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LE TEMPS D'UN RP

Rouge sur blanc, tout fout le camp [ft. HATAKE]

Houmous
Messages : 512
Date d'inscription : 06/01/2019
Région : Grand Est
Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers

Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
HOUMOUS
Houmous
Dim 5 Nov - 10:51
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Syracuse, 202X

La maison ouvre ses portes aux côtés de la cathédrale, sur le roc du chien. Viennent en masse les curieux que la chance appelle : touristes, gangsters, chômeurs, retraités comme enfants. La roulette tourne comme au casino, les mains se disputent, l'argent circule.

Mais le véritable jeu n'a pas encore commencé. Ils seront trois, tous bardés de conseillers et d'atouts, dans leur course contre la montre. Rien n'importera d'autre que la victoire, car la défaite signifie la soumission...

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Houmous
Messages : 512
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Région : Grand Est
Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers

Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
HOUMOUS
Houmous
Dim 5 Nov - 14:07

Backgammon

Je suis joueur depuis longtemps. J'ai connu la victoire mais surtout la défaite ces derniers. Je dois maintenant tout miser pour survivre.

crédit : B. Dave Walters

Le backgammon est un jeu de hasard raisonné. Il sous-entend une part de chance et un calcul. L’aléatoire face à l’intellect, toute la force des statistiques en somme. Tout cela pouvait parfaitement représenter l’homme qui allait par ce nom. Il était capable de jouer sa victoire sur un lancer de dés si les chances étaient de son côté, sans la moindre hésitation. Il jouait ses pions avec attention et méthode, prenant souvent le contrepied de la stratégie adverse. L’avance est rapide ? Il se montre plus lent. L’assaut tarde à venir ? Il monte, lui, à l’attaque. Mais malheureusement, parfois, 4.265% de risque d’échec suffisent à tout perdre.

Il est attaché dans une pièce sombre, accompagné seulement du balancement d’une lampe au plafond. Où se trouve-t-il déjà ? Au bord du Lac Malawi, n’est-ce pas ? La contusion sur son crâne le lance au point qu’il ne s’en souvienne que partiellement. Il aurait voulu essayer de se lever mais ses ravisseurs avaient pris les choses au sérieux et s’étaient occupés de l’immobiliser tant par les mains que les épaules ou les chevilles. Il sautille légèrement pour essayer de rejoindre la porte et se sauver de se guêpier mais à une poignée de centimètres contre un effort intense, l’échange se révèle improductif. La transpiration, bientôt, ruisselle sur son front et l’aveugle. Cela fait des mois qu’il est en cavale, tirant tout ce qu’il peut de ses réserves, mais il a compté chaque jour. Il sait qu’il peut gagner, à quelques minutes près, cette partie.

Puis la porte s’ouvre et tout s’accélère. Hubert von Hoffmann le touche, mettant un terme à la partie de cache-cache. Un arbitre en blanc entre à sa suite et clique pour arrêter sa montre de poche. Sous son masque blanc, aucune expression sinon un regard porté au cadran et à un carnet de notes. Le temps a passé alors qu’il était inconscient. Si le soleil est plus proche du couchant que du zénith, il remporte la mise. Sinon, c’est Hoffmann qui pourra se passer de sa canne. Backgammon espérait réellement gagner cette partie mais lorsque l’arbitre entonne le résultat, il soupire. A quelques minutes près, il échoue son pari. Aussitôt, il sent un mouvement se faire dans sa jambe et il grimace. Ses chairs, ses os et ses tendons ne lui permettront plus de courir désormais. Quelle vilaine série que celle-ci : une défaite qui fait suite à d’autres. Mais il garde son calme, prend son souffle et, tandis que les gardes chasse de la réserve naturelle viennent le détacher, il observe le sourire d’enfant ravi qui s’affiche sur le visage d’Hubert. Il peut faire des flexions, peut-être pour la première fois depuis des décennies et lui offre sa canne, comme signe extérieur des douleurs qui le suivront désormais.

Dans la voiture qui les ramène vers Lilongwe, ils partagent un verre. Pas de mauvais sang entre eux, bien entendu : un jeu est un jeu, qu’importe les enjeux. Von Hoffmann parle de sa stratégie, en dit trop, manque d’élégance dans son attitude, comme à l’accoutumée. Backgammon était pourtant certain que ses pions sur place lui permettraient de se terrer longuement, loin de tout, mais c’était sans compter sur les services de Starlink dont son adversaire était devenu, peu avant, un des premiers actionnaires. La partie s’était rapidement changée en un jeu du chat et de la souris, comme toute cachette devenait dangereuse à adopter trop longuement. Mais maintenant qu’il avait fait la preuve de son avantage, il devenait clair que jouer avec lui à cache-cache en rebuterait plus d’un. La technologie, une fois de plus, permettait des raccourcis imprévisibles que Backgammon n’avait pas pu prendre en compte dans ses calculs.

La porte à tête de lion poussée, ils avançaient l’un à côté de l’autre au milieu des tables de jeu. Des roulettes de ci, des jeux traditionnels de l’autre. Des boubous par-ci, comme un symbole d’héritage, des costards importés de l’autre, comme ouverture au monde. Les arbitres leur souhaitèrent la bienvenue en ouvrant la porte d’argent qui mène à la haute loge. Les escaliers s’avéraient étonnamment raides pour le perdant. Sa maudite jambe ne semblait plus guère encline à lui faciliter une quelconque tâche. Il songea à l’horreur que représentait une prison de chair comme la sienne, et la difficulté croissante à s’en libérer à mesure que les défaites s’enchainaient. Perdre le contrôle de son corps n’avait plus été une crainte depuis longtemps, les victoires lui permettant de rajeunir et d’éviter les affres de la vieillesse. Arrivant en fin au palier supérieur, les deux hommes se séparèrent et Backgammon se contenta de boitiller en direction d’un des arbitres qui lui faisait signe que la Maitresse avait à lui parler.

- Bienvenue Backgammon, le salue-t-il, cachée sous ses voiles immaculées, installez-vous je vous prie. Je vois que vous n’avez toujours pas gagné une partie… Cela devient difficile de remonter la pente pour vous. Nous sommes très inquiets à votre sujet. C’est pourquoi nous voulons profiter de votre expérience pour vous proposer un marché qui saura susciter votre intérêt.

- Je ne prendrai pas le blanc, Maitresse des Jeux, répond-il, intraitable.

- Nous ne serions pas vulgaire au point de vous l’imposer si crument, répond-elle, amusée. Mais si vous échouez à ce prochain jeu, c’est ce qui vous arrivera.

- Très bien. Mais si je gagne, je veux regagner tout ce que j’ai perdu lors des dernières parties. Je veux mes jambes, mes vingt années et mon nom.

Le rictus se forme sous les draperies, à l’abri des regards.
HATAKE
Messages : 2254
Date d'inscription : 06/06/2020
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Univers fétiche : réel, hp, cyber, anime, dark et fluffy
Préférence de jeu : Les deux
Super Nana
HATAKE
Mer 15 Nov - 21:27

Leora Ricci
J'ai 34 ans et je suis vice-pdg de l'entreprise de père. Je suis le Léviathan créé par l'exigence du géniteur et la peur de finir comme la génitrice. Les autres doivent échouer, pour que je puisse réussir.



Rouge sur blanc, tout fout le camp [ft. HATAKE] Screenshot-20231115-211011-Instagram
“Je suis en train de me transformer en foutue edge lord …”

Qu’elle commente pour elle-même, avec un léger sourire aux coins des lèvres, contemplant son propre reflet dans la porte de son réfrigérateur. Elle regarde ses pieds chaussés d’escarpins à talons aiguilles. Ses jambes croisées et son dos droit, alors qu’elle est assise sur le bord du plan de travail de sa cuisine. Un verre de vin rouge (hors de prix bien entendu, autant le vin que le verre en lui-même), dans une main. Ca fait un peu “desperate housewives go wrong” sur les bords. La jeune femme expire d’amusement, et tourne la tête vers les tâches de sang sur son plan de travail, qu’elle contemple depuis quelques minutes, en sirotant son vin tranquillement. Ça va, elle a le temps, le marbre, ça ne tâche pas si facilement. Pfffh, ahah. Leora rit, de son rire rauque et tordu que personne ne connaît. Elle se marre, pouffe, souffle de rire dans son verre de vin et s’amuse encore plus des bulles qu’elle fait. N’importe quoi. Elle se calme et regarde, encore, le sang de son “frère” constellant son plan de travail.

Elle l’avait cogné. Enfin non, elle l’avait giflé d’abord, une fois. Une toute première fois. Et ce geste lui était apparu comme l’évidence même. Il fallait qu’elle le cogne. Alors Leora, avait frappé à nouveau. Sans impulsion cette fois, consciente du poing qu’elle avait refermé avant de lui casser le nez et de maculer l'îlot de sa cuisine de vermillon. Et puis la pièce rapportée était repartie de chez elle, la tête basse, un chiffon sur le nez, avec l’air plus triste qu’effrayé. Sans colère. Comme … comme le gosse qu’il est, qui veut une famille, et une grande sœur. Ce que Leo exècre presque plus que tout le reste. Enfin. Au moins il n’ira pas cafté à papa, ahah. Il a vite compris le petit, de quelle façon on communique dans la famille. En trichant, toujours. Jamais la vérité. Pas de vagues. Alors il omettra ce “détail” de leur conversation du jour. Comme si absolument rien ne s’était passé. Ouais. Rien du tout. Leora sort les produits ménagers, et efface les traces comme elle aurait nettoyé une scène de crime.

Et puis elle se rend dans son dressing, pour, comme presque tous les soirs maintenant, se préparer à sortir. En riant encore, toute seule, de son nouveau côté edge lord qu’elle décide de forcer pour la nuit. Plus de noir, autour des yeux et sur les lèvres, plus de cuir sur les vêtements, et de platine dans les accessoires, et elle se marre encore. N'importe quoi. Mais ça l’amuse. Elle s’amuse avant d’aller jouer.

Parce que “jouer”, ça ne l'amuse pas tant que ça.

Le truc. C'est qu'elle n'a jamais vraiment été une joueuse. Pour être un joueur, il faut aimer le risque, le hasard, le bluff, établir des stratégies qu'elles soient offensives, défensives, ou passives. Il faut avoir un attrait certain pour l'un ou tous les aspects du "jeu". Pour elle, le jeu n'est qu'un moyen de parvenir à ce qui lui plaît vraiment. L'annihilation. Les écraser, tous, pour le seul qu'elle ne peut faire tomber. Son père.
Alors c’est la défaite qu’elle aime. Voir la lente décomposition des muscles du visage, et sentir l’aura d’assurance faiblir, pour les plus mesurés. Les cris et la colère chez les autres. Elle aime les mauvais joueurs Leo, avec un grand A. Les rares personnes envers qui elle a de l’affection, bien qu’elle adore les pousser à bout.

Alors quand on avait su qu’on la surnommait Léviathan. Le surnom avait vite pris en popularité. Même si peu en connaissait le sens, et la raison.

Léviathan. C’est sa mère qui lui avait trouvé ce doux surnom. Perpétuellement perdue entre les rangées de sa bibliothèque, l’alcool et les anti-dépresseurs depuis sa naissance bientôt trois décennies. Elle avait un jour attrapé les joues creuses de sa fille adolescente entre ses ongles, et lui avait expliqué combien elle ressemblait à ce monstre mésopatamien, biblique, ou simplement culturel. Sa fierté, sa possessivité, son hypocrisie, sa cruauté, et l’envie qui la ronge. Oh, non, la jeune Leora n’était pas … à ce point. Mais bon. L’effet Pygmalion.

Bref.

Elle s'en va jouer. Ce soir comme beaucoup d'autres. Pour se satisfaire de voir les autres perdre. Instigatrice de leur défaite, ou simple observatrice, un verre à la main. Elle est ainsi, dans un coin reculé de la maison des jeux, absorbée par la contemplation d'une partie de poker quand Elle vient la trouver. Pour lui proposer un jeu des plus particuliers, où remporter la victoire se verrait accompagnée de la réalisation d'un de ses souhaits.

“Tout ce que je veux ? Même si je veux une paire d’ailes pour pouvoir voler ?
- Est-ce là ce que vous désirez vraiment ? Une paire d’ailes ?”


On va dire que cette question veut dire “oui” …

“Non … Mais vous pourriez me débarrasser de mon demi-frère. Et des autres, des fois qu’il y en ait d'autres. Et de mon père. Et puis de ma mère, tant qu’à faire. Sans être incriminée bien entendu, cela va de soi.
- Cela ne fait-il pas un peu beaucoup ?”


Leora sent le test dans la question. Mais elle s'en moque. Ce n'est pas une joueuse. C'est une femme d'affaire, et elle sait parfaitement ce qu'elle veut.

“Bah. Vous en êtes capables, non ? Les tueurs à gage le sont. Les tueurs en série aussi. Et même les tueurs de masses. C’est que ça ne doit pas être si compliqué.
- Vous voulez qu'ils meurent ?
- Les détails m'importent peu. Tant qu'ils disparaissent.
- Et vos petites sœurs ?
- … Foutez-leur la paix.”

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