N’importe quoi. Il prend sa douce et pense à ces deux innocents mots. Deux mots qui pourraient être terriblement innocent s’il n’y avait pas la situation qui allait avec. Parce qu’une fois mis dans la situation, les deux mots lui donnaient envie d’hurler. Il prit une douche, froid. Il essaya même de rendre l’eau plus froid pour se punir d’avoir ce genre d’idée avec KINOE. Putain. Hier, il ne la voyait même pas comme une femme, et là il avait envie de la prendre comme une bête, sérieusement ? C’était quoi son problème ? Et bien sûr, tout ça ne pouvait pas se lire sur son visage qu’il laissait impassible, voire presque mort alors qu’il voit son reflet dans un miroir. Il déteste ça. Quand il n’a pas les pleins pouvoirs sur une situation, il se sent mal à l’aise. Il sait qu’il est mal à l’aise. Alors, il soupire et s’habille d’un Yukata, laisse son bandeau qui permet de cacher son menton, sa bouche et son nez et se demande ce qu’il pourrait bien faire de son bandeau. Il décide de l’enlever, mais garde l’œil du Sharingan fermé. S’il fallait le laisser ouvert trop longtemps, nulle doute qu’il serait encore plus fatigué … quoi que peut-être est-ce la situation pour pouvoir se permettre de dormir, enfin ? Il sort et essaie de ne pas la regarder, mais il a l’impression qu’elle allait parler avant de se stopper. Il relève les yeux vers elle. Elle était incroyablement belle, et ses yeux donnaient des indications qui ne l’aideraient pas à faire les choses comme il faut. Il s’approche comme elle lui a demandé. Si elle avait une solution pour éviter de faire n’importe quoi, il prenait. Bien qu’il ne voyait qu’une solution, et c’était de lui mettre des électrochocs sur le corps pour le zappait un peu quand ses pensées vont trop vers le côté sexuel de leur relation. Il ne voit pas d’autres solutions. Alors il se met à côté d’elle, raide, et l’attends. D’un coup, l’idée fuse de la bouche de la rousse et il s’arrête. Il ne bouge plus. Il ne respire plus. Il tourne la tête vers elle avec lenteur. Cherche à voir si la jeune femme était tout à fait sérieuse… Elle n’avait pas idée de ce que cette proposition pouvait donner dans sa tête. Elle était si …

- Un plan, souffla-t-il, un plan d’attaque …

Il y pense … Il y pense fort. Il la regarde avec attention la jeune femme. Surtout quand elle se rapproche. Il sent les doigts dans ses cheveux, il appuie doucement sa tête, de manière presque imperceptible, pour une personne normale en tout cas. Il ne sait pas ce qu’il aime. Il ne sait rien, de rien. Alors il repose son regard sur elle. Il avait fait un oui de la tête quand elle avait demandé si ça aller. Il attrape la main de Kinoe avant de poser celle-ci sur son bandeau, qui caché son menton. Il voulait qu’elle l’enlève.

- Je te laisse faire tout ce que tu veux… Mais ne m’en veut pas si je … m’arrête de fonctionner.

Non, parce que … Selon ce qu’elle fait … Vraiment ce qu’elle fait pourra le tuer ou le faire s’arrêter. Surtout s’arrêter. Il mélange ses doigts avec ceux de la jeune femme, plus fortement contre son bandeau. Il releva les yeux vers elle et elle pouvait toujours y lire un mélange de peur et de crainte. Pas d’elle. De lui. De faire encore n’importe quoi. Et s’il venait à lui faire du mal, à la briser, à la perdre ? Comment pourrait-il faire ça à la personne qui était la plus spéciale ? Il la regarde et caresse la peau de sa main en lui disant, même avec sa peur mêlée, de faire ce qui lui plait.

- Fais ce que tu veux de moi, Kinoe, murmura-t-il encore alors qu’il referma ses doigts et tenu un peu plus fort sa joue.

Il a peur. Mais elle est spéciale. Elle est la plus spéciale. Et il veut bien apprendre en prenant les choses qu’elle désire faire… S’il peut prendre ce genre d’information, il pourra, peut-être, pas faire n’importe quoi.

Oui, c'est un plan d’attaque, en quelque sorte. Un plan pour avoir une relation sexuelle avec Kakashi. Ce qui lui paraît surréaliste pour un paquet de raisons. Mais elle ne s'amuse pas franchement de la situation, trop occupée à trouver une solution. Il semble d'accord avec son idée, mais … Les mots qu'il utilise, ponctué de son vrai prénom, lui colle une giga claque à laquelle elle ne sait pas réagir. Elle inspire fort, comme avant de s'immerger sous l'eau, se fige et sent, un truc se passer en elle qui lui arrache un violent frisson de chaleur. Elle aurait pu se jeter sur lui. Elle aurait pu. Mais elle voit autre chose qui la fait réagir totalement autrement.

“Kakashi …”

La détresse qu'elle voit dans ses yeux lui cisaille les entrailles bien plus que ses mots ne réchauffent son corps. Oh oui, elle a plus chaud. Mais elle comprend cette peur qu'elle voit dans ses prunelles. La même que celle qu'elle pouvait voir dans le miroir, quand elle se laissait à rêver d'un eux deux, et que le scénario terminait inlassablement mal. C'était le seul moment où la peur de lui faire du mal venait la prendre aux tripes, et à chaque fois, la dissuadait de tenter quoique ce soit envers Kakashi. Ne pas le faire souffrir. C'était la seule règle qu'elle s'était toujours imposée envers lui, et qui régissait toutes les autres. Alors elle comprend la peur qu'elle voit en face d'elle.

Kinoe glisse ses doigts sous le masque de Kakashi, et s'aide de son autre main pour le lui retirer complément, ne se contentant pas de juste le baisser. Et puis elle glisse contre lui et l'embrasse à nouveau avec une grande pureté. Absolument rien d’envieux sexuellement dedans. Et puis elle recule et soupire tout doucement.

“On ne va rien rien faire ce soir, Kakashi. On verra … plus tard. On a le temps. On a tout le temps qu'on veut, tu sais.”

La jeune femme tourne la tête vers la table de nuit. Il est très tard. Ou très tôt. L'un des deux. Kinoe dépose le masque de Kakashi sur son propre chevet. Comme si elle s'octroyait le droit de choisir quand il est masqué ou non. C'est peut-être volontaire, hehe.

“On ferait mieux de dormir. Et dors. Ne reste pas éveillé à réfléchir.”

La rouquine adresse un petit sourire malicieux au ninja. Oui, oui, elle connaît bien son homme. (SON HOMME !! ahzhjfjfkgkg) Elle se glisse complètement dans le lit, finalement bien plus à l'aise qu'elle ne l'avait imaginée. Trop concentrée sur Kakashi pour faire attention à ses propres émotions. Elle verra demain. De toute façon, elle ne peut pas aller bien s'il ne va pas … au moins comme d'habitude, ahah. Kinoe tend les bras pour l'attirer contre elle. Riant avec tendresse de sa maladresse à se caler contre elle. Elle le guide jusqu'à ce qu'il soit dans ses bras, le crâne calé dans son cou, gardant ses doigts dans les mèches grises. Elle enfouit son nez dans ses cheveux une seconde, pour humer son odeur, avant de chuchoter :

“Je te fais confiance, tu sais. Tu ne feras jamais de mal. Je te connais. Tu es un peu bête des fois, et tu ne sais pas comment exprimer ou faire certaines choses. Mais jamais tu ne voudras me faire de mal. Alors jamais tu ne m'en feras.”

Bon, ok, il se peut qu'il lui en ait déjà fait, tout à fait involontairement, en ignorant ses sentiments envers elle mais … bah ce n'était clairement pas de sa faute à lui. Alors ça ne compte pas dans l'esprit de la rousse, qui se doute que ça compte dans l'esprit du gris. Alors elle ajoute :

“Tant que tu me laisses rester auprès de toi, tu ne me feras plus de mal.”

Le rassurer, encore et encore. Tant qu'elle ne le sentira un peu plus … celle avec leur relation, elle ne se permettra de prendre ce qu'une petite amie peut “prendre” de son copain. Kinoe continue inlassablement de lui caresser les cheveux. Elle a remarqué quil a apprécié le contact. Elle sait qu'il va avoir du mal à dormir. Alors elle cherche à l'aider à se calmer et à dormir ainsi. Et quand elle-même s’endort, ses doigts continuent de bouger. De caresser les cheveux de Kakashi pour le rassurer. Même le cerceau déconnecté, son corps s'obstine à vouloir soulager cet homme envers qui sa dévotion est bien plus grande que ce que quiconque pourrait l’imaginer. A un point où avant de dormir, elle avait pris avec la plus grande des sérénités une décision absolument affreuse. Elle avait décidé que si cette histoire avec Kakashi continuait à l'effrayer, et lui faisait finalement plus de bien que de mal, elle irait trouver les Yamanaka pour qu'ils effacent de leurs mémoires ces jours ensemble. Pour revenir à la situation d'avant. Se laissant un petit mot à elle-même pour se dire de rester amie avec Kakashi. Et jamais rien de plus.

On ne va rien faire, qu’elle dit. Mais il trouve, lui, qu’ils en font déjà beaucoup. Il trouve que c’est déjà un pas de géant dans quelque chose qu’il ne connaissait pas. C’était comme être au bout d’un escalier avec un vide « quelque part ». Si on continue, peut-être y aura-t-il une autre marche, ou alors ça sera le vide et la chute sera mortelle. Il n’a pas peur de souffrir, Kakashi. Pas trop. Il a appris à souffrir et à encaisser. Pendant des années, on lui a appris à encaisser les coups, les coups bas, la souffrance, la haine, la trahison. Il sait y faire. Il peut gérer. Il peut faire. Il a confiance en lui-même. Vraiment. Il a confiance en sa résistance à la douleur. C’était pour ça qu’il avait réussi à subir la technique d’Itachi. Parce qu’il savait qu’il pouvait encaisser. Mais là, la souffrance qu’il cause n’était pas physique, elle était dans la tête. Et Yamato ne méritait pas de se faire mal comme ça, à cause de lui. Il voulait être une meilleure version de lui-même. Il voulait être une personne apte à être une personne spéciale pour elle. Elle lui dit de dormir. Il se laisse aller contre elle. Parce qu’il le demande. Sinon, il serait resté comme un phasme sur sa branche, immobile et droit. Alors il suit ses ordres silencieux pour se mettre contre elle. Pas besoin de sexe. Ce qu’il était en train de faire, en ce moment même, était bien plus intime que tout ce qu’il avait fait avec n’importe qui. C’était plus pur. C’était au-dessus de tout. Il l’écoute mais ne peut pas être d’accord avec elle.

- Je t’ai déjà fait souffrir, lui rappela-t-il comme s’il avait besoin de le dire pour se punir encore un peu.

Et ça le rend fou, aussi. Parce que… Quand il ne savait pas que la jeune femme était amoureuse de lui, il ne savait pas lui faire de mal. Donc, il n’avait pas besoin d’y penser, puisque ça n’existait pas. Maintenant qu’il le sait… maintenant qu’il en a conscience comment pourrait-il ne pas s’inquiéter de lui faire du mal ? Comment oserait-il ? Il n’aime pas, pour tout dire, ce qu’elle dit. Il n’aime pas l’idée que la seule moyen pour elle de ne pas souffrir c’est qu’il accepte de rester à ses côtés. Elle s’oublie. Elle s’oublie encore. Et ça, il le sait qu’elle le fait toujours. Comme là. Elle oublie ce qu’elle ressent pour s’occuper des autres. De lui. Et ça l’énerve, même. Au-delà de ne pas lui faire plaisir, ça le fait chauffer à l’intérieur d’une manière très désagréable. Il regarde son visage et il sait. Il sait ce qu’elle mijote pour la suite. Parce qu’il la connait. Parce qu’il faut apprendre à voir les micro expression dans le visage de ses coéquipiers pour faire une mission parfaitement. Il faut pouvoir communiquer avec eux sans avoir à parler. Si certaines personnes y arrivent pour tout le monde (//Coucou Kuro, ta meuf se tape Kakashi x’D)(//En vrai ça mériterait un What if Kuro avec quelqu’un d’autre, moi je dis pff), Kakashi lui y arrivait avec des personnes avec qui il travaille tout le temps. Comme elle. Alors il voit dans son expression et comprends. Et il déteste ce qu’il voit. Il fait le cheminement de pensée de la jeune femme en sachant ce qu’elle sait. D’un mouvement rapide, il était totalement réveillé. Il la repousse pour se mettre sur elle, coinçant ses bras contre le corps de la jeune femme avec ses jambes. Il se penche pour la regarder dans les yeux.

- Je te l’interdis ! Je t’interdis de continuer à souffrir et à me laisser dans l’ignorance. Je jure que si tu y pense encore, j’irais moi-même voir Yamanaka pour le prévenir de ne jamais écouter tes demandes !

Il la regarde, ses deux yeux ouverts pour regarder la jeune femme. Il se refuse. Il lui refuse ça. Même si elle veut … Non. Il ne peut pas lui enlever si c’est ce qu’elle veut. Il se retourne pour s’assoir sur le lit. Si c’est ce qu’elle veut, il ne peut rien l’empêcher.

- Si au terme de notre séjour, tu veux oublier, alors je te laisserais oublier. Mais je refuse que cela soit mon cas. Je refuse d’oublier ce que je t’ai fais. Je refuse d’oublier que tu m’attires et que l’on pourrait être plus. Pitié, ne me fait pas oublier.

Et quelque chose dans son esprit fit mal. Parce que Kakashi l’ignore, mais il y a bien quelque chose qu’il avait oublié. Il se retourne pour revenir dans ses bras, mais cette fois-ci c’était plus lui qui l’entourer.

- Dormons. Et même si je souffre le temps de … le temps … que … Fin que je sois mieux, alors laisse-moi souffrir. Parce que je vais réussir, je te le promets. Alors laisse-moi juste un peu de temps. Pitié.

Et il se cala contre elle, ou elle contre lui dépends de qui le voit, et il la tient là, contre son cœur qui battait la chamade et qui pourrait très facilement s’expulser de son corps s’il n’y prenait garde. Il refusait d’oublier. Il avait compris son plan à force de la connaître, mais il ne la laisserait pas faire. Et si elle préfère oublier ? Alors il prendrait le temps d’apprendre et il retournerait la voir, en faisant une autre méthode pour être avec elle. Et une autre si ça fonctionne pas et encore une autre. Il ferait ça un millions de fois. Parce qu’elle était l’être la plus extraordinaire du monde et il comptait bien l’avoir. Il eut un frisson. Il n’avait même pas remarqué, dans sa tirade entre la fatigue et la peur, qu’il l’avait supplié, deux fois. Il finit par marmonner quelque chose qui ressemble étrangement à :

- Je n’ai pas le droit de lui interdis quoi que ce soit, les femmes sont pas les objets des hommes mais n’empêche que ça je lui interdis.

Oui, il l'a déjà fait souffrir, elle sait, c'est pour ça qu'elle apporte la précision. Elle ne lui en veut pas, mais lui s'en veut. Elle ne peut rien faire contre ça. Bon. C'est bien pour. Ça que cette idée impliquant les capacités des Yamanaka germe dans son esprit. Elle pourrait lui faire oublier tout ça, de savoir qu'elle l'aime, pour ne plus s'en vouloir et ne plus souffrir. Et puis elle se ferait oublier ces moments passés autrement avec lui. Parce que Kinoe ne voit pas pire souffrance que de savoir qu'ils ne peuvent pas être ensemble uniquement parce que leur couple ne fonctionne pas. Non. Clairement, elle préfère ne jamais le savoir.

Mais Kakashi sait. Elle ne sait pas par quel miracle il devine, mais il le devine. La jeune femme se retrouve clouée au matelas, en regardant le ninba au-dessus d'elle d'un air profondément choqué. Elle est choquée par ses gestes, son ton, spn sharingan braqué sur elle, par ses paroles qu'elle ne comprend pas tout de suite et par ce mot “pitié” qu'elle n'avait JAMAIS entendu de sa bouche. Elle ouvre la sienne, pour dire quelque chose, mais elle ne sait pas quoi dire. Alors elle ne dit rien. Elle le laisse parler et se faire manipuler jusqu'à se retrouver contre lui, elle dans ses bras. Et elle est à nouveau choquée, cette fois par la violence de battements de cœur entre les côtés du ninja. Et elle se rend compte d'un coup qu'elle a fait une énorme erreur. Qu'il y a quelque chose qu'elle n'avait absolument pas compris. Ou mal compris.

Elle n'avait pas du tout compris la manière dont elle est “spéciale” pour Kakashi. Pas uniquement parce qu'elle est là, son amie, la seule constante dans sa vie, la seule femme dans sa vie. Elle n'avait pas compris que leur embryon de couple n'était pas une expérience que tentait le ninja avec la seule personne qu'il pensait pouvoir “aimer” un jour. Non. Elle n'avait rien compris du tout. Très certainement parce que, comme d'habitude, elle s'était minimisée dans l'histoire.

“Je … je suis désolée …”
Qu’elle chuchote contre lui, contrite. Comme une gamine qui a fait une grosse bêtise.
“Je … j'avais pas compris. Pardon. Je te laisserai du temps. Je … d'accord.”

D'accord. Elle ne sait pas quoi dire d'autre. Enfin il y aurait beaucoup d'autres choses qu'elle pourrait vouloir dire. Mais elle ne les dit jamais, et elle ne va pas commencer maintenant. Surtout que si elle commence, il y a des chances qu'elle se mette à pleurer. Et c'est hors de question. Assez de drame en une journée, pitié, laissez les dormir. Alors elle se serre juste plus fort contre Kakashi, pour se calmer et essayer de le calmer aussi. Même si son cerveau est encore à mille à l'heure sur la révélation qu'elle vient d'avoir. Et qu'en plus de pleurer, elle a aussi envie de sauter partout et de danser (tiens, elle comprend la tornade Anko tout à coup). Ce n'est pas si simple d'avoir des émotions à gérer, en fait.

Elle finit quand même par s'endormir, Kinoe. Finalement bercée par les battements de Kakashi qui se sont calmés dans leur fréquence. Même si elle n'est pas bien certaine qu'ils se soient beaucoup calmés en intensité. A moins que ce ne soit que son cœur à elle, qui s'est calqué sur le rythme de celui du ninja et qui lui donne cette impression. Enfin, peu importe au fond. Elle s'endort, et rêve confusément. Kinoe ne rêve presque jamais. La plupart du temps, ses rêves sont des réminiscences de son temps avec le serpent. Rien d'autre. Elle ne fait pas de rêves fantasques, ni de rêves bateaux ry parfaitement ennuyeux. Elle ne rêve pas Kinoe. Les Yamanaka lui dirait que c'est faux, qu'elle rêve, tout le monde rêve, mais qu'elle les oublie, tout simplement. Il y a beaucoup de facteurs qui le justifierait, mais pour Kinoe, c'est toujours la même raison. Elle ne rêve “pas” parce qu'elle refoule ses émotions jusque dans le pays des songes. C'est tout.

Mais cette nuit-là, Kinoe rêve. Son subconscient trop occupé à agiter ses doigts dans les mèches d'argent, elle rêve, cauchemarde, se souvient en même temps. Des scènes saccadées qui font sens tant qu'elle dort, et qui mélangent ses sentiments envers Kakashi au repaire d'Orochimaru. Après tout, c'est là qu'ils se sont rencontrés. Elle rêve, frissonne dans son sommeil, et finalement se réveille, du coup. Elle se redresse dans le lit, rapidement mais sans que ce soit brusque. Pas comme si elle se réveillait d'un cauchemar, mais plutôt comme si elle sortait de l'eau après une apnée prolongée. Et elle prend une grande inspiration de cette exacte même façon.

Il fait jour. Il fait grand jour, et la jeune femme cligne des yeux le temps pour se souvenir de là où elle est. Le mouvement de Kakashi a côté d'elle (réveillé par son mouvement, à moins qu’il ne dormait déjà plus). la fait à moitié sursauter et elle se tourne vers lui, ses souvenirs de la veille lui revenants avec force en mémoire.

“Kakashi …”

Qu’elle murmure comme pour vérifier qu'il est bien là à côté d'elle. Elle lève une main, pose délicatement le bout de ses doigts sur sa joue, toujours pas bien certaine que ce soit réel. Elle met une petite dizaine de secondes à porcess les souvenirs de la veille et la chaleur contre la pulpe de ses doigts avant de revenir pour de bon. Kinoe secoue la tête et abandonne le visage de Kakashi pour poser sa main sur le sien et le frotter doucement.

“Désolée. J'ai fait un rêve un peu … bizarre.”

Elle bat encore une fois des paupières et son regard se fait plus clair. Elle jette un œil au lit et aux draps froissés, au yukata de Kakashi qui se relâché pendant la nuit et qui laisse entrevoir ses pectoraux et au sien qui fait… la même chose. Sauf qu'elle a autre chose par-dessus ses pectoraux, elle, erm. Alors Kinoe referme la soie sur la poitrine et se laisse choir contre le ninja pour se coller à lui, et avoir le bonheur de profiter de sa présence au réveil. Elle a un sourire de bienheureuse tout simple, n'ayant pas encore repris le pli de dissimuler ses émotions pour la journée et va presque aussi naturellement déposer un baiser pile sur son grain de beauté.

“Ça va ? Tu as bien dormi ? Tu veux manger quelque chose ?”

Elle, elle a faim. Ça creuse les émotions, mine de rien.

- Du temps, souffla-t-il, juste un peu de temps.

Mais il marmonnait plus pour lui que pour elle. Parce qu’il en avait besoin. Putain… Il avait envie d’exploser. Non. Pas envie. Il sentait qu’il allait exploser de toutes les pensées qui le perturbent. La voir comme une femme. Se rendre compte qu’elle comptait plus que ce qu’il ne voulait dire. Réaliser toutes les fois où il l’avait blessé. Avait-il déjà parlé de ses relations avec elle ? Il ne croit pas. Peut-être ne sait-elle-même pas qu’il est un brin violent dans l’intimité… Quoi que… Avec Anko qui le sait, pas parce qu’ils avaient fait quoi que ce soit mais parce qu’elle le sait, surement qu’elle le sait aussi… Mais il ne veut pas y penser. Il a besoin de temps pour savoir comment il doit faire les choses. Un plan d’attaque, cela lui va parfaitement parce que c’est un terrain connu. Quand elle lui parle de plan, il sait qu’il pourra suivre une directive, un choix, un besoin…. Alors, il pourra faire les choses bien. Ne pas faire n’importe quoi, donc. Son cœur se calma, la tension dans son corps se détendis, il finit par être un peu plus calme, mais les yeux grands ouverts. Il devait trouver un plan.

Cette pensée l’empêcha de dormir une partie de la nuit. Il ne serait pas un ninja de ce niveau sans pouvoir faire une nuit blanche de temps en temps. Il ne croit pas avoir dormi. Il y eu quelques instants où son esprit n’avait plus réfléchis et simplement ressenti. La jeune femme contre lui, son cœur qui bat, sa respiration complète. Ouais. Il y avait eu plusieurs moments où il avait juste était en osmose avec l’univers mais il ne dormait pas. Il avait dans ses bras une femme précieuse, si quelqu’un les attaquait, il voulait pouvoir veiller sur son sommeil. Surtout qu’elle le faisait souvent, elle. Il le sait. Il sait que quand il avait été blessé par Itachi, justement, elle avait été avec lui. Et chaque fois. Est-ce qu’elle l’aimait déjà à ce moment là ? Et lui ? Il ferma les yeux pour essayer de penser à ça. Il essaya de se former un souvenir. Chaque fois qu’il allait mal, vraiment mal pas un simple coup, elle était là. Elle était comme une présence apaisante. Même s’il ne la voyait pas, trop blessé ou fatigué pour remarquer quoi que ce soit, il le sentait. Et il allait mieux à savoir qu’elle était là.

Parce qu’elle pourrait sauver la situation. Parce qu’elle pourrait le protéger. Parce qu’elle était apte à prendre sa place et à faire ce qu’il faut pour le village. Il ne doutait pas que la jeune femme pourrait faire tout ce qu’il faut. Et sa présence le rassurait, à chaque fois. Il la tient contre ses bras. C’était en ça, qu’elle était spéciale. Différente de toutes les autres. Plus. Et aussi pour ça qu’il n’avait jamais pensé être plus qu’un ami pour elle. L’idée qu’elle ne meurt l’effraie. L’idée qu’elle ne le déteste et se retourne de lui, ne lui parle plus, ne soit plus là, mais bien vivante, le terrifie. Il la garde près de lui. Il sent quand elle commence à rêver, ou à cauchemarder. Il essaie de la caresser comme elle le faisait pour lui mais elle finit par se réveiller d’un bond. Il n’aime pas ce genre de réveille qui force l’esprit à se remettre en place après avoir explosé en morceau… Il pose sa main sur son dos et lui frotte doucement. Il était là. Bien qu’il ne sache pas ce qu’il doit dire.

- Tu veux me raconter ? proposa-t-il en se souvenant que Sakura avait fait la même proposition à Sasuke à une époque.

Proposition qui avait été remercié par un espèce de reniflement hautain et un regard dédaigneux, mais bon. Kinoe n’était clairement pas Sasuke. Même s’il avait bien vue la peau de sa clavicule, et la certitude qu’il aurait pu apercevoir un sein qui dépasse, cette idée ne crée rien en lui. Il la trouvait toujours désirable, mais il était plus inquiet que ce qu’il n’avait envie d’elle. Il la regarde se rapprocher pour l’embrasser. Il sourit à peine alors qu’il la regarde.

- On peut se faire livrer en room service directement dans la chambre, dit-il en lui attrapant le menu pour lui tendre, je l’ai lu dans le livre de Jiraya.

Et comme c’était exactement un endroit que Maitre Jiraya avait présenté … bah, il sait le petit loup. Il sait exactement où il est et comment faire pour rejoindre une zone très discrète (bien que connu par les connaisseurs) pour être totalement seule au milieu de bain d’eau chaude. Il se relève un peu, réajuste son peignoir avant de réfléchir. Elle peut le voir, sur son visage, les réflexions sur le visage de Kakashi qui réfléchi. Puis, il remet son peignoir un peu ouvert, parce que ça faisait parti d’un des délires de Kinoe qui voulait avoir l’occasion de le regarder, non ? Il sourit donc et fit le tour du lit pour s’assoir de l’autre côté avant de sortir le téléphone du room service.

- On peut passer toute la journée à ne rien faire, si tu veux.

Lui ? Il s’en fiche, tant qu’elle est heureuse. Et qu’elle ne pense plus jamais à lui faire oublier quoi que ce soit sinon il risque de pas être content… ou juste de mauvaise humeur. Il regarde son masque sur la table de chevet de Kinoe, porte sa main à ses lèvres et ses joues. Ah. Il ne le portait pas. Il avait totalement oublié cela. Il repose ses yeux sur Kinoe et se penche pour embrasser sa joue.

- Bonjour, fit-il avec un train monstrueux de retard mais preuve qu’il essaie de mieux montrer et de mieux faire autant qu’il le peut en tout cas. Et d’un coup il réalise quelque chose, avec toujours son train de retard, et ne t’excuse pas. De ne pas me comprendre, pour hier, ou pour faire un rêve. Tu en as le droit et il n’y a rien à pardonner.

OUAIS. Il le dit aussi pour hier parce qu’il avait le cerveau trop atrophié pour réfléchir, ok ? On ne peux pas lui en vouloir !  

“Mmmh comme quoi il y a toutes sortes de détails utiles dans ses romans …”

BAM ! Blague salace de la part du capitaine Yamato. Première dans la vie de Kakashi Hatake, ça aussi, ahah. Enfin bon. Elle est toute petite, mignonne et délicate, son allusion aux nombreux trucs et astuces sexuels distillés dans les romans de l’ermite pas net. Comme dirait Naruto. Kinoe ne fait pas trop attention à sa petite vanne, le genre qu’elle ne se permet qu’avec Anko, et attrape la plaquette pour la feuilleter tranquillement. Avant que Kakashi ne se mette à faire un petit numéro étrange avec son yukata qui fait rosir la jeune femme, qui se retient de rire autant d’amusement que d’une toute petite gêne à le voir se démener comme ça pour … bah pour lui faire plaisir. Le pauvre. Il se donne vraiment du mal. Elle s’évente avec le menu pour tenter de faire disparaître les rougeurs d’adolescente sur ses joues pendant qu’il revient s’asseoir près d’elle.

“Mmh on peut. Pas rien version Kakashi, hein. Rien version … vacances. Manger, se baigner, peut-être se promener un peu et … faire la sieste.”

La rouquine pose l’extrémité de son index dans le creux de la joue du ninja, et le poke d’un air un petit peu accusateur. Monsieur “je freeze quand je sais pas quoi faire”. On va éviter le “rien” de quand il n’a littéralement rien fait quand elle a fini de prendre sa douche la veille. Ca, c’est un programme nettement plus sympa. Surtout si on ajoute une certaine activité très précise avant la sieste. Mais Kinoe préfère éviter de la mentionner pour ne pas mettre la pression à Kakashi qui doit de toute façon suffisamment se la mettre tout seul. Alors elle passe ce “détail” sous silence et baisse à nouveau le regard vers le menu pour faire son choix. Avant que le ninja ne capte son attention d'un baiser déposé sur sa joue, la surprenant de la meilleure des manières.

“Bonjour …”

Elle murmure, un frisson très très agréable lui remontant le long de colonne vertébrale. C’est TELLEMENT agréable, de se réveiller à ses côtés. De le voir sans masque. De recevoir un baiser sur sa joue de sa part. C’est presque mieux qu’un rêve. Non, c’est clairement mieux que tout ce dont elle avait pu rêver, parce que ça ne la faisait pas frissonner aussi fort. Kinoe sourit tendrement et elle glisse entre les draps pour se rapprocher de lui. Ses doigts allant vite vite retrouver leur place dans ses mèches grises. Dans son petit monde de béatitude, Kinoe a … oublié … tout. Sauf Kakashi. Alors elle fait comme elle veut, en douceur, avec lui. Et sans réfléchir, sans se retenir, sans penser à sa façon d'agir. Et c'est chouette.

“Je veux bien des okonomiyakis végétariens. Je te laisse commander et puis je te raconte mon rêve.”

Voilà. Ça peut être aussi simple que ça quand on arrête de réfléchir à tout. Kinoe embrasse à son tour la joue de Kakashi et puis se lève pour faire un tour dans la salle de bain pour faire ce qu'elle a à y faire et se laver le visage et les dents. Puis elle revient vite (plus question de le laisser seul trop longtemps, ahah) et va s'installer sur les genoux du jeune homme, en amazone, un bras derrière sa nuque et, OUI, ses doigts dans ses cheveux. Elle va le scalper à la fin de leur petit séjour pour pouvoir garder sa tignasse argent juste pour elle. Voilà. Erm. Bref, elle s'installe, son regard dévié vers la fenêtre qui donne sur les toits des maisons en contrebas et la mer plus loin. Puis Kinoe lui raconte son espèce de cauchemar largement nourri par ses souvenirs flous de son temps chez le serpent. Des moments hors des cuves pour il menait ses expérimentations sur elle, ou la poussait à essayer de se servir du mokuton sans réussite. Des moments dans les cuves où elle reprenait brièvement conscience de temps en temps et regardait ce qu'il se passait dans le laboratoire. Sur d'autres. Rêve se terminant sur lui, Kakashi, la regardant depuis l'extérieur de sa cuve. De l'autre côté de la vitre. Image qui l'avait fait se réveiller.

“Ce qui n'est jamais arrivé. Puisqu'on s'est rencontré le jour où tu m'as empêchée d'aller assassiner le troisième du nom … Merci de m'avoir épargnée d'ailleurs. Je ne crois pas t'avoir déjà remercié pour ça.”

Kinoe pince ses lèvres pour retenir un rire et tourne son regard vers Kakashi. Ils en avaient fait un sacré chemin depuis le jour où il avait failli la transformer en donut.

Kakashi la regarde, fronce à peine les sourcils, se demande si elle a lu les romans, elle aussi. Parce qu’il avait lu les livres de Jiraya pas mal de fois. Une fois avait suffit pour qu’il les connaisse par cœur … mais il s’en fou, il continue de les lire parce que l’habitude lui fait du bien, tout comme la routine. Bref, il se demande si elle les a lu, puis il se dit que … si c’était le cas, comme la phrase le sous entendait, elle savait aussi les innombrables lieux où il pourrait lui faire des papouilles… Et surtout …Cela voulait dire aussi que dans ses « daydreaming » d’eux, elle pouvait avoir les connaissances des livres ? Cette idée fait naître un frisson dans son dos, de désir et d’anticipation. Il se calme. Reviens sur la situation pour ne pas lui sauter dessus. Il avait dit qu’il ferait les choses bien, cette fois. Quand il est à ses côtés, il l’écoute. Manger, se baigner, se promener, faire la sieste. Il note. Il avoue qu’il n’aurait pas su quoi faire rapidement et aurait rien pu faire de plus que … Là, maintenant. Mais il faisait des efforts. Et il sait, le ninja, que la jeune femme le sait aussi. Il sait qu’elle a compris qu’il faisait au mieux. Pour ça qu’il demandait du temps. Le temps de s’adapter à n’être pas qu’un ninja, ou un sensei. Mais à être plus. En ça, Kinoe avait réussi avant lui. Elle avait été une amie avant même que lui n’arrive à voir le bord de cette amitié. Après Obito, qui n’était même pas son ami à l’époque mais son épine dans le pied, il n’avait jamais laissé personne être officiellement son ami. Gaï, qui avait pris le post officiel, ne comptait pas. Kakashi n’avait jamais démenti leur relation, mais il n’était jamais allé dans son sens non plus. Et le capitaine Yamato n’avait jamais osé lui dire, à lui, qu’elle était sa meilleure amie. Qu’aurait-il répondu à ça ? Certainement comme avec Gaï. Rien du tout pour garder cette distance entre eux, mais en laissant les autres s’approcher.

- Rien faire version vacances, répéta-t-il pour exprimer son accord.

Il la laisse revenir vers elle, frisonne lui aussi mais aussi d’anticipation qu’il renvoie bien profondément dans un coffre fort mental alors qu’il hoche la tête pour affirmer à nouveau. Il commande rapidement, en ne prenant que ça pour elle et une boisson à la prune qu’elle avait bu la veille… La veille chez elle. La veille chez elle quand il était venu pour manger et voir s’il la trouvait désirable, ou quoi. Il frisonne encore quand elle revient et il se rend compte qu’il adore ça. Ce frisson qui remonte le long de son échine pour aller jusqu’à ses cheveux. Il finit par l’écouter et lui caresse la peau atteignable doucement. Il a une main qui passe derrière sa hanche et qui est posé entre son dos et sa cuisse, et une autre qui passe sous la première pour être dans son dos. Il fait des petits mouvements pour dire qu’il est là. Il la regarde. Aurait-elle réellement pu le voir ? Bien sûr que non, mais l’idée lui plait. Si son image avait pu être un réconfort. Il la tient plus proche de lui.

- Je n’ai pas fait ça, murmura-t-il en rougissant, preuve qu’il se souvient, et ne me remercie pas. Ce n’est pas … Je veux dire, tu étais jeune et je sais reconnaître les personnes … Fin… Tu n’étais pas malveillante alors bon.

Il n’y avait jamais pensé, à ça. Après. Il l’avait fait et puis … C’était passé à autre chose. Il avait eu raison et c’était suffisant pour qu’il oublie totalement leur première rencontre. Ouais. Parce que … Il ne l’avait pas réellement fait « pour elle », comme il faisait les choses pour elle maintenant. Il l’avait fait. Ce n’était pas logique ou compréhensible réellement. C’était juste « comme ça ». Il ne se souvient même pas de pourquoi. On toque à la porte et il réfléchit une seconde avant de raffermir encore sa prise sur la jeune femme pour la mettre à califourchon. Puis, il la porte jusqu’à la porte pour ouvrir au room service qui rentra et déposa les assiettes de nourritures sur la table avant de repartir sans faire aucun commentaire sur la position des deux amoureux.

- C’était pas dans tes envies, mais j’en avais envie, tu me pardonnes ? demanda-t-il en la regardant droit dans les yeux alors qu’il s’assoit sur la chaise, mais sans la faire partir de sur lui.

Non, non clairement, elle n’était pas malveillante. Elle n’était tout simplement pas grand-chose à cette époque. Passée du laboratoire d’Orochimaru à l’armée personnelle de Danzo, ce n’est pas vraiment le genre de chose qui permette à un enfant de développer une quelconque forme de personnalité. Ni malveillante, ni bienveillante. Et lui, en l’épargnant et en rapportant son existence au troisième du nom, il lui avait offert une chance de devenir un petit peu quelqu’un. Au moins bienveillante. Et carrément amoureuse de lui. Elle se doute maintenant, que pendant un long moment, c’était plus un mélange de gratitude et d’attachement de petit poussin qu'autre chose. Mais en près de vingt ans, les choses avaient eu le temps d’évoluer.

“Merci quand même …”

Elle chuchote en lui caressant la nuque, amusée par le trouble qui colore les joues du ninja. Est-ce qu’il est pas trop chou Kakashi Hatake quand il rougit ??? Ooooh que oui. A un point où la très étrange idée de lui mordre la pommette lui traverse l’esprit. Pourquoi wsh ?? On se calme jeune fille ! Kinoe n’a pas le temps de davantage se fustiger de cette étrange pensée qu’on frappe à la porte et qu’elle se retrouve hissée à califourchon par dessus les hanches du jeune homme. Elle n’a même pas le temps de rougir, qu’elle se retrouve à agripper son cou d’une main pour ne pas tomber et à tenir le bas de son yukata de l’autre pour éviter un autre type de déconvenue. Kakashi ouvre la porte, et elle adresse un regard ahuri au pauvre type du room service. Elle n’ose ni bouger, ni dire quoique ce soit, jusqu’à ce que le type soit réparti et que KAkashi ne s’assoit, toujours avec elle sur lui. Il s’excuse, et … elle part dans un léger fou rire.

“Ahahah ! Disons que ça ne me serait pas venu à l’esprit.”

Se faire, soulever (littéralement omg, pas dans l’autre sens du terme !) (encore moins dans l’autre sens du terme d’ailleurs !!) par Kakashi, devant un inconnu. Non clairement, ça ne lui est pas venu à l’esprit. Il se peut, IL SE PEUT, qu’elle l’ait déjà imaginer la soulever pour la coller sur le plan de travail de la cuisine et … entamer un certain type de rapprochement entre eux. Oui, oui, dans un moment de faiblesse, ça a dû arriver. Mais ouvrir la porte au room service en équilibre sur ses hanches, non, clairement, Kinoe n’y avait jamais pensé. Elle pouffe encore en détournant le regard, les joues roses et secoue doucement la tête.

“Mais oui je te pardonne. C’était juste … inattendu … Mais c’est bien que tu fasses ce que tu as envie de faire, aussi.”

La jeune femme fait bien attention à planter à nouveau son regard ambré dans celui onyx de Kakashi. Qu’il ne pense pas un instant qu’elle soit réellement gênée et importunée par cette situation, malgré ses joues rouges. Elle réajuste le tissu de son yukata, histoire d’éviter de se retrouver les hanches, et tout ce qu’il y a en-dessous erm, à l’air. … Et soudain, là comme ça, alors qu’elle s’applique à garder son intimité cachée, elle se rend compte qu’il va peut-être pas tarder à la voir. Lui, Kakashi Hatake. Et Kinoe vire au bon rouge écarlate avant de détourner la tête pour attraper l’assiette d'okonomiyaki et une fourchette. Voilà. Concentrons-nous sur la bouffe. Elle se rend seulement compte qu’il n’y a qu’une assiette, et qu’une boisson, et que tout est pour elle. Alors elle fronce doucement les sourcils et adresse un doux regard de reproche au ninja sous elle.

“Tu comptes survivre d’amour et d’eau chaude ?”

Kinoe rosit encore de sa blague à deux balles. Se trouvant un poil présomptueuse sur le mot “amour”, enfin dans un des deux sens. (Et eux chaise puisqu’ils sont dans une station thermale wsh.) Elle coupe un morceau de l’omelette avec ses baguettes, l’attrape et le fait glisser entre ses lèvres, avant de répéter l’opération, sauf que cette fois, elle tourne les baguettes vers Kakashi.

“Mange un peu, s’il te plait.”

Ca, s’assurer qu’il se nourrisse un minimum, c’était aussi quelque chose qu’elle faisait souvent lorsqu’ils étaient en mission ensemble. Le ninja copieur ayant la fâcheuse habitude de ne se concentrer que sur la tâche à accomplir quand il était sur le terrain, elle-même faisait souvent attention à ce qu’il mange et dorme un minimum. Mais si ça prenait une forme nettement plus … formelle, ahah. Jamais assise sur lui, risquant de se retrouver à moitié à poil au moindre mauvais mouvement, ahah. Enfin elle le fait manger cette fois de façon bien plus intime. Une bouchée pour elle, une bouchée pour lui, et Kinoe se laisse hypnotiser par cette situation entre eux. c’est doux. Et c’est juste eux deux. Et rien d’autre. Elle leur fait terminer l’assiette, la repose, attrape délicatement le visage de Kakashi entre ses doigts, et elle l’embrasse avec la même délicatesse. Il goûte l'okonomiyaki et lui-même, et ça lui plait vachement, héhé.

“On va se baigner ?”

Ça aussi ça lui plait vachement, comme idée.

Il hausse les épaules, rougissant un peu mais décidé. Ouais… ça ne lui serait pas venu à l’esprit, ok…mais ça lui va ? Lui, il aimait bien qu’une personne inconnue sache qu’ils sont ensemble. Qu’une personne inconnu les ai vue ensemble. Cela lui plait comme idée. Alors, il rougit, mais tant pis. Et puis, elle n’était pas en train de le disputer ou de lui dire qu’il avait tort. Simplement que ça ne lui serait pas venue à l’esprit. C’est qu’elle ne lui en veut pas, n’est-ce pas ? Dans sa tête sa cogite, mais sa tête ne montre rien. Il ne laissait rien paraître des troubles qu’il ressent. Il la laisse juste faire le reste. Une toouuuuute petite voix lui rappelle que c’était ce que la jeune femme voulait, qu’il dise ce qu’il pensait… mais il se dit que ce n’était pas trop le moment, si ? Il ne sait pas. Et puis le moment passe. Il ne peut plus rien dire, son esprit s’arrête et n’y repense plus, consciemment en tout cas. Il resterait sur l’inattendu et respirerait pour le reste. Voilà, c’est une bonne idée. Vraiment très bonne. Il la regarde mangé et sourit.

- Je n’ai pas faim.

Ou pas encore. Ou simplement que son esprit n’est pas vraiment dans une dimension affamé. Il n’avait pas faim parce que son cerveau était pris en flagrant délire de … daydreaming de la jeune femme qui était dans ses bras ? C’était vraiment compliqué tout ça… Il prend ce qu’elle lui donne, plus pour qu’elle ne s’en veuille pas de manger toute seule que par réel désir … bien qu’avoir la jeune femme le nourissant était … Mignon. Il ne se concentrait pas du tout sur ce qu’il prenait dans la bouche, il se concentrait que sur elle. Il eut envie de l’embêter un peu en utilisant sa langue pour prendre la nourriture et la faire rejoindre sa bouche. Cela le faisait rire. Il aimerait qu’elle fasse pareil. Rougit de cette envie. Arrête de le faire. Elle l’embrasse, il y a un petit gémissement qui sort de ses lèvres. Ouais… il aime vraiment ça. Ce petit moment de tendresse entre eux.

- Oui, on va se baigner … mais …

La voix de toute à l’heure, celle qui lui rappelait de dire ce qu’il pensait parce qu’elle le voulait … parce qu’elle le demandait, et plus en avait besoin… Il essayait donc, il passa sa langue sur ses lèvres en réfléchissant à comment il allait dire cette phrase. Et c’était toujours la même chose. Il avait peur de mal faire.

- On va se baigner. Et tu me dis dès que … fin s’il y a quelque chose que je peux faire, ou ne pas faire. N’hésite pas à me dire que … Que je ne fasse pas de bêtises.

Il remonte les yeux vers la jeune femme, regarde son visage. C’était … Il se sentait stupide de ne jamais avoir remarqué que les lèvres de la jeune femme appelé aux baisers. Il se sentait stupide de ne pas avoir remarqué que ses yeux étaient lumineux et toujours chaleureux. Il se sentait stupide de ne pas avoir vu ce qu’elle lui montrait, tous les jours, comme soutien et comme aide. Il se sentait stupide de tout ça. Et là, avec la jeune femme sur lui, il se sentait d’autant plus stupide de tout ce qu’il n’avait pas vue. Il aurait pu la laisser disparaître et il ne l’aurait jamais su. Il l’aurait ressenti, la douleur de la perdre, l’absolue dévastation de la perdre, mais il n’aurait jamais su pourquoi. Qu’est-ce qui faisait que cette femme spéciale était spéciale… et qu’est-ce qui faisait de cette femme la seule femme de sa vie. Il frisonne d’un coup. Et pas un frisson agréable. C’était un frisson de peur et de panique alors qu’il remet ses mains contre ses hanches pour la rapprocher de lui. Il ne la laissera jamais partir. Doucement, il se lève et il laisse, par les forces de la gravité, les jambes de la jeune femme toucher le sol.

- On va se baigner. Et je vais t’embrasser.

Et il le fit, il l’embrassa alors que la jeune femme était devant lui, ses mains sur ses hanches. Une image très claire de sa peau qui se découvre alors que le tissu du Yukata tomberait de sa peau pour rejoindre le sol. NON. Non. Et Non. Il n’allait pas faire ça ! Il n’allait certainement pas faire ça ! Non. Merci. Il passe. Fin… il passe pas pour toujours … mais quand il l’embrasse, il se repousse et rougit. Il allait faire une bêtise. Il marmonne quelque chose avant de se reculer, à peine d’un pas, mais sans enlever les mains de ses hanches.

- Tu ne veux pas plus à manger avant d’aller nous baigner ? dit-il pour changer de sujet parce que comme ça, il évite de mourir de honte.  

Il a gémit ? Il a gémit là, hein ? Nooooon. Mais non. C’est une vue de l’esprit. Une illusion auditive. Mais oui ! Elle est bien obligée de s'en persuader Kinoe, parce que sinon, elle va fondre littéralement de …. d’elle sait pas trop quoi, d'amour de désir et d’autre chose; sur les genoux de Kakashi s’il s’avère qu’il a bel et bien gémit. Alors non. Il n'a pas gémit. Voilà. Zut.

“Oui, oui. Je te dirais.”

qu’elle ose affirmer alors qu’elle a les joues rouges et le cœur qui bat vite parce que bah si, il a gémit quand même. Et son corps réagit quand même, malgré le déni, haha. Elle réagit de toute façon à tout. A son frisson qu’elle ne comprend pas, à ses mains sur ses hanches et qui la rapproche de lui. (Encore plus proche, s’il vous plait, merci.) Elle réagit à tous ces délicieux petits frissons chauds qui la parcourent. Et puis elle rejoint le sol et se colle à lui quand il l’embrasse. Est-ce qu’il y a un truc mieux que l’embrasser ? Nope. Y a pas. Et ça sera encore quand … quand ils n’auront plus peur, ni l’un ni l’autre. Quand ils ne marmonneront plus des trucs en rougissant après, haha.  

“Haha non c'est bon. On peut y aller.”

Elle observe ses joues rouges avec un air amusé un peu retenu. Un peu. Elle aurait pu le cacher complètement, mais elle n'en a pas envie. Elle a envie d'être un peu plus … naturelle. Et jusqu'ici, elle trouve qu'elle s'en sort plutôt pas mal !! La jeune femme dépose un baiser sur la joue de Kakashi et prend les devants pour quitter la chambre. Puis elle le laisse doucement prendre “le dessus” et les mener là où il sait aller, ayant lu plus d'une fois le livre de Jiraya parlant de cet endroit. Donc elle le suit jusqu'à un petit bain privé dans un coin “secret” de l'hôtel. La pancarte affiche que l'endroit est libre et Kinoe la retourne pour signaler qu'il est désormais occupé. Puis ils franchissent la porte coulissante.

Et là, BIM, les voilà directement dans le sas pour laisser leurs vêtements, avant les douches, elles-mêmes avant les bains. Pas de côté homme, côté femme visiblement. Kinoe se fige, sent que Kakashi en fait de même à ses côtés. Elle retient un rire et rougit, puis elle se tourne vers Kakashi pour embrasser à nouveau sa joue, comme pour le rassurer.

“Ça va aller.”

Elle ne sait pas trop de quoi elle le rassure, peut-être de sa peur de faire “n'importe quoi”. Et elle se rassure elle-même par la même occasion. Mais oui. Ça va aller. Il suffit de ne pas …  le fixer. Le regarder en dessous du cou. Voilà. On va faire comme ça. Et même éviter de le regarder tout court tant qu'ils ne se seront pas dans l’eau. Oui. Voilà. Kinoe se remet en marche la première, se place devant les paniers pour ranger leurs affaires et se déshabille complètement. Puis elle va récupérer un pic à cheveux sur les tablettes pour se maquiller, se démaquiller ou se coiffer, une serviette sur la pile de serviettes disponibles, et elle passe la porte qui les sépare des douches. OK. BON. ELLE EST ÉCARLATE MAIS CA VA ALLER !! ON SE TRIMBALLE À POIL DEVANT KAKASHI HATAKE DANS LE PLUS GRAND DES CALMES, AAAAAH ! La jeune femme étouffe un petit gémissement de gène en collant sa serviette sur son visage, et puis elle regarde autour d’elle.

Le bain est en extérieur, un peu plus loin, une jolie source chaude en pierre et entourée de bambous, et de hauts rochers. Elle est encore un un appentis sous lequel se trouvent les douchettes. Elle va s’asseoir devant l’une delle et commence à se laver la peau et les cheveux. Elle aperçoit le reflet de Kakashi passer derrière elle dans le reflet de son miroir et se mord la lèvre inférieure quasi au sang. C’EST DUR DE REGARDER QUELQU’UN AU-DESSUS DU COU QUAND ON EST ASSIS À TRENTES CENTIMÈTRES DU SOL, OK ! OUI ELLE A TOUT VU. ET OUI CA RESTE COINCÉ SUR SA RÉTINE ! VOILA. Elle étouffe un rire, entortille ses cheveux propres et y plante le pic pour les garder en chignon.

“Je t’attends là-bas.”

Kinoe se relève, attrape la serviette qu’elle enroule autour d’elle (comme la veille, on se souvient !!) et elle se dirige vers le bain SANS REGARDER KAKASHI CETTE FOIS. Puis la jeune femme s’asseoit sur les pierres, sur le bords du bain, laissant ses pieds et ses mollets s’immerger dans l’eau chaude. Laissant à son corps le temps de monter en température avant de rentrer complètement dedans. Même si. En toute honnêteté, voir la virilité de Kakashi dans son miroir à déjà fait la moitié du boulot. La jeune femme se mord encore sa lèvre douloureuse à cette pensée qu'elle refoule maiiiiis pas tant que ça non plus, haha. Mon dieu ce qu'il fait chaud ici ! Finalement, Kakashi la rejoint et Kinoe ose tourner son regard vers lui et ... se marre. Elle rit pour de bon, pour de vrai. Une main devant sa bouche et les larmes au coin des yeux. La gêne stupide. Deux ados. En tout cas elle, une vraie ado, y a pas de doute. Elle s'essuie le coin de yeux, toujours en riant légèrement et bascule pour heurter doucement l'épaule du ninja, pour lui signifier avant de parler que ce qu'elle va dire est plus une boutade qu'autre chose.

"Je pensais pas que l'étape à poil arriverait aussi vite."