Hiashi compta jusqu’à quarante. Silencieusement. Ses yeux n’ayant plus besoin actuellement de fixer une chose car dans le noir, il n’avait plus qu’à se focaliser sur les chiffres. Il lui fallait aller jusqu’à quarante avant de prendre la moindre parole. Comme son frère, il avait été élevé dans l’idée que la famille Hyuga était au-dessus, supérieur ainsi que noble, et, à contrario de son frère, il avait été élevé pour en être la digne représentation en tant qu’héritier. Donc…

Un… deux… trois…

Au lieu de s’occuper de la situation actuelle, sa cécité temporaire et douloureuse ainsi que sa situation vulnérable, il préférait revenir à l’origine du problème. Toujours reprendre l’histoire de plus loin pour pouvoir mettre en ordre ses pensées. On disait qu’il fallait tourner quatre fois sa langue dans sa bouche avant de parler… Lui, il comptait jusqu’à quarante au rythme des battements de son cœur.

Sept… huit… neuf…

Pendant une mission, très simple, trop simple, si simple qu’elle en était ridicule, ils avaient été attaqués. Il fallait simplement ramener un pauvre architecte dans sa ville natale et le défendre contre des bandits de grands chemins. Simple.

Treize… quatorze… quinze…

L’histoire était simple. Sauf que l’architecte n’avait pas tout dit. Ce n’était pas seulement des bandits de grands chemins, mais aussi des bandits plus puissants, envoyer par un homme d’entreprise qui voulait que le petit pays d’origine de l’architecte reste soumis à la sécheresse et ne puisse utiliser l’eau de la rivière en la détournant.

Dix-neuf… vingt… vingt-et-un…

Après un combat avec un déserteur de Suna, qui avait été maitrisé par les jumeaux Huyga en deux deux, tout le village était en fête. Et Hiashi fronça les sourcils, ce qui lança un éclair de douleur dans les yeux avant d’arrêter. Il ne sait pas pourquoi, il avait accepté avec son équipe de rester pour « faire la fête », chose relative tout de moins pour une personne comme Hiashi. Il ne savait pas. Pas qu’il ne puisse se souvenir, il se souvient de chaque cheminement de pensée qui l’avait amené à accepter. Il ne sait simplement pas pourquoi.

Vingt-cinq… vingt-six… vingt-sept…

Si. Il sait pourquoi. Stupidement. Pour Umi. Bien qu’elle en aurait eu cure puisqu’elle ne s’intéresse jamais à lui que pour l’enquiquiner et le rendre chèvre, Hiashi savait avoir accepter de rester à la fête pour « elle ». Parce qu’avant de partir, il avait entendu deux personnes discuter de la tornade blonde de Konoha. Il avait entendu deux personnes dire qu’Umi n’aimait pas, et encore moins les personnes austères et incapable de s’amuser. Comme Hiashi. Alors il avait voulu se prouver qu’il pouvait s’amuser … Ce qui n’avait pas été le cas. Il ne s’était pas amusé. Se faire gratouiller la plante des pieds avec un pique à glace serait plus appréciable.

Trente… Trente-et-un… Trente-deux…

Donc. Il était resté pour elle. Pour se prouver à lui-même et à tout le monde qu’il pouvait être la personne bien pour Umi. Parce qu’il était amoureux, stupidement et très secrètement, d’elle depuis toujours. Bien avant de savoir qu’il allait devoir épouser Hima, un jour, et lui faire des enfants à elle. Bien avant de savoir qu’il existait des choses sacrés et inéluctable comme le devoir. Il était l’héritier, être amoureux n’avait pas de raison d’être. Mais il l’était. Il s’était fait une raison. Et même alors qu’il s’était persuadé réussir à l’oublier facilement, parce qu’Umi lui faisait clairement comprendre qu’il n’était même pas dans la liste des possibles, il n’avait pas pu. Chaque fois, la tête blonde de la jeune femme rentre dans son champ de vision. Chaque fois, ses paroles se percutent dans son esprit. Chaque fois, son odeur le détend et lui donne envie de sourire. Mais il ne sourit pas. Il ne la regarde même plus. Parce qu’il doit tout faire pour que personne n’apprenne jamais la vérité sur cette étrange attraction qu’elle exerce sur lui. On se moquerait de lui. Et l’héritier des Hyuga ne pouvait pas être moqué de la sorte. Et surtout pas pour une « rumeur » sur des sentiments qu’il pourrait avoir.

Trente-six… Trente-sept… Trente-huit…

Et ensuite, quelqu’un avait fait exploser le barrage. Il ne pourrait pas dire qui. Il était occupé à sauver le plus de monde possible. Mais alors que la vague avait commencé à percuté des maisons, il avait entendu un enfant. Sa vie valait plus que celle d’un enfant. C’était ce que son père lui disait alors qu’il ne daignait faire un regard à son frère jumeau. Sa vie valait plus que celle de n’importe qui. Mais, encore une fois, Hiashi avait Umi en tête. Et il savait qu’elle ne pourrait aimer une personne qui choisi sa propre survie à celle d’un enfant. Il s’était élancé vers l’enfant, avait attrapé le petit être alors que l’eau faisait tomber des bocaux. Dont un qui tombe sur ses yeux.

Trente-neuf… Quarante… Quarante…. Quarante… Quarante….

Les yeux fermaient, il ressentait encore la douleur de l’acide contenu dans les bocaux qui lui mordillent la peau et attaque ses paupières. Mais la douleur n’avait pas été tant physique… et même s’il continuait de souffrir à l’instant, ce n’était toujours pas physique. La douleur, il la méritait. Son père lui avait dit. Son père lui avait hurlé dessus alors qu’on l’avait ramené à l’hôpital de Konoha. Le secret du Byukugan importe plus que sa vie, mais sa vie importe plus que tout le reste, et il avait mis en danger les deux. Son père, chef de clan et roi incontestable de leur petit groupe de surdoué, avait fait en sorte de reprendre son fils avant tout soin. Et il avait réussi à persuadé son fils qu’il méritait chaque souffrance maintenant pour avoir mis en danger le clan.

Quarante…. Quarante… Quarante….

Hiashi était, donc, persuadé de mériter la douleur dans ses yeux, caché par un bandeau froid qu’il se posait lui-même sur le visage. Il était un bon ninja et arrivait à se retrouvait dans le manoir sans l’aide de personne. Prouvant ainsi à tous que même sans ses yeux, il était toujours l’héritier. Ok. Il souffrait. OK. Il déprimait. Mais la dépression dans une famille comme la sienne passait pour un état normal. La joie était quelque chose d’inconnue. La joie n’était pas quelque chose qui s’inculquait, chez lui, autrement que par la joie d’être digne de son clan.

Quarante… quarante… QUARANTE !

Il n’était pas heureux. Ni maintenant, alors qu’il sentait l’objet de ses pensées les plus intimes entrait par la fenêtre, ni avant, quand il avait repoussé pour la énième fois l’aide de son frère pour changer ses pansements. Son père vérifiait l’état de ses yeux avec brutalité et « noblesse ». Son père ne le frappait pas. Il était simplement froid comme le pire des glaçons. Et le reste des souffrances, psychologique et sentimentale, de son fils l’indiffère. Tellement que personne ne sait réellement pourquoi il a sauté dans cette maison, ce jour-là, trois jours auparavant. Son frère l’avait peut-être deviné, mais il ne l’expliquerait pas à leur paternel. Hiashi ne pouvait en vouloir à Hizashi de protéger son cœur du désespoir. Alors qu’il finit par lâcher un long soupir, il l’entendit.

Quelqu’un en train de rentrer par la fenêtre de sa « chambre ». Quand on était riche comme lui, sa chambre était plus une suite d’hotel avec tout ce qu’il faut à l’intérieur, donc un salon dans lequel il s’était enfermé. Il se lève, stable malgré son aveuglement et se rend directement dans sa chambre. Il fronce les sourcils, souffre mais ne le fit pas voir sur son visage, avant de ne compter jusqu’à quinze. Avec Umi, s’il comptait plus loin, elle parlait en premier. Et encore, comme son cœur battait plus vite, les quinze étaient plus un cinq dans un rythme régulier.

- Mademoiselle Namikaze, pourriez-vous avoir l’obligeance de me dire ce que vous faites dans mes appartements ?

Il savait qui elle était. Il la reconnaîtrait entre tous. Mais … Il n’avait pas envie d’une personne de plus soit témoin de sa faiblesse et de sa vulnérabilité… encore moins ELLE, qui était de très loin la cause de cette situation. Elle était son malheur. Sa plaie au cœur qui suinte encore de ne pouvoir être soigner. Elle faisait tellement de commentaire sur le sexe, le laissant l’entendre sans pouvoir imaginer qu’elle le touche un jour. Elle parlait à tout le monde, elle était avenante, même avec lui. Et pourtant jamais pour le voir, lui. Et … Même s’il savait tout impossible entre eux, ça lui brisait toujours le cœur un peu plus. Hiashi se persuadait alors qu’une fois que son cœur aura été complètement écrabouillé, mis en bouilli, en purée, alors il n’en aura plus et pourra faire son devoir comme il faut. Cependant, ça faisait déjà des années que son cœur était piétiné par la jeune femme, sans qu’elle le sache, et qu’il continuait de battre pour elle. Ce traître.

Les sont très indépendants et n'aiment pas qu'on leur dise quoi faire.

Et ça, Hizashi Hyuga le savait paaaaaaaaaaarfaitement. A un point où, comme Shikaku Nara et Minato Namikaze, il avait réussi à trouver une combine pour faire faire à Umi exactement ce qu’il voulait qu’elle fasse en jouant de sous-entendus plus ou moins subtiles, ou plus brutalement d’esprit de contradiction. Genre “mais non ne ferme pas cette fenêtre enfin !”, quand il voulait qu’elle ferme la fenêtre. Puisqu’elle la fermerait exprès pour le faire chier, et pour faire ce qu'elle veut. Et pas ce qu’il veut lui. Une vraie casse burnes. Alors ce n’est pas à elle qu’Hizashi s’adresse pour parler de la condition actuelle de son jumeau blessé, même s’il fait en sorte qu’elle puisse parfaitement entendre sa conversation. Parce qu’il veut qu’elle aille voir son frère, mais ne peut pas le lui demander directement.

Les peuvent parfois dissimuler leurs émotions avec talent, ce qui peut les faire paraître froids et détachés.

Umi arque un sourcil, les ailes du nez à peine contractées qui marquent une légère moue de dégoût sur son visage. Elle se tourne vers le Hyuga d’un air distant.

“Bah c’est malin. Ca lui apprendra à jouer les héros.”

Elle roule des yeux dans ses orbites et revient à sa conversation avec Tsume Inuzuka pliée de rire, lui faisant remarquer qu’elle vient de faire une parfaite démonstration du troisième point sur l’article du magazine entre elles : “la face sombre des verseaux”.

Les n'ont pas peur de dire ce qu'ils pensent, même si peut être blessants.

Mhhh. C'est vrai. Mais là tout de suite, c’est faux. Il vaut mieux se référer au point numéro deux pour expliquer le comportement actuel de la blonde. Enfouir ses réelles émotions sous un masque d’indifférence. C’est bien ce qu’elle fait avec la grande majorité de ses émotions négatives. Sauf la colère. Là tout de suite, elle est inquiète. Elle a très bien entendu Hizashi, la déesse du vent entend tout, que voulez-vous, et elle a aussi parfaitement senti ses tripes se crisper et sa gorge se serrer. Elle est VRAIMENT inquiète. Et un poil agacée. Quel gros bébé gonflé d’orgueil cet Hiashi ! (Ca c’est le troisième point, oui.) Aussi casse-burnes qu’elle, quand il veut. Tssss. Umi termine tranquillement sa discussion astrologique avec Tsume, RA-VIE d’avoir trouvé un article dépeignant tous les défauts de l’une de ses meilleures amies. Ça la fait fort rire, et la blonde n’en prend absolument pas ombrage. (Remarquant par la même, qu’il manque l’égo démesuré du Verseau dans cet article, tseuh, bande de nullosses). Umi n’a pas d’avis sur l’astrologie, mais elle est bien d’accord avec l’Inuzuka et conclut que tout ça lui colle tout à fait à la peau. Puis Shikaku, avec qui Hizashi discutait, fait remarquer que ce n’est pas bien difficile de trouver des défauts qui vont bien à la jeune Namikaze. Passé le choc et l'indignation (non c’est faux, ça la fait marrer), Umi prend congé de ses amis. Ayant pris une décision.

Les peuvent être extrêmement têtus.

Alors ça … Il faut au moins ça pour voir l’audace de tenter une intrusion au cœur du domaine Hyuga. Il faut au moins être elle, pour tenter une intrusion dans la chambre de l’héritier du clan. Il faut avoir sa témérité qui flirte avec la folie pure. Il faut avoir son talent qui va la mener, une semaine plus tard, aux côtés du chef de la racine. Il faut avoir son ambition, de remplacer le dit chef de la racine, ou de réussir à passer le byakugan. Il faut clairement avoir son culot aussi, pour honnêtement se penser capable de le faire. Il faut avoir sa légère dose d’inconscience aussi, et … il faut avoir son pauvre petit cœur, qui s’affole bien plus d'inquiétude pour Hiashi Hyuga, que de peur de se faire prendre.

Alors elle use de tout son talent pour s’infiltrer sans un bruit et sans un mouvement d’air entre les bâtiments du “quartier” Hyuga, jusqu’à se glisser par la fenêtre de la chambre du sien. Son Hyuga. Enfin dans sa petite caboche uniquement.

Les ont un grand besoin d'espace et de liberté ce qui peut parfois les faire paraître distants et indifférents.

Disait le dernier point de l’article. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles Hiashi reste un songe éveillé. Le clan Hyuga était l’antithèse de cette foutue liberté. La racine aussi vous allez dire. Mais … Mh. C’était le résultat d’une longue liste de choix pour atteindre un autre but et créer une liberté encore plus grande. Hiashi … Son Hyuga … Elle y avait réfléchi suffisamment de fois pour savoir qu’il ne pouvait pas y avoir de liberté à ses côtés. Et que de doute façon … elle n’arriverait jamais à se hisser à ses côtés. Donc … Umi serre les dents, lève les yeux pour ravaler les larmes et l’élan de tristesse qui naît en elle. Elle inspire, descend du rebord de fenêtre en faisant craquer le parquet exprès, et revient à son état par défaut d’indifférence narquoise.

Hiashi la rejoint, et elle le laisse arriver. Profite qu’il soit aveugle pour l’observer avec une totale indiscrétion. QU’EST-CE QU’IL EST BEAU PUTAIN !!!! Erm. Inspire, expire. Poker face quand même, même s’il voit que dalle. Elle se retient vaguement de rire à la question qu’il lui pose. Le balais dans le fion Hyuga. Une longue tradition …

”Parles moins fort ! Je suis infiltrée chez des gens qui peuvent littéralement voir à travers les putains de murs, alors fais un effort, s’te plait !”

qu’elle chuchote, vindicative. Amusée quand même. Usant d’un “putain” exprès pour le faire bisquer, haha. Elle s’approche de lui sur la pointe des pieds, pas pour ne pas qu’il l’entende faire non, juste, pour faire le moins de bruit possible. Ça la change de d’habitude. Elle fronce les sourcils en examinant ses opales rougit à cause de l’acide.  

”Hizashi discutait avec Shika de ce qu’il t’es arrivé. Et que tu boudes les infirmières. Alors je viens faire ma bonne action de l’année et dispenser le reste de l’humanité de ta mauvaise humeur en m’occupant de toi.”

Bim, bam, boum. Le tact, toujours avec Umi. Elle l’enquiquine dans les mots, mais lève une main pour déposer délicatement ses doigts sur la joue d’Hiashi, réfrénant un frisson.

“Tu as mal ?”

qu’elle lui demande plus doucement. Visiblement (enfin à l’audition ahah) plus inquiète que moqueuse cette fois.

Il hausse un sourcil face à la présence de la jeune femme. Sans la voir, il pouvait définir ses deux couettes qui partaient de sur sa tête, son petit air lupin et son regard plein d’amusement qu’il ne comprendra peut-être jamais. Il se demande bien ce qu’il se passe dans sa tête pour être ici, en ce moment, dans sa chambre. Il arque un nouveau sourcil. Parler moins fort ? Elle venait de dire à un Hyuga qu’il criait ? C’était un peu demander à un sourd d’entendre moins fort, non ? Bon. Haussement de sourcil alors qu’il la regarde. La jeune femme était dans sa chambre. La sienne.

- Votre langage, tonna-t-il mais sans élevé la voix, ce qui donne toujours quelque chose de détonant avec lui. Et ils savent que je peux m’occuper de vous.

Le vouvoiement, pourquoi ? Parce que ça mettait de la distance avec elle. Et comme il ne pouvait pas le faire que pour elle, il avait finit par le faire pour tout le monde. Après, il le faisait aussi pour son propre père alors le vouvoiement était assez naturel. Il n’y avait que son frère qui avait le droit à son « tu » … Et Umi… Quand elle le rendait fou. Ce qui arrivait souvent, mais qu’il faisait en sorte de rendre le plus « naturel » possible. Il voulait se reculer et se retourner même pour repartir vers le « salon » de son espace privé.

- Je ne boude pas. Je n’ai pas besoin de vous pour cela. Rentres chez toi.

Et le tutoiement, arrivant ainsi, prouvé qu’il avait été surpris par son geste. Il sentait la même de la jeune femme sur lui. Et ça faisait bizarre. Il ne pouvait rien voir. Ses yeux ne pouvaient même pas voir les contours de la jeune femme. Mais il pouvait la sentir. Elle était brulante à ses côtés. Et quand elle le touche, il pouvait la sentir avec plus de force encore. Il arrête de respirer alors qu’une brûlure se fait sentir. Il attrape sa main en se tendant sous le cou de la douleur.

- Je n’ai pas mal.

Ce qui était un mensonge éhonté et évident. Tout le monde pourrait le sentir, surtout Umi. Il lâche la main comme si elle était en feu et se recule, cette fois-ci complètement, et se retourne tout simplement en la laissant là … mais il la connait, il la connait même par cœur, il sait qu’elle le suivra... Et ça lui fait plaisir. Il ne pourra jamais le dire, bien sûr. Si elle venait à vraiment repartir, il se sentirait seul, blessé et meurtrie… mais elle ne partira pas… Hein ? Il se pose dans le canapé et finit par reprendre le livre, en braille, qu’il avait acheté et appris depuis. Il la sent. Et il n’avait qu’une pensée alors que ses doigts passèrent sur les pages ... « Pitié, reste ».

Elle se trémousse, l'autre saucisse, quand Hiashi s'insurge de son vocabulaire. Et encore plus quand il assure pouvoir s'occuper d'elle. Si seulement, ahah. Erm. Elle fait comme d'habitude avec lui, l'enquiquine dans ses actes et dans ses mots, jusqu'à ce que l'inquiétude prenne un peu le pas sur son caractère de chieuse. Et qu'elle ait un geste d'affection pour lui. Geste très vite intercepté par la main d'Hiashi, et vu sa réaction physique, elle a pendant une seconde l'impression de lui avoir faire très mal. Alors que … non. Elle reconnaît la douleur … physique mais … pas complètement physique. Umi fronce à peine les sourcils avant que son Hyuga lui tire un petit rire. Genre il a pas mal.

“Mon cul c'est du poulet …”

Qu'elle chuchote, assez fort pour être entendu part Hiashi cela dit, comme une gosse qui boude et qui veut provoquer. Le premier point est faux, mais le second est vrai. Alors elle répond encore de façon pas très classe juste pour l'embêter à son “J'ai pas mal”. Non mais elle a cru qu'elle lui avait brisé la pommette vu sa réaction. Elle soupire en le regardant quitter la pièce. Et puis le suit. Ne jamais dire à un verseau ce qu'il doit faire. Ne jamais dire à Umi quoique ce soit qui ne lui plaise pas. De manière générale, ahah.

La jeune femme le suit donc dans la pièce d'à côté. Le regarde poser ses doigts sur son livre en braille et arrondis ses yeux.

“Tu sais lire le braille ?? Tu viens d'apprendre ou tu savais déjà ?”

L'étonnement s'entend dans sa voix. Elle même sait lire le braille, parce que dans la racine, ils apprennent TOUS les langages codés possibles et imaginables. Surtout les plus courants à lire, écrire ou parler. Alors elle sait, même si ça l'a gavé d'apprendre. Ok, ce n'est peut-être pas si surprenant que ça pour un ninja de savoir lire le braille mais … pour un Hyuga pour qui les yeux sont à la fois le bien le plus précieux et la flamme de leur orgueil ... Ça l'étonnerait qu'ils apprennent “par défaut” un moyen de lecture mettant de côté leurs jolis yeux. Mmh. Elle réfléchit à ça et puis un petit rire échappe à Umi.

“Enfin c'est vrai que toi … même si on t'arrachait les yeux, ça ne t'empêcherait pas de lire. Puisque même les pages arrachées ne t'empêche pas de vouloir lire la suite.”

Oui, elle fait référence à ce jour-là en maternelle. Ou il avait cherché partout la page du livre qu'elle avait arrachée elle-même. Juste pour pouvoir m'aider à la retrouver et qu'il la remarque. Pffff. La bonne époque va. C'était plus simple. Enfin … pour peu que ça ait été simple un jour. De toute façon, elle n'avait jamais su si son stratagème avait marché. Le problème à cet âge là, c'est que même quand t'as des bons plans … t'oublies souvent d'en vérifier les conséquences à long terme. Maintenant … ils en étaient là. Coincés dans un mode passif agressif étrange. Et dans quelques jours, elle ne le reverrai plus.

Cette idée serre le cœur d'Umi avant d'essayer de le déchirer en deux. Ses poumons sautent, rate une respiration dans ce qui pourrait ressembler à un sanglot. Elle soupire et se rapproche d'Hiashi à nouveau, sans le toucher cette fois. Elle baisse la voix, moins forte et plus douce.

“Laisse-moi t'aider, s'il te plaît. Fais-le pour Hizashi. Il a dû attendre vingt minutes que Shika se pointe au café pour lui parler de toi à côté de moi et me souffler l'idée de venir te voir.”

BAH OUI ELLE EST PAS COMPLÈTEMENT CONNE NON PLUS, HEIN ! Elle a bien vu son petit manège. Et est-ce que Shikaku Nara s'intéresse à la santé d'Hiashi ? Bien sûr que non. Pas qu'il s'en foute hein. Juste que y a pas grand chose qui l'intéresse, ahah. Même pas ses fesses à elle. Sad story. (Non ça la fait rire. Lui aussi d'ailleurs. Bref.)

“S'il te plaît.”

Fais-le pour moi. Que je puisse m'occuper un peu fe toi avant de disparaitre de ton paysage. T'auras la paix ensuite.

- Votre langage, répéta-t-il sans même élevé la voix. Surtout que le corps n’est pas considéré comme du poulet, mais plus proche du bœuf.

Ce n’était pas une blague, mais un fait. Le corps était plus proche du bœuf. Parfois, certaines zones, étaient plus proche du cochon… mais dans le cas des fesses, de tout le monde pas que celles de la jeune femme, c’était du bœuf. Et puis, il se félicita d’être aveugle pour ne pas glisser un regard vers le postérieur de la jeune femme. Il l’avait souvent fait, la regarder, mais toujours avec beaucoup de discrétion. Quand il pensait que c’était son secret le mieux gardé, il ne déconnait pas. C’était réellement le plus grand de ses secrets. Le seul qu’il n’avait jamais partagé avec son frère, et dont il ne parlait jamais. Son livre sur les genoux, il ne lève pas la tête pour trouver un marque-page et le refermer.

- Je viens d’apprendre. Je n’avais pas envie de passer des jours sans lire, et les audiolivres me dérangent. Je n’aime pas les voix qui sont utilisé pour raconter les histoires.

Elles sont monotones. Les voix qui lisent les livres qu’il veut lire. Et ça le gonfle. Une voix un peu plus humaine, vivante, pleine d’entrain, ça ne ferait pas de mal. Mais … Il n’y avait aucune voix qui était comme ça. Sauf Umi. Umi qui s’endormirait certainement en lisant pour elle. Il réfléchit au souvenir quand elle le rappelle.

- Les pages arrachées sont plus difficilement surmontable. Il faut les retrouver. Perdre ma vue n’est que temporaire.

Comme la présence de la jeune femme, qui n’est que temporaire dans sa vie. Chez lui. Dans son salon. Dans son intimité. Alors qu’il allait revenir sur le tapis, il entend un son qui l’intrigue. Il relève les yeux, les fronce avec sévérité et essaie de comprendre ce qu’il a pu se passer. Il l’écoute et la voix brisé de la jeune femme, ou ce qu’il a l’impression qui est brisé, le surprends. Il la cherche dans le noir. Il avait envie de voir pour voir le visage de la jeune femme. Pouvoir caresser son visage avec lenteur et douceur. Il se brise à l’intérieur, frissonne et se sent mal.

- Que voudriez-vous faire ici ? Hizashi le sait. Je n’ai besoin de personne. Je n’ai qu’à attendre que ça passe. Et mes yeux reviendront bientôt. Tu n’as pas à t’inquiéter.

Même si elle ne s’inquiète pas du tout. Elle le fait pour Hizashi. Elle l’avait dit. Son frère lui avait demandé de l’aide en quelque sorte, et elle avait accepté. Alors qu’il se demandait quoi dire, ou quoi faire de plus… Il lui tendit son livre.

- Tu veux me faire la lecture ?

“Votre langage”, gnagnagna. Umi singe Hiashi dans son dos. Ayant parfaitement conscience qu’il peut la sentir. Même sans ses yeux, il reste un excellent ninja. Mais elle le fait quand même. Pour lui casser les pieds. Pour … se venger ? De tout ce qu’il lui fait ressentir, tout le temps, juste en étant lui. Parce que ça lui fait mal de l’aimer. Même si elle n’a pas envie d’arrêter, Umi. Alors … Oui. Elle se venge, en quelque sorte, en restant dans son orbite quand même. Bien qu’elle se fasse du mal. Et qu’elle lui en fasse, mais ça, malheureusement, elle l’ignore. Enfin. Bref.

“Woow …”

qu’elle lâche. Carrément impressionnée que le jeune homme ait pu apprendre aussi vite à lire le braille. Il est incroyable. Elle l’a toujours trouvé incroyable, et ce petit salopard semble décidé à lui prouver toujours un peu plus combien il l’est. Umi l’admire en silence, un petit sourire en coin, elle le regarde de la tête aux pieds sans retenue, profitant encore de son incapacité à voir le regard qu’elle peut poser sur lui. Clairement amoureux. Y a pas d’autre mot pour résumer l’admiration et l’émotion qu’elle ressent pour lui. Et la tristesse aussi. Oui. Bref. elle soupire à peine, pour passer à autre chose. Et puis Hiashi l’invite presque à se casser de chez lui, et la jeune femme grimace.

“Je m’inquiète si je veux.”

qu’elle grommelle comme une enfant, décidément contre l’idée qu’on lui dise ce qu’elle doit faire, dire, ou ressentir. C’est à se demander comment elle peut réussir à être ninja. Une ninja à qui on confie des missions et à qui on donne des ordres. Mais Umi a une capacité énorme à switcher entre plusieurs archétypes de personnalité, et à s’adapter à chaque situation sans la moindre difficulté. Pour peu qu’elle y soit disposée, bien sûr. Et quand Hiashi lui demande si elle veut bien lui faire la lecture, l’un de ses switch opère tout naturellement.

“Oui, bien sûr. Avec plaisir. Assieds-toi.”

Elle répond avec douceur, clarté, complètement différente de la minute d’avant. Umi laisse le jeune homme s’installer sur un divan de son salon privé, et puis elle se pose à côté de lui. Elle pourrait se mettre sur un autre fauteuil, mais non. A vrai dire, ça ne lui vient même pas à l’esprit. Elle n’y réfléchit pas une seule seconde, elle s’assoit juste, à côté de lui donc, mais faisant inconsciemment attention à ne pas toucher Hiashi. Elle lui demande où il en était, puis reprend la lecture à voix haute. Tranquillement. Enfin aussi tranquillement qu’elle le peut, avec de petits rires qui font vibrer sa voix de temps en temps, et la rendent un peu plus grave, quand un truc l’amuse. Parfois une pensée qui n’a absolument rien à voir avec ce qu’elle lit, d’ailleurs. Mais bref. Umi lit, bouge, s’installe plus confortablement, en tailleur, le livre ouvert entre ses jambes. Et une jambe contre Hiashi. Elle s’en rend compte, forcément, son corps réagissant instantanément à con contact. A la chaleur du jeune homme. Mais elle fait mine de l’ignorer, contrôle, il lui semble, bien le trouble fugace dans sa voix. Elle est reste. Elle reste en contact avec son Hyuga, parce qu’elle peut bien se le permettre, non ? Avant de disparaitre. Elle s’appuie un peu contre lui, et continue de lire.

Umi lit longtemps. A vrai dire, elle ne s’arrête que quand sa gorge la gratte à force de parler sans cesse. Et qu’elle se rende compte combien elle a la bouche sèche. Alors elle arrête de lire, s’éclaircit la gorge.

“Pause. Jv’ais mourir déshydratée sinon. Ce serait con.”

NON ELLE FAIT PAS TOUJOURS EXPRÈS. Elle parle toujours aussi doucement et posément. C’est juste qu’elle a beaucoup de très mauvaises habitudes, haha. Umi balaye la pièce du regard et y trouve un pichet et un verre d’eau. Elle referme le livre et le met de côté avant de se lever pour aller remplir le verre. Faisant mine envers elle-même d’ignorer le froid qui la saisit à la jambe qui était en contact avec le jeune homme.

“Tu as soif ? T’as qu’un verre. Je t’en donne un et je bois après toi ? Ca me dérange pas perso, j’m’en fous.”

Non seulement elle s’en fout, mais en plus, c’est sans doute ce qui ressemblera le plus à un baiser entre eux, haha. Erm. Putain, c’est triste.

Il profite de sa voix. Il a les yeux fermé, protégé par un pansement. Il souffre. Mais ça va. Ouais. Clairement, ça va. Parce qu’il peut profiter de sa voix. Il n’y avait rien de plus normale que d’écouter quelqu’un parler quand cette personne lit une histoire. Il était normal que toute sa concentration soit sur la jeune femme. Et il la visualise. Il l’imagine. Il voit ses cheveux blonds qui vole dans le vent. Il visualise sa manière qu’elle a de plisser le nez ou de bouger ses joues pour faire apparaître des rides de sourire. Il aimait bien ses rides de sourire. C’était comme une marque mais si doux. Et il l’imagine grimacer face à ce qu’elle lit. Clairement pas le genre de livre qu’elle aime. Il s’amuse intérieurement de ça. Qu’elle doit lire une chose que lui apprécie, pour lui, et apprendre par la même occasion quelque chose dont elle se contre fou totalement. Il profite de son rire. Il la suit dans ses délires, parfois, mais silencieusement. Il sait juste. Il la connait. Et il se sent bien avec elle à ses côtés. C’était si naturel de l’avoir à proximité, de l’avoir comme une ancre dans son univers. Il avait besoin de ça, en réalité, pour ne pas s’enfermer dans sa tête. Il profite de la minuscule zone de contact entre eux. Mais rien ne se transcrit sur son visage. Un Huyga ne montre pas ses émotions. Il ne devait pas rougir pour rien, il ne devait pas bégayer, il ne devait pas hésiter. Un Hyuga était un membre d’un clan ancestral de noble et de puissance. Et surtout, Hiashi était le prochain chef, alors il ne montre rien. Il ne montre rien mais son cœur bat. Son cœur bat fort. Il la laisse se lever et lui aussi ressent le froid qui remonte le long de ses veines. Il tourne la tête vers la position de la jeune femme avant de faire un geste de la tête.

- Vous pouvez boire dans mon verre. Je n’ai pas soif pour le moment. Je pourrais me servir plus tard.

Il ne lui demandera très clairement pas de l’eau à la jeune femme. Il se débrouillera pour se nourrir, aussi. Il n’avait pas besoin d’elle. Il n’avait besoin de personne. Et il ne voulait pas qu’elle parte. Il la laisse boire en réfléchissant. Il réfléchit et la pensée d’un baiser indirect ne traverse même pas son esprit. Il n’y pense pas. Sinon, il aurait certainement fait en sorte que ça arrive… parce que ça serait le seul moment où il aurait pu embrasser la jeune femme. Il la suit du regard, encore. Il la visualise tellement. Il imagine ses lèvres se poser sur le bord du verre en cristal, sa langue se reculer dans sa gorge pour boire. Il l’imagine droite. Il l’imagine en train de le faire, en se désintéressant totalement de lui. Il n’était rien pour elle. Qu’un moyen de ne pas s’ennuyer. Il n’était rien pour elle. Et il « baisse » le regard. Il tourne la tête alors que son visage fait une toute légère, mais perceptible si on le regarde souvent (Hein Umi), moue de souffrance. Il attrape le livre et en caresse la couverture.

- Tu n’es pas obligé de rester avec moi…

Il se sent mal que la jeune femme reste… alors qu’elle aime faire d’autre chose, plus mieux. Wahaou, il en perd son latin. La jeune femme aime coucher, aime jouer, aime rire, elle aime crier et draguer. Elle aime essayer de faire rougir les autres. Elle aime la bonne humeur. Elle n’a rien à faire dans la maison d’un Hyuga. Elle allait dépérir ici. Alors qu’il allait expliquer un peu plus ses pensés, il eu un moment un éclair de souffrance dans les yeux, il lâcha un gémissement de souffrance. Ce qui prouve de la douleur qui devait avoir tout le temps dans les yeux, d’ordinaire. Il fait semblant de rien et caresse encore le livre sans savoir ce que la jeune femme voulait faire. Il la laisse boire, et puis, il avoue.

- Tout compte fait, j’aimerais bien que vous me serviez un verre d’eau.

Ce passage du tutoiement au vouvoiement allé le rendre fou. D’ordinaire, il arrive à rester très détacher de la jeune femme et à lui donner du « vous » et du « Mademoiselle » sans sourciller… mais là, elle était là. Elle était la jeune femme présente dans sa chambre. Et aucune femme, hors de la femme de ménage mais ce n’était pas exactement la même chose, n’était jamais venu. Il se demande si elle le sait. Elle était la seule femme à être rentré dans sa chambre, comme dans son cœur. Et elle ne le sera jamais.

Elle peut boire dans son verre. Alors Umi hausse rapidement les épaules et puis elle ne se prive pas. Se sert, et boit lentement, pour humidifier sa gorge et ses cordes vocales. Mais son regard ne quitte pas le jeune homme. Elle peut le regarder, elle peut regarder Hiashi sans que ni lui ni personne ne le remarque. Alors elle le fait. Elle regarde ses lèvres, ses longues mèches brunes, le relief de sa clavicule à peine visible par l'ouverture de son yukata. Elle a trèèèès envie d'aller repousser le tissu pour voir cette clavicule en entier. Et y promener ses lèvres. Ouuaaiiiiis, elle a très envie d'aller le déshabiller. En plus il est affaibli, elle peut en profiter, non ? Ahah, ta gueule putain, Umi. Elle se retient de rire, mais l'envie disparaît très vite quand elle note une légère déformation douloureuse des traits d'Hiashi qu'elle n'a pas lâché du regard. Des yeux lui font mal ? Elle va pour le demander, mon son Hyuga la prend de court. Pas obligée de rester avec lui ?

“Tu m'as déjà vu faire quelque chose que j'ai pas envie de faire ?”

Qu'elle demande à moi-voix. Un tout petit peu agacée d'avoir à le dire et un peu gênée de ce que ça veut dire derrière aussi. Mh. Umi le regarde, immobile, les sourcils froncés. Repasse dans sa petite tête le tout petit signe de souffrance du jeune homme. Elle n'aime pas ça, elle n'aime pas ça. Et Hiashi gémit cette fois, presque imperceptiblement, mais elle entend tout Umi. Le son est une vibration de l'air. Alors elle l’entend. Et elle déteste ça. Elle termine son verre sans rien ajouter, les sourcils froncés, avant de servir un autre verre et de revenir s'asseoir à côté d'Hiashi. Elle lui prend une main avec une douce autorité pour y placer le verre et puis elle signe. Toujours en silence. Ce n’est pas une technique de guérison, parce que c'est pas franchement ce qu'on leur apprend dans la racine. On leur apprend à être efficace. Et principalement ce qui gêne dans une blessure, c'est la douleur. Alors c'est une technique anesthésiante rapide. Danzo préfère qu'ils continuent de se battre le bide ouvert plutôt qu'ils prennent le temps de se soigner. On aime pas trop cette technique à la surface. Enfin à la surface de Konoha en tout cas, où on préfère laisser chaque ninja libre de faire le choix de ses propres limites mentales et physiques et toute conscience. Il y a d'autres villages où à se fait “normalement”. Kiri. Ame. Suna. Pas forcément les pays les plus sereins du ninja game. Bref.

“Tu as mal. T'es pas idiot, alors joue les idiots, et laisse-moi t'aider un peu. Sauf si t’as plus mal à ton égo qu'à tes yeux.”

Elle le cherche exprès. Umi ne pense pas vraiment ce qu'elle dit mais elle “l'attaque” exprès avec ses mots pour détourner suffisamment son attention pour qu'il ne l'interrompt pas avant d'avoir pu lever une main. Donc tâcle gratos, et elle lève ses mains qu'elle fait glisser délicatement sur les yeux d'Hiashi et le haut de ses pommettes, pour anesthésier un petit peu la zone. Assez pour qu'il n'ait plus à gémir de douleur.

“Voilà ... T'as besoin de soins ? Je peux te nettoyer les yeux, ou je sais pas quoi. Et non je ne vais pas partir. Même si tu ne veux pas que je t'aide avec tes yeux. Je peux toujours faire autre chose pour toi.”

Elle le contredit tout de suite. Elle sent qu'il allait la repousser. Ouais, ouais, elle sait qu'elle est pas là meuf la plus sympa du monde avec lui en temps normal. Elle sait aussi qu'elle doit être une belle épine dans son cul, là tout de suite, à monsieur calme, studieux. Umi grogne et reprend le livre dans un mouvement d'humeur enfantin. De casse-bonbon boudeuse mais qui veut faire plaisir quand même. Elle cherche la page où elle s'est arrêtée, en râlant que c'est effroyablement ennuyeux comme truc. Et puis elle se réinstalle. Comme à la maison. Littéralement. Elle s’adosse contre l'accoudoir de son côté, râle parce que c'est pas hyper confortable mais, récupère un coussin qu'elle cale derrière elle sans délicatesse. Et puis elle vire (enfin !!! Merci madame) ses chaussures de deux coups de pieds (qui vont s'écraser plus loin, au milieu de la pièce) et PIRE, elle balance ses jambes par-dessus celles d'Hiashi. S'installant les gambettes en travers des cuisse de son Hyuga. Comme elle le fait souvent avec son frère. Sauf qu'Hiashi c'est pas son frère. Bref. Elle soupire, affiche un sourire en coin quand même, et reprend la lecture. C'est pas si mal de lire les trucs chiants avec le jeune homme pris en otage sous ses jambes et part la lecture de son livre. Et ça s'entend que ça lui plait pas mal, dans sa voix qui a repris des inflexions joyeuses.

- On fait tous des choses que l’on n’a pas envie de faire réellement. Pas envie, mais on le doit. Une mission douloureuse ou un devoir douloureux. Alors, oui, j’ai déjà vue faire des choses avec aucune envie.

Surtout elle. Elle faisait toujours des choses qu’elle ne voulait pas. Elle devait se calmer parfois. Elle devait ne pas parler. Oui, elle faisait souvent tout ce qu’elle veut et plus encore… mais parfois, elle pouvait aussi faire des choses qu’elle ne désire pas. Et donc ouais, il passe sur le fait qu’elle venait de dire réellement vouloir de lui dans sa vie. Il passe sur cette information et ça ne le choque pas qu’elle dise vouloir être avec lui. Bah, parce qu’il venait de prouver dans sa tête qu’elle pouvait en effet, faire des choses sans le désirer. Il prend le verre et boit à l’intérieur alors qu’il sent de plus en plus … étrange … avec elle à ses côtés. Elle lui martèle le cerveau. C’est étrange. Il se sent mieux à ses côtés, plus serein que jamais.

- J’ai échoué. Je mérite de souffrir. C’est ainsi que l’on évolue dans ma famille. C’est la souffrance qui me fera devenir meilleur.

C’était très clairement les mots de son père. C’était clairement les mots qui lui avaient dit, pour le pousser à se laisser souffrir ainsi. En plus de devoir être un bon chef de clan, plus tard, il devait apprendre à souffrir et à ne rien dire. Il devait apprendre à être un homme digne de son nom. Il le devait, sinon … Sinon il ne serait plus rien. Il la laisse faire, se demande pourquoi elle le fait, réellement. Pas simplement parce que son frère l’avait envoyé ? Mais une autre raison serait impossible, et un peu trop douloureux pour son cœur. Alors, il la laisse faire et lâche une respiration de plus quand elle s’approche pour le toucher. Elle se positionne, il la sent, la visualise en train de se mettre en place. Et ses jambes sur lui. Il touche à peine ses jambes, pose une main dessus pour vérifier la position (-OU pas, il a très clairement pas besoin de ça pour visualiser parfaitement la position de la jeune femme, mais il se dit que c’était la seule occasion qu’il aurait de pouvoir toucher ses jambes, ok ?). Il enlève ensuite ses mains, et il se renfonce dans son canapé. Sans. Rien. Dire. Nope. Il ne dit rien du tout. Il la laisse dans cette position et ne dit rien. Il la laisse juste reprendre la lecture d’une main rapide. Il laisse sa voix posé. Il était tard. Ils avaient mangés (il espère pour Umi en tout cas puisque lui ne mangeait pas beaucoup, surtout en période de «punition»). Il ne s’étonne pas trop que la voix de la jeune femme finisse par défaillir doucement par fatigue et ennuie. Il ne s’étonne même pas d’entendre le livre de la jeune femme tomber à terre. Plusieurs fois il se demande si elle fait semblant ou non, mais un gros déni et un peu d’incapacité l’empêche d’en être sur. Il pousse ses jambes et essaie de la réveiller en murmurant son nom. Vraiment, vraiment, vraiiiiiiment très bas. Tellement qu’une personne réellement endormi n’aurait clairement pas pu l’entendre. Et puis, elle n’avait pas de raison d’être sur ses gardes, là. Donc…. Ouais, il ne voulait pas qu’elle se réveille réellement. De la main, il toucha les jambes de la jeune femme pour lui pousser, mais sans la lâcher. Aveugle, il arriva à la prendre dans ses bras comme une princesse et … il la déposa dans son lit avec une délicatesse qui appartenait clairement à son âme. Sa famille était peut-être noble, mais Hiashi avait toujours eu plus de douceur que les autres. Douceur qu’il cachait derrière les devoirs et les obligations de son rang. Alors, il la dépose sur le lit, enlève les cheveux qui sont coincés sur son visage et repars… ou pas ?

Je sais que y a plein de choses que tu n’as pas envie de faire, Umi. Mais tu verras qu’il y a des gens pour qui tu auras quand même envie de les faire. La jeune femme repense à ce que lui avait dit un jour Minato, alors qu’elle était visiblement tiraillée entre le rejet d’un truc à faire (clairement pas enviiiie) et l’envie d’un côté de rendre ce service aux gens qui seront concernés par ses actions. Donc oui. Il y avait des gens pour qui elle pouvait faire ces choses qu’elle n’avait pas envie de faire. Les villageois de Konoha. Ses amis. Son frère. Hiashi. Alors oui, lire son bouquin à la con, ça ne lui donne absolument aucune envie, mais ! Elle a envie de lui faire plaisir à lui. Donc. Elle lit.

Enfin avant de lire, Umi tend doucement une main vers le visage de son Hyuga, avant de lui coller une pichenette dans la tempe.

“C’est les erreurs qui font progresser. La souffrance ça laisse des traumas pourris qui te bloquent dans la vie.”

Et sur ce, elle lit. Avec Hiashi bien coincé sous ses gambettes, héhé. Petit plaisir personnel. Jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Parce que bon, elle veut lire pour lui, mais c’est vraiment relou. La prochaine fois, elle lui ramènera un de ses romans d’horreur. Voilà. Bim. Elle dort.

C’est l’appel de la gravité qui la réveille. Ce moment où Hiashi la soulève du canapé, dans ses bras, et que le poids de la gravité se fait sentir comme un appel vers le bas sur son corps. Donc elle se réveille Umi, mais à peine, tranquillement, parce que malgré qu’elle soit en train de se faire manipuler par quelqu’un d’autre, absolument aucune alarme de son corps ne se met en marche. Elle reste immobile et molle dans les bras du jeune homme, forçant juste un peu sur ses paupières pour rouvrir les yeux qu’elle relève vers lui. Elle voudrait voir ses jolis yeux sérieux, sauf qu’ils sont bandés. Alors elle regarde ses lèvres et elle se dit qu’elle a très envie de l’embrasser. Coincée dans les limbes du sommeil, elle reste semi-éveillée et … très très libre de ses pensées, et de ses émotions. Alors elle regarde ses lèvres, et s’imagine l’embrasser. Chercher à imaginer la sensation qu’auraient les lippes de son Hyuga sur les siennes. Plus douces ? Plus rêches ? Son baiser serait-il plutôt délicat ? Autoritaire ? Possessif ? Ouais, elle se pose toutes ces questions Umi, le temps qu’il aille la déposer sur son lit. Oh. Ca, alors.

Ça la surprend, même si elle n’en montre absolument rien, ça la surprend vraiment qu’il lui donne ce euh … privilège. Ouais. Jamais de la vie Hiashi serait le genre à laisser … bah qui que ce soit, dormir dans son lit à lui. Même pas elle-même. Enfin, elle croyait, jusqu’à maintenant, qu’elle est belle et bien couchée sur son matelas. Umi voit la main d’Hiashi se rapprocher de son visage, et referme les yeux. Elle le laisse faire. Profite de ce contact dans son petit cocon de sommeil tout doux. Encore plus doux maintenant qu’elle est couchée dans le (très confortable) lit de son Hyuga. Elle a envie de le tirer dedans avec elle. Vraiment, très très fort. Il s’en va, et elle lève une main, crochetant la manche du kimono du jeune homme avec ses doigts. Juste ça. Non, elle ne va pas le tirer jusqu'à elle, glisser ses mains dans sa nuque, l’embrasser avec la langue et le tirer encore sur elle, corps contre corps dans son lit. Putain ce qu’elle en crève d’envie. Mais elle ne le fait pas.

“Je ne fais pas les choses que j’ai envie de faire, plus souvent que je fais celles que je n’ai pas envie de faire …”

qu’elle chuchote. Une réponse bizarre, à une conversation qui a eu lieu bien, bien, bien, plus tôt. Quasiment hors propos. Umi soupire, toujours partiellement endormie simplement parce qu’elle n’a aucune envie de se réveiller. Parce que dans les rêves, on a le droit de tout faire, non ? Même si … elle ne peut pas se permettre de faire ce qu’elle veut vraiment, elle s’en permet plus qu’elle ne l’aurait fait en étant parfaitement éveillée.

“Viens avec moi …”

Elle tire sur la manche d’Hiashi, l’attire doucement vers elle. Et puis elle tend son autre main pour attraper celle du jeune homme, et le tirer jusqu’au bord du lit.

“Viens dormir un petit peu avec moi. Tu sais très bien que le corps se soigne mieux en dormant.”

Ouais, bon, elle glisse quand même un argument scientifique bancal à sa demande. Histoire qu’elle ne passe pas pour un simple caprice. Même si c’est exactement ce que c’est. Elle veut le caler sous un bras et une jambe, se réfugier contre lui comme contre une maxi-peluche et se rendormir comme ça. Bon, ok, clairement, même si, par Dieu seul sait quel miracle, Hiashi dit “oui”, elle ne va pas le prendre contre elle de cette façon. Mais. Bref. Elle veut qu’il dorme avec elle. Voilà. Umi cligne paresseusement des paupières, laisse faiblir ses doigts de leur prise sur la main et la manche d’Hiashi. A deux petites secondes de le lâcher, elle insiste en chuchotant :

“S’il te plait …”