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LE TEMPS D'UN RP

Elle attendait, comme on attend à la gare. Que quelqu'un arrive, que quelqu'un la répare… (ft Laecca)

Laecca
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Univers fétiche : N’est fait que du réel jusqu’à présent mais veut bien essayer d’autres choses !
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Laecca
Lun 15 Jan - 21:30

Stella
Teller

J'ai 30 ans et je vis à Chicago, USA. Dans la vie, je suis une fille de la nuit malgré moi et je m'en sors comme une fille exploité et prisonnière. Sinon, grâce à ma malchance, je suis une prostituée et je le vis plutôt mal.

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Can you save, can you save my,
Can you save my heavydirtysoul?

C’était étrange. Tout était étrange dans cette soirée, cet inconnu dans lequel elle s’était reconnue. La façon dont il était venu à son secours. La noirceur dans son regard, écho à celle de son propre cœur. Et pourtant il lui parlait et agissait avec elle avait une telle douceur que c’était perturbant. Seule dans la chambre d’hôtel, attendant qu’il revienne, Stella ne cessait de penser à ce qu’il s’était passé il y a à peine quelques heures. Elle avait l’impression que c’était dans une autre vie, et pourtant non. Sa tenue lâchait en boule dans un coin de la salle de bain était un rappelle qu’il y a encore très peu de temps, c’était une prostituée n’ayant absolument plus aucunes libertés. Maintenant, elle était libre… Ce mot ne cessait de résonner dans sa tête alors que son regard était fixé sur le mur terne en face d’elle. Il lui avait demandé ce qu’elle voulait faire, où elle voulait aller par la suite. Mais elle n’avait aucune réponse à cette question. N’ayant plus de famille depuis trop longtemps, elle n’avait personne chez qui se réfugiait. Avec tout ce qu’elle avait vécu ces dernières années, elle ne pouvait tout simplement pas retourner dans sa ville natale, ni celle où elle avait commencé ses études. De toute façon, qu’est-ce qu’elle pourrait bien y faire. Elle était révolue cette époque pour la jeune femme. Elle n’avait plus de vie, plus de perspective d’avenir, plus rien. Absolument plus rien. Même ses vêtements outrageants n’étaient pas les siens. Alors penser à ce qu’elle pourrait faire par la suite, c’était trop pour elle pour le moment. Pourtant elle avait bien conscience qu’il lui faudrait prendre une décision. Elle ne pouvait pas rester avec cet inconnu, dont elle ignorait tout, jusqu’à son nom. Il l’avait sauvé, pour une raison encore mystérieuse, mais il n’allait pas s’encombrer d’elle plus longtemps que nécessaire. Ce qu’elle pouvait tout à fait comprendre. C’était Stella qui lui était redevable, et pas le contraire. Il lui avait sauvé la vie, en tuant ses chiens de garde. Il l’avait attendu, pour l’embarquer loin de la ville. Il avait payé une chambre pour qu’elle puisse reprendre ses esprits et se reposer. Il était partit chercher des affaires. Alors qu’il ne l’a connaissait pas. Pourquoi ? Cette question tourna en boucle dans sa tête durant de nombreuses minutes.

Le temps passait sans qu’elle ne s’en rende compte, jusqu’à ce qu’un coup soit frappé à la porte. Elle eu peur le temps d’une seconde, peur que ça ne soit eux, qu’on vienne la chercher pour l’enfermer de nouveau. Peur qu’on se serve une nouvelle d’elle, de son corps… Ce qui avait été le plus dur durant toutes ces années, ce n’était pas tant les coups qu’elle pouvait recevoir, c’était de ne plus avoir le contrôle de son pauvre corps. C’était d’être un objet plus qu’un être humain… Mais sous la peur, elle découvrit une autre sensation. Comme celle qu’elle avait ressentit lorsque son regard avec croisé le sien. Alors elle fit les quelques pas la séparant de la porte, serrant la serviette autour d’elle comme un bouclier et tourna la poignée. Elle n’attendit pas et retourna rapidement auprès du lit pour regarder l’inconnu entrer et refermer prestement derrière lui. Récupérant le sac qu’il lui tendait, elle ne prit pas la peine de regarder ce qui se trouvait dedans. Elle avait d’abord besoin de faire quelque chose. Alors sa bouche s’ouvrit pour laisser échapper un merci. Pour les affaires, pour l’avoir sauvé, pour tout ce qu’il était en train de faire en ce moment pour elle. Ne pouvant pas déchiffrer ce qu’il pensait, elle prit les quelques secondes de battement pour de la surprise. Ou alors il réfléchissait juste au meilleur moyen de se débarrasser d’elle le plus rapidement possible. Il finit par hocher la tête avant de détailler ce qu’il avait prit pour elle. Prévoyant. Il devait avoir l’habitude de ce genre de chose. De toute façon, la demoiselle ne se faisait pas d’illusion sur l’inconnu. Il avait tué ces hommes avec une telle rapidité et un tel sang froid que ça en disait long sur ce qu’il faisait dans la vie. Ça ne lui faisait pas peur. Bien au contraire… « Merci. » Encore une fois. Un simple mot chargé de bien plus de sens qu’il n’en paraît. Il n’y a rien de plus à dire de toute façon.

Posant le sac sur le lit, elle en sortit les différentes tenues avant d’opter pour celle qui serait la plus confortable pour la nuit. Enfin ce qu’il restait de la nuit. La blondinette n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être, mais elle se doutait bien que l’heure du départ arriverait bien plus vite qu’elle ne l’imaginerait. Elle doutait fortement de pouvoir fermer l’œil, de toute façon, ce n’était plus dans son rythme depuis bien longtemps. Enfin, elle n’avait plus vraiment de rythme, il fallait bien l’avouer. La plupart du temps, elle n’arrivait à trouver le sommeil qu’après une dose qui la plongeait plus dans l’inconscience que dans les bras de Morphée. Durant une seconde, elle pensa d’ailleurs à la drogue. Comment allait-elle faire maintenant ? Arriverait-elle seulement un jour à fermer les yeux pour dormir sans être tourmenté par les cauchemars et les souvenirs. Il faudrait de toute façon qu’elle s’y fasse, il était hors de question qu’elle continue de se détruire le corps et la santé avec ça, maintenant qu’elle était libre. Perdue dans ses pensées, la jeune femme ne remarqua même pas qu’il avait fait un pas vers la sortie. A ses paroles, la jeune femme releva la tête, sentant la panique l’envahir. Etrangement, elle ne voulait pas se retrouver seule, elle ne voulait pas qu’il parte, même si c’était pour aller dans la chambre d’à côté, même si seulement un mur les séparait. « Non attends... » Son regard croisa le sien et il était fort probable qu’il y lise du désespoir. « Je… Reste, s’il te plait… Je… » Elle se sentait bien avec lui, en sécurité. Alors même qu’il avait tué deux personnes aujourd’hui, alors même qu’il pourrait lui faire du mal de bien des façons, alors même qu’il était un parfait inconnu. Elle n’aurait pu l’expliquer, même si elle le voulait, mais après de lui, elle sentait que c’était là sa place. Mais peut-être qu’il ne voulait pas rester près d’elle. Peut-être qu’il allait en profiter pour s’en aller et la laisser se débrouiller toute seule. Ce qu’elle pourrait tout à fait comprendre. Secouant la tête, elle réalisa le ridicule de sa demande avant de reprendre la parole. « Désolée… » Pourtant elle fut incapable d’ajouter quoi que ce soit, de prononcer les mots qui amorceraient son départ. Parce qu’elle ne voulait tout simplement pas qu’il parte.



Senara
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Senara
Dim 18 Fév - 20:56

Nolan Fraser
J'ai 40 ans et je vis à Hammersmith, en Angleterre. Dans la vie, je suis tueur à gages et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je ne saurais dire, je suis sans attache et je le vis plutôt avec résilience.

Elle attendait, comme on attend à la gare. Que quelqu'un arrive, que quelqu'un la répare… (ft Laecca) - Page 2 D3h2
I am insane and you're my insanity.
Nolan ne sut comment réagir à son remerciement. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas entendu ce mot. Tuer étant son métier, on ne le remerciait pas pour faire correctement son travail. Et lorsqu’il était chez lui, qu’il passait du temps avec des connaissances et amis, personne ne se disait vraiment merci, ou alors c’était lancé comme une simple politesse sans véritable sens. Là, c’était différent. La jeune femme en disait beaucoup plus dans ce simple mot. Mais tout comme il ne savait comment réagir, elle ne savait comment mieux exprimer sa reconnaissance. Pas qu’elle doive le faire, cependant. C’était juste dans son attitude et la manière dont elle avait prononcé ce mot que Nolan eut l’impression qu’elle aurait aimé faire ou dire quelque chose de plus. Mais dans les faits, il ne trouvait pas qu’il ait agi de manière chevaleresque. Au contraire, si elle ne l’avait pas supplié dans son regard, il n’aurait certainement rien fait. Elle serait restée une inconnue parmi tant d’autres, comme ses anciennes « collègues », et il aurait poursuivi le cours de son existence sans même y repenser. Bon, ça voudrait probablement dire aussi que son cadavre serait inhumé quelque part à cette heure-ci mais, pour une fois, Nolan avait décidé de donner la priorité à la vie. Sa vie. Aussi resta-t-il silencieux, avant d’opiner. Il comprenait son point de vue, bien qu’il ne le partageât pas. Et il le lui dira quand leur chemin se séparera, dans quelques jours, que non, il ne l’avait pas sauvée. Qu’elle l’avait fait toute seule et, qu’au mieux, il avait été un outil du destin pour lui permettre d’y parvenir. Contrairement à ce qu’elle pouvait penser, il n’était pas un libérateur providentiel au grand cœur qui avait agi uniquement par altruisme. Il avait juste été là. Il avait juste ressenti le besoin de l’aider. Parce que lorsqu’il avait croisé son regard, Nolan avait pensé à ses petites-sœurs. Si ça devait leur arriver, il savait pertinemment ce qu’il ferait pour les libérer. Il l’avait déjà fait pour feu son frère. Mais il savait aussi que tout le monde n’avait pas cette force, ni cette possibilité. Le prix de la vengeance était élevé. Tout le monde n’était pas prêt, peut-être à raison, à le payer. Lui l’avait fait, donc il pouvait bien secourir une âme en souvenir de ce qu’il avait été, des valeurs qu’il possédait, malgré tout, en dépit de son choix de carrière. Et au fond, n’était-ce pas pour cette raison qu’il s’était lancé dans une escalade de violence sanglante ? Pour s’attaquer à ceux qui pensaient être au-dessus de tout et ébranler la vie des gens tout en échappant aux conséquences de leurs actes ? Son grand-frère, son meilleur ami et confident, c’est pour ça qu’on l’avait tué. Parce qu’il avait refusé d’être acheté, de se soumettre, et qu’il avait décidé de tenir tête à plus riche et plus puissant que lui. Cet homme était mort maintenant. Mais ça n’avait pas ramené son frère. Alors cette jeune femme, quand elle le lui avait demandé, il n’avait pu faire autrement que de lui venir en aide. Et à présent, il comptait bien prendre soin d’elle jusqu’à ce qu’elle sache quelle direction donner à sa liberté retrouvée.

Lui tendant les affaires qu’il venait d’acheter et lui en expliquant les raisons, il précisa ensuite à quelle heure ils quitteraient le motel. Ça lui laissait du temps pour se préparer et pour se reposer un peu. Bien qu’avec les évènements qui venaient de se passer, il doutait qu’elle parvienne à dormir beaucoup, voire pas du tout. Il décida cependant de lui laisser de l’espace pour respirer après tout ça. Mais à sa grande surprise, elle lui demanda de rester. Nolan eut une hésitation. Avait-il bien entendu ? Le plus étonnant, c’était cette lueur de panique qu’il discerna dans son regard. Il pensait pourtant qu’elle se sentirait plus en danger avec lui dans la même pièce que sans. Une fois de plus, un silence se posa entre eux. Quoi faire ? Nolan ne pouvait s’empêcher de trouver que la situation serait encore plus étrange, et probablement malaisante, en restant dans la même chambre. D’un autre côté, avec ce qu’elle venait de traverser et tous les sévices qu’elle avait pu subir, il se voyait mal lui tourner le dos. Pas après l’avoir emmenée loin de ses bourreaux.

« Comme tu préfères. »

Des paroles simples, et la promesse qu’il ne ferait rien contre sa volonté. Rien contre elle. Nolan avisa finalement le lit le plus proche de la porte. Aucune chance qu’il aille se coucher comme si de rien n’était. De toute façon, il avait beaucoup trop de choses à penser. Et surtout, il comptait bien rester éveillé pour surveiller la jeune femme. Si jamais un danger devait survenir ou qu’elle ait besoin de quelque chose, il serait opérationnel dans la seconde. Pour autant, il n’avait pas souvenir de s’être retrouvé dans une position aussi délicate. Car même si elle lui demandait de rester, Nolan ne pouvait s’empêcher de craindre de faire un geste qui l’effraierait. Qu’elle ait peur de lui, c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait. A la place, il jeta donc un dernier coup d’œil à l’extérieur et s’installa sur une petite chaise dans un coin de la pièce. Elle était clairement plus là pour la déco que pour le confort, mais il était habitué à pire donc... elle ferait l’affaire. Nolan posa son flingue sur ses genoux, un doigt sur la gâchette. Prudence était mère de sûreté. Et pendant qu’il attendait que le matin se lève, son regard glissa sur le corps de la jeune femme. Il était abîmé par les bleus, la malnutrition. Et il ne put s’empêcher de se dire que ce n’était rien comparé à la désolation émotionnelle et psychologique qu’elle devait ressentir. Mais c’était fini. Il veillerait sur elle. Elle irait mieux.

A sept heure du matin, Nolan se remit en mouvement. Il rangea son pistolet dans son étui, replaça toutes les affaires dans le sac y compris celles que l’ex-prostituée avait portées en arrivant, et effaça toutes les empreintes, toutes les traces de leur passage. Il le fit avec méthode et efficacité, trahissant un mode de vie bien plus sombre qu’il n’y paraissait. Encore que la blonde, devenue désormais brune, avait dû avoir affaire avec suffisamment de types déséquilibrés pour soupçonner certaines choses depuis qu’elle l’avait vu tuer deux hommes de main baraqués en moins de dix secondes.

« On y va. » dit-il, comme si la chose n’était pas assez évidente, et parce que c’était toujours mieux que de lui dire que sa nouvelle couleur n’enlevait rien à son joli petit minois. Blonde ou brune, elle était sublime dans tous les cas.

Le ménage fait, Nolan vérifia l’extérieur et ses environs puis déverrouilla la serrure, abaissa la poignée et sortit en premier. Il balaya les alentours une seconde fois et laissa la jeune femme quitter les lieux à sa suite. Il l’emmena directement dans la voiture, posa le sac sur la banquette et s’installa derrière le volant. En dépit du fait qu’elle ait assisté à deux meurtres, il doutait qu’elle veuille apprendre l’existence d’une troisième victime reposant actuellement recroquevillée dans le coffre. Il n’avait pas non plus envie de lui en parler. Tournant la clé de contact, le pied sur l’embrayage et l’accélérateur, Nolan quitta le parking et repartit en direction de la ville. Mais cette fois-ci, il prit la route menant aux quartiers des affaires. Il prendrait une chambre dans un palace, le temps de prendre contact avec des relations qui lui fabriqueraient des faux-papiers. Puis il verrait où la jeune femme voudrait être déposée, en espérant qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir. Dans le cas contraire, il repousserait son départ et attendrait avec elle. Néanmoins, avant de s’y rendre, Nolan s’arrêta dans un endroit isolé.

« Bon, tu vas devoir mettre les vêtements chics que je t’ai acheté. On va aller dans un hôtel cinq étoiles le temps que je te trouve de faux-papiers. D’ailleurs, si tu as une idée de la nouvelle identité que tu veux prendre, n’hésite pas à me le dire. Fausse carte d’identité, faux passeport, faux permis de conduire, faux diplôme... Je peux t’avoir ce que tu veux. Il suffit de me dire quoi et à quel nom. »

Sinon il lui trouverait un, bien qu’il ne connaisse toujours pas son identité actuelle. Et lui, sous quel nom allait-il se présenter ? Une fois qu’elle réapparut dans une robe rouge et de belles chaussures élégantes, Nolan esquissa un sourire. Elle était magnifique. Il eut alors une idée.

« Est-ce que veux brûler tes anciens... vêtements ? »

Une manière de mettre un terme concret à son douloureux passé. Un geste libérateur. Un de ceux qui sont nécessaires pour panser des meurtrissures profondément ancrées et de trouver un certain apaisement avant un renouveau plein de promesses.


I lost my fucking mind, it happens all the time 'cause I can't stand myself. So please believe me I'm a needy insecure fucking freak and it ain't as easy or as dreamy as you think it would be.
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Ven 23 Fév - 15:11

Stella
Teller

J'ai 30 ans et je vis à Chicago, USA. Dans la vie, je suis une fille de la nuit malgré moi et je m'en sors comme une fille exploité et prisonnière. Sinon, grâce à ma malchance, je suis une prostituée et je le vis plutôt mal.

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La situation était irréelle. Tout comme l’étais sa vie depuis quelques années d’ailleurs. Mais Stella ne pouvait pas expliquer ce qu’elle ressentait, ce qui se passait dans sa tête. Tout ce qu’elle pouvait dire c’est qu’il ne lui faisait pas peur, bien au contraire, auprès de cet inconnu envahit par les ténèbres, elle se sentait à sa place, en sécurité. Peut-être qu’elle ne se rattachait à lui seulement parce qu’il l’avait sauvé. En quelques sortes, il lui avait sauvé la vie, alors qu’elle avait elle-même gagné sa liberté en décidant de résister. Ce n’était tout simplement pas la même fin, pas celle à laquelle la blonde s’attendait. Parce qu’en prenant la décision qui changerait le restant de son existence, elle n’avait pas pensé une seule seconde à son avenir. Ça faisait bien longtemps qu’elle ne pensait plus en avoir. Pourtant, ça faisait un moment qu’elle en avait marre, qu’elle voulait réussir à faire quelque chose pour changer sa condition. Pourquoi ce soir et pas il y a quelques jours, quelques semaines, quelques mois ? La réponse était devant elle. Cet homme, ce parfait inconnu. Il avait suffit qu’elle croise son regard pour trouver le petit truc qui lui avait manqué jusqu’à présent. Courage ? Stupidité ? Elle-même ne pourrait pas le dire. Quant à ses raisons à lui, elles étaient encore totalement inconnues et Stella n’était pas sûre de pouvoir les connaître un jour. Il avait déjà fait tellement pour elle qu’elle se doutait qu’il voudrait s’en débarrasser le plus rapidement possible. Ce que la jeune femme comprenait tout à fait. Elle aurait probablement fait la même chose, bien plus tôt d’ailleurs. Ça la travaillait tout de même. Qu’avait-il pu voir en elle pour qu’il prenne un tel risque. Sans parler du fait qu’il aurait pu être blessé, il risquait sa propre liberté si jamais on l’accusé de meurtre. Parce que c’était ce qui s’était passé dans ce café. Il avait tué ses deux chiens de garde sans aucune hésitation, ses gestes avaient été sûrs et précis. Comme s’il avait l’habitude de faire ça. Ce qui était sûrement le cas… Malgré tout la blonde n’avait pas peur, ni de lui, ni de ce qu’il avait fait, ni de ce qu’il pourrait faire.

Tenant toujours sa serviette autour de son corps chétif, qui cachait à peine plus son corps que la robe qu’elle avait délaissé dans la salle de bain, elle faisait face à son sauveur, cherchant comment elle pourrait le remercier de ce qu’il continuait à faire. Il n’avait pas été obligé d’aller lui acheter des vêtements, encore moins plusieurs tenues, du maquillage pour cacher ses bleus et une teinture pour ses cheveux. Il aurait tout simplement pu la laisser dans cette chambre et reprendre sa route sans un regard en arrière. Ne voulant pas y penser plus, Stella farfouilla dans les affaires pour prendre ce qui paraissait être le plus confortable et la teinture pour ses cheveux. Elle ne savait pas encore si elle allait la faire ou pas, mais ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Déjà on pourrait moins facilement la reconnaître, ensuite, ça lui ferait vraisemblablement du bien de changer de tête. Alors qu’elle réfléchissait à tout ça, elle ne remarqua pas tout de suite qu’il s’apprêtait à quitter la chambre, à la laisser seule. Ce qu’elle redoutait grandement, sans pouvoir expliquer pourquoi. Ces dernières années elle aurait tué pour avoir quelques instants de solitude et d’intimité, alors que là, ça l’effrayait. Maladroitement, elle lui demanda, l’implora carrément de ne pas partir. Avant de se rendre compte du ridicule de sa demande et de s’excuser. Elle ne pouvait pas lui en demander plus que ce qu’il faisait déjà pour elle. Stella savait qu’il l’aiderait à reprendre une vie normale, lui offrant une nouvelle identité et un nouveau départ. C’était déjà trop. Bien trop pour une pauvre prostituée comme elle. A son grand étonnement, il resta. Et un long soupir de soulagement sortit d’entre ses lèvres. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle retenait son souffle. D’un hochement de tête pour le remercier, une nouvelle fois, elle le laissa dans la chambre pour rejoindre la salle de bain.

Stella en ressortit une demie heure plus tard, habillé de façon décente et brune. Elle avait à peine regardé son reflet dans le miroir cette fois, ne se reconnaissant même pas. Que penserait ses parents d’elle s’ils la voyaient aujourd’hui. Chassant ses idées de sa tête, elle balaya la pièce du regard pour trouver son inconnu sur une chaise, près de la porte, le regard sur l’extérieur. Elle avait bien remarqué son air tendu et l’arme posé sur ses genoux, la façon dont ses doigts étaient posés dessus, prêt à l’emploi à tout instant. Sans dire un mot, la nouvellement brune s’installa sur le lit le plus proche, et se positionna sur le côté, de manière à pouvoir l’observer. Elle savait que ce n’était pas très poli de le dévisager de cette façon mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle voulait parler, dire quelque chose, lui poser tout un tas de questions, à commençait par son nom. Elle aurait dû parler, le remercier, lui demandait pourquoi il faisait ça pour elle. Pourtant rien ne franchit la barrière de ses lèvres. Et dans le calme et l’obscurité de cette chambre d’hôtel, auprès de cet inconnu, elle se laissa emporter par le sommeil.

C’était le mouvement dans la pièce qui lui fit ouvrir les yeux. L’inconnu, son sauveur s’activait autour d’elle, rangeant, ramassant ses affaires, effaçant leurs traces. Ne voulant pas le déranger, elle se leva et attendit près de la porte de la chambre, l’observant minutieusement. C’était … étrangement agréable de le voir faire. Méthodique et efficace, elle se douta que ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça. Mais ça, elle s’en doutait depuis ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Une prostituée et un tueur à gage. Quel magnifique duo ils formaient. Stella se contenta de hocher la tête et attendit qu’il lui fasse signe pour sortir de la pièce et le suivre jusqu’à la voiture. Sans un regard en arrière, elle s’installa sur le siège passager. Elle ne savait pas où il la conduisait, bien qu’elle aperçut rapidement les contours de la ville. Un vague de panique l’envahit, ils n’avaient pas fait assez de route pour que ce ne soit pas Chicago. Elle tenta de réguler son souffle alors qu’il s’arrêtait dans un endroit isolé en bord de route. Incapable de quitter la ville des yeux, elle dû faire un effort pour tourner la tête vers l’homme et comprendre ce qu’il lui disait. Elle hocha lentement la tête avant qu’un nom ne s’échappe d’entre ses lèvres. « Stella. » Un nom. Le sien. Celui qu’elle portait depuis sa naissance et dont elle n’avait jamais pu se séparer. Même aujourd’hui, alors qu’il serait probablement plus sage d’en choisir un autre, totalement différent. Mais elle ne pouvait pas… « Pour le nom je m’en fous. N’importe lequel fera l’affaire. » Quant au reste… Cela faisait des années qu’elle n’avait pas conduit de voiture, et ce n’était pas tout de suite qu’elle comptait le faire, alors un permis ne lui servirait pas à grand-chose, quant aux diplômes… N’ayant pas eu le temps d’en avoir avant, elle ne voyait pas l’intérêt d’en avoir un maintenant, encore moins un faux. Surtout pas alors qu’elle ne savait faire qu’une seule chose… « Je n’ai besoin de rien d’autre. » Pas tant qu’elle ne saurait pas quoi faire pour vivre désormais.

La brune finit par sortir de la voiture et se pencha à l’arrière pour y attraper le sac qui contenait désormais ses affaires. Puis elle s’éloigna un peu pour trouver une zone d’où on ne la verrait pas de la route. Son choix se porta finalement sur une robe rouge, très décente et très chic. Ça faisait bizarre… Les chaussures aux pieds, elle retourna à la voiture d’une démarche assurée. Elle ralentit en apercevant son sauveur appuyé contre sa voiture. Là, dans la lumière naturelle, elle ne put que l’observer plus en détails. Plus âgé qu’elle, il n’en avait pas pour autant perdu sa beauté et son charme. Et même si on devinait la noirceur derrière son regard ténébreux il n’en était que plus attirant. Elle finit par s’arrêter à quelques mètres de lui et son cœur s’arrêta de battre en apercevant son sourire. S’ils avaient été dans un roman ou dans un film, c’est le genre de moments où elle l’aurait rejoint pour l’embrasser sauvagement. Mais ils étaient dans la réalité, la vrai, la dure, celle qu’on ne veut pas connaître. Elle cligna des yeux, revenant au moment présent alors qu’il lui posait une question. Brûler ses vêtements ? C’était une idée… Ses bourreaux et son ancienne vie ça pourrait être pas mal aussi. « Ca ne peut pas me faire de mal…. »




Senara
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Senara
Mar 5 Mar - 18:20

Nolan Fraser
J'ai 40 ans et je vis à Hammersmith, en Angleterre. Dans la vie, je suis tueur à gages et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je ne saurais dire, je suis sans attache et je le vis plutôt avec résilience.

Elle attendait, comme on attend à la gare. Que quelqu'un arrive, que quelqu'un la répare… (ft Laecca) - Page 2 D3h2
I am insane and you're my insanity.
Il n’existait pas d’école pour apprendre le métier de tueur à gages. On le devenait. Parce qu’on était déjà dans le milieu, parce qu’on possédait un passif de violence et que c’était une manière rapide de se faire de l’argent. Parce qu’on avait des comptes à régler avec beaucoup de personnes et qu’au final, on y dédiait sa vie. Et une fois qu’on avait goûté au sang, qu’on l’avait versé et qu’on avait vendu son âme au diable, il était impossible de revenir en arrière. Le jeune homme qu’il était à l’époque n’en avait de toute façon jamais eu l’intention. Certains diraient qu’il s’était lancé dans une quête de vengeance sur un coup de tête, d’autres qu’il se montrait égoïste envers le reste de sa famille. Ils avaient raison. Et en même temps, pas tout à fait. L’assassinat de son frère l’avait profondément détruit. Tout comme elle avait ébranlée sa famille. Mais il n’y avait pas que ça. Lui-aussi était en danger. Lui-aussi on avait cherché à l’éliminer et il ne s’était accroché à la vie que grâce à la promesse qu’il s’était faite : celle de faire payer aux responsables la perte de son frère et ami. De plus, Nolan n’était pas idiot. Il savait qu’on essaierait à nouveau de s’en prendre à lui et qu’on n’hésiterait pas à s’attaquer aux siens pour le toucher, lui. Donc non, il n’avait pas agi simplement sur un coup et il n’avait pas cherché à abandonner sa famille par pur égoïsme. Néanmoins il avait dû prendre une décision radicale dans l’urgence de la situation. Une décision qui mettrait ses parents, son dernier frère et ses sœurs à l’abri de toute tentative de représailles. Et si ça pouvait lui permettre de rester en vie et d’honorer la mémoire de son aîné par la même occasion, alors ça lui convenait parfaitement. De toute façon, qu’aurait-il pu faire d’autre ? Nolan n’avait jamais été du genre à rester tranquillement chez lui, et la boxe lui avait permis de découvrir qu’il était doué pour mettre ses adversaires à terre. Sans compter qu’il était absolument hors de question que les meurtriers de son frère s’en sortent indemnes. Lui qui était auparavant dans un état d’esprit fair-play et savait reconnaître le talent des autres, combattant uniquement pour arrondir les fins de mois, on l’avait poignardé le dos – ou tiré dessus dans ce cas précis – et cette cruelle lâcheté avait couté la vie à son frère aîné. Ils avaient été naïfs, négligents, et leur trop grande assurance les avait perdus. Car tout le monde ne jouait pas à la loyale, surtout pas dans ce genre de milieu et surtout pas lorsque de l’argent était à la clé. Le retour à la réalité avait été brutal et douloureux. Nolan avait perdu son innocence au moment même ou le corps de son frère s’écroulait par terre. Car incapable de les battre à la régulière et refusant d’être soudoyés, on les avait froidement exécutés, tout simplement. Jusqu’à sa mort, Nolan devra donc porter le poids de cette culpabilité sur lui. Celle de ne pas avoir pu sauver ce qu’il avait de plus cher par excès de confiance. Cette nuit-là au moins, il avait appris plusieurs choses. Pour survivre dans ce monde, il fallait constamment rester vigilant, se méfier en permanence des autres et anticiper continuellement les actions de ses adversaires. Et surtout, il ne fallait jamais sous-estimer l’ennemi. Autant de qualités nécessaires dans son métier comme dans la vie en générale. Un savoir acquis durement, dans les larmes et le sang, mais qui veillait désormais sur son âme et lui avait permis de faire aboutir sa soif de vengeance. Autre détail important qu’il avait appris en ce funeste jour : l’important n’était pas de jouer, mais de gagner. Peu importait les moyens mis en œuvre, tout était permis car l’essentiel était d’être le dernier encore debout à la fin du combat.

C’était pour cette raison qu’il avait pris son temps dans ce café, cette nuit. Nolan n’avait nullement eu l’intention de les provoquer et de se transformer en chevalier blanc. Il n’avait rien d’un sauveur, d’un gardien, ou de quoi que ce soit qui s’y apparentait. Plus maintenant. Non, il préférait désormais jouer la carte de la surprise et laisser libre court à son côté sombre. C’était bien plus excitant et amusant de voir l’air surpris de ses victimes, au moment où elles comprenaient qu’il était déjà trop tard. D’une certaine manière, il était devenu exactement comme ces personnes qu’il avait haïes, méprisées et tuées. Une triste constatation dont Nolan n’avait que faire. Il était devenu exactement ce qu’il fallait pour atteindre ses objectifs et, en l’occurrence, il avait dû revoir sa manière de procéder et calquer sa façon de penser et d’agir sur celle de ses ennemis pour équilibrer le combat. S’il s’en tenait aujourd’hui au résultat, force était de constater qu’il avait eu raison de changer son fusil d’épaule. C’était même assez jouissif de constater qu’à arme égale, il leur était une fois de plus supérieur. Ça lui avait pris du temps, sa patience avait été mise à rude épreuve, mais il avait mené à terme sa vengeance. Tel un tueur en série, il avait laissé sa marque sur eux, ainsi qu’une carte pour prévenir les suivants. Qu’ils sachent qu’il arrivait. Qu’ils ressentent la peur au plus profond de leur os, comme il l’avait ressentie. Nolan savait cependant que ça ne ramènerait jamais son frère. Les dés avaient déjà été jeté. La Mort avait déjà pris son dû.

Assis sur la chaise, son arme en main, le tueur se demanda si la jeune femme qu’il avait sauvée serait capable d’en faire autant. Si elle en avait même le désir. Avait-elle suffisamment de rage en elle pour avoir la patience d’apprendre à se battre, à penser comme ses ennemis et à utiliser ses connaissances durement acquises dans le milieu pour éradiquer tous ceux qui l’avaient fait souffrir ? Aurait-elle la volonté indéfectible de faire s’abattre sur ses anciens tortionnaires toutes les flammes de l’enfer qu’elle avait elle-même subies ? Si tel était le cas, accepterait-il d’être son mentor ? Assurément. Nolan n’avait même pas besoin d’y réfléchir. Il lui fournirait toutes les cartes à sa disposition et créeraient toutes les opportunités nécessaires pour qu’elle puisse mener à bien sa vengeance, tout comme il l’avait fait. Car plus que de la vengeance, c’était un rééquilibrage de la justice que personne n’avait été capable de leur donner. Que personne n’avait voulu leur donner. C’était la récupération, certes un peu minime mais essentielle, de ce qu’on leur avait violemment arraché : leur vie.

Sortant de la salle de bain, la blonde désormais brune s’installa sur le lit le plus proche et l’observa. Nolan sentit son regard mais ne bougea qu’imperceptiblement la tête en sa direction. Il se doutait des questions qui devaient la tarauder en commençant par la plus évidente : pourquoi ? Pourquoi l’avait-il secourue ? Pourquoi l’avait-il emmenée avec lui ? Pourquoi était-il là, promettant de lui fournir des papiers qui lui permettraient de commencer une toute nouvelle vie loin d’ici ? Pourquoi faisait-il cela sans rien demander en retour ? La réponse était à la fois très simple et très compliquée. Simple parce qu’il s’était retrouvé en elle, piégée dans une vie dont elle voulait se libérer, elle possédait une force insoupçonnée de s’en sortir, quitte à y laisser sa peau. Comme lui en son temps. Puis il avait pensé à son frère qu’il n’avait pas pu sauver. Bien que cet épisode dramatique de sa vie ait eu lieu il y a des années de cela, Nolan y pensait toujours. Il revivait la scène et réinventait son déroulement, s’imaginant toutes les alternatives possibles et imaginables dans lesquelles il aurait pu sauver son frère s’il avait agi différemment, s’il avait fait plus attention, s’il l’avait fait preuve de discernement et surtout, surtout, s’il avait écouté leurs parents et qu’il avait empêché son frère de retourner se battre. Alors en croisant son regard dans lequel il y avait lu sa profonde détresse et son désespoir, Nolan avait ressenti le besoin impérieux de la sauver. Il n’avait pas pu le faire pour son frère, il le pourrait pour elle. Enfin, il n’avait pu s’empêcher de songer à ses sœurs. Capable de tout pour protéger les siens et surtout du pire, il aurait agi exactement de la même façon pour les sortir de là. Autant de raisons qui étaient imprégnées au plus profonds de son âme, gravées dans son ADN, et qui l’avaient poussé à s’interposer entre elle et ses bourreaux. Des raisons qu’elle ne connaîtrait pourtant jamais. Aussi Nolan resta-t-il immobile et concentré sur sa tâche. Il refusait de l’encourager à ouvrir cette discussion en tournant son regard vers elle. Il préférait la laisser à ses réflexions et à tirer ses propres conclusions. Puis finalement, après un moment, la jeune femme s’endormit.

Quand l’heure de quitter les lieux fut venue, Nolan nettoya la chambre de manière à ne laisser aucune trace de leur passage. Ni empreinte ni ADN, rien qui ne puisse les relier à cet endroit. Il emporta toutes les affaires qu’ils avaient emmené avec eux et le tout fut placé sur la banquette arrière, le coffre étant déjà occupé. Nolan prit ensuite le chemin de la ville. Il se doutait que la jeune femme à ses côtés allait commencer à se poser des questions sur ce revirement, et il la sentit d’ailleurs se tendre au fur et à mesure que les contours de la ville se dessinaient plus précisément devant eux. L’assassin décida alors de prendre les devants en lui expliquant la raison de leur retour à Chicago. Il évoqua ainsi les faux-papiers dont elle avait besoin pour reconstruire sa vie. Ces derniers ne poussant pas encore sur les arbres, il allait devoir contacter quelques personnes. Or, pour cela, il n’avait d’autre choix que de revenir à Chicago, la ville offrant tous les services dont il allait avoir besoin. La brune hocha lentement la tête, mais Nolan put déceler l’effroi que le retour en ville pouvait provoquer chez elle. A tel point qu’il commença à douter de ce choix et qu’il envisagea des alternatives qui n’impliquait pas de revenir ici. Néanmoins cette option était la plus rapide. Il pourrait aussi la déposer ailleurs, le temps d’avoir tout ce dont il avait besoin mais, la brune ne semblait pas très désireuse de se retrouver seule et il se demandait bien pourquoi. Craignait-elle que le réseau de prostitution auquel elle appartenait la retrouve ? Ce serait étonnant qu’il se donne autant de mal, même si le risque était réel, ne serait-ce que pour empêcher les autres filles de s’imaginer partir à leur tour et se libérer de leurs misérables conditions. Néanmoins la mort de deux proxénètes devrait les pousser dans d’autres directions, comme une guerre de territoire. Dans tous les cas, ils seraient partis bien avant qu’ils ne la retrouvent et, même dans le cas contraire, Nolan les éliminerait chacun leur tour. Il en avait les moyens, la connaissance et l’envie.

Stella. Ce fut le prénom qu’elle lui donna sans hésiter lorsqu’il lui demanda si elle avait une idée de nouvelle identité. Son vrai prénom, devina-t-il. Pas forcément une bonne idée, mais il pouvait comprendre son attachement à ce qu’il lui restait du passé, avant que l’enfer ne vienne frapper à sa porte. De toute façon, une fois qu’il l’aurait déposée loin d’ici, peut-être même dans un autre pays ou un autre continent, ça n’aurait plus d’importance. Nolan se contenta donc de hocher la tête à son tour, tout en gardant pour lui qu’il trouvait que son prénom était joli et qu’il lui allait parfaitement bien.

« OK. »

Une réponse concise qui le caractérisait bien, Nolan n’étant pas spécialement du genre bavard, encore moins lorsqu’il ne connaissait pas la personne. Or la situation ne se prêtait pas vraiment à échanger sur leur vie passée, d’autant qu’ils étaient dans un passage transitoire et qu’ils prendraient bientôt un itinéraire différent. Il ne se voyait pas non plus se lancer dans une conversation banale et inutile après avoir assassiné deux personnes devant elle – même si c’était mérité – pas plus qu’il ne s’attendait à ce qu’elle lui raconte ses dernières soirées.

S’arrêtant sur le bas-côté dans un endroit isolé, Nolan la laissa se dérober à sa vue et se mettre à l’abri de potentiels regards indiscrets le temps de changer de vêtements. De son côté, il attendit contre la carrosserie de la voiture. L’air était encore frais mais le lever de soleil en toile de fond rendait ce moment silencieux particulièrement agréable. Même le cadavre ne le dérangeait pas. S’il avait été seul, Nolan se serait même amusé à lui faire la conversation. Néanmoins il préféra garder son humour noir pour lui, d’autant que Stella ignorait sa présence. Il l’oublia d’ailleurs bien vite lorsque la jeune femme réapparut, vêtue d’une magnifique robe rouge qui la mettait en valeur. Encore que comme la brune était naturellement belle et attirante, il se demandait si ce n’était pas plutôt elle qui sublimait la robe. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, sans même qu’il ne s’en rende compte. Lorsqu’elle l’aperçut, son pas ralentit tandis qu’elle l’observait, avant de s’arrêter. Nolan ne la lâchait pas du regard non plus. Il faut dire que tous deux n’étaient que des étrangers pour l’autre et que beaucoup de questions et d’incertitudes régnaient au milieu de leur étrange duo. Et après ce qu’ils avaient vécu ensemble – deux meurtres et une fuite en avant – ils n’avaient pas encore vraiment pris le temps de s’observer vraiment. Pas plus qu’ils n’avaient cherché à converser. Mais maintenant que la situation, et surtout l’environnement, possédait quelques notes plus légères, ils s’autorisaient à se laisser porter par cet intérêt légitime. Encore que dans le cas de Stella, il était plus probable qu’elle soit en train de se demander dans quoi elle était en train de s’engager. Peut-être était-ce même pour cette raison qu’elle s’était arrêtée. Parce qu’elle commençait à douter de la suite des évènements. Qu’elle n’était plus sûre de vouloir le suivre ? Comment savoir ? D’autant que ce serait logique. Elle était sans défense et Nolan pourrait être un détraqué de plus sur sa route. De son côté néanmoins, le tueur à gages n’avait aucun doute. En dépit du fait qu’il l’avait aidée à se sortir de sa situation et qu’il la trouvait parfaite, il ne tenterait jamais rien avec elle. Il ne lui ferait jamais de mal. Au contraire. Il utiliserait ses compétences, ses capacités, ses relations et ses connaissances pour continuer de l’aider. Il prendrait soin d’elle, à sa façon. Exactement comme il le faisait avec sa famille.

« Je ne me suis pas trompé dans les tailles, c’est déjà une bonne chose. » fit-il en hochant la tête.

Nolan aurait aimé lui dire combien elle était superbe, mais il se retint. Il n’avait aucune idée de comment elle pourrait percevoir ce compliment et ne voulait pas la mettre mal à l’aise, encore moins lui faire croire que ses paroles cachaient de sombres desseins. Cette simple phrase mit un terme à cet instant aux atours plaisants et presque poétiques. La réalité les attendait, et elle ne le ferait pas éternellement. Pour autant, avant de fermer complètement cette parenthèse, Nolan lui proposa de brûler ses anciennes possessions. Il n’aurait su dire si elle était surprise par cette proposition, mais elle accepta néanmoins. Pour le tueur, la poésie résidait aussi dans le doux spectacle de ses adversaires se consumant dans les flammes, exactement comme celles qui les attendaient en enfer. Un petit avant-goût de leur avenir post-mortem, en quelque sorte. Allant chercher ses anciens vêtements à l’arrière de la voiture, Nolan lança un coup d’œil au coffre. Peut-être qu’il pourrait profiter du feu pour régler une bonne fois pour toute un de ces problèmes actuels ? Le tueur sourit intérieurement à cette idée. Pas sûr que la belle brune soit heureuse de le voir sortir un cadavre du coffre pour qu’il profite d’une crémation en plein air. Encore qu’il se demandât si elle serait réellement étonnée s’il le faisait. Mais peu importe, il règlerait ce problème en son temps. Pour l’heure, il devait penser à Stella. Il fit donc rapidement un petit tas de bois qu’il aspergea d’un peu d’essence puis il craqua une allumette qu’il lança sur le bûcher improvisé. Ce dernier s’embrasa dans une déflagration que le tueur ne connaissait que trop bien puis il se laissa à observa quelques secondes les flammes qui dansaient devant lui. Il tendit ensuite les vêtements à la brune et lui laissa le soin d’en finir avec cette partie de sa vie. Si toutefois elle en était capable, car si Nolan savait que ce genre de geste pouvait être libérateur, il comprenait parfaitement que ce ne soit pas le cas de tout le monde.

Une fois fait, ils reprirent la route. Arrivés dans le quartier chic et touristique de Chicago, Nolan gara la voiture à plusieurs rues de l’hôtel dans lequel il voulait se rendre et héla un taxi pour faire le reste du court trajet. Pas question d’arriver à pied. Les palaces de ce genre possédaient des caméras de surveillance et ils devaient donc donner illusion. Or, les riches n’arrivaient pas dans les palaces en marchant comme des bêtes de somme. Après une course rapide, ils descendirent donc du taxi que Nolan paya en cash puis ils entrèrent à l’intérieur du palace magnifiquement décoré. Autant dire qu’entre le motel de tout à l’heure et cet hôtel cinq étoiles, on ne comptait même plus les différences tant il y en avait. En fait, à ce niveau-là, les deux établissements n’avaient rien en commun en dehors du fait de dormir dans un lit. Et encore, Nolan avait des doutes à ce sujet concernant le motel... Se rendant au guichet, ils furent accueillis par un employé impeccablement habillé et parlant avec le professionnalisme que requerrait le standing de l’endroit. L’assassin en costume réserva une chambre pour les trois prochains jours, arguant d’un air agacé que leurs bagages arriveraient plus tard, ces derniers ayant apparemment été perdu à l’aéroport. Une histoire fabriquée de toute pièce pour ne pas éveiller les soupçons. Nolan ne connaissait en effet aucune riche héritière qui ne possède au minimum un sac à main coûteux et une valise, même pour une nuit. Pas plus qu’il ne connaissait des hommes d’affaires sans attaché-case. La chambre louée et payée, le faux couple monta à l’étage indiqué et traversèrent le couloir jusqu’à trouver la porte correspondant au numéro donné. Une fois à l’intérieur, il laissa Stella faire le tour de l’immense pièce pendant qu’il attrapait son téléphone à carte prépayée. Il était grand temps qu’il règle les diverses urgences que la présence de la jolie brune avait entrainées. Ainsi, il commença par annuler son vol, puis se renseigna auprès du hacker qui travaillait avec lui pour qu’il lui envoie des adresses fiables où acheter de faux-papiers. Il passa ensuite un dernier coup de fil à son précédent hôtel pour leur signifier qu’il viendrait dans la matinée récupérer ses affaires puis raccrocha. Trois bonnes choses de faites. A présent, ils allaient juste devoir faire preuve de patience.

« Stella ? Tu veux aller manger quelque part ? Il est huit heure. On peut aussi demander à ce qu’on nous monte le petit-déjeuner si tu préfères. »

Lorsqu’il lui parlait, Nolan prenait soin d’adoucir sa voix pour ne pas l’effrayer. Ce qui, d’un point de vue extérieur, pouvait vraiment faire penser qu’ils étaient en couple et qu’il parlait à sa femme, ou à sa maîtresse, avec tendresse.


I lost my fucking mind, it happens all the time 'cause I can't stand myself. So please believe me I'm a needy insecure fucking freak and it ain't as easy or as dreamy as you think it would be.
Laecca
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Laecca
Lun 11 Mar - 10:55

Stella
Teller

J'ai 30 ans et je vis à Chicago, USA. Dans la vie, je suis une fille de la nuit malgré moi et je m'en sors comme une fille exploité et prisonnière. Sinon, grâce à ma malchance, je suis une prostituée et je le vis plutôt mal.

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Can you save, can you save my,
Can you save my heavydirtysoul?

A peine venait-elle de sortir de la salle de bain, une nouvelle couleur de cheveux la rendant si différente, de nouveaux vêtements sur le dos, elle se demanda pendant quelques secondes ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour les heures de la nuit qu’il leur restait avant de devoir reprendre la nuit. Alors elle s’installa sur un des lits et s’allongea tout en lui faisant face. Au vu de son sauveur et sa posture, il était clair qu’il n’avait pas vraiment envie de faire la conversation. Elle pensait même qu’il n’avait pas envie de se retrouver dans la même chambre qu’elle, vu qu’il avait essayé de partir quelques instants plus tôt. Stella ne pouvait pas lui en vouloir, ils ne se connaissaient pas. Peut-être aussi qu’il regrettait ce qu’il avait fait ? De la libérée du joug de ses fidèles chiens de garde ? Elle avait beau y penser, ça ne collait pourtant pas. Parce qu’une fois fait son œuvre, il aurait tout simplement pu s’en aller, monter dans sa voiture sans l’attendre et reprendre sa vie là où il l’avait arrêté avant de rentrer dans ce café en pleine nuit. Il avait laissé le choix à la blonde de le suivre ou de continuer avec ses collègues de travail. Pourquoi elle-même avait décidé de le suivre était un autre mystère. Elle ne comprenait pas ce qui l’attirait autant dans cet inconnu, au point de lui faire confiance. Parce que oui c’était le cas, elle lui faisait totalement confiance, et surtout elle n’avait pas peur en sa présence. Elle savait-sentait au fond d’elle- qu’il ne lui ferait pas de mal, qu’il ne s’en prendrait pas à elle pour un oui ou pour un non, qu’il ne tenterait pas d’obtenir d’elle quoi que ce soit… Pourquoi ? Pourquoi avait-il était sur sa route ce soir ? Pourquoi avait-il prit cette décision, au lieu de simplement l’ignorer ou s’en aller ? Pourquoi continuait-il de l’aider alors qu’il ne lui devait strictement rien ? Et c’est avec la tête pleine de questions, qu’elle n’osait pas prononcer, que la jeune femme finit par sombrer dans le sommeil. Un sommeil profond et serein, le premier depuis trop d’années…

La demoiselle n’avait dormit que quelques heures, et pourtant elle se sentait reposée et alerte. Ça l’a changeait de ses réveils habituels, au soin de la voix désagréable d’un homme lui ordonnait de se bouger pour se préparer. Il lui fallait toujours un long moment pour sortir du brouillard causé par la drogue. D’ailleurs cette dernière allait bientôt poser un problème qu’il lui faudrait régler. Sa dernière dose remontait au début de soirée, juste avant… Juste avant que son corps soit utilisé pour le plaisir et la déviance. Il lui restait encore quelques heures avant d’en ressentir le manque, mais il fallait qu’elle s’y prépare. Elle ne voulait plus en avoir besoin, elle allait donc devoir se sevrer, et ça n’allait pas être beau à voir. Mais chaque fois en son temps. La nouvelle brune observa attentivement l’inconnu nettoyer méthodiquement la chambre. Il y avait pour Stella, quelque d’apaisant à le regarder faire. Puis ils reprirent la route dans le silence. Un silence qui n’était pas pesant, ni désagréable, qui ne mettait pas mal à l’aise. Jamais elle n’avait connu ça. Mais en même temps, jamais elle ne s’était retrouvée dans ce genre de situation. Si elle revenait quelques années en arrière et qu’on lui racontait tout ce qu’elle allait vivre, jamais elle n’aurait pu le croire. Parce que ce genre d'histoire ça n'arrive qu'aux autres… Jusqu'à ce que ça nous tombe dessus et qu'on devienne les autres… Jamais elle n'aurait pu croire réussir à vivre un tel cauchemar, et encore moins s'en sortir. Stella ne pensait pas avoir les ressources nécessaires en elle pour tenir le coup. Et surtout pas autant de temps. Lorsqu'elle s'était réveillée seule et dans l'obscurité, dans une pièce inconnu qui sentait la sueur et le renfermé, sur un matelas qui n'était pas le sien, à même le sol, elle avait bien cru que son cœur allait s'arrêter à cause de la panique qu'elle ressentait… Mais ce n'était rien. Oh non, ce n'était rien comparé à ce qui allait suivre… Mais elle avait tenu bon, envers et contre tout, elle s'était battue, dans son esprit, ainsi qu'avec son corps, et aujourd'hui elle était libre. Vivante.


Elle revint rapidement à la réalité, et sentit une nouvelle fois la panique l’envahir alors que se dessinait les contours d’une ville. Ça ne pouvait être que Chicago… Et s’il la ramenait à ses bourreaux ? Non, il ne prendrait pas se risque alors qu’il avait tué deux de leurs hommes hier soir. Puis, il ne pouvait pas savoir à qui elle appartenait. Elle écouta attentivement ses paroles et fut rassurée pendant une microseconde seulement. Et si on la reconnaissait ? Non, pas avec cette couleur de cheveux, et encore moins en étant habillé comme une personne normale. Stella respira un bon coup avant que son prénom ne s’échappe d’entre ses lèvres avec une telle rapidité qu’elle n’avait pas pu se taire avant d’y réfléchir. Mais ce n’était peut-être pas plus mal. On l’avait dépouillé de tellement de choses ces dernières années qu’elle ne voulait pas perdre aussi son prénom, celui que lui avait donné ses parents, son identité, son passé, ses racines… Elle se doutait que ce n’était pas la meilleure idée, qu’elle devrait prendre un autre nom, mais de toute façon, plus elle y pensait, moins elle désirait rester sur ce continent. Il n’avait plus rien à lui offrir, et puis elle avait toujours rêvé de voyager. A l’étranger, personne ne mettrait son identité en doute. Quant au reste elle n’avait besoin de rien d’autre pour le moment, pas tant qu’elle n’aurait pas fait le point sur sa vie et ce qu’elle pourrait faire par la suite. Parce que ça, elle n’y avait pas du tout pensé, lorsqu’elle avait décidée de se rebeller dans ce café, lorsqu’elle avait décidée de reprendre sa liberté, elle ne comptait pas pouvoir en profiter de son vivant. Une fois que l’inconnu eu arrêté la voiture sur le bas côté, Stella en sortit pour prendre ses affaires à l’arrière et chercha un coin discret pour se changer. Non pas qu’elle soit pudique, ça faisait bien longtemps qu’elle avait apprit à ne plus l’être. Mais elle ne voulait pas les mettre dans une mauvaise situation en s’exhibant au bord de la route. Puis, bien qu’il en ait vu une grande partie hier, la jeune femme ne voulait pas que son sauveur voit l’ampleur des dégâts que portait son corps. Corps qui ne ressemblait plus à rien après des mois, des années de sévices et de malnutrition.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour enfiler une magnifique robe rouge ainsi qu’une paire d’escarpins. Elle rangea sa précédente tenue dans son sac de voyage et retourna d’un pas assuré vers la voiture et son inconnu. Qui l’attendait d’ailleurs adossé contre la voiture, le visage éclairé et sublimé par le soleil qui se levait timidement. Ses pas ralentirent en se rapprochant de lui, jusqu’à ce qu’elle s’arrête complètement à un ou deux mètres de lui. Ce n’était pas la peur qui l’avait stoppé, bien au contraire, c’était le sourire qui ornait son visage et lui donnait un charme tout particulier. Elle prit alors le temps de l’observer, vraiment, dans les moindres détails. Il était vraiment beau en souriant, même si ça ne chassait pas les ombres dans son regard. A son commentaire, la demoiselle passa la main sur le tissu et hocha la tête avant qu’un léger sourire n’étire ses lèvres. « Tu as vraiment très bon goût. » ça faisait bien longtemps que Stella ne s’était pas sentit … belle, tout simplement. Et ce sentiment ne venait pas seulement de la tenue, mais aussi de la façon qu’il avait de la regarder. L’instant sembla se figer et s’éterniser. Jusqu’à une proposition totalement inattendue. Bruler ses affaires ? Celles qui représentaient des années de captivités, de souffrances, de sévices, de terreur. Oui… Oui c’était une bonne idée, même si la demoiselle n’était pas certaine que ce serait suffisant, c’était déjà un pas en avant, un trait tiré sur le passé. Alors elle hocha la tête et approuva son idée. Puis elle l’observa alors qu’il préparait un petit feu, le bout de tissu qui lui servait de vêtement dans la grande main de son inconnu paraissait risible. Faut dire qu’il ne cachait pas grand-chose de toute façon, ce n’était pas le but. Quand il le lui tendit, elle hésita une seconde, prise par un désir de vengeance allant bien plus loin que le fait de bruler une pauvre robe. C’était ses ravisseurs qu’elle voulait voir bruler. C’était tous les hommes qui avaient posés la main sur elle, qui ne l’avait pas considéré comme une personne, comme un être humain. Son regard se porta sur son inconnu, toujours aussi ténébreux, même dans la clarté du jour. Elle savait, elle le voyait à son expression, qu’elle n’avait qu’à lui demander, ils se mettraient en chasse à l’instant. La main tendue vers elle, il attendait, qu’elle prenne une décision, il la soutenait, quoi qu’elle choisisse. Faisant taire son désir, elle prit le vêtement et le jeta dans le feu sans une seconde d’hésitation. Il était temps qu’elle passe à autre chose désormais, même si me chemin n’allait pas être simple. Alors sans un regard en arrière, elle délaissa son ancienne vie aux flammes et s’installa de nouveau dans la voiture, prête à affronter la suite et son avenir.

Une fois la route reprit, Stella attrapa la petite trousse de maquillage que son inconnu avait prit soin de lui acheter et elle se mit à cacher les bleus qu’elle apercevait sur son corps et son visage avec du fond de teint. Il lui avait dit qu’ils se rendraient dans un endroit chic, elle ne pouvait pas y aller avec ces traces visibles. Puis elle appliqua du mascara sur ses cils et cerna ses yeux d’un trait noir. Un peu de couleur sur ses lèvres et elle s’attarda à regarder son reflet dans le petit miroir face à elle. Pour une fois, la jeune femme ressemblait à Stella, la jeune étudiante qui avait encore toute la vie devant elle. Une fois la voiture garé, elle suivit l’homme imposant à ses côtés et s’installa à ses côtés dans le taxi, puis dans le hall de l’hôtel. Elle ne dit pas un mot, et tenta de ne pas regarder autour d’elle à la recherche de visages qu’elle pourrait connaître et qui pourrait surtout la reconnaître. Toujours dans le silence, elle se laissa conduire jusqu’à leur nouvelle chambre, qui n’avait clairement rien à voir avec la précédente. Et elle observa les lieux pendant qu’il était occupé au téléphone. Elle l’entendit annuler un vol, et se demanda où est-ce qu’il devait se rendre. Quels projets est-ce qu’elle avait interrompu en croisant son chemin. Alors qu’il enchaînait les coups de téléphone, la brune s’avança vers une des fenêtres et scuta la ville. C’était quelque chose qui lui avait manqué, durant toutes ses journées enfermaient dans cette maison lugubre et sombre. De pouvoir contempler la ville et surtout le soleil. La lumière. Sa vie en avait cruellement manqué ces dernières années. Elle se retourna en entendant son prénom, qui sonnait si bien dans sa bouche à lui… Elle avait aussi remarqué la façon dont il lui parlait. Avec douceur, presque de la tendresse et ça lui serra le cœur. Manger ? Oh oui, elle en avait envie. Quant au fait de sortir d’ici… Elle n’en était pas certaine, encore trop apeuré par le fait qu’on puisse la reconnaître, et la priver une nouvelle fois de sa liberté. « Je tuerais pour un hamburger. » Elle grimaça au terme qu’elle avait employé tout en coulant un regard vers son inconnu. Ce n’était peut-être pas le plus approprié à dire en sa présence. « Est-ce que… c’est raisonnable de se balader en ville ? » Cela devait bien faire cinq ans qu’elle se trouvait à Chicago, mais pas une fois elle n’avait pu en voir autre chose que des chambres d’hôtel.






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Elle attendait, comme on attend à la gare. Que quelqu'un arrive, que quelqu'un la répare… (ft Laecca)
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