Le smog. Les gens comme elle ne l’aime pas beaucoup. Trop instable. Trop volatile. Trop insidieux. Trop sombre. Non, il y a quelque chose dans ce fluide que les gens comme elle n’aime pas. Par “gens comme elle”, s’entend les médecins des fluides et les scientifiques qui les étudient. Pourtant, bah c’est bien celui-ci qui mérite le plus d’attention, non ? Des deux parties ? Aussi bien médical que scientifique. Elle n’a pas bien compris pourquoi tout le monde à fait le nez dans sa communauté quand ils ont reçu l’appel à l’aide d’Artegor Nexus à propos de son attaquant vedette. Mais ça l’a bien arrangée, Nahara. Elle a sauté sur l’occasion. Presque littéralement. Elle a sauté, littéralement cette fois, sur son maître d’étude, pour le supplier de la laisser aller travailler avec cette équipe de galactik machintruc. Machintruc oui. Elle n’en a rien à carrer du football, Nana. Elle ne comprend pas bien cette passion pour courir après une baballe, si ce n’est chez ses amis à quatre pattes. Enfin peu importe. C’est une occasion en or pour elle. Et puis, en plus, -  elle a regardé sur le net - , Sinned, il est ca-non. Et quitte à devoir ausculter un type, elle préfère que ce soit lui plutôt que l’un de ses coéquipiers, héhé. Même si elle va très certainement devoir le faire, … erm. M’enfin, c’est toujours moins pire que les cyclopes.

Nahara pose le pied sur Obscurantis, et elle comprend aussitôt cet élan de rejet qui a traversé ses amis et coéquipiers sur Atlantide. Sombre, oui. Et insidieux aussi. Elle comprend bien tout ça maintenant. La jeune femme hisse son sac de voyage sur son épaule et attrape sa valise dans une main en détachant son regard des structures cristallines rougeâtres de la planètes des Shadows. Elle se rend toute seule comme une grande jusqu’au QG de l’équipe de foot, et se fait accueillir par un larbin qui la guide à un petit appartement du complexe qui lui est désormais dédié. Pas très loin des installations médicales qui plus est. Forcément. Elle est là pour ça, pas pour faire du tourisme. Artegor Nexus lui a fait l’effet d’un type direct, fort arrogant, mais qui sait parfaitement ce qu’il veut et qui n’est pas du genre à tourner autour du pot. Et ça lui va bien à Nahara. Dommage qu’il y ait “fort arrogant” dans la liste. Mais elle est venue étudier. L’étudier, lui.

Elle le regarde jouer, les bras croisés posés sur la barrière du premier rang des gradins. Elle regarde tout le monde jouer, s'entraîner, observe le smog agir devant elle, et elle le regarde Lui surtout, bien sûr. Artegor a fini par la repérer, elle en miroir à la population locale au teint pâle et à la chevelure sombre. Ses cheveux blancs dénotent dans le paysage obscure. Son sourire aussi, auquel l'entraîneur ne répond que d’une légère élévation de la commissure de ses lèvres. Difficile de se montrer aimable. Nettement plus facile par contre de vanter les mérites de son chouchou. Nana s’en amuse en l’écoutant parler de Sinned et du smog. Son smog qui commence à déconner, aléatoirement, très brièvement. Quoique peut-être un peu plus souvent depuis un certain match caritatif où il s’est trouvé une nouvelle rivale rosée. Il lui a déjà dit tout ça dans leur correspondance pour préparer son arrivée sur Obscurantis. Et dans l’équipe. Mais c’est pas plus mal d’en reparler de vive voix. Finalement, Artegor interrompt l'entraînement et rappelle ses joueurs. Pour leur présenter leur nouvelle soigneuse.

“Messieurs, voici mademoiselle Kidagakash. Votre nouvelle soigneuse. Elle peut aussi bien gérer vos petits bobos” Nahara manque de justesse de d’étrangler avec un rire retenu. “que vos problèmes de smog.”
Le regard de l'entraîneur s’arrête sur Sinned.
“C’est fini pour vous pour aujourd’hui. Sinned …”

Artegor interpelle son petit protégé pendant que les autres joueurs quittent le terrain en saluant Nana avec plus ou moins d’enthousiasme au passage. Et elle leur sourit, inlassablement, assez amusée par l’humeur ambiante dans ce nouveau petit monde.

“J’aimerai que tu expliques à cette jeune femme tes … dysfonctionnements. J’vous laisse, j’ai un appel à passer à la ligue pour empêcher ses foutus pirates d’accéder à la cup avec leur foutues machines.”

#rageux
Nahara, qui n’a quasiment pas articulé un mot depuis son arrivée, regarde Artegor s’éloigner avec un sourire un coin avant de revenir vers Sinned.

“Des problèmes avec une équipe adverse ?”
Elle n’y connait absolument rien. Nahara est l’une des rares personnes de la galaxie à ne pas avoir entendu parler du duel des deux enfants terribles du galactik football.
“Tu veux en parler tout de suite, ou tu préfères prendre une douche avant ?"

« Sinned, ce prénom signifie Sinistre, Sombre… Tu aurais dû mourir aussi ». Sinned se réveille en sueur, la transpiration collant ses draps. Tremper par la peur et la panique de ce regard dont il se souvenait que trop bien. Rose Marie Margareth. Une sainte. De ce qu’on dit. Une sœur religieuse. Une femme qui s’occupait de l’orphelinat. Qui s’occupait des orphelins de la guerre des fluides. Sinned passa sa main sur son torse nu et sentait pulser dans ses doigts son cœur. Il battait la chamade. Il se sentait de moins en moins sous contrôle. Il se leva, le drap le collant toujours, il l’arracha. Observant le paysage que lui proposer Obscurantis.

Sinistre et sombre. C’était bien comme lui. Cette planète allait avec son humeur. Rose Marie Margareth. Il se leva pour aviser les cicatrices qu’il avait sur l’arrière de ses mollets et ses pieds. On punissait les enfants ainsi. On les battait avec une espèce de fouet jusqu’à ce que la peau rougisse, ou saigne. Sinned, plus que les autres, saignait vite. Il n’avait pas repensé à Rose Marie Margareth depuis … Depuis cinq ans. Il avait quinze ans quand on avait décidé qu’il était apte à s’occuper de lui-même. Il avait seize ans quand il avait vu l’opportunité de faire parti de Snow Kids pour s’évader. Il avait maintenant vingt ans et il utilisait le smog comme une seconde partie de lui. Sinistre et sombre.

Comparé à cette insupportable attaquante rose, il n’était que noirceur et mauvais présage. Comme un corbeau, ou un chat noir. Loin de se retrouver dans ces symboles il les haïssait. Il haïssait tout le monde. Tout le temps. Ses mollets en feu à cause du cauchemar, il s’assit sur le lit. Le smog l’aidait. Qu’importe ce qu’on disait de lui. Trixie Hollow ne pouvait même pas savoir ce qu’elle lui avait fait, malgré elle. La lumière éclipse les ténèbres. Pendant quelques minutes, sur le terrain, elle l’avait illuminé, lui, et il n’était plus si noir et sinistre. Pendant les quelques jours, pendant qu’ils faisaient la publicité, elle avait été une boule de lumière et l’avait éclipsé. Il n’était plus Sinistre et Sombre. Il n’était que Sinned à côté d’un petit lapin rose sautillant.

Quelque part, il avait maudit Ahito d’avoir déjà son cœur.

Mais Sinned savait ce qu’il ferait d’un cœur pareil. Sœur Rose Marie Margareth lui avait dit… Il rendait le cœur noir. C’était pour ça qu’on lui avait pris sa petite sœur. Elle avait deux ans de moins. Elle devait avoir dix-huit ans. Elle avait été adopté tout de suite. Petit amour. Il ne savait même pas qui ou où elle était. Il mit sa main contre sa tête alors qu’une douleur fugace mais noir coula sous ses tempes. Certainement qu’il allait mourir. Il se recoucha. Il allait dormir. Faire des cauchemars. Rêver de sa sœur, heureuse, quelque part. Rêver qu’il ne soit plus si noir.

« Si tu restes avec elle, personne ne l’a voudra, et ta noirceur l’atteindra ».

Sœur Rose Marie Margareth avait certainement raison. Il n’avait jamais su faire autrement. Il avait haï tout le monde depuis. Surtout les jeunes filles heureuses. Trixie, Nitty, Tia, les petites filles heureuses, jouant au football avec joie et désinvolture, souriante et insouciante. Il les déteste. Parce qu’il sait qu’elles ne sont pas sa sœur. Il voulait leur faire du mal. Il avait essayé de faire du mal à Tia, jusqu’à découvrir qu’elle était malheureuse. Il avait fait souffrir Nitty, jusqu’à ce qu’un grand-frère plus efficace que ce qu’il ne sera jamais apparaisse. Il avait souffrir Micro Ice pour le plaisir de faire souffrir quelqu’un. Qu’on le remarque. D’être dans les pensées. Et pas comme le petit orphelin. La sœur le punissait parfois pour ça. Parfois pour rien. Il ne disait rien. Il n’avait aucun droit de dire. Il se remit.

Si sa petite sœur devait ressembler à quelqu’un, il aimerait que ça soit Trixie. Parce qu’il n’avait pas réussi à l’obscurcir. Elle était toujours lumineuse. Tout le monde avait cru à un crush amoureux pour elle. Ils sont tellement loin du compte. Sinned avait vu en la rose l’incarnation de sa sœur. Et il avait eu envie de passer du temps avec elle pour se persuader qu’il aurait pu être un bon frère. Ce qu’il n’était pas. Il le savait. Nitty était la preuve. Il avait blessé les SK pour le plaisir, il détestait tout le monde. Ses parents étaient morts à la guerre des fluides et il était seul au monde. Sans sa petite sœur. Lux. Lux et Sinned. Putain, même ses parents lui voulaient du mal.

Il se rendormit en pensant à cela. Il se réveilla avec cette pensée. Il prit sa douche, mangea, se prépara, fit son entrainement en pensant qu’à cela. La vie était mal faite. Et puis, il y a eu elle. Sinned regardait la femme clairement blanche sur blanc avec des putains des yeux clairs. Non. Quoi ? Elle devait rester avec eux ? Non. Non. S’il aimait cette planète et le fait de mourir en respirant l’air toxique de la planète ce n’était pas pour qu’on lui mette une princesse toute lumineuse dans les pattes. Il envoya un regard de reproche et de haine vers Artegor. Il le maudit sur trois générations et espère qu’il aura la diarrhée pour la prochaine confrontation avec Arch.

Il le maudit encore plus quand sa voix s’éleva pour l’appeler lui. Il n’avait rien demandé. Il ne voulait pas d’une femme qui l’observe sous toutes les coutures. Il avait toujours réussi à cacher les cicatrices sur ses mollets, ses pieds et son dos. Il avait réussi comme un maître et personne ne savait. Personne. Jamais. Pourquoi le dirait-il ? Il refusait simplement et purement. Jamais. Il relève un sourcil vers elle. Il n’avait aucune envie de lui parler. Il fit un sourire.

- Une douche, fit-il en se déplaçant pour la regarder de haut.

Elle était petite, mignonne, lumineuse. Il avait fait l’erreur avec Trixie. Il n’était pas un frère. Alors il la détestait. Il ne répondait pas à tout le reste. Si elle était curieuse, elle demanderait à un autre. Il prit une douche à l’abri de tout le monde. En tant que Capitaine, on ne posait pas de questions… et au lieu de rejoindre la femme après sa douche, il prit simplement le chemin vers le salon pour commencer à regarder un match. Oui. Il venait de lui poser un lapin. Purement et simplement. Et il en avait rien à foutre. Dans le salon de l'équipe, il alluma un match des Lightning. Parce que.

"Une douche". Il fait visiblement dans les phrases nominales. Ah ok, ok. Elle voit, Nana. Les mèches sombres, les sourcils froncés, le regard noir, les piercings dans les oreilles, le sourire de vilain garçon. Et les réponses courtes. On part sur la panoplie du bad boy. Nahara sourit en réponse, ponctuée d'un "ok!". Elle le laisse s'éloigner. Les yeux glissent par réflexe vers le sud. Juste pour regarder sa démarche bien sûr. Rien d'autre. Pour la science, tout ça. Bref.

Et puis elle quitte le terrain à son tour. Se promène au hasard des couloirs du complexe dans lequel elle va désormais vivre avec l'équipe étrange des shadows. Elle en croise deux dans la cuisine et quand ils se présentent, elle se demande bien comment elle va faire pour retenir qui et qui puisque euh … là tout de suite. Elle ne voit pas de différence entre les deux. Physiquement en tout cas. Parce que le dénommé Cron a l'air gonflé par sa présence, alors que Nihlis est à deux doigts de lui proposer d'aller boire un verre. Et bah si elle ne les reconnaît pas à leurs euh … visages, elle les reconnaîtra au moins à leurs attitudes envers elle. Y a plus qu'à espérer qu'ils aient tous un avis différent sur sa personne …

Au bout d'un certain temps à discuter avec le milieu de terrain, et sans voir réapparaître Sinned, Nahara finit par se remettre en route. À sa recherche. Et le retrouve posé dans le salon à regarder un match. Ok, ok. Elle voit le genre d'animal.

"Tu comptes me bouder longtemps ? Pas que ça me dérange particulièrement. Enfin si ça ne m'empêche pas de faire mon travail."

En soit … c'est vrai. Elle s'en fout un petit peu. Un tout petit peu. Nahara, elle essaye de se persuader que c'est une scientifique. Et que les gens, enfin leurs ressentis, leurs avis, ne sont pas si importants que ça. A partir du moment où il y a un minimum de respect, bien sûr. C'est pas un monstre de savant fou qui exprimente sur des enfants sans anesthésie, Nana hein. Mais elle essaye de faire genre qu'elle s'en fout.

"Juste pour savoir."

"Juste pour savoir", oui, oui. Mais non elle n'espère absolument pas, quelque part pas très loin en elle, qu'il va se dérider et qu'ils pourront communiquer au moins normalement.

Nahara s'assoit sur un autre canapé. Plus loin. Elle a compris qu'il n'a pas envie de lui causer, certes. Mais elle a aussi compris qu'il n'a même pas envie qu'elle soit là. Pourtant … bah pour son bien à lui, et sa curiosité à elle, elle va rester. Et insister. (Un peu.) Elle s'étire et croise ses jambes en tailleur avant de s'enfoncer contre le dossier du canapé, et regarde le match sans rien dire de plus. Se contentant de l'observer du coin de l'œil de temps à autre.

"Oh wouhaw."

Un but de l'attaquant et capitaine, si elle a bien tout compris, des lightnings (qui jouent plus ou moins à poil visiblement ? Elle est passée où leur quique ? Oui, Nana elle sait qu'ils sont censés avoir une quique.), un fort joli but, lui tire une réaction de surprise puis un sifflement admiratif.

"Ok, ok, il est pas mauvais lui. Je reconnais que votre sport peut avoir un certain intérêt."

Elle aura l'occasion de confirmer, ou d'infirmer, cette impression dans les jours à venir en tout cas. Nahara incline la tête sur le côté et regarde Sinned plus franchement.

"Tu préfères me raconter un peu ce qui t'arrives et qu'on voit pour éviter tes … dysfonctionnements. Ou tu préfères que j'improvise quand tu finiras en pls sur le terrain comme Arch ?"

Bim. Pique gratuite dans les fesses. Artegor lui avait parlé de son ancien coéquipier et elle avait fait quelques recherches sur ce qui s'était passé. Même s'il n'y avait pas d'autre documentation sur le sujet que la vidéo de l'événement. Mais oui, Nara se sert ça, et du lien qui unit Sinned à Arch (oui elle a fait ses devoirs) pour le piquer à vue et voir ce qu'il va se passer. Ce qui n'est pas une très bonne d'idée avec Sinned. Mais ça, elle ne le sait pas encore. Mais. Même si elle le savait. Elle aurait voulu vérifier. Elle est comme ça Nana. Une dévotion à toute épreuve "pour la science".

Sinned était devant la télévision, notant et observant l’équipe adverse. Il avait déjà oublié l’enquiquineuse lumineuse. Totalement occulté de son esprit, il cherchait à percer le jeu du capitaine des lightnings en notant des informations sur une feuille noire, marquant donc au stylo blanc, la technique utilisé et des informations regroupés. C’était le travail de capitaine. Les Shadow étaient des bons suiveurs, des bonnes mains d’œuvre, mais la stratégie passait après la puissance pour eux. Sinned pouvait le comprendre quand on avait un fluide comme le leur… Mais, il était la capitaine et il ne négligeait pas son travail. Quand la lumineuse, dont il avait déjà oublié le nom, trop improbable pour être retenu en une fois, arriva dans la pièce, il l’ignora. Simplement. S’il faisait comme si elle n’était pas là, peut-être qu’elle partirait tout simplement ? Mais non, elle lui parle. Elle ose lui parler. Il soupire, la regarde à peine. La bouder ? Pour la bouder, il faudrait qu’il en ai quelque chose à foutre. Il n’avait pas signer chez les shadow pour devenir le toutou d’une scientifique qui lui dirait « le Smog c’est mal, arrête ». Qu’ils aillent tous se faire foutre. Il ne partirait pas de cette équipe, ni de cette planète.

Alors il l’ignore, simplement, observe le match et occulte le reste pour se concentrer. Pas de boule lumineuse dans son champ de vision. Non. Pas d’impression de rayon solaire à proximité de lui. Rien de tout ça. Il lui lance un regard mauvais quand elle traite de « pas mauvais » le meilleur joueur de tous les temps, mais même là, il se tait. Il ne dit rien. Rien à foutre. Surtout qu’elle parle du football comme si elle n’y connaissait pas une bille. On ne lui avait pas mis une femme incapable de comprendre l’intérêt de ce sport dans les baskets ? Il avait déjà assez de soucis pour en plus s’occuper d’une enquiquineuse trop rayonnante.

Quand elle reprend sa question, il prends la télécommande et met sur pause. Puis, il se penche vers elle avec un sourire peu rassurant.

- La PLS, clairement.

Et il se lève. Elle voulait l’ausculter, regardait son corps sous toutes les coutures. Mais son dos, ses mollets et ses pieds ne sont pas regardables. Il ne voulait pas que quelqu’un d’inconnue, ou quiconque même connu, ne sache la vérité sur les marques qui le compose. Il n’avait pas envie de voir leur regard, ni qu’on lui donne de la pitié. Il ne supporterait pas la pitié alors qu’il savait exactement qui il était. Sinistre et Sombre. Il ne savait même pas dans quelle langue cela signifier Sinned. Ou l’inverse. Il s’en fou Sinned. Il sait juste qu’il ne pouvait pas supporter la présence de cette femme à proximité de lui. Il allait l’assombrir, la rendre plus sombre encore, lui faire perdre son éclat, et ensuite elle allait mourir. Comme ses parents étaient morts. A cause de lui.

Pas du tout, hein. Ses parents étaient morts à la guerre du fluide. Mais Sinned avait la certitude que c’était de sa faute. Ses parents étaient morts parce qu’il avait existé dans leur existence. Sa sœur aurait eu la même chose. Douce Lux. Elle aurait été abîmé par l’aura de son frère alors qu’elle était si jeune. Elle ne devait pas se souvenir de lui. Sinned avec cinq ans quand ses parents son mort. Lux en avait trois. Elle ne devait pas se souvenir. Elle ne pouvait pas se souvenir. Elle était lumineuse. Il l’aurait abimé. Il abimait les lumineux. Il se retourna et sentit le smog afflué dans son esprit comme les pensées noires qui l’étouffait. Il attrapa le rebord du canapé et se tient pour reprendre ses esprits. Ouais. Il prenait la PLS. Il ne laisserait personne le toucher.

"La PLS, clairement." Nahara fronce le nez mais ne relève pas. Pas certaine qu'Artegor se réjouisse de ce genre de "soins". C'est pour éviter ça qu'il l'a engagée. Mais elle ne va pas insister tout de suite, ça ne sert à rien. Alors elle grimace et se détourne vers la télé. Réfléchissant a une autre façon d'approcher le jeune homme. Pas facile, Sinned. Mais la voix d'un autre joueur shadow s'élève dans le salon est interrompt ses pensées.

"Hey, Nahara. On va sans doute aller boire un verre avec Senex. Ça te dit ?"

Bon. Euh. Vu qu’il l’invite à boire un verre, ce n’est certainement pas Cron. Donc. Y a plus qu’à espérer qu’il n’y ait qu’un seul Shadow qui ait envie de l’emmener boire un verre. Et donc que ce soit bien Nihlis. Sinon. Elle est dans le caca, Nana. (De toute façon, elle arrive toujours à se mettre dans le caca, Nana.) (Comme avec cette bonne gueule pas commode de Sinned.) (C’est pas gagné, c’est pas gagné.) Bref. Répondre. Les yeux bleus de la jeune femme glissent vers Sinned. Le brun est fermé. En vibration. Elle le sent.

"Viens voir."

Elle regarde Sinned mais s'adresse à Nihlis. Tourne à nouveau les yeux vers le milieu de terrain et tapote l'assise du canapé à côté d'elle.

"Je peux sentir ton smog ?" Le shadow a l'air fort sceptique alors elle ajoute : "Je vais pas te manger, hein. La chair de shadow c'est caoutchouteux."

Humour douteux bonjour. En tout cas, ça fait ricaner Nihlis qui crache un faux soupire de dédain. Il baisse sa garde et s'asseoit à côté d'elle. Se disant certainement que ce n'est pas cher payer pour pouvoir l'emmener prendre un verre. Et plus si affinité. Des fois que son smog lui plaise. Hehe. Erm. Enfin ça c'est les déductions que fait Nana toute seule dans sa petite tête à l'imagination un peu trop prolifique.

"Ok, ok. Je dois faire quoi ?
_ Mets juste tes mains au-dessus des miennes. Et attends un petit peu."

Le shadow s'exécute. A moitié amusé, à moitié curieux. Pose ses mains sur celle de la jeune femme qui baisse les siennes pour rompre le contact physique en émettant une petite note mélodique de fond de gorge. Une façon de dire "non" mais avec douceur et bonne humeur. Nana ferme les yeux, inspire, et rouvre les yeux sur l'expiration. Sa peau sombre à peine nappée du bleu du souffle d'Akillian. Ce qui est drôle, c'est qu'elle n'y a jamais foutu les pieds. Sur Akillian. Mais elle est humaine. Et le souffle, c'est son fluide.

"Vas-y, active ton smog. Doucement, hein. On n'est pas dans un match et je ne suis pas ton adversaire."

Le milieu de terrain fait très très attention à ce qu'il fait, presque intimidé de se servir de son fluide hors terrain. Et pas dans un affrontement. Ça lui change de d'habitude en effet. Nahara lui laisse le temps de s'entourer de noir et d'apaiser les vagues du smog qui ondulent autour de lui. Et puis elle l'attire. Le smog. (Pas Nihlis.) (Quoique.) La lueur bleutée qui émane d'elle ne monte que sur les avant bras du shadow. Par contre, le noir qui émane de lui englobe la jeune femme progressivement. Se mêle au fluide dans un drôle de couleur de nuit. Nahara ne dit rien, regarde dans le vide en chantonnant un air mélancolique au fond de sa gorge. Elle se balance doucement sur ses fesses, semble réfléchir alors qu'elle ressent le smog de Nihlis. Intéressant. Elle finit par reposer son regard sur le shadow.

"Tu peux arrêter."

Elle le laisse couper son fluide, sépare leurs mains. Et puis son propre souffle augmente brièvement. D'un coup. Pour rejeter le smog qui l'entoure encore. Les couleurs bleue et sombre se dispersant dans l'air. Et puis Nana sourit à nouveau.

"Merci tout plein. Ce fut fort intéressant. Maintenant j'ai une autre question pour toi."

Le milieu de terrain esquisse une moue et un geste d'agacement. Ouais, non, il va pas se laisser mener par le bout de nez (qu'il n'a pas d'ailleurs) par cette gonzesse et ses délires pseudo scientifiques pour, peut-être, pouvoir boire un coup avec elle. Mais Nana ne lui laisse pas le temps d'aller plus loin et pose sa question. Qui fait largement ricaner Nihlis.

"Quel est le cocktail typique sur Obscurantis ?
_ Aaah pour le savoir il faut que je t'emmène dans mon bar favori, mademoiselle K."

Cette fois c'est à Nahara de rire. Et elle, elle ne ricane pas. Elle rit de bon cœur … et grogne comme un cochon quand elle reprend sa respiration. La classe. La jeune femme porte sa main à sa bouche pour se faire taire, avant de répondre en haussant les épaules.

"Ok, ça me va. Je suis curieuse de voir ce qu'il y a à boire par chez vous."
Nana se relève et tourne son regard vers Sinned.
"Pas de PLS en vue ?"

Elle demande. Ce serait dommage de rater ça.

Parmi l’équipe des Shadow, Sinned n’était pas intégré. Il le savait. Tout le monde le savait. Les Shadow acceptaient juste le fait que Sinned était efficace. Sinned n’allait donc pas dans la plupart des sorties. Il ne restait pas avec les autres membres de son équipe. Sinned ne parlait même pas avec eux. Il les différencier, maintenant, légèrement, mais n’utilisait pas cette compétence autre que pour un match. Tous les shadows savaient que Sinned était le meilleur de leur équipe. Il avait l’agilité, la rapidité et les compétences. Il observait Nihlis. Fronça les sourcils. Il ne préférait pas s’occuper de ce qu’elle faisait, mais il était curieux. Nihlis semblait aussi sceptique que Sinned.

Sinned observe la maitrise du smog de son coéquipier. Il était un peu envieux, pour ne pas dire jaloux, de la capacité de son partenaire avec son fluide. Sinned observait la puissance qui émaner d’eux. Il n’aimait pas savoir qu’ils étaient plus fort, plus stable, plus … mieux. Sinned ne comprenait pas. Pourquoi devait-il être toujours en dernier ? Derrière eux, derrière D’jok, derrière tout le monde. Il n’aimait pas alors ce qu’il vit. Il n’aimait pas voir la jeune femme se faire entourer de noir. Il n’aimait pas qu’elle se fasse aspirer par la noirceur et le sombre. Elle était lumineuse et elle se laissait faire.

Raison de plus pour l’éviter. Il ne pouvait pas lui faire ça. Pas lui. Pas alors que l’obscurité de son être était bien plus … Il n’était pas la bonne personne à sauver. Il n’avait aucune envie de devoir utiliser son smog de cette manière, l’entourer, la toucher. Il observa les mains de la blanche et il se recula d’un pas. Dégoûté, écœuré même. Il ne le ferait pas. Il laissa la jeune femme finir son expérience mais tourna les talons. Si son partenaire voulait se la taper, il faisait ce qu’il voulait…. Mais il ne la laisserait pas devenir sombre à nouveau comme ça. Il se le refusait. Il fallait qu’il la fasse partir de cette planète.

Par. Tous. Les. Moyens.

Même si c’est en lui brisant les bras, le cœur, ou les couilles –qu’elle n’a pas mais on pouvait aisément comprendre l’énumération des mots-. Il l’observa à sa question, et il s’approche. Il s’approche dangereusement pour mettre sa bouche contre son oreille et chuchoter à son encontre.

- Non. Et même si, tu ne seras pas là pour le voir.

Il s’approche encore d’elle et tourna la tête à peine alors qu’il lance un regard noir à l’autre Shadow. Il n’aimait vraiment pas le fait qu’elle se laisse obscurcir comme ça. Qu’elle le fasse sciemment. Scientifique ou pas. Les personnes lumineuses ne devraient pas venir sur cette planète, ou à côté des gens comme lui.

- Casse-toi d’ici. Je n’ai pas besoin de toi.

Et il se retourne pour aller voir ailleurs. Il prit une pomme noire, clairement un met connu sur la planète et qu’il avait appris à apprécier au bout de temps d’années. Cela faisait quatre ans qu’il était le capitaine de cette équipe. Quatre ans qu’il vivait ici entre les matchs et les tournées de promotion de l’équipe. Quatre ans qu’il respirait, mangeait, buvait la même chose que les shadows. Certes le centre où ils étaient avait un air plus « pur » mais ça ne restait pas le meilleur. La blanche allait finir malade bien avant qu’il ne tombe en PLS. Il gérait. Et il n’avait aucune envie de la toucher.

Il se rapproche. Proche. Très proche. Nahara s’en retrouve un peu, un tout petit peu, déstabilisée. Y a un truc dans ses yeux. Et dans sa voix. Mais elle ne bouge pas. Parce que ce n'est pas un truc qui la fait fuir. Elle l’écoute, sans rien dire d’abord, avant qu’il ne tourne les talons.

“Oh que si Sinned ! Tu as besoin de moi !”

Elle élève bien la voix pour être bien certaine qu’il l’entende alors qu’il est en train de quitter la pièce. En vrai, toutes les personnes présentes à l’étage ont dû l’entendre, erm. Modère tes ardeurs, jeune femme. Mais Nana avait envie, besoin plutôt, de semer le doute dans l’esprit du jeune homme. Parce que s’il reste fermé comme ça, elle va avoir du mal à l’aider. Avant qu’il ne soit trop tard, et que les dégâts du smog sur le jeune homme soient irréversibles. Mais. Elle avait quand même parlé vachement fort, et Nihlis la regarde avec un drôle d’air. Se demandant presque s’il avait raté un épisode entre les deux là. (Ils sont ex ou bien ?) Nahara tourne son regard vers le shadow et lui demande :

“Trop dramatique peut-être ?”

En tout cas, elle accepte la proposition de sortie du milieu de terrain, surtout avec le gardien en prime. Et d’autres ? Plus on est de fous, moins il y a de riz, comme on dit. En tout cas, plus ils seront nombreux, plus Nana pourra leur tirer des informations sur le sujet qui l’intéresse. Sinned. Mais même en leur faisant boire un peu plus que raisonnable (oui, oui, elle use de ce genre de vieilles techniques vicieuses, la scientifique) elle ne tire rien de bien croustillant (scientifiquement parlant hein) sur le ténébreux attaquant. Distant. Taciturne. Bien entendu qu’il ne leur confie rien du tout. Ils ont seulement pu lui dire qu’il leur semblait, parfois, que le smog de Sinned essaye de s’en prendre à lui. Même s'ils ne savent pas trop quoi faire de cette info. Pas grave. Nahara, elle sait.

Elle finit par rentrer en compagnie du plus raisonnable de ceux venus boire un coup. Les autres préférant rester encore un peu. Mais Nana ne veut pas trop traîner. Elle a un ténébreux à travailler au corps. Enfin façon de causer, hein. Mais elle a bien compris qu’elle allait avoir un sacré chemin à parcourir avant de pouvoir aider Sinned. Et d’après ce qu’Artegor, puis ce que ses coéquipiers lui avaient dit … Elle n’avait pas tant de temps que ça devant elle non plus. Alors la jeune femme se renseigne sur la localisation de la chambre de l’attaquant et s’y rend d’un pas décidé. Elle frappe contre la porte, et l’ouvre sans attendre un “entrez” ou plus vraisemblablement un “partez”. Puis fais un pas pour entrer chez lui et percer sa bulle. Même si ça peut être violent. Ce sera toujours moins violent que ce qu’elle va lui demander.

“Dis-moi Sinned. Tu refuses que JE t’aide, ou tu refuses D’ETRE aidé ? Le problème c’est moi ? Ou c’est toi ?”

Elle incline la tête pour montrer qu’elle écoute. Et croise les bras sous sa poitrine pour montrer qu’elle attend une réponse avant de bouger de là.

Nahara était une femme étrange. Il n’avait pas besoin d’elle. Ou s’il avait besoin d’aide, il ne voulait pas de la sienne. Il ne voulait de personne d’ailleurs. Mais encore plus la jeune femme … Elle était lumineuse putain. Il se laissa partir tout seul dans ses appartements. Il se fichait de ce que la blanche ferait (ou pas) avec ses coéquipiers. Est-ce qu’elle allait se faire salir ? Se faire prendre dans la noirceur ambiante ? Il n’aimait pas cette idée, Sinned. Il n’aimait pas ça. Il s’occupa, dans sa chambre, fit du sport, habillé, pris une douche, chercha à combler son ennui avec un jeu vidéo.

Mais il avait la bougeotte. Il n’aimait pas l’idée de ne rien avoir à faire. Il n’avait pas envie de regarder de football. Il n’avait pas envie de s’entrainer. Il n’avait envie de rien. Alors il s’habille, avec un pyjama en tissu léger et noir ainsi qu’un t-shirt de la même couleur. Il se pose dans le lit. Dans l’orphelinat, les couleurs étaient bannis. Noir. Il fallait s’habiller en noir. Parce que le noir était moins facilement tâchable. Sœur Marie Rose Margareth pouvait ne pas soigner leurs plaies tout de suite, laissant le sang sécher contre le tissu. Tirer dessus, cela faisait toujours mal. Affreusement. Autant que l’espoir de se faire bien voir. Sinned faisait partit des deux trois orphelins qui sont détestés par l’orphelinat. Les autres étaient portés aux nues. Montré comme s’ils étaient la prunelle des yeux du monde.

L’orphelinat d’Akillian accueillait même parfois des orphelins d’autres pays tellement qu’ils étaient reconnus. Sinned le savait. Il pensa à son ami. Celui qui avait préféré mourir que de rester ici. Celui dont la mort a été « un accident ». Alors que non. Pas du tout. Il avait sauté depuis le haut de la falaise dans l’espoir de mourir. Sinned le savait. Il avait lu la lettre de suicide écrit par cet enfant de douze ans seulement. Il se releva, la prit et la lu. Parce qu’il l’avait toujours avec lui. Cette lettre qui demandait pardon d’exister, qui demandait de donner ce qu’il possédait à ses deux amis. Sinned et Alter. Qui prier pour que les deux vivent mieux. Sinned n’avait jamais revu Alter après son adoption. Il rangea la lettre en entendant quelqu’un dans les couloirs. Personne ne savait. Personne ne devait savoir. Il ignora la personne qui frappe mais fut à peine surpris que la jeune femme rentre tout de même dans la pièce.

Les personnes comme ça, elles n’attendaient pas l’autorisation. Sa sœur, Trixie, et les autres lumineuses… Aucune n’aurait attendu. Il nota de fermer à clé la prochaine fois, puisque la jeune femme ne semblait pas avoir la moindre envie de respecter sa vie privé. Il se releva de sa position, se pencha vers elle. Il se souvenait d’une scène, similaire, et grimaça. Le jour où il avait décidé de faire le plus de mal possible à Nitty, pour qu’elle souffre et n’oublie jamais sa souffrance. Nitty avait vu, parce qu’elle était rentré avec les bras remplis de fleurs pour son anniversaire, les cicatrices de son dos. Alors il l’avait blessé. Et cette femme, cette inconnue, il allait la faire partir avant de devoir lui faire du mal.

- C’est toi, mentit-il avec aplomb, alors dégage.

D’un mouvement fluide, il se rapproche et ferme la porte pour plaquer sa main sur la porte et repousser la jeune femme contre le dites porte. Il plaqua la jeune femme et posa son regard dans le sien avec hargne. Il fallait qu’elle parte, qu’elle dégage. Alors, il se rappela qu’il était un connard, et qu’un connard ça faisait des choses moralement douteux. Alors il prit les hanches de la jeune femme, la rapprochant de son corps. Sinned était puceau, mais il disait l’inverse.

- Sauf si ton trip, c’est de te faire baiser, et il s’approcha pour prendre son menton et mordre sur sa mâchoire, et ensuite, tu dégages de là.

Bim dans la mouille, la question qui tue. En vrai, c'est presque une question rhétorique. Mes shadows ont déjà répondu à cette question. Disons que Nahara est certaine à 90% de la réponse. Et donc, elle est certaine à 90% que Sinned lui ment. Un splendide mensonge s'il en est. Qui fait peut-être vaciller sa certitude. Entre 85 et 95%. Parce que cet aplomb … soit il ne ment pas parce qu'il ne ment pas. Soit il ne ment pas parce qu'il s'est peut-être persuadé de son propre mensonge. Oui. Compliqué. Enfin. Elle verra. De toute façon, elle a à peine le temps de processe cette réflexion qu'elle se retrouve contre la porte. Elle retient de justesse un cri de surprise qui meurt dans une expiration silencieuse. Mais Sinned parvient tout de même à lui tirer un drôle de petit cri en lui mordant l'os de la mâchoire. Que Nahara noie dans un petit rire, histoire de sauver un peu sa dignité. (Non. Ce qu'il vient de faire. C'est mal. C'est un connard. Ça lui a fait absolument zéro effet, ses dents contre sa peau. C'est faux. Connard va. Erm.)

"T'as une drôle de façon de faire partir les gens, Sinned."

Elle finit par lâcher, en posant ses yeux bleus clairs dans ceux bleus foncés du jeune homme. Elle peut se tromper. Mais il a fermé la porte. Il la tient. Et il lui propose de baiser. Y a d'autres façons de faire peur aux gens pour qu'ils partent. D'autres façons qui ne crient pas "reste" en sous-texte. Nahara se décolle de la porte juste pour s'approcher davantage de Sinned et combler la distance entre eux. Avant d'attraper la peau de sa joue entre ses dents. Œil pour œil, morsure pour morsure. Quoiqu'elle, elle le mord à peine. Moins que lui l'a mordu en tout cas. Pas qu'elle ressente une quelconque forme de pitié à son égard. Juste. Qu'il ne se sente pas plus agressé que ça. Elle veut juste rétablir l'équilibre entre eux deux.

"J'ai rien contre la baise sauvage mais j'ai pas été engagée pour ça, figure-toi"

Qu'elle répond au calme. C'est pas parce qu'elle est "coincée" entre lui et la porte qu'elle sent en danger. Elle se sent … plein de trucs différents. Mais pas en danger. C'est une notion assez abstraite pour Nana. Elle pose une main contre le torse de Sinned et pousse doucement pour lui demander de reculer.

"Ça t'arrive souvent que ton smog essaye de t'étrangler ? Ça t'es déjà arrivé en dehors du terrain ?"

Pas du tout obsessionnelle, Nahara. En termes de tête de mule, elle se pose là. Même si non, ce n'est pas de l'entêtement. C'est littéralement de l'obsession. Elle veut savoir. Elle a besoin de savoir. Des trucs. Tout. Et là. C'est lui. Dommage pour Sinned. Mais là, c'est la rencontre entre le smog et l'humain qui l'intéresse. Et c'est tombé sur lui. Dommage, dommage.