Tu te sens bête face à l’irlandais. Toi qui voulait qu’il s’intègre, qu’il se sente bien ici, tu venais sûrement de foutre en l’air tous tes efforts fait jusqu’à maintenant et tous ceux que tu ferais dans les prochains jours. Tu le regardes frotter vigoureusement son haut sans trop savoir quoi faire. Ici, tu es bel et bien inutile, et tu sens à son regard dans le miroir que les choses sont loin d’aller entre toi et lui. Tu te retiens d’ouvrir la bouche, tu sais que tu n’aurais que des choses vaines et sans intérêt à dire, juste dans le but d’essayer d’apaiser un peu le malaise. Pourtant tu restes planté là. Tu veux être certain qu’il arrive à récupérer son vêtement, qu’il n’aura pas à ressortir ou rentrer chez lui à moitié nu, ce qui pourrait le foutre mal, et sûrement bien d’autres personnes. Surtout quand tu prends le temps de t’attarder sur son corps. Les tatouages sont la première chose que tu remarques, mais il y a aussi plusieurs cicatrices qui t’interpellent. Et même si dehors, l’obscurité règne, tu sais que ce physique ne passerait pas inaperçu au milieu des étudiants. Tu sais que tes potes le saouleraient pour savoir s’il en a d’autres, pour connaître leur signification. Un véritable interrogatoire mêlé à une mise à nue sociale et partiellement physique qui ne serait certainement pas au goût du jeune homme.

Son haut ayant récupéré sa clarté (?), il le noue autour de sa taille avant de refermer sa veste, comme si de rien était. Pas bête pour pas ré-enfiler un t-shirt mouillé. Tu t’apprêtes à lui faire un sourire et à t'excuser à nouveau mais c’est lui qui prend la parole avant toi. Ses mots te sont désagréables à entendre, violent, injuste. Tu ne fais pas ça pour abuser de lui, tu ne fais pas ça avec tes arrières-pensées. Tu le fais parce que tu en as envie, parce qu’on t’a transmis des valeurs et que celles-ci te tiennent à cœur. Tu le fais parce que tu veux être le changement que tu veux voir dans le monde. C’est une véritable douche froide que tu prends. « On est pas en Irlande, et je suis pas… Je suis pas comme ça mais visiblement, tu t’es déjà fais ton avis sur la question. J’essaye de faire en sorte que les nouveaux puissent s’intégrer et passer une bonne année, comme nous tous. J’attends rien en échange. Mais le message est passé, je vais pas te forcer la main. Quand tu voudras retrouver la sortie, prends deux fois à droite et les escaliers pour revenir au niveau de la cuisine. » Tu t’éloignes sans attendre un mot de plus, sans vraiment prêter attention à celleux que tu croises dans le couloir. Tu appliques tes propres recommandations, deux fois à droite pour redescendre dans la cuisine, te resservir un verre avant de rejoindre tes potes dans le jardin, te mêlant à leur conversation comme si celle que tu venais d’avoir avec Saoirse n’avait jamais eut lieu.

Saoirse ne sait pas s'il a bien fait de révéler la supercherie. Et si maintenant qu'il l'avait accusé que Elio allait lui faire vivre un enfer ? Il pivote quand l'autre garçon s'en va, se regardant dans le miroir, les deux mains sur le lavabo. Il est effrayé l'irlandais. Mais il refuse de l'avouer. C'est trop pour lui mais il ne peut l'avouer. Il a opté pour l'attaque plutôt que d'attendre passivement. Une larme coule, il s'était pas préparé à tout affronter. Des contacts, de l'alcool et visiblement blessé une personne. C'est beaucoup à ses yeux. Il soupire de nouveau puis quitte enfin les lieux.

Il suit les indications que lui a fourni son référent et retrouve Lucia, entrain de discuter. Hésitation, rentrer chez lui ou continuer de subir le calvaire ? Mais pas le temps de réfléchir davantage que la demoiselle, ceint sa main autour de son bras. Beaucoup trop tactile dans ce pays et ça l'agace. Alors il attrape le verre de la jeune fille pour aider à se détendre. Il se laisse trainer puis présenter aux ami.es de la demoiselle. C'était pas nécessaire à son sens mais il se prête quand même au jeu. Des œillades vers le groupe d'Elio et l'homme en question, la culpabilité grimpant également. Mais chasser bien vite ce rongeant sentiment, se promettant de lui écrire plus tard.

Finalement Saoire trouve que sa soirée n'est pas trop mauvaise et finit par rentrer chez lui, éméché mais sans avoir vomi ou renversé quoi que ce soit sur que ce soit. Dans son élan, il se dit que s'il doit s'excuser auprès de Elio, c'est maintenant ou jamais. Alors son pouce sélectionne le nom de l'autre jeune homme et son pouce active la fonction vocale. Hey .. C'est Saoirse - pour offrir une chance à quelqu'un de bien le prononcer - je m'excuse. Je .. J'ai préféré mettre les choses au clair pour pas être une potentielle victime. Je t'ai pris pour ce que tu ne prétends pas être. Je t'ai mis une etiquette alors desole si je suis dans le faux. Ciao

Ca t’a irrité, cet échange avec l’irlandais. Tu as beau ne pas le montrer, rester impassible auprès de tes potes, t’as pas aimé être jugé comme il l’a fait, t’aime pas être jugé quand tes intentions sont honorables. Il t’a fait plus de mal que tu ne veux bien le montrer, plus de mal que tu ne veux bien te l’admettre. Tu croyais être habitué aux critiques, aux jugements, la rançon de la gloire comme tu vois cela, mais au final, ça t’affecte plus que de raison. Malgré tout, tu décides de relativiser. Il avait décidé de te coller une étiquette sur le front, et bien qu’il le fasse. Toi tu savais qui tu étais, et tu n’avais pas besoin de lui ou qu’il t’apprécie. Tu avais ta famille, tu avais Clara, et tu avais quand même pas mal de potes au sein de l’université.

Tu décides donc de relayer tout cet incident au dernier plan, même si plus d’une fois ton regard aperçoit la silhouette de Saoirse parmi les convives. Lucia est avec lui et semble avoir moins de difficulté que toi à l’apprivoiser et l’intégrer au reste des étudiants. Surement le charme féminin faisait-il plus d’effet. Ainsi soit-il. Au moins, ça lui permettrait quand même de s’intégrer, même sans toi. Les heures passent, les verres  aussi. Lentement, les esprits et les corps s’éteignent. Une partie des fêtards commatent sur place, s’installant où ils peuvent pour gagner un peu de repos. Toi, tu décides de rentrer chez toi, après avoir raccompagné Carla chez elle. La dernière chose que tu voudrais serait qu’il lui arrive quelque chose alors qu’elle regagne sa maison. Un baiser sur ta joue qui laisse sa marque, elle te dit à demain, n’oubliant pas que tu lui devais une petite faveur. Tu continues ta route pour rentrer chez toi, tentant de faire le moins de bruit possible pour ne réveiller ni ta mère, ni ta sœur. Un coup d’eau sur ton visage pour te rafraîchir et tu regagnes ta chambre, te laissant tomber sur ton lit comme une masse. Mollement, tu te déshabilles avec de voir l’écran de ton téléphone s’illuminer un instant. Tu regardes rapidement, découvre, parmi les dizaines et dizaines de notifications de la soirée un message d’un expéditeur qui te surprend. Plus surprenant encore, un message vocal. Tu attrapes tes écouteurs, les branches et les fourrent dans tes oreilles pour l’écouter. Tu ne sais pas bien quoi en penser, tu restes blessé par son jugement. Peut-être que vous ignorez ne vous fera pas plus de mal. Mais tu ne veux pas répandre le mal parce qu'on t'en a fait en premier lieu.

Elio says:

Tu optes pour une réponse écrite pour ne pas faire plus de bruit. Ton message tapé et envoyé, tu reposes ton téléphone et te mets véritablement au lit, essayant de profiter des dernières heures de sommeil qu'il te reste encore pour la nuit.

Il s'est passé une semaine avant d'avoir les premiers TD. Saoirse un peu plus à son aise, pouvant pas franchement aller se cacher avec Lucia s'étant donnée la mission de toujours l'avoir sous sa coupe. C'est irrespirable pour lui mais il a peur de faire de la peine à une autre personne. Alors il se contente de sourire et d'accepter son sort.

Il prend place à une paillasse et bien vite découvre son voisin, une personne qu'il n'avait pas encore vu, possiblement d'une autre classe. Mais ce n'est pas pour autant qu'il se met à discuter avec elle. il ne l'enverra pas bouler pour autant. Il avait bien compris que la sociabilité était un critère élevé ici et il ne voulait plus commettre d'impair.

Les élèves entrent et le sourire se perd en découvrant Elio. Pourtant, il s'y attendait mais il se remémore son acte et le message plus que froid, ce qui avait conduit à l'ignorer comme Saoirse l'avait également demandé. Quelques minutes à d'égarement puis il se concentre sur le cours débutant.

50 minutes à suivre avec un rythme soutenu mais déjà plus à l'aise avec l'oral. Il decouvre que son partenaire est un petit génie, lui arrachant quelques rires durant de brèves discussions. Et ça lui ôte un poids au gamin ; ils s'entendent pas trop mal.

Puis c'est le coup de massue quand les groupes pour un projet à rendre le mois prochain sont affichés à la fin du cours. Saoirse déglutit difficilement. Elio - Saoirse qu'il retient. Il a soufflé très fort. Fucking destin qu'il a pensé. Il s'est retourné vers le concerné et s'est avancé vers lui. - Je peux le faire seul. Je sais qu'on n'a pas à se côtoyer. Je peux me débrouiller et te concentrer sur autre chose. Ca me va bien. Je t'enverrais tout. Salut. Il est bref dans ses explications. N'attends pas davantage de réponses et file ailleurs pour digérer la nouvelle.

Tête contre son casier, ça ne l'enchante pas. Il hésite même à demander de changer mais il ne veut pas creuser le malaise. Il finit par l'ouvrir pour y déposer les cours dont il ne va pas avoir besoin et le referme en le claquant. Mais il ne s'attendait à vivre une énième confrontation.

Une semaine est passée, et tu as mis de côté toute cette histoire avec Saoirse. Sans rancune, tu es passé à autre chose et tu as continué ta route, sans te laisser abattre par la blessure qu’il aurait pû causer. Tu as tenté, il n’était pas réceptif, ce sont des choses qui arrivent et qui ne devaient pas t’empêcher de vivre. Tu t’es concentré sur d’autres personnes, d’autres activités. Les cours, l’association, le tennis, l’épicerie dans laquelle tu fais quelques heures chaque semaine. Tout cela te demande déjà une énergie considérable que tu ne pouvais pas gaspiller auprès de personnes qui se fichaient bien de ce que tu tentais de faire. Tu n’en avais d’ailleurs presque pas pensé de la semaine.

Ca t’es revenu en tête un instant, quand tu l’as recroisé un TD. Tu le sais, vous allez vous croiser souvent, et tu ne chercheras pas à l’ignorer, mais s’il ne cherche pas à t’approcher, tu n’iras pas vers lui. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe quand tu t’installes à une paillasse, entouré par tes potes, à l’opposé de Saoirse qui lui se trouvera d’autres camarades avec qui sympathiser. Peut-être que finalement, il devait en être ainsi dans l’ordre des choses. Tu suis attentivement le cours, prends des notes, contrairement à d’autres de tes camarades qui font plus acte de présence qu’autre chose. Certains se fichent bien de leurs études, mais toi, tu veux te donner une chance de réussir. Tu as besoin de réussir. C’est aussi ce qui participe à cette image de mec parfait qui te colle à la peau. Beau gosse, sportif et intelligent. De quoi te forger une réputation qui donne envie.

L’heure passe et avant que tu ne quittes la salle, tu jettes un coup d'œil aux fiches des binômes pour les projets du mois prochain. Tu aurais dû le voir venir, et pourtant, tu restes ahuri en voyant ton nom à côté de celui de Saoirse. Tu retiens tout commentaire ou grimace qui pourrait laisser penser que tu ne veux pas fréquenter le jeune homme. D’autres pourraient interpréter ça à leur guise, et tu ne voulais pas lui attirer des ennuis. Alors tu te tournes vers lui, mais encore une fois, il te coupe l’herbe sous le pied lorsque tu tentes de lui parler. Il t’affirme qu’il se chargera de tout, et que tu n’auras besoin de ne rien faire, mais ce n’est pas comme ça que cela marche. Ce n’est pas ta façon de travailler, mais surtout, tu ne veux pas prendre de risque sur ta scolarité. Peu sont au courant ici, mais tu es boursier, et si tu veux continuer à bénéficier de cette éducation, alors tu devais maintenir tes notes assez élevées. Saoirse ne te laissant pas le temps de répondre, tu laisses tomber à nouveau pour cette fois, préférant une confrontation avec lui moins directe. Alors que tu traverses le couloir pour rejoindre ton prochain cours, tu pianotes un message rapide sur ton téléphone à l’attention de Saoirse.

Elio says:

Saoirse avait cherché un moyen pour insister à faire seul. Mais il ne pouvait pas refuser à un élève d'œuvrer pour son avenir. Alors il s'était résigné. Il avait fini par monter sur le toit de l'établissement, enfin, un étage en dessus, qui donnait un panorama de la ville magnifique. Son casque sur les oreilles et il avait fermé les yeux. Renouer avec ses points d'ancrage. Penser à sa ville, à ses paysages, à ses ami.es qu'il a chaque soir. L'angoisse de les perdre à long terme. Il laisse la musique l'envahir, une chanson sur laquelle, il travaille. Puis il coupe tout, ressourcé.

Il lui a fallu une bonne dizaine de minutes avant d'aller à la bibliothèque B. Il est encore craintif de revoir Elio. Mais il veut lui laisse le bénéfice du doute. Il l'avait probablement jugé trop vite alors, ce projet serait l'occasion d'avoir tort - ou non. L'étudiant a réussit à demander son chemin une fois, et il se félicite lui-même avant de pénétrer dans l'enceinte. Son regard cherche le brun et il se faufile jusqu'à lui, s'asseyant à côté de lui, pour ne pas avoir discuter trop fort. - Re.. dit-il plus timidement. Finalement, il aurait peut-être préféré faire le devoir par sms, il avait nettement plus d'assurance. - Comment veux-tu procéder ? Tu te sens à l'aise à traiter quelle partie ? Il sort papier et crayons de son sac, prêt à noter ce que lui dira son partenaire. Un mois à devoir échanger entre eux. Pour l'écarter de lui, Saoirse se dit que c'est foutrement raté.

Tu n’étais pas certain de réussir à faire changer Saoirse d’avis. En réalité, ça te faisait même chier de devoir le faire, en arriver là, à devoir négocier avec un camarade pour bosser dans de bonnes conditions. Tu te demandes bien ce que l’irlandais a pu traverser pour vouloir être aussi distant avec toi après cinq minutes - et encore tu exagères - en ta compagnie. Mais tu ne reviendras pas sur ce sujet. C’était clos. Tu travaillerais avec lui parce que c’était nécessaire, mais rien de plus. Toi, tu as fais ce que tu estimais normal, et lui t’avait claqué la porte au nez. Soit. Tes cours terminés, tu te rends à la bibliothèque. Il te reste bien une bonne heure avant que Saoirse ne vienne te rejoindre - ce dont tu doutes quand même - mais tu allais faire en sorte que l’attente ne soit pas inutile. Comme tu l’avais prévu, d’autres de tes cours ont récemment imposé des projets à rendre dans des délais plus ou moins courts, et tu te devais de prendre de l’avance si tu ne voulais pas t’effondrer de fatigue quelques jours avant les dates de rendu. Par chance, certains se faisaient individuellement, ce qui te laisserait la possibilité d’avancer à ton rythme, sans contrainte.

La tête plongée dans les livres, tu fais abstraction de tout ce qu’il se passe autour de toi. Que ce soit les gens qui vont et viennent, les discussions entre les petits groupes d’étudiants, ou même les pas de celui qui se rapproche vers toi. Tu ne relève la tête que lorsque la chaise près de toi est tirée et ce pour découvrir que Saoirse, à défaut de ne pas t’apprécier, savait au moins tenir ses engagements. « Hey… » Que tu murmures. Tu ranges ce sur quoi tu étais en train de travailler et ressort ton cours de ce matin, ainsi qu’un cahier pour prendre des notes. « Le rendu sera oral, alors je pense que le plus efficace pour assurer l’évaluation serait de tout faire à deux, histoire que la présentation ressemble plus à un échange qu’à un exposé où chacun gère sa partie. Enfin, si tu t’en sens capable. » Tu te rends compte que ça pourrait vite être trop lui demander. « Quand à la recherche d’information, je serais quand même plus à l’aise sur tout ce qui va concerner le fonctionnement des tissus au niveau microscopique, moins sur le côté mécanique des mouvements. Tu serais plus à l’aise sur quoi toi ? » Comme souvent, tu parles beaucoup, mais pas trop vite pour ne pas le perdre. Tu as pris l’habitude de réduire le débit notamment face aux étrangers.

Mener une discussion entre eux devant un public. Voilà deux missions insurmontables pour Saoirse. Il peut présenter, il le fera mais faire semblant d'avoir une capacité à discuter avec une personne qui le rend pas à son aise, c'est autre chose. Mais comme toujours, il n'en dira rien et se débrouillera pour se faire violence.

Saoirse fixe les lèvres du garçon, non par désir mais pour être sûr de ne rien louper de ses propos. C'est assez gênant mais il n'a pas le choix et il remarque assez vite que son partenaire a ralenti son début pour se faire comprendre. Et pouvoir se détacher plus aisément. Attention qu'il apprécie et le fait sourire intérieurement. - Je prends la macro alors, je ne veux pas te mettre en difficulté. Je pense démontrer par l'exemple, soit la danse ou le sport ? Qu'en penses tu ? Est-ce que tu es doué pour faire du cinématique ? C'est comme des scénettes où on pourra montrer le corps en mouvement et ce qu'il se passe en micro. Et Saoirse se mue en plus volontaire et libéré quand la discussion s'oriente en ce sens.

Il marque un silence, pour que les informations s'implantent dans les têtes puis rajoute. - Si j'ai bien compris, tu voudrais qu'on fasse un débat ? Une discussion ? Comment vois-tu les choses ? Il a bien saisit que le garçon voulait avoir une bonne note et possiblement ne pas entacher sa réputation. Saoirse se mettait la pression pour ne pas subir de quelconques retombées.

Tu l’écoutes, concentré sur ses propos. Tu as des difficultés à comprendre certains mots, son accent étant bien différent du sien, mais tu allais t’y faire. Et puis pour quelqu’un arrivé il y a peu, tu trouvais même qu’il se débrouillait pas si mal que ça. Tu comprends aisément qu’il n’a pas de soucis avec la proposition que tu viens de faire, ce qui t’arrange un peu. Tu sais qu’il vaudrait mieux chercher à combler au mieux tes lacunes sur le sujet, mais tu ne pouvais pas le faire au détriment d’une certaine efficacité. Et comme tu n’allais déjà pas pouvoir passer des heures en compagnie de l’Irlandais - Ou disons que l’Irlandais ne passerait pas des heures avec toi - il valait mieux que tu restes sur ce que tu maîtrisais le mieux. « Je pense que ce sont tous les deux de bons exemples, et un excellent moyen d’illustrer le sujet. » Il ne fallait pas oublier que votre présentation se devait d’être compréhensible par le plus grand nombre de vos camarades. « Des cinématiques ? Comme des animations qui se déclencheraient au moment de la présentation. Non je ne suis pas certain de savoir comment on fait cela. Je suis pas très doué avec les outils informatiques. » Comme tout le monde, tu as appris à maîtriser les bases, notamment parce que c’était nécessaire dans tes études, mais il faut avouer que tu étais bien plus à l’aise avec un papier et un crayon, même pour ta prise de notes. « Mais si tu te sens capable de m'apprendre, je veux bien essayer. » Tu essaye d’encourager ses initiatives, ses idées. Tu ne veux pas fermer la porte à une idée simplement parce que tu ne sais pas comment la réaliser.

La discussion se fait d’ailleurs plus fluide à partir de là. Vous êtes capable de travailler ensemble. Tu ne sais pas si lui ressent la même chose, mais toi, ça te rassure pour la suite. Ca va le faire. « Disons que je vois plutôt une alternance dans la présentation. Au lieu de présenter chacun sa partie, on présenterait tous les deux de petites parties des deux parties, pour montrer que l’on sait de quoi on parle sur tout le sujet tu vois ? C’est globalement ce qu’ils vont attendre de nous, pour être sûrs qu’on a bien bossé ensemble, et pas chacun dans son coin. »

Avant même qu’il ait pu commencer à remettre en question l’origine du monde, Saoirse s’est porté volontaire pour lui apprendre. C’était son monde. Cinématographie, les Arts en général. Ce sont les domaines qui le rendent heureux. Elio allait potentiellement le constater si ce dernier ne lui faisait pas faux bond. Ce que l’Irlandais s’attendait a subir. - Eh bien, ca va prendre deux trois jours mais on peut tenter, j’ai une idée. Ca veut dire du temps chez moi … Je .. veux pas te mettre mal a l’aise. Non est ok. Il ne sait pas s’il veut se prouver qu’il est capable de s’associer pour une longue durée ou impressionner son partenaire. Et les joues se teintent quand il réalise les arrières pensées qui suivent. Se faire apprécier est ce qu’il voudrait au fond.

Saoirse hoche la tête quand les idées lui semblent plus claires concernant cette discipline. Connaître tout par cœur pour répondre aux questions. Vient ensuite les explications pour trouver des ressources notamment des bouquins. Et en profiter pour obtenir une carte. Emprunt de divers livres. Et les deux garçons planchent durant deux heures. Saoirse découvre un étudiant investi et non une coquille vide. Ca le surprend ; il l’admet. Puis l’heure de la panse se manifeste pour lui. - Je pense qu’on va en rester là avant qu’on pense qu’il y a des monstres. Je meurs de faim en plus.