignorer le tout si c'est encore mieux, peu importe, Cassiopée, mais je ne vous demande rien de plus. Enfin, n-non, je ne vous demande rien, je n'ai rien à vous demander, rien à... rien du tout..... My god, c'est compliqué.... » Il n'avait jamais tant cherché ses mots. Chacun d'eux avait pourtant son immense importance pour Alastar, surtout lorsqu'il était question de parler avec Miss Desnuits. Il n'arrivait plus, plus comme avant. Qu'est-ce qui avait bien pu changer ? Black, fais un effort, t'es vraiment ridicule...... « Sincèrement, je ne comprends pas, pourquoi vous donner encore autant de peine, après tout ça ? C'est impressionnant d'absurdité. C'est remarquable, fascinant même... mais j'ai du mal à l'expliquer, votre syndrome du sauveur. Votre contrat est terminé si je ne m'abuse. Terminé, mais vous le savez.... Il n'est plus rien, je ne suis plus rien, absolument personne..... Gardez donc toute cette énergie pour les déchus qui ne demandent qu'à voler de nouveau, j'ai quitté la liste des petits oiseaux depuis bien longtemps. Vous devez être fière de vous, vous êtes remarquable. Vous avez réussi votre mission, tout est bien qui finit bien. Non ? » Question rhétorique. En était-ce vraiment une ? Peut-être. « Et sachez que rien de tout ceci ne m'amuse. Ce n'est pas un jeu pour moi, pas un travail, pas même un cauchemar.... pourtant ce serait tellement plus simple. » La simplicité, ce n'était pas son "truc", à l'anglais, de toute manière. Alastar voyait les chutes comme les triomphes en grands, et ce depuis gamin. Un passionné un peu pudique, mais il n'était pas bien difficile de le démasquer.

Elle était si loin, sa sauveuse. Si loin de lui, la rêveuse. Complètement démuni, le scientifique la supplia de revenir. Mais Cassiopée l'avait déjà quitté, sans même lui souffler un au-revoir. Il le sentit au moment où son regard chamboulé échappa à ses lagons, au moment où sa fragilité longtemps réprouvée de conquérante céleste se fissura et vint le frapper de plein fouet. Elle s'en alla. S'en était allée. Elle était partie pour retrouver par delà l'espace et le temps, sa place de sublime reine du ciel d'automne. Constellation circumpolaire, admirable de l’espèce de celles qui ne se couchaient jamais comme la Grande et la Petite Ourse. Elle était si loin déjà. Comme Céphée et comme le Dragon. Elle ne dormait pas, elle n'avait pas le temps pour cela. Un trône au-dessus de l’horizon, la reine était bien trop occupée à diffuser sa lumière à tout l'univers pour penser une seule seconde à elle, à se reposer, à peut-être se laisser aller à s'éteindre pour une nuit ou deux. Il ressentait enfin, scientifique déplorant l'humain, Alastar ressentait tout ce que sa belle constellation portait sur ses épaules depuis des lustres. Tout un royaume nocturne. Il avait mal avec elle.

Foncièrement humble et empathique, il attendit patiemment son retour sur terre.
Et....
Miracle ! Elle revint à lui, à eux, aux chanceux, ces terriens. « Alors ne dites rien. » souffla-t-il dans un joli sourire, le visage offert au grand ciel. Sans grande surprise, elle ne s'exécuta pas le moins du monde et s'ouvra à lui comme jamais. Ce petit détail l'amusa quelques secondes, il rit légèrement d'affection pour sa bavarde petite française. « Vous ne me devez rien. Mais je suis heureux d'apprendre que vous voyez et vivez les choses ainsi, même si ce que vous m'avouez s'apparente à du français pour moi........ C'est d'ailleurs ironique, je suis supposé savoir le parler. » releva-t-il avec auto-dérision en haussant un sourcil, perplexe. Ceci mis à part, il n'aurait jamais vu les choses sous un tel point de vue, aussi bien professionnel que personnel. Forcément, lui, n'avait bien voulu voir que les mauvais côtés et les avaient foncièrement accentués, consciemment même.... et c'était là toute la puissance destructrice de son satané cerveau. « Je me trompe, je me trompe... il faut bien mener quelques expériences avant d'avoir absolument raison. » Et il s'y connaissait forcément bien dans ce domaine là, il avait toujours raison, ..mmh.

« Je vous comprends. Je ne m'aurais pas accordé beaucoup plus de chance, à votre place. Et c'est d'autant plus courageux et bon de votre part d'avoir quand même essayé de venir consulter mon état. Vous faites un excellent boulot, je n'ai jamais douté de vos compétences, malgré toutes les railleries que j'ai pu vous infliger. C'est une évidence, vous êtes née pour cela. Et, en ce qui concerne votre petite bulle de protection, je... vous.... je suis désolé. » Il fronça les sourcils en l'écoutant lui avouer sa peur de la souffrance. Cette douleur fit échos à la sienne. Il se tut, respecta solennellement sa volonté de ne pas en divulguer davantage. Il s'égayait déjà du bien trop qu'elle lui eut offert généreusement. Doucement, il inclina légèrement sa tête. « Merci. » Un seul mot. L'intensité de son regard en hurlait tant d'autres qu'il fut incapable de prononcer sur l'instant, bien trop happé par le chamboulement sentimental cassiopeien qui se jouait sous ses yeux.

Les terres du britannique se mirent à pleurer. Il refusait qu'elles s'accaparent toute la puissance de leur moment à tous les deux. Il demeura perdu sur le visage de Cassiopée pointé vers sa voie lactée. Sous ce chêne, sous cette veste pourpre, sous cette pluie douce de gêne adorable. Il souriait, sincèrement amusé, tout en remettant une seconde fois sa veste sur ses épaules, à elle, têtu qu'il était, celui qui n'avait indéniablement pas froid. « Mais vous ne vous taisez donc jamais ? Quand est-ce que vous respirez ? » Quelle question. Bien sur que non, c'était sa façon de garder la face après tout. Et cela fonctionnait plutôt bien, il n'allait pas mentir.

Tout se passait si bien, c'était doux, c'était beau...peut-être trop.
Cela ne pouvait durer.

Les lèvres contaminées par ce besoin de souffler la vérité, Alastar, inconscient, brise le Temps. Son voyage s'essouffle vicieusement, sans même qu'il n'eut osé une belle nuit l'imaginer; et l'effleure, la merveille Muse, et l'écorche, à l'en faire perdre la vue quelques moments. À la brisure des heures où vient s'agenouiller le Temps. Il est vaincu. Il n'est plus temps.

Elle était si contente pour lui......... « Alors pour qui sont tes peines, Cassiopée ? » chuchota avec une douceur angeline le pauvre rêveur écervelé, lui même chamboulé par les soudaines larmes et le si beau sourire mélancolique qui les accompagnaient. Un sentiment d’inespérance malveillante. De ceux que l'on ne pouvait éprouver par égocentrisme déplorable. Elle ne pouvait pas pleurer pour ça. Pour cette fin, pour tout ça. Si ? Et si vraiment ça la touchait ? Pourquoi ? Lui même ne s'en formalisait pas....... n'est-ce pas ?.... Vraiment ?

Un mélange aigre doux dans la poésie d'une femme émouvante sous la pluie.
Une image ensorcelante et dramatique.


Le ciel gronda, l'anglais détourna le regard à ce moment là pour admirer l'éclair s'en aller au loin derrière la clinique. « Merci. » Un seul mot. Encore le même qui résonnait, mais le ton était suppliant. Les yeux dans le vide, il sentait sa gorge se nouer pour une raison qui lui échappait. Bloody french girl and her stupid french clichés. Le Temps pleure et la tristesse des âmes s'éveille. « Pour tout..... mais ne pleure pas, je t'en prie, ça ne doit pas se finir ainsi. »
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Sam 30 Nov - 22:04
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120112145316013116534586
Cassiopée
Desnuits

J'ai 30 ans et je vis à Paris, en France, mais j'ai accepté un poste de compagnon de sobriété à Los Angeles. Dans la vie, je suis psychologue et je m'en sors avec plein d'étoiles dans la tête. Grâce à la fragrance de la destinée, je suis célibataire et je le vis plutôt de manière étrange, en rêvant.

En quête du Prince Charmant, parce qu'elle veut vivre ses rêves et non rêver sa vie, parce qu'elle aime se perdre dans les méandres de l'Infini, parce qu'elle a soif d'Absolu, parce qu'elle pêche les étoiles au bord de la Lune, parce qu'elle le trouvera...Tôt ou tard. Peu importe ce que ça lui coûtera.

Kat Von D-Vanish
Sigur Ros-Valtari
Svrcina-Astronomical

Les ailes déployées, elle se coula dans le courant ascendant, là-bas, si haut, si loin...D'une infinie délicatesse, elle emprisonna les grains d'argent entre ses doigts puis se laissa aspirer par le vent. Elle vola toute la nuit, inlassable, et d'un battement d'ailes, se posa enfin, sans bruit.Ouvrant lentement le creux de ses mains, elle souffla avec légèreté, les yeux mi-clos, un sourire d'ange aux lèvres.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Rj19
La poussière d'étoiles effleura alors l'air doux qui chuchotait et s'en fut, aérienne, invisible, se déposer sur son cœur.


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 19120209111816013116537394
        Berndnaut Smilde-Plasticien

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Bv5c




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Thomas Bergersen - Empire of Angels

Elle n'aurait pas du revenir. Mon dieu, comme elle n'aurait pas du ! Pour quelles raisons, misère, se trouvait elle là ? Pour quelle misère était-elle de retour? Elle s'était crue solide et si heureuse pourtant à le revoir. Un élan empli de mystères, une impulsion irrationnelle dotée d'une volonté de fer à laquelle elle avait succombé avec bonheur. Elle avait foncé sans réfléchir la rouquine, revêtant sa belle armure étincelante. L'épée de Vie brandie, n'était-elle pas la sempiternelle conquérante de la Guérison, samouraï victorieuse de guerres invisibles ? Que de beaux combats nobles et généreux ! Mais c'était omettre ses propres failles. Fatale erreur:pour la première de fois de sa vie, la clairvoyance d'un Autre s'immisçait en ses zones d'ombres et ce, incroyablement sans effort. Rien ni personne ne l'avait préparé à ça. Surtout pas elle-même. Elle en foutait plein la gueule, hein la psy ! Éclaboussante de joie de vivre, dégageant cet indiscible qui attirait les confidences. On comptait sur elle et elle le rendait bien. Une moissonneuse batteuse qui décortiquait les âmes et les cœurs  sans peur et sans pudeur. Comment aurait-elle pu imaginer qu'un jour ce serait l'essence même de la Souffrance qu'elle combattait qui se pencherait avec autant de bonté et de pertinence sur ses abysses ?

Toi aussi Cassiopée, si loin si près, tant et si peu, ton cœur pleure, ton cœur souffre. Tu rêves sans cesse, tu espères sans arrêt, tu tricotes la Lumière pour les autres, et toi ? Où est-il Celui qui te fait décoller du monde, ce Prince Charmant qui t'emmène à l'Absolu, te berce dans l'Infini, t'aime avec l’Éternité ? Où est-il cet amour merveilleux et romantique dont le manque te poursuit sans relâche ? Car il te manque, cruellement. A chaque instant, ton cœur qui bat dans le vide, ça t'égratigne, ça t'écorche. Ta vie entière sans cet amour te mord à mort. Oh bien sûr, tu t'entourbillonnes avec l'Espoir, tu t'enivres à rire de tout et de rien. Mais tu es à côté de la plaque ! Tu n'as pas encore compris que seul l'abandon à ce deuil que tu refuses depuis toujours t'offrira la Liberté pure ? C'est si facile de l'inspirer aux autres, n'est-ce pas ? Arrête de vouloir tout contrôler !
Chuuut...Ferme-la Cassiopée. Écoute la voix de la Réalité: le Prince Charmant n'existe pas. Il serait temps de prendre soin de toi avant qu'il ne soit trop tard. Avant que ce ne soit toi qui s'effondre sur le champ de bataille. Qu'adviendra-t-il si tu continues à te maltraiter par excès de déni et d'espérance?
...Il n'existe pas Cassiopée. Tu ne le rencontreras jamais. M'entends-tu ?

Elle se heurtait à plus fort qu'elle. Alastar ne flanchait pas dans ses choix, même les plus noirs. La tête haute, il avançait sur un chemin aride mais lucide, parfaitement lucide et robuste.
Libre de ce qu'il souhaitait être.
Libre de ce qu'il voulait vivre.


A ses côtés, elle se brûlait. A ses mots, elle s'affaiblissait. A sa douceur, elle se consumait.

«Arrêtez ça, maintenant, s'il vous plaît». Une prière qui se répétait. Un jour, un autre moment, quelqu'un, plusieurs. Elle dérangeait parfois...souvent, réduite à une mouche du coche qu'on chassait d'un revers de main ou d'un sourire gêné parce qu'elle ne pouvait se satisfaire que de profondeur. Une jardinière qui prenait le risque de déterrer les merdes et les transcender en richesses.«Les choses ne changeront pas, les gens non plus. Mais la manière dont vous les regardez, ça peut tout transformer. Regardez autrement, n'ayez pas peur...»

Tu ne peux pas les aider ou les sauver malgré eux, malgré leurs choix. Accepte-le.


Elle ne pouvait donc plus rien pour Lui. Là se situait la limite. Le respect. Là devait se sceller le lâcher prise.
Là commençait l'ouragan.
Mais elle s'échinait sur l'impossible avec l'anglais. Elle ne réussirait pas à s'en détacher, à faire ce putain de travail de deuil, à son tour. Quelle censure ! C'était elle qui avait besoin que quelqu'un prenne soin d'elle, maintenant. Pas demain, ni plus tard, ni un jour. Maintenant.
Ce n'était qu'un boulot. C'était bien plus que ça, bien pire...Sublime.

***

Extrait du rapport de la supervision du 16 avril 2019-Desnuits Cassiopée-

-Alors vous vous êtes sentie très seule face à tout ça, n'est-ce pas ?
-Oui, mais c'était normal. J'étais payée pour ça.
-Qu'est-ce qui vous fait le plus mal ?
-...Que quelqu'un choisisse de ne pas vivre. Qu'il...renonce volontairement à cette part...cette part extraordinaire qu'on a tous en nous. Je ne sais pas pourquoi ça me touche autant.
-Cette expérience vous renvoie à vos propres blessures ?


16h20 :  

  • Refus de répondre et de poursuivre l'entretien.

***

Se taire ? Mais le monde en crevait de ces silences. Les filles d'Eve et les fils d'Adam claquaient la gueule ouverte, étouffés par les vomissures si précieusement cloîtrées à l'intérieur.  Le pourrissement des mots en maux sans air. Pourquoi ne pas dire ? Pourquoi pas ? Ça pouvait ne rien changer, ça pouvait tout changer.

Et toi Cassiopée? Que fais-tu de tes non-dits?

« Perdre notre temps? Mais... je ne le perds pas mon temps, je le vis ». Comment aurait-il pu comprendre?
«Oublier...» Elle ne pouvait pas « oublier ». Des siècles de combat s'étaient éteints un matin d'hiver, au seuil -d'une porte franchie sans un regard- de contrées désolées d'une arène jonchée de cadavres d'espoirs. Déchus, ils s'étaient éparpillés un peu partout en une triste complainte. Elle s'était laissée charcutée à cœur ouvert sans anesthésie, parce que c'était son choix, parce que c'était le prix à payer quand on espérait gagner la guerre contre la mort d'une âme.
Elle avait merdé mais ne voulait pas oublier. Et il avait raison : « ils n'apprendront jamais tous les deux. »
« Vous imaginez...mal. Si mal que j'en ai mal ».
La révoltée de l'Inespérance, genou à terre, entendit la pointe d'ironie.
« Pas moi, non. Je n'ai pas envie que ça s'arrête. » Quelle importance, « elle » ? Aucune. Un non-sujet.
Elle ne se rendait même pas compte de ses hésitations, trop occupée qu'elle était à ne pas s'effondrer.

Tu as échoué ma fille. Fous lui la paix. Fous lui la paix!

-Le syndrome du sauveur...murmura-t-elle.
Son cœur se serra. Ils n'y parviendraient pas en effet. Il l'avait toujours su, Lui, depuis le début, charitable à la prévenir. Bille en tête, elle ne l'avait pas écouté, présumant de ses forces et de ses limites.
« Moi, j'appelle ça l'agapé. Cette chose universelle que je ne peux pas garder pour moi. Je n'y peux rien. Je n'y peux vraiment rien. C'est vrai que c'est absurde,  j'en suis consciente » D'une pirouette, si elle en avait eu le courage, elle aurait rétorqué qu'elle s'en foutait, qu'elle aimait l'absurde et le ridicule, histoire de lui clouer le bec.
« Je ne suis plus rien, absolument personne » se répétait-il. Personne s'approchait. Et personne jusqu'à présent ne s'était aventuré aussi près.
« Non, je n'ai rien réussi. Vous vous trompez encore ». Mais elle garderait ses pensées clandestines désormais, à quoi bon ?
-Ah oui ? Vous comprenez le français ?
Elle souffla ...abasourdie. Les souvenirs affluèrent et elle s'amusa de ce qu'il avait pu comprendre alors.
« Vous n'avez à me remercier de rien ». Le regard englouti par les flots d'azur de ses yeux, elle se noyait.
En arrière plan, fugace, la sensation d'une pause.
La rivière des mots coulait, se déversait sur les aspérités d'un homme victorieux et résistant. Oui, elle parlait, parlait pour ne pas s'écrouler, s'accrochant désespérément aux parois d'un langage de diversion.
Mais la pulsation des poussières de larmes se mit à méloper le chant d'une tristesse inconsolable et si particulière. Il regardait ailleurs, elle mit toute sa fierté à se maîtriser pour qu'aucune des notes ne s'ébruitent. Qu'il ne s'aperçoive de rien. « Ne sois pas vulnérable ma vieille ». Elle allait y parvenir, forcément.

Mais tout à coup, le tutoiement l'atteignit en plein vol. La surprise de l'impact lui ferma les paupières, une seconde.
« Pour qui... ? » « Pour moi ! » hurla-t-elle, mutique.

Dis le, tout simplement. Qu'est-ce qui t'en empêche ? De quoi as-tu peur ? Bosse pour toi pour une fois !

Du plus loin qu'elle se souvenait, du plus infime de ses souvenirs, aucune de ses fragilités n'avaient été exhumées à ce point-là. Même son père n'avait jamais su.
Qu'était-ce donc cette chose qui réussissait là où même la grande Faucheuse avait échoué ?

Sans presque le savoir
Sans le vouloir
Sans le prévoir
Il brisait ses remparts

L'orage s'éloignait, laissant la place à une autre sorte de tempête intérieure. Le tumulte d'une nudité bien plus difficile à dévoiler que celle des vêtements ôtés : celle du cœur. Chavirée par la douceur sans fond d'un Alastar surprenant, elle était incapable de lutter contre sa propre révélation. Il l'effeuillait malgré elle, sans filtre, brut d'intelligence et de subtilité. Par elle ne savait quel tour de passe-passe, il découvrait ses failles.
C'en était trop.
Tout son corps se mit à trembler.
Elle eut un mouvement de défense, de protection, de refus. Non, il ne devait pas être témoin de ça, il n'avait pas le droit de l'atteindre aussi profondément. C'était son rôle à elle d'accueillir les peines, de les comprendre, de les sublimer. C'était elle qui insufflait de la force. C'était elle qui consolait. Pas l'inverse, oh non, au secours, pas l'inverse. Pas Lui.

Elle ne savait pas vivre cela.


Les mains en avant, elle repoussa pauvrement un pouvoir insaisissable, reculant de quelques pas. Le visage défait, ses prunelles trempées enlacèrent les siennes, mêlées dans une même couleur d'océan, une même acuité incandescente.

L'osmose des anges.

Les ailes déployées, le vent l'aspira. Les étincelles d'argent se laissèrent cueillir entre ses doigts.
Elle vola toute la nuit, inlassable. Au bord de Lui, elle se posa sans bruit, puis ouvrit ses paumes. Les yeux mi-clos, le sourire angélique, elle souffla avec délicatesse. Les étoiles effleurèrent alors l'air doux qui chuchotait et s'en furent se déposer sur son cœur.

Ne rêve plus ta vie Cassiopée.

"Vous ne pouvez pas comprendre" tambourina contre ses dents serrées, réprimant les sanglots secs qui la submergeaient. Elle dodelina de la tête à droite, à gauche. Non ! Non ! Non !

Tu en as tant manqué de cette tendresse couchée dans le cercueil avec ta mère.

Le somptueux déluge d'une immense intensité la démasquait.
L'insupportable instant ne dura que quelques secondes.
Une éternité.
Ils étaient là les rayons de la Tristesse, dissimulés sur la face cachée.
Des millénaires de rêves injectés en anesthésie.

Tu t'y es perdue. Et au fond, ô l'ironie, vos cosmos se ressemblent et s'assemblent.

S'arracher à ce piège.
Aussi intarissable qu'elle pouvait être, elle allait s'échapper sans un mot. Juste le bruit d'un clap de fin estampillé d'une belle lâcheté.
De nouveau, il la remerciait. « Par pitié, à votre tour d'arrêter ça.».  Elle se ferma brutalement. Avait perdu espoir pour lui. N'y croyait plus. Ne se battrait plus pour lui.
S'en retournerait à sa solitude: « Vous m'apprendrez ? A voler? »

A la Fin, Cassiopée l'abandonnait.
La mort dans l'âme, en-Fin, elle l'abandonnait.
Enfin.


Mais voilà qu'il ouvrit un autre chemin: « ...ça ne doit pas se finir ainsi.»

Le coup de grâce.

Son dos heurta le chêne. Le choc stoppa net son élan de fuite. Alors, trop ébranlée, elle se tourna un peu et appuya son visage contre l'écorce. Bouleversée, agrippée à cette foutue veste qu'il lui avait refilée une seconde fois, elle s'emmitoufla tant bien que mal. Ridicule garde-fou. Les mains jointes sur ses lèvres crispées, elle comprimait comme elle pouvait les torrents de larmes qui la dévastaient.
Elle avait rêvé qu'il craque pour le sauver. C'était elle qui craquait.

-...Maman?...Maman...Tu m'as abandonnée.

Jóhann Jóhannsson-Flight From The City
Dharma
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Sam 30 Nov - 22:05

Alastar Black
J'ai 37 étoiles déchues et je vis à Los Angeles, aux USA. Dans la vie, je suis plus rien... à peine Astrophysicien et je m'en sors pitoyablement mal. Sinon, grâce à mon malheur, je suis veuf et je le vis excessivement mal (no shit, Sherlock).
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Exbm

Empereur incontestable de sa propre déchéance, il a l'autodestruction en Sublime, écopée par ses peines. Charmante petite famille à en devenir réduite à néant, femme et enfant, il n'est resté du rêveur d'antan que l'absolu rien et la dépendance à l'illusion bienfaitrice. À peine de quoi faire briller quelques étoiles le prenant en pitié. Ô Melody, Alastar a tristement rendu son dernier souffle à tes côtés.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 6jvd

"You are unexplored, unusual
Just frighteningly beautiful.
and in the dark,
our dark, beautiful night,

I can hear your heartbeat,
I try to find the sound.
I can only imagine your sun,
How dazzling and powerful.
I can admire the stars,
sparkling in your eyes,
You can't hide from me.
You can't hide from yourself.
Where are you now ?

I will stay right here, and wait for you all over again."


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_p1df3yKV3x1wd9douo1_r1_540



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Michael Ortega - “Last Goodbye"

L'instant fut bref, mais saisissant. Un regard abimé, une larme, puis un déluge. La compassion face aux douleurs dévoilées au grand jour, face à une plaie béante qui lui était impossible d'ignorer, mais bien plus encore d'effleurer. L'impuissance était puissante. Il prenait conscience. Il avait mal d'elle, et non pour elle. Il était là, si proche de sa française, sans ne plus avoir le droit de ne jamais l'être.

L'instant suffit pour qu'il perde toute esquisse de sens que l'on voulait bien donner à la Vie, au moment présent, Alastar s'endormit, cueillant Cassiopée malgré elle, pour l'emmener aux douceurs malheur des étoiles.

Enfin, vaincu par la furie sempiternel des émotions.
Enfin, lorsque l'orage gronda ses derniers vœux d'absolution.

Il se perdit à rêver d'un rêve, de ceux qui étaient fous, inimaginables.
Celui où elle était elle, seulement elle même, face à lui.
Celui où il savait être un soutien, où il savait la comprendre, l'entendre.

Celui..... où elle lui permettait d'être là et se permettait d'être elle.

☆☽

Dans le rêve de son rêve, il ferait beau. La nuit pleurerait les larmes de ses maux. Et le jour, audacieux belliqueux infatigable, se coucherait enfin pour reposer un peu son fardeau. Il ferait beau, il ferait si beau dans l'ombré des abysses. Il n'y aurait qu'elle et lui, seuls au milieu de l'acre vie. Il ne verrait qu'elle, il n'écouterait qu'elle. Mélancolie funèbre des endormis, il émanerait du feu d'âme Desnuits assoupi un parfum de tristesse radieux enseveli sous une couche de lumière brûlée par sa sur-étincelance. La nuit apaiserait le jour, et plus rien ne serait comme avant. Nul besoin de rejouer le temps. Dans son rêve, il ne serait plus Alastar. Dans son rêve, il n'y aurait plus Cassiopée. L'on verrait, seuls, deux êtres étourdis rejetés par la simplicité du bonheur éphémère, par delà les frontières qui séparent les endormis des rêveurs, au sommet des montagnes de la peine des grands cœurs aimants... de trop, ô oui, il ferait beau. Si beau. Trop beau. Là-bas, ailleurs, au loin, plus loin encore; rêveur et rêveuse, contemplateurs des adieux malheureux, rêveraient à deux.

Cassiopée, dans le noir de ta vie, dans le beau sombre de tes douleurs, dans le pourpre de ton amour infini cisaillé par l'au revoir maternel. Dans l'ébène de ton soleil joyeux. Dans mon rêve, le rêve de mon rêve, tu es simplement toi, et je t'écoute comme tu es. Ne prends pas peur de ta douleur, si seulement tu pouvais m'entendre.... Écoute toi comme je te vois. Cassiopée, tu ne peux plus te cacher. Il fait beau, regarde autour de toi, il fait si beau... Réveille-toi, je t'en prie, entends-moi.

☽☆

Ô malheur. Retour sur Terre. La vérité lui infligeait bien plus de mal qu'il ne voulait bien en accepter. L'incapable qu'il était, ridicule chevalier noir en mission pour le chevalier blanc. Sur ce terrain miné, il n'avait aucune chance. Savait-il encore se battre ? D'innombrables questionnements venaient au galop, et ça l’ insupportait. Comment pouvait-il être aussi mauvais ? Percée à jour, les défenses Desnuits s'élevaient dans un denier combat à mort et prenaient d'assaut le château d'Alastar, qui lui ouvrait grand ses portes. Pris soudain de doutes et de maladresses, dans un combat qu'il ne maitrisait que trop mal, Alastar se tût un long moment, se haï de l'avoir ébranlé par ses mots.

Mais, dans un élan de bonté, l'anglais, pourfendeur des nuées, brandit son épée et son bouclier. La guerre n'était pas terminée, elle ne faisait que commencer. Elle ne pouvait pas déserter maintenant... « S'il te plait, ne fais pas ça... ne te fuis pas. Je suis désolé, je suis tellement désolé, je... » Elle reculait, les larmes ruisselaient. Il s’avançait, tout doucement, à l'orée du Temps. Il s'arrêta de tourner, tout autour d'eux, figé dans la douleur de la clairvoyance. Il ne pouvait pas la laisser faire ça. Troublé comme rarement il l'avait été, l'astrophysicien tendit d'une audace qui le surpris lui même, une main hésitante vers le visage de la jeune femme décomposé par la torpeur d'une douleur mise à nu. Il effleura sa joue, poussé par ce besoin de l'éveiller, de lui prouver qu'elle n'était pas seule...... Mais où iraient-ils ? « Monsieur Black ? Le Docteur vous demande. » Brusquement, Alastar se recula et fit volte face pour observer au loin l'aide soignant au milieu de la cour qui venait de lui hurler ces mots. Le patient se contenta d'acquiescer du menton. Dos à la française, il murmura : « Peut-être que j'ai tort, finalement, peut-être qu'il n'y a pas d'autre issue, après tout, tout est terminé. » D'un pas mal-assuré, il décida de ne plus lui faire face un instant. Peut-être en profiterait-elle pour s'en aller. Cela lui fendrait le cœur, mais si cela était son souhait... Il prenait le risque. Par couardise ou par ce besoin de feindre la contenance qui lui était propre. « C'est bien ce que vous aimeriez entendre, n'est-ce pas ? Ce serait beaucoup plus simple pour nous deux. Pourtant je n'y crois pas une seule seconde et je refuse de l'imaginer. Comment est-ce que vous suggérez que l'on procède, dans ce cas ? » Le ton devint plus sûr et plus dur. Le professeur Black ne lui laissait pas la chance de répondre. « J'ai mon idée, mais je ne sais pas si elle vous plaira. Cassiopée, faisons semblant... de se dire adieu, que c'est un peu triste mais inéluctable et que l'on ne se reverra que potentiellement à la fin, tout là-haut au beau milieu des nuées, si l'on considère que l'Enfer veuille bien se lasser de moi. Faisons semblant qu'il n'y a plus d'espoir, qu'il n'y en a d'ailleurs jamais eu et que, tous les deux, nous mettons simplement un terme à un jeu. Faire semblant, c'est facile, ça nous permettrait d'éviter bon nombre de problèmes. » Enfin, il se retourna vivement pour lui faire face de nouveau. Assez loin d'elle, jamais trop. « Vous voulez mon avis ? Mon idée est horriblement mauvaise... Les problèmes, je passe mon temps à les résoudre, et vous n'êtes de toute manière pas très douée pour jouer, ni faire semblant... »

Son regard d'azur s'adoucit encore infiniment tandis qu'il se rapprochait, une toute dernière fois. Il entreprit avec une attention particulière de repositionner sa veste sur les épaules de la demoiselle. Lentement, la main toujours légèrement accrochée au veston pour le maintenir fermé, il releva le menton. Moment solennel, puisqu'il était demander en Fin. Son ton profond se voulut sincère et apaisant. Mais comment prétendre à cela quand il ne pouvait en réalité offrir aucun miracle ? « Mademoiselle Desnuits, ce fut une chance pour moi de croiser votre éclat dans ma nuit. Si ce doit vraiment être notre dernier au revoir, alors qu'il en soit ainsi. Sachez que votre mère vous a nommé après la plus puissante et la plus éblouissante de toutes les constellations qu'il m'a été donné d'admirer et d'étudier. Ne la laissez jamais s'éteindre, par pitié. » Il relâcha enfin sa veste avec douceur et s'éloigna d'un pas d'une déférence qui lui conférait une allure royale, inatteignable. « Au revoir, promettez moi de prendre soin de vous...... Et d'Edgar. » Un haussement de sourcil malicieux. C'était plutôt au jeune chat de prendre soin de la jeune femme, mais c'était là un énième secret qu'il garderait encore pour lui.

Rattrapé par le Temps, cet antagoniste de toute une vie. De nouveau, il entendit la voix stridente de l'aide soignant réclamer sa présence. Alastar soupira un grand coup.

Une dernière précision, se rassurer par ses mots, lui assurer une certitude ?

« Je ne pars pas vraiment, vous ne me quittez pas complètement. Il n'y a là aucun abandon, aucune fin tragique, juste un dernier sourire avant le baume des étoiles. » L'orage chassait ses malheurs. Il était temps. Bientôt, les nuées s'apaiseraient pour laisser libre le ciel s'émouvoir. Et toute une galaxie médaillée d'étoiles par centaine de millier naitrait à la volée.

La volée des rêves. Le regard ciel azur se perdit tout là-haut alors qu'il confessait une dernière volonté inassouvie. « J'aurai tant aimé vous apprendre des merveilles à leur sujet, vous auriez aimé, je crois... Peut-être une nuit. »

Les yeux dans les yeux, il rêvait à ce qu'elle ne le quitte jamais. Mais comment avouer une telle folie ?
Alors, simplement, en s'en allant, il lui sourit.
Dharma
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Dharma
Mar 3 Déc - 20:20

Alastar Black
J'ai 37 étoiles déchues et je vis à Los Angeles, aux USA. Dans la vie, je suis un grand Astrophysicien et je m'en sors formidablement bien. Sinon, grâce à mon malheur, je suis veuf et je le vis excessivement mal. Quelques étoiles brillent de nouveau dans mon cœur.

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Ya3w
"Miss Desnuits,

I hope with all of my heart that you found a beautiful sky with broken stars to heal,
I found a way to fly again on my own, you know, quite like you, but now i'm just being arrogant.
You're a true angel, a pure savior, of a whole galaxy.
I wonder now how I managed to be that blind towards you,
Every stars are in your soul,
And i don't really know where is your place in mine.
I guess i'll never know."


Empereur incontestable de sa propre déchéance, il a l'autodestruction en Sublime, écopée par ses peines. Charmante petite famille à en devenir réduite à néant, femme et enfant, il n'est resté du rêveur d'antan que l'absolu rien et la dépendance à l'illusion bienfaitrice. À peine de quoi faire briller quelques étoiles le prenant en pitié. Ô Melody, Alastar a tristement rendu son dernier souffle à tes côtés.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 U3igYz

"With a pure little smile,
You healed my dark heart.
All magic and illusion,
Sudenly blended in my soul.
You were the Melody,
The song i needed to hear.
With your emerald eyes,
You put a spell on mine.
Oh darling, i'm afraid you made me blind.
But i will hear clearly soon,
I will understand,
You can't sing my Melody,
You're not my Melody.
And i'm already sorry."


Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 6ioi

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 79tb


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Chap.4 - « Adieu ! je crois qu'en cette vie, je ne te reverrai jamais.
Un jour tu sentiras peut-être le prix d'un cœur qui nous comprend, le bien qu'on trouve à le connaître et ce qu'on souffre en le perdant. » A. de Musset

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 96bb5d197cbf267603493725ff90a15e
by SkyeAustralia

Never Fade Away - Philipp Klein

Ce soir, un fier corbeau aux plumes lactées et aux prunelles d'azur émerge d'une vaste forêt crépusculaire. Par les chemins du ciel et ceux plus secrets de l'Espoir, il retrouve les blancs essaims de folles rêveries longtemps raillées. Libre, enfin. Il s'échappe à grandes ailes. Il se perd à toute âme. Il file comme le vent. Ne fait qu'un aux bras des nuées. Si beau, le cauchemar n'ose abattre le puissant envoyé du rêve en pleine envolée. Énergiquement, il secoue ses ailes où perlent encore, rouges, les empruntes indélébiles de ses tourments. Vaillant, il illumine le grand champ qu'il découvre curieusement. Il a l'air fort, il a l'air grand. On croirait qu'il vole haut, et qu'il est fier de son plumage blanc. Et pourtant la scène se renverse, l'oiseau s'emporte, s'affole, vole à l'envers, et tourne en rond. Si maladroit, inquiet du bel espace qui s'offre à lui, on le voit s'éparpiller dans l'air sombre; et se poser non loin de l’orée de sa cage, au bord d'une rivière pourpre, celle où a trop longtemps coulé son sang. Et nulle part, juste ici, dans le reflet des eaux défuntes, dansent des anges galactiques. Le cœur revient toujours aux étoiles. C'est proverbial. Le miroir d'amour céleste le dépeint enveloppé d'infini. Alors il comprend, le bel oiseau, qu'il n'a pas besoin d'être grand, ni de voler haut. Tant qu'elles brillent jusque dans ses yeux, les étoiles dans sa tête, dans le sang et dans les cieux. Il volera pour elles, pour lui et puis pour eux. C'est là qu'est sa place, hors de sa cage. C'est là sa véritable destinée, aux côtés des illuminés. Alastar est né et dès lors, fut voué toute sa vie à rêver. Il est temps de soigner ses ailes et de reprendre son voyage d'éternel pour la voie lactée.

Oui, enfin.
Ce soir, un fier corbeau a retrouvé espoir.


☆☽

Enfin, lorsque la mélancolique Mort se tut ; au jugement de l'Hurle-Temps, aux violences de l'Oeil du Cyclone, dans les sillons de la Vallée d'éclargent et les bassins d'Albion. En plein cœur du cœur de cet ailleurs, son dernier souffle déserteur. Sans lendemain, sans aujourd'hui, sans existence, sans renaissance. Oh oui, la mort avait assisté à son propre enterrement et Alastar l'avait accompagné jusqu'à la tombe. Rien de malsain. Tout de douceur. Il était important qu'elle fasse son deuil et l'anglais était là pour l'aider. Belle ironie métaphorique. Lucide théorie métaphysique. Un rêve cauchemardé ou un cauchemar rêvassé. C'était à n'y rien comprendre. Mais, il n'était plus à l'inexplicable près, le scientifique raisonné et raisonnable. Plus à chercher quelconque logique dans ses vieux maux. Il donnait suffisamment de lui même tout en Haut.

L'Humain le surprenait douloureusement, toujours un peu plus chaque jour, rarement de façon positive... Mais tout était possible, maintenant. Il n'avait jamais tellement été touché par cet état de fait, cette considération malvenue; ne prêtant nullement grande attention à quiconque à part lui même. Et puis il avait rencontré Melody qui, radicalement, avait chamboulé toutes ses perspectives quant à la Vie, et illuminé sur son chemin étoilé bien des parcelles de cette étrange Humanité. Elle s'en était allée, filant comme l'étoile, sans lui souffler adieu. Elle avait repris avec elle tout ce qu'elle lui avait apporté. L'Humain n'eut de nouveau plus aucun attrait pour l'anglais. Et puis il avait rencontré Cassiopée Desnuits, et là... Et là il ignorait ce qui avait changé, une fois encore. Peut-être absolument tout. Ou irrévocablement rien.

L'Humain, l'Humain et ses folies lunatiques, l'Humain et ses paradoxes par millier, l'Humain et son bonheur maladif, l'Humain et sa peine destructrice. L'humain, l'humain ce n'était pas son calcul à lui. Il n'était pas censé entrer dans ses théories. Il ne savait pas l'expliquer, incapable même de le raisonner. Une énigme à jamais insoluble, une statistique de plus laissée là, sans raisonnement.

Et par moment, par miracle, un peu, juste un peu, un peu avant, il s'y était plongé impudiquement dans les océans Cassiopée. Et dans ses yeux, ce fut évident. Il se souvint de ce qu'il avait su, avant. L'Humain était beau, l'Humain était fascinant.

✯✯✯

Quiet Resource

L'immense porte claqua, manquant de le faire sursauter.

Professeur Black ? Vous êtes revenu ?

Une voix féminine à l'accent prononcé de chez lui raisonna dans le bel amphithéâtre où, maitre des lieux, Alastar rêvassait assis derrière son bureau, au centre de la salle, les yeux rivés sur des formules interminables. Les étudiants se mirent à chuchoter entre eux et l'anglais soupira longuement.

Un silence, de nouveau.

Le cour commence à neuf heures trente.

Je sais, seulement...

Quelle heure est-il ?

Ouhla je n'en sais rien, dix heures moins dix, mais ce n'est pas...

Dix heures et douze minutes. Vous êtes en retard. Merci de ne pas déranger vos camarades, qui, eux, comptent réussir leur vie...... Enfin, je suppose. Bien que ce ne soit pas gagné pour la très grande majorité... Allez, une prochaine fois peut-être. Au revoir. Fermez bien la porte derrière vous.

Non mais vous ne comprenez pas, je suis Emily Parker..., j'enseigne ici et je...

Super. Bravo. Et moi je suis la reine d'Angleterre, enchanté. Maintenant pourriez-vous définitivement vous TAIRE et PARTIR, par pitié ?

Des rires étouffés se firent entendre dans la salle, celui de l'intruse également ce qui ne lui échappa pas, puis des bruits de pas se rapprochant de lui à grande vitesse. Des talons qui claquaient avec grâce et autorité le parquet des escaliers et un immense sourire éclatant dessiné sur des lèvres qu'il ne regardait même pas. Il n'avait pas haussé un seul regard vers la perturbatrice. Il avait autre chose à faire, forcément que son temps était important, voyez-vous. Quelle insolence, c'est pas croyable. Les américains étaient de vrais mal élevés pour Alastar. Il avait presque oublié. Cette agaçante anglaise devait avoir pris les habitudes de ses copains, ce n'était pas possible autrement.

Il releva le menton, exaspéré, prêt à continuer sa tirade de sourds jusqu'à ce qu'on le laisse finir son cour en paix. Mais, il fallait croire que l'Humanité n'avait pas terminé sa mission. Pris à l'absolu dépourvu, il se retrouva follement, irrémédiablement, infiniment muet, risiblement incapable d'en placer une. Ça ne lui arrivait jamais à lui, sauf peut-être avec Mademoiselle Desnuits quand elle... Non, non, surement pas, hors de question de penser à elle. Elle volait bien trop haut pour lui désormais. C'était le passé, ce devait faire un mois maintenant, peut-être plus. Au fond, peu importait... Hmm ? Durant cet instant, son instant qui lui était dédié à elle, et uniquement elle; il lui souhaita de penser à elle, suffisamment pour ne plus qu'elle se perde. Une éclipse.

Face à lui,
Une femme blonde se tenait à quelques centimètres de son visage tout au plus, les mains posées de part et d'autre de son bureau et ses yeux, quels yeux.... le détaillaient avec un certain amusement qu'il trouva charmant.

C'est ma classe. Et c'est mon bureau. Du moins encore pour les deux semaines à venir. Vous ne reprenez votre poste que le 16, professeur Black, je suis votre remplaçante. On a du vous prévenir. Je peux vous ressortir ce qu'il faut si vous souhaitez vraiment vérifier, ou appeler la directrice des...

Non. Ça ira... vous euh... je... très bien.

Il bafouilla, tout penaud, comme un lycéen prépubère rencontrant une jolie fille pour la première fois.

Sérieusement ?!

Très bien ?

Elle, elle continuait inlassablement de sourire, visiblement fière de sa répartie et de son petit... effet. Ne pouvait-elle pas arrêter ce crique ? C'était humiliant. Incompréhensible. Déconcertant. Étrange... et encore plus humiliant !

Les sourcils froncés, Alastar se releva prestement, puis rangea ses affaires dans sa sacoche en cuir, sans un bruit ni un regard de plus pour la professeur Parker, qui, elle,
ne se gênait pas pour l'observer s'affairer avec un intérêt curieux.

Il allait s'en aller dans l'optique de ne surtout pas se retourner, lorsqu'un tout petit détail lui piqua l'esprit. De ceux stupides, voire puérils, mais qui, lui, l'embêtait. Alors il fit volte face, ce qui fit valser les pans de son long trench bleu nuit, et attrapa une jolie lune décorative en cristal qui trônait là sur son bureau.

Bonne journée.

Il lui sourit légèrement. Sans artifice, sans faux semblant. Une caresse du vent. Simplement. Probablement trop pour que tout ceci : cette scène, cette femme, ne soient réels.

Qu'était-il en train de se passer exactement ?
Que lui arrivait-il ?

Enfin, le professeur imposteur balaya vaguement l'ensemble de ses cornichons d'élèves et déclara d'un ton solennel sublimement joué, comme il savait si bien y faire.

Nous nous reverrons dans deux semaines. Tâchez de bien vous tenir et de me rendre le travail que je vous ai donné par mail. Je ne tolèrerai aucun retard.

Sur ces dernier mots, le corbeau blanc, fier, reprit son envol.

☆☽

Alastar riait avec légèreté. Il détailla la jeune femme un instant, l'air moqueur, avant de déclarer, faussement mielleux et condescendant à souhait.

L'Astrologie, sincèrement ? Non, là vous me décevez, Emily.

Le rire cristallin de la dite jeune femme se joignit au sien. Dans la cafet', quelques
têtes curieuses se tournèrent une seconvers vers les deux professeurs.

Oh ça va hein, gros malin, vous n'avez pas de petite croyance inavouable, vous, peut-être ?

Évidemment, il répondit à côté pour ne pas s'épancher sur le sujet. S'enchaina par la suite une petite discussion emplie de taquineries. Du moins l'un des deux jouait gentiment de l'autre. Devinez lequel.

Et moi qui ne vous trouvais pratiquement aucun défaut. L'astrologie, quel paradoxe... ça n'a aucun sens avec ce que l'on fait, vous le savez, ça, hm ?

Mais quelle importance, Alastar ? le sens, je n'en ai que faire et puis... attendez, vous ne me trouvez aucun défaut ?

Ce n'est pas ce que j'ai dit. C'est bien une manipulation de Gémeaux ça...

Pardon ?!

Et c'est un "pardon" indigné de Bélier, ça, non ? Laissez tomber, j'ai donné les premiers signes qui me venaient à l'esprit. Après tout, je ne suis qu'un ignorant de cet art extraordinaire. Par les douze signes du zodiaque, je m'excuse, et j'espère que vous pourrez me pardonner un jour, quand Venus sera en adéquation avec Jupiter et....

Non mais vous êtes intenable, c'est pas croyable ! Taisez-vous espèce d'idiot et allez vous-en, vous allez être en retard à votre cour !

De nouveaux éclats de rires, et un Alastar plus fier de lui, charmant et joueur que jamais. C'était plutôt inédit.

Voilà plusieurs semaines qu'il passait ses déjeuners en compagnie d'Emily Parker. Il ne savait comment elle s'était imposée naturellement là, près de lui. Ou plutôt si, il le savait. Leurs chemins n'avaient cessé de s'entre-mêler depuis leur première rencontre. Il se trouva qu'il lui était impossible de passer une journée sans la voir. Si ce n'était pas à l'université, c'était au laboratoire en compagnie d'autres consœurs et confrères, et si ce n'était pas à l'université, ni au labo, c'était à l'observatoire, ou lors de conférences. Non pas que cela lui pausait problème, au contraire. C'était une brillante chercheuse britannique tout ce qu'il y avait de plus charmante et intéressante.

✯✯✯

Max Richter - Never Goodbye

Il ne saurait expliquer comment est-ce qu'ils en étaient arrivés là exactement, tous les deux. Il n'avait rien vu arriver et s'était pourtant volontiers laisser aller au courant de l'Humanité malgré cela. Beaucoup de crainte, de méfiance et si peu de désir de défense à l'arrivée. Il n'en avait plus la rage, plus la malveillance. Elle s'était tarie quelque part... loin, dans ses affreux songes où un certain visage et une chevelure de feu revenaient sans cesse le hanter. Non, il suffit.

Tout allait si vite et si doucement à la fois. C'était délicat... mais surtout un peu déroutant pour lui. Son train de vie à Santa Monica se révéla étonnement salvateur. Tout se redessinait petit à petit sous ses grands océans, sur quelques touches de vert, de rose ou de gris, sur quelques traits affinés à la plume, quelques sourires et
un véritable deuil, enfin, qui se construisait en silence au creux de tant de bienveillance.

Il était de nouveau présent, l'impassible et grand professeur Black. Dans toute sa splendeur, dans ce même laboratoire qui était sien, au milieu du même bazar d'instruments qu'il avait quitté il y a deux bons mois. Une éternité. Rien n'avait changé.

Rien, sauf lui, sauf elle.

Il n'aurait jamais imaginé que le tableau de sa renaissance serait aussi coloré.

-D'engouement : pour son travail auprès de ses compères, mais aussi son enseignement
donné à ses crétins d'étudiants qu'il voyait pour certains devenir un jour de grands chercheurs, pour ses astres, aussi, toute sa galaxie, évidemment. Toute une poésie.

Alastar était né d'étoiles, il en mourrait inéluctablement.

Mais son tableau dépeignait de nombreuses surprises aussi : Emily, à peine arrivée, avait déjà bouleversé tout son petit univers d'un regard émeraude sincère et saisissant. Il ne voulait pas y chercher des raisons. Pour une fois, il ne réfléchissait pas. À voir à l'avenir si c'était une bonne idée.

Oui, ce tableau devenait beau. Mais il manquait terriblement quelque chose pour lui accorder sa Sublime. Un petit détail. Une petite couleur. Une impossible présence. Une absence de chaleur. Quelqu'un. Oui, c'était cela. Il manquait cet éclat dans l’œil du rêveur. Cet éclat qui ne brillait qu'en osmose avec la rêveuse.

Cassiopée, ô mon impossible sauveuse, je ne t'oublie pas.
Jamais je ne pourrai...


☆☽

Le manque. Il était devenu soutenable. Parfois, même, Alastar n'y pensait pas. Ce depuis qu'il avait enfin, si longtemps après -mais il n'était jamais trop tard, n'est-ce pas?-, décidé d'écouter les conseils et reproches de son ex-compagnon de sobriété et sa sagesse bienfaitrice. Elle avait eu raison. Elle avait eu tant de fois raison sur tant de choses. Tout faisait sens désormais, il pouvait profiter de silences paisibles; non plus pesant. Il était libre, il lui suffisait de battre des ailes encore un peu plus fort.

Mais était-ce aussi simple ?

Il se surprenait à souvent penser à elle. À ce qu'elle pouvait bien faire, à tel ou tel moment de la journée. Si elle se portait bien, si elle était heureuse, tout simplement.
Si elle Vivait bien. Pour elle, et non uniquement pour le bonheur de son prochain. Il chassait les mauvais souvenirs, les crises et les cauchemars qui avaient peint les murs les plus affreux de leur relation par le passé. Il ne voulait plus voir tout en noir, alors il rêvait à leur douceur d’Être, ensemble, qu'il aurait aimé voir exister depuis le début. Ils avaient ce lien indéniable, qui dépassait toutes les limites professionnelles qu'avaient imposé naturellement la française. Il l'avait senti, elle aussi. Ils se savaient, sans vraiment se savoir. Un mystère de rêveries que seuls eux pouvaient entrevoir. Cette Précieuse qu'ils étaient seuls à comprendre.

Loin d'elle, le lien ne se briserait jamais.

✯✯✯

Alastar allait bien. Alastar allait bien mieux. Lorsqu'il ne pensait à rien. Lorsqu'il ne voyait que les cieux.

Mais là haut, tout lui rappelait sa française. Et le manque n'eut plus rien de réel. La cocaïne passait bien après. Quant à Melody, oh, il ne savait plus où il en était.

...

Sans sa constellation pour le guider, le scientifique plane au grand hasard des immortels, à tout jamais, à bien plus tard, dans l'infini intemporel; il ne sait pas où il a laissé son âme.

Cassiopée, rends-la moi, s'il te plait.

"I see now that goodbyes are only for those who love with their eyes. Because for those who love with heart and soul there is not such thing as separation." Rumi

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Dreamcatcher
Dim 8 Déc - 17:14
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Fzd3
Cassiopée
Desnuits

Présentation∞Alastar Chap.1&2∞Chap.3&4
SiobhanSiobhan 2
J'ai 30 ans et je vis à Paris, en France. Dans la vie, je suis psychologue et je m'en sors avec plein d'étoiles dans la tête. Grâce à la fragrance de la destinée, je suis célibataire et je le vis plutôt de manière étrange, en rêvant.

Le Prince Charmant n'existe pas...Mais elle n'arrêtera jamais de s'échapper. Elle s'envole et s'envolera toujours. C'est à sa portée déraisonnable, à sa portée folle et insolente. Elle y croit et ira jusqu'au bout, peu importe combien ce sera difficile. Elle vit ce qu'elle est et saignera pour cela. Personne ne lui volera ses rêves. Personne ne lui abîmera.

Can't Help Falling In Love
Agnes Obel-Fuel To Fire
G.Aplin-The Power of Love

Les ailes déployées, elle se coula dans le courant ascendant, là-bas, si haut, si loin...D'une infinie délicatesse, elle emprisonna les grains d'argent entre ses doigts puis se laissa aspirer par le vent. Elle vola toute la nuit, inlassable, et d'un battement d'ailes, se posa enfin, sans bruit.Ouvrant lentement le creux de ses mains, elle souffla avec légèreté, les yeux mi-clos, un sourire d'ange aux lèvres.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 1nrk
La poussière d'étoiles effleura alors l'air doux qui chuchotait et s'en fut, aérienne, invisible, se déposer sur son cœur.

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 2a077f10
L'impensable sanglotait au cimetière de son Chevalier Blanc et la force d'en haut suintait en son âme: Il était devenu celui qui l'empêchait de se suffire.

avatar :copyright:️ @Jenesaispas

Elle ne pouvait s'empêcher de l'aimer
Même si elle essayait de ne pas le faire
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Screen10
Karliene

AIR -Vivaldi-The storm

Les bourrasques du Manque s'étaient mises en rage. Leurs cris gémissaient aux vents dominants du vide, déracinant de leurs crocs glacials le songe  du prince charmant. Il gisait seul, agonisant au milieu d'un quotidien affolé. Elle luttait comme elle pouvait pour ne pas s'effondrer. Ses proches, affairés à leur vie, ne savaient pas, Seigneur, qu'ils ne savaient pas le combat silencieux qu'elle menait. Il lui semblait mourir à l'intérieur, le pouls saccadé à la disharmonie. Les pulsations sans unisson, ravageaient les pauvres râles d'un espoir insensé. Il s'en était allé si loin le rêve joli, inatteignable désormais. Le Prince Charmant n'existait pas. L'arkè se déglinguait, ruinée par le discernement: des millénaires d'illusions si puissamment chéries, s'évaporaient, anéanties  par la saveur âcre de l'haleine de la Réalité. Le deuil haletant, la française se sentait les veines en dentelle, évidée, évanescente. C'était si dur d'ouvrir les yeux à l'authentique fait. A genoux, elle se brinquebalait au gré des coups d'une tramontane gelée, les entrailles transies.

Qui aurait pu comprendre?


Alastar...Oh Alastar...L'incantation mêlée au sentiment lui martelait la conscience comme un marteau piqueur. Elle paniquait. Désorientée, sans espérance, les soupirs d'une tempête sans âge s'inspiraient et s'expiraient dans une terrible angoisse : comment allait-elle vivre avec ça?

EAU -Mozart-Requiem For a Dream

Les ressacs se déchaînaient. Des vagues de tristesse la noyaient quelquefois aux flots turbulents de ses pensées. Elle louvoyait alors dans les rues sans but précis, errant sur les  entrelacs des macadams tristement gris. Leur couleur morne reflétait celle de son âme en peine. Chaque pore de sa peau trempait dans une vilaine fatigue. Les joues inondées par des houles de sel, le cœur à bâbord, elle naviguait sans boussole, désespérée du naufrage d'un chevalier qui n'existait pas.  

« Alastar...Si vous saviez...Si vous saviez...Mais vous ne savez pas, vous ne pouvez pas savoir à quel point je... »
Imprononçable, le mot mourait avant même d'avoir éclos.

TERRE - Hans Zimmer-Chevaliers de Sangreal

La Terre lui tendait ses bras solides. Les aurores et les crépuscules chantonnaient, complices. Elle leur répondait avec un sourire mélancolique. Ils ne produisaient plus le même effet d'enchantement.
Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de sombrer dans un ailleurs sans fond.

Il était là.

L'expression de son visage reflétait un bien-être simple et sincère. Ce regard si doux où elle plongeait parfois afin de lire son âme.
Elle l'aimait, penché sur son ordinateur, concentré. Elle se transformait alors en p'tite souris pour ne pas le déranger. Elle savait que la meilleure façon de l’accompagner était de se rendre invisible et silencieuse.
Elle l'aimait, endormi à son côté.
Elle l'aimait, passionné par ses calculs complexes, fronçant les sourcils tout à coup.  
Elle l'aimait, s'attardant sur des détails, observant et interrogeant l'Insignifiant et par conséquence, lui offrant une dimension d'importance.
Elle l'aimait dans ses silences.
Elle l'aimait sur les routes, près d'elle, alors qu'elle conduisait.
Puisse ce trajet ne jamais se terminer.
Elle l'aimait dans ses secrets.
Elle l'aimait partout. Tout le temps.


***

Elle suppliait, priait qu'une pause lui soit accordée : « pitié mon Dieu, que je pense à autre chose...Je vous en supplie... ». Mais la morsure ne la lâchait pas: une foule de souvenirs s'imprégnaient de ce qu'il était, de ce qu'elle avait deviné, présagé. Peut-être se trompait-elle peu ou prou, quelle importance ? Elle se posait des tonnes de questions, tâtonnait, réfléchissait, rêvait à ce qu'ils auraient pu vivre ensemble. L'aimerait-il telle qu'elle était, elle, Cassiopée, et non pas la compagnon de sobriété ? Simplement, maladroitement, naïvement elle-même ? Oserait-il prendre le risque d'une parfaite imperfection?

Il était là, solidement arrimé à sa quintessence.

Etait-ce cela la conscience d’aimer? Subir dans la chair et l'être l'abîme que procurait l’absence de l’Autre ? En mesurer la blessure en proportion de ce qu’il remplissait en elle ?

Alastar...
Elle aurait tant aimé danser sur les nuages avec vous...Faire du toboggan sur les arcs en ciel...

FEU - A.Korzeniowski-Table for Two

La force d'en haut l'enflammait toute entière. Brûlante, incandescente, elle se consumait.

Elle veillait à lui.

Sourire. Lui sourire.
Une main échouée. La saisir, vagabonder sur ses contours.
S'approcher sans bruit et l'enlacer par surprise.
L'errance d'un effleurement sur les lignes de la tempe, la joue, le menton, les lèvres, le nez, la paupière. Glisser de l'autre côté du visage. Une carte du tendre si soyeuse à lire.
Lovée contre Lui, un rempart, une île habitée.

Elle se souvenait si précisément de cet instant premier-né où son regard s'était posé sur lui. L'observant rapidement, elle s'était reçu en plein bien malgré elle, -foutue intuition-, cette aura indescriptible de... profondeur? Quel mot pouvait convenir exactement pour décrire une impression innommable? Aucun. La sensation avait rayonné, puissante, envahissante et la drogue n'avait pas suffi à tout camoufler. Elle en avait été éclaboussée de toutes parts. Elle l'avait vue, entendue, respirée et sentie. C'était elle, avant Lui qui l'avait chopée au vol. L'impact avait été impossible à éviter. Il était déjà trop tard.

Elle accueillait Alastar Black dans un creux.
Qu'allait-elle en faire?
« Qui êtes-vous pour me bousculer ainsi? » 
Projetée entre ciel et terre, elle se suspendait au bout d'un fil.
Si seulement...

De temps à autre, une vague de laideur, de marques poussiéreuses, sillonnées et déformées par des crises d'inespoir l'engloutissait dans une douleur sale. Surprenantes, aléatoires et méchantes, elles la laissaient sans force. Le rencontrer avait tout bouleversé. Une psyché sans tain qui l'écorchait à vif. Elle se jugeait avec acuité, telle qu'elle était, sans fard ni faux-semblant. Tout ce qu'elle avait perdu était là, en face.Tout ce qu'elle perdrait était là, devant. Elle contemplait les années passées et ne voulut plus se battre contre elle-même, encore moins se convaincre. A quoi bon? Le prince charmant n'existait pas.

Et si...? Ne suffisait-il pas d'une rencontre pour que...?
Si seulement c'était vrai. Mais la foi, cet espoir déraisonnable qui la traversait malgré tout, la bouleversait d'une bien mauvaise manière: il se murmurait en lettres de sang.
Il ne lui restait plus qu'à faire avec, comme elle pouvait et cela était bien assez.
Elle imaginait son monde, ce monde d'astrophysicien empli d'une infinitude d'incompréhensibles pour elle. Un univers d'un autre langage. « J'aurai tant aimé vous apprendre des merveilles à leur sujet, vous auriez aimé, je crois... Peut-être une nuit. » Elle ne pouvait que s'émerveiller des étoiles, lui, il dialoguait avec elles dans des entretiens confidentiels.

Oui, elle aurait tant aimé apprendre. Que d'élans refermés, de territoires aux trop nombreux remparts ; ils en étaient devenus minés.

Les coups de rasoir du néant et de l'inconcevable lui flanquaient le palpitant en charpie. Elle ne demandait rien, voulait tout.

Le prince charmant n'existait pas. Soit. Mais chasser le naturel, et il revenait au galop, ce voyou. C'était plus fort qu'elle: elle attendait un signe, quelque chose qui l'appellerait, de l'autre côté.

Tout au fond, l'Espoir sommeillait, l'Espoir patientait.

« Alastar, si vous saviez..Je sais que je suis pas celle qui vous accompagnera dans la vieillesse...Mais sachez que j'ai aimé votre blessure, vos fragilités...Je les aime encore... »

Au bout des cieux, seule la miséricorde divine écoutait et comprenait. A l'amble de ses pensées tourbillonnantes, elle se laissait faire.

***

Les journées se déroulaient dans la routine. Elle travaillait, sortait, riait, plaisantait. Enrôlée dans une pièce joyeuse, elle répétait et répétait les scènes face public mais en coulisses, c'était le chaos.

Personne ne devait savoir ni voir. Personne ne sut ni ne vit, évidemment. Faire bonne figure, paraître celle qu'elle devait être. Sourire quand elle n'éprouvait que le besoin de s'enfuir, plaisanter alors qu'elle refoulait une montée de larmes, rire pour contrer l'envie de se terrer. Son mythe disparu, elle se fourvoyait à oublier l'insoutenable échéance, murant de toutes ses forces le sentiment destructeur et stérile. Mais plus elle tentait de l'étouffer, plus il s'acharnait en son sein. Elle échouait et ne réalisait l'unique performance que de se torturer. A quand bien même, comment aurait-il pu l'aimer ? La guerrière des rêves flanchait à sa propre destinée pour la toute première fois.

Et si...Mais autant elle s'habitait d'un optimisme sans faille à l'égard des autres, autant elle se désespérait pour elle-même. Comment pourrait-il...? Le venin vampire des syntagmes Black s'étaient insinués jusque dans la moelle, et leurs scories résiduelles éployaient leurs ombres. L'intelligence raffinée et affûtée qui le caractérisait l'avait en effet , toujours impressionnée. Un astrophysicien...Combien étaient-ils sur la planète ? Seule une poignée était élue et il avait fallu qu'elle tombe sur l'un des plus perspicaces. Qu'elle tombe...qu'elle tombe amoureuse...L'expression était insolite. Pourquoi « tomber » ?

Quelle chute vertigineuse.

Que devenait-il ?

« Alastar, je vous souhaite de vous retrouver...D'être enfin apaisé... » .On ne comptait plus les soirs où la voleuse d'âme d'une nuit, affamée de cet invisible qu'elle avait flairé, finissait malgré tout par s'endormir, repue de rêveries évadées si merveilleuses et heureuses.

Elle avait su qu'il était retourné à Los Angeles.

A saint Gervais, elle s'arrêtait quelquefois. Les églises étaient de ces lieux parisiens où le bruit du monde s'assoupissait, répandant leur suave onguent sur les âmes en fièvre.
« ...Mon Dieu, je vous en supplie, faites que tout s'arrête...Aidez-moi...Que cela meurt, dans une crise cardiaque... »

L'image s'imposait, fugueuse: l'entité Amour, expansée dans tout l'organe soudain contracté, s'étranglait et disparaissait en fumée.

Cassiopée souffrait l'ouragan d'une éblouissante souveraineté.

***

Elle partit trois semaines en Inde, seule.
Dharma
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Tournesol
Dharma
Mer 12 Fév - 18:16

Alastar Black
J'ai 37 étoiles déchues et je vis à Los Angeles, aux USA. Dans la vie, je suis un grand Astrophysicien et je m'en sors formidablement bien. Sinon, grâce à mon malheur, je suis veuf et je le vis excessivement mal. Quelques étoiles brillent de nouveau dans mon cœur.

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_inline_o9hu9tBiPg1sc1u2x_250
"Miss Desnuits,

I hope with all of my heart that you found a beautiful sky with broken stars to heal,
I found a way to fly again on my own, you know, quite like you, but now i'm just being arrogant.
You're a true angel, a pure savior, of a whole galaxy.
I wonder now how I managed to be that blind towards you,
Every stars are in your soul,
And i don't really know where is your place in mine.
I guess i'll never know."


Empereur incontestable de sa propre déchéance, il a l'autodestruction en Sublime, écopée par ses peines. Charmante petite famille à en devenir réduite à néant, femme et enfant, il n'est resté du rêveur d'antan que l'absolu rien et la dépendance à l'illusion bienfaitrice. À peine de quoi faire briller quelques étoiles le prenant en pitié. Ô Melody, Alastar a tristement rendu son dernier souffle à tes côtés.
Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 U3igYz

"With a pure little smile,
You healed my dark heart.
All magic and illusion,
Sudenly blended in my soul.
You were the Melody,
The song i needed to hear.
With your emerald eyes,
You put a spell on mine.
Oh darling, i'm afraid you made me blind.
But i will hear clearly soon,
I will understand,
You can't sing my Melody,
You're not my Melody.
And i'm already sorry."


____

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_n9vaolv4zn1rp7vazo4_250

☆ ☆ ☆

Dearest,
Let’s catch these stars with our hearts.

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Giphy


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Au détour d'un rêve...
Il était tard, dans la nuit noire.

Prologue - Le Mont Céleste

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Tumblr_pi6f1hkaFw1qigmgeo1_1280
art by: Alaiorax

Celeste Original Soundtrack

Papillon turquoise, thé mandarine, jasmin d'été, vanille étoilée, camélia blanc, cèdre sauvage, whisky tourbé, caramel tendre, miel rosé, herbe fraîche, feu de bois... Des odeurs et des couleurs se mêlaient et s’emmêlaient, s'aimaient et s'entremêlaient encore et encore; jusque dans son cœur... écœure ? L'évasion s’épeulait et s'appelait près de ses doutes, près de ses peines. Des effluves subtiles, des palettes douces amères ou violentes vicieuses, étrangères, d'un instant, d'un longtemps, cueillies dans l’Étonnant du grand voyage d'Alastar Black au sommet du Mont Céleste.

Papillon turquoise. Laisse moi voler à tes côtés.

À travers la forêt des damnations obscures acidulées de couleurs et goûts pastels, l'homme de science s'échappait de lui même au cyclone des mirages, en plein brouillard sucré, en pleine métamorphose extraordinaire. Et là, aux derniers battements d'ailes du papillon azuré, il devint loup, il devint chien, sans connaitre la courbure de sa rage, l'inflexion de ses cris, le dragon de ses maux du Passé, à venir. Et le petit être lumineux s'envola comme il était venu. Tout redevint noir.

La bête esseulée quitta les sombres sylves qui encerclaient son âme et vint se hisser d'un bon habile au bout d'un petit rocher, au pied de la montagne. Elle huma l'air, tendit son cou vers le ciel : le vent ne soufflait plus. La nuit était maudite. Les couleurs ne brillaient plus. Sa nuit était maudite. Il eut un pincement au cœur.

Respirez.
Encore quelques pas... Vous êtes sur le bon chemin.


Alastar sursauta. Ces chuchotements dans sa tête..... d'où venaient-ils ? Pouvait-il rêver dans un rêve ? Il prit peur et manqua de tomber de la falaise. Lorsqu'il se releva, il vit de la fumée s'échapper d'une cheminée non loin. Doucement, à pas de loups, celui qu'il était devenu sans l'expliquer, il s'approcha de la maisonnette.

— Eh oh, mon p'tit, va pas écraser mon potager avec tes grosses pattes toutes pleines de pattes, passe donc de l'autre côté
— Hein ? Mais... où sommes-nous ?
— Tu le sais très bien, Alastar. La montagne t'attends, au bout du sentier. C'est tout droit...
— Mais qui êtes-vous ? Et qui vous dit que je compte gravir cette montagne ? J'ai déjà failli mourir en tombant de ce rocher, là-bas !


Le loup montra d'un signe de museau le rocher où la voix l'avait surpris. C'est alors que le vieux monsieur se mit à rire.

— Tu le sais.... Et haha, si tu as failli mourir dans mon allée, le Mont Céleste risque d'être trop difficile pour toi.

Alastar se renfrogna. Les oreilles couchées, il grogna :

— Si un vieil ermite complètement fou arrive à survivre ici, je m'en sortirai très bien. Adieu.
— Comme tu voudras. Mais je dois t'avertir, mon p'tit, cette montagne n'est pas comme les autres. Tu pourrais y voir des choses. Fais attention à toi.


Mais le loup était déjà parti au petit galop. Il entendit à peine les derniers mots du vieil homme raisonner derrière lui et son rire fou reprendre de plus bel. Alastar était prêt, sans savoir ce qui l'attendait, sans savoir ce qui le poussait tout à coup, à entamer le périple de toute une Vie. La sienne.

Chapitre 1 - Aux douceurs de votre voix

Les premières heures furent interminables. Le paysage était d'un gris mélancolique et son âme aussi... Il ne pensait pas, ne voulait pas, ne pouvait pas, alors il avançait à grands pas. Au début, il courait, sautait même avec hargne, de rocher en rocher, se hâtait si fort qu'il faillit se blesser plus d'une fois. Il voulait en finir avant l'heure, vite, bien trop vite. L'horloge dans sa tête le poussait à la faute, jusqu'au bout... oh pitié, jusqu'où la suivrait-il ? Il voulait être déjà si haut alors qu'il était tout en bas.

Rien ne sert de courir. Prenez votre temps. Regardez où vous allez.

De nouveau, il entendit la voix féminine. Douce, pure, célestiale. Elle avait cette chaleur, cette couleur qui lui manquait. Elle avait ce Tout qui le rassurait. Il fut décidé qu'il la haïrait, pour aucune raison apparente.

Qui êtes-vous ?

Aucune réponse.

Contre toute attente, il l'écouta, suivit sa voix, et fit une pause pour boire quelques lampées au bord d'une source bordée par des saules pleureurs. Il faisait si sombre qu'il ne vit pas son propre reflet s'élever, briser puis s'échapper du miroir mouvant. Frère ennemi. Seconde face d'une même pièce. C'était lui. Pelage lacté et yeux de sang. Cet autre lui.

Sa pause terminée, le canidé reprit la route plus calmement. Le jour se levait à chacun de ses pas, nuançant les teints gris des nuées d'un peu d'orangé. Bientôt, il passa devant une grande pierre sur laquelle il put lire « Ce monument est dédié à ceux qui ont péri dans l'ascension. » Il continua sans se soucier de l'avertissement, avant de s'arrêter d'un coup, perdu entre méfiance et fascination. Une silhouette au loin brillait avec les premières lueurs du soleil. C'était lui.

— Black, enfin, ralentis.

Cette voix. C'était la sienne. Impossible. Comment pouvait-il parler à... ?

— Qui... ?
— Je suis ? Oh, je ne suis qu'un simple observateur.


Sur ses mots joueurs, le loup blanc se retourna et s'avança lentement au plus près d'Alastar pour l'examiner en détail, l’œil malice. C'est Alastar qui en profita pour juger l'apparence de son... lui.

— Tu es... moi ?
— Une partie de toi.
— Comment ça ?
— Tu poses beaucoup de questions, Black, mais tu n'agis pas suffisamment.
— Pourquoi une partie de moi aurait l'air aussi... malveillante ?


Le double parut touché un maigre moment, Alastar avait vu les iris de rubis se tacher de peine. Elles retrouvèrent cependant très rapidement leur tranchant.

— C'est pourtant toi qui porte un pelage noir, non ?
— Oui mais tu as l'air si sombre, tes yeux...
— Ça suffit ! Je suis ainsi. Tu dois t'y faire... tu vas t'y faire.


Alastar recula de deux pas, son double maléfique s'était à peine emporté que la montagne vibra aussitôt à sa colère, comme si elle Vivait, elle aussi. À travers lui, ses émotions. Mais que se passait-il ?

Puis plus rien. Le loup immaculé se retourna et s'assit, l'air de rien. La montagne se stabilisa de nouveau. Comme si rien n'était arrivé. Le regard inquisiteur qu'il lui portait rendait le loup noir mal à l'aise.

— Tu n'imagines pas comme je suis soulagé d'être enfin sorti de ta tête, seulement.... Black, je suis inquiet à notre sujet. Je suis d'avis qu'il nous faut un exutoire, un passe temps, mais là.... que penses-tu faire exactement ?
— Cela peut paraître fou, mais je dois gravir cette montagne.
— Sois raisonnable, pour une fois. Tu n'y arriveras pas.
— C'est la raison pour laquelle je dois essayer. Es-tu la partie couarde de moi ?
— Je suis la partie réfléchie et j'essaie de rester diplomate, au cas où tu ne le remarquerais pas... Maintenant, rentrons à la maison. Ensemble.
— Non, je...


Ne l'écoutez pas. Maintenant courez. Fuyez !

Alastar suivit la voix. Et White poursuivit Black.

Chapitre 2 - Charlie.

Celeste Original Soundtrack - 15 - Reflection

White avait disparu, Alastar ne sut ni où, ni comment, mais il put enfin se reposer pour une nuit. C'est au détour d'une allée pavée qu'il fit la connaissance d'un chaleureux Etre de lumière qui flottait au dessus du sol. Il s'appelait Charlie et, très vite, devint un très fidèle ami. Il vivait dans un laboratoire qu'Alastar avait un peu aidé à arranger. Le temps passait, et il en oubliait petit à petit son objectif. Charlie était un jeune fantôme amusant, coloré, vivant, qui partageait sa passion des étoiles... très inconscient aussi, il l'avait plusieurs fois emmené au bord du précipice, "oubliant", que, lui, ne volait pas. Puis un jour; White refit son apparition.

— Black, c'en est assez, oublie cet imbécile heureux. Ce labo est désastreux, et ces étoiles sont insignifiantes. Personne ne voudrait jamais rester avec lui, perdre son temps ainsi... Tout ce que tu crois vivre est faux. La pièce est terminée, vous ne faites rire personne. Rentrons à la maison.
— Imbécile heureux ? Désastreux... ?
— Charlie, ne l'écoute pas, il ne pense pas ce qu'il dit...


Mais Charlie s'en alla, laissant Alastar avec lui même.

Enfin, j'ai cru qu'on ne se débarrasserait jamais de ton addiction, je pensais au début qu'il m'aiderait à te faire comprendre...... finalement il te retient et te rends crétin. Et si je ne veux pas que tu montes, je ne veux pas non plus que tu stagnes stupidement.
— La ferme ! Je ne te suivrais pas jusqu'en bas !


Les deux loups faillirent se jeter l'un sur l'autre. Charlie revint à ce moment précis.

— Alastar, je croyais que nous étions amis, que c'était sincère et...
— Oh vous allez me faire chialer, vous ne comprenez toujours pas, Charlie, hein ?

White grognait sur le petit fantôme d'une raillerie aussi sanglante que son regard.

— Il n'est ami avec personne, et s'il vous fait croire que c'est le cas, ce n'est que pour satisfaire son ego démesuré. Il ne vous aime pas.
— C'est faux ! Je n'avais aucune intention, mais Charlie était là pour moi !
— Je... Alastar.
— Vous êtes pathétiques tous les deux. Tu n'as qu'à continuer, Black, tu finiras bien par tomber... Je te connais.


Alastar, Alastar... Rejoignez-moi à la croisée des Songes. Faites-vite ! Montez !

J'ignore si j'y arriverais. Je ne sais même pas où c'est... J'ai si mal.

Je sais... Ça va aller, venez vite.

Chapitre 3 - Sans vous et moi, je volerai.

Celeste Original Soundtrack - 11 - Quiet and Falling

Enfin, il mit bien plusieurs jours à trouver le lieu de rendez-vous. Mais lorsqu'il se retrouva au milieu des quatre chemins, il ne se sentit que plus perdu que jamais. Cette voix avait menti. Elle n'était pas là. Il faisait nuit. Le loup commençait à fatiguer. Il se coucha lourdement, la tête posée sur ses pattes recroquevillées. Les paupières se faisaient lourdes...

— Vous voila enfin, monsieur Black.


La voix ! Elle n'était plus dans sa tête !


Aussitôt, l'animal s'éveilla et chercha à droite à gauche, la présence d'une femme, d'un animal, ou de quelconque Etre. Personne.

— Mais où êtes-vous ?!
— Je suis là, derrière vous, haha ! Non, pas là..... juste ici, hihihi !
— Ça vous amuse de me prendre pour un idiot ?


Un rire sincère bien qu'espiègle lui teinta à l'oreille. Il comprit enfin et remarqua la lueur azur virevoltant sur son dos, puis au dessus de son museau. Papillon turquoise. Elle vint se poser délicatement sur le bout de son nez, manquant de le faire éternuer.

— C'est une blague ?
— Quoi ? Vous ne me trouvez pas belle, c'est ça ? Moquez-vous, vous vous avez l'air d'un méchant loup, je vous signal !
— Non, moi je n'en ai pas seulement l'air, j'en suis un. Et puis vous racontez de ces inepties, je me moque complètement que vous ressembliez à un papillon ou à une vache, dites-moi qui vous êtes et pourquoi vous entrez dans ma tête !
— Eh oh, tout doux, je suis là pour vous aider, moi, je...
— Mais je ne vous ai rien demandé, ma pauvre. Laissez moi tranquille, allez voler ailleurs ! Vous n'avez pas d'autres imbéciles à emmerder, sérieusement ? Votre vie m'a l'air bien misérable. Combien de temps vit un papillon ? Il me reste combien de jours à vous supporter avant que vous ne partiez pour de bon ?


Alastar grogna, féroce, et Elle s'éloigna en silence, l'observant et le suivant de loin. Plusieurs minutes s'écoulèrent. Il s'était remis en route alors qu'épuisé, marchant au hasard, titubant à moitié. Il ignorait même lequel des quatre chemin il avait emprunté. Peu lui importait. Il voulait grimper. Seul.

— Pourquoi m'avoir écouté, dans ce cas ?

La bête souffla, puis accéléra le pas, essayant de semer le papillon.

— Pourquoi pas ?!
— Vous vous faites du mal...
— Pas vous ?
— Moi ? Euh, je...
— Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans "allez voler ailleurs" ?
— C'est ce que je suis en train de faire, vous êtes cet Ailleurs.
— Bravo, très philosophique... Pouvez-vous, par pitié, me laisser en paix, une bonne fois pour toute ?
— Non, c'est impossible, malheureusement, car vous ne l'êtes pas.
— Et comment pouvez-vous en être aussi certaine, hm ? Et puis qui êtes-vous, bon sang ?
— Vous le savez, Alastar.
— Ah mais vous n'allez pas vous y mettre, vous aussi ! Tout le monde semble si certain que je sais tout, mais je ne sais rien ! Je suis complètement perdu, vous ne voyez pas ?!
— C'est votre rêve, pas le mien. Je ne sais pas qui je suis, mais je sais que vous, au fond de vous, vous le savez... ou le saurez.


Plus tard dans la nuit, il s'écroula de fatigue. Elle vint se poser délicatement sur son dos.

Chapitre 4 - Chute au palier du vertige.

Celeste Original Soundtrack - 08 - Scattered and Lost

Au fur et à mesure qu'Alastar grimpait, la montagne s'éveillait. Elle, le papillon turquoise, n'était jamais bien loin, mais se faisait de plus en plus discrète. Parfois, la montagne pleurait et des averses lui tombait sur le museau. Il s'était connecté au cœur de cette montagne étonnante, tout comme White, ils pleuraient tous deux en son âme à l'unisson... D'autres fois, ses vents devenaient glaciales et violents, le forçant à se reposer un temps à l'abris. Il se surprenait à essayer de la raisonner, parlant plutôt au masculin... parlant à White ? À lui-même. Après tout, ils étaient dans sa tête.

Et puis il eut une illumination. Un calcul qui sortait du lot. Un raisonnement qui devait bien faire sens.

— White, je sais que tu es là, il faut qu'on parle.
— Je suis toujours là. Je t'écoute.
— Je sais enfin qui tu es. Tu es tout ce que je dois laisser derrière moi, tout le mal que je suis.
— ...Pourquoi dis-tu ça ?
— Ce n'est rien, je comprends maintenant. Je n'ai plus besoin de toi.
— Alors tu... tu m'abandonnes ?
— Je t'offres ta liberté. Nous sommes mieux l'un sans l'autre. Je suis presque arrivé, tu sais...
— Tu es tellement... stupide. Tu crois pouvoir me laisser comme ça ? Tu crois pouvoir rejeter toute responsabilité sur moi ? Tu te crois supérieur à moi ?!


Tout à coup, le sol se mit à trembler et le loup blanc devint gigantesque. Son regard cruor était fou, effrayant et ses dents perlées de sang. Il se jeta de tous ses muscles sur Alastar, le mettant sans effort à terre, lui assénant des morsures douloureuses. Le loup noir ferma les yeux. Tout devenait si lourd, si douloureux, si sombre, si affreux. Faites que tout se termine. Laissez-moi mourir, j'ai au moins essayé...

Alastar, Alastar !
Respirez.
Encore quelques pas... et à vous le sommet ! Ne le laissez pas gagner.



Taisez-vous. Vous ne savez rien. C'est ma fin. Vous le dites vous même, c'est mon rêve. Laissez-moi le vivre comme je le veux...


Et ainsi. La chute vertigineuse.
White le tira par le cou jusqu'au bord du vide. Il tomba au ralenti, ressentit et revit en boucle les scènes affreuses de ses misérables échecs, de ses miséricordieux maux, de ses cauchemars; comme celui-ci. Il faisait noir et il ne vit rien de la lueur turquoise qui l'accompagnait. Il ne pourrait jamais voler. Pas même dans sa tête. Tout était fini.

L'animal termina sa chute dans l'eau où il sombra dans les abysses.

☆ ☆ ☆

Vivant. Alastar était toujours là. Il s'éveilla au bord d'un lac, ne comprenant plus pourquoi tout ceci Était encore.

Il avait raison. Je suis incapable de gravir cette montagne et il ne me lâchera jamais...

Il soupira, las. Et lorsqu'il se redressa, quelque chose avait changé. Il n'était plus loup. Dans le reflet du lac, il se retrouva, lui, l'homme.

— Mon p'tit, te revoilà déjà ? Je vois que tu t'es revêtu d'un plus élégant apparat. Joli trench. Par contre tu n'es jamais loin de mon potager, attention à.. !
— Encore vous ?!
— Tu renonces, on dirait.
— Non, je suis tombé. C'est terminé. Je ne comprends pas pourquoi je ne me suis toujours pas réveillé.
— C'est sans doute mieux comme ça. Le Mont Céleste est dangereux, je t'avais prévenu.
— Voilà, je n'ai pas été suffisamment fort pour gravir votre stupide montagne... ça vous fait rire, je présume ?


Et le vieil homme ne s'en priva pas, agaçant fortement le scientifique qui le fusillait d'un regard lourd de sens.

— Ce n'est rien, tu survivras.
— Vous savez quoi ? Je n'en ai plus rien à faire. C'était ridicule de penser que je pourrai monter jusqu'au sommet. Et ça ne sert à rien, de toute manière. White avait raison. Je vais rentrer, je ne suis bon qu'à me morfondre. Je dois le mériter...
— C'est vrai.
— Ça va, fermez-là, n'en rajoutez pas non plus, vieil illuminé ! La vérité c'est que malgré tous mes efforts, Il ne fera que m'arrêter, saboter le moindre de mes pas.
— Dommage que tu sois tombé, je finissais par croire que tu y arriverais... En réalité, mon p'tit, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi en colère contre lui même.


Il se remit à rire, complètement en paradoxe avec ses mots. Alastar ne comprenait plus. Mais fallait-il y comprendre quoi que ce soit ?

— Je pensais que tu atteindrais le sommet juste pour te contrarier toi même !
— Eh bien, super...
— Ce White dont tu me parle. Essaie de découvrir pourquoi il a si peur.
— Peur ? Vous croyez qu'il a... peur ?
— Bon allez, ça suffit, Alastar, moi je vais me manger ma soupe devant la télé, va donc lui demander. S'il est toi, tu vas bien réussir par le retrouver !


Chapitre 5 - En noir et blanc, comprends mes frayeurs, prête moi tes ailes.

Celeste Original Soundtrack - 21 - My Dearest Friends

Alastar parcourut bien des contrées. Plus à l'aise dans ce corps que dans celui qu'il eut emprunté, il finit pourtant par tourner en rond. Le petit rocher. Le tout premier où il avait bien failli mourir. Il s'assit, là, observant le vide avec un certain attrait.

— Tu me cherchais ? Je pensais que tu en avais fini avec moi.

Le loup blanc aux yeux de sang. Étrange. Lui, n'avait pas changé.

— Je me suis trompé. Je m'en excuse.
— Non, tu crois que tu n'as plus besoin de moi.
— Je viens de te dire que.... Pourquoi tu ne me crois pas ?
— Tu penses qu'il suffit de dire pardon ?
— Je pense que tu as peur. Nous sommes au fond du trou, mettons fin à nos querelles, d'accord ?
— J'ai encore des réserves, je peux creuser toujours plus loin. Je pourrais nous faire tomber jusqu'au centre des Enfers.
— Tu te fais du mal... Tu nous fait du mal. Rentrons... Ensemble.
— Si tu m'approches, tu le regretteras !


Les rôles s'inversaient. Black se mit à poursuivre White, mais ce dernier, toujours en bête, alla bien plus vite que lui. Il le perdit rapidement de vue. La montagne s'éveilla plus que jamais. Une tempête mêlée de sable, de sang et d'eau. Un brouillard épais. Un paysage pourpre. Une odeur... de mort. Alastar s’inquiéta. Il devait lui être arrivé quelque chose.

Là, seul. Enfin. Depuis tout ce temps. Enfin, seul... Ravagé, dévasté... Il comprit qu'il n'eut jamais tant besoin que maintenant d'être avec quelqu'un.

Cassiopée, aidez-moi...

Je lui ai parlé. Il a besoin de vous, et vous de Lui.

Et effectivement, il le retrouva écroulé sous un linceul, agonisant... Il était lui. Humain. Seuls ses yeux de sang marquaient leur différence.

Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯ - Page 2 Lbql

— Tu as gagné, c'est terminé. J'imagine que tu n'as pas besoin de moi. Je vais m'en aller, si c'est ce que tu veux.
— Non, j'ai plus que jamais besoin de ton aide. Coopérons !
— Tu veux rire ? Travailler ensemble ?
— Fais moi confiance. Il n'y a pas de mal à avoir peur... Ensemble nous pouvons y arriver.


Un éclat turquoise. Une connexion pure. Quelque chose de magique, d'inexplicable. Un rêve étoilé. Un ange tombé. White et Black ne firent plus qu'un sous le soleil éblouissant du Mont Céleste.

La poésie enivra l'univers galactique,
Ange aux yeux bleus perlés de sang,
S'envole en secouant ses ailes longtemps cachées,
Comme l'oiseau que l'orage a mouillé,
La montagne entend des voix nouvelles,
Les étoiles et le peuple se taisent, émerveillés.

Rien ne sert de courir lorsqu'on peut voler.

Et dans son ascension,
Cassiopée Desnuits,
Papillon turquoise,
Lueur de chaleur et d'espoir dans ses ténèbres,
Vola à ses côtés sans qu'il ne la vit jamais.

☆☽

L'astrophysicien s'éveilla en sursaut.

— Cassiopée !

Le souffle saccadé, il était en sueur, complètement perdu et en panique totale. Que venait-il de vivre ?! Un rêve lucide absolument dingue ! Ou était-ce la réalité ? Il ne savait plus... où était-il, là, tout de suite ? Ce n'était pas chez lui, il n'était pas...

— Alastar, calme toi, tout va bien. Ce n'est qu'un cauchemar, viens par là, je suis là.

Oui, elle était là. Mais elle ne comprenait pas. Comment le pouvait-elle ?
Ce n'était pas sa voix à Elle, ce n'étaient pas ses ailes et sa lumière à Elle...
Elle n'était pas sa Melody, et ne serait jamais sa Cassiopée.

☆☽

Une nuit, douce et envolée, il ne put se retenir plus longtemps de la contacter, ou au moins d'essayer. Il avait gardé son contact Skype et s'était connecté plus d'une fois alors qu'il bossait ses formules ou ses cours sur son ordinateur, dans son labo.... sans jamais savoir quoi lui écrire, quoi lui dire... et de quel droit pourrait-il réapparaître dans sa vie maintenant qu'elle en avait fini avec lui ? Alastar était un homme qui écoutait sa tête plus que son cœur. Mais les choses avaient changées, et avec Cassiopée, cela avait toujours été beaucoup plus compliqué. Elle lui manquait, terriblement. Il ne l'expliquait pas. Il ne pouvait malheureusement pas toujours tout expliquer. Il avait besoin de lui parler. Peu importait si elle le lirait, si elle le comprendrait... Son cœur hurlait en cette nuit époustouflante, bien plus fort, bien plus douloureusement que son cerveau ne l'avait jamais fait, lui qui était si froid et si aveugle parfois. Il fallait voir ces étoiles pour comprendre. Lire en Cassiopée n'était pas une mince affaire, même s'il avait tant prétendu le contraire. Mais lire sa constellation était plus simple, plus doux, moins dangereux, pour elle et puis pour lui. Il pouvait peut-être lui partager cela... et d'autres choses... Peut-être que ça ne la dérangerait pas. Peut-être pouvait-il prendre le risque ?

« Mademoiselle Desnuits, j'ignore si vous lirez ces mots, et je suis partagé entre l'envie que ce soit le cas et celle que cela reste entre moi et moi. Je pense à vous, je vous vois, vous savez, danser, espiègle dans toute votre lumière, tout là-haut. J'imagine que c'est ma façon de vous penser toujours à mes côtés... Peut-être que c'est égoïste de vous garder comme ça, ou "bizarre", enfin je ne sais pas si c'est si nécessaire d'y porter grand intérêt, je suis un peu perdu et j'ai toujours été un peu fou. Pourtant, vous savez, tout va bien... enfin je crois. Je vous ai déjà remercié, et je sais que vous n'aviez pas aimé, mais je le refais encore. Merci à vous, Cassiopée Desnuits. Parce que j'en ai vraiment besoin... et également pour vous embêter, un peu, car j'imagine bien votre petit nez se froncer et votre verve impulsive m'attaquer. Je ris rien que d'y penser. Bon... Je crois que c'est tout pour cette nuit, probablement pour celles à venir. Je souhaite de tout cœur que tout se passe comme vous le voulez, de l'autre côté de la voie lactée. Faites de doux rêves, vous les rendez si réels. »

...

« Bonsoir. C'est moi. C'est très malin, ça, comme début de message.... Ahlala, comment allez-vous ? Ne répondez pas, je sais... C'est faux, je ne sais absolument rien, mais j'aimerais beaucoup. J'ai fait un drôle de rêve il y a peu. Vous étiez dedans. Un joli petit papillon turquoise qui me suivait partout et voulait à tout prix me guider vers le droit chemin. Ne vous méprenez pas, je ne vous aimais peut-être pas bien au début, sans savoir que c'était vous, et puis vous êtes devenue mon ancre. Ce rêve m'a fait comprendre beaucoup de choses. Je vous en parlerai peut-être un jour. Au fait, moi j'étais un vieux loup noir tout aigri. Moins classe et moins féerique que votre apparition à vous, nous sommes d'accord. Mais bon, je ne peux malheureusement pas contrôler l’entièreté de mes rêves. Et vous ? À quoi rêvez-vous ? »

...

« C'est encore moi. Décidément, il va falloir que vous me supprimiez de vos contacts ! Ce matin, je n'ai rien à dire, mais je voulais vous souhaiter une agréable journée. (c'est un de vos talents, ça, parler sans but..... je vous taquine haha!) Je suis retourné à LA, j'ignore si on vous l'a dit. Non pas que ce soit si important pour vous, mais bon... je voulais juste vous dire que je reprenais mes marques, de mon côté de la planète. Je suis de nouveau professeur de cornichons crétins, j'ai repris mes études et mes projets, je me suis fait un petit entourage agréable. C'est calme. Peut-être trop... Là je m'en vais de ce pas à l'observatoire ! C'est idiot que je n'ai jamais pu vous y emmener, c'est assez incroyable, comme expérience. Je ne m'en lasse jamais. Je vais y rester la journée pour travailler et cette nuit je pourrais observer les astres à travers l'immense télescope. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ma vie, vous vous en moquez très certainement... Vous, qu'allez vous faire aujourd'hui ? Dites-moi, comment va Edgar ? J'ose espérer qu'il ne vous encombre pas trop et ne se montre pas mal élevé. Il était supposé avoir des manières britanniques, mais il a davantage hérité des grossièretés américaine, après tout il est né dans les paillettes et les strass de LA, on ne peut pas lui en vouloir... Au revoir, Cassiopée. Peut-être que je vais cesser de vous importuner, maintenant. Tenez, avant de partir, je vous partage les trésors du fantôme de Cassiopée. :

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N'est-elle pas sublime ? »

Sur son image et ses derniers mots, l'anglais referma vivement son ordinateur portable, puis, un sourire aux lèvres, il attrapa un cardigan léger aux teintes améthyste et prit les clés de sa voiture ; direction l'observatoire de LA.

Il travailla un long moment dans une salle de l'observatoire qui lui eut été réservée. Dans un calme apaisant où seules quelques notes de musiques teintaient les lieux d'une douceur agréable et sérieuse. Les lunettes sur le nez, les sourcils légèrement froncés, un chignon parfaitement impeccable retenant sa longue chevelure, le premier bouton de sa chemise en soie délaissé... Il était dans son élément, et volait de feuille de calculs à son tableau où trônaient d'innombrables clichés, avec une aisance élégante et naturelle.

Tout à coup, un immense bruit le fit sursauter. Le noir s'imposa dans la pièce et le scientifique, prit de court, ne put que se fier à la faible lumière du couloir qui venait d'entrer avec la porte entre-ouverte, pour tenter rapidement d'analyser la situation. Une coupure de courant ? Dans un tel vacarme ? Impossible. Il entendit un miaulement.

— ...Sérieusement ?

Alastar vit la petite silhouette du félin fauteur de trouble se faufiler d'instruments au bureau où il vint mettre ses sales pattes sur ses feuilles de calculs.

— D'où est-ce que tu sors, petit malin ?! Viens-là.

Il l'attrapa étonnement sans grand difficulté, le chat blanc ronronna immédiatement à son contact. Lorsqu'il le releva dans les airs pour l'observer un peu mieux grâce à la lueur de lumière, il reconnut la bête. Seulement, c'était tout bonnement impossible.

— Edgar ? Comment est-ce que tu... Mademoiselle Desnuits ?

Peut-être rêvait-il encore...

Seigneur qu'il espérait de toutes ses étoiles que tout ceci soit enfin Réel.

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Ven 14 Fév - 18:00
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Cassiopée
Desnuits

Présentation∞Alastar Chap.1&2∞Chap.3&4
SiobhanSiobhan 2
J'ai 30 ans et je vis à Paris, en France. Dans la vie, je suis psychologue et je m'en sors avec plein d'étoiles dans la tête. Grâce à la fragrance de la destinée, je suis célibataire et je le vis plutôt de manière étrange, en rêvant.

Le Prince Charmant n'existe pas...Mais elle n'arrêtera jamais de s'échapper. Elle s'envole et s'envolera toujours. C'est à sa portée déraisonnable, à sa portée folle et insolente. Elle y croit et ira jusqu'au bout, peu importe combien ce sera difficile. Elle vit ce qu'elle est et saignera pour cela. Personne ne lui volera ses rêves. Personne ne lui abîmera.

Can't Help Falling In Love
Agnes Obel-Fuel To Fire
G.Aplin-The Power of Love

Les ailes déployées, elle se coula dans le courant ascendant, là-bas, si haut, si loin...D'une infinie délicatesse, elle emprisonna les grains d'argent entre ses doigts puis se laissa aspirer par le vent. Elle vola toute la nuit, inlassable, et d'un battement d'ailes, se posa enfin, sans bruit.Ouvrant lentement le creux de ses mains, elle souffla avec légèreté, les yeux mi-clos, un sourire d'ange aux lèvres.
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La poussière d'étoiles effleura alors l'air doux qui chuchotait et s'en fut, aérienne, invisible, se déposer sur son cœur.

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Elle rêvait éveillée et parmi les flocons d'étoiles, attrapait des échappées d'éternité. Frissonnante, le Grand Secret lui murmurait ses confidences...


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"Ceux qui rêvent éveillés ont connaissance de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis. Dans leurs brumeuses visions, ils attrapent des échappées de l’éternité et frissonnent, en se réveillant, de voir qu’ils ont été un instant sur le bord du grand secret."
Edgar Allan Poe

Il y eut un rêve, il y eut une réalité.

Étendue sur la mousse moelleuse, dans le parc de cette clinique.
Son sourire d'endormie.
Les larmes cheminaient, lascives, le long de son visage avant d'abreuver la terre.
Les flaques de ciel flottaient, l'azur s'éparpillant à fleur de nuages, veilleur des repos éternels.  A la mémoire ensommeillée, le chagrin sans âge s'écoulait sans bruit.
Elle se mourait, abandonnée à l'onde d'un intervalle sans passé ni avenir.
Elle entendit de loin et tout près. Se laisser bercer par la voix céleste.
L'apaisement d'un cœur en braises.

L'entre rêves, l'antre réalité

Il avait volé jusqu'à elle, Il était là, à son côté.
Adossée au souvenir, le visage contre l'écorce.
Le tutoiement de l'ange, « S'il te plait, ne fais pas ça... ne te fuis pas »
Un battement d'aile, l'esquisse d'un geste
Le frôlement d'une plume, la caresse d'une main
Tout scintilla, le désert de sang s'évapora.

Il était une fois. Au songe poudroyant, elle se réveilla lentement.
Il était hier. A  l'effleurement si doux qu'elle percevait encore sur sa joue, elle se lova..
Il est aujourd'hui. A cet autrefois, elle n'oubliera jamais.

« Je ne pars pas vraiment, vous ne me quittez pas complètement. Il n'y a là aucun abandon, aucune fin tragique, juste un dernier sourire avant le baume des étoiles. »

Il ne partira jamais d'elle.
Elle ne le quittera jamais.

Aux confessions des tombes, elle ne l'effacera pas.

Liés et re-liés. Une correspondance qui s'écrivait sans mot. Le lien perdurerait jusqu'à toujours.
Leurs vies ne s'entremêleraient sans doute plus et pourtant, quelque chose de puissant, quelque chose de profond les amarrait l'un à l'autre, irrévocablement.
Où qu'il soit, quoi qu'il fasse, il  nicherait au creux d'elle. Une vibration, un fil ondulant à l'invisible alchimie.

Clann-I Hold You

***

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Elle savourait chaque jour comme si c’était le dernier. L'Inde, ses joyeusetés et ses malheurs, ses pittoresques et sa magie, empreints de foi et de fêtes lui offrit généreusement la vaillance de laver sa peine. Elle ne pensa plus à ce qui sera dans six mois, dans un an. Elle évoluait dans un carpe hora éloigné des siens, de Lui, de tout et de rien. Le lointain l'enveloppait un peu plus au fur et à mesure des aurores humides et chaudes. Une paix salvatrice.
       
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Elle apprit des mantras, pria dans les temples, fut trempée par les averses de mousson, participa à des festivals, flâna, but du bhang, se perdit lors d'une randonnée, fut invitée dans les maisons indiennes,  s'émerveilla...

***

Un rêve nouveau se tricotait par petites touches, saupoudré de confidences et de cachettes.

Aux semailles de la mort, à la béance d'une soif inassouvie, un autre songe s'éveilla.
Aux cendres vaporeuses d'un amour impossible, elle donna vie.
Un graâl à volée de cœur.
Un bout d'au-delà où elle se blottirait jusqu'à la Fin.

Elle ne rêvait pas de la Terre mais du Ciel :
Lui, Alastar
Elle, Cassiopée



Ils s'aimaient, tout simplement! Alors quoi ? Alors, au milieu de l'exubérance des rues et de la foule, elle lui chuchotait des pensées et des sourires. Ils se baladaient le long d'un fleuve, contemplaient les étoiles, se réjouissaient de jolies choses. Main dans la main,visitaient le Taj Mahal, dégustaient un tandoori aux chandelles, s'amusaient d'un tour en éléphant...Tout était là, dans sa tête. Tout palpitait en son cœur. La tristesse se délita, délogée par l'Inaccessible atteint. Elle nourrissait une foi sans faille pour un mensonge merveilleux.
Elle n'était plus seule, habitée par une présence sans frontière.

***

Il ne resta plus que trois jours. Puis deux. Bientôt la France et ses habituelles contraintes. La chaleur cognait fort en ce début d'après-midi. Sans envie particulière, la française s'était assise à l'ombre, sur une des marches de l'hôtel. L'envie de ne rien faire l'avait décidée à ouvrir son téléphone. Elle s'en était libérée dès le début de son séjour, n'ayant envoyé qu'un seul Watts App à son père pour l'informer de son arrivée. Prévenu qu'elle se couperait de tout contact durant son séjour, il avait pesté, en vain.  
Des messages s'affichèrent. Elle commençait à peine à lui donner quelques nouvelles lorsque soudain le bouing de Skype retentit. Elle ne l'utilisait plus depuis belle lurette et avait oublié de le désinstaller.
L'écran glissa.
Alastar... ?! Indécise, estomaquée, elle demeura en suspens. Allons donc, ce devait être une erreur !
Mais les mots chantaient et dansaient, intenses et légers. Le cœur à la gorge, elle lut, vorace et chamboulée les lignes qui se succédaient, piquant ses yeux et son âme.

Que se passait-il ?
Un miracle ?

Deux messages!
Une joie pure et profonde la prit aux tripes. A la troisième lecture, elle se mit à parler à voix haute, les ventricules pétés d'euphorie, dialoguant avec un Alastar qui, bien sûr, ne pouvait lui clouer le bec!
-...Eh bien, si, je les lis, je les bois même. J'en suis enivrée...Comment ça, tu me vois ? Danser en plus ? Quelle présomption ! Non, je ne suis pas là-haut... et je n'ai pas de lumière...Ce n'est pas égoïste ni bizarre, c'est touchant je trouve...Un peu perdu, un peu fou, ça c'est plutôt vrai...Je suis si heureuse que tu ailles bien !...Bon, si tu en as besoin...alors, ok....Mon nez ! Rien que ça ! Oh ! Mais je n'ai aucune intention de t'attaquer mon cher Alastar, voyons ! Quelle idée ! Enfin, à voir, petit polisson ! Tu ris ? Ben voyons ! Facile à des kilomètres de distance !
Un murmure:
-...De l'autre côté de la voie lactée...Oui..Mais pas comme tu penses, si tu savais...Voire...Tu n'imagines pas à quel point j'aimerais qu'ils soient réels...
Paupières closes, le téléphone contre elle, elle respira avec force, bouleversée d'émotions.

Que se passait-il ?
Un signe ?

-...Un papillon...turquoise de surcroît...Comme si tu étais au courant que le bleu est ma couleur préférée ?...Oh non, pas un  jour...bientôt...Pourquoi dis-tu ça ? C'est très beau un loup...
« A quoi je rêve... »Elle s'attarda à ne pas répondre. Trop vaste. Trop intime. Trop secret.
Il la surprenait terriblement, merveilleusement. La cueillait au bord de son monde si facilement. La voyait, sans la voir. La comprenait sans la connaître. Comme s'il savait, sans véritablement savoir.  Comment cela pouvait-il être ?

Qui es-tu Alastar ?

Transportée, elle resta longuement immobile, la tête dans les nuages mais solidement ancrée dans sa volonté.
Los Angeles. Une évidence.

***

Le troisième message s'affichait alors qu'elle attendait pour signer le contrat de location de la voiture.
« Non, je ne vous supprimerai pas...Je parle sans but...Eh bien...mmh et ça vous fait rire !...Je le sais déjà et si, c'est important...Oh non, je ne m'en moque pas...Ce que je vais faire ? Vous surprendre...Vous le verrez vous-même...Il a plutôt des manières parisiennes maintenant..Ne cessez pas, non, je vous en prie...Oui...c'est sublime... »
La discrétion avait repris sa place, et plus elle se rapprochait de Lui, plus les réflexes de mise à distance s'étaient réactivés.

Entrée de l'observatoire

-Vous ne pouvez pas entrer avec un animal.
-Mais vous voyez bien qu'il est dans une boîte de transport fermée !
-Je suis désolé mais c'est interdit.

Les joues gonflées d'un soupir agacé, Cassiopée sortit et retourna au 4X4 . Elle s'en doutait mais qui ne tentait rien...
-Toi, tu ne bouges pas d'un poil, sinon, je t'étripe! Allez hop.
Elle vida complètement son sac, ne gardant que sa pièce d'identité et le billet d'entrée dans une poche. Mis tant que bien que mal la petite bête à l'intérieur, zippa en laissant une entrée d'air et rebelote. Cette fois-ci, pas vu pas pris !
-On y est presque.
Elle s'était échappée des couloirs autorisés, cherchant la bonne porte. En quelques sourires et un boniment, on avait fini par lui dire où se trouvait la salle de l'astrophysicien. Enfin ! Elle souffla un grand coup, se pinçant les lèvres d'hésitation. Toqua une fois. C'est alors qu'Edgar se mit à miauler sa mère et à remuer dans les brancards comme un forcené.
Il était plus que temps de le libérer aussi, sans attendre de réponse, elle entrouvrit la porte et voulut le prendre dans ses bras mais il réussit à se sauver et fonça à l'intérieur de la pièce.
-Edgar ! Appela-t-elle à mi-voix, tentant de le rattraper. Peine perdue !
Soudain, il y eut un grand boum et plus d'éclairage.
-Merde ! Se dit-elle en français.
Une voix masculine emplit la pièce. Cette voix...Elle déglutit, mal à l'aise, observant à quelques mètres la silhouette saisissant le fauteur de troubles.

Ça ne devait pas se passer comme ça !

-Je...je suis désolée. Il s'est échappé.

Un silence.
Se taire ? Tout dire ?
« ...vous revoir... »
-Je suis venue vous le rendre.

Un autre silence.
Son rêve se trouvait là. Près d'elle.

Arrêt sur image. Les secondes ralentirent.
Elle ne voyait plus ici.
Ses ailes se déployèrent délicatement
L'audace d'une folie

L'extravagance du bruit d'un songe
L'insolence de l'irréalité

Les clartés de Là-bas se mirent à resplendir. Merci petit chat d'avoir éteint la lumière.

Les éclaboussures d'un amour silencieux
Un feu douillet valsait tout autour
Des écailles de Lune voletaient partout

Projetée dans une dimension parallèle.
Aveugle et sourde à l'instant réel.
Éphémère, pour l'instant.
S'imprégner de son éternité.

Fantasy Music-Lumina

We have lived since ancient times,
Even so, we are children in this world,
We have watched many people live and pass on,
But we are not saddened,
We see the gentle truth within the thorny bracken,
Which we learn by waiting, watching,
We will not stand for anyone, we will not show ourselves,
You must stand for yourself,
Show us, human, why you are worthy,
Prove your strength with your heart, and we will follow.*

Elle sourit.

-En fait...Vos messages m'ont touchée. Et je...
« J'aimerais tant que vous me parliez de votre rêve. »
-...Je suis à Los Angeles pour quelques temps.

Ou pas. Ou bien pour toute une vie. Pour toute une illusion ?
Elle désigna Edgar :
-Il a l'air bien content d'avoir retrouvé son maître et ne vous a pas oublié.
Une banalité, l'enclave parfaite pour camoufler tout le reste. Mais finalement, le revoir n'était pas aussi compliqué qu'elle se l'était imaginé. Pire: ça lui paraissait naturel.

On ne pouvait pas dompter les rêveurs. P.Coelho

*Saibon Ariya Manako
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Chap.3 et 4 - "Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années, entends la douce nuit qui marche."C.Baudelaire ✯✯ Dreamcatcher ✯✯
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