De sexe à la place de l’alcool. C’était une idée un peu débile. Eli en était consciente. Mais peut-être qu’Ian y verrait une motivation. Une grève du sexe ? Peut-être que ça aurait été plus judicieux… Mais après la nuit qu’ils venaient de passer, Eli n’avait aucune envie d’arrêter de s’envoyer en l’air avec lui. C’était trop bon, et grâce à cette nuit, ils avaient rétablie un semblant de communication. Quant à la contraception, il n’avait pas de souci à se faire là-dessus. Elle avait un implant qui lui permettait de s’envoyer en l’air sans craindre la présence d’un enfant. Elle n’avait même plus ses règles d’ailleurs au passage. Ce qui était des plus arrangeant. En toutes circonstances. Elle ne désirait pas d’enfant. Ça n’avait jamais été le cas. Même lorsqu’elle était mariée, ça n’avait jamais été une envie. Parce qu’elle était avant tout agent de la CIA. De plus, elle n’était pas certaine d’avoir l’instinct maternelle. Alors la réponse était non, et cela sembla soulager Ian qui l’autorisa à manger comme bon lui semblait.

Eli reprit le travail quelques jours plus tard. Brennan était d’accord pour qu’elle reste dans un bureau, jusqu’à ce qu’elle soit prête, vraiment prête à reprendre du service sur le terrain. Elle l’avait remercié de sa compréhension, tout en lui confiant qu’elle avait jeté un coup d’œil au dossier et que la mission ne la rassurait pas le moins du monde. Trop de risque, trop loin… elle avait trop d’appréhension et d’angoisses. Il avait sous-entendu qu’il serait intéressant de consulter, elle avait répliqué qu’elle allait bien. Qu’elle avait seulement besoin d’un peu de temps. Sa jambe encore douloureuse lui offrait une excuse parfaite. « -je suis toujours sage, et c’est à eux de ne pas me faire chier d’abord. » elle l’embrassa une nouvelle fois : « -à ce soir. »

Elle avait passé la matinée à lire des rapports. Le genre de truc qui la faisait chier au plus au point. Mais elle avait décidé de rester dans ce bureau. Alors elle n’allait pas aller se plaindre. Durant quelques secondes, elle eut envie d’aller voir ce que ça donnait pour la recherche de Tobby, mais elle savait qu’elle devait faire confiance à ses collègues. Tout le monde était sur le coup. Ils allaient le trouver. En tout cas elle l’espérait vraiment. Vers midi, elle commençait à en avoir vraiment marre. Elle avait regardé son téléphone. Pas d’appel, pas de message d’Ian. Mais on frappa à la porte de son bureau et l’étonnement se vit sur son visage. « -qu’est ce que… qu’est ce que tu fais là ? » bon vu ce qu’il avait entre les mains, elle avait sa réponse. Elle l’invita à entrer et s’excusa : « -excuses moi, je m’attendais pas du tout à te voir. Elle referma la porte derrière lui sourit : « -je te manquais déjà tant que ça ? »

Retrouver la solitude de son appartement n’enthousiasmait pas particulièrement Ian qui appréhendait le premier jour de la jeune femme. Si elle n’était pas à ses côtés, cela signifiait qu’il resterait seul avec ses propres Démons, ce qui le conduisait inéluctable à sombrer dans l’alcool. Voir Eli se rendre à l’Agence était également le rappel qu’il n’avait plus cette possibilité. Le FBI ne souhaitait pas le revoir tant que son addiction n’était pas traitée. Ian avait la sensation que tout son entourage n’avait que ce mot à la bouche. L’alcool. La belle brune lui avait proposé de troquer une addiction pour une autre, pendant que son Directeur le contraignait à consulter. Il n’était pas certain que l’une et l’autre des solutions proposées résolve son problème. Mais aujourd’hui, ce n’était pas sur lui que l’attention devait être centrée, mais sur la belle brune qui retournait sur son lieu de travail avait un mois de convalescence « Tu leur casseras la gueule » et lui rendit son baiser, soufflant un « À ce soir ». Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas prononcé des mots à une femme. À ce soir. À peine partie qu’il souhaitait d’ores et déjà qu’elle revienne. Pour occuper son esprit, il s’était afféré dans la maison jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un grand de poussière, puis avait envoyé un mail à Bennie pour connaître ses disponibilités. Ils devaient parler. Finalement, Ian prit la décision de sortir d’entre ces murs au risque de boire un verre l’un après l’autre, jusqu’à sombrer dans le canapé, inconscient et ivre. Il fit un détour au traiteur italien et se rendit à la CIA. L’agent de sécurité ne fut pas plus des coopératifs et il avait bien compris que Brennan n’était pas enchanté de l’aider à entrer dans le bâtiment. Il l’avait escorté jusqu’au bureau, par prudence avait-il dit.

Un coup contre la porte et passa tête en l’embrasure et leva le sachet de nourriture qu’il tenait fermement entre ses doigts « Bonjour mon cœur, je suis contente que tu sois là » et se mit à sourire « Je suis venue pour t’apporter à déjeuner et pour te baiser. J’espère que tu es disponible » tout en se reculant pour la laisser refermer la porte derrière eux « Tu me manques toujours » et déposa ses lèvres sur les siennes. Sans quitter ses lèvres, il tourna le verrou de la porte, puis l’entraina jusqu’à son bureau. Il déposa le sachet près de l’ordinateur et la souleva pour qu’elle prenne place sur le rebord du meuble « Si je restais à la maison… » et embrassa son cou « J’ai envie de toi ». Il retira le pantalon de la belle brune, déboutonna son jean qu’il fit tomber à ses chevilles et la fit sienne d’un coup de rein « Pas un bruit. D’accord ? » tout en posant son index sur ses lèvres et commença ses vas-et-viens, souriant en la dévorant du regard. C’était excitant de la prendre ainsi, au siège de Langley, avec la perpétuelle crainte d’être surpris. Ses mains sur ses fesses, il ne réprima pas pour autant ses coups de reins qui se firent agressif, et se retira d’elle, l’encourageant à se retourner, ses mains sur le bureau, et la pénétra de nouveau avec ardeur et reprit ses vas-et-viens jusqu’à la jouissance qu’il tenta de passer sous silence. Il se recula et remit son jean après avoir tendu son pantalon à Eli « Ce n’est pas sympa comme pause déjeuner ? » et récupéra le sachet pour déballer le contenu « J’ai quand même pris des sandwichs au traiteur italien ». Il prit place sur une des chaises et ajouta « Comment se passe cette première matinée ? » avant d’ajouter « Sois gentille, je vis par procuration là » tout en souriant avant de mordre dans son repas.

Elle avait la désagréable sensation qu’elle avait fait le mauvais choix. Rester derrière un bureau, ce n’était pas son truc. Bien assise, bien ranger, en tailleur. Elle avait mal aux pieds dans ses talons. Pourquoi est-ce qu’elle avait mis des talons sérieux ? Parce qu’elle voulait faire bonne impression ? Tout le monde ici savait qui elle était, ce qui s’était passé… Alors elle avait voulu sans doute montrer qu’elle était capable de s’adapter, de suivre les règles… Mais elle se faisait chier dans cette petite pièce ! Devant ces rapports archi chiant… où était le frisson ? Où était l’adrénaline ? Elle se sentait coincée. Elle n’allait pas supporter longtemps d’être ici, et en même temps, elle se sentait incapable de repartir sur le terrain. En tout cas pas de taille à affronter ce que Brennan lui avait proposé. Peut-être un truc moins loin… moins chaud…

Elle était en train de penser à tout ça, lorsqu’on frappa à la porte du bureau. Quelle surprise de voir apparaitre Ian. « -roh ça va commencer pas… » râla Eli qui était heureuse de la voir, malgré la surprise. Il ne devait pas être ici. Comment était-il rentré ? « -tais-toi… » souffla Eli en trouvant qu’il parlait un peu trop fort. Elle ferma le store. « -pas ici » souffla la jeune femme alors qu’il prenait possession de ses lèvres. Roh merde comment résister à ça ? Et voilà qu’il descendait ses lèvres dans son cou. Les quelques mots ajoutés eurent raison d’elle. Elle écarta les cuisses, assise sur le bureau. Elle se fit violence pour réprimer un gémissement en le sentant entrer en elle. « -t’es dingue tu le sais… » souffla Eli avant de se mordre les lèvres sans le quitter des yeux. Bien vite elle se retrouva fesses en l’air, reins cambrés, à se mordre les lèvres pour le pas faire de bruit. Lorsqu’il se retira, elle n’avait pas jouit. Mais ce n’était que partie remise. Elle avait comprit pourquoi il était venu…

« -plutôt oui… » souffla Eli en se recoiffant, pas totalement convaincu par tout ça. « -tu aurais pu m’envoyer un message tu sais… » elle aurait prit une pause, serait sortie. Enfin, ça n’enlevait rien au fait que ça avait été assez grisant comme situation. « -tu vas être terriblement déçu. Le seul truc intéressant de ma journée, c’est ta venue. » elle grimaça : « -je relis des rapports… j’ai bu au moins mille café pour éviter de m’endormir… Brennan s’est bien foutu de ma gueule. Je suis certaine qu’il a fait ça pour que je retourne plus vite sur le terrain. » elle le pensait vraiment.

Ils mangèrent ensemble, et puis Ian quitta le bâtiment, la laissant tout de même pensive sur cette visite. Lorsqu’elle passa la porte de chez eux, elle retira rapidement ses talons, et traça directement vers lui d’un pas décidé. « -j’ai pas totalement eut ma dose ce matin. » et elle lui retira son t-shirt, avant de s’accroupir et de le prendre rapidement en bouche, histoire qu’il gagne rapidement en vigueur. Lorsque ce fut chose faite, elle se redressa et l’entraina avec elle jusqu’au canapé. Elle s’installa sans qu’il ne demande rien cette fois-ci, mais le guida jusqu’à le sentir entrer en elle. « -enfin… » souffla Eli. « - à cause de toi… » un gémissement pour le premier coup de rein. « -à cause de toi… j’y ai pensé… » un nouveau gémissement. « -toute la journée… » avant d'ajouter un: "-oh oui va s'y..."

Soit Ian prenait son premier verre de la journée, ou soit… Eh bien il mettait en pratique la proposition de la jeune femme. Il s’était donc rendu sur son lieu de travail, passant la sécurité avec l’aide sceptique de Brennan. Un coup sur la porte et voilà qu’il entrait dans le bureau d’Eli qui fut quelque peu surprise de le voir dans les murs de Langley. L’accueil ne fut pas celui qu’il avait imaginé, mais ne s’en offusqua pas, préférant opter pour la dérision, ce qui fit aussitôt réagir Eli. L’agent sourit avant de lui annoncer le programme de la pause déjeuner. Sexe et repas italien. Un regard pour la porte « Ils sont tenus au secret de toute manière, non ? » et il ne l’écouta pas quand elle lui fit part de son avis concernant son idée. Ian prit possession de ses lèvres, puis descendit jusque dans son cou. C’était son point sensible. Il savait qu’à ce moment-ci, elle accepterait tout de lui. La belle brune se retrouva bien vite nue sur le bas du corps, à sa merci alors qu’il la prenait sur son bureau « Dingue de toi, oui ». Il changea la position et continua jusqu’à ce qu’il atteigne la jouissance. Seul, cette fois-ci. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais il était venu avant tout pour éviter de sombrer dans l’alcool, enfermé dans son appartement. Il prit place sur l’un des sièges « Tu n’as pas aimé ? » demanda-t-il en prenant un morceau de sandwich « Oui, mais ça n’aurait pas été une surprise et beaucoup moins grisant ». Il s’intéressa ensuite à son travail. Rien de passionnant. Brennan l’accablait de paperasses « Et tu veux retourner sur le terrain ? ». Parce qu’il se doutait que tôt ou tard, ça se produirait. Ils mangèrent ensemble et Ian rentra à l’appartement.

Il se posa aussitôt à son bureau, devant son ordinateur et contacta son protégé au FBI « Bonjour Bennie, comment tu vas ? J’ai un service à te demander … ». Ian lui fit part des dernières informations en sa possession concernant Toby. Il était aux États-Unis et à Washington plus précisément. Il voulait qu’il tente de le traquer ou d’obtenir des informations sur ses probables allées et venues. Avait-il de la famille, un pied à terre dans la capitale. Bien évidemment, Bennie ne percevait pas cela d’un bon œil. Après tout, l’agent était mise à pied et s’engouffrait ainsi dans une affaire qui intéressait la CIA, c’était prendre le risque de perdre définitivement son travail. « Elle est en danger, et je ne veux pas la perdre parce que des incompétents ne parviennent pas à le trouver ». Bennie avait finit par abdiquer et commença ses recherches en le gardant au téléphone. Machinalement, Ian s’était levé pour se servir un verre de bourbon, et avait repris place derrière son écran. Il travailla toute la journée sur Toby, épluchant chaque élément de son dossier, de son enfance à son rôle dans la cellule, en passant par ses liens avec chacun des membres. « Je te laisse, je dois préparer le dîner » et aussi masquer son haleine au bourbon. Il se brossa les dents, prit un imposant café et commença à préparer le dîner pour ce soir.

Le plat était au four au moment où la porte se fit entendre. Un sourire apparut aussitôt sur ses lèvres et se retourna pour apercevoir la belle brune « Salut toi, alors cette … » et n’eut le temps de dire quoi que ce soit que son t-shirt ne recouvrait dorénavant plus son torse et qu’elle se mit à genoux devant lui « Eli, qu’est-ce que tu… Oh putain… » laissa-t-il échapper alors qu’Eli le prit en bouche sans ménagement. Sa main se referma sur le rebord de l’établi, gémissant à son contact. Il n’eut le temps de profiter pleinement que la jeune femme se leva, saisit sa main et l’entraina jusqu’au canapé, se mettant en position pour l’accueillir. Ian se laissa guider sans mot, arborant seulement un large sourire, et la pénétra à sa demande. Ses mains sur ses hanches, il lui donna un nouveau coup de rein plus fort, et continua en accentuant sa force à chacun de ses vas-et-viens « Fallait m’appeler, je serais revenu te baiser » et sourit en l’entendant l’encourager. Apparemment, il l’avait laissé sur sa faim ce midi et décida donc de se faire pardonner. Chaque coup de rein fut brutal, vigoureux, et presque sec, dans l’espoir de s’enfoncer toujours plus profondément en elle. Il continua ainsi jusqu’à ce qu’elle jouisse, puis la rejoignit ensuite. Ian se retira, remonta son jean de ses chevilles et prit place sur le canapé, tentant de reprendre ses esprits « Tu peux rentrer à la maison de cette façon tous les soirs » et ajouta « Cette manière que tu as eu de me prendre en bouche dans ton élan… C’était excitant au possible », puis posa sa main sur sa cuisse avec douceur « Alors cette journée ? ».  

« -pour les enquêtes, pas pour mon cul ! » avait elle renchérit alors qu’Ian n’en faisait clairement qu’à sa tête. Il eut raison d’elle avec ses lèvres dans son cou et ces quelques mots. Il avait envie d’elle. Ce fut donc rapide, discret mais tout autant intensif que d’ordinaire. Cependant, impossible pour Eli de vraiment se laisser aller et prendre son pieds. « -si… un peu rapide… c’est tout. » il n’allait pas en plus douter de ses capacités sexuelles ?! Quoi que l’excès d’alcool jouait sur la libido… elle pourrait peut-être lui en toucher deux mots. Oui, parce qu’elle avait parfaitement comprit que s’il était venu, ce n’était pas à la base pour lui apporter à manger. Il avait été tenté de boire, et avait respecter l’idée qu’ils avaient évoqué. Soit du sexe à la place du bourbon. Seulement elle n’avait pas envisagé qu’il serait incapable de tenir une journée… les soucis étaient donc plus importants qu’elle ne l’avait imaginé. Bon d’accord, elle lui accordait que ça avait grisant. Mais il était hors de question de faire ce genre de petites surprises tous les jours. Elle était au boulot ici. Enfin… elle décida de ne rien dire pour le moment. « -pas pour le moment. » avait elle répondu. « -chaque chose en temps… »

Elle était restée sur sa faim… clairement, elle s’était retrouvée à la limite de frustration et oui, elle y avait clairement pensée, encore et encore durant l’après-midi. Alors en rentrant, elle n’avait même pas dit un bonsoir, et s’était jeter sur lui. Elle ne lui demanda pas s’il était d’accord ou s’il avait envie. Elle posa ses genoux à terre, retira les boutons de sa chemise d’une main, l’autre imprimant un va et vient sur le membre d’Ian. Une fois un peu plus tendu, elle le prit en bouche, et s’employa à ce qu’il bande bien dur. Ce qui se produit assez rapidement. Elle l’entraina ensuite vers le canapé. Pas un baiser, pas un mot, elle voulait seulement qu’il la pénètre en tenant fermement ses hanches. Elle voulait sa queue, elle voulait assouvir cette envie qui avait grandit durant l’après-midi. Elle eut envie de lui dire de la fermer. Mais elle préféra s’agripper au canapé et lui demander : « -plus fort… » elle jouit en hurlant des « -oui… oui… oui ! ahhh !! » un ah de soulagement, comme si elle avait vraiment eut besoin de ça.

Elle se redressa assez rapidement, peut-être trop rapidement. Un sourire à Ian en replaçant ses cheveux et en récupérant ses affaires. « -le diner est bientôt prêt ? » elle l’embrassa tout aussi rapidement avant d’ajouter : « -je vais prendre une douche. J’arrive. Tu me racontera la tienne » et elle quitta le salon, entièrement nue. Elle resta de longues minutes sous l’eau chaude. A nouveau elle avait cette sensation que leur relation se fragilisait. Enfin, elle avait prévu de recadrer les choses. Il fallait qu’elle trouve le courage de le faire. Elle enfila un short et un débardeur, avant de revenir vers le salon, serviette en main pour se sécher les cheveux. « -on mange quoi ? » oui, voilà c’était un bon début non ?

Eli avait eu raison de le réprimander alors qu’ils se trouvaient sur son lieu de travail et qu’il ne faisait aucunement preuve de discrétion « Je fais attention alors ». Ce n’était pas pour autant que l’agent envisageait de déroger à ses plans et lui fit l’amour sur le bureau de cette dernière, avant de se revêtir et de s’installer sur la chaise face à elle. Elle ne semblait pas convaincue par ce qui venait de se passer et il afficha une légère grimace « C’était urgent et … Je ferais attention la prochaine fois » répliqua-t-il tout en mordant dans son sandwich et se concentrèrent ensuite sur les missions que lui avait attribué Brennan. De la paperasse. Pour la belle brune, ce n’était qu’une manière comme une autre de la contraindre à reprendre les missions d’infiltration. Excepté qu’elle n’était pas prête. Ezékiel l’ignorait peut-être, mais elle avait encore mal à sa jambe « Tu devrais lui dire que ce n’est pas une option pour le moment et qu’il devrait arrêter ses conneries ». Ils finirent de manger et Ian retourna à l’appartement. Finalement, troquer l’alcool par le sexe n’était pas une solution. À peine fut il à son bureau pour travailler sur l’enquête relative à Toby, qu’il buvait les verres de bourbon les uns après les autres. Pas suffisamment pour être complètement ivre. Avec les années, il avait développé une certaine résistante aux effets de l’alcool. Il avait bu suffisamment pour permettre à son esprit de s’alléger. Quand il constata l’heure affichait sur son écran, il coupa court à la conversation avec Bennie, masqua son haleine chargée et prépara le dîner. Eli était à l’heure et était habitée par une ivresse qu’il ne lui connaissait pas. À peine avait-elle franchit le seuil de la porte qu’elle se précipita jusqu’à lui, le caressa et le pris en bouche, le faisant réagir aussi tôt. Il ne put masquer sa surprise et l’effet que ça produisait sur lui. Obéissant, Ian la suivit jusqu’au canapé, la faisant sienne avec violence comme elle l’exigea, accentuant la brutalité de chaque vas-et-viens autant qu’il lui était possible et se laissa emporter par l’orgasme peu de temps après la belle brune qui était enfin comblée.

Ian se retira d’elle et remonta son jean jusqu’à sa taille avant de se laisser choir dans le canapé. Quant à Eli, elle se hâtait déjà de récupérer ses affaires « Euh… Oui » rétorqua-t-il avec hésitation, tout en ayant à peine le temps de lui rendre le baiser et la laissa se rendre sous la douche. Assis sur le canapé, il se retrouva soudainement seul et murmura pour lui-même « Bonne douche ». Il se leva ensuite et sortit le plat du four, pour servir le contenu dans les assiettes. Il releva son regard sur la jeune femme qui était sortie de la salle de bain, laissant glisser son regard jusqu’à ses jambes fuselées, puis croisa son regard « Cannelloni au bœuf, sauce tomate et gorgonzola ». Il apporta les deux assiettes sur la table de la terrasse et revint en cuisine pour ramener les couverts et deux verres d’eau. Il prit une gorgée et resta silencieux, soufflant sur sa fourchette avant de la prendre en bouche « Alors ta journée ? » demanda-t-il à nouveau.

La prochaine fois ? Non, il n’y aurait pas de prochaine fois. Pour le moment, elle avait encore envie de bosser ici. A la CIA. Elle y avait longtemps réfléchie et quitter l’agence, c’était comme quitter sa propre vie. Ce job, c’était tout ce qu’elle savait faire. Et elle n’était pas prête à le perdre pour une partie de jambe en l’air. Ou pour lui… elle se trouvait horrible de penser cela, mais Ian devait se prendre en main, faire un choix. Elle avait du mal à accepté que ça soit si compliqué pour lui. Parce qu’il savait que c’était un truc qui allait gangréner leur couple. « -je lui ai dit que ce n’était pas une option pour le moment oui. Que ma jambe me fait encore souffrir un jour sur deux et que… j’ai pas envie de partir à l’autre bout du monde. » La relation entre Brennan et Ian était un peu conflictuelle. Eli n’aimait pas vraiment qu’Ian veuille avoir son mot à dire sur sa carrière. Elle tentait de recoller les morceaux, de montrer qu’elle était toujours capable de faire quelque chose de bien. Même si intérieurement c’était un bordel monstre. Elle n’avait pas envie de brasser son propre bordel alors qu’il y avait déjà celui d’Ian à gérer. Pour elle, c’était plus urgent du côté d’Ian. Elle… ça pouvait attendre.

Ce qui ne pouvait pas attendre par contre, s’était son envie de sexe en rentrant. Ne pas faire de bruit, sans compter l’effet de surprise et le cadre… elle n’avait pas prit son pieds quelques heures plus tôt et… et ça ne lui convenait pas. Alors elle n’avait pas fait dans la dentelle, rien demandé, seulement écarté les cuisses et crié. Elle n’avait pas non plus vraiment mit les formes juste après. Une douche et ils parleraient ensuite. Quand elle revint dans le salon, elle trouva judicieux de parler du repas avant de parler du reste. Comme pour y aller en douceur. A nouveau, c’était marcher sur des œufs… « -ça à l’air super bon ! » clama Eli en voyant les assiettes arriver. Elle aurait bien bu un verre de vin, mais elle se l’interdit. La belle brune souffla sur son assiette après avoir remercier Ian, et releva les yeux à sa question : « -longue… chiante… je suis pas faite pour être secrétaire. Je me donne deux jours et je vais en parler de nouveau avec Brennan. » elle prit une boucher avala et ajouta : « -pas pour une mission, mais il doit bien y avoir quelque chose d’autre que je peux faire ! » elle reprit une bouchée : « -c’est vraiment bon. » une autre et elle demanda : « -et toi ta journée ? Mise à par rangement, ménage et cuisine ? » elle n’était pas aveugle, il avait fait toutes les tâches ménagères possible.

Tout en mâchant le morceau de sandwich qu’il avait glissé dans sa bouche, il écouta la jeune femme lui répondre après qu’il lui ait conseillé d’échanger avec Brennan au sujet des tâches qu’il lui avait confié. Son stratagème ne trompait personne, et encore la principale intéressée. Toutefois, Eli n’était pas encore prête à retourner sur le terrain. Sa jambe était encore douloureuse et ça serait la mettre en danger. Il avala le morceau qu’il avait dans la bouche avant de rétorquer « Il ne reste plus qu’à espérer qu’il te confie autre chose de plus intéressant alors » et mordit de nouveau dans le sandwich. Ils finirent de déjeuner ensemble, puis Ian était rentré à l’appartement. Son après-midi avait été dévoué à son enquête sur Toby. Le savoir dans la même ville que la jeune femme, en savoir autant sur son identité. Ça lui faisait craindre le pire. Et pour ne pas se laisser accabler davantage par l’angoisse qui accompagnait bien souvent l’addition d’Eli et de Toby, il s’autorisa quelques verres de bourbon. Pas suffisamment pour le trahir au retour de la jeune femme, mais assez pour lui permettre de réfléchir sans cette peur viscérale qui l’empoignait de l’intérieur. À son retour, Ian ne manqua pas d’être surprit par l’initiative de son amante qui souhaitait à tout prix combler la frustration avec laquelle il l’avait laissé à la suite du déjeuner. Il la fit donc sienne à sa demande et de la manière qu’elle aimait tant. Cette fois-ci, il l’entendit jouir sous ses coups de reins et pu se laisser emporter par l’orgasme peu de temps après elle en toute quiétude. Et alors qu’il pensait qu’ils prendraient un moment pour eux, Eli s’éclipsa aussi vite qu’elle était rentrée…

Ian retourna donc en cuisine pour dresser les assiettes ainsi que la table, afin qu’elle soit prête pour le dîner « Je l’espère après avoir passé une heure en cuisine » répliqua-t-il avec un bref sourire et s’installa à table. Il se décida à faire la conversation et acquiesça « De la surveillance ou travaillez sur des affaires en cours. Être agent de liaison en attendant, par exemple » proposa Ian tout en observant son repas. « Merci » souffla-t-il en reprenant une bouchée et sourit alors que la jeune femme avait constaté qu’il avait fait le grand ménage au sein de leur appartement. Il haussa les épaules tout en préparant sa prochaine bouchée « Pas grand-chose. J’ai lu un peu et je me suis promené. J’ai fais les courses pour le dîner de ce soir. Rien de bien palpitant non plus » et croisa son regard « Finalement, pour un premier jour, on s’en est bien sortit » et glissa sa fourchette entre ses lèvres. Même s’il semblait décontracté en apparence, à l’intérieur, il éprouvait un tourment de ressentiment qui lui donnait presque la nausée. Jamais il ne lui avait mentit ainsi… Avec ce naturel… Il s’était surprit lui-même. Seulement il avait la sensation de ne plus être lui-même depuis ce fameux jour du 4 juillet. Le décès de Robby, entendre encore les larmes d’Eli de l’autre côté du talkie-walkie alors qu’elle se préparait à mourir… Tous ces évènements revenaient sans cesse dans ses cauchemars à la nuit tombée. Il avait appelé le médecin, mais il refusait de lui donner des somnifères pour l’aider à dormir plus paisiblement. Puis il y avait cette relation avec la belle brune qui semblait si différente. Il venait de lui mentir. Ça n’avait jamais été dans sa nature. Au même titre que débarquer à la CIA pour coucher avec elle, ou encore passer sous silence les difficultés qu’ils rencontraient. Parce que même s’ils n’en parlaient pas, elles étaient là, tapi dans l’ombre.

Les moments de bonheur qu’ils avaient partagé ces derniers jours avaient le goût du superficiel. Comme s’ils tentaient de se convaincre que c’était possible d’avoir une vie normale et d’être heureux ensemble. Néanmoins, Ian n’était pas crédule. Il savait que la jeune femme s’inquiétait pour lui, au détriment de ses propres traumatismes. Elle le percevait comme un funambule capable de chuter à tout moment à cause d’une parole, d’un geste de trop. Si elle n’avait pas été dans sa vie, Ian n’aurait pas été ainsi. Il aurait noyé son désespoir dans l’alcool et son travail, comme à chaque fois qu’il rencontrait l’adversité. Pour autant, il aimait cette femme et aimait la savoir dans sa vie, mais il craignait qu’elle ne soit jamais réellement heureuse avec lui. Elle ignorait tout de l’homme qu’il était réellement. Celui qui aimait travailler jusqu’à tard la nuit, qui prenait plaisir à traverser le parc pour cette odeur de printemps et qui rentrait boire un verre devant une série télévisée débile. Il ne parlait pas beaucoup. Il n’aimait pas mélangé sa vie privée et sa vie professionnelle. Ses dimanches se résumaient à lire sur sa terrasse tout en écoutant du jazz ou du blues en fond sonore… Mais O’Brien avait également laissé son empreinte et les deux personnalités n’en formaient plus qu’une. Était-ce par crainte qu’elle ne l’aime plus si elle découvrait celui qu’il était réellement ? La seule chose qu’ils avaient en commun, c’était le langage peu châtié, même si cette habitude s’était accrue depuis son infiltration. Il releva son regard sur Eli « Tu sais, si tu veux retourner en infiltration, tu peux. Je veux dire, tu ne dois pas avoir peur de me laisser seul ».

Une heure à cuisiner… elle se concentra sur sa fourchette pour éviter de laisser un planning de la journée d’Ian se construire dans sa tête. Elle n’avait pas envie d’en arrivé au point de douer, de le surveiller, de ne plus être capable de lui faire confiance. « -la surveillance… c’est chiant à mourir aussi… » non, elle avait besoin d’action, elle le savait. « -agent de liaison ? Pourquoi pas… mais je connais, si je vais me plaindre, il va me coller un bleu dans les pattes ! Je le sens venir ! » et elle n’était pas pédagogue pour un sous. Elle lui retourna la question. Rien de palpitant… alors qu’est ce qui lui avait donné envie de boire ? Elle s’était imaginée que ça arrivait quand il avait besoin de se calmer, de canaliser ses nerfs. Elle avait la sensation qu’il était en train de lui cacher quelque chose. Mais depuis cette putain d’infiltration elle doutait tellement de ses capacités d’analyses… elle n’avait pas vu le double jeu de Max, elle s’était fait avoir par Tobby… peut-être qu’elle devenait parano. Elle avait des angoisses qui grandissaient peu à peu, qui prenait de plus en plus de place dans sa tête. Elle dormait peu, comme la plus part du temps. Elle réfléchissait trop. Seulement elle ne pouvait en parler à personne. Ian avait ses propres soucis à gérer. Et puis elle l’entendait d’avance lui dire qu’elle était une bonne agent, que rien n’était de faute. Elle n’avait pas besoin d’entendre ça. Quant à Brennan, il allait définitivement la mettre sur la touche. Elle avait besoin de sortir d’ici, de ne pas passer ses journées entière avec Ian. Peut-être qu’ils étaient allés trop vite… qu’elle n’aurait pas dû emménager ici… ils se connaissaient de façon déformé, grâce aux filtres de l’infiltration. « -tu as lu quoi ? » demanda Eli qui avait envie de savoir, vraiment. Quel style de bouquin il lisait, ce qu’il en pensait, ce que ça lui apportait… Elle n’imaginait pas O’brian lire. Mais Edwards… c’était différent. Peut-être qu’elle devait prendre le temps d’apprendre à connaitre vraiment qui était Ian. Le vrai lui.

Elle terminait son assiette lorsqu’Ian reprit la parole. Elle releva les yeux. « -ça veut dire quoi ça ? Je dois comprendre quoi exactement ? » il s’imaginait qu’elle le trainait comme un boulet à sa cheville ? « -je suis pas prête. J’ai voulu prendre le métro pour rentrer, j’ai été incapable de descendre l’escalier. » ça en disait long non. Et le ton de sa voix assurait que ça l’agaçait fortement. « -tu n’as pas toujours pas prit ta décision ? » finit elle par demandé après un long soupire. Ils devaient en parler. « -le sexe comme substitue d’accord, mais ce qui s’est passé aujourd’hui. C’était… grisant… mais ça ne peut pas se reproduire. » elle ne pouvait pas perdre son job pour une partie de jambe en l’air, ni à cause de l’alcoolisme d’Ian. Son problème n’était à la base pas celui d’Eli. « -tu veux que je téléphone pour toi ? Ou je sais pas, je peux aussi t’accompagner jusque dans la salle d’attente… » elle haussa les épaules comme impuissante. « -tu dois le faire Ian. Tu le sais. Je sais que tu sais. Je… » elle se mordit les lèvres, saisit les assiettes et débarrassa, direction la cuisine.

La première journée d’Eli avait été loin d’être palpitante. Pour un agent de terrain, se retrouver enfermé dans un bureau était souvent assimilé à une mise au placard ou un véritable cauchemar. Ian lui proposa donc des alternatives aux infiltrations. La CIA n’engageait pas uniquement des bureaucrates et des agents de terrain. Ils avaient aussi des agents chargés de la surveillance, qui analysait les éléments confiés par l’armée ou les agents sur place, et puis il était aussi possible de s’occuper de la liaison au même titre que Brennan ou McCarthy. La première idée était loin de la séduire, mais la seconde lui semblait pertinente « Il te considère comme sa propre fille, vous devriez pouvoir communiquer sans mal. Tu devrais lui en parler ». Sinon il savait que la jeune femme risquait de perdre patience enfermée dans son bureau pour le moins intimiste, faisant face à des rapports papiers et un écran d’ordinateur. Quant à sa journée à lui, il la décrit comme simple. Du rangement, une promenade en ville et de la lecture. Ce qui était évidemment un mensonge. Il n’était pas prêt à lui dire qu’il avait bu le quart d’une bouteille de bourbon en enquêtant clandestinement sur Toby. Elle allait désapprouvait, cela ne faisait aucun doute. Le mensonge était donc la seule issue à cette conversation, et s’en voulu aussitôt. Il était devenu si différent depuis la fin de cette infiltration qu’il peinait à se reconnaître dans son propre reflet, dans chacun de ses gestes. Tout ça n’était pas véritablement lui… Et pourtant, Ian poursuivit dans son mensonge éhonté « Le comte de Monte-Cristo » répondit-il avec un sourire « Je le relis chaque année ». C’était un de ses romans préférés. La trahison ses soi-disant amis, menant Edmond Dantès à se venger plusieurs années après. Il reprit une bouchée, puis revint naturellement sur le sujet de la carrière d’Eli qui n’apprécia pas les mots qu’il employa. Ian reposa lentement sa fourchette sur le rebord de l’assiette, s’essuya la bouche du coin de sa serviette tout en relavant son regard sur elle « Rien. Je te dis seulement que tu peux reprendre les infiltrations si tu le désires ». Il prit une gorgée d’eau en sentant que la belle brune n’avait réellement pas apprécié son intervention. « On discute calmement Eli. Tu n’as aucune raison de t’emporter de la sorte. Je sais que tu as mal à la jambe ».

D’un geste lent, Ian reposa son verre sur la table tout en adressant un regard sombre à sa petite-amie « Non » fut sa réponse. Elle était sans appel. Il n’avait pas pris la décision de consulter et s’octroyait le temps nécessaire à la réflexion, même si apparemment, ça ne plaisait pas à Eli. Il émit un petit rire nerveux alors qu’elle décida de mettre des limites à leur accord de troquer l’alcool contre le sexe « C’était ton idée. Finalement, tu n’auras pas tenu une journée », puis se leva sur ses paroles qu’il savait de mauvaise foi, mais peu importe. Il avait la sensation que la jeune femme cherchait la dispute, alors peu importe ce qu’il pourrait dire, elle lui en tendrait rigueur. Aussitôt qu’Eli lui proposa de l’accompagner jusqu’à la salle d’attente, que Ian sentit sa mâchoire se serrer. Il resta silencieux, l’aida à débarrasser ce qui restait, et lâcha finalement les verres d’eau dans le fond de l’évier, les brisant dans l’élan « Je ne suis pas un gosse Eli. Je n’ai pas besoin que tu me tiennes la main constamment comme si tu avais peur que je me perde dans les couloirs » et se rendit dans le salon « J’ai vécu vingt-ans tout seul et jusqu’à peu, tout se passait pour le mieux pour moi. Oui, j’ai un souci avec l’alcool et je sais que je dois consulter. Est-ce que je suis ivre mort quand tu rentres ? Est-ce que tu m’as déjà vu si bourré que j’ai passé la nuit dans le canapé depuis qu’on est ensemble ? Jamais. Je sais que c’est un sujet sensible pour toi et je suis désolé de ne pas être celui que tu aurais aimé que je sois … ». Il poussa un soupir et ajouta « Je vais prendre l’air » et quitta l’appartement aussitôt, s’absentant plus de trois heures. Il retourna à la cellule dont les portes étaient recouvertes des scellés de la police. Il s’engouffra à l’intérieur et tous les souvenirs de son infiltration lui revinrent aussitôt en mémoire. Il s’arrêta devant la tâche de sang de Robby, puis grimpa jusqu’à l’antre d’Eli. Tout semblait finalement si simple à l’époque … Il monta jusqu’au toit et alluma une cigarette en souvenir du bon vieux temps. Lui qui avait eu cesse d’en finir, devenait nostalgique de ces moments-là… Il referma derrière et rentra à l’appartement « Eli ? Tu es toujours là ? ».