Elle esquisse un sourire devant le message de son meilleur ami se plaignant du manque d'attention de son jeune époux, alors même que Den n'a d'yeux que pour lui, tout ça pour un petit interview imprévu qui le lui vole à peine plus d'une heure, grand maximum. Cette réaction ne l'étonne pas, toutefois. C'est d'Andy qu'il est question, après tout. Et de Den. En faire des tonnes, c'est un peu leur crédo. C'est... leur manière de prouver leur amour aussi, que ce soit entre eux ou envers elle. Elle ne peut pas le leur reprocher, elle fait la même chose. Elle est pareille.

Elle range son téléphone dans sa poche rapidement, se levant pour aller passer une commande au comptoir du starbucks, revenant bientôt s'asseoir avec un gobelet fumant de capuccino allongé supplément chocolat marqué du nom de son meilleur ami, lui proposant de la rejoindre dans cet établissement situé à deux pas seulement de leurs appartements respectifs. Un moyen de lui permettre de cesser de bouder d'une part. Un moyen de prendre de leurs nouvelles, d'une autre, puisqu'elle ne les a pas vu depuis leur retour de voyage de noce, sinon le temps de les ramener chez eux, épuisés de leur trajet. L'un d'eux avait été amorphe sur le siège arrière pendant toute la route pour les reconduire et ils avaient prévus de se voir vite pour parler de tout ça. Ils pouvaient le faire aujourd'hui, Den n'aurait qu'à les rejoindre un peu plus tard, quand il aurait finit son interview.

En apercevant la silhouette du jeune homme qui passe la porte, elle esquisse un sourire, fait un mouvement de la main et l'invite à s'asseoir en face d'elle, non sans lui donner une étreinte, d'abord, lui tendant ensuite son gobelet.

"- Alors, tu vas bien ? Ils t'ont volé Chéri depuis longtemps ?" demande-t-elle en se réassaillant.

Elle porte son gobelet à ses lèvres, prenant une gorgée de refresha avant de le reposer.

"- Tu lui as dis de nous rejoindre quand il aura terminé ? Avant qu'il cri à l'abandon, lui aussi !" elle pouffe.

- Je file, Chéri !

Que tu hurles dans le salon après avoir rangé ton téléphone dans ton jean. Pour te diriger vers la chambre. Tu vois le blond qui te fait signe de la main, le téléphone toujours en main, son écouteur à l’oreille. Tu prends le premier pull qui te tombe sous la main, aux couleurs des Islanders, le met et repasse dans le salon. Tu pouffes un peu, venant l’embrasser rapidement sur la joue avant de prendre tes affaires que tu mets rapidement dans les poches et tu mets tes chaussures. Il se tourne vers toi sous le baiser, fronçant les sourcils alors que tu passais déjà la porte.

- Hey, mais… C’est mon...

Tu ne lui laisses pas le temps de finir que tu es déjà en train de rigoler, courant dans le couloir de l’immeuble pour rejoindre l’ascenseur et descendre jusqu’au rez-de-chaussée. L’avantage de vivre au dernier étage ? La place ! Et profitez de l’argent aussi. Le désavantage ? Impossible de prendre l’escalier avant de souffler comme un bœuf au bout de huit étages. Mais hey, vous l’aviez voulu. Tu y penses un peu en arrivant en bas et prends à pied le chemin vers le Starbuck qui était entre l’appartement de votre amie et vous, sifflotant tranquillement. Tu t’étires un peu et passe la porte de l’enseigne.

Tu balayes la salle du regard et souris en voyant la tête de la blonde et la rejoins en souriant, venant l’embrasser sur les joues après l’avoir prise dans tes bras.

- Et coucou ma Belle.

Que tu dis avant de t’asseoir et joins tes mains comme en prière. Tu prends ensuite le gobelet pour sentir l’odeur de café qui s’en dégage et sourit.

- Tu es une Déesse. Vraiment. Et oui, Chéri sait. Il en a encore pour une bonne demi-heure voir plus…

Tu grimaces un peu, touillant la mixture qui se trouve devant toi.

- Et toi alors ? On a pas eu le temps de tout se dire depuis qu’on est rentré donc… Puis il faudra que tu viennes à la maison pour une soirée débrief hein ?

La jeune femme esquisse un sourire comme son ami la rejoint, l’enlaçant avant qu’ils ne s’installent, et ce même sourire s’élargit quand il affirme qu’elle est une déesse. Elle tire la langue, s’installant plus confortablement dans son fauteuil en adoptant un petit air supérieur, impertinent.

"- Je sais !" affirme-t-elle. "Puis je sais que tu me le rendra comme tu sais si bien le faire…"

Il ne s’agit que d’un simple café, rien de plus, et ce n’est pas comme si elle ne connaissait pas leur commande par cœur, par la force de l’habitude. Ce n’est pas non plus comme s’ils ne connaissaient pas la sienne ou, qu’à sa place, ils n’auraient pas fait la même chose, histoire de lui épargner d’avoir à faire la queue. Ce n’est rien, rien de plus qu’une toute petite preuve d’amitié. Une de celles qui leurs sont habituelles et qu’ils ne comptent même plus.

"- Je vois l’genre." souffle la demoiselle, tandis que son ami se plaint du temps que son compagnon va encore passer en rendez-vous. "C’est pour quel magazine au juste ?"

C’est ce qui se passe quand tu es une star de hockey mondialement connue, ni plus ni moins. Elle, exagérer quand il s’agit de ses meilleurs amis ? A peine. Ce n’est vraiment pas son genre… Enfin… Si, ça l’est. C’est son genre de vanter leurs mérites à n’importe qui. Mais c’est le leur d’en faire de même pour elle. Si elle n’avait pas toujours été convaincus qu’ils étaient fait pour être ensemble ces deux-là, elle aurait probablement fait une marieuse d’enfer pour chacun d’eux.

"- Ouai, je suis sûre que vous avez un tas de choses à me dire…." souffle-t-elle avec un sourire en coin. "Je parle bien sûr des paysages et des expériences sur place, pas du reste…" sifflote-t-elle. "En ce qui m’concerne bah écoute… Je suis dans une relation indéfinie avec un professeur qui est peut-être mon mec, peut-être mon plan cul, peut-être un peu de tout ça et avec qui on va voir comment ça s’passe. J’pense qu’on peut dire que ça va…" nouveau sourire. "Alors avec plaisir pour l’invitation, mais je ne suis pas sûre que ton mari veuille particulièrement entendre les détails…" Elle rit.

Une main sur le gobelet à apprécier la chaleur de ta boisson, l’autre qui continuer de touiller la paille, te sembles de meilleure humeur. Tu pouffes un peu quand la jeune femme te confirmes que tu pourras lui rendre la pareille une autre fois et elle a bien raison. Tu lui tires la langue en retour avant de pouffer et te plaindre un peu de ne pas avoir ta moitié avec toi. Tu fais la moue avant de hausser les épaules quand la blonde demande pour quel magazine il fait ça. Tu prends une gorgée de cappuccino avant de lui répondre.

- Je crois que c’est Hockey Mag, vu que les Islanders sont bien placés cette saison. Toute l’équipe doit y passer apparement.

Tu fais comme si cela ne te faisait pas grand chose ou que tu en avais rien à faire, mais en vérité, tu suivais quand même qui et pour quoi ton goalie préféré faisait des interviews, parce que Dieu sait qu’il a horreur de ça. Donc oui, quand il était appelé pour, tu faisais un petit check up des familles, tu demandais à tes contacts du milieu s’ils connaissaient tel ou tel nom et tu disais oui ou non à ton mari. Donc oui, cette fois, tu avais fait semblant de lui en vouloir de t’abandonner pendant une heure, mais tu savais à quel point c’était important pour sa carrière.

Oh, vous ne manquez de rien, tu le sais. Mais tu es comme ça avec lui, un peu possessif, un peu drama queen… Tu secoues la tête avant de changer de sujet pour parler des nouvelles qu’il faut partager avec ta meilleure amie, la seule et unique, celle qui vous a réunis, toi et ton Amour. Tu rigoles un peu quand elle confirme qu’il y a des choses à dire. Tu rigoles nerveusement à son sous-entendu avant de l’entendre parler de sa non-oui relation avec son professeur. Tu pouffes.

- Oh bah écoute… Au pire, je lui mettrais un casque et un jeux vidéo et il nous entendra pas comme ça. Et puis, je le comprend.

Tu reprends une gorgée de cappuccino.

- Il te connait depuis quand ? Vous aviez trois et six ans, non ? Donc bon… Il t’a vu grandir, tu es comme sa soeur.. Il a du mal à se dire que tu as aussi une vie sexuelle. Nous, on s’est connu on avait quoi ? Tu devais avoir treize, quatorze ans ? Donc pour moi, t’étais déjà plus ou moins adulte. Donc, pour ça que j’ai moins de mal à parler de ça avec toi. Tu vois ce que je veux dire ?

"- Je vois, je vois. J’aurais préféré que tu me dises que c’était son privilège mais, écoute, je me contenterais du fait que toute l’équipe soit concernée." affirme la demoiselle, dessinant un sourire sur ses lèvres. "C’est que je suis impatiente de le voir exhiber fièrement son trophée Vézina, tu vois ?"

Elle ne sait même pas pourquoi il ne l’a pas encore gagné, celui-là, mais elle ne désespère pas, consciente qu’il le mérite tant pour son investissement dans le jeu que pour son talent. Il est un bon joueur de Hockey. Un très bon joueur de Hockey. Et sur la glace, rien ne l’arrête. Sûrement pas les attaquants adverses.

"- Peut-être en juin prochain. J’espère !"

Ce serait tellement bien. Ce serait incroyable. Terminer la saison en beauté, après une année de jeu de rêve et un beau mariage avec l’homme de sa vie. C’est évidemment tout ce que Daphné peut lui souhaiter. Tout ce qu’elle peut désirer pour lui. C’est tout ce qu’elle espère. Et elle y croit, elle y croit fort. Un jour, il exhibera fièrement ce trophée sur la cheminée du salon et, plus tard, il pourra raconter à ses petits enfants, comme à ses neveux et nièce, comment il avait obtenu celui-ci.

"- Je crois que c’est le seul moyen pour pouvoir parler de tout ça, si tu veux pas l’entendre crier comme un goret qu’on égorge qu’il ne veut pas entendre parler de ça" rit-elle en singeant son meilleur ami, riant en même temps.

D’un autre côté, évidemment, elle peut comprendre son point de vu, comprendre que ce soit difficile pour lui, au vu de l’âge auquel ils se sont connus. Il l’a connu enfant et, comme un grand frère, il a un peu de mal à réaliser qu’elle est aujourd’hui presque dix fois plus vieille qu’à l’époque. Qu’elle est plus proche des trente ans que des vingt et que c’est normal qu’elle puisse parler de certains sujets, vivre certaines choses.

"- J’en avais treize, ouai…" souffle-t-elle à sa question, reprenant une gorgée de boisson avant d’esquisser un nouveau sourire. "Toute façon, on sait tous les trois que c’est nous deux les plus à l’aise pour parler de ça, de manière générale."

Et c’est aussi pour ça que c’est plus simple de parler de certaines choses avec Andy plutôt qu’avec Aayden. C'était un peu comme avoir une meilleure amie, finalement, à part que celle-ci venait avec un service trois pièces.