TW : violences conjugales

Bien sûr, il ne pensait pas une seule seconde qu’elle le laisserait vraiment là en plan. Il a une certaine fierté et un égo. Il croit bêtement qu’elle l’aime assez pour revenir vers lui, se leurrant bien trop. Il n’est pourtant pas psychologiquement instable, de base, Ezra. Il a des accès de violence, mais ‘c’est tout’. C’est déjà trop, nous en conviendrons… Il a tellement crû à leur couple. Il y croit encore, d’ailleurs. Pour toujours et à jamais. Un amour sincère et durable, à toute épreuve. Ils étaient à deux doigts de se promettre l’éternité, après tout, alors pourquoi est-ce qu’il n’y croirait pas ? Son amour pour elle l’aveugle, bien trop, devant néfaste pour chacun des deux membres de l’ancien couple.

Il ne répond rien. Il la regarde s’éloigner et tourner les talons. « Briséïs… » souffle-t-il alors qu’elle est déjà hors de portée. Et ne pouvant plus les retenir, il laisse ses larmes le submerger, comme s’il saisissait enfin la réalité qui se pose. Il se recule jusqu’à son siège de métal et il s’y échoit. Il pleure, longuement et bien sûr, personne ne vient le voir, personne n’a la moindre compassion pour cet homme. Ils en ont tellement vu passer à travers cette cellule, des pires que lui comme des innocents.

Il ne sait pas réellement combien de temps passe jusqu’à ce qu’on vienne le chercher. On l’emmène dans une pièce où quelqu’un l’attend. Un psychiatre. Et il ne comprend pas, Ezra. Ou plutôt, si, il comprend mais il ne veut pas l’admettre. L’angoisse monte en lui. Qu’est-ce qu’a pu dire Briséïs ? Sont-ils au courant de tout ? Doit-il tout nier en bloc ? Il est intelligent, d’ordinaire, mais il est loin, le Ezra cuisinier en devenir… Le psychiatre l’interroge et il ne dit rien, le brun. Il ne laisse rien échapper de peur de dire quelque chose qu’il ne faudrait pas. Mais le mutisme n’aide pas. La fatigue non plus. Alors, il finit par confier deux trois trucs sans grande importance… Et c’est ainsi qu’il passera les mois suivants en centre spécialisé, afin de se faire aider…