Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

« Connais ton adversaire, connais-toi, et tu ne mettras pas ta victoire en danger. »

Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Dim 14 Avr - 18:59
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Bien sûr que c’était de sa faute. Du moins, Lucien en était convaincu. Il avait beau comprendre que l’émotion la britannique avait atteint son paroxysme quelques heures auparavant, imaginer perdre cette amitié pour un geste ou une parole de trop lui serrait l’estomac. Bien sûr qu’il s’en voulut, et qu’il s’en voudrait encore une fois qu’elle aurait regagné son domicile.

Le français acquiesça d’un signe de la tête, incapable de lui refuser le temps dont elle avait besoin pour se remettre sur pieds. Qui pouvait décliner une telle demande, après tout ?

Là où n’importe quel homme aurait entendu qu’elle l’appréciait, lui retint le besoin d’espace qu’elle lui expliqua. En écho à son esprit, et comme si elle lisait à travers lui, elle insista sur le fait que ce n’était pas de sa faute. Comme si elle lisait dans ses pensées, comme s’il était beaucoup trop prévisible.

Les yeux brillants d’une émotion qu’il s'efforça de contenir, Lucien observa Helene déposer une bise sur sa joue. A cet instant précis, le libraire était spectateur de sa vie, et il détestait cela de tout son être. “C’est à toi que je dois le souhaiter.” Finit-il par lui répondre d’une voix douce, à sa demande de prendre soin de lui. Il manquait d’un peu de sommeil, certes, mais rien de comparable à ce qu’elle avait pu vivre au point de se retrouver prostrée dans les coulisses du théâtre. ”Au revoir Helene.” dit-il à voix basse et dans sa langue natale avant de reculer de quelques pas.

Lucien ignora les dernières paroles qui lui soufflèrent aux oreilles : elle était sa cliente. Il lui suffirait de venir à la librairie pour le revoir, comme toujours.

Il attendit qu’elle ait franchi la porte de chez elle, puis se retourna pour entamer le retour dans une ambiance bien moins légère. Le cœur lourd, le français se demanda s’il n’avait pas mis un terme à toute cette complicité. Et si elle avait imaginé qu’il profiterait de ses faiblesses ? Cette simple pensée lui arracha un frisson d’angoisse.

* * *
Les jours qui suivirent ces échanges, et ce malgré les nuits agitées de l’homme, se passèrent relativement calmement. Il évita les horaires habituels de la librairie, trop honteux pour espérer croiser Helene pour le moment.

En revanche, lorsque la voix de la britannique retentissait sur la scène du théâtre, son cœur continuait de se serrer dans sa poitrine.

Pendant quelques semaines, Lucien et Helene ne firent que se croiser dans des moments trop peu importuns -et Lucien en était totalement responsable. Lorsque leurs regards se croisaient, le français lui adressait un sourire, puis s'éclipsait avant qu’elle ne puisse engager la conversation. C’était de sa faute à lui, elle n’avait pas besoin de se justifier de vouloir de l’espace.

Elle était sa cliente, et une actrice qu’il devait mettre en lumière les soirs où elle jouait. C'était tout.

* * *
En parlant de jouer, justement, ce soir-là, Lucien était passé à la Régie pour récupérer une ampoule neuve. Un des projecteurs principaux avait rendu l’âme. Déjà en tenue de régisseur, le français -que tout le monde appelait Lulu en coulisses- s’était faufilé derrière la porte sans imaginer surprendre de conversation.

A cette heure-ci, la pièce était toujours vide. “Non Antoine, ton visage leur est trop familier, ce serait risqué.” Il ne distinguait pas l’auteur de ces paroles, mais il n’était pas difficile de savoir qui en était le destinataire. “Qui veux-tu envoyer ? Nous ne pouvons avoir confiance en personne.” Avait rétorqué sèchement Antoine, le metteur en scène.

Tout en voulant rester discret, Lucien aperçut l’objet de sa recherche à quelques pas de là et s’y dirigea sans faire de bruit. Enfin, c’est ce qu’il pensa, mais c’était sans compter le tas de feuilles jonché sur un bureau qui bascula dans son sillage. Lucien leva les yeux au ciel, maudissant sa maladresse. Il était plutôt agile en temps normal, mais les messes basses l’avaient décontenancé.

“Lulu ? C’est toi ?” Il se râla la gorge, mais finit par se montrer à Antoine -et l’homme inconnu à ses côtés-, l'air désolé. “Je ne voulais pas interrompre votre conversation, désolé. Je venais chercher une ampoule pour le projecteur.” Antoine ne répondit pas, les prunelles fixées sur le visage de Lucien. Le concerné se demanda même s’il n’était pas en train de tester sur lui une technique d'illusionniste dont on entendait parler partout dans les journaux, et qui servait à distraire les Boches. “Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?” Déclara Antoine comme une évidence. “Pensé à quoi ?” Questionna le français.

* * *
Plus de dix semaines s’étaient écoulées depuis qu’Antoine lui avait attribué un nouveau nom, puis deux… puis il avait arrêté de compter. Le justificatif d’identité qu’il portait sur lui en longeant la scène, en ce début d'automne, portait le prénom de Will.

Will était libraire, lui aussi. Son identité finale, il espérait.

Dix semaines intenses, qu’il avait passées à modifier son trajet pour brouiller les pistes. Il avait alors constaté que se rendre en territoire libre n’était pas aussi évident qu’il le pensait en quittant Paris. L’Occupant n’avait pas apprécié la fuite des parisiens...

A chaque arrêt, son interlocuteur suivant l’attendait avec une nouvelle identité, un nouveau billet de train, et un nouveau contact à rechercher. Et tout cela dans quel but ? Passer un message vers les agents d’Antoine qui propageaient le réseau sur tout le territoire.

Quelques mots d'un poème de Baudelaire l’avaient obligé à se cacher, et jouer plus d’un rôle. Par delà les confins des sphères étoilées. Que signifiait ce message ? Il savait bien qu’il ne pouvait pas le comprendre puisqu’il était le messager. Tant de précautions qu’il ne comprenait pas.

Qu’il ne pouvait pas encore comprendre.

Lucien avait atteint Marseille, et fini par délivrer ses quelques bribes de poème à une petite fille alors qu’il faisait la queue pour aller chercher du beurre dans une file de rationnement à proximité du Port. Ainsi, il avait compris que même les enfants étaient utilisés par les Résistants. Tout ce qu’il entendait dans la rue, les rumeurs qui circulaient... Tout cela ne le rassurait pas sur ce qu’il se passait à Paris. Pourvu que sa mère se porte bien, Louise et Marcel aussi. Plusieurs fois, il espéra qu’Helene aussi allait bien.

Mais il était parti trop soudainement pour avoir pu prévenir ses proches.

Plus de dix semaines après son départ, Lucien ne reconnaissait plus la ville qu’il chérissait tant. Pourtant, les arbres jaunis par l'automne n'avaient pas bougé. Était-ce la succession d’épreuves qu’il avait dû traverser avant de revenir ? Peut-être avait-il développé de la paranoïa à force d’entendre tous ses alliés le mettre en garde. Il le savait : il avait un physique qu’on ne pouvait pas oublier, alors il fallait qu’il se fasse le plus petit possible.

Lucien se força à reprendre son identité normale pour se remettre dans le droit chemin. Il laissa ses jambes le porter vers son domicile, mécaniquement. A ce rythme, tout n’était que réflexe. Dix semaines plus tard, et Lucien avait la sensation d’avoir quitté Paris depuis des années. Son physique très aminci -beaucoup de mouvement, peu de rationnement- pouvait tout à fait lui donner raison...

Il n’eut pas la moindre idée de pourquoi son subconscient l’avait conduit jusqu’à la cour de l’immeuble de Louise, mais il semblait lui souffler qu’elle devait être la première à le savoir rentré. Ce n’était pas une si mauvaise idée, après tout. Si Louise apprenait son retour de la bouche de quelqu’un d’autre, il pouvait dire adieu à Will, mais aussi à Lucien.

Prenant son courage à deux mains, le français monta les dernières marches vers ses retrouvailles, entreprit de toquer, resta un instant immobile… La peur d'avoir déçu son amie... Et puis, il se résigna.

Les yeux assassins derrière la porte ne se montrèrent que sur une courte durée. “Lucien, mais bon sang, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?” Elle fondit en larmes, lui sautant au cou sans lui laisser l’opportunité de dire quoi que ce soit pour se justifier.

Will rentrait de mission, mais Lucien était allé aider un vieil ami à gérer sa ferme alors qu'il venait de perdre sa femme de la grippe.
FoxDream
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Sabrina
FoxDream
Lun 15 Avr - 19:59
@Stormy Dream

Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene avait espéré que ses paroles aient pu rassénérer un peu Lucien. Un espoir vint, elle le savait bien. Il se sentait toujours coupable, elle n’avait pas besoin de lire dans ses pensées pour le savoir. Elle se sentit monstrueuse de lui infliger cela. Voilà ce que John la poussait à faire, mais penser à lui rouvrait les blessures profondes qu’il avait créé et remettait en perspective sa relation avec le libraire. Elle avait besoin de temps, besoin de réfléchir, besoin de poser les choses et de s’éloigner de tout cela, quand bien même elle ne pouvait fuir ses responsabilités, ni se plonger dans ses expériences lorsqu’elle se sentait mal. Ici, à Paris, tous ses repères étaient bouleversés et Lucien semblait au cœur de ses bouleversements. Trop de choses qu’elle ne pouvait supporter en une seule fois. Elle avait besoin de s’éloigner de tout cela, besoin de se protéger et peut-être… de protéger Lucien. Plus il s’approchait d’elle, plus il risquait sa vie, et elle craignait la réaction de John. Trop de choses se mélangeaient et, comme toujours, sa première réaction était de se renfermer, de ne compter que sur elle-même…

La porte se referma sur elle, la replongeant dans le tumulte de sa vie, malgré toutes ses pensées tournées vers Lucien, John, et tous les événements de cette soirée.

~~~

Les semaines qui suivirent s’enchainèrent sans lui permettre de se poser sur ses sentiments. Elle avait annoncé la présence de John à William, qui avait prit la nouvelle avec contrôle, mais elle pouvait distinguer l’éclat de colère dans ses yeux sombres. Tous deux étaient pourtant bien conscient de la réalité qui s’imposaient à eux avec cette nouvelle, de ce qui devrait se faire au fil des semaines. Et Helene connaissait suffisamment son ex-mari pour savoir à quel point il pouvait se montrer secret sur les informations qu’il recueillait. Sa situation n’avait rien de simple et, malgré les capacités dont il était doté, il ne pouvait être totalement libre de ses mouvements.

Oui, Helene était consciente de tout ceci et consciente du rôle qu’elle finirait par jouer à travers cela. Il avait trouvé le contact parfait, si elle cessait de le fuir…

Toute à son angoisse sur le sujet, les semaines s’étaient écoulées, ne laissant que peu de place à la réflexion, dans une attente de croiser des yeux bleus perçant, et pas ceux dont elle regrettait tant la présence. Parmi tout le tumulte de sa vie, la médecin pensait à lui, aux derniers mots échangés, au dernier regard et cette douleur qu’elle lui avait infligée. Elle s’en voulait pour cela, mais ne réussissait pas à se débarrasser de cette angoisse sourde quand elle pensait à lui, plus encore quand elle le croisait au théâtre. Une partie d’elle désirait lui expliquer, mais plus forte était les sentiments confus et tempêtueux qui l’assaillaient.

Et John qui ne revenait pas, lui ferait presque douter des événements qui l’avaient tant éloigné de son seul ami à Paris. Elle regrettait, mais elle ne pouvait revenir en arrière. Alors elle assurait tous ses rôles, soignait des gens, montait sur les planches du théâtre et essayait de tenir.

~~~

Deux semaines s’étaient écoulées sans qu’elle ne voit Lucien au théâtre, ne serait-ce que de loin, et ce n’était pas faute d’observer avec soin l’équipe technique, mais personne ne semblait savoir où il se trouvait. Elle savait qu’elle avait demandé un peu de temps pour faire le point, mais elle ne souhaitait pas couper complètement les ponts avec lui de cette façon. Et son inquiétude se faisait de plus en plus sourde au fil des jours, ne sachant que trop bien ce qui se passait dans cette ville, la violence et les enlèvements. Elle ne pouvait repousser cette idée, cette angoisse, malgré tous ses efforts pour faire taire son inquiétude et contrôlé son imagination. Elle savait ô combien cela était délétère.

C’est dans ce climat tendu qu’elle le revit. Pas l’homme qu’elle avait repoussé, mais l’homme qui l’avait blessé. Leurs yeux se croisèrent, dont l’éclat se confrontait. Un combat s’engagea entre son devoir et son envie de fuir cet homme. La première fut plus forte et elle vint à sa rencontre, aussi glacial que les eaux du nord. « Tu ne t’enfuis pas cette fois ? questionne-t-il avec une certaine prudence en l’observant. Ses yeux se baissent sur son poignet. Excuse-moi pour la dernière fois, je… » Commence-t-il, avec une expression presque convaincante. Helene se tendit, croisant les bras, relevant le menton pour se donner plus de force. « Je n’ai que faire de tes semblant d’excuses. Dis-moi simplement ce que tu as à dire. » Son expression glaciale et sa posture firent taire John, qui prit une bouffée de sa cigarette, avant de donner quelques précieuses informations, leur conversation couverte par le bruit de la musique dans le club. Sitôt terminé, Helene ne resta pas plus longtemps en sa présence. S’appuyant contre le mur, son corps entier se mit à trembler, sa respiration devenir difficile et son esprit devenir fou d’angoisse. La douleur à son poignet revint, comme s’il l’avait à nouveau saisi.

L’insupportable douleur hurlait dans son esprit, se répandait dans son corps et elle était seule.

~~~

Les semaines s’écoulèrent et furent intenses et éprouvantes, tant physiquement que moralement. Helene ne cessait d’enchaîner ses obligations sans pause, passant d’une identité à l’autre. De Helene, l’assistant médicale – plus médecin qu’assistante – à l’écoute des maladies mais surtout des souffrances psychiques, à Elana Sand, l’actrice aux oreilles indiscrètes, et pour finir par Robin Hood, au cœur d’une des cellules de la rébellion à Paris, aidant ceux qu’elle pouvait, plus encore les siens. Helene oscillait entre tous ses rôles, jusqu’à parfois – souvent – avoir l’impression de perdre son identité.

Plus éprouvant encore, les pensées de désespoirs, de peurs, de douleurs, et bien pire encore, qui hantaient ses nuits et certains de ses jours. Plus le temps passait et moins elle pouvait se laisser-aller, se détendre et espérer couper les ponts avec tout cela. Systématiquement, les pensées venaient l’envahir, et lorsqu’elle finissait par réussir à endiguer le flot et se retrouver avec elle-même, c’était ses propres angoisses qui la frappaient de plein fouet. Plusieurs fois elle avait rencontré John, jamais de façon constante et prévisible, et chaque soir, une boule d’angoisse se formait en son sein, ignorant si elle verrait à nouveau cet homme.

Helene s’inquiétait pour l’Angleterre et ses quelques proches restés là-bas, ayant appris les raides allemands et plus encore, elle s’inquiétait pour Lucien, dont elle n’avait aucune nouvelle depuis des semaines. Elle était allée à la librairie et s’était confrontée à l’angoisse d’une mère pour son fils, bien qu’elle cherche à la dissimuler. Depuis, elle passait souvent, voyant que sa présence rassurait Georgette. C’est durant l’une de ses visites qu’elle avait croisé Louise, qui était animée de cette même inquiétude qui semblait les souffler toutes les trois pour le même homme. Depuis, les deux femmes s’étaient rapprochées, la française invitant régulièrement Helene à boire le thé, s’ouvrant au fur et à mesure à quelques confidences, essayant de trouver un certain soutien auprès de l’autre.

C’était d’ailleurs chez la jeune femme que ses pas la conduisaient. Elle était en retard, ayant dû clôturer quelques dossiers plus tard que prévu. La porte s’ouvrit sur le visage encadré de cheveux flamboyants, les yeux rougis, mais un sourire éclatant aux lèvres. « Helene ! J’ai une merveilleuse nouvelle, viens ! » L’intéressée n’eut pas le temps de dire quoique ce soit, qu’elle se fit entraînée par la tornade.

Arrivée dans le salon, les yeux d’Helene se posèrent sur la silhouette qui s’y tenait. Son esprit eut besoin de quelques secondes pour assimiler l’information sur celui qui se tenait devant elle. La peur, l’angoisse, la douleur, toutes ces émotions accumulées durant les dernières semaines semblèrent soudainement s’évanouir, submergé par une vague de soulagement. Avant de savoir comment, elle venait de traverser la distance qui les séparait, passant ses bras autour de son cou, son corps tremblant sous l’émotion. « Où étais-tu ? J’ai tellement eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose… » Murmure-t-elle contre lui, sentant une chaleur rassurante venir remplacer le froid. Je croyais ne jamais te revoir. Pensa-t-elle en fermant les yeux embués, prenant une profonde inspiration, découvrant à quel point cet étreinte lui avait manqué.

Si cet instant sembla duré une éternité et une seconde à la fois, ce ne fut qu’un bref instant, avant qu’elle ne se reprenne et relâche son étreinte pour s’éloigner de lui. Elle replaça, un peu nerveusement, une de ses longues mèches de cheveux, se rendant compte de la présence de Louise, mais aussi de l’état amaigri et de fatigue dans lequel le libraire semblait se trouver. « Excuse-moi, je me suis laissée emporter. Elle le regarde, souriant de soulagement. Je suis contente de te voir. » Que tu sois encore vivant. Elle l’était oui, même si elle sentait d’autres émotions, plus contenues, qu’elle n’était pas en droit de lui faire subir.

Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Jeu 2 Mai - 15:14
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Lucien. Cela faisait tellement longtemps qu’on ne l’avait pas appelé par ce prénom. Il laissa la femme enlacer son cou, et se blottir contre son épaule. Déboussolé, il enroula finalement ses bras autour de la taille de sa vieille amie, conscient qu’il prendrait bientôt le deuxième savon de toute sa vie -le premier étant réservé à sa mère, qui n’avait pas encore eu l’occasion de le lui passer. “Tout va bien, Louise.” Lui glissa-t-il. Mais elle n’était pas née de la dernière pluie. Au lieu de contester, elle glissa ses lèvres sur sa joue. “Tu as l’air épuisé, viens t’asseoir je vais te servir quelque chose à manger.” Elle le dévisagea longuement, mais ne le laissa pas protester pour autant. Après quelques secondes à se demander ce qui avait bien pu lui faire perdre autant de poids, elle le tira par le bras et le força à aller s’asseoir dans le sofa.

“Je suis allé aider un vieil ami rencontré à Londres, qui vient de perdre sa femme de la grippe.” Dit-il avec une aisance déconcertante. Il l’avait répétée encore et encore pour essayer de croire à son propre mensonge. Il devait absolument paraître sûr de lui, sinon Louise le démasquerait. Elle afficha d’ailleurs l’air surpris, car il n’avait jamais mentionné personne de sa vie à Londres -bien qu’elle ait eu quelques bribes par l’arrivée de la charmante Helene… “Les temps sont difficiles aussi en zone occupée, le rationnement est important. Sa famille est venue en renfort ensuite pour me permettre de revenir à Paris.” Dit-il en mordant dans un morceau de pain que Louise lui avait ramené -boudant dans un premier la viande séchée et les quelques fruits que son amie avait le luxe de se payer.

Elle eut la décence de ne pas poser plus de questions, bien que son regard la trahisse. Elle était préoccupée, et elle peinait à le croire.

Lucien lui adressa un sourire sincère. “Tu m’as manqué”. La trentenaire essuya une larme qui menaçait de s'écouler sur sa joue, prit une longue inspiration, puis répondit à son tour : “Toi aussi, tu m’as manqué. Tu nous as manqué. Marcel était inconsolable…” Lucien pinça les lèvres. “Je suis désolé Louise. Je suis là maintenant.” D’ailleurs, son filleul ne tarda pas à pointer le bout de son nez, courant vers son parrain. “Comme tu as grandi !” Sourit Lucien en ébouriffant la tignasse aux reflets roux du petit garçon. Il mangea un fruit en s’enfonçant dans le canapé, bien trop heureux de se retrouver dans un environnement familier.

Pourtant, rien ne serait jamais pareil.

Après quelques instants de discussion avec son amie qui lui conta dans les grandes lignes ce qu’il s’était passé pendant son absence, quelqu’un toqua à la porte d’entrée. Elle s’absenta quelques instants pour aller ouvrir, mais ne revint pas seule.

La poitrine du français se serra, tandis qu’il se levait machinalement pour accueillir la nouvelle venue. Bien que Louise ait prononcé son prénom à plusieurs reprises dans son récit, il n’aurait pas imaginé voir Helene si rapidement après son retour. Il s’était tout bêtement dit qu’il aurait du temps pour préparer le moment où ils se retrouveraient. Qu’il trouverait les mots justes pour expliquer son départ…

Malgré le fait qu’il ait révisé ses gammes des centaines de fois sur le trajet du retour… la réalité était bien différente.

Lucien se trouvait au milieu du salon, le petit Marcel accroché à son pantalon devenu trop ample, contemplant le visage parcourut d’émotions d’Helene.

Helene… qui n’avait pas changé depuis leur dernier vrai échange. Un soupçon d’angoisse le traversa devant le lourd silence qui s’était installé. Ce n’était pas la première fois qu’il disparaissait, et avant cela, elle n’avait pas manqué de lui signaler que c’était lui qui n’avait pas donné signe de vie. Elle aurait toutes les raisons du monde de lui en vouloir.

D’un autre côté… Helene lui avait demandé du temps, de l’espace. Son acte y répondait complètement.

Il essaya de formuler quelque chose, n’importe quoi, mais il n’y parvint pas. Au lui de cela, la britannique allégea la distance entre eux pour venir l’étreindre de la même façon que Louise quelques minutes auparavant. Il sentit son corps trembler contre le sien.. où alors était-ce son propre corps qui ne voulait plus le porter ? Lucien resta immobile en recueillant les paroles de la femme à la longue chevelure brune. Peur ? Pour lui ? Il frissonna, perdu. Il avait imaginé tout sauf cela. “Nous étions folles d’inquiétude, Lucien.” Confirma la voix de Louise derrière eux. Nous… Est-ce qu’Helene faisait partie du groupe aussi ?

Il n’avait jamais eu l’intention de tout quitter pour ne jamais revenir. Pourtant, tout un tas de fois il s’était demandé ce qu’il se passerait si ses informateurs le trahissaient ? ll avait bien imaginé la peine de Marcel, Louise… sa mère évidemment. Mais Helene…

Finalement, il cessa de retenir le geste que son corps voulait exécuter depuis quelques secondes. Il cessa de lutter contre l’envie de poser ses mains sur ses hanches. Ses paumes glissèrent ensuite dans son dos, où ses bras enlacèrent sa silhouette frémissante avec fermeté. Dans une longue inspiration, le français glissa son visage dans la chevelure de son amie où il ferma les yeux. Apaisé par le parfum enivrant d’Helene, Lucien profita de ce court instant de répit, totalement hors du temps.

Son cœur battait la chamade, il sentait ses mains devenir moites.

Le petit garçon s’était écarté, et cherchait le regard de sa mère pour essayer de comprendre ce qu’il se passait. Mais Louise était sidérée par la scène à laquelle elle assistait. Arriverait-elle à sécher ses larmes si ce gros bêta ne cessait pas de faire monter les émotions en elle comme cela ? Elle s’essuya les yeux en attrapant la main de son fils, mais elle ne pouvait pas se détacher de la tendresse évidente qu’elle percevait entre son meilleur ami et.. et celle qui était devenue sa confidente pendant l’absence du libraire.

Helene s’écarta en s’excusant de s’être emportée. Il fit lui-même un pas en arrière, gêné de s’être autant attardé dans ses bras. “Il vous en faudra plus pour vous débarrasser de moi, Mesdames. Je suis désolée de vous avoir inquiétées toutes les deux.” Finit-il par déclarer en rendant un sourire timide à la britannique. Tu m’as manqué. Pensa-t-il sans risquer de le lui dire. Il avait pensé à elle chaque jour, mais n’oserait jamais se l’avouer. “Pour répondre à ta question, je suis venu en aide à un vieil ami dans le besoin.” Son discours était bien rodé.

“Je reviens, je vais préparer du thé et du café.” Souffla Louise en prenant Marcel dans les bras pour leur laisser un moment d’intimité. Lucien releva la tête vers la tête flamboyante de son amie, reconnaissant. Elle le connaissait, pour sûr, mais semblait s’être bien rapprochée d’Helene pendant son absence. Son cœur se serra à cette idée. “Merci d’avoir pris soin d’elle.” Dit-il de manière spontanée, dans un anglais un peu rouillé, mais également pour meubler le silence. Il lui tendit la main, et lui proposa de venir s’asseoir dans le canapé -bien assez large pour deux. Une fois qu’elle fut installée, Lucien s’assit à son tour sans la quitter du regard. Il n’osa pas lui demander comment elle se sentait, mais la dévisagea longuement pour essayer de décrypter un quelconque indice.

En vain. Helene ne laissait rien transparaître.

“Mange, Lucien !” Ordonna Louise en revenant vers les deux amis laissés dans le séjour. Il sourit, amusé. Il n’avait pas mangé en aussi grande quantité depuis… depuis trop longtemps. Son estomac n’était pas prêt à encaisser autant d’un coup. “Tout doux, mère poule, je n’ai juste plus faim.” Répondit-il en attrapant la tasse de café -de vrai café !- fumante qui fut la seconde odeur la plus agréable de la journée. Pouvait-il dire des dix semaines qui venaient de s’écouler, même ?

“Tu as l’air tellement affaibli… mais je connais une personne parfaite pour s’assurer que tout est en ordre…” Dit-elle lourde de sous entendus, alors qu’il haussa les yeux au ciel. “Laisse donc Helene tranquille, je peux encore m’occuper seul de ma vieille carcasse.” Grogna-t-il en se brûlant la langue contre le liquide de jais. Il grimaça, puis tourna un regard curieux vers sa voisine de sofa.

Il fallait qu’il arrête de la dévisager, c’était impoli. De son côté, Louise ne pouvait pas s’empêcher de passer de l’un à l’autre. Comment avait-elle pu louper la complicité qui s’était installée entre les deux passionnés de livres ?
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