Gardant l’équilibre comme il faut, mettant tes bras sous les genoux de ton frère pour le maintenir sur ton dos, parce que oui, il ne voudra pas descendre de suite, tu observes la blonde en souriant un peu. Ouais, ton intuition était la bonne. Tu te redresses encore un peu et tournes un peu la tête en soupirant. Pas qu’il est lourd ce con, mais quand même. Tu as un regard, une discussion silencieuse avec lui.

- …

Il croise ton regard, comprenant directement ce que tu demandes sans pour autant devoir te faire répéter, ou du moins, te faire verbaliser ta demande. Il hoche la tête et fait signe en levant les yeux au ciel.

- Roh de suite… Toi, tu oses ? Mon chevalier servant, sauveur de la veuve et orphelin ?

Silence. Tu lèves un sourcil vers lui, essayant de voir où il veut en venir avec sa drôle de déclaration étrange, mais bon. Venant de lui, c’est presque naturel. Tu soupires et secoues la tête avant de regarder d’un air désolé la blonde avec vous.

- Ok, j’ai compris, j’descends.

Tu lâches ton frère qui vient se mettre à tes côtés. Il rigole un peu, t’embrassant sur la joue avant de pouffer à la remarque de Diana. Il fait signe en haussant les épaules alors que tu remets tes mains dans les poches, la tête baissée, à regarder le sol.

- Ah nan, mais ça ! C’est surtout à cause de nos parents. On s’est jamais détesté.

Tu souris doucement en gardant la tête baissée avant de te redresser. Tu ne sais pas ce qui est prévu, tu te sens gêné pour la jeune femme devant vous et River semble faire comme si de rien n’était.

- Au fait ? L’entraînement ?
- …
- Ah oui ? Oh bien !! Tu as de la chance, l’entraîneur est un peu bourru, mais il est bien. Puis l’équipe est assez équilibrée, tu trouveras ta place, j’en suis sûr. Les goalies sont un peu fous, mais c’est des goalies, c’est normal, tu me diras. Et aussi faudra que je te présente l’équipe mixte. Les nanas sont très sympas, faudra qu’on organise un repas entre patineurs et hockeyeurs pour fêter la saison… J’y pense…

Qu’il dit avant d’attraper son téléphone et se facepalm.

- Ouais bonne idée, je vais en toucher deux mots à la coach. Faut que je file, un truc urgent. Hey Diana ? Tu peux t’occuper de mon frère et finir la visite ? Et t’en prends soin d’accord ? Qu’personne ne l’emmerde ou j’me charge d’eux. Et toi Baby, suis-la, ne te perds pas et… Attends-moi après à l’entrée. Bye Diana !!

Qu’il dit en partant comme une fusée, vous laissant tous les deux comme deux couillons face à face. Tu soupires un peu avant de secouer la tête en te cachant les yeux, murmurant doucement.

- Ça m’avait manqué…

Pendant un bref instant ils l’ignorent, donnant l’impression d’entretenir une conversation muette. Enfin, Rory ne dit pas un mot et River, lui… semble le comprendre aussi bien que si son jumeau s’était exprimé à haute et intelligible voix. remarquable. Et pourtant pas si surprenant de la part de jumeaux, quand on y pense. Mais de la leur… Peut-être un peu. Considérant ce que la presse ne cesse de raconter, elle s’attendait à ce que l’ambiance soit un peu tendue entre eux mais… Non, pas vraiment. Pas une seconde. Et comme elle en fait la remarque, River explique qu’ils ne se sont jamais détestés, que toutes ces histoires n’impliquent et ne concernent finalement que leurs parents. Elle hoche la tête, comprenant. De ce qu’elle a lu, River vit avec son père, un grand patineur à la retraite. Rory, lui, est parti aux USA avec sa mère, qui était hockeyeuse dans sa jeunesse. Aussi, dans ce divorce fratricide, avaient-ils été séparés par les passions parentales, chacun suivant le parent auquel il “ressemblait le plus”. A présent que Rory était de retour à Toronto… ils allaient avoir la possibilité de rattraper le temps perdu.

Ils recommencent à discuter, River n’ayant d’yeux et d’oreilles que pour son frère, ignorant totalement la blonde qui leur fait face de nouveau, demandant à son frère des nouvelles de son entraînement avant de commenter la composition de l’équipe, sans même se soucier de la blonde, poursuivant le cheminement de ses pensées en vantant les mérites des filles de l’équipe pour aboutir sur la nécessité d’organiser un repas de début de saison, demandant rapidement à Diana, se souvenant d’un coup de sa présence ou de son existence, de gérer son frère pendant qu’il doit s’occuper de tout un tas de trucs.

"- T’en fais pas, j’vais veiller sur lui." promet la blonde. "Tu as ma parole que je te donnerai tous les noms de ceux qui oseraient l’embêter, mais je ne crois pas que quiconque va s’y risquer, tu sais…"

Elle n’a même pas le temps de finir sa phrase qu’il est déjà parti, disparu dans les couloirs du bâtiment. Rien d’étonnant à ça, c’est du River tout craché. Il ne tient jamais en place, sitôt qu’il quitte la glace. Ses pensées tournent toujours à mille à l’heure et le transforment en un véritable moulin à paroles. C’est pas nouveau. Et elle ne peut rien dire, elle est un peu comme ça aussi.

"- Bon bah… t’es prêt pour la suite de la visite, alors ?"

Il s’en va, sans faire attention à la réponse de la blonde. Sans demander son reste, disparaissant dans les couloirs, courant sur ses patins. Tu grimaces alors que tu commences à suivre de nouveau Diana que ton regard se pose au loin sur la patineuse en fauteuil et… Ton frère qui s’en approche pour lui prendre les poignets et l’amener plus loin. Tu fronces un peu les sourcils, surpris avant de reprendre ton sac pour reprendre la visite. Tu sens tout de même ton téléphone qui vibre et le récupère pour répondre à ta grande soeur sans vraiment comprendre pourquoi elle t’envoie quelque chose maintenant, mais soit.

- Pardon.

Que tu dis à l’intention de la patineuse avant de continuer à écouter ses instructions, répondant à Romy en parallèle. Tu hoches la tête en simple réponse avant de remettre ton bonnet correctement et regardes les pièces que te présente la jeune femme. Tu essayes de te repérer pour pouvoir retrouver les endroits qui t'intéressent avant de te perdre. Pourtant, tu n’es pas mauvais en orientation. Tu souris même de temps en temps, saluant ceux que vous croisiez avant de les voir se retourner de nouveau pour savoir s’ils avaient rêvé ou non. Oui bon, la ressemblance avec ton frère n’aide pas du tout.

Tu prends aussi conscience de la réputation qu’il a ici. On le connaît. Très bien même. Ça te fait un peu peur aussi. Pas la comparaison, non. Tout le monde le fait, tu le sais, depuis que vous êtes enfant même. Peut-être que la présence de votre père en tant que coach aide aussi. Mais tu ne vas pas parier dessus. Tu te contentes alors de suivre le mouvement. Tu souris doucement.

- C’est grand…

Que tu souffles un peu. Tu te grattes le bras avant de sourire.

- C’est chouette… Y a plein d’équipement… Ça me change des US…

Elle commence la visite et, lui, tout en la suivant, se perd un peu dans son téléphone. Diana le regarde faire, attendant qu’il lui accorde son attention pour pouvoir parler et présenter les salles, non sans se demander, au passage, si la personne avec qui il parle en ce moment même, qui le fait taper aussi énergiquement, est River. Peut-être. Peut-être pas. Elle ne le lui demande pas, considérant malgré sa curiosité que ce ne sont pas ses affaires et se contente d’un sourire quand il s’excuse pour son inattention.

"- C’est rien." affirme-t-elle avant de reprendre. "Bon, là, tu as les salles de gym, muscu, tout le nécessaire. La salle de travail au poids du corps est sur la droite, en passant par la porte là-bas." dit-elle en la désignant du doigt. "Dans cette pièce et celle du fond, c’est des salles pour le petit appareillage. Les haltères, les kettel, ce genre de choses. La porte à gauche donne sur les salles avec les machines. Tu as une salle pour le haut du corps, une pour le bas du corps, grossièrement. Et quand tu fais un full body, tu navigues entre les deux espaces."

Elle lui laisse le temps d’observer l’ensemble, de se repérer dans l’espace, de jeter un coup d'œil aux machines s’il veut, avant de reprendre la parole.

"- Ton programme sportif est préparé par un coach sportif, spécialisé en musculation, tu le trouveras dans ton casier à courrier, je te montrerais tout à l’heure où il est. C’est des programmes de 3 semaines - 1 mois. Tu as un rendez-vous mensuel avec le coach pour discuter des objectifs, des difficultés, tout ça…"

Elle reprend le cours de la visite, ensuite, lui présentant l’espace bien-être, saluant quelques étudiants qu’ils croisent au passage et se dirige vers la piscine, l’odeur de chlore emplissant les narines à peine entré dans le couloir.

"- J’suppose que j’ai pas besoin de le dire mais… Là tu as la piscine, en accès libre, à inclure dans ton programme sportif, ou en mode détente, c’est toi qui voit."

Elle jette un œil dans la salle, apercevant deux-trois camarades. Il est encore tôt, la plupart sont encore à l’entraînement sur la glace, voire dans les salles de gymnastique. Elle poursuit la visite, montant à l’étage.

"- Dans cette aile là, tu as tous les bureaux des coachs, des kinés, infirmiers, chorégraphes…" dit-elle en désignant un couloir sur la droite. "Et de ce côté là tu as les espaces de repos, la cafétéria…."

C’est grand, dit-il. Elle acquiesce. Oui ça l’est. Mais de là à ce que ce soit plus impressionnant qu’aux US ? Elle fronce les sourcils.

"- Tu t'entraînais où ?"

Quelques messages envoyés à ta soeur, ton frère et tu ranges enfin le téléphone dans la poche pour écouter. Tu souris en voyant les équipements, reconnaissant certains que tu utilisais déjà. Tu hoches la tête en silence en entendant la différence des salles et observe un peu les lieux sans rien rajouter de plus, l’explication de la demoiselle étant claire et précise.

- …

Elle confirme ensuite que le programme sportif de chacun est calibré et étudié pour être adapté selon chacun et change relativement tous les mois. Tu te grattes un peu le bras, notant alors qu’il y a un casier de courrier. Peut-être plus simple du coup pour beaucoup de choses. Les courriers internes, les courriers de fans et autres. Tu comprends mieux ce que te racontais aussi River sur les lettres qu’il recevait dedans. Tu hoches la tête quand elle dit qu’il y a ensuite un rendez-vous avec les coachs pour réadapter tout ça si besoin.

- Ok

Tu continues de la suivre sans bruit avant de grimacer quand l’odeur de chlore envahit tes narines. Oh merde non. Tu grimaces et tousses un peu en décalant ta tête. Tu regardes à peine l’endroit que te présente la jeune femme, voyant très bien de quoi il s’agissait… Pour ton plus grand malheur.

- Hum…

Que tu prononces doucement sans rien rajouter de plus. Au moins, tu as repéré l’endroit préféré de River s’il n’était pas sur la glace. Tu avances un peu plus rapidement pour quitter la salle et frissonnes un peu avant de te calmer en avançant vers les nouvelles salles et tu confirmes ce que tu avais pensé. C’est grand. Tu le confirmes et approuves que ça te change complètement de ce que tu as toujours connu. Tu hausses les épaules quand elle te demande où.

- J’étais à Seattle dans le but de rejoindre les Kraken. Mais j’avoue que la demande des Maple Leafs était plus intéressante, rien que pour l’emplacement géographique. Et l’ambiance me semble… Enfin… C’est plus… Sain… Je trouve…

Que tu dis simplement en souriant, peu habitué à parler autant. Tu finis même par baisser la tête, par habitude.

Le moins que l'on puisse dire, lorsqu'elle lui présente la piscine, c'est qu'il ne semble pas très à l'aise et il n'est pas difficile pour elle de comprendre qu'il n'est pas spécialement fan de l'élément aquatique, contrairement à son frère jumeau. Elle sait pertinemment que River passe un certain temps dans cette piscine, quand il ne s'entraîne pas, et qu'il préfère les heures plutôt calmes, quand il n'y a pas grand monde. De toute évidence, en revanche, ce n'est pas le hockeyeur qui squattera beaucoup les lieux, au vu de sa réaction. Il file rapidement, la précédant même comme si l'endroit était hanté et elle le suit, le guidant ensuite à l'étage pour voir les bureaux des coachs et les salles de repos, la cafétéria… évidemment, tout ça est très grand, c'est un grand complexe. Et encore, il y a toute une partie du bâtiment dans laquelle ils ne vont jamais, mais qui est allouée aux juniors. Elle ne le lui montre pas, parce que ça ne les concerne pas vraiment et qu'à priori, ni l'un ni l'autre n'a la moindre raison de se trouver là-bas.

Il trouve que c'est grand, bien équipé et que ça le change des US, ce qu'elle trouve plutôt étonnant. Elle sait évidemment que c'est grand, mais de là à ce que ce soit mieux que là où il était avant ? Forcément, elle se pose des questions. Elle se demande où est-ce qu'il a pu s'entraîner auparavant pour trouver que le centre d'entraînement de Toronto est à ce point exceptionnel.

"- Et c'est plus petit à Seattle ? Moi qui pensais bêtement qu'avec la démesure américaine, tout était beaucoup plus grand là-bas…"

En général pourtant, les États-Unis ne font pas les choses à moitié, alors apprendre que là-bas, il y avait moins d'équipements, que la patinoire était plus petite… elle ne comprend pas vraiment. Il est évident que ce n'est pas ce à quoi elle s'attendait. Pas de la part des ricains, en tout cas. Que l’ambiance est plus saine ici, ça, en revanche, elle veut bien le croire.

"- Tu m’en apprends une, là…Les ricains modestes… Et ça leur fait pas mal de l’être ?" souffle-t-elle avec un sourire, en même temps qu’il baisse la tête, lui, ce qui lui fait lever un sourcil. "Tout va bien ?"

Quand tu dis que cela te change de là d’où tu viens, que ici, tout est plus grand, plus spacieux, elle en rigole. C’est vrai qu’il n’est pas rare que les américains se vante que tout est plus grand chez eux, les supermarchés, les routes, les voitures et bien d’autre chose. Bien pour ça que tu n’as jamais eu ta place là-bas. Tout étais sujet à être au devant de la scène, être le meilleur, le plus grand, le plus fort… Tout ce que tu n’aimais pas faire. Tout ce que tu n’as jamais été. Oh, River aurait eu sa place, c’est sûr.

Il se serait fondu dans le décor et aurait tiré les ficelles pour avoir ce qu’il veut, montrant ses charmes à tout le monde… Mais toi… Non. Tu n’es qu’une ombre parmis tant d’autre. Une ombre, un silence. Alors, quand tu te rends comptes que ta voix porte, tu fermes tes lèvres. Tu te rends compte que peut-être ça va l’ennuyer, peut-être qu’elle n’en a rien à faire. Peut-être que tu devrais te taire pour qu’elle continue la visite sans rien dire de plus. Tu te grattes le bras avant de manquer de sursauter quand elle te demande si tout va bien.

Tu grimaces et hoches doucement la tête en soupirant.

- Pardon je..

Que tu arrives à prononcer malgré l’anxiété qui te prend soudainement aux tripes. Tu hausses un peu les épaules avant de ranger les mains dans les poches de ton jean. Tu gardes la tête baissée, serrant les dents. Tu marmonnes doucement, baissant d’un octave, d’un ton. Presque en murmures.

- J’ai pas.. L’habitude qu’on.. m’écoute…

Bien sûr que non. C’est ton frère qui parle. C’est ta soeur qui s’exprime. Pas toi. Toi, tu es le dernier, tu n’as jamais rien à dire.

Il s’excuse quand elle demande si tout va bien et elle fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il le fait. De quoi veut-il s’excuser au juste ? Il n’a rien fait de mal, pas à sa connaissance, en tout cas. Alors elle ne comprend pas vraiment.

Il hausse les sourcils, plonge les mains dans les poches et garde la tête baissée tandis qu'elle l’observe sans rien y comprendre, levant un sourcil en même temps. Une énigme. Une énigme qui ne ressemble en rien, en dehors de l’aspect physique, à son jumeau. Le jour et la nuit. Et quand il fait remarquer qu'il n’a pas l’habitude qu'on l'écoute, elle écarquille les yeux.

”- C'est pas à ça que ça sert, parler ? À être écouté ?”

Dans la théorie absolue oui. Visiblement, pas pour tout le monde. Elle penche la tête sur le côté en continuant de le regarder, cherchant à le comprendre, le déchiffrer. Comment ça, pas l’habitude qu'on l'écoute ? Certes, River parle beaucoup en général et monopolise probablement les discussions familiales, elle n’a aucun mal à l’imaginer. Mais de là à ce que son frère n’ait même pas l’habitude qu'on l'écoute ? Elle chasse pourtant cette pensée en se souvenant d'un détail important. Ça fait des années qu'ils ne grandissent plus ensemble, ces deux-là. Enfin, d'après la presse. Cette même presse qui affirme qu'ils sont ennemis, alors qu'elle a vu tout autre chose à peine quinze minutes plus tôt. Elle pince les lèvres.

”- … Comment ça se fait ?”

Elle veut comprendre. Il semble tellement différent de River. Plus effacé. Moins solaire. Beaucoup plus discret. River prend toute l'attention. Il la veut, il l’attire. Lui… lui, c'est tout l’inverse, pour ce qu'elle peut voir. Il lui donne presque l’impression qu'il disparaîtrait là, tout de suite, s'il le pouvait. Comme une âme qui n’est jamais totalement tranquille, jamais vraiment en paix. Curieux.

Etre écouté. Voilà bien quelque chose que tu fais pour les autres, mais pas pour toi. Même si, en général, Romy et River essayent de t’écouter quand tu parles, mais… Tu as tellement peur de les déranger avec tes états d’âmes et sait qu’ils n’ont pas besoin de ça, qu’ils ont déjà beaucoup à faire avec leur propres problèmes que rajouter les tiens seraient une perte de temps. Et elle… Elle essaye de croiser ton regard, de comprendre, mais il n’y a rien à faire. Tu hausses un peu les épaules alors qu’elle se pince les lèvres. Tu regardes tes pieds, faisant en sorte que l’un marche sur l’autre et essayes de parler, trouver tes mots.

- De..
- BABY !!

Tu grimaces, n’ayant pas eu le temps d’en rajouter que la voix de ton frère fait écho dans le couloir. Tu te retournes et te renfrognes un peu alors dans ton écharpe alors qu’il te prend dans ses bras avant de te tendre un manteau que tu mets, sans rechigner.

-...
- J’vous ai retrouvé ! Super ! Merci Price !! T’as pu tout lui montrer ?! C’est cool de ta part, vraiment ! T’es content au fait ? Tu le trouves comment ce centre, hein ? C’est pas exactement ce que je t’avais dit ?

Qu’il demande, sans vraiment attendre ta réponse. Il te remet le col correctement et te tapote les joues. Toi, tu ne bouges pas, immobile, le laissant faire, honteux un peu qu’il se donne en spectacle comme ça devant elle, mais… Tu n’as pas le choix, pas vraiment. Il pourrait se vexer si tu dis quelque chose, il pourrait t’en vouloir. Alors tu restes silencieux.

-...
- Sans déc ? C’est cool alors. Merci encore Diana. J’te revaudrais ça. Tu viens ? On rentre. A DEMAIN PRICE !
- …

Qu’il te dit en te tirant par le bras. Tu te contentes alors d’un merci silencieux à la blonde, un petit coucou de la main et tu suis ton frère, sans te retourner, cachant ton visage dans ton écharpe alors que lui, sautille à tes côtés. Tu souris légèrement… Au moins une bonne chose de faites…
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~[Le lendemain]

- ALLER LES FILLES ! ON S’Y MET !!

Que l’entraîneur hurle dans son mégaphone alors que tu remets ton casque correctement. Tu attrapes ta crosse en jouant un peu avec un palet laissant le temps qu’il raconte pour le suivi de la journée. Tu écoutes attentivement et fait les exercices comme voulu avant de te poser sur un banc à la pause. Tu pensais être un instant tranquillement avant de voir quelqu’un en face de toi. Tu redresses la tête, croise des yeux bleu et un grand sourire. Il est si proche que tu sursautes un peu.

- Hey ! Tu dois être Rory ! Enchanté ! Tennessee Reid. Mais on m’appelle Nessy.
- …
- Bienvenue à Toronto ! Je file, on se capte plus tard ?! ALLER MAPLE !!

Tu n’as pas le temps de répondre, qu’il te prend la main pour l’empoigner et repart pour aller taper du palet avec le reste des attaquants. O… Ok ? Tu souffles un peu, te disant que beaucoup ici étaient peut-être un peu trop enthousiastes pour toi. Ou tu as trop l’habitude des joueurs qui ne s’occupent pas des autres… Qui sait…. Tu essayes de reprendre l’entraînement tranquillement avant de voir une tête familière sur le côté. Tu approches doucement de la blonde et fait un petit coucou.

- … Salut..

"- C’est très bien vous deux ! Alexander, plus d’impulsion dans le jeté et ce sera parfait. Recommencez !"

Diana grimace, alors qu’ils répètent l’enchaînement depuis une trentaine de minutes maintenant, sans relâche, mais elle ne proteste pas, consciente que pour atteindre l’excellence, le haut niveau, elle doit en passer par là. Et puis elle a conscience du nombre de filles qui aimeraient être à sa place, qui voudraient pouvoir s’entraîner avec Alexander, dans un centre d’entraînement semblable à celui de Toronto. Elles sont des milliers qui rêvent d’être à sa place ou de l’être un jour. Alors elle ne peut pas se plaindre. Elle se remet en position et recommence, simplement, son regard rencontrant celui de son partenaire. Elle lui adresse un sourire. Grand, blond, les yeux bleus, l’allure athlétique, Alexander est le genre de garçon dont n’importe quelle fille aimerait être la partenaire sur la glace comme à la ville. Mais c’est elle qui a cette chance, en partie, patinant avec lui depuis l’enfance. Une paire formée par les entraîneurs qui avaient vu du potentiel en eux, qui avaient fait d’eux ce qu’ils étaient devenus. Une amitié tissée au fil des années, au fil des compétitions, des entraînements.

"- Un p’tit effort Xander, j’ai presque pas mangé c’matin !" qu’elle plaisante, comme si le problème pouvait venir de son poids, quand son partenaire aurait de quoi en soulever deux comme elle. "Je te promets que tu n’te casseras pas un ongle !" continu-t-elle de rire.

Elle recommence, s’élançant vers lui, reprenant la séquence au début sous l'œil des entraîneurs, jusqu’à ce qu’enfin, ils affirment que c’est suffisant pour l’instant. Elle lève les deux bras en l’air en signe de victoire et renverse la tête en regardant le plafond, poussant un Alléluia ! sorti du fond du cœur, avant de rejoindre le bord de la glace, pour s’octroyer une pause bien méritée.

Rapidement, elle enfile ses protège-lames sans même prendre le temps de s’asseoir et file, ses affaires passées sur son épaule, en direction de la patinoire des hockeyeurs. Evidemment, quand elle arrive, avec tout ça, l’entraînement de ces derniers est déjà bien entamé, mais Tennessee est dans un coin à frapper du palet avec les autres attaquants et, s’installant au bord de la piste, elle place ses deux mains autour de la bouche, en mégaphone.

"- ALLEZ TENTEN ! BOUFFE LES !" cri-t-elle pour son meilleur ami avant de remarquer, du coin de l'œil, une présence non-loin d’elle, qui la salue. "Bonjour Rory ! Tu vas bien ? Alors, tu prends tes marques ?"