Ok. Ça. C’était fait. Il garda le doigt appuyé sur l’icône de ce stupide site de rencontre et le désinstalla avant de poser à nouveau sa main le long de son corps, dans le lit. Non… Mais … il ne peut pas dire que la jeune femme qu’il avait rencontrée, deux jours auparavant, n’avait pas été un bon coup… Il pouvait simplement dire que la discussion, superficielle mais rigolote et clairement portée sur le cul, qu’il avait eu avec  « KittyNoisy », avait fini par une baise du diable. Cependant… Il pouvait dire que cela n’irait pas plus loin. Déjà, parce qu’il avait baisé sans enlever son masque, ce qui prouve le peu d’intérêt qu’il avait porté à la jeune femme, romantiquement parlant. Pas de baiser mouillé, de caresses du bout des lèvres ou de moment entre deux. Son livre, qui était plus romantique qu’érotique, n’en déplaise aux puristes, lui avait appris à la différence…. Mais non. KittyNoisy n’avait pas réussi à lui donner envie de se découvrir. Première raison de ne plus lui parler, de finir après une baise et de supprimer l’application. La seconde, et la plus importante toute de même, fut la découverte de Yamato sur cette même application. Yamato qui lui avoue être amoureuse de la même personne depuis 20 ans. Lui. Et l’aimait. Lui. Et qu’elle veut être encore là pour lui, alors même qu’il ne lui rendrait jamais la manière dont elle le traite. Et ça l’énerve. Alors, il supprime l’application et oublie tout de suite cette baise avec l’autre. Parce que, même si cela avait été agréable, il ne pourrait définir leur contact voilant que comme un besoin pour lui de se vider d’une frustration. Il s’insulte. Il avait promis que la prochaine fois qu’il se sentirait bien seul, il appellerait quelqu’un. Il lui demanderait de passer un peu de temps avec…. Mais ça l’énerve. Il s’était inscrit sur cette stupide application pour essayer de trouver quelqu’un à qui se confier, à aimer, et être aimé.

Alors pourquoi ne pouvait-il pas aimer Yamato ? Tout simplement ? Il n’avait jamais vu Yamato comme autre chose qu’une ninja forte et loyale. Il ne voyait pas son corps comme le corps d’une femme. Pour tout avouer, pas une fois dans sa longue et courte existence, il n’avait vue Yamato comme une possible partenaire de baise. Même complètement torché, ou simplement frustré, ou même trop ado pour se poser des questions, il l’avait toujours vue comme Yamato. Il se relève. Et s’il essayait. Sans lui dire. Sans lui donner de l’espoir. Mais qu’il essaie ? Lui, dans sa tête ? Voir ce que ça peut donner ? Après tout, Yamato était clairement une femme qu’il aimait vraiment beaucoup. Si ce n’est le plus. Alors … pourquoi pas ? Il prend son téléphone et lui envoie un SMS hors de l’application.

« Je me sens seul, je viens manger chez toi ».

Ni une, ni deux, il se retrouve devant l’appartement de Yamato et il ouvre la porte avec la clé (qu’il a volé ou bien qu’elle lui a confié, il ne se souvient plus) et enlève ses chaussures pour se mettre sur le lit et l’attendre. Dans son lit, il n’arrivait plus à dormir depuis deux jours. Il sait que KittyNoisy a dit à tout le monde qu’ils avaient couchés ensemble … Elle ne semble pas prendre ombrage qu’il ne la rappelle pas, ni de la manière très bestiale qu’il avait eu de la prendre. Au moins, ça, c’était claire. KittyNoisy ne voulait pas de lui comme petit copain. Personne ne le voulait. Personne n’était amoureux de lui, ou l’aimer. On voulait faire des galipettes avec lui, et il peut le comprendre, pas faire l’amour. Sauf elle. Sauf Yamato. Alors, il posa le regard de son œil unique vers la porte. Quand elle passera le pas de la porte, il la verra comme une femme, pas comme son amie. Et advienne que pourra.

Si quelqu’un aurait voulut savoir à quoi Kinoe, au plutôt le capitaine Yamato, de son nom d’emprunt actuel, ressemble quand elle se fâche, il suffit de la regarder maintenant. Assise dans un café de Konoha, un regard polaire fixé sur une tasse de thé à deux doigts de geler sous son intensité. Ses lèvres réduites à une mince ligne blanche. C’est à ça qu’elle ressemble quand elle est en colère. Rien de plus. Il faut dire qu’elle a très peu l’habitude de l’être. A un point où, avant maintenant, elle n’aura pas pû dire à quand remontait la dernière fois qu’elle s’était énervée de cette façon-là. Pourtant cette fois, elle est folle de rage.

C’était stupide. D’autant qu’elle savait bien que Kakashi avait déjà eu des histoires, même sans importance. Mais cette fois. L’apprendre de lui-même sur cette foutue application, juste avant de comprendre qu’il s’agissait de lui. Et que cette même greluche (oui c’est gratuit) en rajoute une couche en chantant ses exploits à elle (et à lui) dans tout Konoha. Ca la rendait folle.

Pourtant ce n’était après ni cette fille à la rôle de dignité qu’elle en voulait. Ni à Kakashi. C’était uniquement à elle-même qu’elle en voulait. A mort. C’était de sa faute, et uniquement de sa putain de faute, qu’elle en était arrivé à ce stade-là. A se retrouver tellement saturée de ses sentiments pour Kakashi qu’elle avait essayé de trouver quelqu’un d’autre à qui penser sur cette appli. Pour tomber sur lui. Qui lui même cause d’une autre. Et pire ! Ne cause même pas d’elle. Elle avait lu et relu leur conversation en comprenant que c’était lui. Il parlait en sous-texte ou explicitement de beaucoup de leurs amis. Mais d’elle ? Jamais.

Mais c’était uniquement sa faute si elle était devenue presque comme l’ombre du grand Kakashi Hatake. La gamine qu’il avait trouvée dans le repère d’Orochimaru. Puis son apprentie dans les force de l’Anbu. Puis cette situation à la limite du supportable à jouer au papa et à la maman, pour l’aider avec l’équipe 7. Jamais son égale. Toujours un pas en arrière. Par respect et admiration. (Et amour dissimulé) Elle s’était effacée elle-même de son paysage avec se discrétion à un point où elle doutait vraiment qu’il pense à la nommer s’il avait à faire la liste de ses proches. Elle le considérait comme son meilleur ami, pour ne pas dire autre chose. Mais elle doutait fortement que la réciproque soit vraie. De toute façon, elle n’avait aucune importance dans la vie de personne. Alors pourquoi en aurait-elle dans la sienne ?

Alors elle est hors d’elle, contre elle-même. Figée par cette colère sourde en fixant un thé qui a refroidit depuis le temps et qu’elle n’a pas bu du tout. Son téléphone toujours entre ses mains. Même si l’écran est désormais noir, le sortir de sa veille ferait réapparaitre l’application. La conversation avec Uroke. Okure. En retard. Bah oui. Tu m’étonnes. Vingt ans de retard pour brancher ses neurones et comprendre.

Mais non. C’était de sa faute à elle.

Kinoe sursaute quand son téléphone vibre à nouveau. Encore plus en voyant qu’il s’agit d’un sms de Kakashi. Pas via l’appli. Directement pas sms. Il vient. Chez elle. Quoi ??!! Elle met le temps à brancher ses propres neurones. Il sait pas. Non, elle lui a pas dit. Ok. Après il peut avoir compris (enfin faudrait-il qu’il se considère comme son meilleur ami pour ça), mais il ne lui aurait pas envoyé un message comme ça si c’était le cas. Non. Il applique juste ce qu’elle lui a conseillé sur l’application. Aller voir ses amis quand il se sent mal. Ou seul.

Alors ça veut dire qu’il la considère bien comme une amie ?

Kinoe sourit à peine en se levant. Et fronce doucement les sourcils, agacée par sa propre faiblesse, et puis va payer avant de retourner chez elle au pas de course. Accélérant à mesure en chemin comme si … elle ne sait pas. Elle sent un truc. Ou alors elle se fait juste des putains de films. Ou alors son cerveau et son coeur essaient juste de lui faire comprendre que si elle ne se bouge pas maintenant … ce sera définitivement trop tard. La jeune femme s’arrête soudain. Devant la porte de son propre appartement. Elle cligne des yeux, essayant de remettre ses idées au clair et de reprendre son souffle. Elle baisse les yeux pour regarder la lumière filtrer sous sa porte en calmant les battements de son cœur. Et puis elle prend une inspiration, actionne la poignée et passe la porte.

“Salut.”

Qu’elle lui dit simplement, en retirant sa veste. Kinoe, elle a trois types de tenues. Celle des ninjas de Konaha, celle de l’Anbu et des costards cravates. Et des tenues de pole aussi, mais ça, c’est officieux, ahah. Alors elle dépose sa veste sur le dossier d’une chaise de la mini cuisine de son loft. En évitant de regarder du côté de son lit. Et de Kakashi. Qu’est-ce qu’il fout sur son lit, putain ?? Kinoe fait mine d’ignorer et desserre sa cravate en attrapant les flyers des différents restaurants qui livrent à Konoha.


“J’ai rien dans le frigo. Tu veux commander quoi ?”

Elle est … mignonne ? Il ne dirait pas sexy, alors qu’elle tire sur sa cravate pour respirer, certainement… Mais elle est mignonne. Sexy, elle est trop habillée pour ça. Pas sexy donc. Mais elle reste une femme. Il parcourt d’un œil expert son corps. Ses jambes fines mais longues qui allongent un corps aux formes fermes. Elle n’avait pas de forme généreuse comme Tsunade ou Anko. Ni de hanche prédominante comme avait pu l’avoir KittyNoisy. Yamato était tout en muscle et en fermeté… Mais Kakashi n’avait jamais regardé l’harmonie qu’il y avait dans le corps. S’il devait, donc, être tout à fait honnête avec lui-même, elle était un peu plus sexy que mignonne. Mais toujours trop habillé pour que cela soit une vérité établie. Il se relève pour la regarder prendre des prospectus alors qu’il se mit en tailleur sur le lit sans la moindre once d’hésitation. Il était totalement inconscient de ce qu’il lui faisait, logique. Même s’il se savait sexy et appréciait par la gent féminine dans un lit pour une baise rapide, il doute réellement des paroles des quelques lui disant qu’il était une source de jouissance solitaire pour une grande partie des gens. Il n’était pas non plus sexy à ce point. Lui, il n’aimait pas se regarder dans le miroir. Donc. Il ne s’occupe pas de l’apparence qu’il pouvait renvoyer et ne s’occupa que de la jeune femme et de ce qu’elle faisait, elle.

- Commande ce que tu veux, je suis là pour passer du temps avec toi, alors tout me va.

Il n’aimait rien en particulier, et il ne détestait rien en particulier. Être un ninja d’élite, c’était aussi pouvoir se taper des repas de merde plusieurs semaines d’affilés, sans rechigner. Il n’y avait que les Akimichi pour réussir à faire de la bonne nourriture au milieu d’un marais plein de bestioles prête à vous croquer … Le reste des gens plus lambda ? Non. Ils n’étaient pas fous à ce point. Kakashi se recula pour avoir son dos contre le mur et réfléchir.

- Commande ton plat préféré. Et je te le paie. C’est pas une question.

Parce que même s’ils étaient amis depuis longtemps, leur relation était étrange. Il l’avait dit à celle qu’il pensait ne pas être elle … Il ne discutait pas parce que ce n’était pas important. Rien de ce qui lui était arrivé dans le passé n’avait d’importance à être vocaliser. Et Yamato faisait la même chose. Elle ne disait pas les choses. Elle les gardait en elle. Elle attendait donc de lui qu’il s’ouvre pour qu’elle, elle reste silencieuse. Alors même qu’elle est amoureuse de lui depuis des années ? C’était à ne rien y comprendre. Pourquoi serait-elle amoureuse de lui alors qu’il ne donne rien ? Pas même un peu d’attention. Il était incapable de dire ses plats favoris. Il était incapable de dire sa couleur favorite. Mais il l’était aussi incapable de dire la couleur et le plat favori de Gaï, ou bien d’Iruka. Il connaissait celui de Kuro parce qu’il lui avait foutu dans le nez un jour en lui disant qu’il devrait s’intéressé aux autres. L’Aburame était le seul à s’intéresser à tout. Ce qui était chiant. L’inverse de Kakashi qui ne s’intéressé qu’à ce qui pouvait être important. Il la regarde à nouveau pendant qu’elle commande. Il se demande plein de chose. Mais il ne pouvait pas lui dire. Au vue de son dernier message, il pense qu’elle croit qu’il n’a pas compris (//#NoeudAuCerveau). Alors il la laissera dans le flou … le temps que lui ne le soit plus, en tout cas.

"O-ok."

La jeune femme fronce légèrement les sourcils une seconde avant de se retourner pour lui tourner le dos. Elle ne comprend pas ce qu'il fait là, maintenant. Ni pourquoi il manifeste autant une envie d'être en sa compagnie. (Peut-être que c'était tellement nulle avec l'autre grognasse qu'il a dû faire le bilan de sa vie et qu'il a changé d'avis sur sa personne ? Ahah, mais oui on y croit.)

Kinoe attrape le téléphone pour appeler le traiteur du coin et commande des nouilles sautées au canard et aux noix de cajou pour tous les deux. Avec en prime une bouteille de la boisson préférée de Kakashi et du vin de prune pour elle. Elle va en avoir besoin. Elle soupire à peine en raccrochant. Elle lève une main pour pincer l’arête de son nez, toujours beaucoup plus troublée par la présence de Kakashi chez elle, sur son LIT. Elle ose à peine tourner les yeux dans sa direction mais si elle ne le fait pas, il va forcément déceler que quelque chose cloche. Et puis. Vu qu’il vient enfin de se décider à venir la voir pour lui-même (qu’elle croit), elle ne va pas lui fermer la porte au nez. Métaphoriquement parlant. Vu qu’il est déjà chez elle. Et en plus, il a la clé.

Bon. La jeune femme d’assoit sur l’une des chaises haute de sa cuisine, gardant une distance physique avec Kakashi, tournant avant ses yeux vers son regard sombre.ptuain pourquoi il l'a fixé comme ça ??!! Jamais il l'a fixée comme ça ?! Bordel de merde ! Elle en devient même vulgaire !) Kinoe dissimule son trouble dans une légère expression d'inquiétude,
pas vraiment feinte finalement.

"Tu vas bien ? Tu … tu as eu des problèmes à cause de cette nana ?"

Ouais. Elle est au courant, mais comme la moitié de Konoha. Donc non. Alors elle peut se permettre la "plaisanterie". Surtout que ça fait du bien, un petit peu, de l'emmerder avec ça. Si bien qu'un drôle de petit sourire de satisfaction mauvaise ourle ses lèvres une demi-seconde. La jeune femme pose son coude sur le comptoir et sa main devant ses lèvres, presque surprise par cet élan … revanchard envers Kakashi. C'est qu'elle peut être un petit mauvaise quand elle veut. Quand elle est fâchée, ahah. Kinoe fait glisser la pulpe de ses doigts sur ses lippes pour se reprendre. Elle ne sait pas bien pourquoi il est venu la voir, mais certainement pas pour se faire bâcher par elle. Même si ça n'aurait pas été la première fois, ça aurait la première fois qu'elle l'aurait fait … "méchamment".

"Tu veux faire quoi ?"

Bah oui, elle ne va pas lui demander s'il veut en discuter, elle connaît déjà l'animal. Déjà lui demander s'il va bien est plus une façon de lui dire qu'elle s'inquiète plutôt qu'une question appelant une véritable réponse. Kakashi va toujours très bien.

"J'ai des jeux vidéos … Et je devais retrouver Anko plus tard, mais j'annule. Sauf si tu veux aller faire une partie de fléchettes."

Ou les regarder pendant qu'elle donne un cours de pole à la jeune femme, ahah. (Parce que c'est ce qu'elles sont censées faire.) Non. Sans doute qu'il n'aura aucune envie d'aller se coller dans un bar bruyant avec des collègues ninjas, alors Kinoe tire son téléphone de sa poche pour envoyer un message à Anko et annuler leur rendez-vous. Ouais, elle ne connaît pas grand monde, mais lui elle le connaît beaucoup trop. Presque pas cœur c'est pour ça que ce regard qu'il a sur elle, et qu'elle ne lui connaît pas, a tendance à l'inquiéter.

"Naruto m'a prêté super smash bros. C'est assez stupide. Mais c'est drôle. Comme lui."

Son "comme lui" t'intéresse comme une clochette. C'est comme ça que l'on sait quand elle se moque avec affection. Et son "cette nana", n'a absolument pas sonné de cette façon.

Il la regarde d’un œil … et il se demandait si elle voit la différence. Il passe son regard sur ses courbes. Se demande si ce sont des courbes féminines. Bah… Oui. Mais il se demande s’il les trouve attirante. Fin… Oui. Mais il se demande comment il n’a pas pu remarquer avant qu’elle avait un corps si intéressant. Même là, alors qu’il observe ses formes fort sympathiques, il se dit qu’il y a quelque chose de mal à la regarder ainsi. Pourtant, elle était une femme avant d’être un ninja … Mais leur relation avait toujours été étrange. Ninja-ami. Meilleur ami dirait-elle. Avait-elle dit. Kakashi ne considérait pas avoir de meilleur ami. Mais si on l’écoute, il n’avait pas de véritable ami. Il n’avait personne parce qu’il ne voulait personne. Mais elle avait eu raison de lui rappeler qu’il était entouré. Plus d’une personne voulait être son ami et l’entourait de bienveillance et de douceur. Sauf qu’il ne le remarquait pas. Il laissait un filtre entre lui et les autres. Un bras de distance entre ce qu’ils sont et ce qu’ils pourraient être. Comme pour Yamato, à qui il avait mis de la distance émotionnelle, et des putains d’œillère pour ne pas avoir remarqué qu’elle était une femme avant. Non. Oui. Dit comme ça, il passe pour un débile. Mais il n’était pas stupide, il savait qu’elle était une femme… mais pas une femme comme ça. Il la voyait avant tout comme une ninja … et son sexe passait en second plan. Et ne parlons pas du sexe. Il se demande si elle avait déjà fait l’amour. Si elle s’était déjà envoyé en l’air. Si elle avait déjà accepté de se faire prendre contre sa table. Il se redresse. Ouais. Non. Se mettre à comprendre qu’elle était une femme couplée avec des pensées lubriques c’était tout de même la fausse bonne idée, non ? Alors qu’il réfléchit, il faut quelques secondes pour que la question percute son esprit.

- Une nana ? Quelle nana ?

Qu’il demande sans savoir de quoi elle peut bien parler pendant donc une bonne seconde. Il n’en voyait qu’une de nana pour le moment, et il était clairement trop concentré sur elle. D’un coup, une image fugace d’un visage tout aussi fugace se fait dans son esprit et il fait disparaître le mirage en secouant la main.

- Ah. Non. Elle n’a pas causé de problème.

Ils ont baisés ensemble. De manière un peu violent. C’était terminé. Pas besoin d’aller bien plus loin que ça. Il hausse les épaules à la question suivante. En réalité, il était vraiment venu simplement pour la regarder et réfléchir. Lui, on pourrait le laisser sur le lit pendant qu’il la regarde faire sa petite vie que ça ne le dérangerait pas. Pas sûr que ce sentiment soit partagé mais c’était une autre histoire. Il la laisse annuler. Il n’avait aucune envie de partager alors qu’il se lève à peine pour se rapprocher d’elle. Il était debout, elle assise et il la regarde un instant avant de se pencher pour prendre un verre plus loin. Il se déplace ensuite en essayant de définir ce qu’il ressentait en étant si proche d’elle qu’il aurait pu l’embrasser. Parce que c’était le but. Même s’il avait eu envie de l’embrasser, il ne sait pas trop pourquoi il l’aurait fait. C’était Yamato, pas juste une nana. Et elle avait des lèvres qui appellent aux baisers, qu’il remarquait pour la première fois.

- Je suis venue pour passer le temps (//MYTHO) alors on fait ce que tu veux si tu as envie de jouer à un jeu vidéo.

Il se déplace et dos à elle alors qu’il vient de remplir le verre au robinet, il le boit avant de remettre son masque. Il se retourne vers elle alors qu’il l’avait totalement replacer par pur habitude. Il cligne des yeux. Il se demande si Yamato aussi avait envie de lui arracher son masque avec les dents. On lui avait dit plusieurs fois ça sur l’application… mais heureusement pas tout le monde ne savait qu’elles parlaient réellement à Kakashi. Il la regarde.

- Tu savais qu’on voulait m’arracher mon masque avec les dents. C’est bizarre, non ?

Elle a fort envie de lui demander ce qui ne va pas. Ou s' il est sûr d’aller bien. Mais elle sait déjà quelle réponse il va lui donner. Alors c’est inutile, et elle préfère ne rien dire. A la place, elle le regarde la regarder avec de grands yeux étonnés, en ayant cessé de respirer à cause de cette soudaine et très étrange proximité. Mais qu’est-ce qu’il fout bordel de merde ? (Ooouhhh la vulgarité de la Kinoe désarçonnée.) Il veut la tuer ou bien ?

Mais Kakashi recule, et s’en va se servir un verre d’eau, la laissant reprendre le cours de sa respiration en silence. La jeune femme le regarde faire sans un mot, franchement perturbée et presque inquiète de l’étrange tournure que prend cette soirée. S’il s’était simplement posé dans un coin avec un livre de Jiraya sans rien dire, elle ne se serait pas inquiétée outre mesure et aurait vaqué à sa petite vie. Mais là … Elle ne sait vraiment pas quoi en penser. Où alors c’est elle qui déraille ? Vivant tout ça avec le filtre du “c’est à lui que je causais sur l’appli, à qui j’ai dis que je l’aime, et qui s’est envoyé une autre gonz sur le même temps, ahah” ? Peut-être. Peut-être pas.

“Non, j’ai pas envie. Je te demande ce que tu veux faire toi.”

Passer le temps, c’est franchement vague comme mot. Et aussi pas mal vexant. Voir même blessant. Kinoe le regarde se servir un verre d’eau. Observant le mouvement du tissu quand Kakashi baisse son masque sans pour autant rien voir. D’habitude, ça ne lui fait rien du tout (elle croit), cette fois, ça lui serre le coeur. Ouais. Bon. Demain elle retourne sur cette application, et elle trouve trois mecs différents par s’envoyer en l’air dans la semaine. Ça lui changera les idées.

La question sur le masque la fait légèrement sursauter. En écho avec ses pensées. Elle lève un sourcil presque dédaigneux à l’attention de Kakashi. Genre “c’est une vraie question ?”, puis secoue doucement la tête avant de reprendre sur un ton plus neutre que son sourcil.

"Non, ce n'est pas spécialement bizarre … enfin pour les dents je sais pas trop."

MENTEUSE. Ça se voit à son bout de langue qui glisse furtivement entre ses lèvres et ses incisives. Comme elle a eu le réflexe inconscient avant d'attaquer un de ses plats préférés. Kinoe tourne la tête pour regarder par la fenêtre, et ne pas le regarder lui surtout, avant de continuer.

"C'est le mystère qui fait cet effet. La curiosité de savoir si t'y es aussi beau qu'on peut se l'imaginer … et y en a qui sont assez peu patientes."

Ou dans son cas, carrément frustrée. Vu le nombre de missions qu’ils avaient partagés quand Kakashi était encore membre de l’Anbu, et le temps qu’ils passaient maintenant ensemble à jouer au papa et à la maman avec les trois jeunes de l’équipe 7, elle aurait pu avoir des tonnes d’occasions de voir son visage. Pourtant. Elle ne l’avait encore jamais vu. Si Kakashi ne souhaitait pas forcément se cacher à tout prix, il avait toujours un geste, une attitude, pour éviter de se montrer. Comme là en restant de dos le temps de boire. Et la jeune femme avait toujours eu un respect bien trop grand pour lui, pour chercher à ruser et à voir quand même ce à quoi il ressemblait. Peut-être qu’elle aurait dû lui arracher avec les dents, finalement. Ou le lui dire. Ca avait réussi à l’autre morue (oui elle est colère) sur l’application, plus qu’elle a de euh … bah ne rien faire d’autre qu’être une amie fidèle. Connard, va. Erm. Non. C’est de sa faute à elle, plus qu’à lui. Bref.

Kinoe fronce doucement les sourcils par-dessus ce regard froid tourné vers la vitre, avant de se rendre compte qu’elle vient à nouveau de s’enliser dans ses pensées. Alors elle se secoue, passe une main sur son visage et soupire doucement, fatiguée, avant de se tourner à nouveau vers Kakashi, venu … passer le temps.

Connard.

Dans un mouvement d’humeur, Kinoe se lève et va allumer sa télévision et la console en face de son lit. Elle réfléchit une seconde au jeu qui pourrait la détendre le plus efficacement à cet instant et (contre toute attente !) elle choisit Dark Soul. Oui, elle ça la détend, d’anticiper les mouvements des boss et millimétrer les siens. C’est de la danse. La jeune femme attrape sa manette et s’asseoit en tailleur contre le pied de son lit.

“Tu ouvriras au livreur.”
qu’elle ordonne presque à Kakashi. 33 minutes et 17 secondes, c’est son record actuel. Qui la place vingtième au classement mondial, tout de même. Enfin tout ça pour dire que la bouffe arrivera avant qu’elle ait fini. Si elle se plante pas avant.  

Il voulait décortiquer son visage, son corps, la sensation qui vont avec tout ça, comprendre, réfléchir, trouver une solution. Voilà ce qu’il voulait faire. Ou simplement la regarder pendant une heure entière en se demandant ce qu’il ressent. Ouais. Il allait lui répondre ça. Il allait lui répondre qu’il avait juste envie de la regarder. Mais il se stoppa avant. C’était bizarre de dire ça à une femme non ? Il avait besoin de trouver une autre manière de dire. Puis, il préféra se taire, tout simplement. Il finit de boire son verre d’eau pour lui poser la question à 10 000 dollars sur son masque et le mystère qui l’entoure. Quand elle parle des dents, elle semble mentir et ça le choque. Il posa la main sur son masque, caresse le bord du tissu avec lenteur et se pose encore plein de questions alors qu’il l’écoute.

- Pourquoi ça intéresse les femmes si je suis beau ?

Il se pose vraiment la question… Qu’est-ce que ça peut faire ? Il ne sait pas. On le trouve beau par principe ? Parce qu’il était rempli de mystère ? Mais tout ça c’était stupide, non ? Lui, il ne remarquait peu les femmes. Il les regardait parce qu’elles étaient là. Mais il ne regardait que peu les femmes comme des femmes. Surtout pas Yamato. Il ne l’avait jamais vue comme ça avant. C’était étrange. C’était comme se prendre une douche froide métaphorique dans la tronche.

- J’ouvrirais.

Il la laisse se poser et décide d’attendre en se mettant à côté d’elle. Il cherche à regarder ce qu’elle fait, mais il finit toujours par la regarder elle. Il observait comment elle posait les doigts sur sa manette. Il regardait la jeune femme et son art. C’était de l’art de pouvoir jouer ainsi. Il avait bien envie de la déconcentré … mais comment. Il reste à réfléchir.

- Mais c’est vrai que je n’ai jamais embrassé une femme sur la bouche, se fit-il la réflexion à voix haute. Je crois que j’aimerais bien essayer.

Il n’avait jamais fait l’effort d’enlever son masque. Même si on lui caressait le buste, qu’on l’embrassait, qu’on le suçait, jamais il n’avait fait en sorte d’enlever son masque. C’était une habitude. Et donc … Il n’avait jamais embrassé quelqu’un avec la langue. Il ne touchait pas les femmes avec sa bouche. Il était un expert avec ses mains mais ne l’avait jamais fait avec sa bouche. Et … C’était quelque chose à laquelle il n’avait jamais pensé. C’était quelque chose qu’il n’avait jamais fait. Est-ce qu’il embrasserait, elle ? Ou serait-il toujours aussi détaché ? Il ne pourrait pas le dire. Ce qu’il sait c’est que ça lui donnerait envie. Il avait bien envie de mettre ses doigts fins dans sa bouche. Et l’idée faisait étrange. Mais c’était bien trop sexuel pour être quelque chose de plus. Elle ne méritait pas de se faire regarder comme un bout de viande. Il entend un « toc » à la porte juste après sa phrase et se lève sans faire plus attention aux restes. Il attrape la commande et finit par tout mettre sur la table pour se remettre assise à ses côtés. Il se surprend à voir un « Game over ».

- Tu es morte ? Je croyais que tu étais trop forte.

Si elle aimait bien ce genre de jeu, et le speedrunning en général, c’est parce qu’ils faisaient taire son esprit. Elle ne pensait ni aux jeunes, ni au travail, ni à elle et sa petite vie un poil pathétique, ni à Kakashi. Même quand il était là à quelques centimètres d’elle, à la fixer. Elle arrivait à se concentrer suffisamment pour oublier tout ça, mettre son esprit en pause, et se reposer. Elle était d’avis de dire que les gens qui s’énervent sur ce genre de jeu, au lieu de se détendre, étaient des gens qui ne connaissaient tout simplement pas, ou peu, le principe de charge mentale. Elle, quand elle jouait à ça, elle avait l’esprit plus léger, droit et la pensée fluide. Pas de parasites. Simple. Efficace. Enfin sauf quand l’homme à ses côtés, celui dont elle est amoureuse en secret depuis une vingtaine d’année, on se souvient de tout ça hein, lui annonce de but en blanc qu’il n’a jamais embrassé de femme. Et qu’il voudrait bien essayer.

Hein ??

L’information met un peu de temps à se frayer un chemin jusqu’à la conscience fort occupée de Kinoe. Et plus elle avance, plus elle se fait claire, plus l’esprit et les gestes de la jeune femme ralentissent. Alors son perso prend un cou, puis un autre, et encore un, et elle se trouve game over avant même de l’avoir réalisé. Trop focalisée sur cette nouvelle information que vient de lui livrer Kakashi. Ses mains retombent mollement sur ses jambes en tailleur et elle tourne la tête vers lui.

“Tu n’as jamais embrassé quelqu’un ? T’as des plans cul, mais t’as jamais embrassé personne ?”

Non, elle ne répond absolument pas à sa question. Elle le regarde avec un drôle d’air, à la fois médusée et … en colère ? Un truc du genre en tout cas. Kinoe tourne ses yeux vers l’écran et hausse les épaules avant de revenir vers Kakashi.

“Les révélations chocs c’est mortel dans ce jeu.”

Rien de plus vrai à ce moment-là. La jeune femme reste immobile encore un moment en regardant le ninja, sa manette toujours entre ses mains complètement inanimées. Ses yeux descendent sur le relief de ses lèvres, cachées derrière le tissu. Elle s’était dit plusieurs fois qu’elle pourrait même l’embrasser avec son masque. S’il tenait tant que ça à le garder; Que ça ne la dérangeait pas. La rélfexion était stupide. Pas mal désespérée même. Mais. C’était on ne peut plus vrai. Même là, elle était prise d’une furieuse envie de se jeter contre ses lippes. Masque ou pas. Rien à faire. Pour l’embrasser. Et. ça serait son premier baiser. ?? L’information à vraiment du mal à monter jusqu’à son cerveau, et Kinoe relève son regard pour croiser celui de Kakashi. Et être bien certaine de ce qu’il vient de lui dire.

“Tu n’as jamais embrassé une femme sur la bouche …”

Elle répète encore une fois, à mi-voix. Vraiment sous le choc de la nouvelle. Et … DE L’ALCOOL DE PRUNE !! Ça s'impose soudain dans sa tête. Ils ont été livrés. Elle a de quoi picoler. Bon, ok, elle avait de quoi picoler avant, mais ça ne lui était pas encore venu à l'esprit. Alors elle bouge enfin autre chose que sa tête et ses globes oculaires. La jeune femme pose sa manette sur son lit, se relève et va jsuqu’à la cuisine pour prendre la bouteille d’alcool, l’ouvrir et boire directement au goulot. Ouais. Y a bien besoin de ça !! Elle boit assez pour sentir son gosier et son estomac vide d’aliment protester et repose la bouteille avec une petite grimace de douleur. Même si elle ne sait pas ce qui lui fait le plus mal entre la brûlure du vin de prune ou le fait de savoir que même s’il n’a pas encore eu son premier baiser, et bah ce ne sera tout de même très certainement pas elle, ahah.

“Viens manger.”

qu’elle finit par soupirer en secouant doucement la tête. VA FALLOIR S’EN REMETTRE, HEIN ?!

Kinoe s’installe sur une chaise haute, sans pour autant prendre à manger. Mais gardant bien sa bouteille d’alcool entre les mains. Nettement plus utile que des nouilles canard et noix de cajou, là tout de suite. Et puis tout à coup, y a un truc qui se fait dans sa tête. Un petit claquement d’élastique et elle a un espèce de mouvement de recul.

“Attends … comment ça tu croyais que j’étais “trop forte” ? Depuis quand tu sais que je joue aux jeux vidéos ?”

Non parce que c’est vraiment pas un truc dont elle parle souvent. Jamais même. Même Naruto est à peine au courant. Enfin il sait qu’elle joue. Mais pas qu’elle est balèze.  

Il la laisse s’étonner avant de lui répondre. Mais ouais. Il avait des plans cul mais il n’avait jamais fait tomber le masque. Il parait que ça fait parti de son charme. Puis les femmes avec qui il avait fait l’amour aimait bien un peu de violence et d’humiliation. Et souvent, elle ne voyait pas réellement son visage, de toute façon… DONC. Lui, il n’était jamais allé visiter le corps d’une femme en la couvrant de baiser, nah. Trop romantique pour lui. Trop niais même. Et les lèvres n’étaient pas faites pour tout le monde. Le sexe était un besoin primaire. Le bâton dans le trou. Voilà. Ou le trou contre le trou et le bâton dans un trou plus noir. Il s’en fou de comment font les autres. Lui, c’était toujours la même chose. Violent et un peu irrespectueux pour la femme. Personne n’était cependant jamais venu se plaindre… DONC. Il la laisse s’étonné, surtout quand elle appelle ça « révélation choc ». Il était sûr de pouvoir lui en donner bien plus si elle le tentait un peu trop. Il aimait bien en tout cas la manière qu’avaient ses lèvres de trembler avant de parler sous la surprise.

- Je n’ai jamais embrassé une femme sur la bouche. Ni sur la joue. Ni même léché ou fait un suçon, si tu veux vraiment tout savoir, rajouta-t-il avec un peu de malice dans son regard alors qu’il l’aidait à tout placer sur la table.

Non. Tout ce qui avait un rapport avec ses lèvres, ses dents ou sa langue n’avaient pas été fait. Il n’en voyait pas l’intérêt. Sauf maintenant. Si Yamato avait vraiment des sentiments pour lui depuis aussi longtemps … peut-être pourrait-il lui offrir au moins ça ? Pour prouver qu’il s’intéresse vraiment à elle. Qu’elle compte vraiment. Il ne se souvient même pas de sa première fois. Mais il sait qu’il n’avait pas embrassé. Il sait qu’il ne l’avait jamais fait. Parce que ça reste quelque chose pour une personne spéciale, et qu’il n’avait jamais cherché cette personne … et maintenant, elle était là. Elle. Il l’écoute alors qu’il remarque qu’il n’a même pas faim, en réalité. Il n’a pas fait le moins du monde. Il se demande s’il pourra manger. Il écoute sa question et fronce les sourcils. Pour lui, c’était si logique.

- Je sais que tu joues aux jeux-vidéos depuis que tu joues aux jeux-vidéos. On se parle assez souvent pour que je le sache et le comprenne, tu ne crois pas ? Je sais aussi que tu as un secret avec Anko.

Il réfléchit en prenant lui son repas et en regardant simplement ce que sait.

- Pour en revenir aux baisers, on m’a toujours dit, même quand j’étais jeune, que les baisers étaient pour quelqu’un de spécial. Tu es la personne la plus spéciale dans ma vie. Alors c’est logique que je n’ai embrassé personne.

Venait-il de l’inviter, subtilement, à prendre sa place contre ses lèvres si elle le veut ? Oui. Si elle ne fait rien, c’est qu’il s’était fourvoyé, alors. Si elle ne fait rien, alors il allait devoir relire leur conversation et se demander qui pouvait être le meilleur ami dont elle parlait. Parce que si elle ne faisait rien, alors il ne pouvait pas être son meilleur ami. N’est-ce pas ?

OUI BAH MERCI POUR LES DÉTAILS ! Kinoe fait de son mieux pour garder son calme, mais ses nerfs sont mis à rude épreuve. Souvent, hein, avec Kakashi. Forcément, on ne passe pas vingt ans amoureuse de la même personne, à la fréquenter régulièrement, sans se prendre de temps en temps des coups au cœur. Mais en tout cas, elle n'avait encore jamais eu l'impression de virer lentement folle perdue qu'à ce moment là. Il faisait court-circuiter son cerveau toutes les dix secondes avant ses mots ou des gestes. Et ça en devenait compliqué pour son système nerveux. Alors c'est un sourire nerveux, crispé, qui s'affiche une seconde au coin de ses lèvres quand il lui parle de son secret avec Anko. QUOI ???! NON MAIS C'EST QUOI CA ENCORE ?!!

Respire. Respire. C'est juste le secret. Hein. Ouiii. Il sait qu'il y a un secret mais il ne sait pas lequel. Voilà. Ça doit être ça. Ce n'est pas très difficle de déduire ça puisqu'elles communiquent toujours par sous entendus quand quelqu'un est avec elles. Alors oui, il y a un truc entre elles, mais personne ne sait quoi. Voilà. C'est tout. Respire.

"A-attends quoi ?"

Ah bah non. Finalement elle ne respire plus. Kinoe fixe le jeune homme d'un air franchement effaré et se repasse trente six mille fois (au moins !) ce qu'il vient de lui dire. Ça peut pas … Non … Si ? Impossible. Quoique. Son cerveau court-circuite une fois de plus à ce que Kakashi vient de lui demander. Parce qu'il vient de lui demander, non ? PUTAIN PERSONNE LUI A FAIT PASSE LE MOT A LUI QU'ELLE EST NULLE AVEC LES SOUS-TEXTES ??!!! … bah. Meilleur moyen d'en être sûre : demander. (C'est fou ce que l'alcool de prune ça aide à être pragmatique dîtes donc.)

"Tu veux que je t'embrasse ??"

Oui. La confirmation arrive après qu’elle l’ait comprise toute seule. En posant la question à voix haute, ça a fait un déclic dans sa tête. Et la réponse est “oui”. Ou plutôt, avec monsieur Hatake “pourquoi pas” ou “si tu veux”, ou un hochement de tête. C’est plus son genre qu’un “oui” franc et massif.

"N'importe quoi."

Premier réflexe pour Kinoe. Elle rejette la proposition et se recule au fond de sa chaise pour marquer le “non”. Ses yeux tombent sur la bouteille d’alcool toujours au bout de ses doigts pour éviter le regard de Kakashi en face d’elle. Non, non, et archi non. Elle sait très bien au combien ça va lui faire du mal de l’embrasser, juste l’embrasser, d’avoir son premier baiser pour une expérimentation de sa part à lui et puis hop, salut, bonne nuit et à la prochaine. On se tient au jus. Ahah. Non. Elle est à peu près certaine que c’est le genre de truc qui arriverait à la tuer. Non. La jeune femme attrape sa bouteille d’alcool, la lève, boit à nouveau, et la repose.

"OK."

Bah. Après tout. Quitte à avoir le cœur brisé. Autant que ce soit fait une bonne fois pour toute non ? Autant qu’elle s’offre ce petit plaisir douloureux d’avoir quand même eu son premier baiser. Et qu’elle ait suffisamment mal pour enfin passer à autre chose. Mh. Cinq mecs. Elle se trouvera cinq mecs à s’envoyer dans la semaine. Ou sept. Un par jour, c’est bien aussi. En plus elle a juste à se baisser pour en ramasser des plutôt mignons au club. Ouais. On va faire comme ça. Bisou, brisage de cœur en bonne et due forme, et semaine de baise sauvage. Un chouette programme.

Kinoe secoue doucement la tête, encore assez consciente pour remarquer le pathétique de la situation. Mais bon. Tant pis. Elle relève les yeux vers Kakashi, son seul et unique œil visible. Bah tiens. Tant qu’à faire. Autant faire sauter tous les mystères/fantasmes qu’elle a construits autour de lui d’un seul coup. La jeune femme lève la main et désigne son bandeau frontal et son masque d’un geste de l’index.

"OK, mais je veux te voir d'abord."