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LE TEMPS D'UN RP

North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo]

Cheval de Troie
Messages : 1391
Date d'inscription : 08/02/2020
Région : PACA
Crédits : Bazzart

Univers fétiche : Réel - Disney - Fantasy - Surnaturel - Mythologie
Préférence de jeu : Femme
Totally Spies
https://www.letempsdunrp.com/t3582-ton-amie-c-est-moi-je-suis-ton-amie
Cheval de Troie
Sam 6 Aoû - 19:08

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


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Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Je suis ravie de voir que la bonne humeur de Sam est toujours au rendez-vous. Il a une tête affreuse et doit surement avoir le nez pété, pourtant, il continue de m'offrir son sourire si contagieux. Je suis vraiment fan de lui, je l'admire beaucoup pour continuer à trouver la force de sourire et d'être de bonne humeur dans un endroit comme celui-ci. Sam est véritablement une bonne personne, j'en suis persuadée, peu importe ce qu'il a pu faire pour arriver à North Rivers, je suis sûre qu'il n'est pas mauvais pour autant. C'est un jeune homme perspicace et bien plus malin qu'il n'y parait. Je ne sais pas pourquoi il n'a pas utilisé ces facultés à bon escient...

Je commence à le soigner délicatement, je tente de lui faire du bien et non pas de lui faire mal en appuyant sur ses plaies. La tendresse et la douceur sont mes marques de fabrique. Je m'évertue à toujours en mettre dans mes soins, ne serait ce que pour rappeler au détenu qu'il n'y a pas que la mort et la violence qui les entourent.

Sam opte pour un café, je me dirige vers ma machine à café personnelle pour lui en faire couler un. Au moment de le ramener à Sam, un petit sourire aux lèvres, je reste abasourdie par ce qu'il vient de m'apprendre. À tel point que j'en laisse tomber la tasse de café.

"Q...Quoi ?!"

Je suis tellement stupéfaite que je ne comprends aucun des mots qui viennent de sortir de la bouche de Sam. Il m'aurait parlé en charabia que ça aurait été la même chose.
Mollement et plus comme un robot en pilotage automatique, je m'accroupis pour ramasser les débris de verres. Je les jette à la poubelle puis avec des mouchoirs j'éponge le café sur le sol avant d'en préparer une autre tasse pour Sam tout en tremblant comme une feuille.

Je....Je n'arrive pas à croire que Nate ait pu frapper Sam, c'est n'importe quoi ! La voix du détenu me donne l'impression qu'elle vient de loin. Comme si je tombais dans un puits et que sa voix me parvenait de moins en moins… Encore comme un robot, je lui donne des biscuits et de l'eau, le regard dans le vague…
C'est impossible… Nate ne pourrait pas lui faire du mal comme ça, sans raison ! Et....Et même avec une raison, c'est Sam ! Merde....Je ne peux pas y croire !
Machinalement, je pose une main protectrice sur mon ventre avant de revenir à la réalité quand le jeune cabossé comme à me raconter les circonstances de cette altercation.

Je penche la tête sur le côté comme une idiote quand Sam commence à parler. Ils....Ils parlaient de moi ? Me ferait plaisir ? Une vérité ? À nouveau, je ne comprends rien à son charabia ! Je suis encore trop choquée par le visage de Sam en face de moi et par l'idée que c'est Nate qui ais pu le rendre dans cet état...

Je fronce les sourcils, consternée par ce que j'entends et par toutes les idées qui s'entrechoquent dans ma tête. Candice m'a clairement dit que Nate s'en fichait de moi et là, Sam voudrait me faire croire que parler de moi serait tellement gênant pour Nate qu'il serait prêt à cogner son ami ? Ça n'a pas de sens !

"Sam, Nate a dit à mon amie, que...que..." Je rougis comme une tomate en fronçant les sourcils. "...Que je n'étais qu'une proie facile qu'il aurait à l'usure." Je baisse la tête en posant mes mains sur mes bras pour me réconforter. "C'est monstrueux de dire une chose pareille..... Et maintenant, il s'en prend à toi ?!"

Je ne sais vraiment plus quoi penser, je suis totalement perdue… Peut-être que Sam a raison, Nate est trop dangereux, trop imprévisible… Il va finir par faire du mal à tous ceux qui l'entourent… moi y compris… Seulement, je ne vis plus pour moi seule maintenant, je vis aussi pour le petit être qui pousse en moi… je.... je ne peux pas prendre le risque que Nate se défoule sur moi… En serait-il capable ? Mon cœur est persuadé que non. Non. Non ! Jamais il ne me fera du mal, je suis prête à le parier sur ce que j'ai de plus cher ! Mais mon esprit... N'est pas de cet avis. Mon esprit est rationnel, il tente de me protéger moi et le bébé…

Je hoche la tête au conseil de Sam. Oui....Je dois rester prudente… Je...Je commence à me dire que tout le monde avait raison et que je ne suis vraiment qu'une pauvre idiote bien trop naïve ! Et j'ai bien envie de me mettre une bonne correction pour avoir été si conne. Tout le monde m'a prévenu d'éviter ce mec comme la peste ! Tout le monde m'a dit de me barrer de cet endroit le plus vite possible ! Mais NON ! Minnie voulait prouver sa valeur ! Minnie voulait se sentir utile et prouver qu'elle pouvait se débrouiller toute seule ! Quelle idiote ! Elle s'est complètement ridiculisée ! Nate la voit comme une proie qui ne représente pas le moindre défi, le directeur comme une idiote ingénue quant à Bobby et ma famille, comme cinglée trop naïve qui va y laisser des plumes. Je.....Je me mords la langue pour refouler mes larmes devant Sam, le pauvre n'a pas besoin de me voir pleurer.

Je fronce encore les sourcils avant de croiser les bras sous ma poitrine.

"Qu'il se rassure, je....je ne veux pas le voir non plus."

Ce que la tristesse, la douleur et la déception peuvent nous faire dire comme connerie. En attendant, à ce moment-là, je le pensais sincèrement. Je n'avais pas envie de le voir, déjà pour ce qu'il a dit à Candice et ce qu'il a fait à Sam, mais aussi parce que j'ai honte aussi. Honte de ce que j'éprouve pour lui envers et contre tous. Honte d'avoir le sentiment que je n'aimerais pas mon bébé parce que c'est celui de Bobby. Honte de ne pas me réjouir d'être enceinte au point de vouloir en faire un secret d'état. J'ai honte.... honte de tout ce que je cache à moi-même et autour de moi, je....je ne suis pas ce genre de personne. Pourtant, je peux pas aller voir Nate et lui dire ce que je ressens, je peux pas dire à Sam que je voudrais n'appartenir qu'à son codétenu, dangereux ou pas, je suis prête à prendre ce risque pour être avec lui. Pour l'aider à aller mieux, pour être une des raisons qui le fait sourire… Je ne peux pas dire à Bobby que je ne l'aime plus depuis le jour où mon regard c'est posé sur ce nouveau venu, clopinant et en sang.... Je ne peux pas dire à Candice qu'elle a tort, que je préfèrerai mille fois porter l'enfant de Nate quitte à venir le voir au parloir, que d'être un seul jour la femme de Bobby..... Seigneur Dieu, Pitié..... Aidez-moi....

Je soupire en me disant qu'il vaut mieux que je garde tout ça pour moi pour l'instant. Les penser.... c'est déjà trop… Quand je regarde Sam de nouveau, il me sourit de toutes ses dents et machinalement, j'en fais de même. C'est fou ce superpouvoir qu'il a !

Seulement, mon visage se décompose quand il me félicite pour ma grossesse… Vraiment, j'ai l'impression d'avoir vu un fantôme. Mon visage devient livide et j'en ai le souffle coupé. Le gardien emmène Sam et rapidement, je le rattrape dans le couloir et lui prends la main pour lui faire faire volte face.

"Attends ! Sam....." Je suis essoufflée, pas de l'effort que je viens de faire, mais de tout ce que je viens d'apprendre depuis qu'il est entré dans mon infirmerie… et maintenant ça.... Je le regarde avec des yeux affolés, je serre sa main dans la mienne comme si ma vie en dépendait. "Je....Je t'en supplie...Il...ne doit pas savoir..."

Je continue de serrer sa main jusqu'à ce qu'il me promette que cette info ne parviendra jamais à ses oreilles... Je ne pourrais plus jamais le regarder dans les yeux s'il apprend que je.... mon dieu..... je serais morte de honte… Pourquoi ? J'en sais rien ! Mais je le sais, je serais morte de honte ! Ça j'en suis sûre, j'aurai l'impression de l'avoir trahis, de l'avoir trompé et de lui avoir menti tout ce temps.... Vous voyez à quel point mon cas est ridicule et pathétique ?!

Sam s'en va après m'avoir fait la promesse de faire de son mieux, mais qu'il ne pourrait pas garantir que les gardes ne s'amusent pas à lui balancer la nouvelle rien que pour le faire chier... Je commence à trembler comme une feuille en regardant Sam partir...
Je retourne m'asseoir derrière mon bureau et joue machinalement avec mon stylo. Quelle journée de merde.


***


"Petit con."
"Oh, tu exagères, c'est pile le genre d'histoire que tu apprécies. Une jeune et jolie infirmière qui s'éprend d'un détenu dangereux... C'est le genre d'histoire dont tu raffoles !"
"Oui, quand cela reste des histoires."
"Et Sara, elle en pense quoi ?"

Charly Wright laisse tomber la lettre de Nate sur son bureau et le docteur Jim Kenneth la récupère pour la relire de nouveau.

"Tu parles, pour Sara, c'est le nouveau Desperate Houswives, chaque soir, elle me demande comment vont les tourtereaux de North Rivers...."

Jim éclate de rire.

"C'est comme ça qu'elle les appelle ?"
"Oui, mais c'est pas drôle, Jim."
"Si ça l'est, si je comprends bien, tout le monde a l'air de savoir qu'ils s'apprécient plus que bien, mais ils ne se le sont toujours pas dit ? C'est stupide, mais aussi tellement romantique !"
"T'arrêtes tes conneries..."

Charly allume un cigare et en tend un à son vieil ami.

"Oh, tu peux faire ton ours mal léché, je sais que tu n'en penses pas moins. Je te connais Charly, t'es toujours le bon vieux Charly qui allait chanter des chansons sous la fenêtre de sa belle !"
"Ouais, jusqu'à ce que son père me course à coup de fusil !"
"Ouais, le père de Sara ne t'a jamais aimé..."
"Ouais et maintenant, il est mort et enterré, alors, qui c'est qui a gagné ?!"
"Charly !"
"Oh ça va, si on peut plus plaisanter !"

Jim secoue la tête avant d'allumer son cigare.

"Bon, et pour Bonnie and Clyde, tu comptes faire quoi ? Tu vas accepter sa demande ?"

Soupire.

"Ça ne dépend pas que de moi, je dois demander au gouverneur si c'est possible et s'il accepte, son cabinet me donnera la liste des pénitenciers dans lesquels il pourrait être envoyé. Il pourrait se retrouver dans celui de la ville d'à côté, comme il pourrait être envoyé en Alaska..."

Charly crache tristement sa fumée avant de soupirer et de passer une main sur son visage, dépité.

"Ohh c'est mignon, il va te manquer ?!"
"La ferme. Je m'en branle que ce petit con se retrouve à droite ou à gauche, je sais que lui, il s'en sortira."
"Mais pas elle ?!"
"...."
"Quoi t'as peur qu'elle se laisse mourir de tristesse ?!"
"Ou qu'elle quitte tout pour le suivre où qu'il aille..."

Jim écarquille les yeux.

"A ce point-là ?!"
"A ce point-là."
"Wouah. T'es dans une belle merde avec ces deux là."
"Ouais...."
"Donc si je récapitule, t'as envie de te débarrasser de lui parce que tu sais que ça serait la meilleure chose à faire, mais tu as peur de faire du mal à la fille parce que tu t'es beaucoup trop attaché à elle. C'est ça ?"
"Minerva."

Dit Charly calmement en fumant, Jim le regarde intrigué.

"Pardon ?"
"Elle s'appelle Minerva, mais tout le monde l'appelle Minnie..... Mais ouais, t'as bien résumé la situation."
"Charly...."
"Pas la peine de me faire ton sermon..... je vais écrire au gouverneur pour transférer Nate Parsons."


***


Trois jours viennent de s'écouler depuis la visite de Sam à l'infirmerie. Chaque soir, Bobby me demande si j'ai annoncé la nouvelle au directeur pour qu'on puisse décider de quand est-ce que je vais arrêter de travailler.

"Le....Le directeur n'était pas là aujourd'hui mais je lui en parlerai demain."

Et chaque soir, c'est une nouvelle excuse différente. Ça fait trois jours que je ne souris plus, je mange à peine, je soupire tellement que je dois être responsable d'une tornade quelque part dans le monde...

Aujourd'hui c'est mon jour de repos et Candice a tenu à m'offrir une journée bien être dans un institut de la ville. C'est pas le top du top, mais dans un sens tant mieux, car nous n'aurions jamais eu les moyens de nous payer le top du top.

"Allo ?"
"Minnie ? Où es-tu ? Tout va bien ?! Je suis rentré et tu n'étais pas à la maison, tu bosses pas aujourd'hui pourtant ?!"

Je ne suis pas habituée à ce que Bobby se montre si inquiet à mon égard.

"Heu....je....Non non, je suis avec Candice, on passe du temps entre fille."

Pas la peine de préciser que Bobby porte le même amour à Candice qu'elle pour lui...

"Fais gaffe de pas me ramener les chlamydias de ta trainée de copine. Fais attention à toi, à ce soir."

Je raccroche avant de regarder Candice en rougissant.

"Bobby te passe le bonjour."

Candice ne gobe pas du tout mon mensonge.

"Ça m'étonnerait que cette raclure de chiotte ait dit ça."

Je souris en roulant des yeux puis nous voilà arrivées dans l'institut de beauté.


***


Cette semaine était décidément la semaine des grandes décisions. Minnie avait pris la décision d'éviter Nate, Nate de se faire transférer, monsieur le directeur de transférer Nate et Candice avait pris la grande décision de tout faire pour que son amie aime le mini Bobby qui grandissait en elle. Ou la mini Bobby, va savoir...
Quoi qu'il en soit, cette semaine, Bobby aussi avait pris une grande décision. La décision de se rendre au travail de sa femme pour faire son job d'homme. C'est-à-dire, aller voir son patron et lui dire que d'ici trois à quatre mois, Minnie ne travaillerait plus ici, car son état ne pourra plus lui permettre ! Oui, puisqu'elle prend des pincettes pour le faire, lui, il ira franco et ne passera pas par quatre chemins. Puis ça lui permettra de jeter un œil à cette prison que Minnie aime tant....

Alors qu'il gare sa voiture sur le parking des invités, Bobby se surprend à se demander s'il va voir ce fameux Nate Parsons dont elle parle assez souvent..... trop souvent… Pas à lui directement, mais elle entend régulièrement son nom quand Minnie est au téléphone avec l'M.S.T qui lui sert de copine. Au début, il s'était dit que c'était inutile de le voir, pour lui ire quoi ? Qu'il arrête de z'yeuter Minnie ? Bien sûr que tous les branleurs de la prison doivent loucher sur elle.... Mais Bobby est convaincu que Minnie est trop pieuse pour se laisser tenter.

"Faut que j'arrête de penser à ça."

Il secoue la tête pour chasser des idées déplacées de sa tête. En revanche, il en est sûr, il ne partira pas d'ici avant d'avoir vu ce Nate. Il faut qu'il sache à quoi il ressemble, qu'est-ce que Minnie lui trouve ? Peut-être que....Si Bobby voit qu'il n'a rien de séduisant, il se sentira rassuré. Oui, peut-être que c'est un gars avec une jambe en moins ? Ou avec des difformités sur le visage ? Oui ! Et peut-être que Minnie lui parle par charité et compassion ? Oui, ça serait bien son genre...

Bobby arrive devant l'accueil de la prison et se présente :

"Bonjour, je m'appelle Robert Miller, je voudrais voir le directeur Wright."

Le garde le dévisage comme s'il était une mouche sur son par brise et lui dit avec un geste de la main.

"Le directeur est occupé, petit, repasse demain."

Mais Bobby ne se laisse pas démonter.

"C'est urgent, c'est à propos de votre infirmière Minerva Bolen."

Le garde arque un sourcil, il fait partie des gars qui aime et respecte Minnie. Quand elle arrive le matin, elle lui dit toujours bonjour et elle lui apporte un café et des donuts, alors forcément, Minnie est devenue sa nouvelle meilleure amie.

"Ok, ok. Entrez."

Il ouvre la barrière et Bobby entre.

"Merci."
"Ouais, c'est pour Minnie que je fais ça. Vous avez intérêt à ce que ça soit urgent. Le directeur doit être dans son bureau."
"Encore merci, et oui, je vous garantis que c'est urgent."

Le gardien le regarde avec méfiance, mais le laisse tout de même entrer. Grâce à son talkiewalkie, le gardien prévient celui qui garde la porte de la prison que Bobby arrive et qu'il faut le conduire au bureau du directeur.

"C'est vous le gars qui veut voir le dirlo ?"

Bobby qui a l'habitude de faire le fanfaron dans le bar du coin, se sent tout de suie écrasé par l'ambiance de la prison. Il a honte de réaliser qu'il n'aurait pas fait long feu ici.... Et dire que Minnie vit dans cet endroit horrible chaque jour.... Il est bien content que ça ne soit plus pour longtemps.

"Heu....oui...oui, c'est moi."
"Pourquoi vous voulez le voir ?"

Bobby aurait bien aimé lui dire que ça ne le regardait pas, mais il se contenta de répondre sans faire de vague.

"C'est à propos de Minnie. C'est urgent et...privé."

Le garde arque un sourcil, il voyait bien qu'il suffisait de le bousculer un peu pour lui faire cracher le morceau, mais il n'en valait pas la peine. À North Rivers tout finit par se savoir alors, il finirait par connaitre la fameuse raison de sa venue. Même s'il se doute que ça doit surement avoir un rapport avec l'état de mam'zelle Minnie.

"Ok, je vois, je vais vous conduire à lui dans ce cas."

Bobby suit donc le garde jusqu'au bureau du directeur Charles Wright. Le maton tape à la porte.

"Désolé de vous déranger, m'sieur, mais y'a un gars qui veut vous voir. Il dit que c'est urgent et que c'est à propos de Minnie."

Charly arque un sourcil, il n'avait pas besoin de le voir pour se douter qu'il s'agissait du petit ami de Minnie. La vraie question qu'il se posait, c'est "Pourquoi a-t-il mis tant de temps avant de venir ?!"

"Laisse le entrer."

Le garde hoche la tête et se tourne vers Bobby.

"Vous pouvez entrer."
"Merci."

Bobby entre et soupire de soulagement à l'idée de ne plus être si prêt de ce maton et de sa matraque… Comment diable Minnie peut se sentir en sécurité ici !

"Bonjour, je suis le directeur de North Rivers, Charles Wright."

Le directeur lui intime le geste de s'asseoir en face de lui. D'ordinaire, Charly aurait tendu la main à l'homme qui vient d'entrer et l'aurait incité à l'appeler Charly, mais il n'avait aucune envie que cet individu l'appelle Charly. C'est peut-être con, mais il ne lui fait absolument pas confiance. Son air de demeuré en dit long sur sa personnalité.

"Enchanté monsieur Wright, je suis Robert Miller, mais vous pouvez m'appeler Bobby !"
"Je ne préfère pas. Quelle est la raison de votre venue, monsieur Miller ?"

Ok... Bobby se tend et joint ses mains ensemble pour les faire arrêter de suer.

"Et bien voilà…Je suis là parce que Minnie ne trouve pas le courage de vous dire qu'elle est enceinte."

Charly fronce tout de suite les sourcils. Les idées fusent dans sa tête du genre : "Cette face de gland a le culot de venir m'annoncer qu'il a engrossé mon petit rayon de soleil ?!" Charly se redresse sur son bureau et le toise du regard sans ciller.

"Ce n'était peut-être pas à vous de prendre cette décision."

Mais Bobby ne se démonta pas et pour ça, il s'en félicitera plus tard.

"Ça l'est quand ma future femme risque tous les jours de perdre notre enfant parce que personne ici ne sait dans quel état elle est !"
"Je suis le directeur, ici, personne n'est dans un état que j'ignore."

Cette fois, Bobby sent la colère monter.

"Donc vous saviez qu'elle est enceinte et vous la laissez quand même bosser ici !"

Dit-il en tapant du poing sur sa cuisse.

"Encore une fois, ce n'est pas à vous de prendre cette décision. Si vous étiez venu dans le but de m'apprendre la grosse de mademoiselle Bolen, vous vous êtes déplacé pour rien monsieur Miller."

Lui dit-il sur un ton qu'il espérait, mettrait un terme à la conversation.

"Arrêtez de vous foutre de ma gueule et de me prendre de haut ! Minnie n'osera jamais quitter cet endroit et ces putains de taulards pour qui elle s'est prise d'affection ! Mais elle n'en reste pas moins une femme fragile… Putain, mais ça vous fait rien de pas avoir réussi à la protéger une fois ?! Vous voulez en plus qu'elle perde son bébé ?!"

Cette fois, c'est contre le bureau du directeur que Bobby abattit ses mains pleines de fureur. Le directeur fronça encore plus les sourcils et sans prévenir, il se lève rapidement de sa chaise et assène un coup de tête si violent contre le front de Bobby que celui-ci titube jusqu'à sa chaise.

"La prochaine fois que vous insinuerez que la sécurité de Minnie n'est pas ma priorité, je vous arracherai toutes les dents pour que vous n'ayez plus jamais l'occasion de raconter de la merde. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?"

Son regard était noir et assassin. Maintenant, c'était lui qui avait les mains à plat sur son bureau et qui dominait la confrontation face à un Bobby légèrement décontenancé. Bobby hoche la tête comme un enfant en touchant son front pour constater qu'une bosse commence déjà à pointer le bout de son nez....

"Bien, vous allez maintenant foutre le camp de ma prison. Si Minnie décide de partir pour le bien-être de son bébé, je ne la retiendrais pas, mais tant qu'elle n'aura pas pris elle-même cette décision, considérez que votre avis m'est aussi important que la merde que j'ai lâché ce matin. Et n'ayez plus le culot de l'appeler votre femme devant moi quand vous n'êtes pas capable d'être ne serait-ce qu'un bon petit ami. Dégagez de ma vue."

Bobby ne se fit pas prier, son courage l'avait abandonné pour le coup. Il sort du bureau, la queue entre les jambes. Il soupire en refermant la porte. Sa testostérone le pousse à vouloir éclater la gueule de quelqu'un ! Quelqu'un de plus faible, bien sûr, mais vraiment de lui éclater la gueule juste pour se laver de cet affront et de cette humiliation ! Putain, qu'est-ce qu'il avait envie de lui péter la tronche ! Mais après ce coup de tête, papi a montré qu'il valait mieux pas le sous-estimer.... Putain, fais chier ! Ça devait pas se passer comme ça !

"C'est bon, t'as fini ?"

Le garde qui l'avait emmené, l'avait attendu pour le raccompagner. Bobby le regarde en fronçant les sourcils, l'air de vouloir lui sauter à la gorge. Si bien, que le garde se senti obligé de reculer d'un pas et de poser la main sur sa matraque.

"Ouais. C'est bon. J'ai juste envie de passer voir quelqu'un avant."

Le maton sourit, y'allait avoir de la baston dans l'air !

"Ah ouais ? Laisse-moi deviner, Nate Parsons ?"

Devant le regard assassin de Bobby, le garde sourit de plus bel.

"Ok, en route."


***


Une fois arrivés devant la cellule, les codétenus étaient en train de discuter ensemble quand le maton passa sa matraque contre les barreaux de leur cellule.

"Parsons, je crois que tu as de la concurrence."

À chaque pas que Bobby avait fait pour se rapprocher de la cellule, son sentiment de trahison ne fit que grandir. Au début, il espérait que Nate ne soit qu'une œuvre de pitié pour Minnie, mais plus, il s'approchait et plus, il savait que ce n'était pas le cas… Une boule d'angoisse et de jalousie commença à naitre en lui. Si ça se trouve, elle me trompe depuis le début ? Si ça se trouve elle l'aime ? Et lui aussi ? Et si...et si... l'enfant n'était....
Quand le gardien fit retentir sa matraque, Bobby sorti de ses pensées noires.

"Je suis Bobby, le mec de Minnie."

Le garde s'accoude sur le côté, bien décidé à assister à cette scène mythique. Les détenus des cellules alentours tentent de sortir leur tête pour voir ce qu'il se trame.

"Écoute, j'ai pas envie de créer des embrouilles, mais j'aime pas vraiment la proximité que tu as avec ma future femme ! Donc t'as plutôt intérêt à plus t'approcher d'elle !"

"Ouuuuuuuuuuuuh !"

Scandèrent tous en chœur les autres détenus ET le gardien. Dans le cas de Sam, il trouvait la situation moyennement drôle, si Nate était un gars calme et posé, ça l'aurait fait rire, mais sentant qu'à tout moment, son ami pouvait flancher, il préféra rester sur le qui-vive.

De base Bobby était là pour parler comme un homme mature et avancer des arguments matures du style "Minnie est enceinte, t'as pas honte de convoiter une femme enceinte, t'as pas d'honneur, pas de couilles ?" Mais à la place, l'égo, la jalousie et surtout l'égo le poussa à entretenir des propos bien plus puérils. Sans doute ce mélange de peur et de courage qui ont servi de cocktail explosif pour lui, ou bien toute cette testostérone autour de lui qui le regonfle à bloc, mais en tout cas, il a dit :

"Qu'est-ce que tu crois que tu vas lui apporter de plus ? Parce que tu penses peut-être que tu la soulèves mieux que moi ?! Mais ce que t'as pas compris, c'est qu'elle va bien finir par partir d'ici, alors que toi, tu vas y passer tout le reste de ta misérable chienne de vie. Pendant que moi j'aurais toute la vie pour la prendre dans tous les sens, voir ses petites joues devenir rouges pour moi. Parce que ne te fait aucune illusion, elle m'obéit au doigt et à l'œil. Suffit juste d'être convaincant, alors crois bien que jamais plus, tu la reverras !"

Je crois qu'à ce moment-là, il eut un silence de mort dans tout le quartier de Nate. Bobby était tout près de la cellule, trop près.... Erreur de débutant. Le gardien aurait pu le prévenir, mais un peu d'action ne faisait pas de mal. Tout le monde retenait son souffle et attendait avec impatience la réaction de Nate. Peu importe que les autres détenus l'aiment ou non, à ce moment-là, ils étaient tous du côté de Nate, du côté de leur compatriote. Pour eux, c'était un combat de coq et tous étaient certains que Nate allait le remporter haut la main, il ne restait plus qu'à le prouver.
Quant à Bobby, il commençait à ressentir les effets euphorique de sa petite crise de nerf. Il se sentait comme un caïd qui venait de menacer un autre caïd sur son propre territoire. Il redressa même sa posture, convaincu d'être devenu Tony Montana.
Nemo
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Nemo
Sam 13 Aoû - 18:34
évasion
fiche de nate parsons
Cela faisait trois jours que Sam avait morflé sous mes coups. Trois jours qu’il ne m’adressait quasiment plus la parole et qu’il me lançait des regards pleins de pitié. Trois jours que j’évitais Minnie comme la peste. Trois jours pendant lesquels je n’ai eu aucune nouvelle du directeur concernant mon transfert.
Allongé sur mon matelas dur, j’observe les taches au plafond, plongé dans mes pensées. C’est alors qu’un garde me sort de ma rêverie avec toute la délicatesse qu’il pouvait offrir.

De la concurrence ? Qu’est-ce que c’est encore que ces conneries ?
Je comprends tout quand un homme petit et gras se présente. Je m’efforce de ne pas rire à la vue de ce bibendum. Sérieusement, qu’est-ce que Minnie lui trouve ? Il représente le cliché parfait de l’Américain alcoolique, misogyne et violent envers sa femme.
Je ne dis rien, restant assis sur le matelas, face à lui. Je remarque que la plupart des personnes aux alentours assistent à la scène, devant penser que je ne vais en faire qu’une bouchée.
S’il a quitté son bar ou son canapé pour se retrouver devant ma cellule, c’est qu’il a quelque chose à me dire. Alors j’écoute, patiemment, en m’efforçant de ne pas succomber aux éclats de rire qui me montent à la gorge.

Cependant, mes sourcils se froncent et mon envie de rire disparaît quand il commence à parler de la manière dont il souhaite utiliser Minnie. Je ne m’étais pas trompé, c’est vraiment un mec pourri de l’intérieur.
Il me répugne. Il me débecte.

Quand sa tirade semble terminée, je me lève calmement, ne le quittant pas des yeux. Est-il con au point de se tenir quasiment coller aux barreaux retenant le mec dangereux qu’il est en train « d’affronter » ? Les poings serrés, je m’approche du vomi servant de mari à Minnie.
En un mouvement, je sors mon bras de la cellule et m’empare se son col de t-shirt, l’approchant et le cognant brutalement sur les barreaux. Je n’ai pas envie de parler à cet imbécile. En vaut-il vraiment la peine ? Que mérite-t-il ? Une humiliation ? Il faut qu’il comprenne qu’il est loin d’être l’homme fort et intelligent qu’il pense être. L’intégrité de ses paroles et actions depuis qu’il est arrivé ici prouvent le contraire. Ce n’est qu’un agglomérat de chair et de gras imbibé d’alcool.

Alors qu’il est toujours agglutiné contre les barreaux de ma prison, commençant à se débattre tel un insecte, je transforme tout mon dégoût en un molard que je lui crache à la figure. À l’aide de ma main libre, j’étale ma salive sur son visage rouge de honte, jusqu’à en mettre entre ses lèvres.
Derrière des barreaux, emprisonné, je lui prouve qu’il n’est qu’un moins-que-rien, que je le bouffe dès que j’en ai l’occasion.
Que je l’écrase.

« Elle restera avec ta face de cafard quand tu la traiteras convenablement. J’aurais rien à faire à part attendre qu’elle tombe dans mes bras. »

Je le lâche enfin et m’essuie la bouche, sans plus un regard pour lui.
J’entends certains camarades de cellule rirent aux éclats et applaudirent tandis que d’autres font connaître leur déception. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent. Ce que j’ai compris de cette scène c’est que Wiz n’a pas été le seul homme violent envers Minnie. Et ça me fout la gerbe.

*

Le lendemain matin, l’heure de la promenade me fait un bien fou. La nuit a été complexe, tout ce que j’avais envie de faire était d’écraser le boudin et sauver Minnie de ses bras.
Une fois à l’air frais, je me pose sur le banc que j’occupe depuis le début de mon incarcération à North Rivers : celui juste devant la fenêtre de l’infirmerie. Comme à mon habitude, je lève les yeux vers celle-ci et sers la mâchoire. Comment peut-elle vivre cette vie ? Pourquoi a-t-elle choisi cet imbécile ?

« Tu la lâcheras pas hein ? »

Sam vient s’asseoir à mes côtés. C’est la première fois qu’il me parle depuis son retour de l’infirmerie.

« - Jamais.
- Au moins tu t’en rends compte maintenant.
- Comment elle peut aimer un gars comme lui ?
- Il semblerait qu’elle ait un faible pour les mecs violents. »


Je soupire, lâchant finalement la fenêtre du regard pour le poser sur mon ami.

« - Sam, je suis désolé pour ce que je t’ai fait.
- Je sais, tu me le dis au moins toutes les deux heures.
- Tu me fais penser à mon frère. Si je lui avais fait ça… »


Jamais je ne me serais pardonné. Jamais.
Parfois mes pulsions m’effraient. Je ne sais pas jusqu’où je pourrais aller. Serais-je capable de tuer un être humain de sang-froid ? Sans aucun doute, diraient la plupart des personnes qui me côtoient. Et je commence à me le dire aussi. C’est effrayant.

« - Je suis fier de toi, tu t’es plutôt bien retenu hier. Pourtant il aurait mérité bien plus.
- Il ne méritait même pas que j’étale mon doux nectar sur sa face de rat crevé. »


Sam rit de bon cœur et je le regarde en souriant. Et dire que je ne pouvais pas me le voir quand je suis arrivé. Je suis heureux que mon avis ait changé.

Quelques minutes plus tard, mes iris accrochent le groupe de Wiz, parlant bas et épiant tout autour d’eux. Je lève les yeux au ciel face à leur indiscrétion.

« - Ne me suis pas, ‘faudrait pas qu’ils pensent que tu sais aussi.
- Quoi ? Qu’est-ce que je sais aussi ?
- Rien, justement. »


Je me lève du banc et approche le clan des connards, le pas nonchalant. Ils se taisent à ma vue et certains me lancent des regards haineux.

« - Qu’est-ce que tu branles là, le traître ?
- Traître ? Est-ce que quelqu’un est au courant de votre évasion à part moi ? Je voulais simplement savoir où vous en étiez. Après tout, vous m’avez viré uniquement parce que je ne vous suis pas. Mais vous savez quoi ? Je suis vraiment impressionné par votre plan. Je sais même pas si j’aurais eu les couilles d’en faire autant. Alors, il faut que je vous dise adieu maintenant ? »


Leur cerveau ramolli se manipule à merveille. Il suffit de leur donner de l’importance et de la fierté pour leur sortir les vers du nez. Quelle bande de raclures. Je verrais bien l’autre connard d’hier faire partie de leur groupe.

« - On t’avait dit de venir avec nous dans notre plan incroyable !
- Je sais bien, je m’en voudrais toute ma vie.
- Tu peux toujours nous rejoindre !
- Plutôt crever, j’veux pas de sa face de premier d’la classe avec nous. Il est con il fera tout niquer.
- Nan, il a raison, je vous laisse l’occasion de faire un carton. Vous serez les uniques têtes pensantes de ce projet. Vous partez ce soir ?
- Non, demain. »


Wiz envoie un coup de coude tellement puissant dans le flanc de Taz, qu’il se plie en deux. Il me regarde, furieux. Je lève les bras en l’air, en reculant.

« Ok ok, t’énerves pas, je me casse. Bon courage pour demain, du coup. »

*

« Encore ? Bordel, je croyais qu’c’était Minnie ton crush ! »

Je claque ma langue de mécontentement. L’entièreté de la prison est donc au courant de tout ?

« Il a besoin de compagnie, j’en ai pour cinq minutes même pas. »

Après avoir râlé pour la forme, le garde m’accompagne devant la porte des cellules de protection. Il demande à Drake s’il accepte ma visite et me fait entrer une fois que le détenu ait accepté.
Le tatoué me regarde, l’œil perçant.

« Salut Drake. Ça se passe demain. Je te laisse faire comme on a dit. »

Il fait un mouvement de tête, me confirmant qu’il a bien compris et qu’il mènera le plan à bien. Je commence à me retourner pour partir quand je l’entends se lever de son lit. Il pose sa main à plat contre mon épaule, hochant à nouveau la tête, cette fois en guise de remerciement.

« Tu m’remercieras plus tard, quand tout ça aura fonctionné. Je compte sur toi, et je me charge du reste. »

Le garde me récupère à la sortie de la cellule de protection et me raccompagne dans le couloir menant à mes quatre murs. C’est le moment d’agir.

« - Effectivement, c’était rapide. Alors dis-moi, c’est quoi cette histoire avec la tatoué muet ?
- Rien qui te concerne.
- Et cette histoire avec l’infirmière ?
- Quelle histoire ? »


J’ai du mal à croire que ma cible m’aide à ce point dans mon plan. Il doit être omniscient, je ne vois que ça. Alors qu’il parle, je fais en sorte que mes mains menottées atteignent l’élastique de mon pantalon orange. J’en sors quelque chose que je garde précieusement dans ma paume, attendant le moment opportun.

« Allons, tout le monde ici sait que vous vous tournez autour. C’est même devenu l’attraction de la prison. Tu la revois quand, qu’on mette en place des caméras ? J’te jure que ça fera une série d’enfer. Les tourtereaux de North Rivers. Ça sonne bien non ? »

Je souris en cachette durant son monologue. Finalement je reprends mon air en colère et sans crier gare, plaque le garde contre le mur le plus proche à l’aide de mon épaule.

« - Lâche-moi !
- Parle pas de c’qui t’regarde pas. Tu fais le malin parce que je suis menotté, mais j’aimerais bien te voir à l’œuvre si j’l’étais pas. »


Alors que je le menace collé à lui, je glisse le bout de papier, jusque là caché dans ma main, dans l’une de ses poches. Il aura une belle surprise quand il les videra.
Je me recule, attendant la correction qui ne se fait pas prier. Le garde hurle, sortant sa matraque et me l’abattant à plusieurs reprises dans les côtes et les jambes.
Ce connard avait véritablement besoin de se défouler. J’entends d’autres cris quand finalement les coups s’arrêtent. L'un d'eux me relève.

« - STOP ! Qu’est-ce que c’est que ce grabuge ?! Smith, qu’est-ce que tu fous, tu veux te faire virer ?! Parsons, encore toi ?!!
- Je m’suis fait agresser ! Mettez-le au trou, qu’il voit plus la lumière du jour jusqu’à ce qu’il crève !
- On aurait peut-être pu si tu l’avais pas couvert d’hématomes. T’as choisi le seul endroit dans le couloir où y’a pas de caméra. On a aucune preuve. »


Je ne peux m’empêcher de rire en crachant du sang sur le garde en question. Ils sont si cons, si prévisibles. J’ai mal aux côtes, il a sans doute dû m’en briser une. Un autre garde me tient par les bras, ne camouflant en aucun cas sa haine envers ma personne.

« Tu serais mieux à l’asile Parsons, tu le sais ça ? »

Il me raccompagne à ma cellule sous le regard offusqué et désemparé de Sam. Je grimace de douleur quand il me jette derrière les barreaux.

« - C’que t’as gagné c’est une visite à l’infirmerie tout-à-l’heure. Tu t’es fait tabasser pour ça ? T’es à ce point timbré ?
- Laisse tomber l’infirmerie. » Je tousse et grogne en tenant mon thorax. « Lui dit rien, j’veux pas la voir et elle veut sans doute pas non plus. J’guérirais comme j’lai toujours fait avant ici. »


Le garde détale rapidement, sans doute pour raconter aux commères que le couple de la prison n’est plus. Je m’étale sur mon lit, la tête au fin fond de l’oreiller, respirant en sifflant par moment. Je sens le regard de Sam qui fait une tête de dix mètres de long.

« - Ça vaut l’coup que je te demande c’que t’as encore fait ?
- N-Nan.
- Tu devrais vraiment aller à l’infirmerie, tu vas crever.
- J’veux pas qu’on me laisse… m’approcher… d’elle. Ça ira mieux après du… repos. »


*

Après avoir passé plus de trois heures au lit plongé dans un sommeil profond, je me fais réveiller par un coussin jeté en pleine figure.

« Putain j’ai cru qu’t’étais crevé. »

Je soupire en me redressant, grimaçant sous la douleur. Je me lève et évalue mon état. Je respire mieux mais j’ai toujours affreusement mal. Je soulève mon t-shirt et vois l’étendu des dégâts. Il semblerait que les gardes aient mis plus de temps que prévu dans leur rescousse.

« - Bordel mais t’as foutu quoi sérieux ?!
- Dans la version officielle j’ai plaqué un garde et il a pas aimé.
- Ok, jusque là j’te reconnais. Et dans ta version ?
- Tu le sauras bien assez tôt. Je préfère pas te mettre dans la confidence pour le moment. Si jamais ça dégénère, t’es au courant de rien et y’a que moi qui prend.
- Oh comme c’est gentleman de ta part.
- Au moins tu sais pourquoi toutes les nanas en pincent pour moi.
- T’es détestable. Au fait, pendant ma promenade j’ai entendu dire un truc chelou par rapport à Drake. »


Les nouvelles vont si vites ? Je questionne Sam du regard, feignant de ne pas connaître la fameuse nouvelle.

« - Apparemment il souhaiterait sortir de son isolement. J’comprends pas, il va s’faire défoncer par Wiz et les autres. T’es au courant d’un truc ?
- Nope.
- T’es allé lui rendre visite une fois, non ?
- Pour lui donner un bouquin, il me faisait pitié. J’l’aimais bien ce gars-là, comparé aux autres débiles.
- Et t’es au courant de rien ?
- Sam. Non. »


Je soupire quand un garde entonne l’heure du repas. Sauvé par le gong.
Nous descendons jusqu’à la cantine et je m’assois au fond, à un endroit bien particulier. Wiz et les autres sont à porté de vue. Sam s’installe avec un groupe de détenus de son âge, me laissant seul. À cette table, je peux voir la totalité de la salle. Personne n’échappe à ma surveillance. C’est parfait.
Je me tiens prêt, à tout instant. Il me faudra moins de dix minutes. J’espère que ça lui suffira.

Je commence à manger, puis cinq minutes plus tard, j’entends Wiz se lever brutalement de sa chaise. C’est le moment.
Deux gardes entrent dans la pièce en compagnie de Drake qui pose son regard sur moi en une fraction de seconde seulement. Tous les regards des prisonniers sont posés sur Drake et Wiz. Les gardes présents ne lâchent pas non plus la scène des yeux, se délestant totalement de leur surveillance.

Je me lève et entre par la porte juste dans mon dos. J’entre dans le placard à balai, apercevant la fameuse grille de ventilation donnant sur la cour sous une étagère. J’observe rapidement les attaches de la planche et ce qu’il y a dans le placard. Je m’empare d’une serpillère à manche et extirpe trois filaments du balai que je noue rapidement entre eux.
À l’extérieur, dans la cantine, des cris retentissent. Drake et Wiz doivent être en train de se battre tandis que les gardes peinent à les séparer, donnant aux autres détenus un spectacle dont personne ne pourrait se détacher.
Tout en maintenant la planche avec mon épaule, je dévisse autant que je peux les attaches de devant. Je fixe l’une des extrémités de ma bobine de fil improvisée sur le devant de la planche, passe le fil au-dessus d’une poutre, et noue la deuxième extrémité à une seconde étagère.
Je lâche l’étagère, évaluant mon bazard pour voir s’il tient la route ou pas. Lâchant un petit sourire, je contemple mon œuvre. Désormais, il suffit de dénouer le fil pour que la planche se trouvant juste au-dessus de la grille de ventilation cède. Cela mettrait sans doute en péril quelqu’un qui souhaiterait s’évader par-là, n’est-ce pas ?

Observant ce qu’il se passe par le trou de la serrure, je remarque que tout le monde est agglutiné autour des deux combattants.
Je m’apprête à tourner la poignée et sortir quand quelqu’un toque à la porte. Mon sang se glace et des frissons se forment sur la totalité de mon dos.
Merde ! Fait comme un rat !

« Nate ? »

Bordel…
J’ouvre la porte et en sort le plus rapidement possible. Sam se trouve devant moi, totalement déconfit. Je le prends par le col de la nuque et le fait asseoir à la table que j’occupais il y avait encore quelques minutes.

« - Bordel Sam, tu m’as fait foutu les jetons ! Qu’est-ce qui te prend ?!
- Et toi alors ?! Qu’est-ce que tu foutais dans c’placard à balai ? Y’a une porte secrète qui mène à l’infirmerie ?
- Mais ferme-la un peu avec ça. Je t’ai dit que j’pouvais pas t’en parler pour l’instant. T’es le seul qui m’a vu aller là-dedans ?
- Je crois. Quand Drake est arrivé, j’ai regardé dans ta direction pour voir ta réaction et je t’ai vu entrer là-dedans. Tous les autres étaient hypnotisés par le spectacle. T’as quelque chose à voir dans tout ça ?
- Tu l’sauras bien assez tôt. »


*

Le lendemain matin, je me réveille avec l’étrange conviction que la journée allait être un succès phénoménal. Je me réveille également avec une douleur effroyable au thorax qui me coupe le souffle au moindre mouvement brusque. Pas question que j’aille à l’infirmerie, surtout pas aujourd’hui alors que mon plan s’apprête à s’exécuter. Dos à Sam qui dort encore, je soulève mon t-shirt et une grimace se dessine sur mon visage. Tu m’étonnes que j’ai un mal de chien… Un hématome violet de la largeur d’une petite assiette s’étend de mon pectoral droit à mon dos. Je trempe une serviette d’eau froide et enveloppe le haut de mon flanc droit. Ce n’est pas aussi douloureux que ma blessure par balle à la cuisse qui n’avait pas été guérie avant des jours, alors je supporte. De toute façon j’ai besoin d’être là tout à l’heure.

La matinée se passe comme à l’accoutumée. J’apprends que Drake a résilié son vœu de sortir d’isolement et qu’il est retourné dans sa cellule. Il faudra que je retourne le voir quand tout sera fini, il a toute ma reconnaissance.
Concernant ma blessure, ma respiration est de plus en plus courte, mais je feins ne rien avoir au moins jusqu’à cet après-midi.

À l’heure du repas, je vois Wiz et les autres tout excités. Encore quelques minutes avant la Grande Sortie, qu’ils doivent se dire. Taz me jette un coup d’œil et hoche la tête en signe d’adieu. Je fais de même, empêchant mon envie de rire. S’ils croient s’en sortir comme ça…
J’espère que tout ça va marcher, mais il y a tellement de possibilités… Est-ce que le garde a vu le mot anonyme que je lui ai laissé ? Si non, il y a toujours le coup de l’étagère. Mais alors ils sauront que je suis le responsable, et je ne suis pas certain à 100% que ça fonctionnera. Mais il y a toujours J et son coup de fil pour stopper l’hélico. A-t-il réussi son coup, de son côté ? Si aucun de mes plans ne fonctionnent, il faudra uniquement se reposer sur les talents de détection des gardes et l’indiscrétion de Wiz et des autres.
Tandis que j’avale mon repas en grimaçant de douleur à chaque déglutition, je croise les doigts pour que tout se passe bien.

Au moment où j’engloutis difficilement mon dessert, j’aperçois Wiz et les autres se lever. Sérieusement ? Comme ça, à la vue de tout le monde ?
Ils s’installent à la table la plus proche du placard à balai. Mike et Wiz s’en vont tranquillement dans la petite pièce pour défaire la grille. Taz et Jin, eux, observent aux alentours, s’apprêtant à crier l’alerte si jamais un garde arrive. En parlant des gardes, ils sont deux et discutent ensemble sans se soucier de leurs prisonniers. Pour le moment rien ne se passe. Je ne sais pas comment ils se sont arrangés, mais j’entends le cliquetis de la grille de ventilation qui cède après une dizaine de minutes. Le plus dur a été fait, et c’est incroyable. Wiz ressort et se rend à la table de ses deux autres compères. Il leur chuchote quelque chose et tout trois se rendent à nouveau dans la petite salle.
Le plan A n’a pas fonctionné. Passons au plan B.

Je me lève difficilement en soufflant comme un bœuf. J’interpelle le roi des connards tout en me tenant le poumon droit. J’ai l’impression qu’il pourrait tomber si j’enlève ma main.

« - Qu’est-ce tu me veux, tête d’andouille ? Pourquoi tu te tiens comme ça, t’es handicapé ?
- Quelque chose comme ça, oui. Je voulais voir où vous en étiez, tu sais je suis curieux de nature. Les autres sont sortis ?
- Ils sont en train oui. C’était plus facile que je ne le pensais.
- Félicitations, je peux venir assister ?
- À quoi ça va te servir ? Tu sors plus maintenant, toi et moi c’est terminé.
- Je prends des notes de ton plan, pour le mien.
- Ahah ! Et toi qui te pensais plus intelligent que personne, te voilà à prendre des leçons du grand Wiz ! Aller vient. Je suis de bonne humeur, tout se déroule pour le mieux. »


Je feins un sourire et le suis dans le placard. Jin est en train de se faufiler à l’extérieur tandis que Mike et Taz sont déjà dans la cour, presque libres. Je me colle à l’étagère, camouflant le nœud coulant retenant la planche. Quand c’est au tour de Wiz de passer le trou, je lui souhaite tout mon courage et attends qu’il soit bien enfoncé pour défaire le nœud.
Alors que toute la planche et son contenu se déverse sur le dos de Wiz, je sors du cagibi discrètement. J’entends Wiz hurler de douleur et pousser des injures à tout va. C’est à ce moment que j’aperçois le garde à qui je dois ma douleur atroce débouler en courant, un bout de papier à la main.

« Qu’est-ce que vous foutez, y’a une tentative d’évasion !! Le placard à balai, là, vite ! »

Les trois gardes accourent dans ma direction et ouvrent la porte, tombant nez à nez, enfin… nez à cul avec Wiz, coincé dans le trou de ventilation, tout un tas d’objet répendus autour de lui. Les gardes se retiennent de rire et j’en vois même un qui capture l’instant avec son téléphone. Le statut de Wiz est foutu dans cette prison, c’est terminé.

Wiz est alors emmené de force dans les couloirs et les trois autres fugitifs sont rattrapés, non sans violence de la part des gardes et de Mike. Ce dernier me lance un regard assassin quand il passe devant moi.
Trente minutes sont passées, et pas un signe d’hélicoptère en vue. Mes trois plans ont fonctionné, et c’est beau.

« - C’était ça ce que tu préparais ?!
- Tu comprends pourquoi j’pouvais rien te dire ?
- Incroyable. Ils sont vraiment cons. »


Je ris légèrement en voyant la tête de Sam, mais mon rire se transforme en une quinte de toux difficilement contrôlable. La douleur à chaque toux me fait vaciller un peu plus et je manque de m’effondrer au sol. Sam me rattrape et m’emmène à la sortie, voir un garde.

« Bon ça suffit tes conneries. Tu vas voir Minnie maintenant. »

Je sens que je vais m’évanouir à tout moment. Je ne sais pas ce que j’ai, mais ce n’est clairement pas une côte fracturée. Ou en tout cas, pas que ça. Un goût de sang me monte à la gorge et ma vue se met à divaguer.

« Putain »

Sam me pose sur une table sur laquelle je m’effondre presque. Ma respiration est beaucoup trop faible mais je me contente de me calmer et de m’efforcer à respirer convenablement, en tout cas jusqu’à ce que je sois entre des mains connaisseuses.

Je ne sais pas combien de temps est passé mais un garde vient à ma rencontre, se plaint, et passe son bras autour de mon dos, en appuyant bien comme il faut sur mon hématome.

*

C’est totalement déconnecté de la réalité que je me retrouve assis sur une chaise. On enlève mes menottes et je pose ma tête entre mes paumes toujours en me concentrant sur ma respiration pour ne pas flancher. Où suis-je ?

Je sens des mains douces se poser sur moi, j’ouvre les yeux et la voit. Je la regarde de mes yeux vides pendant quelques secondes.
C’est elle.
Je suis entre de bonnes mains.
Je peux me laisser aller maintenant.
Je m’évanouis pour de bon, laissant mon corps douloureux à Minnie.


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Dim 14 Aoû - 23:49

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 3 Fc2bb01434de65210e4d899632f80a077fc95803
Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

North Rivers, Saison 1 : Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer... [ft. Nemo] - Page 3 056238a4a376647bdb98135aa10f6d3ae62f56e2


Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Loin de North Rivers, je commençais à me détendre un peu. Candice a insisté pour qu'on aille se faire chouchouter au spa et je dois avouer qu'elle avait raison. Ça fait tellement de bien ! On s'est offert un masque à l'argile, un bain de boue et un massage.
Pendant que nous pataugions dans la boue, une serveuse nous apporte des boissons.

"Alors, quoi de neuf en enfer ?!"

Je roule des yeux en fronçant les sourcils. C'est vrai que c'est sans doute ce qui ressemble le plus à l'enfer, mais ce n'est pas un sujet de rigolade. Il y a des gens qui souffrent tous les jours entre les murs de cette prison. Une souffrance qui n'égale pas forcément le crime commis. Certains n'en sortent pas vivants ! Et ça aussi, ils ne l'avaient pas mérités.

"C'est toujours la même chose, je continue de voir défiler des hommes qui se plantent avec Dieu sait quoi !" Je bois une gorgée. "Sérieusement, Candice, comment  peut-on faire une arme avec n'importe quoi ?! Je trouve que toute cette ingéniosité est purement gaspillée ! S'ils mettaient un dixième de la réflexion qu'ils mettent dans le but de tous se tuer, dans une noble cause, ils auraient plus de résultat !"

Candice me regarde comme si elle était en train de regarder un caneton essayer de sortir d'un mug.

"Quoi ?!"
"Rien, t'es juste trop mignonne quand tu commences à partir dans le monde de Oui-Oui."
"Oh ça va, arrête de te moquer de moi..."
"Non mais je te jure, c'est trop mignon, quand je t'écoute, j'ai envie de croire à tout ce que tu racontes tellement toi, tu as l'air d'y croire !"
"Croire que quoi, que tous les hommes de cette prison ne sont pas des foutus ?! Ouais, excuse-moi d'avoir encore un peu foi en l'Humanité !"

Candice hausse les épaules avant de boire également dans son verre.

"Mouais, enfin l'Humanité commence avec Nate, visiblement."

Je rougis comme une tomate, ne m'attendant pas à ce qu'elle me sorte ça.

"Q...q....Quoi ?! N'importe quoi !"
"A d'autres ! Ce que tu espères vraiment, c'est que ton Nate puisse ne pas être totalement foutu. Avoue-le."

Je fronce les sourcils en réfléchissant à ses paroles. Je....Non. Je la regarde intensément.

"Je n'espère rien du tout. Je sais que Nate n'est pas un foutu. Il a fait des mauvais choix dans la vie, p....peut-être même qu'elle ne lui a pas fait de cadeaux… Mais si y'a bien un truc dont je suis certaine, c'est qu'il s'en sortira toujours. Toujours."

Candice sourit d'une oreille à l'autre.

"Wouah, c'est fou ce que tu l'aimes ce connard !"
"C'est pas un connard !"
"Ouais, fin, il a quand même envoyé le seul ami qu'il a dans ce trou à rat, à l'infirmerie… Tu devrais sérieusement t'éloigner de lui, Minnie, pour votre bien à tous les deux..."

Je caresse mon ventre dans la boue, qui est à peine, à peine tout rebondi, mais ça se voit à peine. Je soupire, car Minnie a raison, je ne dois pas prendre de risque. Mais…D'un autre côté...

"Sam m'a dit qu'ils parlaient de moi avant que Nate ne s'en prenne à lui."

Ok. J'ai balancé ça d'une traite parce que c'était trop pour moi. Je ne voulais pas lui en parler au début mais...... Candice est la seule personne avec qui je peux en parler et je ne pouvais plus garder ça au fond de moi !

"JUREEEEEEEEEEE !"
"Oui...."
"Oh mon Dieu ! C'est trop cool !"
"Sam s'est fait massacrer et tu trouves ça cool ?!"
"Ouais, non, pas ça, mais ça veut dire que ton petit Sam a dû pousser à bout ton Nate."

Un petit sourire ravi se dessine sur mon visage sans que je puisse rien y faire.

"T...Tu crois ? Il a peut-être fait une blague de mauvais gout ?"
"Ah ouais, tu penses ?"

En y réfléchissant, Sam ne m'aurait pas manqué de respect avec une blague salace…

"Non, je pense pas, il lui a surement fait réaliser quelque chose qui n'était pas au gout de Nate..."
"Et à ton avis, qu'est-ce que ça peut être ?!"

Me dit Candice en jouant des sourcils, mais je préfère tourner la tête, le petit sourire toujours sur mon visage. Mon coeur est gonflé d'espoir, mais mon esprit tente de me protéger en me disant que je ne devrais pas me réjouir trop vite sinon je risque de tomber de très haut.

"Je n'en sais rien et pour l'instant, je ne veux pas le savoir. Candice, je pensais que tu voulais que je me concentre sur le bébé…"
"Ah oui, carrément ! Si toi aussi t'es ok, alors go ! On commence la grande mission : On raye Nate de notre esprit !"

Je regarde mon amie en hochant la tête en silence, mais ce que je pense vraiment, c'est que cela sera plus facile à dire qu'à faire..... Pourquoi ? Parce que.....Parce que.....Bhein parce que je n'ai aucune envie de chasser Nate de mon esprit. Au contraire, aujourd'hui plus que jamais, je voudrais pourvoir le voir. Poser mes mains sur lui, je désirerais entendre son ton arrogant et me plonger dans son regard ténébreux..... Soupire..... Je suis un cas désespéré…

***

Bobby avait l'impression d'avoir bouffé du lion. Même si Nate se lève, qu'est-ce qu'il croit qu'il peut faire. Il est enfermé dans une cage comme un animal, alors que lui est libre. Libre de sortir, d'aller où bon lui semble, libre de manger de ce qu'il veut et de se taper sa meuf encore et encore. Ce qu'il ne manquera pas de faire dès ce soir tiens ! Ça leur apprendra !
Oui, c'est un Bobby confiant et le torse bombé qui se dresse en face de Nate. Il n'est pas très grand pour un homme, il est de taille moyenne dira-t-on, or, Nate est de toute évidence, bien plus grand que lui. La confiance de Bobby a failli vaciller, mais il s'est vite souvenu que ce chien est enfermé et qu'il ne pourra donc pas lui faire le moindre mal, même ça, c'est une liberté qu'il n'a plus.

Bobby le regarde avec un sourire suffisant aux lèvres. Il pense avoir gagné à bien des niveaux. Pour lui, Minnie n'est pas une fille exceptionnelle, elle est mignonne, ouais. Elle a un bon petit cul, ça, c'est cool, mais sinon, elle n'est du genre à aller se battre pour elle, Bobby en est convaincu. Quand il la rencontrait, c'était une fille paumée qui venait d'arriver de son patelin. Elle ne connaissait personne et était si conne que le petit numéro de mec sympa de Bobby a fonctionné. La seule chose que Minnie sait faire de bien, c'est le craindre, c'est grâce à cette crainte qu'il abuse d'elle et la tient sous son joug. Rien que d'y penser, il en sourit déjà. Il se fera un plaisir de la briser pour que jamais, elle n'est dans l'idée de le quitter.

S'étant trop laissé égarer dans ses pensées, Bobby n'a pas vu Nate se rapprocher lentement. C'est un coup de barreau en plein dans la tronche qui lui remet les idées en place et le pauvre bougre commence à tenter de se débattre.

"Lâche-moi ! Et vous, faites quelque chose putain !"
"Tu voulais voir Nate Parsons, non ? Bhein, tu l'as en face de toi maintenant."

Dis le garde avant de partir dans un rire gras, il ne bougea pas d'un cil, attendant de voir ce que Nate allait réserver à ce porcelet. Bobby continue de se débattre jusqu'à ce qu'il reçoive un énorme molard sur le visage. Il s'est figé net comme s'il venait d'être achevé. Un instant, ébété, il contemple le regard froid et dur de Nate tandis que celui-ci était en train d'étaler sa salive sur son visage.

Alors que Bobby entend les paroles de Nate comme si,elles lui provenaient de très, très loin, il se retrouve soudainement projeté en arrière. Il.....Il ne sait pas vraiment ce qu'il doit faire ou penser. Les autres prisonniers commencent leur vacarme de soutien pour leur compatriote. Le garde lui prend le bras et commence à le diriger vers la sortie. Sur son passage, Bobby se fait insulter de tous les noms et il reçoit une pluie de crachat, tous inspirés par le Grand Nate, "le gars qui se tape l'infirmière".
Une fois que le garde a reconduit Bobby devant les portes de la prison, des matons commencent à les ouvrir.

"Aller casse-toi, pauvre con, profite de ta nana tant que tu le peux encore !"

Lui balança-t-il tout en le jetant dehors. Il se mit à rire tandis que les portes se refermaient devant Bobby. Quand le pauvre homme monta dans sa voiture, il put se laisser aller à pleurer. C'est vrai qu'il n'avait jamais été aussi humilié de toute sa vie. Jamais. Au contraire, c'était lui et ses potes les brutes de l'école. C'est eux qui enfermaient des gosses dans leur casier ou qui abusaient des filles bourrées en soirée. Jamais il n'aurait cru recevoir un tel coup de bâton de la part de la vie. Et tout ça à cause d'elle....

Après la tristesse et l'humiliation, viennent la colère profonde et l'esprit de vengeance. Bobby enclencha le moteur de sa bagnole et se précipita en trombe vers son domicile dans l'espoir d'y trouver celle qui va devoir payer pour ce qu'il vient de subir.

En rentrant dans sa petite maison décrépie, Robert Miller s'attendait à trouver sa petite femme dans la cuisine en train de lui préparer son plat préféré. Il se serait fait un plaisir de la prendre par les cheveux et de la pourrir, mais à son grand regret, quand il poussa la porte de chez lui à ce moment-là, Minnie n'y était pas. Ce qui eut le don de lui faire froncer les sourcils. Robert partit directement dans la salle de bain pour se nettoyer plusieurs fois de l'humiliation de Nate. Plus il se lavait le visage et plus la haine commençait à grandir dans son esprit.

Une fois sa douche terminée et les restes de son humanité disparus dans la canalisation, Bobby prit une serviette pour se sécher et s'habilla rapidement. Il décida de mettre alors en place le plan B, se bourrer la gueule et s'en prendre elle quand il sera bien pété. C'est même une meilleure idée que le plan A parce que quand il est bourré, il ne culpabilise pas. C'est donc avec un sourire carnassier qu'il dévale les escaliers de la maison pour sortir en trombe. Il prend les clefs de la voiture et s'en va vers le centre-ville, dans son bar habituel, pour y retrouver les mêmes piliers qu'il a laissés la veille.

***

Je finis par rentrer, assise sur la place passagère de la voiture de Candice.

"Et Birdy, comment va-t-elle ?"
"Oh ça va, elle est chez ma mère pour quelques jours."
"Tu....Tu l'as laissé seule, chez ta mère ?!..."

Candice me regarde et hausse les épaules.

"Ça va, relaxe ! J'ai pris toutes les bouteilles d'alcool en partant, donc elle risque pas de picoler."
"Si y'avait que ça ! Candice, ta mère est incapable de s'occuper d'une enfant !"
"Rooooh ça va, Minnie, ma mère s'est très bien occupée de moi, tu sais !"

Je fronce les sourcils, je n'en suis pas convaincue. Je pense que Birdy doit être devant un écran toute la journée et Dieu seul sait si elle mange à tous les repas, si elle n'est pas en danger et si on s'occupe bien d'elle. Mais de toute évidence, Candice a l'air d'oublier que ses parents ne sont que des festivaliers drogués et alcooliques qui n'avaient jamais eu pour but d'être parents un jour. C'est d'ailleurs bien pour ça qu'ils se sont contentés de Candice, et pour ça, on peut remercier Dieu.

"Si par bien s'occuper d'elle, tu veux dire retrouver ta fille à Burning Man, alors ouais, elle va bien s'en occuper."
"Eh, tu peux arrêter de juger tout et tout le monde quand je crois savoir que ta vie est pas vraiment un modèle de vertu..."

Je rougis comme une tomate en me renfrognant sur mon siège. C'est vrai, elle a raison, je n'ai jamais été du genre à pointer du doigt... C'est juste que je m'inquiète pour Birdy. Mais...Je ne devrais pas juger les compétences de mère de Candice, jusqu'à présent Birdy est une gamine équilibrée et épanouie, même si j'en suis la première surprise, alors... c'est que ça marche.

"C'est vrai....je suis désolée. Je n'aurais pas dû vous juger, ta mère et toi."
"Non, tu peux la juger ! Elle est vraiment merdique comme mère, et c'est moi qui te le dis, tu te rends compte ! Mais aie confiance en moi si je te dis que pour le coup, je sais qu'elle va s'en sortir !"
"Hum..."
"Et puis, je suis allée à mon premier Burning Man quand j'avais trois ans et je suis parfaitement équilibrée aujourd'hui ! J'avais même eu droit à mon premier nom indien : Nuage sucré, c'est joli hein !"
"Ouais, ton premier ?!"
"Bheiiiiiin du temps où mon visage trainé sur le net.... on me connaissait plus sous le nom de Chienne du Tipi, mais bon !"

Je n'ose même pas la regarder tant je suis gênée. Je sais que Candice a eu une vie..... mouvementé, mais je ne pensais pas qu'elle s'était adonné au métier le plus vieux du monde !

"Oh ça va, Minnie, respire ! C'était y'a longtemps et puis j'ai fait ça pour me payer une voiture et ça a super bien marché ! Et vite en plus, donc je n'ai pas fait ça longtemps !"
"Mais.....Je croyais que c'était Chuck qui t'avait offert cette voiture ?!"

Candice me regarde avec un sourire entendu et joue des sourcils d'un air victorieux.

"Quand je te disais que ça avait super bien marché !"

Ma voisine finit par se garer devant chez moi. On finit de discuter de banalité avant que je ne finisse par la saluer et par la regarder s'éloigner au volant de sa voiture. Candice profite d'être seule avec Chuck pour essayer de rallumer la flamme entre eux. Aussi, Chuck a prévu une séance en moto cross, suivit d'un diner en amoureux avant de finir avec un bain de minuit. Personnellement, je ne suis pas très branchée moto. Mais.... En y réfléchissant... m'accrocher à Nate... Avoir peur de la vitesse, mais me sentir en sécurité contre lui.... Je commence à rougir en mettant la clef dans la serrure. Je me sens bien, très bien même, mais j'ignorais que ce serait de courte durée.

"Bobby ? Je suis rentrée !"

Dis-je à la maison, ne savant pas encore où il se trouve. Je pose mon sac à main et les clefs dans l'entrée puis je marche en direction du salon. Il n'y a personne, à l'étage, ça a l'air tout aussi désert. Je fronce les sourcils, ça faisait un moment qu'il n'était pas sorti au bar et revenu complètement bourré. Depuis qu'il a appris pour ma grossesse, il essaye d'être une meilleure personne, je l'encourage dans cette voie en faisant ce qu'il attend de moi, le ménage et la bouffe. Depuis une dizaine de jours, ça a plutôt l'air de bien marcher ! Mais ce soir, j'ai un mauvais présentiment.... Aussi, je commence à m'activer, je range les quelques bricoles qui trainent puis je passe un coup d'aspirateur pour que la maison semble impeccable depuis l'entrée. Ensuite, je m'attelle à la préparation du repas, aujourd'hui ça sera poulet rôtit et haricot vert. Bon aller, je vais lui faire une purée de pomme de terre parce que je sais qu'il n'est pas friand des légumes verts.

Vingt-et-une heures trente et toujours pas de Bobby.... Est-ce qu'il est parti pour s'empéguer toute la nuit ? Je fronce les sourcils en regardant l'heure, il sait pourtant que je n'aime pas l'attendre, il aurait pu me prévenir qu'il ne rentrerait pas tout de suite…

Je soupire avant de finir la préparation de mon plat quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. J'entends Bobby poser ses clefs dans le vide-poche de l'entrée puis il titube jusqu'au salon où je ne tarde pas à le rejoindre. Avec mon tablier de cuisine et ma cuillère en bois, je me pose devant lui, l'air en colère.

"Tu aurais pu me prévenir que tu allais rentrer tard ! J'ai eu peur d'avoir cuisiné pour rien !"

Lui dis-je innocemment pour faire la leçon, mais il me jette un regard si noir que j'en fais un pas en arrière. Puis s'en prévenir, une gifle monumentale s'abat sur ma joue. Elle est si puissante que j'en tombe au sol de surprise. Je le regarde, incrédule.

"Et toi t'aurais pu me dire que tu te faisais baiser par ton chien en cage ?!"

Mon sang ne fait qu'un tour et je tente de reculer pour m'éloigner de lui, sachant très bien où tout ça va nous conduire… Mais il ne me laisse pas partir, il m'attrape par les cheveux et m'oblige à me relever en tirant dessus. Je crie ma douleur en pleurant, mais ça n'a pas l'air de l'atteindre.

"Q....Quoi ?! Lâche-moi....Bobby, tu me fais mal.... Je n'ai rien fait....Je te le jure !"

Et vlan, une autre gifle s'abat sur mon visage.

"Pas la peine de me mentir, sale pute ! Tous tes petits copains avaient l'air parfaitement au courant de ce que vous faites en douce ! Bande de salop !"

Bobby me traine jusqu'à la cuisine, car il a une soudaine envie de bière. Mon petit corps se débat sur le sol alors que mon cuir chevelu me fait atrocement mal. J'entends le frigo se refermer et Bobby qui décapsule sa bière d'un coup sec contre le comptoir.

"T'es qu'une putain de trainée !"

Me dit-il en me secouant la tête d'une même et en me mettant un coup avec son pied au niveau des cotes pour me faire remuer. Il veut simplement me voir souffrir et me débattre comme un animal.

"Bobby....je t'en prie....Je n'ai rien fait !"
"Menteuse ! Je sais que tu mens ! T'as dû bien le sucer à ce connard, hein ! Et quoi encore ? T'as couché avec lui ?! C'est de lui que t'es enceinte ?!"

Il me jette de toutes ses forces contre le frigo, faisant tomber tout ce qu'il y avait au-dessus sur moi. Je me protège du mieux que je peux en pleurant puis je vois son ombre s'abattre sur moi. Quand je lève les yeux vers lui, il me remet une gifle avant de vider sa bière sur mes cheveux et de balancer la bouteille contre un mur.

"T'es qu'une merde, Minnie, t'ira en enfer comme la pute que tu es ! Quand je t'ai trouvé, t'étais personne ! T'aurais pu te faire violer six fois rien que la première heure de ton arrivée ici, mais c'est moi qui t'ai trouvé et t'ai protégé… Et c'est comme ça que tu me remercies ?!"

De nouveau, il me balance un coup dans les cotes, mais bien plus fort que tout à l'heure. Je suffoque sur le coup en me pliant en deux de douleur. Quand mes yeux arrivent à voir à travers mes larmes, je vois qu'il jette au sol tout ce que j'avais posé sur la table. Tout se brise dans un bruit de fracas puis il tourne sa grosse bedaine vers moi et m'indique d'un mouvement de tête de m'approcher de la table.

"Viens ici, bouge ton cul, sac à merde !"

Je tremble et n'ose pas bouger, j'essuie mes larmes, mais là encore, j'ai à peine le temps de reprendre mon souffle que je sens de nouveau sa grosse poigne m'attraper les cheveux et me tirer à lui.

"Tu sers vraiment à rien putain ! Qu'est-ce qu'il fait de toi, hein ? Il te baise puis il s'en va ? C'est tout ce à quoi tu dois lui servir !"
"Bobby, arrête ! Je te jure que tu te trompes !"
"Ta gueule ! C'est toi qui me trompes, salope ! T'es qu'une pute !"

Et vlan encore une gifle, puis une autre… Je sens mon visage en feu... Il me balance comme un sac, contre la table, un de rebord me tapant le pubis, je couine de douleur. De sa grosse main, il appuie sur ma nuque pour que je me cambre en avant puis de son autre main, il soulève ma robe à fleur.

"Dire que tu t'habilles comme ma grand-mère, t'as vraiment rien pour plaire à part ton petit cul de pute !"

Je me débats du mieux que je peux, mais c'était une très mauvaise idée, en témoigne l'énorme coup de poing qu'il m'a donné dans le dos pour me faire calmer.

"C'est moi ton mec, je fais ce que je veux de toi !"

J'entends qu'il retire la boucle de sa ceinture puis, qu'il baisse son pantalon. Je commence une prière dans ma tête avant de fermer les yeux et d'essayer de penser à autre chose. De ma bouche ne sortent que des sanglots et des cris de douleurs tandis que mon corps est besogné vulgairement contre ma table à manger. Je le sens forcer l'entrée sans pitié, je me sens humiliée comme jamais, je ne l'ai été.... Je prie sans relâche jusqu'à ce qu'il finisse par me lâcher… Il me laisse tomber douloureusement sur le sol avant de me tirer une dernière fois les cheveux pour que je regarde son visage. Puis il me crache dessus et s'en va prendre une bière.

"Ton mec a eu tort de me sous-estimer."

Je suis complètement amorphe, je n'arrive plus à réfléchir convenablement. J'ai tellement mal partout…Je pleure à chaudes larmes pendant que monsieur se pose sur le canapé.

"T'as intérêt à me nettoyer tout ce bordel. Et à faire à bouffer, j'ai faim. Et bouge ton cul si tu veux pas que je revienne t'en coller une."

La menace suffit à me faire trembler de la tête aux pieds. Je me tiens une cote tout en ramassant tout ce qu'il y a sur le sol..... moi y compris..... Heureusement, je sens que je n'ai rien de cassé. Mais je vais avoir des bleus énormes sur tout le corps et peut-être même sur le visage. Ça je ne pourrais le savoir que demain. En attendant, j'obéis docilement à Bobby. Oh que oui, je fais tout ce qu'il me demande, j'ai nettoyé la cuisine puis j'ai commencé à lui faire à manger. Je lui ai rapporté une autre bière et j'ai même dû..... m'occuper de lui a....avec ma bouche..... Quand j'ai enfin eu le droit d'aller me doucher et me coucher, je me suis précipitée au premier et je me suis enfermée dans les toilettes pour vomir et pleurer toutes mes tripes. C'est bien la première fois de ma vie que j'ai eu envie de mourir, là tout de suite, j'aurais tout accepté, crise cardiaque, punition divine, la foudre, peu importe… tout pourvu que ça s'arrête !
Une fois que j'ai fini de vider mon estomac, je me lève difficilement. J'ai besoin de l'aide des murs pour me relever et me tenir... Je rase les murs jusuqu'à la salle de bain où je me déshabille maladroitement avant d'entrer sous la douche. L'eau chaude me fait du bien et de nouveau, je me laisse aller à une crise de larmes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ni ce qu'il l'a mis dans cet état. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Ça lui est déjà arrivé de me bousculer ou de me mettre une gifle.... mais ça.... Ça ce n'est pas Bobby, c'est un monstre assoiffé de haine et de vengeance. Assise dans un coin de la douche, je laisse l'eau couler sur moi en pleurant. Ensuite, je me lave le corps, tout le corps…Encore et encore et encore.... je pleure toutes les larmes de mon corps en espérant qu'elles aussi m'aident à laver mon corps.

Quand je finis de me doucher, j'enfile un pyjama et pars me coucher dans le lit. Rien que de m'y asseoir, ça me donne envie de vomir… mais si je ne dors pas près de lui, qui sait ce qu'il serait capable de me faire, dans cet état ? Non...Je ne veux pas le contrarier… Et s'il me mettait un coup dans le ventre ? Pour l'instant ça ne lui a pas traversé l'esprit, mais on ne sait jamais.
Au début, j'avais peur de m'endormir, peur qu'il me réveille dans la nuit en me frappant ou autre chose… alors j'ai fixé la porte avec des yeux comme des billes..... S'il devait arriver, je voulais le voir arriver… Ne pas être prise au dépourvu cette fois..... Mais je finis par m'endormir avant...
Mon sommeil fut court, douloureux et agité, mais je me suis quand même endormie sans l'entendre arriver et quand je me suis réveillée le lendemain matin, il n'était pas à mes côtés. Tant mieux. Sale ordure !

Je sors du lit et commence à m'activer rapidement. D'habitude, j'ai le temps de faire tout ce que je dois faire, mais comme je vais surement être bien plus lente aujourd'hui, j'essaye de m'activer/ Je veux partir avant que Bobby ne se réveille !
Pas le temps pour la douche, je m'habille rapidement, mais surtout simplement, pour la première fois, je vais porter une robe sans soutient gorge en dessous parce que l'attache risque de me faire mal aux cotes et au dos.
Quand j'ai jeté un œil à mon corps sur le miroir, j'ai pu voir une énorme tache violette dans le dos, sur les bras et les jambes. Au niveau des cotes rien, je dois avoir des bleus internes. Le visage, ma joue et ma bouche sont enflés et sur le coin de la lèvre, je suis ouverte et bleue..... Je soupire..... Super, comment je vais pouvoir expliquer ça maintenant…

Je tente de cacher ça sous du maquillage et disons que le résultat est tout juste correct. Pour aujourd'hui ça passe, mais ci d'ici demain, il commence à devenir bleu violet, le maquillage ne passera plus. J'enfile mes chaussures rapidement, puis je m'en vais sans rien manger ou rien boire, je m'achèterais ce qu'il faut sur la route. Je descends les escaliers comme une souris. Une marche après une marche, en retenant mon souffle à chaque fois.

Je regarde autour pour voir s'il est là et je vois son énorme masse affalée sur le canapé… Il a dû s'endormir ici en regardant le sport. Connard ! Discrètement, je récupère mon sac et mes clefs de voiture avant de sortir de la maison. Je titube jusqu'à ma voiture le plus rapidement possible, en ignorant les douleurs de mon corps. Une fois dans la voiture, je démarre et c'est une fois que la maison n'est plus visible dans mon rétro, que je m'autorise de nouveau à pleurer. Je suis tellement choquée psychologiquement et physiquement de ce que j'ai vécu hier... Une main sur ma bouche pour me retenir de vomir, j'essaye de ne pas penser à ça alors que je me rapproche de North Rivers.



A suivre


Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Dim 14 Aoû - 23:50

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


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Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

***

Je m'arrête dans une boulangerie pour prendre des donuts et autres viennoiseries pour le boulot. Je ramène toujours le petit dej au gardien de la prison et si je ne veux pas éveiller les soupçons, il faut que je continue de me comporter normalement.
Inspire. Expire. Je remonte en voiture et une fois devant la grande barrière de North Rivers, le garde me regarde.

"Oh, bonjour mam'zelle Minnie ! Vous allez bien aujourd'hui ?"
"Oui, John, à merveille, merci !"

Dis-je en lui tendant des donuts et du café bien chaud.

"Que Dieu vous bénisse, mam'zelle !"

Ouais.... Je pense que Dieu à mieux à faire que de s'occuper de moi. Je stoppe la voiture nette et fait un signe de croix pour me faire pardonner. Comment puis-je penser ça.... Si je perds la foi, alors, je perds absolument tout ce que j'ai. Non, je.... je sais que mon sort ne restera pas impuni. Les gens bien apportent le bien et les gens mauvais apportent le mauvais. Si je ne peux plus croire en ça, alors à quoi bon ?...
Je me remets en route pour aller garer la voiture sur la place qui m'est réservée puis je me dirige vers la prison. Je tente de prendre une démarche normale, de faire taire les douleurs et de faire comme si de rien était.

Je....Je crois que ça a fonctionné. Je ne me suis pas arrêtée à la salle de pause cette fois, je fonce directement à l'infirmerie pour me prendre quelques antidouleur et pour m'asseoir enfin. Mon Dieu, que c'était dur de monter les escaliers, d'arpenter les couloirs… la prison ne m'avait jamais paru aussi grande !

Très vite, je me plonge dans mon travail, je remplis des fiches, je mets à jour des dossiers. Je range, je classe, j'étiquette. Je commande des nouveaux médicaments et du matériel médical quand la sonnerie de la promenade retentit.
J'arrête de travailler pendant quelques secondes, me demandant si oui ou non, je vais m'autoriser à le regarder aujourd'hui. Ça fait trois jours que je tiens bon.... que je ne me poste plus devant la fenêtre.... Mais....Mais.... Je commence à avoir les larmes aux yeux... je...Je pense qu'aujourd'hui plus que jamais.... j'ai besoin de le voir....
Aussi, j'avance mon fauteuil près de la fenêtre au moment où les premiers détenus commencent à sortir. Mon cœur commence à battre la chamade.... Puis quand je le vois.... Mon Dieu.... J'ai l'impression qu'il n'y a rien de plus beau et de plus sécurisant au monde que lui.... Il suffit que je le regarde marcher pour que toutes mes pensées ne soient tournées vers lui.... Je le regarde s'asseoir sur le banc en face de mon bureau puis quand il lève la tête vers moi, je tente maladroitement de me cacher sur le côté. Je rougis comme une tomate en souriant malgré moi.... Je voudrais pouvoir descendre et le rejoindre. M'asseoir à côté de lui et parler de tout et de rien, en connaitre plus sur lui. Je soupire en pleurant silencieusement… S'il savait ce que j'avais vécu hier..... il ne voudrait surement plus me voir.... Je vais surement le dégouter..... Je suis qu'une trainée souillée maintenant....
Je recommence à pleurer, mais cette fois plus intensément avant de retourner à mon bureau pour tenter de calmer mes sanglots.

***

La journée se passe tranquillement, je tente le plus possible d'éviter le contact avec les autres, aujourd'hui. Quand je reçois un patient, je fais comme si de rien était, mais je limite mes interactions. J'ai peur que quelqu'un découvre que je suis blessée. Hier j'avais peur que tout le monde découvre que je suis enceinte et maintenant, je n'y pense plus, la chose que je redoute le plus, c'est que tout le monde voit l'immonde souillure que je suis... Le directeur est même venu m'inviter à déjeuner, mais j'ai dû décliner son offre. M'asseoir et me relever est une épreuve bien trop difficile... Et autant je peux berner les gardes, autant Charles Wright a un sens de l'analyse bien plus poussée… Je ne voudrais pas qu'il commence à me poser des questions gênantes… Pour quoi ? Pour que je pleure devant lui comme la pauvre petite femme battue que je suis ? Non.... Ca ne servira à rien à part créer de nouveaux problèmes. Non... Le mieux c'est de n'en parler à personne et de continuer à mener une vie normale tant que je le peux encore.... Parce que....Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que Bobby va très bientôt faire tout ce qu'il peut pour m'empêcher de revenir ici.... Mon Dieu....Qu'est-ce que je vais faire ?....

Quand sonne l'heure de la fin de journée, je me suis rendue compte que j'avais beaucoup pleuré et que je n'avais aucune envie de rentrer. J'aurais pu aller dormir chez Candice, mais là encore, elle aurait tout de suite compris que quelque chose ne va pas... Et Bobby serait sans doute venu me chercher par la peau du cul.
C'est vraiment à reculons que je sors de la prison pour entrer dans ma voiture. Je me dirige vers la maison en pleurant du début à la fin.... Je sèche mes larmes quand je gare la voiture dans l'allée. Je sais qu'il est là.... je le sens..... C'est en tremblant comme une feuille que je sors de la voiture pour me diriger vers la porte d'entrée. Je l'ouvre doucement et entre lentement dans la maison.

"Te voilà enfin, trainée !"

Je tends comme un arc, une perle de sueur glissant sur mon front.

"T'es encore partie te faire baiser par ton connard, c'est ça ?"

Il arrive devant moi avec sa fidèle bière et m'assène une gifle. Je suppose que c'est devenue sa nouvelle habitude. Cette fois, je ne tombe pas, mais elle me fait mal quand même.

"N...Non...Je suis simplement allée travailler, je ne pouvais pas ne plus y aller comme ça sans rien dire..."
"Ta gueule, pouffiasse ! T'es enceinte, bien sûr que tu peux t'arrêter quand tu veux, mais t'as pas envie hein ! Parce que tout ce qui t'intéresse, c'est sa grosse queue !"
"Bobby....T...Tu dis n'importe quoi, arrête de boire.... S'il te plait...."

Vlan, mais cette fois, je tombe sur le sol.... De nouveau, je revis la soirée d'hier.... J'ai droit à la même scène, il me tire les cheveux et me traine, mais cette fois jusque dans le salon. Comme hier, j'ai droit à la douleur et à l'humiliation... Jusqu'à ce qu'il finisse et qu'il me laisse sur le canapé comme une moins que rien.
Cette fois, comme hier, j'ai prié et je me suis demandée si c'était la vie que j'allais vivre dorénavant ? Est-ce que c'est je suis condamnée à vivre cet enfer chaque jour ? Vraiment ?
Comme hier, je finis par vomir dans les toilettes avant d'aller prendre ma douche. Au moins cette fois, Bobby ne m'a pas beaucoup frappé, ça n'a pas aggravé mon cas.

***

En me réveillant le lendemain matin, toujours pas de Bobby à mes côtés. Tant mieux. Je me tiens les cotes pour sortir du lit et commencer à m'habiller. Ça devient de plus en plus difficile de faire certains mouvements et la plupart de mes bleus sont tous bien sorti maintenant. Finis les robes, on risque de voir les marques sur mes jambes. Aujourd'hui ça sera jean et t-shirt large. Toujours à pas de souris, je quitte la maison, laissant un Bobby en train de ronfler et de décuver sur le canapé.

Je pars bosser en pleurant, m'arrête à la boulangerie de d'habitude et finis par arriver devant le même gardien qui m'ouvre la même barrière que tous les jours. Quelques rougeurs et enflement se sont ajoutés à mon visage entre hier et aujourd'hui. J'ai tenté de les cacher sous du maquillage. Si je ne fais que passer, ça peut être convaincant, mais si quelqu'un pose plus longuement son regard sur mon visage, il ne sera pas dupe...

Je soupire alors qu'une fois encore, je tente désespérément de cacher toute la douleur que je ressens dans mon corps pour regagner l'infirmerie le plus rapidement possible. Dans les couloirs, je croise des gardiens qui me saluent. Il est encore tôt, la plupart des gardiens du matin ne sont pas encore arrivés. Ils sont tous en train de remplacer ceux de la nuit. Enfin bon, je ne m'attarde pas sur leur routine matinale. Je fonce dans mon bureau, puis une fois la porte fermée, je m'autorise à me plier en deux en couinant comme un animal blessé. Je crois que j'ai aussi un peu pleuré avant de finalement aller m'asseoir derrière le bureau. Quelques exercices de respiration puis je commence à me mettre au travail.

Quand vient l'heure de la promenade, j'hésite énormément à me poster devant la fenêtre.... Mais une fois encore, quand mon corps hurle de douleur, je me dis que j'ai bien mérité de me perdre un peu dans mes rêves d'amour avec Nate. Alors j'attends son arrivée avec impatience, puis quand je le vois, je ne peux m'empêcher de sourire. Sans compter qu'il a l'air de bonne humeur, je me demande à quoi il pense, qu'est-ce qui le met si en joie ? Je soupire tristement puis comme d'habitude, quand il lève sa tête vers moi, je me cache comme une adolescente, rouge de honte.

Quand arrive l'heure du repas, le directeur vient à nouveau lui proposer de l'accompagner à son déjeuner.

"Et puis, j'aimerais vous présenter un vieil ami à moi, qu'en dites-vous ?"
"Je....heu.... Merci monsieur Wright... Mais...Je....Je dois refuser, j'ai...j'ai beaucoup de travail... Une prochaine fois, promis."
"Je vois."

Je n'ose pas soutenir son regard, tellement j'ai l'impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert.

"Vous êtes sûre que tout va bien, Minnie ? Est-ce que... vous avez des soucis, à la maison ?"

Mon sang se glace et je dois me pincer la cuisse pour que mon visage ne se décompose pas.

"O....Oui, oui... juste.... quelques nausées, rien de grave."
"Je vois. Bien, alors je n'insiste pas. N'hésitez pas à m'appeler.... Si vous changez d'avis."

Puis il referme la porte derrière lui. A peine ai-je entendu ses chaussures s'éloigner, que je me suis effondrée en larmes… J'ai horreur de lui mentir, de lui cacher des choses... Il essaye toujours d'être gentil et bienveillant avec moi... C'est horrible… Je me sens si monstrueuse... Vraiment, je m'effondre sur mon bureau et pleure comme une merde pendant toute l'heure du déjeuner. J'ai été interrompu par un garde qui frappe à ma porte.

Je sors un mouchoir de la boite posée sur mon bureau, je me sèche les yeux puis me mouche.

"Entrez."

Le garde entre rapidement en tenant quelqu'un difficilement.

"Nate !"
"Ouais, on sait pas ce qu'il a. Il...Il a été blessé hier et il n'a pas voulu venir vous voir. Dispute d'amoureux ?!"
"Fermez-la ! Mettez-le là !"

Dis-je en rapprochant la chaise de lui comme une affolée. J'en oublie mon corps qui crie au secours, j'en oublie que je suis enceinte, j'en oublie ce connard de Bobby. J'oublie tout. Je n'ai d'yeux que pour Nate qui est en mauvais état pour le moment.

"Nate ? Nate, tu m'entends ?"

Lui dis-je doucement, je pose mes mains sur son cou pour tenter de mesurer son rythme cardiaque. Je demande de l'aide au garde pour m'aider à le porter jusqu'au lit où je l'allonge confortablement.
Nate s'est évanoui... Je commence à trembler comme une feuille… Je ne veux pas le perdre.... Oh Seigneur....Non....Vous ne pouvez pas me faire ça....Je vous en supplie…Je ferai tout ce que Vous voudrez !

Ok. Ok Minnie, inspire. Expire. Aller, je dois...je dois rester calme, je dois m'occuper de Nate, c'est ma priorité.
Je tente de passer pour prendre mon matériel, mais le garde est encore là et je dois dire qu'il prend de la place.

"Fichez le camp de mon bureau ! Vous n'avez pas besoin d'être là, il s'est évanoui !"

Je ne suis plus du tout la gentille petite Minnie quand j'ai l'impression de perdre la seule chose que j'aime en ce monde. Mon cœur bat la chamade et je lui lance un regard assassin avec mes grands yeux. Le garde ricane avant de me laisser seule.

"Amusez-vous bien."

Qu'il me lance au passage. Puis une fois partie, je ne rougis même pas de sa débilité, non, je ne suis concentrée que sur Nate. Je lui fais tous les tests, je regarde ses pupilles, j'écoute les battements de son cœur, je prends sa tension. J'examine son crâne puis son visage. Je fais le tout avec une extrême douceur et une extrême délicatesse. Je pose mes doigts comme des plumes sur sa peau pour qu'il se sente bien et apaisé, si mes gestes peuvent l'aider à aller mieux alors je ferais tout ce qu'il faut pour qu'il se sente dans un nuage de douceur. Il faut maintenant que j'examine son torse............................... Je reste figée à côté de lui, les mains au-dessus de sa chemise de détenu............... Je rougis comme une tomate et je commence à avoir si chaud que je sens de la sueur perler sur mon front...... Je......Je.....Je vais devoir déboutonner sa chemise............... Je vais voir son torse......... Je.....Je....Je...Je vais de...d...devoir le toucher......
Ok, ok....je peux le faire..... je suis une infirmière… aller Minnie, arrête d'être une enfant. Je rougis encore plus alors que je commence à poser délicatement mes doigts sur les premiers boutons de sa chemise. Je rougis de plus en plus alors que les attaches cèdent les unes après les autres. Seigneur..... Je me mords la lèvre nerveusement tout en regardant le visage de Nate. Il est encore profondément dans les vapes..... Mon Dieu, je suis ridicule !

Bon aller, ça suffit les conneries ! Je déglutis un bon coup alors que de la sueur tombe le long de ma nuque et d'un coup rapide, comme si je retirais un sparadrap, j'ouvre sa chemise pour enfin voir son torse tout ce qu'il y a de plus parfait. J'écarquille les yeux devant cette merveille en souriant bêtement, c'est plus fort que moi, je ne peux même pas m'en empêcher même si j'essaye ! J'ai vraiment un sourire de débile profonde, émerveillée..... Mais je m'en fiche, personne ne peut me voir et je...je dois avouer que je me suis clairement perdue dans cette vision de toute beauté. Combien de temps je suis restée là à le regarder en souriant bêtement ?! Une minute ? Deux ? Plus ?! J'en sais rien, le temps ne comptait plus dès l'instant où j'ai ouvert cette chemise…

"Qu'il est beau...."

Je pose une main timide sur ma bouche en me rendant compte que j'ai dit ça tout haut. Mais encore une fois, je me rappelle qu'il est dans les pommes. Je rougis légèrement avant de commencer mon auscultation. Encore une fois, je transforme les doigts en plume pour ne pas lui faire mal si jamais il a des bleus internes ou des côtes cassées. Je passe et repasse et re repasse.... Et je crois que je repasse encore mes doigts sur son torse..... Juste pour être sûre........
À contre cœur, je l'abandonne quelques minutes, le temps d'aller remplir sa fiche. Il a une ou plusieurs côtes fêlées, je ne pense pas qu'elles soient cassées. Mais je vais quand même lui faire un bon bandage au cas ou. Je n'ai pas détecté de traumatisme crânien, ce qui est plutôt rassurant. J'ai peur cependant que les coups qu'il a reçus dans le dos ne lui ai causé un semi-décollement du poumon. Ça peut se soigner avec un traitement mais.... je serais plus rassurée s'il était conduit à l'hôpital... Je pense que son cas est suffisamment grave pour qu'on demande une hospitalisation.....
Oui ! Je vais aller en parler au directeur !

C'est décidé que je me lève de mon bureau, je retourne voir Nate qui dort encore. Je souris en le regardant, il est tellement mignon. Je voudrais rester là, à le regarder, pour toujours !
Je passe une main tendre et délicate dans ses cheveux avant de lui embrasser le front pour lui porter chance.

"Je vais revenir, reprends des forces. Je vais tout faire pour te remettre sur pied."

Une dernière caresse sur ses cheveux puis je m'apprête à sortir quand un garde allait justement taper à ma porte.

"Oui ?"
"Désolé de vous déranger, m'zelle Minnie, c'est le détenu 457896 qui demande à se faire examiner."

Je fronce immédiatement les sourcils.

"Même pas en rêve."

Wiz ne remettra plus jamais un pied ici, je m'en fiche de la déontologie, je m'en fiche du sermon d'Hyppocrate, je m'en fiche de tout ça. Je ne laisserai pas ce type s'approcher de moi ou de mon bébé. Et encore moins de Nate alors qu'il est dans cet état.

"Je sais, c'est ce qu'on lui a dit ! Mais il dit qu'il souffre vraiment et voudrait au moins un médicament."

Je soupire avant de prendre une boite de Doliprane.

"Vous pouvez vous en charger ?"
"Vous savez qu'on a pas le droit de leur donner des médicaments nous même mam'zelle...."

Je soupire encore plus en le suivant jusqu'à la cellule de Wiz. Je tire une tête de dégout quand le garde m'ouvre sa cellule. J'entre à petit pas, le grand gaillard est allongé dans son lit, apparemment courbaturé de douleur.

"Je vous ai apporté des médicaments. Vous pouvez vous redresser pour les boire ? Je suis quelque peu occupée."

Autrement dit, je n'ai aucune envie d'être ici. Heureusement, deux gardes sont postés devant sa cellule.
Wiz se redresse pour s'asseoir sur son lit. Il me regarde à peine et me demande si je peux lui apporter un verre d'eau. Je roule des yeux, mais je suis une bonne personne, je me suis déplacée jusqu'ici, je peux lui apporter de l'eau. Aussi, je me retourne pour prendre son gobelet et le servir. Tout ce qui suit s'est passé au ralenti.

"Minnie attention !"

Je lève les yeux vers les gardes et j'ai eu l'impression que ça m'a pris plusieurs secondes de faire ce simple mouvement. Devant leur air apeuré, je me retourne, toujours avec cette impression de lenteur extrême. Je n'ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit que je sens une pointe se planter dans ma gorge. Les gardes sortent leurs armes et les pointent vers Wiz. De peur, je lâche tout ce que j'ai et lève les mains. Ensuite, à l'inverse, le monde s'est mis à accélérer !

"Écartez vous où je la bute ! C'est simple, j'ai plus rien à perdre maintenant, donc même si je dois aller dans le couloir de la mort, j'en ai rien à foutre ! Mais si vous me laissez pas passer, je vous jure que je la tue ici et maintenant, putain !"

Les gardes se regardent puis d'un accord de regard, finissent par s'écarter.

"Tu sortiras pas d'ici vivant, Wiz."
"C'est ce qu'on verra. Vous avez tous l'air très attaché à cette pute, j'ai vite compris qu'elle pourrait m'être utile. Hein ma jolie ?"

Dit-il en me léchant la joue comme un porc. Je suis tellement sous le choc que j'ai encore l'impression d'être dans la cellule de Wiz alors que nous sommes dans les couloirs, en direction de la sortie principale. Autour de nous, tout le monde le menace puis finit par baisser son arme pour ne pas risquer de me faire tuer.

Rapidement, l'alarme est sonnée dans la prison, de nouveau, la plupart des détenus se ruent vers leurs barreaux pour voir ce qu'il se passe. La plupart des gardes se précipitent vers la porte principale, tandis que certains sont allés prévenir le directeur.

"Putain, je savais que j'aurais dû le laisser mourir ! Ok, laissez le se diriger jusqu'à la porte principale, je veux des tireurs bien placés. Il ne sortira pas d'ici, je vous le garantis ! Greg, appelez le cabinet du gouverneur et tenez en informé son secrétaire. Prévenez-le que le détenu 457896 a tenté deux tentatives d'évasion aujourd'hui, dont une avec otage. Dites-lui que nous sommes en train de tout faire pour gérer la situation, mais que le détenu en question risquerait de ne pas y survivre."
"Est-ce que c'est important."
"Pas du tout, abrutit. Mais je ne veux pas qu'on nous accuse de tuer inutilement les détenus. Au moins, quand cette merde s'effondrera sur le sol, on n'aura rien à se reprocher."
"Ah je vois !"
"Qu'est-ce que vous foutez encore là ?!"

Le garde s'en va exécuter son ordre tandis que le directeur commence à marcher à grand pas vers la sortie de la prison. Un garde le suit à la trace.

"Et Parsons ?"
"Il était à l'infirmerie aux dernières nouvelles, il s'était évanoui."
"Hum."
"Vous vous demandez s'il est encore évanoui ?"
"Non, je sais qu'il l'est encore. Sinon Minnie ne serait jamais sortie de son infirmerie."

Le garde commence à rire de façon salace en tapant du coude le bras du directeur qui le choppe par le cou et le plaque contre le mur.

"Osez encore une fois me faire ce genre de familiarité sur une pauvre jeune femme honnête et respectueuse et vous irez pointer au chômage. Vous m'avez bien compris ?!"

Le pauvre garde se débat nerveusement avant de hocher la tête et Charly le relâche avant d'arranger sa veste puis de se remettre en marche. Il sort son téléphone et appel un garde sur le toit.

"Je vais essayer de vous offrir un angle de tir, dès que vous avez une opportunité, je ne veux aucune hésitation, plombez ce fils de pute !"
"Pas de soucis, patron."

Quand il arrive dans l'enceinte de sortie, Wiz était presque arrivé à la barrière avec Minnie qu'il s'en sert comme bouclier. Charly fronce les sourcils en avançant doucement.

"Wiz, relâche la."
"Aaaaaaah monsieur le directeur, quelle bonne surprise. Je savais bien que vous seriez venu défendre votre petite préférée. Et Parsons ?! Où est donc ce fils de pute, histoire que toute la bonne petite bande de lèche-cul soit réunie !"

Charly dû se faire violence pour ne pas lui sauter dessus impulsivement, mais il tenait la vie de Minnie entre ses mains, alors il s'est simplement contenté de serrer le poing.

"Que faut-il que je fasse pour que tu la laisses partir ? Tu veux de l'argent ? Ma voiture ? Prends ce que tu veux, mais relâche la."
"Vous vous entendez, tout ça pour une fille pas si jolie que ça ?! Vous êtes tous devenus fou ma parole !"

Je recommence à avoir mal partout, je pleure de peur et de douleur. J'ai affreusement mal au ventre...

"Aaaaaaah !!!!"
"Minnie !"
"Et, j'ai rien fait moi, putain !"

Je me laisse tomber au sol en hurlant de douleur et en me tenant le ventre. Charly se précipite vers moi, Wiz recule d'un pas, j'entends le bruit retentissant d'un tir puis celui d'un corps qui s'écroule lourdement.

"C'est bon, venez ici et appelez une ambulance !"

Des gardes viennent pour vérifier l'état de Wiz puis ils le déclarent mort. Un garde appelle une ambulance pour moi, j'ai tellement mal ! Et je perds du sang... Je....Je crois que je suis en train de faire une fausse couche ! Avec tout ce que j'ai vécu ces derniers jours, mon corps ne tiens plus le coup.... Il me lâche... Ou...Ou est-ce une volonté divine ? J'en sais rien... J'ai tellement mal !!!!

"Minnie, tenez bon, les secours arrivent !"

J'halète difficilement, je tente de réunir les forces qu'il me reste pendant que Charly me garde dans ses bras. Avec mon t-shirt qui tombe sur mon épaule, il a remarqué les hématomes sur mon bras. Et de cette distance, il peut voir ceux que j'essaye de cacher sous mon maquillage.

"Nate...Nate doit aller à l'hôpital....je vous en prie....je vous en prie...."
"Minnie..... taisez-vous, restez calme, les secours arrivent."
"Non ! Charly...Je vous en prie..."

Le pauvre vieux bougre sent son cœur flancher.

"Bon très bien, je m'occuperais personnellement de Nate."

Je souris faiblement.

"Merci."

Puis cette fois, je me laisse aller dans un semi-évanouissement. Un état dans lequel j'ai l'impression d'être consciente quelques secondes, puis plus du tout, puis consciente à nous puis plus du tout....

Quand je suis vraiment revenue à moi, j'étais sur un lit d'hôpital, en tenue de patiente. Une infirmière s'approche en me disant.

"Ah, vous êtes réveillée ! Nous vous avons examiné et....je suis désolée, vous avez perdu le bébé que vous portiez."
"Oui je sais."

Dis-je sans émotion, car, si je dois être honnête, je ne ressens aucune tristesse, mais plutôt un intense soulagement. Je serais sans doute punie le jour du jugement dernier pour cela, mais au moins, j'ai eu l'honnêteté de le reconnaitre.

"Ah. Heu....Ensuite, nous avons remarqué des hématomes inquiétants, après une radio, nous avons remarqué que vous avez un bleu sur une cote… C'est normal ?"
"Je...heu....je viens d'être prise en otage, alors à votre avis ?"
"Oh....Je suis désolée ! Je...Enfin...heu...je sinon vous....vous allez bien, enfin, je veux dire..."
"Je sais ce que vous voulez dire. Quel sera mon traitement ?"
"C'est le médecin qui va venir vous en parler."

L'infirmière s'en va et quelques minutes après, c'est le médecin qui vient me voir. Je soupire. Je n'ai aucune envie d'être ici. Je devrais être auprès de Nate !

***

Pendant ce temps, à la prison, Charly regardait l'ambulance emmener Minnie. Il avait remarqué qu'elle était couverte de bleue, aussi, il alla voir un garde.

"Est-ce qu'il a frappé Minnie ?"
"Qui ?"
"Wiz, abrutis !"
"Non, non ! J'étais là du début à la fin et je peux vous assurer qu'il ne la pas touchée !"

Charly fronce les sourcils et marche rapidement vers le bâtiment principal de la prison.

À l'intérieur, tout le monde s'était rué sur la tentative d'évasion de Wiz, si bien, que les gardes de l'infirmerie abandonnèrent leur poste pour aller voir ce qu'il se passe. Nate Parsons s'est retrouvé seul, libre et sans aucune surveillance pendant près de vingt minutes..... Plus Charly y pense et plus il accélère le pas en se rendant à l'infirmerie...

***

En ouvrant la porte de l'infirmerie dans une grande volée, Charly s'attendait à trouver la pièce vide, sans personne. Plus de Parsons, un mec mort sur les bras et son infirmière à l'hôpital..... Mais Dieu soit Loué, Parsons était toujours là, assis sur son lit d'hôpital.

"Ah, vous êtes là. Je dois vous parler !"

Charly fronce les sourcils devant le regard désapprobateur que lui offre Nate.

"Oh ça va, je sais que vous ne m'aimez pas et je ne vous porte pas spécialement dans mon cœur également. Mais je crois savoir que nous aimons tous les deux la même chose..." Charly soupire tout triturant les phalanges de ses poings pour rester calme. "....J'ai remarqué pas mal d'hématomes sur le corps de Minnie.... Au début, je pensais que c'était Wiz mais.... les gardes m'ont dit qu'il ne l'avait pas touché… Ça fait deux jours qu'elle reste toute la journée enfermée dans son bureau.... Et les bleus ont l'air récents.... ils ont l'air de coïncider avec la venue de ce sac à merde...."

Charly espérait que Nate devinerait la raison de sa venue sans qu'il ait besoin de le dire, mais ce fut plus fort que lui.

"Il faut faire quelque chose ! Le temps presse et je n'ai pas envie que l'on perde du temps à parlementer inutilement. Dans ma position, je ne peux pas faire grand-chose sans que ça ait des répercutions sur ma famille.... et....je ne peux pas infliger ça à ma femme." Cette fois, il lui lance un regard plutôt admirateur. "Vous en revanche, vous devez surement avoir déjà une idée de comment régler ce problème, n'est-ce pas ?" Maintenant, il montre son côté vulnérable, de père inquiet. "Je compte sur vous… faites ce que vous voulez, mais faites-le.... Et si vous avez besoin de quelque chose... faites-le-moi savoir."

Charly soupire avant de s'éloigner en direction de la porte. Puis, il se retourne vers Nate.

"Reposez-vous, un médecin va venir vous examiner pour voir si votre cas nécessite une hospitalisation ou non. Et avant que vous ne jouiez les héros qui ne ressent pas la douleur, dites-vous que c'est uniquement sous cette condition qu'elle a accepté d'aller à l'hôpital. Comme quoi, qui se ressemble… s'assemble."

Et il le laissa là, profiter d'un peu de répit, de bon temps et de confort. Jusqu'à l'arrivée de son ami qui n'aura pas la même délicatesse que Minnie à son égard, mais qui au moins sait bien faire son boulot.
Nemo
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NEMO
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Nemo
Lun 15 Aoû - 13:58
menaces
fiche de nate parsons
L’air frais de la brise du matin me caresse la peau. Le ciel est d’un bleu profond sans nuage, les épis de blés tout autour de nous tanguent au rythme du vent en une belle chorégraphie. Judy est assise à mes côtés, jouant avec une pâquerette. Je me redresse, l’embrasse sur le front et lui met la fleur dans ses cheveux blonds. Elle est adorable.
Nate ?
Je me retourne vers la douce voix qui m’appelle. Lucy ? La jeune femme sourit de toutes ses dents et se colle contre moi. Je ne parviens pas à voir son visage convenablement, tout est trop flou. Elle caresse de ses doigts fins mon torse jusqu’à arriver sur mon cou, ma mâchoire, mes lèvres. Elle approche son visage flou du mien et m’embrasse. Je lui caresse les cheveux tout en profitant du moment avec tendresse. Quand elle rompt le contact, je ne suis plus qu’un homme heureux affichant un sourire béat. Je la vois plus clairement, maintenant.

[b]« Alors c'est vraiment tout ce qui t'intéresse chez moi ?! Tu crois que je suis le genre de fille avec qui tu aurais pu t'envoyer en l'air facilement, sans attache et sans scrupules ? »

Minnie ? Sa moue colérique me fait fondre et je n’ai qu’une envie : l’embrasser à nouveau.

« Papa, y’a du grabuge dehors. Faut que t’y ailles maintenant. »

Non… Je suis si bien ici.

Minnie s’approche à nouveau de moi, jusqu’à mon oreille. M’attendant à ce qu’elle me chuchote de jolis mots, je souris. Quand elle pousse un cri suraigu à réveiller les morts, tout mon monde s’écroule.

Je me réveille en sursaut et grimace de douleur en tenant ma poitrine avec ma main droite. Je suis sur le lit de l’infirmerie, la porte est entrouverte et personne n’est dans la salle. Que se passe-t-il ? Serait-ce mon moment pour m’enfuir d’ici pour de bon ? Je me redresse sur le lit jusqu’à m’asseoir au bord. Ma respiration est courte et sifflante, j’ai l’impression qu’on me plante le poumon à chaque inspiration. Enfonçant mon visage dans mes paumes, je me remets de mes émotions et surtout… de ce rêve. Je suis tombé bien bas.

Alors que je tente de me lever, j’entends quelqu’un passer la porte de la salle blanche. La voix du directeur m’interpelle. Je lui offre un regard tout ce qu’il y a de plus méprisant. Je tousse mais tente malgré moi d’écouter ce qu’il a à me dire. Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit la visite de Monsieur Charles Wright. La dernière fois que j’ai échangé avec lui, je lui pointais un flingue dessus.
Ma colère mal digérée laisse place à une interrogation non feinte. Je souris légèrement, voaynt exactement là où il veut en venir. Ça ne dure cependant pas longtemps quand je comprends que mes soupçons s’avèrent exacts. Minnie se fait battre par ce connard.
Deux jours qu’elle a des bleus partout sur le corps ? Ouais… ça coïncide plutôt bien. Trop bien, même.

« M’faites pas rire. Le dirlo de la prison qui donne un boulot illégal à l’un de ses prisonniers préférés. C’est une blague ou quoi ? »

J’ai du mal à parler sans souffler et doit reprendre ma respiration après chaque phrase. Ça doit lui faire un bien fou de me voir souffrir ainsi, ce salaud.

Je reste un moment à réfléchir et reprendre mes esprits. Je ne peux pas laisser la colère prendre le dessus, surtout dans mon état. C’est bien l’une des rares fois que je réfléchis avant d’agir sur le coup.

« J’aurais bien voulu aller lui péter la gueule moi-même, mais j’imagine que me laisser champ libre pendant deux heures est trop vous demandez ? Ce sera fait, vous inquiétez pas, beau-papa. Il aura plus assez de dent pour la bouffer. »

Je le regarde partir, ses derniers mots tournant dans tous les sens dans mon esprit. Pourquoi s’en fait-elle à ce point pour moi ? Elle aurait refusé d’aller à l’hôpital ? Pour moi ? Qu’est-ce que c’est que ces conneries, encore ?! Je compte bien lui dire deux mots, quand elle reviendra.
Lui dire deux mots, pas plus. Et peut-être goûter à ses lèvres, aussi.

*

Quand un garde me raccompagne à ma cellule, je lui dis que je souhaite passer un coup de fil avant. Le médecin venu me soigner a bien fait son job, mais il n’y est pas allé de main morte. Il m’a remis tout le bordel en place, ce qui me donne l’impression d’être passé sous un trois tonnes. J’arrive à respirer convenablement, c’est le principal.

Devant le téléphone mural, je compose le numéro de Will, espérant qu’il réponde. Trois sonneries suffisent pour qu’il décroche. Une musique d’attente résonne dans le combiné, puis finalement, sa voix.

Nate ?
« Will, j’ai besoin de toi. »
Tout va bien ?
« Dans le meilleur des mondes. Y’a moyen que tu débarques d’ici deux heures ? »
Euh, oui je pense. J’avais quelque chose à te dire de toute manière.
« Essaie de venir rapidement. J’ai besoin de J, aussi. »
Je serai là.

Je raccroche et soupire. Je ne suis en aucun cas soulagé, mais c’est déjà ça de pris.

*

Une heure plus tard, un garde vient me remettre une lettre. Elle est ouverte car toutes nos lettres sont lues. Il me regarde, légèrement angoissé.

« - Quoi ?
- Tu devrais pas prendre le contenu de cette lettre trop au sérieux, Parsons. Vous en recevez tous des comme ça, ici. »


Je fronce les sourcils en lui arrachant la lettre des mains. Si on en reçoit tous, pourquoi fait-il une tête de trois mètres de long ? Je lui fais signe de se barrer de devant ma cellule et me calle sur le matelas, l’enveloppe entre les mains. Sam étant absent pour plusieurs heures, je suis tout-à-fait tranquille. Je déplie la lettre et commence à parcourir les lignes. Plus j’avance dans ma lecture, plus mon regard se durcit et ma mâchoire se sert.
La lettre n’est pas signée, ce qui me tend encore plus.
Effectivement, j’en ai reçu des tas, des lettres de mort et de menaces. Mais celle-ci… Celle-ci me fait l’effet d’un coup de poing.

Durant l’heure qui suit, je relis la lettre encore et encore, tentant de déceler le moindre indice. M’imprégnant de tout ce que je peux avant d’agir.
Le même garde revient me dire que je suis attendu au parloir. Il est assez intelligent pour ne pas mentionner la lettre et son contenu durant le trajet menant au parloir. J’aperçois Will assis sur une chaise. Cette fois il n’est pas en costard, mais en jean simple et t-shirt.
Je lui fais un signe de tête au moment où nos regards se croisent. Je suis heureux de le voir, mais d’autres choses bien plus importantes me plombent l’esprit pour le moment.

« - Je t’écoute.
- Avant toute chose, remercie J pour son aide pour l’hélico. Mon plan a marché du feu de dieu.
- Ce sera fait.
- J’ai deux choses à te demander. Mais avant ça, sache qu’il se passe énormément de choses ici, et je n’ai pas le temps de tout t’expliquer. Tout ce que tu dois savoir c’est que l’infirmière de la prison est en grave danger.
- Oh, c’est donc une histoire de nana ! »


Je soupire, regardant mon frère, dépité. Je savais pertinemment qu’il allait réagir de cette façon : le regard frimeur, un sourire moqueur et pervers en coin. Il n’a pas changé pour un sou, et j’ai toujours autant envie de lui casser les dents quand il fait ça.

« - Tu pourras me chambrer autant que tu voudras plus tard. Là c’est pas l’moment. On est dans l’urgence alors concentre-toi.
- Ok, ok. Dis-moi comment je peux t’aider.
- Son connard de mari la bat et doit sans doute faire bien pire. C’est en partie ma faute, je l’ai humilié devant plusieurs personnes quand il est venu me menacer.
- Pourquoi il serait venu te mena-  Oh. Je vois. T’es difficilement irrésistible en même temps.
- Will, ferme ta grande gueule et écoute-moi. Faut casser la gueule à ce type, lui foutre les jetons bien comme il faut. Je te laisse passer le message à J, ok ? Minerva Bolen, c’est son nom, elle doit pas habiter bien loin d’ici.
- J’ai hâte de voir celle qui chamboule ton cœur ! Ce sera fait, il se fera une joie de buter un mec qui bat sa femme.
- Non ! Il doit rester en vie ! Juste…
- Oui ok, bien amoché. J’ai hâte. »


Je fronce les sourcils face à son envie de violence soudaine mais ne relève pas. C’est dans la nature des hommes de notre famille, après tout.

« - Et ta deuxième mission ?
- J’ai reçu une lettre de menaces.
- C’est pas la première fois, si ?
- Pas comme ça. Elle… C’était pas envers moi. Les menaces concernaient-
- Ton infirmière ? »


Je hoche la tête, confirmant ses propos. Mon regard angoissé le rend angoissé à son tour.

« - Putain t’as l’air de vraiment tenir à elle pour réagir de cette manière. Tu veux que je traque la personne qui a écrit ça ?
- C’était anonyme.
- Evidemment. Alors je la surveillerais de loin.
- Je préfèrerais que tu sois discret. Très discret. Elle doit se douter de rien.
- Elle aurait pas une voisine décrépie chez laquelle je pourrais crécher pour être près de chez elle ?
- J’en sais rien, Will. Arrange-toi. Je compte sur toi. »


Je réfléchis un instant avant d’avoir une idée un peu déplacée. Déplacée et malveillante mais qui pourrait fonctionner. Et connaissant mon frère, ça ne lui déplairait pas.

« - Il y a peut-être quelqu’un. Il y a quelques semaines, une cinglée est venu me voir ici. Elle me gueulait dessus sous prétexte que j’utilise les sentiments de Minnie à ma guise.
- Et c’est vrai ?
- … C’est pas la question.
- Nate ! C’est mal de faire ça !
- Ta gueule. J’ai déjà eu cette conversation beaucoup trop de fois à mon goût.
- Alors t’es au courant en plus ! Je suis certain qu’elle te hante, jusqu’à tes rêves ! »


Je me redresse brutalement et sens le rouge monter à mes joues. Allons, je suis revenu au collège ?! Un peu de tenue bon sang, Parsons. Tandis que Will se fout ouvertement de ma gueule, je plonge mon visage dans mes paumes et les frottent vivement. J’aurais bien besoin d’un seau d’eau glacé dans la tronche. Ça me rafraichirait les esprits.

« - T’as fini ?
- Oh non t’as pas fini d’en entendre parler, mon p’tit gars.
- J’vais t’faire bouffer l’évier de la cuisine comme je l’faisais avant.
- Aaaaah quels doux souvenirs … !
- Ouais, jusqu’à ce que maman nous foute une beigne chacun, même si tu t’étais déjà pris de la céramique dans les dents avant ! »


Je ris légèrement en me remémorant ces souvenirs, alors que Will se refroidit aussi sec. Il blêmit et son regard plonge vers le bas. Je reprends mon sérieux et lève un sourcil d’incompréhension. Il ne me laisse pas le temps de répondre quoique ce soit et enchaîne.

« - Alors, tu disais, la cinglée ?
- Elle a l’air de vraiment beaucoup tenir à Minnie, c’est une amie proche de ce que j’ai compris. Elle est insupportable, chiante et très… ouverte. Ton style quoi.
- Ooooh je vois où tu veux en venir. Tu veux prostituer ton petit frère, bravo !
- Tu feras très bien le boulot. Je pense qu’elles passent beaucoup de temps ensemble. Je te laisse faire ?
- Oh oui, je vais bien m’amuser. »


Je ne me fais aucun souci là-dessus. Tel frère… tel frère.

« - Au fait, de quoi tu voulais me parler ?
- Oh. Rien. Rien, on a assez de trucs à régler. Je… Je t’en parlerais plus tard.
- Rien de grave au moins ?
- Non. Rien de grave. »


*

« Garde ! »

Après avoir attendu ma troisième demande pour qu’il daigne venir me voir, le garde en question s’approche de la cellule.

« - Qu’est-ce tu me veux Parsons ?
- Faut que j’aille à l’infirmerie.
- Tiens donc ?
- J’ai un étau qui m’écrase la gueule, il me faut un truc.
- Et tu veux des clopes, aussi ?
- Ah oui, j’dirai pas non. »


Le garde me rit au nez et me fais signe de lui tourner le dos afin qu’il puisse me menotter.

« C’est bien parce que votre histoire avance pas et que j’ai besoin de divertissement, crois-moi ! »

Je secoue la tête, indigné. Maintenant que ce profiteur m’a parlé de clopes, l’envie de m’en faire une me prend comme une envie de pisser.
L’excuse de la migraine fonctionne nettement mieux que ce à quoi je m’étais préparé.

Quand nous arrivons à l’infirmerie, le garde toque à la porte et entre.

« Mamzelle, j’vous amène la lueur de votre journée. »

Je lève les yeux au ciel et soupire face au manque de respect de la part du garde. Il se croit dans un feuilleton de téléréalité ou quoi ?
Il me pousse jusqu’à la chaise où il m’attache.

« Faites pas trop de bêtises, je vous ai à l’œil. »

Dit-il en gloussant et en partant. Je le suis des yeux, sourcils froncés, jusqu’à ce qu’il sorte de la pièce et referme la porte.
Mon regard se porte ensuite sur Minnie et je me déchire face aux hématomes qui couvrent son cou et son visage.
Je ne trouve même rien à dire. Je n’ose pas lui parler, je ne m’en sens plus digne. Je suis presque gêné à l’idée de la voir comme ça alors que j’en suis en partie responsable. Et plus encore depuis qu’elle sait ce dont je suis capable. Ce que son connard de mari lui a fait, je l’ai fait, moins violemment certes, mais je l’ai fait quand même à Sam.
Alors j’ai honte et je baisse les yeux.

J’ai finalement envie de retourner dans ma cellule, ce n’était vraiment pas une bonne idée.
Il y a toutes sortes de phrases qui s’accumulent dans ma gorge, certaines pour détendre l’atmosphère, d’autres pour m’expliquer, d’autres encore pour m’excuser. M’excuser de quoi ? D’être l’homme que je suis ?

« Minnie, je… »

Pas terrible Parsons, comme avancée. Je soupire. J’ai vraiment besoin d’une clope. Mes phalanges battent un rythme effréné sur le dos de mon autre main. Quelle addiction de merde.

« Bordel c’que j’ai envie d’une clope. »

Avec tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps, je n’y pensais même plus. Mais maintenant que tout ce bordel s’est « calmé »… L’envie revient au triple galop.

« Je… suis vraiment désolé pour… »

Je pose à nouveau mes yeux sur elle, j’ai envie de caresser les bleus de son visage et les voir disparaître après mon passage. Je veux la soigner, la prendre dans mes bras et ne plus jamais la lâcher. Je repense à mon rêve, c’est véritablement la vie que j’ai envie d’avoir désormais.

« Tu mérites pas ça. Pourquoi t’es avec cette enflure, merde ? »

Tu serais bien mieux avec moi. Moi je te protégerai. Je te ferai jamais de mal.

Ces mots sont près à sortir mais je les retiens. Je n’en suis pas sûr, et ça m’effraie. Je ne sais pas ce dont je suis capable.
Elle ferait mieux de partir d’ici, de s’envoler vers une contrée moins dangereuse. Elle ferait mieux de me laisser.

J’en souffrirai atrocement, mais ce serai mieux.


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Cheval de Troie
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Cheval de Troie
Ven 19 Aoû - 23:46

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


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Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Bon, visiblement, Nate Parsons a l'air tout aussi emballé que Charles Wright à l'idée d'avoir une discussion... Charly se racle la gorge et continue d'avancer vers Nate, en tant normal, il n'aurait pas perdu de temps avec ce petit con insolent, mais là… il s'agit de Minnie.... Charly ne peut s'empêcher d'imaginer le pire ! S'il a commencé à la battre depuis deux jours, il n'est clairement pas près de s'arrêter ! Et s'il la battait tous les soirs ? Ou pire encore ?! Il ne peut pas laisser passer ça.... Et pour faire partie du monde carcéral, il sait bien ce que ça donnerait de prévenir la police… On est dans un état du sud, des femmes qui se font battre par leur connard de mari, y'en a la pelle. Ils ne s'occuperaient pas du cas de Minnie avant des semaines, voire des mois ! Et encore, s'ils prenaient la plainte de Charly au sérieux… Non, la situation est trop urgente pour qu'il décide de laisser faire les forces de l'ordre. Il faut faire quelque chose pour Minnie et tout de suite ! Et pour cela, Nate Parsons est sans doute la meilleure personne ici pour l'aider à régler le problème.

Face à la réaction de Nate, Charly sait rester de marbre, il a suffisamment léché les bottes de fils à papa à peine sortis les couches de leurs mères, pour savoir garder son sang-froid. Il se contente de froncer les sourcils. Sans compter que ça ne servait à rien d'essayer de se montrer agressif, Nate ressemblait plus à brebis blessée qu'à un fauve sanguinaire, il n'en aurait ressenti aucune satisfaction.

"Je ne vous demande rien du tout, j'attends seulement de vous que vous fassiez ce qu'il faut pour qu'elle ne souffre plus."

Hors de question d'admettre devant un prisonnier que l'on veut tremper dans l'illégal. Charly ne fait pas encore totalement confiance à Nate, il pourrait lui attirer des gros ennuis s'il le voulait… c'est sans doute pour cela qu'il le garde particulièrement à l'œil. Charly a peu de détenus qui vaillent la peine d'être surveillés… Mais Nate en fait partie et son pote le muet, aussi. Charly préféra donc tourner sa faveur en noble cause, si Nate aime vraiment Minnie, il fera quelque chose, que le directeur de la prison le lui demande ou pas. Pas vrai ? En tout cas, ce bon vieux Charly comptait sur le pouvoir de l'amour pour faire prendre la bonne décision à Nate. Putain, si Jim était là, il lui aurait surement sorti une connerie du style "Ah bhein le revoilà ce bon vieux Charly ! Celui qui croit en la magie de l'amour et de l'amitié ! Ravi de te revoir, mon pote !" Pfff, quel con c'lui là aussi !

Charly se détendit quand Nate sembla approuver son idée de réagir rapidement.

"Ne soyez pas bête, Parsons." Bien sûr qu'il ne l'aura jamais laissé sortir ! Mais il lui offrit un petit rictus amusé, pour la tentative. Cependant, son visage se crispa quand il l'appela beau-papa et les joues de l'homme d'une cinquantaine d'année, se mire à rougir. "Ne m'appelez plus jamais comme ça !" Il se racle la gorge pour retrouver son calme. "Je...Je ne suis pas son père et je n'ai pas la prétention de tenter de le remplacer....." Soupire. "...Disons que comme vous, j'aime le fait qu'elle illumine mes journées." Il hoche la tête, sincèrement rassuré. "Bien ! Je compte sur vous."

Charly finit par laisser Nate se reposer, en lui rappelant que son état de santé est la seule chose qui préoccupe Minnie en ce moment. Il espérait ainsi que le taulard renoncerait à tenter de s'enfuir pour essayer de reprendre des forces dans le but de retrouver sa belle rapidement. Charly secoue la tête à cette pensée.

"Mon pauvre Charly, tu te ramollis..."

Soupire, puis quand un maton finit par passer, il l'interpelle.

"Toi là, monte la garde devant l'infirmerie et appelle du renfort, vous ne serez pas trop de deux ou trois pour Parsons."
"Parsons est à l'infirmerie ?! Vous voulez qu'on le ramène en cellule, monsieur ?"
"...Non... Ça ira. Laissez-le se reposer, un médecin doit venir l'examiner. Montez la garde, non-stop ou je vous ferais regretter d'être né !"
"Oui monsieur !" le garde prend son talkie : "Wilson, j'ai besoin de renfort devant l'infirmerie pour maintenir Parsons à l'intérieur."

Charly entend de loin la réponse de l'autre garde, que le voilà déjà partie. Il soupire, rumine et agite ses cheveux. Il est tracassé. Il se demande comment va Minnie, comment toute cette histoire va se finir, s'il prend les bonnes décisions..... Soupire. Mine de rien, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas l'impression d'une vie aussi mouvementée. Il ne sait pas s'il doit maudire Parsons pour ça ou le remercier…


***


La journée suivait son cours et j'ai été soumise à une batterie de test, physique et psychologique, pour savoir si je n'avais pas de traumatisme suite à ma prise d'otage. Tout cela était d'une futilité sans nom ! On ne m'autorisait pas à téléphoner ni à rentrer chez moi ! Je ne sais pas comment va Nate et ça me ronge de l'estomac ! Et s'il ne s'était pas remis de ses blessures ?! Et s'il avait une hémorragie cérébrale que je n'ai pas diagnostiquée ? Il serait mort tout seul, à l'infirmerie de North Rivers ?! Non, non, non ! Je ne peux pas accepter ça !

Je commence à arracher mes perfusions pour tenter de me libérer de ce lit d'hôpital. Je me lève et récupère mes vêtements sur une chaise pour commencer à m'habiller. Tant pis, si je dois m'enfuir d'ici comme une voleuse ou une folle à lier, et bien soit. Mais je ne resterai pas ici, une minute de plus !
Une espèce de contraction étrange me lance dans le ventre et me fait couiner comme un animal blessé avant de m'arrêter un instant pour reprendre mon souffle. Au même moment, la porte de ma chambre s'ouvre et une infirmière entre. En me voyant, son visage se décompose, elle commence à s'affoler !

"Mademoiselle Bolen ! Non mais ça ne va pas ! Retournez immédiatement vous coucher !"
"Non ! Je dois partir ! Je.... Quelqu'un m'attend !"
"Oui oui, ne vous inquiétez pas, il a été prévu et il arrive pour venir vous chercher !"

Me dit-elle en souriant. Mon sang se glace et je la regarde comme si j'avais vu un fantôme.

"Qui arrive ?"

Elle me regarde comme si j'étais débile.

"Bhein votre petit ami !"

Seigneur non... pas ça....

"Vous allez bien mademoiselle, vous êtes toute pale..."

Ses mots me vinrent de tellement loin que j'avais l'impression qu'il n'était qu'un écho. Je m'assois faiblement sur le lit en imaginant ce qu'il allait me réserver en rentrant... Il allait sans doute se mettre en colère parce qu'il a dû venir me chercher. Il sera fou de rage en apprenant que je ne suis plus enceinte… et histoire de finir de m'achever, il me rappellera que je ne suis qu'une trainée, car dans le fond, il n'y a sûrement que ça qui compte pour lui...

Je commence à avoir les larmes aux yeux tandis que l'infirmière me dit qu'elle va me laisser tranquille. Franchement, je ne sais pas si j'ai envie de lui dire d'aller se faire foutre ou la supplier de rester avec moi, de ne pas le laisser m'amener ! Mais c'est trop tard, elle est déjà partie... et moi, je me précipite aux toilettes, car j'ai eu une soudaine envie de vomir en imaginant Bobby se déchainer sur moi.
Je tire la chasse en tremblant avant d'aller me rincer la bouche et le visage pour me rafraichir et tenter de réunir tout mon courage.

Je n'eus pas longtemps à attendre. Ça faisait un moment que l'infirmière avait appelé Bobby, aussi, quand j'ai appris qu'il arrivait, il a dû s'écouler une trentaine de minutes avant qu'il ne soit là.

Quand il me récupéra à la réception, il avait l'air de bonne humeur, tout dans son attitude laissait croire qu'il était sobre et dans un bon jour. Lorsque l'infirmière lui annonça mon état, il a sans doute dû faire un effort surhumain pour ne pas m'en coller une ici même. Il garda le masque du parfait petit, celui qui est triste de cette perte, mais qui remercie le ciel que sa femme aille bien. Moi, c'est mon haut le cœur que j'ai dû retenir.

Une fois les papiers de sortie, signés, nous sortons de l'hôpital et nous dirigeons vers le parking. Une fois dans sa voiture, je retiens mon souffle, mais bizarrement, rien. Il ne m'adressa pas un mot, pas un regard, pas une parole. Je ne suis pas si naïve, j'aurais aimé croire qu'il avait finalement eu peur pour moi et qu'il ne risquait pas de me faire du mal, mais je ne suis pas bête. Au fond de moi, je sais qu'il attend juste d'être bien à l'abri dans notre maison... Bien caché des regards indiscrets.

Ces quarante-cinq minutes de trajet ont été les plus longues de toute ma vie. Et je ne savais même pas si je devais savourer ce moment de sérénité ou commencer à faire ma dernière prière, penser à ceux que j'aime, car je ne les reverrais peut-être plus…
J'avais envie de pleurer, mais je savais que Bobby me voyait pleurer sans raison, il se mettrait en colère. J'en viens presque à regretter l'ancien Bobby, celui qui au moins était patient et me supportait. Ce Bobby là, on dirait qu'il me déteste, il ne me regarde qu'avec de la haine dans les yeux. Il n'a aucune patience, tout ce que je lui dis l'irrite et justifie qu'il me batte…

La voiture finit par se garer dans l'allée et un rapide coup d'œil vers la maison de Candice m'indique que je ne pourrais pas compter sur elle, elle et Chuck ont sûrement dû emmener la petite manger quelque part.... Tant pis, je suppose que je ne vais pas pouvoir y échapper. Encore une fois, je me répète que c'est peut-être ce que je mérite, peut-être que c'est un châtiment divin pour me punir d'avoir mis ma foi de côté depuis plusieurs mois pour ne penser qu'à Nate ? Je....Je ne sais pas… Et plus je m'avance de la porte d'entrée et plus, je me demande pourquoi est-ce qu'on m'inflige ça ? Pour finalement, m'arrêter sur la conclusion que.... si tout ça à un rapport avec Nate alors..... alors, je n'ai aucun regret parce que je suis plus qu'heureuse de l'avoir rencontré... Et tous les sévices de Bobby ne pourront jamais m'enlever ce que je ressens pour lui !

C'est donc le cœur plein d'amour et d'espoir que j'entre dans cet antre du diable que je ne reconnais plus comme ma maison. Bobby entre après moi et ferme la porte derrière lui. J'avance de quelques pas, mais il m'attrape par les cheveux et me tire si fort que j'en tombe en arrière.

"Alors, je te laisse cinq minutes et je te retrouve à l'hôpital, hein ?!"

Et sans même attendre de réponse, il commence à me gifler au visage sans ménagement. Les coups pleuvent sur mon visage ou sur mes bras avec lesquels je tente de me protéger en pleurant et en le suppliant d'arrêter.
Nous sommes encore dans l'entrée et mon calvaire commence déjà… Bobby me crache au visage et me donne même des coups de pieds avant d'être essoufflé. Avec son pied, il me pousse vers la cuisine.

"Commence à faire à bouffer, rends-toi utile."

C'est en tremblant que je rampe faiblement jusqu'à la cuisine. Je pleure toutes les larmes de mon corps en silence en me tenant les cotes, si ça continue, il va vraiment finir par m'en casser une...
Je me relève à l'aide d'une chaise et ouvre le frigo pour tenter de réfléchir à ce que je pourrais bien lui cuisiner sans que cela me demande trop d'effort. J'opte finalement pour des pattes à la crème. Je tente de pencher pour prendre une casserole dans le placard du bas, mais la douleur est si intense que j'en fais tomber toute la pile de casserole. Bobby sursaute et je l'entends se lever et s'approcher.

"Pardon, je n'ai pas fait exprès !"
"Ta gueule ! Fais plus attention ! Tu vois pas que je suis en train de regarder le match !"

Me hurla-t-il dessus tout en me prenant par les cheveux pour me taper la tête contre les placards. Mon crâne résonne et mes oreilles bourdonnent. Il me traite comme ça pendant encore quelques secondes avant qu'il ne me lâche et ne s'en aille.
Je reste sur le sol pendant au moins cinq minutes à pleurer et à prier le ciel de m'achever, car je ne veux plus vivre cette vie. Je suis fatiguée et j'ai mal partout. La main plaquée sur ma bouche pour ne faire aucun bruit, je pleure ma détresse de toutes mes forces.

Puis quand j'ai retrouvé un peu mes esprits, je tente de cuisiner, du mieux que je peux, quelque chose qui le fera se tenir tranquille. Dès que se fut fait, je lui sers une assiette et lui apporte faiblement. Au moment où j'allais repartir pour manger à mon tour, il me retient fermement le bras.

"Non, non, dorénavant, les putes dans ton genre n'auront plus le droit de manger dans cette maison." Je le regarde pour voir s'il est sérieux et c'est là que je le vois sortir son...son....son sexe de son pantalon. Je rougis malgré moi en voyant cette petite chose mollassonne pendouiller. "Bouge-toi."

Il tire sur ma main si fort que j'ai crû qu'il allait m'arracher le bras. C'est en pleurant et en tremblant que je finis par m'agenouiller honteusement devant lui pendant qu'il se contente de manger tout en regardant le sport. Parfois, il appuie sur ma tête dans le but de m'étouffer puis quand il voit que je commence à me débattre, il arrête dans un rire gras.

Une fois mon humiliation terminée, j'ai dû nettoyer la cuisine et faire la vaisselle. En passant rapidement au salon, j'étais tellement pressée de rejoindre la chambre, que je n'avais pas vu que Bobby n'y était plus. Ça fait maintenant deux jours qu'il s'endort comme un phoque sur le canapé. Je pensais qu'il en serait ainsi ce soir également.... Quelle conne j'ai été !
En sortant de la douche, qu'elle ne fut pas ma surprise, de trouver Bobby en caleçon dans le lit. Je l'ai regardé avec effroi avant de faire un pas en arrière.

"M'oblige pas à venir te chercher ! Ramène ton cul de pute par ici !" Il tapote le lit à côté de lui. "Crois bien que cet enfant, on l'aura de gré ou de force !"

J'ai essayé de lui dire que j'avais mal et que…que ça ne fonctionnerait peut-être pas.... Mais pour seule réponse, Bobby sortit du lit pour m'y trainer de force et me prendre contre le montant du lit. Je me sens tellement humiliée et au fond du gouffre, que je ne prie même pas, je me contente de pleurer, l'âme, l'esprit et le regard vide. J'attends que ça passe.... Mon intimité me fait atrocement mal et je pense que j'aurai mal pendant plusieurs jours… Je sens que mon visage est enflé et douloureux, j'ai l'impression d'avoir été brisée en mille morceaux et qu'une simple brise ferait s'envoler toutes les parties de mon corps au quatre vents.

Bobby me balança ensuite sur le lit et continua son affaire jusqu'à ce qu'il soit satisfait et épuisé. Il s'allongea ensuite comme une bête sur le lit et s'endormit comme un Loire.... Pour ma part, je suis retournée me laver puis je suis partie me coucher à ses côtés, car j'ai eu peur de sa réaction demain ou dans la nuit s'il ne me trouvait pas près de lui. En revanche, j'ai essayé de dormir tellement près du bord pour qu'il ne me touche pas, qu'au moindre mouvement j'aurais surement fini sur le sol ! Mais le sol était une option bien meilleure !
J'ai passé toute la nuit à pleurer en silence, mon oreiller était inondé de larmes. J'ai tant pleuré que j'en ai eu les lèvres ardemment sèches et un mal de tête intense. Finalement, je me suis endormie de fatigue et je me suis réveillée aux premières intonations de mon réveil ! Je l'ai tout de suite coupé pour que le monstre ne se réveille pas !

Discrètement, je suis allée m'habiller et me préparer. Aujourd'hui, je ne vais pas avoir le choix, ça sera chapeau de plage, lunette de soleil et foulard autour du cou. J'imagine que ça me donne un côté un peu rétro, mais je n'ai pas le choix. Je ne veux pas que l'on me voit comme ça ! Je suis hideuse, vraiment ! Quand j'ai vu mon visage ce matin, j'en ai pleuré pendant un bon quart d'heure…
Tout le bas droit de mon visage est enflé et violet. J'ai un œil au beurre noir qui tourne au jaune violacé. J'ai des marques de coups partout sur le corps, des bleus si violets qu'on dirait que ma peau est nécrosée. Non, c'est tout bonnement affreux ! J'ai caché tout ça sous un jean et un pull à manche longue. Je sais bien que l'été n'est pas encore fini, mais que faire de plus ? Je ne pourrais pas supporter le regard des gens sur mes blessures si humiliantes...

Je sors de la maison en tremblant, j'ai peur qu'il se réveille, peur que l'on me voit… Oui, j'ai peur de beaucoup de choses maintenant…
C'est en prenant une grande bouffée d'air frais que je monte dans la voiture. Je n'ai aucune envie de devoir faire semblant aujourd'hui. Je n'ai pas envie de dire bonjour à qui que ce soit, mais je n'ai pas le choix. Si je me comporte bizarrement, je vais être assommée de questions et je ne pourrais pas y faire face. Je vais sûrement finir par pleurer et tout avouer..... Si je fais ça... Quel sort me réservera-t-il ? Il va me tuer, c'est sûr !


***


Finalement, sur le chemin de North Rivers, je me suis arrêtée à la boulangerie pour prendre les donuts et le café de John le gardien d'entrée. Mais pas que.... Je suis également allée dans une supérette pour acheter un énorme paquet de biscuits au chocolat pour Sam et un paquet de cigarette. Ne m'y connaissant pas, je demande au vendeur les plus fortes. J'imagine que c'est ce qu'il doit avoir l'habitude de fumer...
Si je n'étais pas passé à la boulangerie, mon interrogatoire aurait commencé à ce moment précis. Au lieu de ça, John et moi, on s'est contenté de banalités habituelles. Quant à mon accoutrement, mal de tête carabinée ? Je n'étais pas convaincue, mais il n'a pas eu l'air de se poser de questions. Tout à coup, je me sens coupable de lui avoir menti, car je réalise que s'il m'a cru, c'est non pas parce que mon mensonge était crédible, mais parce qu'il me soupçonne de ne jamais mentir…

C'est en pleurant de honte sur la personne que je suis devenue, que je finis par garer ma voiture sur ma place. Je sors un mouchoir de la boite à gant, me mouche et le remet à l'intérieur ni vu ni connu...

Je passe les portes en essayant de paraitre tout aussi convaincante que pour John, seulement, je vois bien dans le regard de certains gardes qu'ils ne sont pas dupes… Certains ne me croient pas du tout, d'autres font mine de me croire, car ils s'en foutent et d'autres ne remarquent même pas que je suis vêtue comme une mormone ! Bah, dans un sens, tant mieux.
Finalement, je me réfugie dans mon infirmerie, comme d'habitude depuis maintenant trois jours. Je ne partage pas le petit dej avec les équipes tournantes, je ne salue personne et je me passerai bien de la visite médicale du matin... Je soupire en retirant mon chapeau et mes lunettes, mais pas mon foulard. Je le garde autour de mon cou en essayant de cacher le plus possible mon visage avec. Je range le paquet de biscuits et de cigarettes dans le tiroir de mon bureau avant de m'installer sur la chaise.

Ma journée commence tranquillement, je tente de me plonger éperdument dans le travail pour ne pas penser à ma vie, à ce qui m'attend et aux douleurs que je ressens dans tout le corps, jusqu'à mes zones intimes…

Quand vient l'heure de la promenade, je me colle à la fenêtre pour voir Nate. Cette fois, je me fiche bien de passer pour une psychopathe, j'ai besoin de le voir ! Est-ce qu'il est là ? Est-ce qu'il a été hospitalisé ? Est-ce qu'il est ?.... J'ai dû attendre jusqu'à aujourd'hui pour avoir de ses nouvelles, je ne tiens plus !

Je retiens mon souffle et les battements de mon cœur jusqu'à ce que je vois son beau visage apparaitre dans la foule. Je souris en recommençant à respirer normalement. Je pleure de joie et de tristesse en le voyant s'asseoir à côté de Sam. Je suis tellement heureuse qu'il aille bien ! Mais d'un autre côté, j'ai tellement honte… Je n'ai pas envie qu'il me voit comme ça.... Il me trouverait hideuse et sale ! Je... Je ne saurai même pas quoi lui dire tellement j'aurai honte !

La promenade se termine beaucoup trop rapidement à mon gout… Nate s'en va et emporte avec lui mon sourire. Quand je me replonge dans le travail, je suis de nouveau cette coquille vide....
Mon téléphone se mit à sonner et machinalement, je réponds sans regarder qui c'est. Je suis habituée à ce que ça soit le directeur qui me prévient d'un rendez-vous de dernière minute ou bien ce sont des entreprises pharmaceutiques qui tentent de nous vendre leurs médicaments ! Ou pire, qui voudraient en essayer certains sur des détenus ! Comme s'ils étaient des cobayes !

"Allo ?"
"Minnie, ma chérie, tout va bien ?"

Je soupire en reconnaissant la voix de ma mère... Ça m'apprendra à décrocher sans regarder de qui est l'appel…

"Oui maman, pourquoi est-ce que tu m'appelles ?!"
"Comment ça, pourquoi est-ce que je t'appelle ? Ça fait des semaines que je n'ai pas eu de tes nouvelles ! Heureusement que Bobby nous tient informé, lui !"
"C'est lui qui t'a appelé ?"
"Oui, il m'a dit que tu avais encore été agressée dans ta maudite prison et que tu avais perdu ton bébé… Minnie.... pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais enceinte ?"

Parce que je n'ai jamais voulu de cet enfant.

"Je....disons que j'avais encore du mal à réaliser."
"Tu aurais quand même pu nous en parler ! On aurait pu traverser cette épreuve ensemble !"
"C'est un peu tard pour essayer de jouer le rôle de la mère parfaite."
"Minerva ! Tu ne vas pas recommencer, ton père et moi avons fait des erreurs, mais maintenant, nous sommes là pour tenter de les réparer et tu n'y mets pas du tien ! Franchement, je ne te reconnais plus !"
"Non, non, tu ne me connais pas ! Parce que pour me reconnaitre, il faudrait déjà que tu me connaisses, or, ce n'est pas le cas !"
"Minerva, tu n'as pas le droit de me parler sur ce ton !"
"Et toi, tu n'as pas le droit de faire comme si tu étais ma mère, alors que tu as été une étrangère tout au long de ma vie. Tante Maddy aura été plus une mère que toi, elle aura été un meilleur parent que vous deux réunis ! C'est dingue, j'arrive pas à croire que j'ai jugé la mère de Candice alors qu'en faite, tu es exactement la même !"
"Seigneur, je savais que cette fille aurait une mauvaise influence sur toi !"
"Oh, je t'en prie, laisse le Seigneur en dehors de ça !"
"En parlant de notre Seigneur, c'est quand la dernière fois que tu es allée à l'église, hein ? Parce que la Minnie que je connais et que j'ai vu grandir est une fervente chrétienne qui ne se serait jamais laissée embarquer dans le milieu carcéral ! Minnie, je m'inquiète pour toi… Et si cette ville était en train de te posséder et de te voler ton âme.... J'ai peur que tu finisses en enfer, ma fille, parce que tu auras succombé au charme de Satan..."

Et voilà, quand elle commence à avoir tort, elle essaye de me faire culpabiliser en retournant Dieu contre moi ! Qui fait ça ?! Mais cette fois, je ne suis plus une enfant !

"Je...Je n'ai pas succombé à Satan, maman ! Si tu veux tout savoir, Bobby est putain de fils de pute tandis que Nate est l'homme le plus charmant que j'ai rencontré. Et dorénavant, évite de m'appeler et d'essayer de rattraper le temps perdu, parce que tu sais quoi, Lois, j'en ai assez de perdre mon temps."

Puis je lui ai raccroché au nez ! Je sais que je vais devoir aller confesser pour avoir aussi mal parlé à ma mère… Mais pas que, je vais devoir aller me confesser de tout ce qui s'est passé depuis que j'ai mis le pied à Santana.... Sur ce point, maman a peut-être raison, cette ville est peut-être maudite et je suis peut-être véritablement en train de succomber à Satan.... En tout cas, que Dieu me Pardonne, mais si Satan se cache sous les traits de Nate, je crains d'être beaucoup trop faible face à lui...

Par culpabilité, j'ai cessé de travailler un instant le temps d'une petite prière. J'ai prié Dieu de me Pardonner d'avoir manqué de respect à ma mère, mais aussi.... qu'il garde un œil sur Nate et qu'il le protège, car au fond de moi, je sais qu'il n'a rien de maléfique. Et si je me suis trompée, que je sois damnée avec lui dans ce cas.


***


Plus tard dans la journée, un garde tape à ma porte et je me tourne, sur ma chaise de bureau, pour qu'il ne me voit pas. Faisant ainsi mine de chercher des dossiers.

"Oui ?"

Il m'annonce la venue de "la lueur de mes journées".... Sur le coup, je fronce les sourcils puis quand je comprends où il veut en venir, je rougis de la tête aux pieds alors que mon cœur rate un battement. C'est une blague ?! Pourquoi ? Pourquoi Seigneur ? Ma prière ne Vous a-t-elle pas plus ? Je...J'aurais fait quelque chose qui Vous aurez contrarié ?
Je ferme les yeux un instant pour tenter de ne pas défaillir, au même moment, le garde me fait part de sa remarque déplacée avant de s'en aller.....

Je tourne toujours le dos à Nate et ne trouve pas le courage de me retourner. Seigneur Dieu, que j'ai envie de mourir en cet instant..... Pourquoi ? Pourquoi faut-il qu'il soit amené à me voir comme ça ? Pourquoi ?
Je me mords la lèvre jusqu'au sang pour trouver le courage de me retourner et de lui montrer l'horreur que je suis devenue… Je n'ose même pas le regarder et j'espère que lui aussi ne va pas s'attarder sur mon visage, mais ça m'étonnerait fort… D'ailleurs Nate a été emmené ici sans que la raison me soit annoncée, c'est qu'il a sûrement dû mentir pour venir ici.... C'est qu'il voulait me voir.... Et...Et voilà ce qu'il voit.....

Je plante mes ongles dans la paume de ma main pour ne pas pleurer, cela rendrait le tableau de ma vie encore plus pathétique… J'ai envie de lui dire pleins de choses, lui demander comment il se sent ? S'il guérit bien ? J'ai envie de savoir comment va Sam et si tous les deux ne manquent de rien… Mais je n'arrive pas à dire quoi que ce soit. En cet instant, j'ai même l'impression de devoir faire un effort surhumain pour continuer de respirer normalement... Je pose un regard vide de toute énergie vitale sur mon bureau, ne trouvant même pas le courage de le regarder. Puis quand il prononce mon nom.... des braises de lueur s'allument dans mon regard.

Il prend un temps de pause avant de me faire du manque de son addiction. Cette fois, je relève la tête rapidement, ça me rappelle que j'avais prévu le coup ! Non pas de le croiser ici, mais de le lui faire passer parce que je me doutais bien qu'avec tout ce qui s'est passé dernièrement, il en aurait bien besoin.

D'une main tremblante, je tire le tiroir de mon bureau et en sors les biscuits et les cigarettes. Je les pose timidement sur le bureau devant moi et les pousse vers Nate avec mes petits doigts amaigris des derniers jours.

"T...Tiens, je t'ai pris des cigarettes et....et j'ai pris des biscuits à Sam, ne sachant pas ce qu'il aimait, j'ai opté pour du sucré." Je regarde Nate, angoissée. "Je n'aurais pas dû ? J'aurais peut-être dû lui prendre quelque chose de salé ? O...Ou bien des cigarettes à lui aussi ? Même si je préfèrerai qu'il ne fume pas ! Et toi non plus, d'ailleurs !"

Je pose rapidement une main sur ma bouche en rougissant, mon côté infirmière a pris le dessus et je me suis emportée. Je rougis en lui offrant un petit sourire timide. Je me sens tellement bien à ses côtés. Même nos silences gênants, je ne les échangerais pour rien au monde !

Puis Nate finit par s'excuser et je fronce les sourcils.

"Tu...Tu n'y es pour rien... C'est moi qui suis bête d'être restée aussi longtemps avec Bobby...."

Je sens les larmes qui commencent à monter, mais je tente de les contenir. Seulement…Quand Nate me demande pourquoi…Je craque et je fonds en larmes ! Je tente de cacher mon visage avec mon foulard pour ne pas être une monstruosité à ses yeux. Je tente de parler clairement, mais je suis prise de violents sanglots tant je pleure tout mon soul de façon incontrôlée. Je tremble de peur et de tristesse tout au long de mon récit.

"Je....Je ne sais pas....au début j'étais jeune e...e....et perdue ! Il....i...il était m...m....marrant et sympa... e....e....et je me suis faite avoir ! E...e....e....ensuite il a co..c...Commencé à avoir des j...j...jours où il rentrait bourré e...e...Et e...e...en colère alors il...il me bousculait c...c'est tout.... J...Je me disais que.. que c'était juste l'alcool..." Je me mouche avant de continuer de vider mon sac sans le regarder sinon je perdrais tout courage et je me barrerais en courant ! "...Puis c'est devenu plus régulier.... E...Ensuite je..." J'ai tellement honte que je baisse ma tête jusqu'à ce que mon menton touche mon torse et je prononce dans un murmure : "....je suis tombée enceinte...." Je laisse quelques secondes pour voir si Dieu allait exaucer mes prières et me tuer ici et maintenant.... mais non.... alors je continue.... "....Tout à coup B...b....Bobby est devenu plus attentionné, pl...plus gentil.... et depuis qu'il est revenu de la prison...." Cette fois je cache mon visage dans mes mains, me moquant éperdument de savoir si mes prochains mots seront compréhensibles ou non, ça m'est déjà bien trop difficile de les prononcer à voix haute et encore plus à Nate ! "....Il a totalement changé ! Il...Il a été plus violent que jamais ! Tous les soirs....depuis trois jours....il...il....il me fait.... des choses.... Je n'en peux plus....J'ai envie de mourir ! Je me sens si....si sale et moche ! Qu'est-ce que tu dois penser de moi maintenant..."

Je pleure encore et encore en tournant ma chaise pour lui tourner le dos afin de ne plus supporter son regard. Je me sens si honteuse, j'ai l'impression qu'il me regarde avec de l'acide pour purifier mon âme et mon corps de tout ce que j'ai enduré...

Nemo
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Nemo
Sam 20 Aoû - 18:57
goût de vengence
fiche de nate parsons
En arpentant les bars, J a réussi à dégoter trois monstres de muscles, prêts à tout pour mettre la misère à un enculé. En tout, ils seraient cinq. Mais il était hors de question que J laisse Will se salir les mains. Will parlera, et lui observera.
Le lendemain, ils passeraient à l’action. Robert Miller allait le payer cher, et ce, dans quelques heures seulement.

Ces heures passées, J et les trois colosses attendent dans une fourgonnette garée à quelques rues de la maison de leur cible. Will n’est toujours pas arrivé et J commence à s’impatienter. Il compose son numéro, sourcils froncés. Une voix encore endormie lui répond.

« - J, putain j’arrive.
- Qu’est-ce que tu branles, petit con, ramène ton cul et vite.
- Excuse-moi, je suis là dans cinq minutes. »


Il soupire et range son téléphone dans l’intérieur de la poche de sa veste. De toute façon, ils doivent attendre que la conjointe de leur cible parte de la maison.
J a eu l’occasion de les observer discrètement durant la soirée, et il est satisfait du plan qu’il s’apprête à exécuter : ce Robert Miller est une sacrée pourriture. Quant à la petite, sa destruction psychologique augmente extrêmement vite. Elle sera sans aucun doute soulagée que son mari se prenne un bon coup dans son ego.
Quelques dizaines de minutes plus tard, la voiture de Minerva Bolen s’engage sur la route et part en direction de la prison. Will arrive en trombe au même moment, après que la voiture ait tourné dans la rue d’en face. Il reprend son souffle et réajuste sa tenue : son pantalon de costume et sa chemise blanche, accoutrement qu’il ne quitte qu’en de très rares occasions.

« - Salut les gars. J, j’suis désolé, j’ai pas vu l’heure.
- T’es pas dans une croisière de plaisance, mon p’tit gars. D’où est-ce que tu sors ?
- De chez une nana, elle m’a un peu… retardé. »


J lève les yeux au ciel sans sourire. Il ne sourit pas facilement, d’ailleurs Will ne croit pas l’avoir déjà vu esquisser le moindre sourire. Il a déjà passé une bonne moitié de sa vie, dépassant de loin la soixantaine. Mais malgré son âge avancé, il n’a perdu aucunement ses réflexes. Will sait qu’il peut prendre extrêmement cher si jamais il pousse le bouchon trop loin. J est un homme très dangereux à qui il ne faut surtout pas chercher des noises. Dans la vie de tous les jours, J devient Josef Lieben, un vieux russe gentil et solitaire ayant fui son pays pour prendre sa retraite aux Etats-Unis. Le voisinage l’apprécie beaucoup. Mais quand il lâche sa chemise à fleurs, Josef retire son masque et son passé de criminel le rattrape. Il ferait tout pour son plus fidèle élève, Nate Parsons, comme il sait que Nate ferait tout pour lui. Depuis quelques années, Will est sous son aile, mais il est bien plus volage que son ainé et il peine beaucoup pour le remettre à sa place. Nate n’est pas au courant de cela, et ne devra jamais l’être.

« Allons-y. »

J retient Will par le bras, fermement.

« Tu ne participes à aucune forme de violence physique, tu m’as bien compris ? »

Will acquiesce et s’avance vers la maison, suivi de son mentor et des trois colosses armés d’une batte, d’un maillet et d’un couteau. Il s’empare de la clé cachée sous le pot de fleur à l’entrée et ouvre la porte. La veille, J l’a vu rejoindre le lit aux côtés de la pauvre Minnie. Will ainsi que deux des trois Musclor entrent jusqu’à la chambre de Bobby, qui ronfle profondément. Will fait signe à l’un des hommes. Celui tenant le couteau se déplace vers le visage de Bobby, l’empoigne par le col de son t-shirt, le relève et passe la lame sous sa gorge. Alors que la victime se réveille brutalement, Will s’approche de lui et sourit de toutes ses dents.

« Bien dormi ? J’espère en tout cas. Car tu ne dormiras sans doute plus jamais aussi bien à partir de maintenant. »

J a pris une chaise dans le salon et s’est assis, observant la scène en retrait. Il n’y bougera plus avant que les comptes ne soient rendus. Il laisse Will faire, l’observant et l’évaluant.
Will ordonne au molosse de trainer Bobby en dehors de la chambre jusqu’au milieu du salon, pour qu’ils aient toute la place nécessaire. Si Bobby pose des questions, Will les ignore. Il s’approche de son visage et commence son manège, ne détachant aucunement le sourire de ses lèvres. Il aime ce qu’il fait.

« Ressens bien c’que tu ressens. T’as envie de te pisser dessus, de mourir ? T’as envie que tout ceci s’arrête ? T’as peur de ce qu’il va t’arriver mais malgré tout, tu sais que tu n’y échapperas pas ? Ressens tout ça, Bobby. C’est exactement ce que ta chère et tendre Minnie ressent dès qu’elle rentre le soir. Mais comme elle, tu vas gentiment endurer les coups et pleurer à chaudes larmes. Rien de plus. »

Il ne suffit que d’un signe de tête de Will pour que les hommes s’abattent sur Bobby. Celui-ci est jeté au sol, l’un des hommes le frappe dans les côtes tandis qu’un autre le matraque au niveau des jambes. Le troisième, qui le tenait à l’aide de son couteau, le regarde droit dans les yeux en souriant, approchant la lame de plus en plus près de son visage. Il feint à plusieurs reprises de l’abattre violemment dans la poitrine, l’œil, ou la trachée de Bobby, pour unique raison de l’effrayer encore plus. Will s’est installé sur le dossier du canapé, ne lâchant pas une miette du spectacle qui s’offre à lui.  
Les coups durent cinq minutes et Bobby est déjà bien amoché, en larme et suant de détresse. Will s’approche et fait comprendre aux mains armées que le premier acte s’arrête ici. Il laisse Robert, recroquevillé au sol et pose la semelle de sa chaussure sur son torse, le surplombant de toute sa hauteur.

« Tu te sens comment, Bobby ? Comme une vieille merde ? C’est ça regarde, je piétine la plus grosse merde de Santana. Ça te fait quoi de changer les rôles, hein ? Dis-moi, as-tu déjà aimé, Bobby ? Parce que je vois que d’la merde dans tes yeux. Pas une once d’amour. T’es une merde. »

Will crache sur le visage de sa victime de toute sa hauteur, imitant sans le savoir son frère ainé. Les cris de Bobby commencent à être vraiment trop forts, alors Will fait glisser la pointe de sa chaussure sur le visage tuméfié jusqu’à forcer violemment l’entrée de sa bouche, rentrant son pied d’une bonne dizaine de centimètres et stoppant immédiatement les cris.

« Si tu savais comme je meurs d’envie d’entendre tes cris et tes plaintes ! Mais tu ne me laisses pas le choix. Je vais devoir me contenter de tes yeux vides et apeurés… Maintenant tu fermes ta grande gueule ou j’te la défonce à coups de pied. »

Will enfonce un peu plus sa chaussure pendant quelques secondes avant de dégager son pied du corps tremblant de Bobby. Il le fait asseoir sur une chaise tandis que deux des hommes le maintienne.
Deuxième acte.

« Parlons de toi maintenant, Robert. Tu sais, j’en ai connu des hommes comme toi, violents envers leur femme, se saoulant la gueule au moindre truc qui leur convienne pas. Et pourtant, ils étaient tous plus méritants que toi, comblés de traumatismes et de tares psychologiques. Toi, t’es juste bon à vouloir faire fleurir ton égo. T’es nul, Bobby. J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi pourri. »

Will s’approche de son oreille pour que les prochains mots transpercent ses tympans et résonnent dans son esprit jusqu’à la fin de ses jours.

« Personne ne t’aime. Personne ne t’a jamais aimé. Tu ferais mieux de crever, tout le monde serait soulagé. Tu n’es qu’un bon à rien, tu n’as jamais su rien faire d’autre de tes deux mains que te branler et boire de la gnôle. Minnie ne t’aime pas et ne t’aimeras jamais. Tu ne l’auras plus jamais. Tu seras seul, pour toujours. »

Il se recule et ordonne à l’homme qui le maintien de le lâcher. Dans un dernier élan de violence, l’homme au maillet abat son pied dans la joue de Bobby, le faisant tomber au sol.

« Lève-toi, j’en ai pas fini avec toi. »

Après cinq secondes de battements, l’un des hommes le met violemment sur ses pieds et le force à rester debout.

« Mets-toi à poil. »

Il ignore le regard décontenancé que doit sans doute lui offrir Bobby et décide plutôt d'allumer une cigarette.

« Tu t’mets à poil et vite, me fais pas perdre mon temps. Montre moi un peu l’homme que tu prétends être. Aller ! »

Quand Bobby s’exécute, Will lâche un soupir de satisfaction. Il prend un pied monstrueux à voir sa victime, honteuse, s’attendant à des tas de choses. Il ricane, en reprenant une bouffée de tabac.

« Et bah je comprends pourquoi Minnie s’est lassée. J’peux t’dire qu'avec Nate, ça va la changer. Attends, tu vas pas me faire croire que tu lui fais plaisir avec ça ? Et tu oses avoir un égo surdéveloppé avec c’que t’as entre les jambes ? »

Will ricane encore plus, et les trois hommes le suivent dans les moqueries.

« J’crève d’envie de te couper la bite et te la foutre dans la bouche. Peut-être que tu comprendrais ce que Minnie ressent. Un asticot gluant et puant, c’est comment à ton avis ? Ouaip, ça doit vraiment pas être terrible. »

Will se tourne soudainement vers son mentor, les yeux pétillants. Il n’a besoin de rien dire, que J comprend à peu de choses près ce qu’il s’apprête à faire. Il fronce les sourcils et hoche négativement de la tête. Will ne discute pas mais semble extrêmement déçu. Il fait signe à ses trois gars de le cogner encore une fois et les laisse s’amuser alors qu’il finit sa cigarette. Il s’agenouille aux côtés de J, toujours assis sur sa chaise. Cette conversation n’est à ce moment, audible que d’eux seuls.

« - Pourquoi ?
- Je te l’répète encore une fois : pas d’ça dans ma famille. Tu cognes, tu saignes, tu brules, t’éviscères, aucun problème avec ça. Mais toute forme de violence sexuelle est formellement interdite avec moi. Compris ?
- Il le méritait.
- Sans aucun doute. Mais sa pourriture t’aurait alors traversée et t’aurais rongée jusqu’à la moelle. Ne fais jamais ça, Will. Jamais. N’use pas de ta puissance dans ce genre de violence.
- Ok, c’est compris. »


Will se relève en expirant sa dernière latte. Il se dirige vers la danse morbide et stoppe les trois hommes d’un claquement de doigt. Robert n’est plus qu’un déchet, semblable à sa nature humaine. Il semble être à deux doigts de l’évanouissement, alors Will se dirige vers la cuisine et fouille dans les placards à la recherche d’une casserole, qu’il rempli d’eau froide. Revenant avec sa trouvaille, il la déverse entièrement sur le visage de Bobby, pour qu’il reprenne complètement connaissance.

« Bah alors, tu vas pas m’crever entre les mains, quand même ! Un peu de tenue. Je pense que t’as compris la leçon ? Tu l’feras plus ? »

Dans un dernier geste de violence, Will écrase ce qu’il reste de sa cigarette sur le front de Bobby, lui laissant une marque de brûlure. Il se penche et lui relève la tête en le prenant par le peu de cheveux qui lui reste.

« C’est ça, de s’en prendre à quelqu’un proche de Nate Parsons, mon gros. Ne fais plus jamais de mal à Minnie. Je serai là, près de toi, je te surveillerai. Si tu poses un doigt sur elle, un doigt, on remet ça. Fois mille. » Il se relève et passe la porte derrière tous les autres et hausse la voix. « Merci de ton accueil, Bobby, au plaisir de te revoir ! »

*

Lendemain – Nate est à l’infirmerie en compagnie de Minnie

J’ouvre grands les yeux, pleins d’envie et d’espoir. Elle est sérieusement en train de me dire qu’elle est allée acheter des clopes rien que pour moi ? Serait-ce un ange tombé du ciel ? Je lui fais un grand sourire, à la manière d’un gosse qui à le droit d’avoir enfin son jouet préféré. J’ouvre le paquet et prend une cigarette que j’allume avec un briquet que je trouve sur son bureau. J’inspire et c’est comme si tous mes malheurs s’évaporaient. Comme si je n’avais plus aucune raison de m’en faire. Je ferme les paupières et soupire de satisfaction. Une résurrection, voilà ce que c’est. Je ris légèrement aux conseils de Minnie.

« Si tu savais comme j’m’en fous de tes conseils d’infirmière à la noix là tout d’suite… Je prends mon pied là. »

Quand je lui demande pour quelle raison stupide elle reste encore avec son geôlier, Minnie craque et fond en larme. Mon cœur se brise en mille morceaux en la voyant ainsi et plus elle parle, plus la haine en moi grandit. J’espère que Will a bien fait son job. J’espère que cet enculé a prit cher.
Je suis tombée enceinte
Ma respiration s’arrête et mes sourcils se froncent.
Tous les soirs depuis trois jours il me fait des choses
Mes poings se serrent et je sens mes ongles appuyer contre la peau de mes paumes.
J’ai envie de mourir
Ma mâchoire se sert si fort que je sens mes molaires craquer entre elles.
Qu’est-ce que tu dois penser de moi maintenant

Et soudainement, la haine et la soif de vengeance que je ressens laissent place à une grande tristesse. Je n’ai qu’une envie : la prendre dans mes bras, la protéger de mon corps, la bercer pour que plus rien ne la touche. C’est ce que je ferais si je n’avais pas ces putains de menottes. Bordel, qu’on me les retire ! Je ne peux rien faire !
Je me lève et m’agenouille devant elle, lui redressant le menton avec ma main. Son visage noyé sous les larmes et sa peau devenue violette par endroit me font l’effet d’une immense claque et je sens en moi la haine reprendre de plus belle. Pourtant, je me force à passer outre, uniquement pour les prochaines minutes.

« Je pense que t’es une femme incroyable. Terriblement courageuse et forte. Qui a le cœur sur la main et qui est prête à aller acheter des conneries pour rendre heureux des prisonniers, des gens malhonnêtes. Je pense n’avoir jamais rencontré quelqu’un comme toi. Faut pas que tu ais honte de ça. Tout ces bleus, toutes ces marques, elles font parties de toi, maintenant. Adopte-les, sois fière de montrer que t’as survécu à ça et que tu as rebondi. Ne les cache pas. Tu es magnifique comme tu es. »

Je caresse légèrement le bleu qui recouvre sa mâchoire, fronce les sourcils, ne pouvant pas empêcher la colère de revenir au galop dès que je m’attarde trop sur ses marques de violence.

« Heureusement que je suis enfermé. J’l’aurai tué. » Je marque une pause, me relevant en restant devant elle. « T’as plus à t’en faire, Minnie. Ce soir tout ira mieux, j’te le promets. C’est réglé. Il te touchera plus. Peut-être que tu m’en voudras, et pour ça je suis désolé d’avance. Mais je pouvais pas faire autrement. »

Je cache le fait que ce soit le directeur qui m’a demandé en premier, ne souhaitant pas l’inclure dans l’affaire.
Je me penche et dépose un baiser sur son front.

« Minnie. Contrairement à ce que tu peux penser, je… je tiens beaucoup à toi. Alors te mets pas dans des situations comme ça, quitte-le, pars vivre dans un foyer sain. Je serai triste si tu t’en vas d’ici, mais tu devrais peut-être changer de vie. »

Egoïstement, j’espère qu’elle ne prendra pas mes conseils au pied de la lettre. Maintenant je sais que je le vivrai très mal si elle quitte la prison.

« J’étais juste venu te voir. Prends soin de toi, Minnie. Et merci pour les clopes. Ça peut paraitre anodin mais tu m’évites de grosses crises de colère incontrôlables. »

Je prends le paquet que je cache dans l’élastique de mon pantalon et retourne vers la porte de l’infirmerie, lui adressant un dernier sourire.
Alors que je sors de la pièce en compagnie du garde, mon sourire s’évanouit, laissant place à un sentiment d’angoisse et de haine profonde. Je repense à la lettre que j’ai reçu la veille. J’espère que Will fera tout pour la protéger, tout. Qui peut bien m’en vouloir à ce point, au point de menacer celle qui compte le plus pour moi ?



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Cheval de Troie
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Lun 29 Aoû - 15:02

Minerva Bolen
J'ai 25 ans et je vis à Santana, Arizona. Dans la vie, je suis une jeune infirmière et je m'en sors assez bien en théorie. Sinon, à cause d'une éducation campagnarde moyenâgeuse, je suis en couple avec un plouc et je le vis plutôt ....bhein disons que c'est toujours mieux que rien dans cette ville.


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Minnie est née à Bouzeville, le genre de ville où tout le monde se connait et où tout le monde est stupide. Springfield, voilà, c'est comme si Minnie était née à Springfield. Et pas chez les Simpson, non, elle elle n'a pas eu de chance. Elle serait plutôt née chez les Spuckler, cette famille d'arriérés consanguins. Mis à part ça, sa vie ressemblait vraiment au genre de vie qu'elle aurait mené à Springfield, elle a eu les mêmes amis de la maternelle à la fin du lycée, elle est sortie avec les mêmes garçons que ses copines parce qu'elle n'avait pas vraiment l'embarras du choix et son école élémentaire n'était clairement pas destinée à nous préparer pour un poste au Capitole, alors Minnie a décidé d'être infirmière. Un métier plutôt réalisable pour une bouseuse comme elle et qui ne nécessite pas de mettre un organe en hypothèque pour y parvenir.

Après avoir été plus que déçue à Bouzeville, Minnie a réuni tout son courage pour partir sans se retourner ! Elle s'est dit que Patelinville serait sans doute mieux que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent... Elle a eu tort. Patelinville est juste une ville comme Bouzeville mais en un peu plus chic. Enfin si plus chic veut juste dire ne pas trouver des clodos dans les salles de cinémas, alors oui elle est plus chic.
Ici, Minnie s'est trouvée un appartement puis elle a connu Bobby. Bobby n'est pas l'homme de ses rêves, mais il n'est pas aussi arriéré que les autres bourrins qui sont venus lui faire la cour. Tous les muscles et rien dans la tête...... Voilà ce qu'elle a toujours connu. Minnie sait s'en contenter, après tout elle n'a jamais espéré mieux que ce qu'elle avait déjà, le mieux c'est pour les autres, ce n'est pas pour elle. Aussi, malgré une vie clairement pourrie, elle reste une jeune femme sympathique, souriante et serviable.

Nouvelle ville, nouvel appart, nouveau mec et bien sûr, nouveau job. Après avoir reçu son diplôme d'infirmière, Minnie a été acceptée comme infirmière dans le pénitencier de Santana à la sortie de la ville. La jeune femme était loin de se douter que sa vie allait basculer à tout jamais le jour où les énormes grilles de la prison se sont refermées derrière elle pour la première fois.

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Ella Purnell :copyright:️ Nympheas - Google

Nate a l'air tellement heureux de recevoir les cigarettes que ça me met du baume au cœur. Ici, c'est rare de voir des gens exprimer autant de joie, alors faut profiter de ces rares instants. Je souris d'une oreille à l'autre alors qu'il commence déjà à ouvrir le paquet. Par réflexe, j'ouvre rapidement la fenêtre, pour l'odeur, le tabagisme passif, mais aussi pour ne pas déclencher l'alarme incendie. Je n'ai pas envie que tout le monde sache que j'ai laissé Nate fumer ici.

Je fronce les sourcils quand il me dit se moquer de mes conseils. Tss, malotru ! Les sourcils froncés, mes yeux globuleux fixement rivés vers lui, je boude en le regardant prendre son pied jusqu'à ce qu'il m'assène un coup de massue quand il me demande pourquoi je suis restée si longtemps avec Bobby.
C'est vrai que je lui dois bien des explications. Tout le monde a sans doute envie de savoir pourquoi j'ai été avec un connard pareil... C'est juste… c'est compliqué… avec la vie que j'ai eue, l'endroit d'où je viens et ma personnalité..... je....J'étais arrivée à un stade où je ne pensais pas mériter mieux que Bobby... Mais comment lui dire ça sans paraitre totalement stupide et pathétique ?

Je commence à pleurer alors que je tente désespérément de cacher mon visage tandis que je laisse échapper tout ce que j'ai sur le cœur. Je veux être honnête et s'il doit me trouver stupide et ne plus avoir envie de me parler ou de me regarder... alors soit… mais... je ne sais pas si je le supporterai...

Je continue de pleurer quand tout à coup, j'entends Nate se lever. Je tente de sécher mes larmes, mais je pleure comme une fontaine incontrôlable. J'entends ses pas qui se rapproche et je le vois s'accroupir face à moi. Je rougis de honte et n'ose pas le regarder. Je suis hideuse, Bobby a raison !
À cette pensée, je me remets à pleurer toutes les larmes de mon corps alors que Nate commence à parler. Plus il parle et plus, je commence à me calmer, je le regarde avec des yeux brillants. Je....Mon cœur rate un battement à mesure qu'il parle...

Nate finit par caresser un de mes bleus et je ne ressens aucune douleur contrairement à ce que je pensais. Au contraire, chacun de ses gestes est tendre et doux. C'est avec des yeux larmoyants, que sans réfléchir, je me jette à son cou. Je me pends littéralement autour de son cou, posant ma joue contre son épaule, je pleure contre lui. Je pleure la joie que me procurent ses paroles réconfortantes, mais aussi toute ma tristesse et ma honte.

"Nate....je...je..."

Je voudrais tellement lui dire toutes ces choses que je ressens pour lui. Lui dire que j'ai peur aussi, oui.... je voudrais lui dire que j'ai peur rien que pour l'entendre me dire qu'il me protègera. Mais les mots restent coincés dans ma gorge, j'ai l'impression de n'être plus qu'une loque, incapable de faire quoi que ce soit. Comment peut-il trouver quoi que ce soit de magnifique chez moi ?!

Je finis par me détacher de lui au moment où il se relève. Je le regarde, surprise et légèrement effrayée quand il dit qu'il aurait pu tuer Bobby. Je...Je ne veux pas que Nate risque son âme pour quelqu'un comme Bobby... Non, il n'en vaut pas la peine ! Nate est tellement différent, tellement mieux en tout point... Mon cœur bat la chamade à chaque fois que je pense à lui, à chaque fois que je découvre une nouvelle facette de sa personnalité, j'ai l'impression de l'aimer encore plus.... Ça me fait peur autant que ça me rend heureuse. Je voudrais pouvoir être tout le temps avec lui... me blottir dans ses bras quand j'ai peur ou quand je suis triste. L'embrasser… Ou...oui.... je voudrais tellement pouvoir l'embrasser…

Je rougis en baisser la tête, de peur qu'il ne lise dans mon regard. Je....Je ne suis pas prête pour ça. Pas avec ce visage...
Je fronce les sourcils quand les paroles de Nate parviennent enfin jusqu'à mon cerveau.

"Qu...Quoi ?!" Je le regarde en penchant la tête sur le côté. P... Pourquoi est-ce que je lui en voudrais ? Et qu'était-il obligé de faire ? Pourquoi il dit que Bobby ne me fera plus de mal ?! "Nate..." J'ai envie de lui hurler qu'il n'aurait jamais dû faire ça pour moi ! Qu'il prend le risque de voir sa peine rallongée ! Voire pire ! C'était idiot ! J'aurais pu m'en sortir autrement ! Mais à la place, je ne peux m'empêcher de le regarder avec amour et un peu de tristesse aussi. Je pose une main tendre sur sa joue. "...Merci."

De mon pouce, je caresse sa joue de mon pouce avant que Nate ne se penche au-dessus de moi pour m'embrasser le front. Je lui offre un petit sourire heureux et timide avant de le regarder tristement se diriger vers la sortie. Il s'en va déjà…
Nate me conseille de trouver un foyer sain, honteusement, je rougis comme une tomate en hochant la tête silencieusement. Je sais qu'il a raison et... je ne trouve même pas le courage de le lui dire oralement.
Je le regarde avec surprise quand il dit qu'il serait triste de me voir partir. C'....C'est vrai ? Il serait triste ? Triste comme moi, je le serais ? Ou triste comme John qui n'aura plus ses donuts du matin ? Inspire. Expire. Je trouve le courage de lui de ma voix la plus claire :

"Je ne partirai pas sans toi." Lui dis-je en le regardant droit dans les yeux. J'ai presque réussi à tenir son regard pendant une minute entière avant de baisser le regard et de d'ajouter en rougissant, de ma voix tremblante naturelle. "En...Enfin je veux dire…je....Je ne veux pas partir d'ici, je ne veux pas abandonner les gens d'ici.... ou Sam... ou toi..."

Olalalala mon cœur bat si vite et si fort que j'ai l'impression que je vais faire une attaque ! Ou qu'il va finir par jaillir de ma poitrine pour tomber sur le sol. Le temps me parait interminable tout à coup. Un silence qui me parait durer des heures, s'installe entre nous et je me triture les doigts pour tenter de ne pas défaillir sous la pression de tous mes sentiments mélangés. Mais en même temps, je voulais qu'il s'enlève cette idée de la tête une bonne fois pour toute ! Je n'irais nulle part, peu importe les horreurs que j'endurerais ici, je n'abandonnerais jamais Nate. Jamais.

Finalement, Nate me dit qu'il était simplement venu me voir... Je me mordille la lèvre pour ne pas pleurer puis quand il me remercie pour les cigarettes, je hoche juste la tête pour lui signaler que ce n'est rien. Puis quand il se dirige vers la porte, je le retiens timidement par la manche de son uniforme de prison.

"At...Attends, tu as oublié les biscuits pour Sam." Je les lui tends timidement avant de sourire sincèrement. "Je...Je ne voudrais pas qu'il pense que tu es mon préféré !" Je lui tire la langue avant de placer une mèche de cheveux derrière mon oreille et de le regarder partir avec le garde.

Nate me sourit, ce qui est réconfortant, je me sens un peu mieux. Je ferme la porte derrière lui et quand je me retrouve de nouveau seule, mon sourire s'efface et je repars en crises de larmes incontrôlées. Je ne sais pas ce qui m'arrive et j'ai le sentiment que je serai comme ça pendant encore un moment, mais je suppose que c'est normal, le résultat de tous les traumatismes que j'ai vécus ces dernières semaines. Inspire. Expire. Pleure Minnie, si ça te fait du bien, expulse tout ce qu'il y a de mauvais en toi pour pouvoir mieux rebondir sur tes pattes. Oui. Nate ne voudrait que je me laisse abattre ! Oui, ça me prendra le temps qu'il faudra, mais je redeviendrais la gentille petite Minnie que j'ai toujours été, je ne laisserai pas ce connard me détruire !

Je continue de pleurer, mais cette fois, en essayant de voir le verre de ma vie à moitié plein et non à moitié vide.


***


La journée se passa tranquillement, à l'heure du déjeuner, Charly m'invita à manger avec lui, mais de nouveau, j'ai préféré décliner son invitation. Je....Je ne me sens pas encore prête de lui montrer l'étendu de mon visage… Je ne supporterai pas d'y lire du dégout dans ses yeux... Alors j'ai préféré me cloitrer dans mon infirmerie, comme le monstre hideux que je suis…

Quand arrive l'heure de partir, je réunis mes affaires puis quand je sors de mon bureau, je prends toujours grand soin de le verrouiller à clef. C'est ce que je fais une fois encore quand j'entends des pas dans le couloir, en me retournant je remarque que le directeur Wright se tient à mes côtés et il n'a pas l'air commode...
Je replace machinalement mon foulard autour de mon cou, réajuste mon chapeau et mes lunettes de soleil.

"Heu...j...je peux vous aider, monsieur ?"

Il me regarde de la tête aux pieds avant de soupirer tristement.

"Inutile de vous cacher, vous savez." Soupire de nouveau. "Je vais vous raccompagner pour m'assurer que tout ira bien pour vous."

Je commence à paniquer à l'idée que Bobby puisse lui faire du mal !

"Non, non, ça ira ! Je peux rentrer toute seule !"

Il fronce les sourcils, comme si ma réaction venait de confirmer ses soupçons, et se met à avancer.

"Je ne crois pas vous avoir demandé votre avis."

Je le regarde, surprise qu'il agisse de la sorte. Finalement, je me décide à le suivre, en me disant que ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée qu'il vienne avec moi. Sans compter, que je ne sais pas ce que Nate a fait.... Il.... Il m'a garanti que Bobby ne pourrait plus me faire de mal...
Inspire. Expire.

Une fois en dehors de la prison, le directeur m'ouvre la portière de sa voiture pour que je puisse m'installer.

"Ma voiture..."
"Ne vous en faites pas, je demanderai à quelqu'un de vous la ramener."

Je hoche la tête sans insister puis je monte en voiture. Un dernier regard pour la prison. J'espère que Nate va bien.... et Sam aussi… Et tous ceux que j'aime aussi. Je vous en prie, Seigneur, veillez encore sur eux cette nuit. Puis je soupire tristement alors que le directeur finit par quitter le parking de la prison.

Sur la route, notre silence est gênant, sans compter que je sens bien que Charly souhaite me dire quelque chose, mais qu'il se retient. Comme si voulait me faire la morale, mais qu'il n'osait pas. Enfin, c'est ce que je croyais.

"Je ne comprends pas que vous n'ayez pas eu la présence d'esprit de venir me parler de vos soucis !"

Dit-il alors qu'il ne lâche pas la route des yeux et qu'il a les mains fermement cramponnées au volant.

"Je...je..."
"Vous n'avez aucune excuse ! Vous n'arrêtez pas de scander haut et fort que vous nous aimez et que vous ne voulez pas partir. Et pourtant, vous vous mettez bêtement en danger en gardant ce secret pour vous ! Vous vous rendez compte, que serions-nous devenu s'il vous était arrivé malheur ? Vous avez pensé à Parsons ? À Sam ? Au vieux Ted ?!"

Je commence à fondre en larmes.

"Je suis désolée....Désolée....J....J'ai si honte…"

Il soupire longuement pour tenter de se calmer.

"Ne pleurez pas… C'est moi qui suis désolé. Je...J'ai simplement eu très peur pour vous." Il rougit et est bien heureux que je ne puisse pas le voir à travers mes larmes. "Vous êtes devenue un membre important de notre bizarroïde petite famille, l'idée de vous perdre… M'est... Enfin, je veux dire, nous est, à tous, inconcevable."

Il tourne dans une rue et s'arrête à un feu rouge. Il en profite pour me tendre un mouchoir.

"J'avais tellement honte d...de venir vous en parler....e...et j'avais peur aussi..."

Il fronce les sourcils quand le feu passe au vert.

"Vous n'avez pas à avoir honte d'avoir donné votre confiance et votre amour à ce fils de pute !" Il se racle la gorge. "Pardon, je ne voulais pas m'emporter, mais je n'en pense pas moins !" Puis il soupire. "Quant à la peur… seuls les gens seuls peuvent se permettre d'avoir peur. En ce qui vous concerne, je crois savoir que vous n'avez jamais été seule. Vous avez une amie qui vous aime énormément. Vous m'avez, moi, North Rivers, Nate Parsons..."

Oui...Nate.... Mon cœur se remet à battre la chamade et un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Charly me regarde du coin de l'œil.

"Suis-je bête, Parsons est la seule chose qu'il vous faut, n'est-ce pas ?"

Je rougis comme une tomate en regardant mes genoux.

"Je....heu...je..."

Il éclate de rire avant de hausser les épaules.

"Bah, tant qu'il prend soin de vous...." Je peux le supporter, avait-il envie d'ajouter, mais il ne préféra pas. Inconsciemment, il se dit que s'il le disait à voix haute, Nate pourrait l'entendre de là où il est. Aussi, hors de question que ce petit con sache qu'il l'apprécie !

Charly finit par se garer devant ma maison et je reste tétanisée dans sa voiture. Il fronce les sourcils et sort rapidement pour ouvrir ma portière. Il me tend sa main pour me réconforter.

"Ne vous inquiétez pas, il ne vous fera pas de mal, j'y veillerai personnellement."

Charly ne savait pas trop à quoi s'attendre, il ne doutait pas du fait que Nate avait sans doute réglé le problème, mais dans le doute, il ne pouvait pas Minnie rentrer toute seule et prendre le risque de se retrouver seule avec lui... Dieu sait ce qu'il lui aurait fait.... Peut-être qu'un jour, elle ne serait plus venue travailler… Charly sent qu'il a bien fait d'en parler à Nate, il a le sentiment, qu'il s'y est pris juste à temps...

Je finis par sortir de la voiture en tremblant puis je me dirige lentement vers la porte d'entrée... C'est en tremblant comme une feuille que je sors les clefs de mon sac. Un regard inquiet vers Charly qui lui me sourit pour me donner confiance. Inspire. Expire. Je place la clef dans la serrure puis j'ouvre la porte. Une drôle d'odeur envahit mes narines, un mélange de sang et d'urine ! Je plisse le nez avant d'entrer progressivement, mais Charly me prend le bras en silence et m'intime de rester derrière lui. Il sort une arme que je ne l'avais jamais vu porter ou utiliser. Où est-ce qu'il la cache ?! Depuis combien de temps l'a-t-il sur lui ? Est-ce qu'il la porte même quand on va déjeuner ?!
J'ai l'impression de découvrir une nouvelle personne ! Comme on le lui a appris à l'école de police, Charly entre prudemment dans la maison en regardant autour de lui. Mais très vite, on voit la seule personne présente sur les lieux, allongée par terre, en boule.

"Booby ?!"

Dis-je, choquée de le voir dans cet état ! Mon instant d'infirmière et de bonne personne me pousse à me précipiter sur lui pour voir dans quel état il est. Il est salement amoché. Je ne reconnais même plus son visage ! Il me fait tellement peur que je hurle de terreur avant de pleurer. Charly s'accroupie à mes côtés et me prend dans ses bras.

"Ce n'est rien, il a simplement eu ce qu'il méritait. Minnie, vous devriez prendre des affaires et venir avec moi.... vous ne pouvez pas rester ici."

Bobby tente de poser une main sur mon genou, mais c'est sans ménagement que le directeur lui met un coup de cross de révolver sur la main, ce qui fait grimacer Bobby de douleur.

"Essaye encore et je te garantis que je te collerai une balle dans la tête."

Dit-il calmement avant de se relever et de me relever rapidement. Il m'entraine plus loin et me dit :

"Aller faire vos affaires, je garde un œil sur lui."

Je....Je ne comprends rien.... Je tremble de peur et je ne sais pas ce qu'il se passe. Nate est responsable de ça ? Mais comment ? Tout s'embrouille dans ma tête. Une fois dans la chambre, je sors deux grosses valises. Je suppose que ça suffira… Je prends absolument toutes mes affaires, mon linge, mes photos, mes souvenirs… Je ne veux plus jamais avoir à retourner dans cette maison, plus jamais ! Je veille à tout prendre et à ne rien lui laisser, il n'aura plus jamais rien de moi ! Et mine de rien, plus je fais mes bagages et plus je me sens déterminée à le quitter et à ne plus jamais le revoir. Je veux dire… je ne me sens pas coupable de le laisser pourrir sur le sol ! Non, je me sens libérée, comme si je reprenais le contrôle de ma vie ! Je me sens un peu mieux et pourtant c'est comme si je venais de prendre une grande bouffée d'air la plus fraiche du monde !

Je descends une valise à la fois, confiante.

"Vous avez tout ce qu'il vous faut ? "

Je hoche la tête.

"Bien, s'il vous manque quelque chose, on enverra quelqu'un le chercher. Vous n'aurez plus jamais à revenir dans cet enfer."

Charly se dirige vers la porte d'entrée, non sans écraser les doigts de Bobby au passage qui feule comme un animal blessé. Le directeur l'ignore complètement, il pose une main protectrice sur mon épaule pour m'inciter à marcher sans me retourner. C'est le cœur léger, que je remonte dans la voiture du directeur pendant que celui-ci fait rentrer mes valises dans sa malle. Quand il me rejoint au côté conducteur, il me regarde, inquiet.

"Bien, c'est un bon début. Où est-ce que je vous dépose maintenant ? Vous devez bien avoir quelqu'un chez qui aller ?"

Je réfléchis avant de secouer la tête.

"Ma....Ma seule amie, habite la maison d'à coté...."

Charly regarde la maison en question où traine un tricycle rose sur la pelouse.

"Ouais, je vois.... on va éviter." Il réfléchit avant de me proposer en rougissant. "S..Si ça vous dit, vous pouvez venir vous installer chez moi ?" De peur que je ne prenne sa proposition pour quelque chose de déplacée, il ajouta rapidement : "J'ai une chambre qui...qui n'a jamais servi..." me dit-il tristement. "... Et ma femme est une excellente cuisinière ! Vous ne manquerez de rien avec elle ! Et puis, si ça peut vous permettre de faire quelques économies le temps que vous puissiez vous retourner, Sara et moi serions ravis de vous aider."

Je le regarde avec des larmes aux yeux puis je me jette dans ses bras. Je le serre fort contre moi pour le remercier.

"Merci....Merci d'être si gentil avec moi..."

Il me serre aussi et me berce doucement, comme j'aurais aimé que mon père le fasse.... mais il a toujours plus préféré bercer sa bière que sa fille. Nous continuons notre accolade jusqu'à ce qu'il se décide à démarrer la voiture pour me conduire chez lui.

Le quartier de Charly n'a rien à voir avec le mien, dans le sien, toutes les maisons sont différentes. Certaines sont plus vieilles que d'autre ou ont des styles architecturaux différents. C'est magnifique !
Il finit par se garer devant une vielle maison de style coloniale. Elle est petite, mais elle a l'air tout aussi magnifique dedans que dehors !

J'aide le directeur à porter mes valises sous le porche, il ouvre la porte et crie à travers la maison.

"Sara ? Nous avons de la visite !"
"Ah oui ? Si c'est Jim, dis lui de ne pas mettre de cendre sur mon nouveau tapis tout neuf !"

Charly rougit.

"Non, ce n'est pas Jim ! C'est bien mieux que Jim !"
"Bien mieux que Jim, Charly, tu es malad..." Elle se stoppa net en me voyant devant la porte. "Sainte Marie, Mère de Dieu !"

Charly ricana avant de dire :

"Presque, Minerva Bolen !"

Sa femme le fouetta sur le bras avec son torchon, sans doute pour punir le blasphème de son mari.

"Ma pauvre chérie, venez, je vais vous préparer une bonne tasse de thé et j'ai des biscuits tout chauds !"
"Sara.... Ce n'est pas une enfant !"
"Oh toi, tu te tais ! Est-ce que tu as vu dans quel état elle est ?! Si elle veut des biscuits, elle aura des biscuits !"

Il marmonne dans sa barde avant de laisser Minnie entre de bonne main. Pour la première fois de sa vie, il avait l'impression d'avoir un foyer et non pas juste une maison. Il partit tranquillement s'asseoir sur son fauteuil pour allumer un cigare et profiter de ce moment de bonheur qu'il a toujours espéré.

"Charles Wright, j'espère que tu n'es pas en train de mettre de la cendre sur mon tapis tout neuf !"

Charly se leva rapidement pour aller fumer sur la terrasse. Bon Dieu, comment pouvait elle connaitre ses moindres faits et gestes ?! Et pourquoi est-ce qu'elle lui fichait une trouille bleue ?! Y'a pas à dire, Sara est la personne la plus terrifiante qu'il connaisse !

Il sourit alors qu'il entend sa tendre femme tenter de gaver comme une oie cette pauvre petite qui tente difficilement de se remettre de ses émotions.


Fin de la Saison 1
Suite : Spin-Off Candice et Will ❖ Cocktail Explosif
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