Calant contre toi la jeune fille, tu souris un peu en l’entendant parler de la ville. Tu te redresses avant de passer une main dans son dos pour le caresser, essayant de la réconforter. Tu profites pour la bercer tendrement, voyant un peu de tristesse dans son regard. Peut-être un peu de nostalgie ou de souvenir. Tu grimaces un peu, avant de retourner ton visage vers l’horizon. Peut-être qu’il te fallait du temps encore pour comprendre que son état était encore dû à cause de son départ arraché à ses terres. Ou alors, tu étais encore en train de bien décuver pour ça. Qu’importe.

Tu lèves un sourcil quand elle te demande pour le coin reculé du port. Tu grimaces, le connaissant bien cet endroit. Tu n’y allais pas, Dieux merci, mais tu avais déjà croisé des Vikings en perdition là-bas. On les revoyait ressortir complètement à l’ouest, encore endormi ou alors il y retournait dans le besoin de consommer encore et encore ce petit champignon orange qui pouvait calmer les esprits. Du moins pour un temps. Tu serres les dents et soupires en lui embrassant la tempe.

- Parce que ce coin est là est pas fréquentable… On y trouve des gens qui ne proposeront rien d’autre que du rêve éphémère.

Que tu dis en souriant avant de venir poser un doigt sous son menton, voyant qu’elle s’était retournée vers toi. Tu en profites pour t’approcher, frotter de nouveau ton nez au sien et souris un peu avant de l’écouter parler de nouveau. Tu recules un peu, surpris et fronces les sourcils.

- Pourquoi autoriser l’arc sans autoriser le maniement d’épée ? C’est idiot.

Tu pouffes un peu en entendant la suite, entendant que son père disait qu’une fille n’avait pas à faire ceci. Tu recules et ris à gorge déployée, faisant peut-être sursauter les guerriers qui sont plus loin. Mais tu t’en fichais bien. Tu mets un temps à te calmer, retirant une larme sur le coin de l’oeil et secoues la tête.

- Tu sais quoi ?

Que tu demandes, surtout plus rhétorique qu’autre chose. Tu t’approches de nouveau, tes mains sur ses hanches, la ramenant vers toi en posant ton front contre le sien.

- D’main j’t’amènerai voir l’entraînement des guerrières aux boucliers avec l’accord de Lagertha. Ça te dit ? Tu vas voir, j’suis sûr que ça va t’plaire.

Que tu demandes en souriant avant de lui voler un baiser rapide sur les lèvres avant de recommencer sur sa joue et dans son cou.

Elyanna ne comprenait pas vraiment ce que Hvitser voulait dire par "proposer des rêves éphémères". La jeune femme n'avait jamais été en contact avec des personnes souffrant d'addictions aux champignons. Mais si cela ne lui amènerait rien de bon d'aller là-bas et si l'endroit était dangereux, alors elle resterait loin de ce coin.

Elyanna plissa ensuite ses lèvres l'une contre l'autre en sentant le nez du viking contre le sien ainsi que ses mains caressant son dos. C'était tellement agréable et presque romantique, tandis qu'ils étaient tous les deux au sommet de cette tour, à contempler la ville simplement éclairée par de multiples flambeaux. Néanmoins, le romantisme avait visiblement ses limites avec Hvitserk car ce dernier ne pu s'empêcher de rire à gorge déployée quand Elyanna lui évoqua sa condition de femme en Angleterre.

"Je lui ai demandé de m'apprendre à manier l'épée mais il disait qu'il avait été déjà très généreux de me permettre d'apprendre à tirer à l'arc. Normalement, on ne sait pas ça. Les femmes restent...cloîtrée dans leurs maisons où leurs châteaux. M'enfin vous avez bien vu que contrairement à vous, il n'y a aucune femme qui se bat dans notre camps!"

Elle lui pinça le bras pour lui faire passer son envie de rire comme un idiot.

"Mon père m'emmenait chasser quand j'étais enfant. Au départ je devais juste observer. Mais j'ai voulu moi aussi faire tomber mon gibier alors c'est comme ça qu'il en est venu à m'apprendre et naturellement ça a débouché sur un enseignement assez poussé et riez si vous voulez mais je suis très douée pour cette discipline et même plus douée que vous! Je sais même tirer à cheval!"

Elyanna s'agaçait, croisant les bras sur sa poitrine, attendant que Hvitserk veuille bien se calmer. Elle était peut-être une saxonne mais Elyanna était très dégourdie. C'est toujours boudeuse qu'elle se laissa attirer tout contre le viking, emmitouflée dans sa fourrure certainement aussi lourde qu'elle. Cependant, son comportement changea du tout au tout lorsque le viking lui proposa de suivre un entrainement avec les guerrières de Lagertha. Elyanna s'anima d'une petite flamme alors et ses petites mains s'agrippèrent à Hvitserk.

"Vrai-vraiment? J'ai le droit? Vous feriez ça pour moi?"

Elyanna était vraiment heureuse d'apprendre à manier une épée. Un sourire resplendissant étira ses lèvres tandis qu'elle se mettait à sautiller sur place. Puis poussé par un entrain nouveau, la jeune femme plaqua ses lèvres sur celles de Hvitserk, lui donnant de son plein gré, un baisé.

Ta crise de rire a juste comme conséquence de te faire pincer le bras par la jeune princesse. Malheureusement, cela te rend encore plus hilare, alors que tu entends doucement son explication. Tu comprends maintenant beaucoup de choses. Pourquoi diable ne pas entraîner les femmes ? Certaines chez vous étaient assez féroces pour savoir tenir un bouclier, une épée et manier l’arc avec perfection. Tu te calmes rapidement quand, même, souriant en la voyant aussi boudeuse. Il n’y a pas à dire, elle est encore une enfant mine de rien, une jeune fille qui manque encore d’expérience. Mais tu t’en fiches pas mal.

Tu la gardes dans tes bras, lui expliquant que tu essayerais de lui montrer quelque chose qui pourrait peut-être l’amadouer, la faire un peu plus accepter sa condition ici. Elle semble être assez curieuse pour apprécier l’acte. Tu croises son regard en hochant la tête. Oui, bien sûr que tu ferais ça pour elle. Pourquoi pas. Tu veux qu’elle gagne confiance en ton peuple et que Lagertha gagne confiance en elle. Il faut alors lui prouver qu’elle s’intéresse aux coutumes. Et la laisser un temps avec la Reine te permettra de partir à la chasse à son chapelet en bois aussi.

Tu souris contre ses lèvres, lui rendant le baiser tendrement avant de murmurer à son oreille.

- Aller vient, rentrons… J’irais voir Lagertha demain matin...

Que tu murmures en la guidant pour descendre de la tour. Tu ne la laisses cependant pas toucher le sol que tu la récupères dans tes bras pour la ramener au skalli, montrant aux yeux de tous à quel point tu tenais à elle. Elle n’était pas bien lourde, pas bien grande et tu avais assez de force pour ça. Tu gardes bien contre toi en traversant la salle où la plupart des guerriers étaient trop saoul pour voir quelque chose. Tu passes tranquillement pour rejoindre votre chambre, sans voir que vous étiez éventuellement surveillé par tes frères et la Reine…

Le calme revenu, arrivé à ce lit qui sera votre, tu la déposes délicatement dessus avant de venir la surplomber, l’embrassant tendrement, lui caressant la cuisse sous sa robe. Elle devait s’y attendre de toute façon, vu comment tu la regardais quand elle était revenue changée en début de soirée.



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- … et donc, voilà ma demande, Lagertha… Si tu l’acceptes, bien sûr.

Que tu finis, planté devant la Reine sur son trône, une main sur le pommeau de ton épée, attendant la réponse. Tu as exposé le pourquoi du comment, impliquant la curiosité de la petite Souris, qui doit être encore en train de dormir à l’heure actuelle. Tu as la tête droite, déterminée…

- S’il dit qu’elle en a envie… Pourquoi pas… Mère ?

Que demande Björn à ses côtés. Tu lui souris alors que plus loin, Ubbe croise les bras sur son torse, à la fois inquiet et fier de toi. Toi, tu attends la réponse… L’entraînement n’a pas démarré, tu le sais. Tu as encore le temps..

Et force était de constater que la tactique employée par Hvitserk pour amadouer Elyanna fonctionnait. Savoir qu'elle allait pouvoir s'entraîner véritablement à manier une épée avait réellement ravie la princesse saxonne. Finalement, n'était-elle pas née dans le mauvais pays? N'avait-elle pas été une scandinave ou encore une celte dans son coeur? Souricette avait toujours souffert de n'être qu'une "femme" dans son pays. Mais ici, son sexe ne semblait pas du tout être une faiblesse. Hvitserk offrait à la jeune femme les prémices d'une liberté qu'elle avait toujours recherché. Un beau cadeau en somme, qui contribua à réchauffer le coeur de la saxonne et à faire naître en elle, des sentiments autres que hostiles pour le jeune guerrier. Peut-être qu'au-delà de son apparence bourru et ses tendances rustres, se cachait quelqu'un de prévenant.

Ne l'était-il pas depuis des semaines d'ailleurs? Elle pourrait même...en venir à lui pardonner ce qu'il lui avait fait. Après l'avoir embrassé de son plein gré, Elyanna redescendit avec lui pour retourner dans le Skalli. La traversée de ce dernier fut bien plus rapide que le moment de leur petite sortie. Hvitserk devait avoir des idées derrière la tête. Elle commençait un peu à le connaître maintenant. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la saxonne se retrouva allongée sur le lit de leur chambre. La pièce était faite entièrement de bois, des bougies avaient été allumées au préalable par les esclaves et un lit couvert de fourrures bien chaudes n'attendaient que les deux jeunes gens.



Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le soleil était déjà haut et la place de Hvitserk froide. Combien de temps avait-elle dormi? Elle s'étira alors et alla se faire un brin de toilette avant de se placer devant ce qui semblait être une petite coiffeuse, munie d'un modeste miroir. Elle enroula son étoffe autour de son crâne rasé avant d'apercevoir les traces de suçons que son amant avait éparpillé un peu partout sur sa peau. Ses petites joues s'empourprèrent quelque peu...elle soupira alors, se demandant bien où il pouvait être. Des flashbacks de leur nuit précédente lui revinrent en tête et elle sentit son corps encore une fois se réchauffer.

Pendant ce temps, dans la salle principale du grand Skalli, on discutaillait du désir de la saxonne à s'entraîner. Enfin...Hvitserk plutôt, avait soumis à Lagertha, cette requête et celle-ci, en reine exemplaire, avait écouté la requête du fils de Ragnar sans sourciller dans un premier temps. A dire vrai, la souveraine de Kattegat était assez sceptique. Entre accepter la présence de cette petite chrétienne ici et lui mettre une arme entre les mains, il y avait un fossé. Et bien que ses motivations soient simplement de compléter l'éducation martiale qu'elle avait eu en Angleterre, rien ne garantissait qu'elle ne nourrisse pas d'idée de se venger.

" Et où est-ce que tout cela va la mener Hvitserk? Quelle sera la prochaine étape? La feras-tu combattre avec nous contre le roi Harald? Contre l'armée d'un autre Jarl lorgnant sur notre capitale? Ou encore...contre d'autres chrétiens?"

La guerrière avait bien saisi le message de Hvitserk mais elle souhaitait qu'il réalise ce que représentait la responsabilité de mettre une arme dans la main de cette enfant qui n'était pas des leurs. Elle avait bien vu qu'il tenait à elle mais si elle venait à mourir ou à être blessé? Jetant un coup d'oeil à son fils qui semblait être lui aussi d'accord pour qu'elle entraîne Elyanna, elle croisa les mains, semblant réfléchir.

"Je dois bien admettre que je n'aurais jamais cru entraîner une saxonne. Ce n'est pas dans l'habitude des anglais de former leurs filles à l'art de la guerre. Mais...si c'est ce qu'elle souhaite alors pourquoi pas. Cela ne veut pas dire que je lui fais confiance pour autant. Elle demeurera sous ta responsabilité Hvitserk."

Margrethe qui était aux côtés de son époux, serrait les dents en jetant un regard torve à la reine à cause de sa décision discutable. Elle ne comprenait pas qu'une chrétienne ne finisse pas esclave comme elle l'avait été autrefois. Jalouse qu'elle était, voyant en toute femme qui l'entourait une menace, elle détestait Elyanna sans pour autant avoir appris à la connaître.

"Margrethe, va chercher Elyanna. Réveille-là si nécessaire."

Non sans soupirer au préalable, Margrethe alla chercher la jeune saxonne. Elle la trouva dans sa chambre, déjà habillée, ce qui la rassura. Hypocrite jusqu'au bout des ongles, Margrethe lança un sourire chaleureux à Elyanna...qui le lui rendit. La femme de Ubbe ne parlait pas saxon mais son langage corporel invita l'anglaise à être tout de suite rassurée par sa présence. Peut-être qu'il y avait finalement quelqu'un qui serait gentil et bienveillant envers elle? D'un geste de la main, elle invita la saxonne à la suivre mais une fois hors de la pièce, Margrethe l'arrêta et lui tendit le fameux chapelet que les esclaves lui avaient pris.

Elyanna écarquilla les yeux et serra l'objet contre son coeur avant de le ranger dans une poche. Elle remercia chaleureusement la blonde, sans se douter que ce qu'elle venait de lui faire était un cadeau empoisonné. Les deux femmes revinrent dans la salle principale où tout le monde les attendait. En apercevant Hvitserk, Elyanna ne put s'empêcher de sourire doucement au guerrier. Respectueuse des convenances, ayant grandi dans la haute société, Elyanna s'inclina respectueusement devant la reine de Kattegat avant de revenir aux côtés de Hvitserk.

"Bonjour Hvitserk, vous auriez dû me réveiller. Oh...j'ai retrouvé mon chapelet. La jeune femme avec qui je suis arrivée, c'est elle qui me l'a redonné." Murmurait-elle au blond avant d'ajouter sur le même ton "Il...faudrait que je vous parle de quelque chose."

Mains que tu portes sur ton col, tu attends patiemment la réponse de la Reine que tu appréhendais. Tu inspires doucement en l’écoutant, comprenant bien où elle voulait en venir avec ses questions. Björn soupire de son côté, comprenant aussi les sous-entendus de sa mère, comprenant ses craintes. Ubbe, lui, se contente de baisser la tête, ne voulant pas se mêler au conflit, comme à son habitude. Mais toi, tu restes droit, déterminé, souriant même. Tu étais prêt à affronter les conséquences de tes actes là-dessus. Tu le montres sans un mot, juste ta posture, droite, face à la Reine.

Tu gardes tout de même ses questions dans un coin de ta tête, pour plus tard alors qu’elle envoie Margrethe chercher ta petite Souris. Tu serres les dents, fusillant un peu du regard la blonde, n’ayant pas encore confiance en elle. Tu inclines un peu la tête en souriant.

- Merci Lagertha. Je surveillerais ce qu’elle fait, ne vous en faites pas.

Tu entends le rire gras de Björn, qui n’est pourtant pas moqueur, loin de là. Il se lève de son siège et vient te prendre dans ses bras en te tapotant le dos, avec force. Tu ne faiblis pas, te contentant de rendre l’embrassade avant de le voir reculer pour poser ses mains sur tes épaules.

- Tu as la même détermination que notre père, c’est beau. Tu tiens vraiment à la garder ta petite saxonne hein ? Marie-la dés qu’elle saura parler notre langue.

Tu rigoles nerveusement avant d’hocher la tête, le voyant retourner à son siège. En parlant de la concernée, la voilà qui vient vous rejoindre. Tu souris en tendant la main pour qu’elle vienne à tes côtés après son salut à Lagertha, dans la politesse dont elle a toujours fait preuve. Tu l’embrasses sur la tempe et baisses la tête pour l’écouter. Tu fronces les sourcils quand elle parle de son chapelet et redresses la tête, vers la soit disante femme qui lui aurait retrouvé. Tu serres les dents, gardant une main sur les hanches de la jeune femme.

- D’accord. Allons dehors alors.

Que tu réponds à Elyanna avant de te redresser pour t’incliner de nouveau vers Lagertha. C’est fou comment tu arrives à changer de langue, comme si c’était un espèce d’instinct, pouvoir garder le contrôle sur ce qui est dit entre les tiens et elle.

- Je vous la ramène sur la plage pour l’entraînement après.

Que tu prononces en tournant les talons, une main dans le dos de la Saxonne pour la guider dehors, sortant du skalli. Tu baisses un peu la tête pour l’écouter tout en marchant dehors, prenant la direction du marché.

- Que se passe-t-il ?

 Margrethe de ses yeux de poisson mort, baissa les yeux lorsque ceux de Hvitserk croisa les siens. Elle avait peur, c'était une lâche, une faiseuse de troubles mais c'était elle qui avait épousé un des fils de Ragnar, alors on lui devait le respect à présent. Faisant fit de son beau-frère, l'ancienne esclave revint avec la chrétienne après lui avoir rendu son chapelet et couvé d'un regard faussement amicale. Elyanna n'était guère intimidante, pas comme Torvi ou Lagherta. La saxonne se montra reconnaissante, cela se voyait dans ses yeux...parfait pensait-elle. Sa confiance serait beaucoup plus facile à gagner.

Après être retourné dans la pièce principale du skalli, Margrethe laissa la jeune étrangère retourner auprès de son ancien amant et quant à elle, elle retourna auprès de son époux. Lagertha semblait mettre à présent les choses au clair avec le blond bien que Elyanna ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'ils se disaient. C'était si frustrant de ne pas connaître cette langue. Cela la rendait assez paranoïaque, laissant croire tout et n'importe quoi. Pour son plus grand plaisir, Hitserk finit par la suivre à l'extérieur, permettant à la princesse de pouvoir aborder avec lui le sujet qui lui tenait à coeur. Il faisait assez froid mais le ciel était dégagé, permettant de mettre un peu de baume au coeur à Elyanna. Elle lui saisit alors la main et releva un peu timidement les yeux pour pouvoir le regarder.

"Je...J'aime être avec toi Hvitserk...je veux dire, passer mes nuits avec toi. Tu es un amant incroyable, j'aime comment tu prends soin de moi à tel point que...je serais prête à te pardonner ce que tu ma fais quand vous avez envahit ma ville."

Ce n'était pas naturel pour elle de parler de sexe aussi librement, déjà qu'elle n'était pas mariée...mais elle devait mettre quelques points au clair avec le guerrier. Captivée par ses yeux gris, Elyanna tendit le bras pour lui caresser sa joue rapeuse.

"Mais je ne veux plus que tu m'imposes les choses comme tu le fais. Parce que tu n'as plus à faire ça et parce que je veux partager pleinement ce genre de moment avec toi. Est-ce que tu comprends?"

Elle s'approcha alors de lui et passa ses bras autour de sa large taille pour aller se lover contre lui.

"Je me languis chaque nuit, de goûter aux délices que tu me fais découvrir à chaque fois mais...je veux plus, je veux que tu m'apprennes à être une bonne amante pour toi. Plus que tu m'imposes les choses..."

Tu sens le poids du regard dans ton dos quand vous quittez le skalli. Tu sais qu’ils vont parler entre eux alors que toi, tu seras dehors avec la petite Souris. Mais tu t’en fiches bien. Depuis que tu l’as rencontré, tu es sur un petit nuage. Tu es heureux, comme si elle gommait un peu, avec son sourire et son regard, ton passé douloureux. Comme si elle avait toujours été là et qu’elle te permettait d’y voir plus clair dans le brouillard qu’était ton existence. Et là, dans le centre de la ville, au milieu de tous, vous êtes là, dans une bulle d’intimité étrange.

Et elle est là, face à toi, te prenant la main doucement. Tu te rapproches un peu d’elle, réajustant le manteau qui lui a été offert pour qu’elle puisse supporter le début de l’hiver comme il se doit et sourit, croisant son regard dans un sourire que tu lui offres. Tu baisses un peu la tête, rapprochant tes lèvres de sa peau tout en l’écoutant. Tu écarquilles un peu les yeux et te redresses en entendant ses paroles et bug un peu, clignant des yeux rapidement avant de la regarder de nouveau.

- Oh ?

Pardonner ? Vraiment ? Au moins, tu comprends qu’elle t’aime beaucoup, qu’elle t’apprécie. Tu te mords un peu la lèvre en rigolant nerveusement avant de hocher la tête, continuant de l’écouter. Tu avais vite compris qu’elle aimait parler, aimait s’exprimer, dire ce qu’elle ressentait. Peut-être que, de là où elle venait, avec sa famille, elle n’en avait pas le droit, elle ne pouvait pas oser se prononcer sur ce genre de sujet. Tu te pinces les lèvres et l’embrasses tendrement.

- J’vais essayé… D’accord ? J’veux dire.. T’apprendre…

Tu la laisses venir contre toi et la berces doucement, l’embrassant sur le haut du crâne en souriant, heureux. Tu frissonnes un peu, rougissant en l’écoutant parler. Tu lâches un rictus nerveux.

- T’es bien la première qui m’dit ça. J’aime bien.

Que tu dis avant de te baisser pour la récupérer dans tes bras, la soulevant du sol pour la faire tourner dans les airs en rigolant. Tu te remets à l’embrasser, oubliant vraiment ce qu’il y a autour de vous avant d’entendre un raclement de gorge. Tu te retournes, reposant la jeune saxonne au sol et croise le regard de Björn qui te sourit, faisant un signe de tête, te montrant sa mère derrière lui. Tu hoches la tête et murmures à la jeune femme à tes côtés.

- Aller, vient… J’t’amène à la plage. L’entraînement va commencer.

Que tu prononces en suivant le mouvement, le guerrier en face de toi, suivit de la plus puissante des guerrières au bouclier. Tu souris un peu, heureux de ce qui venait de se passer, heureux de savoir qu’éventuellement cette nuit, tu pourrais t’amuser à lui apprendre quelques trucs et tu as aussi curieux de savoir comment elle pourrait se débrouiller avec une épée. Une très bonne journée en somme.

 Hvitserk sembla avoir entendu le message que voulait lui faire passer sa petite souris et cette dernière en était ravie. Ces dernières semaines n'avaient pas été simples pour la jeune prisonnière mais Hvitserk avait réussit à apprivoiser petit à petit la saxonne. Et a présent elle se sentait la force de lui pardonner ses mauvais traitements pour lui faire une place dans son coeur. Comment aurait-il en être autrement au final?

Elle suivit donc ensuite Hvitserk jusqu'à la plage ou d'autres guerrières au bouclier s'entraînaient déjà. Elyanna regardait tout ce qu'il se passait autour d'elle et se sentait un peu nerveuse bien qu'elle n'en montra rien. Lagertha de son côté, avait troqué sa robe de reine pour une tenue d'homme et une épée. S'approchant des deux jeunes gens, elle toisa quelque peu la chrétienne et demanda d'une voix claire:

"Est-ce que tu sais faire quelque chose hormis monter à cheval?"

Elyanna ne pu cacher cette fois sa surprise en entendant Lagertha parler dans sa langue.

"J'ai appris ta langue après avoir voyagé plusieurs fois en compagnie de Ragnar Lothbrok. Alors?"

"Eh bien je sais...me servir d'un arc, je suis même assez douée. Je sais aussi tirer à dos de cheval."

Lagertha arqua un sourcil sans lâcher la jeune femme du regard. C'était étonnant d'entendre ça car d'ordinaire, les archers gardaient pieds à terre.

"Savais-tu cela Hvitserk?" Demanda-t'elle avant de demander à ce qu'on aille chercher un cheval et un arc à la taille de la jeune femme. "Montre-moi ce que tu sais faire petite saxonne. Mais ne tente rien de stupide. Tu seras morte avant de passer la jetée."

Elyanna soupira alors et regarda un instant Hvitserk avant de monter sur le dos du cheval qu'on lui avait apporté et de prendre l'arc et les flèches. Rapidement, on installa sur des lances plantées dans le sable, quelques boucliers. Elyanna elle se saisit des rênes et s'éloigna des guerrières afin de pouvoir prendre son élan. Après avoir fait quelques tours de chauffe avec sa nouvelle monture, la jeune femme se ferma, extrêmement concentrée. Elle s'élança alors avec son cheval, encocha une flèche, banda son arc qui ne ressemblait aucunement aux arc longiligne anglais, sa jument toujours en train de courir, puis tira. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette technique était inédite et pas du tout utilisée par les archers anglais d'ordinaire.

Tous pouvaient voir la jeune lady réaliser la prouesse de tenir sur sa monture au galop à la seule force de ses cuisses. C'était un vrai spectacle que de la voir décocher à l'aide d'un arc tout à fait étrange, toute une série de flèches qui allaient se ficher parfaitement dans les cibles...elle n'en manqua aucune. La petite femme aux cheveux cendrés semblait ne faire qu'une avec sa monture. Lorsque sa démonstration fut terminée, Lagertha d'un geste de la main, invita la saxonne à les rejoindre. La reine avait été impressionné et ne manqua pas de le faire savoir au second fils de Ragnar.

"Voyez-vous cela...avais-tu déjà vu quelque chose de semblable Hvisterk? Cela ne veut pas dire que je lui fais confiance mais...elle a du potentiel. Qui est-elle? Une simple fille de paysan serait tout simplement incapable de faire ce qu'elle vient de faire."

Une main dans le dos de la Petite Souris, tu avances vers la plage où tout le monde est déjà en train de s’entraîner. Pas encore les pieds à l’eau à cause du temps qui commence à se rafraîchir, mais pas assez vêtu pour avoir non plus trop chaud. Tu restes dans le dos de la jeune avant de lever la tête vers Lagertha qui s’approche de vous, habillée comme la guerrière au bouclier qu’elle a toujours été. Tu t’inclines un peu et recules pour commencer à parler, pour faire la traduction, mais tu as un bug de surprise.

Tu fronces légèrement les sourcils alors qu’elle prend en premier la parole, l’entendant utiliser la langue natale de la jeune femme. Tu les observes tour à tour, comprenant le gros de la discussion et serres un peu les dents quand ça commence à parler d’arc et de cheval. Tu serres les dents et croises le regard de la jeune femme. Tu te contentes de hausser les épaules, l’air de dire qu’elle fait ce qu’elle veut avant de regretter ce geste très rapidement. Tu te masses la nuque et ne peux assister qu’impuissant à la démonstration.

- Je savais pour l’arc, oui.

Que tu souffles quand Lagertha te demande et suit du regard ce que la jeune saxonne fait. Tu déglutis un peu, à la fois impressionné et nerveux de devoir t’expliquer, sachant que Björn venait de vous rejoindre pour assister à tout ça. Évidemment, lui, il ne voit que le bon côté, celui d’avoir la capacité d’agrandir les rangs militaires, ne puise que vous quasiment obligé de prochainement défendre la ville à la venue d’Harald. Tu grimaces sous ses cris de joie et n’arrives pas à sourire quand il te tapote le dos.

- Wohah ! Avec un peu d’entraînement, c’s’ra une vrai guerrière ! Tu nous l’as trouvé où celle-là, mon frère ?!
- ...

Tu croises le regard de Lagertha. Nerveux. Tu vois aussi Björn qui s’approche de la jeune femme pour s’incliner avant de regarder la Reine.

- Chapeau bas. Nan vraiment, épouse-là. Mère ! Qu’on la garde !

Tu passes une main sur ton visage, voyant ce dernier limite en train de déjà offrir une épée à la jeune demoiselle et murmure à l’oreille de la souveraine.

- On… On peut en parler plus tard… En privé… Juste… Nous trois ?

Tu attends sa réponse, mais tu sais que ce sera le mieux à faire pour éviter un vent de panique. Au moins qu’elle sera au courant et comme ça, tu aviseras après, mais tu es prêt à subir le courroux de ton aînée, montrant encore une nouvelle fois à quel point tu tenais à la jeune femme.

Lagertha n'avait pas raté une seule miette de la démonstration que venait de lui faire cette...paysanne saxonne, bien qu'en définitive, elle se mettait à douter de sa condition. Une telle technique...jamais encore elle n'avait vu cela. Sa maîtrise de l'équitation trahissait de nombreuses heures d'entrainement. De ce que la reine avait pu retenir de ses voyages en Angleterre, c'est que ces pauvres ères n'avaient pas le temps de pouvoir se consacrer à ce genre d'activité de plus, leurs chevaux n'étaient que des chevaux de trait. Qui plus est, la technique qu'elle utilisait était inédite. Les archers étaient toujours à terre. Elle devait avoir bénéficier d'un entraînement particulier et de qualité. Donc, qui était-elle?

Bjorn semblait heureux d'une telle trouvaille mais la reine, bénéficiant d'une culture martiale et guerrière, se voyait obligé de poser les bonnes questions. Pour cela, elle s'adressa à Hvitserk, dont la réaction laissait à penser qu'il cachait quelque chose à son propos. Avait-elle bien fait d'accepter de l'entraîner sachant qu'un voile opaque entourait la jeune prisonnière? Mais d'un autre côté, elle la trouvait prometteuse.

"Calme-toi Bjorn, avant de l'avoir dans notre armée je veux en apprendre plus sur elle. Qui sait contre qui la lame qu'elle possèdera pourra être retourné."

Puis, se tournant ensuite vers Hvitserk, elle opina du chef en entendant la proposition du fils de Ragnar.

"Très bien, nous en reparlerons après l'entrainement Hvitserk, soi-en sûr. Tu es un des fils de Ragnar et je ne ferais jamais rien pour nuire à ses fils mais s'il s'avère que tu as fait courir un risque pour Kattegat..."

La reine laissa sa phrase en suspens mais Hvitserk savait ce qu'elle sous-entendait. Très franchement elle doutait que cette petite péronnelle aussi petite que chétive ne représentait pas une grande menace mais le fait que Hvitserk se montre si secret la poussait à être méfiante. En attendant que le moment de la confrontation arrive, elle regagna la zone d'entrainement et donna une épée en bois à la saxonne.  Puis, la souveraine montra quelques mouvements de base avant de la laisser s'entraîner avec les autres. Durant deux bonnes heures Elyanna subit l'inimitié des combattantes. On ne lui laissa aucune chance mais elle résista tant bien que mal en répétant les mouvements que venait de lui apprendre la reine.

Sa condition physique était excellente et l'étincelle brillant dans ses yeux démontrait une véritable joie de pouvoir faire ces passes d'armes avec ces femmes libres. Même si elle mangeait le sol, même si ses bras et ses jambes chauffaient, même si on la frappait et qu'elle ne maîtrisait aucunement l'épée pour le moment. Elyanna avait la hargne en elle et cela se voyait. Pas un instant elle se plaignit et endura l'entrainement, mordant la poussière, jusqu'à ce qu'enfin l'entrainement prenne fin. Lagertha libéra toutes les guerrières et laissa la saxonne rejoindre Hvitserk non sans jeter à ce dernier un regard entendu. Elle voulait les voir et n'en démordrait pas.

"Hvitserk!" s'exclama la jeune femme en rejoignant le jeune homme "C'était fantastique de pouvoir s'entraîner avec toutes ces femmes libres!"

Heureuse malgré sa position plus que bancale, elle ne pu s'empêcher de sauter au cou du viking pour l'embrasser.

"C'est grâce à toi...merci."

Bien que couverte de poussière et de bleus, elle alla se lover contre lui.

"Hum...est-ce que tout va bien?"