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LE TEMPS D'UN RP

Belle de Nuit... {FoxDream & Nash}

FoxDream
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Sabrina
FoxDream
Jeu 2 Nov - 15:42

Lyanna Campbell
J'ai 18 ans et je vis à New-York, Etats-Unis. Dans la vie, je suis en dernière année secondaire  et je fais partie d'un groupe dont je suis la chanteuse et pianiste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple avec l'homme que j'aime plus que tout au monde et je le vis plutôt bien. Je suis fille d'une famille riche qui fait peser énormément d'attente sur mes épaules.

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Je suis là, plantée au milieu de cette pièce avec cette porte qui claque. Encore une. Mes larmes coulent, ma poitrine secouée de spasme, mon corps entier qui tremblait. Je ne sais plus ce que je ressens. Une tristesse infinie. Une culpabilité dévorante. Une colère qui ravage tout sur son passage. Je ne veux pas être triste. Je ne veux pas me sentir coupable. Je veux être autre chose. Je veux être en rage. Une rage qui explose et qui efface tout. Je veux laisser exploser tout sortir. Je ne veux plus rien ressentir, mais si ce n’est que la rage, alors ce sera uniquement ça.

Tess me parle, je crois. Je n’entends rien. Sky a disparu. Après tout, c’est ce que je lui ai ordonné.

Disparais ! Je te déteste ! J’aurais voulu ne jamais t’avoir rencontré !

Tout ça c’était vrai. Je n’avais pas à regretter ses paroles. Il avait tout fait pour que je le hais ce soir après tout. Il avait tout fait pour que je regrette notre rencontre et les sentiments que j’avais eu pour lui. Si je ne l’avais pas rencontré, si je ne l’avais pas aimé… Jamais je n’aurais ressenti toute cette douleur. Jamais !

Je ne veux plus avoir mal. Je veux être en rage !

Tess me parle et je la gifle à nouveau. Ferme là ! Que je m’entends hurler. Puis je tourne les talons et je m’en vais. Je cours. Longtemps, très longtemps. Jusqu’à tomber de fatigue. Et je continue de courir et de hurler. Je veux que ça s’arrête. Je veux que tout s’arrête !

Je suis assise sur un banc. Je crois que j’ai arrêté de pleurer, mais pas de trembler. Mon téléphone sonne. C’est ma mère. Que fait-elle debout à cette heure ? J’hésite. Je n’ai envi de parler à personne, sauf que je ne sais même pas où je suis. Je décroche.

Maman… Je sais, il est tard… Je ne t’ai rien dit… Oui je sais, tu t’inquiètes, excuse-moi. I-il fallait que je sorte, j-je… Pourquoi ? Il s’est passé quelque chose. S-Sky, il… S’il te plait, viens me chercher.

La voiture de ma mère s’arrêta devant, la porte passager s’ouvrant sur elle. Je n’attendais aucune compassion de sa part, je savais ce qu’elle pensait, pourtant une étreinte… j’aurais aimé avoir une simple étreinte.

- Regarde dans quel état tu es… Que s’est-il passé ?

Alors je lui racontais, ce que Sky m’avait dit, ce qu’il m’avait fait. Je sentis les larmes s’accumulées à nouveau. Non. Je ne pleurerais pas. Je ne pleurerais plus. Pas pour quelqu’un comme lui. Non, je refusais. Mes poings se serrent sur ma jupe, tandis que je retiens mes larmes, que je convoque cette colère. Contre Sky, contre Charlie, contre le monde entier.

- Je te l’avais dit. Toutes ces personnes qui n’en veulent qu’à ton nom, ta réputation, ce que tu pourrais leur apporter. Je sais que c’est dur Lyanna, que tu pensais que vous vous aimiez.

Ma mère passa un bras autour de mes épaules, m’attirant contre elle, passant sa main dans mes cheveux. Je ne me souvenais pas la dernière fois qu’elle avait eu un geste si tendre envers moi. En avait-elle déjà eu un d’ailleurs ? Qu’importe. Je me laissais aller contre elle, sentant à nouveau mes larmes couler malgré mes efforts.

- C’est dur, je sais. Il ne t’aimait pas. Il t’a menti pour mieux se servir de toi. Il t’a quitté, mais c’est pour le mieux. Je sais, que tu as l’impression qu’il t’a détruit, mais il aurait fait bien pire si vous aviez encore été ensemble.

Ma mère me redressa, saisissant mes mains, enfonçant ses ongles dans ma peau à me faire mal, plongeant ses yeux dans les miens.

- Maintenant arrête de pleurer pour quelqu’un d’aussi pitoyable. Tu es plus forte que ça. Sers-toi de ce qu’il t’a dit, de ce qu’il t’a fait, pour devenir plus forte. Ne laisse plus jamais rien d’atteindre comme il l’a fait. Il ne mérite pas tes larmes, seulement ta colère.

Le regard de ma mère est dur. Elle l’a toujours été. C’est une femme forte, qui ne se laisse affecter par rien. Qui dépasse tout. Insensible ? Peut-être. Durant cette conversation, j’eus l’envie d’être comme elle : forte, solide, intouchable. Ce soir-là, l’un des plus horrible de ma vie, je pris cette décision : celle de ne plus jamais me laisser atteindre, de ne plus jamais me laisser trahir. Plus personne ne pourrait s’approcher de moi pour me trahir. Plus jamais je ne laisserai un homme faire ce que Sky m’avait fait. Plus jamais je ne croirais en une amie comme Tess. Plus jamais je ne me laisserai aveuglé par mes sentiments et par des rêves stupides qui n’en valaient pas la peine.

Plus jamais.

A partir de ce soir, je me suis fermée aux autres, à la musique. Même en écouter fut impossible au début. Je ne voulais plus entendre parler de ce rêve. Je me consacrais au reste de ma vie. Obtenir mon diplôme, rentrer dans une grande université et faire ce pour quoi j’avais toujours été prédestiné depuis la mort de Charlie : être la fille parfaite, la future héritière du groupe Campbell. J’ai appris, j’ai étudié le management, le commerce, suffisamment de sources pour me permettre de devenir une femme d’affaires. Le design aussi, pour commencer… J’ai appris beaucoup, jamais plus je n’ai fait confiance. J’ai ouvert l’agence de mannequinat et de création de mode. Je devais faire mes preuves, prouver que j’étais capable d’être cette femme parfaite qu’attendait mes parents.

Je n’ai plus jamais chanté.

Et je t’ai fui, toi et ta musique. Toi et ta popularité. Toi et tout ce que tu représentais. Je t’ai enterré, parce que tu fais parti de mon passé. Tu ne devrais plus compter, mais ta musique, ton image, tout ceci m’insupporte.

Je te déteste encore, si tu savais… Mais cette souffrance, je la garde pour moi. C’est cette colère qui me fait avancer, qui me rappel la leçon la plus importante : ne plus jamais confier mon cœur à quiconque. Les morceaux qu’il en reste.

Tu n’es plus rien pour moi. Je n’avais pas besoin de toi. Je n’aurais plus jamais besoin de quiconque.
Nash
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Nash
Jeu 2 Nov - 18:12

Sky Winter
J'ai 23 ans et je vis à Washington, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis Eskyre, chanteur, rap, compositeur, auteur, interprète, musicien : guitariste et violoniste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis un célibatard et je le vis plutôt cool.

Informations supplémentaires ici.

Si seulement tu savais à quel point ton amour était violent... 
Si seulement j'avais remarqué que le mien l'était tout autant.
Nos vies, nos amours, nos amants auraient pris un tournant.

Je n'ai jamais pu t'oublier. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Mais je suppose que le poids de cette culpabilité. Je ne saurai l'enlever. Car j'ai été condamné. A la porter. Jusqu'à perpétuée. 

C'est mon fardeau. C'est la preuve d'un amour qui n'existe plus. Les cendres d'un champ de bataille. Les restes de ce que nous avons construit. Mais sache que sur les ruines de nos émotions... Des fleurs pousseront. Et les racines s'enterreront. Afin que personne ne puisse toucher à Belle de Nuit, la rose création. L'origine de nos amours à la fin nos frictions.  

Je me souviens de la dispute que j'ai eu avec elle. La dernière de notre couple. Celle sur faire une carrière musicale, devenir un groupe. Tu dois te dire qu'être simple guitariste n'était pas suffisant pour moi. Que je désirais plus. Oui, il y a un peu de vrai dans cela. Je désirais plus. Je nous désirais entier, libre et vivant. Je nous désirais tellement plus. Mais finalement, je suis devenu le chanteur d'un groupe composé que de ma propre personne et de mes démons, ceux que je n'ai jamais eu le courage d'avouer. Que cela soit toi, Charlie, Tess, ou quiconque d'autre. Mes secrets ont été enterré comme notre relation. Il y a plus de morts que de vivants que j'ai aimé... Quelle ironie. Mes amours sont censés mourir par les coups de mes sentiments et de mes mensonges ? Tu as raison, je nous ai enterré. J'ai creusé ma propre tombe. J'ai pris une pelle et je t'ai dit "Vois, là est ma place" et j'ai fini par me croire. Depuis je me cache dans cette tombe. Je me cache derrière les lumières aveuglantes car je ne désire pas que tu cesses de me voir, je souhaite ne pas croiser ton regard... Depuis toujours, je me suis caché par les paroles de ta mère, j'ai trouvé le bouc-émissaire de tout ce que j'ai construit. C'est de sa faute. C'est de leur faute. Mais ce n'est pas de la mienne... J'aurai aimé le croire en tous les cas. Être sous les feux des projecteurs m'aveuglent. Je ne vois plus rien à ce moment-là. Je vois des femmes, des hommes, des adolescents danser, chanter avec moi, j'entends leur cris, j'entends leurs mots d'amour mais je ne les vois pas. Je n'ai d'image qu'un flou, un brouhaha. Comme cette nuit où je n'ai même pas vu ton visage. Le dernier regard que tu m'avais accordé, je ne voyais que le flou. J'ai cessé de te voir après notre rupture, après que je t'ai quitté. Je... 

Bip. Bip. Bip. 

Qu'est-ce~ ? J'étais en train d'écrire dans mon journal intime. Ma psy m'a dit que cela pourrait m'aider vu que je refusais de dire quoique ce soit. Oui, la seule à qui je l'aurais dit me considère comme mort maintenant. Je regarde mon téléphone. Huh ? Je ne connais pas ce numéro.

Je m'appelle Catherine Grant et je suis ta mère. 

Une simple phrase. Une simple parole. Il n'y avait pas une seule hésitation, simplement une vérité brutale. Mais je les connais, depuis qu'ils savent que je suis orphelin, des femmes et des hommes du monde entier trouvent en moi un fils perdu ! C'est officiel, maintenant mes fans savent une information sur moi que tu n'as jamais su. Je soupire. 

J'en ai la preuve. 

Mon cœur s'emballe. Aucun ne m'a jamais dit cela. Aucun ne m'a jamais dit qu'il avait une preuve. Tous autant qu'ils étaient me pensaient crédule, naïf ou que sais-je encore, au point de croire la première personne se fait passer pour mon parent. Pense-t-il que j'ai besoin d'un père ou d'une mère maintenant ? Ma mère est morte. Et ma famille a sombré avec elle. Je n'ai pas besoin de famille, j'ai fait le deuil de celle que j'ai eu, de celles que j'ai perdu... Je n'étais pas censé aimer ou être aimé, simplement. Je ne réponds pas. 

Tu as une tâche de naissance sur le bas du dos en forme d'oiseau. 

Comment vous savez cela ?!

Je te l'ai dit. Je suis ta mère. Et cette tâche de naissance est héréditaire, j'ai la même. Je te l'ai transmise. 

Puis elle m'envoie un message. Une photo. En effet, c'est exactement la même. Mais ce n'est pas une preuve. Certains l'ont déjà vu, non ? Je regarde sur internet, des images de moi, à la plage, pendant des shootings photos. Partout. Je parle de ma tache de naissance sur la barre de recherche avec mon nom à côté mais Google ne montre rien... Il n'y avait qu'une personne qui connait cette tâche, c'est Lyanna. Et puis un frisson me prend quand je pense qu'il y a aussi Tess... Je ne lui ai pas montré mais elle a vu, j'étais nu devant elle, elle l'a vu.

Que voulez-vous de moi ? 

Te rencontrer. Simplement te rencontrer. Découvrir ce que tu es devenu... Qui tu es. Apprendre à te connaître. J'ai raté 23 ans de ta vie. J'aimerais qu'on s'accorde le temps de les rattraper. Seulement si tu en as envie, bien sûr. 

J'ai besoin d'y réfléchir. 

Je comprends. Prend ton temps. 
 
Non, non, cela ne veut rien dire. Cela ne veut rien dire du tout. 

-Qui était-ce ? 

-Des personnes qui se font passer pour mes parents. 

-Ha ! Encore ? Je pensais que c'était fini ça ! 

Oui, c'est vrai que j'ai beaucoup de personnes qui se faisaient passer pour mes parents biologiques, mais j'avoue que je pensais que c'était passé, j'ai révélé cela il y a 3 ans dans une interview.

-Oui, mais là, il y a quelque chose d'étrange... 
Dis-je à mon agent et ami. Il me fait une tête du style "Bah quoi, vas-y dis !". 

-Ce que cette femme dit a du sens. Et elle ne me demande pas d'argent. 

-C'est qui ? 

-Attends, je regarde. Catherine Grant, née Bellmont. 

-Non, tu déconnes. La députée ? Elle est représentante de l'état de New-York au Congrès des Etats-Unis.

-J'en sais rien. C'est peut-être une autre Catherine Grant, une qui est née Grant ?

-Rencontre-la ! C'est une députée, elle ne fera rien qui pourrait entacher sa carrière. Elle n'a aucune raison de mentir. 

Et là, j'éclate de rire.

-C'est une politicienne ! Elle a toutes les raisons de mentir. 

-Quoi ? Tu crois qu'elle va demander ton vote ? Ce n'est même pas de ton ressort. Puis ce sont tes racines ! Tu as le droit de savoir d'où tu viens. Un jour, c'est sûr, tu voudras le savoir. C'est l'occasion ! 

-Pff, si tu le dis... Okay. Pourquoi. 

C'est comme ça que lors d'un concert que j'ai fait à New-York, le lendemain, je l'ai appelé. 

C'est Sky à l'appareil. Je ne vous crois toujours pas... Mais je vais vous laisser le bénéfice du doute. Je serai à l’hôtel Saint-Marté... Chambre 12A. Lundi. Vous avez droit à votre conversation finalement.

Nous serons là.

Pour une députée, je trouve que son agenda est vachement flexible. Ce n'est pas la Catherine Grant, la députée ? J'ai regardé son visage et c'est vrai qu'il y a quelques similitudes entre elle et moi mais ce n'est pas une preuve... Je fais un tour des Etats-Unis d'Amérique, un concert presque tous les jours. Et je termine mon escale par New-York. Après, j'ai une série à faire à New-York. A croire que TOUT est okay pour que je reste un temps dans ma ville natale... Les étoiles s'alignent pour ne me laisser aucun excuse. C'est peut-être le destin qui se joue de moi. D'ailleurs, les new-yorkais disent que je ne les aime pas beaucoup... Parce que depuis 5 ans de carrière, je n'ai fait que 2 concerts chez eux. Enfin bientôt 3. Ce qui est le nombre le plus bas de concerts que j'ai fait dans un état d'Amérique. Pour dire vrai, mon premier tour du "monde", je n'ai pas compris New-York. Ils ont bien compris que je ne voulais pas revenir chez eux qui fut chez moi, il y a un moment déjà.

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Je les ai rencontré, une femme et un homme. Ils m'ont tout expliqué, comment ils ont perdu leur enfant. Comment ils m'ont retrouvé par mon père adoptif. Ils m'ont demandé si je voulais faire un test ADN. Ce sont bien les premiers à le proposer. J'ai dit oui. Je le voulais. Je voulais une preuve que cela soit faux, que cela soit une parole de plus en l'air. Je voulais que mes espoirs d'avoir une famille soit brisés parce que je n'y croyais pas. J'étais certain qu'ils mentaient. Je me suis chargé moi-même de faire ce test, je ne voulais pas qu'ils puissent le changer. C'est une députée, elle en aurait l'argent et le pouvoir... Je soupire. Et nous voilà qui nous nous retrouvons à nouveau dans cette chambre d'amis. Après 3 jours à attendre. L'enveloppe qui contenait toutes les réponses. La vérité. Incontestable. La vérité de la génétique. Je la lis...

-98%...

-98%. D'accord... Mais de quoi ? De "oui" ou de "non" ?
Me demande l'homme.

-Je suis à 98% votre fils...
Je me demande où sont passés les 2% restants... Dans les bras de ma mère adoptive ? Dans le creux de ses mains ? Dans son coeur fermé à huit clos, protégé par une tombe ? Cette pensée me fait sourire mais elle me rend triste aussi. Car il est évident que j'avais beaucoup plus que 2% en commun avec elle.

Dès que j'ai dit cela, ils m'ont enlacé. J'avoue que je ne m'y attendais pas, je n'ai même pas eu le temps de déposer la feuille -elle est tombée par terre d'ailleurs- qu'ils m'ont attrapé et m'ont embrassé, tout en me disant "Nous t'avons retrouvé". Je me suis laissé aller. Mais une part de moi me dit que je trahi la mémoire de ma première mère, de la première que j'ai considéré comme telle. La première que j'ai aimé comme telle. La première à qui j'ai dit "Je t'aime"...

Puis nous avons appris à nous connaître. C'est vrai que j'avais des points communs avec eux. Surtout avec ma mère. C'est d'elle que me vient mes talents musicaux, et de comédiens aussi. Elle a fait du théâtre étant jeune et elle a joué dans un groupe, en tant que chanteuse. Quelle ironie. Sauf qu'elle, elle n'a jamais pu aller plus loin. Elle a préféré aller à l'école, à l'université, faire une carrière politique. Elle était avocate avant de devenir députée.

Cela fait bien deux ans que je les connais maintenant. Je n'ai jamais pu l'appeler "maman" ou quoi mais elle accepte que je la nomme "Cat". C'est mignon en soi. Elle m'a dit qu'il n'y avait personne qui pouvait la nommer ainsi, sauf sa meilleure amie mais cela remonte à l'époque où elles étaient jeunes. On se retrouve dans un café, il n'y a pas Matthew, mon père. Que je nomme Matt, évidemment. Je passe parfois chez eux quand j'ai besoin d'inspiration, ou autre chose. Mais j'avoue que je n'ai jamais rencontré ses amis ou quoi. Ils savent que mes parents m'ont retrouvé mais on n'a jamais eu l'occasion de se rencontrer. Apparemment ce sont des personnes occupées et puis j'avoue que je n'aide pas avec mon agenda de ministre là.

-J'ai besoin de ton aide.

J'hausse un sourcil. Elle ne m'a jamais rien demandé en 2 ans, et ce n'est clairement pas elle qui a besoin d'argent donc je me demande bien ce qu'elle peut bien me demander...

-Je t'écoute.

-Pourrais-tu faire semblant d'avoir une relation amoureuse avec la fille de ma meilleure amie ?

Hé bah, elle y va pas par quatre chemins.

-Elle est au courant, la fille de ta meilleure amie ?

-Bien évidemment ! C'est sa mère qui me l'a dit, et bien sûr, elle a demandé son autorisation à la petite.

A la "petite" ? Elle a quel âge ? 18 ans ? 19 ? J'ai pas trop envie de frôler avec la pédophilie hein.

-Elle a ton âge, ne t'inquiètes pas.
Voilà qui est rassurant...

-Bah, si elle est okay, pourquoi pas. Combien de temps on devra faire semblant ?

-Je n'en sais trop rien. Il faudra s'arranger avec ma meilleure amie, après tout, c'est pour elle afin de promouvoir son entreprise. Même si je pense que cela va plus en profiter à sa fille qui elle aussi, elle a quelque chose à promouvoir. C'est une égérie de la mode sais-tu !

Hum. Je vois. Rien ne me coûte d'essayer et puis cela peut l'aider.

-Tu m'as aidé avec l'affaire Swan alors je te dois bien cela Cat'.

Elle m'accorde un sourire et c'est décidé. Un bal masqué aura lieu pour l'occasion, pour annoncer la nouvelle au monde entier. Et cela me permettra de rencontrer les amis mystères de Cat' et de Matt' ainsi que leur fille. Eux aussi, à la longue, ils ont dû se dire que j'étais une invention de ma mère ! Parce que pour ma part, plus elle me parle de ces "amis fantastiques qui durent depuis 34 ans", plus je commence à avoir un doute.

Je me demande comment cela va être Charlie... M'accorderas-tu une danse ?
 
FoxDream
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Sabrina
FoxDream
Ven 3 Nov - 13:42

Lyanna Campbell
J'ai 23 ans et je vis à New-York, Etats-Unis. Dans la vie, je suis diplômé en commerce, design et marketing et mannequin et je m'en sors bien, proche d'ouvrir ma propre agence. Sinon, grâce à ma chance, je suis à nouveau célibataire et je le vis plutôt bien. Je suis fille d'une famille riche qui fait peser énormément d'attente sur mes épaules.

- On est enfin diplômés !

Les cris d’alégresse résonnent dans toute la maison, alors que les nouveaux diplômés sautent de joie, lèvent leur verre. La musique se lance, bat la cadence au rythme des voix et de la joie de tous ceux qui m’entourent. Je suis là moi aussi, je fête la même chose qu’eux. Je me tiens pourtant à l’écart. Quelque chose me pèse sans savoir pourquoi.

Cinq ans. Cinq ans déjà.

Cinq longues années. Cinq années d’études, à suivre plusieurs cursus, à me débattre avec toutes ces heures, cet emploi du temps à faire correspondre et je m’étais en plus lancée dans le mannequinat pour commencer à me faire connaitre. Je devrais m’en réjouir moi aussi. J’avais réussi. J’avais même plus que réussi, alors pourquoi est-ce que je me sentais si… absente.

- Hey ! Qu’est-ce que tu fais dans ton coin ? Mon amie passa son bras autour de mes épaules. Tu devrais venir t’amuser, t’es la majeure de promo en plus ! T’as plus que mérité cette soirée !

- Ahah, tu as raison ! Je devrais profiter !

Je suis arrivée la première, mon travail a payé. Tout ce que j’ai fait pour en arriver là. Tout cela a payé. Sans aide, sans mes parents. C’est mon travail qui a payé et pourtant, je le sais, les regards posés sur moi, les murmures. L’ombre de mes parents plane toujours sur moi.

- En plus, Luke t’attends, regarde là-bas ! Elle croisa mon regard. Ah… Tu as pris ta décision alors ?

Je lui souris doucement. Luke, mon petit ami, depuis huit mois déjà. Ma plus longue relation depuis… depuis… Toi

Je n’ai jamais pu t’oublier. Je crois que je n’ai jamais pu passer à autre chose non plus. Etre avec Luke c’était… une façon d’essayer de t’oublier, de te sortir de ma tête. Nos moments ensembles ne me laissent jamais de répits, comme une télé allumée en permanence, dont j’aurais perdu la télécommande. Ces bons moments, tous pervertis par notre dernier moment ensemble.

Je te déteste ! J’aurais voulu ne jamais t’avoir rencontré !

Mais je n’ai jamais pu t’oublier.

Tu as gravé ton emprunte au fer rouge dans mon esprit. Je suis incapable de t’oublier, incapable de te laisser partir. Tu as fait de moi ce que je suis. Tu es arrivé dans ma vie, tu m’as montré le paradis. Tu m’as donné l’espoir de pouvoir être moi. L’espoir de pouvoir réaliser mes rêves. L’espoir de pouvoir aimer et être aimer en retour. Tu m’as tellement donné.

Et puis tu m’as jeté en Enfer. Tu m’as arraché tout ce que j’ai cru. Tu m’as tout repris et plus encore. Tu es parti, tu m’as abandonné en me jetant de l’essence, puis tu y as mis le feu sans te retourner. Un feu qui brûle encore.


Je m’approche de Luke qui me sourit. C’est un homme joyeux et simple, qui n’aime pas se faire remarquer, qui ne cache pas de face sombre. Et pourtant, c’est avec moi qu’il est. Une femme issue d’une famille riche, figure montante de la mode, aux blessures profondes et avec un caractère distant. Un homme adorable… qui faisait tout pour me plaire. Il était sincère. Il te ment. Il disait m’aimer. Il te ment. Il t’a présenté sa famille. Il te ment. Il cherche à me rassurer, à ce que je lui fasse confiance. Il prend son temps. Il me promet. Il est patient.

Il te trompe.

- Lyanna ! Je suis content que tu sois venue. La grande major ne pouvait pas rater notre soirée quand même ?

Il s’approche de moi, m’enlace et m’embrasse. Je ne réponds pas à son étreinte. Il s’éloigne et me regarde. Je sens le questionnement dans son regard et, pendant un instant, je me revis, cinq ans plus tôt. Je lui saisis la main et l’emmenais dans un endroit plus tranquille, dans lequel nous pourrions discuter.

- Je suis désolée, mais… je veux rompre avec toi.

Ses yeux s’écarquillent. Il ne s’y attendait pas. Je le savais… Pourtant j’étais plus distante ces derniers temps – plus que d’habitude. Il avait cru que c’était à cause des examens. Pas seulement…

- P-Pourquoi ? C’est à cause de ce que j’ai dit la dernière fois ? Nouveau souvenir, nouveau coup dans le cœur. C’est à cause de ce que je t’ai proposé ? Qu’on vive ensemble après le diplôme ? Ce n’est pas pressé. Je ne voulais pas te faire peur. Seulement, je t’aime vraiment, on va à ton rythme.

A nouveau l’impression qu’il me poignarde, comme s’il me jetait au visage toutes les fautes de l’époque. Sauf que je n’étais plus face à lui en train de souffrir. Non, cette fois c’est moi qui prenais son rôle. Ma bouche s’assèche.

- Non. Ce n’est pas ça. Tu es quelqu’un de génial Luke et ce n’est pas ta proposition qui m’a fait peur.

Ou peut-être un peu. Luke était pourtant un homme bien, mais mes démons intérieurs continuaient de me souffler tout son contraire.

- Tout le monde le dit, mais j’ai eu une relation difficile et je n’ai pas réglé mes démons intérieurs. Je pensais en avoir fini, mais… Je suis désolée Luke.

Je ne t'aime pas et je serais incapable de t'aimer. Je gardais cette pensée pour moi. Le visage de Luke se décompose au fur et à mesure que je m’exprime. Je pince les lèvres. il est sur le point de pleurer, mais il se contient.

- Je le sais, que tu as tes démons. Je le sais, mais… j’étais prêt à l’accepter. Tu es quelqu’un de génial Lyanna. Je sais que tu as besoin de temps. On pourra en prendre plus. On…

- Non… ce n’est pas possible. Tu mérites quelqu’un de mieux, qui ne trainera pas toutes ces choses. Je ne pourrais jamais te rendre ce que tu me donnes.

Luke était plus mature que moi. Ses yeux étaient emplis de larmes, mais il accepta. Il accepta cette rupture, comme il avait essayé de m’accepter moi.

Il se serrait servi de toi.

Encore cette voix…

Je tournais les talons, me mêlant aux fêtards. J’étais diplômée. Ma carrière se lançait petit à petit. Je venais de rompre avec Luke et pourtant, ce n’est pas à lui que je pensais. Non. Je pensais à Lui.

Je pense encore à Toi.

Alors, pour essayer de penser à autre chose. Pour essayer de t’oublier. D’oublier mes souvenirs de notre rupture. La douleur que je venais de rouvrir à nouveau, j’essayais de me fondre dans la foule, de boire un peu, juste assez pour me sentir bien,  danser et me laisser aller. Egoïstement, je pensais à moi, à ma douleur. Pas à Luke. Je voulais t’oublier Toi. Alors je dansais, je me laissais aller à la musique, malgré tout ce qu’elle m’avait fait.

Je n’avais pas besoin de Luke. Je n’avais pas besoin de Toi. Je n’avais besoin de personne, sauf de moi. Je survivrai, je gagnerai et je finirai par t’oublier. Toi et tes chansons. Tu es partout et je te déteste. Mais je ne te laisserai plus avoir d’emprise sur moi.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Cela fait deux ans désormais que j’ai ouvert à plein temps ma boite de mode et, en ce si court lapse de temps, j’ai réussi à me faire un nom. J’ai travaillé sans relâche pour que cela fonctionne. Pourtant, je sais une chose, que ce n’est pas seulement grâce à mes efforts, mais aussi grâce à mon nom. Campbell. Ce nom qui résonne dans bien des esprits. Pour beaucoup, je ne suis que la fille de Elisabeth et Malcom Campbell et mes réussites ne sont dues qu’à eux. C’est pourtant moi qui ai lutté pour me faire ma place, jour et nuit pour que ça fonctionne. A tel point que ma jeune agence peut déjà s’enorgueillir d’être célèbre et de pouvoir lutter avec des groupes plus grands. C’était un monde impitoyable, dans lequel j’agissais de façon tout aussi impitoyable. Ma marque aux gens, de part mes choix différents, audacieux. Je cherche à m’adresser à tous. Couleur, taille, forme et handicap. Je me démarquais et si, pour cela, je devais me servir de l’influence et l’argent de ma famille, eh bien… pourquoi pas ? Après tout, c’étaient les règles du jeu.

Ma mère n’était pas étrangère à cette façon de penser, après tout elle était également impitoyable, mon père également. Il semblerait que ce soit de famille. Ma mère savait manipuler les autres et elle le mettait bien en place. D’où sa nouvelle proposition…

- Tu te souviens de Catherine ? Et de son fils retrouvé après toutes ces années ?

- Oui, je me rappelle. Ca fait un moment que je ne l’ai pas vu d’ailleurs, ni jamais rencontré le fameux fils.

J’étais contente pour Catherine d’avoir retrouvé son fils. J’avais déjà perdu ma sœur, je pouvais imaginer sa douleur tout ce temps… le retrouver avait dû être une grande joie. Catherine et son mari me connaissait depuis toute petite, c’était la meilleure amie de ma mère après tout. Sauf que je ne comprenais pas pourquoi ma mère me parlait de ça soudainement.

- C’est une vedette de la musique apparemment. Cela pourrait être une opportunité.

Je me tendis aux mots qu’elle prononçait. Ma mère savait à quel point j’avais été dégoutté par la musique, que j’avais coupé tous les ponts avec celle-ci. Enfin… presque. Je m’étais remis à écrire quelques chansons. Seulement écrire, pour déverser tout ce que je gardais en moi depuis si longtemps. Ce n’était que des poésies, tant que l’on n’y mettait pas de chants… Et ça, je ne chantais plus.

- Je sais, la musique et toi. Mais tu ne vas pas laisser échapper quelque chose pareil ? J’ai demandé à Catherine s’il serait d’accord de faire semblant d’avoir une relation amoureuse avec toi et il a accepté. Il a ton âge et est plutôt bel homme apparemment. Ce ne serait que pour un temps.

- Si tu a pensé à cela pour moi, je n’ai pas besoin de cette aide. Je me débrouille bien seule…

- Allons… N’en avions-nous pas parlé ? Ne laisse pas tes sentiments interférés. Cela nous sera profitable à tous.

Ma mère s’était approchée, ses yeux dans les miens. Je pinçais légèrement les lèvres, avant de donner mon accord.

C’est à cette conversation que je repensais, tandis que j’étais accoudée à la rambarde qui donnait sur la grande salle principale. La longue robe bleu, prêt du corps, fendue sur la jambe un peu plus haut que le genou, attachée à la nuque par un collier sombre, incrusté de décoration dorée, laissant ainsi mes épaules dénudées. Un masque couvrait le haut de mon visage, dissimulant un tant soi peu mon identité. Mon partenaire mystérieux, ce chanteur dont je n’avais pas demandé le nom ni le visage, devait avoir le masque assorti au mien. Qui était-il pour avoir accepté si simplement cette proposition ? Que pouvait-il y gagner ? Il devait y gagner quelque chose sans aucun doute. Tout comme ma mère était persuadé que cela nous ferait gagner en retour…
Nash
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Ven 3 Nov - 19:54

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J'ai 25 ans et je vis à Washington mais je suis en séjour à New-York, je vis chez Cat' et Matt', aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis Eskyre, chanteur, rap, compositeur, auteur, interprète, musicien : guitariste et violoniste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis un célibatard et je le vis plutôt cool.

Informations supplémentaires ici.

Charlie est belle mais seulement quand elle pleure...
Quand elle voit au fond de son verre, le reflet de sa soeur.
Le temps s'écoule sans qu'elle ne rende compte de l'heure.
J'ai vu tellement de feux éteints dans son regard fuyeur.
Un sourire qui ne peut masquer autre chose que la douleur.
Et la peur des lendemains, cachée derrière un manque de lueur.

C'est l'une de mes premières chansons écrites. Elle parlait de toi, Charlie. Cela m'aidait à faire mon deuil. Bien sûr, je ne l'ai chantée que bien plus tard. Ma première chanson, c'était une chanson d'amour, une chanson de rupture. Adressée à Lyanna. Parce que je l'avais perdue. Enfin non, je l'avais rejetée. C'était ma manière à moi d'avancer. Mais tu sais, il y a un écrivain que j'ai rencontré, il m'a dit un jour "Pour faire un bon roman, il ne faut pas s'évertuer à prolonger un chapitre plus qu'il ne le faut...". Avait-il compris ? Savait-il que je vivais dans le passé pour assurer mon futur ? Parce que oui, bien malgré-moi, Lyanna était devenue ma muse, une de mes muses. Elle était devenue ces mots que je ne pouvais dire. Mes mots à ses lèvres, je les avais dits... Prononcés. Par procuration. Je les lui avais dédiés, malgré cela, j'espérais qu'elle ne les entende jamais. Ta mère avait raison Charlie, je me suis servi d'elle. Je me suis servi de sa souffrance, de la mienne, de la nôtre pour les transformer en art. Pour que le laid devienne beau. Que le faux devienne vrai. J'ai entaché sa mémoire, nos réminiscences. J'ai parlé d'amour dans mes chansons. Mais au fond, que connais-je de cette émotion ?

Elles faisaient passer sa vie pour le plus beau des étés.
Ce n'était, en fin de compte, qu'un hiver bien déguisé.

Je t'ai aimé, Charlie. Bien sûr, c'est un amour différent de celui que j'ai porté pour ta soeur. C'était un amour fraternel, je voyais en toi celle que j'ai perdu. Celle que je n'ai jamais pu connaître réellement. Je t'ai aimé comme si c'était elle mais je le sais... Tu n'étais pas elle. Je m'excuse. Mais sache que tu étais bien plus, plus qu'un souvenir ou un fantôme du passé. Tu étais Charlie, mon amie, la grande soeur de ma petite-amie. Tu étais un exemple pour moi, la voie à suivre. Tu étais perfection et à ce moment-là, j'avoue, je n'ai pas fait attention. Attention à ce qu'il y avait sous ce masque...

Nous portons tous des masques. Certains sont plus visibles que d'autres. Certains sont plus fissurés que d'autres. Certains sont devenus une deuxième peau, que sans le savoir, cet être qui se cachait derrière a fini par disparaître peu à peu. Mais quand le masque tombe ? Il ne reste plus rien. Simplement une âme perdue et nue face à tous ces corps masqués, emmurés derrière leur brique qu'ils ont peu à peu construit au fur et à mesure de leur vie. Les enfants n'ont pas de mur, ils n'ont pas filtre. N'est-ce pas pour cela que l'on dit que la vérité sort de la bouche des enfants ?

-Est-ce que tu la vois ?
Me demande Cat'. Je soupire. Non, ma réponse n'a pas changé depuis la dernière fois. C'est la quatrième fois qu'elle me le demande. De toute façon, je ne pourrais pas vraiment aider. Je sais qu'elle a un masque or et noir assorti au mien mais c'est bien la seule information que j'ai sur elle !

-Non, du tout. Mais je suis certain qu'elle ne saurait tarder.

Quant à moi, j'ai fait un effort. Je suis en costard, tout vêtu de noir, de ma cravate à mes chaussures. La seule touche de couleur est l'or qui se trouve sur mon masque -masques sans doute choisis par nos parents respectifs...-, et j'ai une fleur.

-Tu es vraiment certains pour... Cela ?
Me demande Cat' en regardant avec insistance la fleur. Mais si seulement à quel point elle a un jour compté pour moi, pour toi, pour vous, pour nous. Et oui, elle n'a cessé de compter depuis le jour de ta mort, Charlie. Depuis ta renaissance. Depuis que j'ai aimé Lyanna... Elle me rattache tellement à cette âme-soeur que j'ai éloigné de nous que je ne peux pas faire comme si je n'éprouvais rien en la voyant, en la portant. 

-Oui, Cat', j'en suis certain.

Elle me fait un petit "humph" qui me fait sourire. Elle ne semble pas apprécier mes goûts vestimentaires, déjà à notre dernier rendez-vous, elle m'avait fait des remarques sur deux couleurs brunes que je portais mais qui n'étaient en aucun cas identique. Mais je suppose que cela fait partie de son charme, non ? Je vais devoir apprendre à accepter ses qualités comme ses défauts. Et elle, en faire de même. Elle a eu vent d'un de mes soucis d'ailleurs. Le fait que je sois toujours en retard. Vraiment, c'est exagéré. Etant donné que je vis chez eux, je les ai retardé et donc, elle n'a cessé de me rabâcher cela depuis le début de la soirée.

-Dire que tu étais en retard !

Je roule des yeux, et c'est reparti.

-Je suis désolé, la ponctualité n'a jamais été une de mes qualités. Il faudra t'y faire.

-La prochaine fois, nous partirons sans toi !

-Faites donc. Tu ne me tiendras pas responsable de votre retard ainsi. Je ne vous ai pas demandé de m'attendre à ce que je sache !

Et tandis que nous étions en train de nous... Prendre la tête, comme... Hé bien, une famille. Cat', qui s'apprêtait à me répondre en m'offrant ses yeux courroucés, finit par me lâcher du regard. Ce dernier étant attiré par autre chose.

-C'est elle ! C'est elle ! Allez, va la rejoindre ! Je vais parler à ses parents en attendant.
Et dans une fausse délicatesse, elle me pousse vers elle la concernée.

Je finis par la voir, son masque or et noir accordé au mien. Sa robe bleue. Je devine sa beauté derrière son masque. Je m'approche d'elle, essayant de me montrer confiant. Mais je sais bien une chose que les personnes ici ignorent... Ce monde n'est pas le mien. Je ne suis pas à ma place.

-Bonsoir, mademoiselle masquée.
Dis-je, accompagné d'un sourire.

-Je me présente, je suis le fils de Catherine Grant. Et je présume que vous êtes la fille de sa meilleure amie ?
Continue-t-il calmement.

-Voulez-vous jouer à un jeu ? Les règles sont simples... Ne pas révéler son identité à celui dont notre masque est assorti. Ne sommes-nous pas dans un bal masqué après tout ?
J'explique les règles du jeu, amusé. Après tout, il n'y a que nous qui avons un masque assorti, c'est un jeu fait sur-mesure pour nous. 

-Mais bien que j'adorerais continuer de vous appeler "Mademoiselle masquée", je trouve que c'est relativement commun au vu de l'événement. Alors faisons une chose, j'accepte que vous me trouviez un prénom d'empreint le temps de la soirée, si vous acceptez que je fasse la même chose pour vous... ?
 
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Lyanna Campbell
J'ai 24 ans, bientôt 25 ans et je vis à New-York, Etats-Unis, dans un loft. Dans la vie, je suis à la tête de mon agence de mannequinnat et design et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je suis fille d'une famille riche qui fait peser énormément d'attente sur mes épaules.

Belle de Nuit... {FoxDream & Nash} - Page 2 Giphy
Tu sais Charlie, je me demande toujours ce que tu penserais de moi actuellement ?

Nous étions nées dans ce monde. Un monde riche, un monde privilégié, mais surtout un monde de pur hypocrisie. Ce bal masqué me semblait une bien belle image de ce monde. Tous portaient un masque en permanence et le changeaient si régulièrement qu’il devenait complexe et impossible de savoir qui se cachait derrière le masque. Je crois qu’eux-mêmes ignoraient ce qui se cachait derrière le masque. Un vide sans fond, certainement, dénué de couleurs, de nuances ou d’aspérités. Retirez leur l’argent, les vêtements, retirez leurs possessions et tout ce qui les couvrait, et il ne restera plus rien. Et les masques tombent, et il ne reste plus rien. Rien que le vide.

Oui, Charlie. Des êtres vides et sans espoir, sans rêve… Est-ce que je suis en train de devenir comme eux ? Mère veut me transformer, que je devienne comme elle. Tout comme ce qu’elle a fait avec toi. Toi, tu as fui dans l’alcool et la drogue. Cela a fini par te tuer. J’ai fini par te tuer… Toi qui me protégeais. Toi qui me poussais à être différente de ce monde. Quand je t’ai tué, j’ai perdu ma lueur, j’ai perdu mon bouclier et mon pilier. Jusqu’à Belle de Nuit. C’était ma façon à moi de survivre grâce à la musique. C’était mon rêve à moi, mes couleurs, mes nuances. La musique, c’était ma façon de ne pas laisser le monde me vider de ma substance. Sans elle, comment empêcher ce vide de dévorer tout ce que je suis ? Je porte déjà trop de masques. J’ai parfois du mal à savoir qui je suis. Oui, je me demande vraiment ce que tu penserais de ta chère petite sœur désormais. Sûrement rien de bon… Parfois je me demande ce qui se passerait si je devenais comme toi, est-ce que j’aurais l’impression d’être à nouveau vivante ?

Une voix me sort de mes pensées, crée chez moi un sentiment étrange, fait s’accélérer mon cœur durant un instant. J’ai toujours été doué pour reconnaitre les voix. Celle-ci me parlait, comme si elle avait fait partit de ma vie, depuis toujours. Non… C’était un chanteur, je l’avais sûrement simplement entendu à la radio. Rien de plus.

Je me retourne pour le regarder. Son visage est dissimulé par le masque noir et or, mais je peux en deviner les traits ciselés. Ses vêtements, entièrement noirs, venaient souligner les lignes de son corps. Catherine n’avait pas eu tort, il était bel homme.

Un sourire vint étirer mes lèvres maquillées.

- Bonjour cher inconnu, dis-je en faisant quelques pas dans sa direction. Heureuse de rencontrer enfin le fils de Catherine.

Il n’avait pas prononcé le nom de ma mère, le connaissait-il ? Difficile à dire, mais, après tout, j’ignorais qui il était. Je ne savais pas même quelle chanson il faisait. Peu importe après tout, ce n’était que l’hypocrisie de ce monde…

Une expression amusée et intriguée étira mes lèvres, illumina mon regard.

- Vous êtes donc un joueur ? C’est intéressant. J’accepte vos règles, après tout, cela ne rendra cette soirée que plus amusante.

Je continuais d’observer cet étranger, ne pouvant me défaire de ce sentiment. Sentiment que j’enfermais dans une petite boite pour ne plus avoir à m’en préoccuper ce soir. Ce soir, j’avais rendez-vous avec un inconnu, qui le resterait encore un temps. Je penchais légèrement la tête en observant son visage.

- Il serait désagréable que je sois trop commune à une soirée ou tout le monde doit pourtant se fondre dans la foule pour paraitre invisible.

Une très légère pointe de sarcasme ponctuait mes phrases, peut-être que lui percevrait l’ironie de cet événement. Tout le monde cherchait à se démarquer, derrière le masque, un autre masque. Comme moi, comme n’importe qui ici.

Mes yeux descendirent le long de son cou, jusqu’à sa poitrine et se figea sur la fleur qu’il portait. Mes yeux tremblèrent, mon masque – ce masque d’assurance que je portais en permanence – se fissura un instant, déstabilisé par cette simple fleur. Comme hypnotisée, j’approchais alors de lui, levant la main et frôlant les pétales jaune de la Belle de Nuit.

- C’est un choix audacieux et original. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée ?

Ma voix perdue durant un instant. La Belle de Nuit, c’était notre fleur. Celle de notre groupe. Celle de Toi et moi. Celle de toi aussi Charlie. Celle que nous avions choisi pour toi. Jamais je ne me serait attendu à la voir ici. Je repoussais cette pensée. Il serait temps d’arrêter de penser à tout ceci.

- Il est dit que ces pétales ne fleurissent qu’au moment où se lève l’étoile du soir, mais je ne peux définitivement pas vous nommez Vénus. Je relevais la tête vers lui en laissant retomber mon bras, ma voix et mon expression retrouvant leur éclat amusé. Ce sera donc Night, et cela sied à ravir à votre tenue. Qu’en dites-vous ?

Oui, il serait Night ce soir. Le temps d’un soir, avant de connaitre son identité, de dévoiler le visage et le nom, à qui appartenait cette voix si familière et étrange à la fois.

- Et alors, qui serais-je ce soir pour vous ?
Nash
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Sam 4 Nov - 20:52

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J'ai 25 ans et je vis à Washington mais je suis en séjour à New-York, je vis chez Cat' et Matt', aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis Eskyre, chanteur, rap, compositeur, auteur, interprète, musicien : guitariste et violoniste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis un célibatard et je le vis plutôt cool.

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J'ai croisé son regard.
Alors que j'étais arrivé en retard.
Elle m'a souri timidement.
Je me suis assis à côté d'elle simplement.
J'ai eu cette étrange impression...
De l'avoir connu bien avant ma création.

Lyanna, je t'ai vu, j'avais 11 ans. Je jouais les caïds, dès le premier jour je me suis pris un rapport de comportement. Je crois que je voulais attirer ton attention. Et peut-être que je voulais aussi prouver quelque chose à... Je ne sais pas trop. A quelqu'un. Sans doute était-ce à moi-même. Ou à Lui. J'avais l'impression d'être mort, que l'on m'avait tué avant même d'avoir vécu. Alors j'étais agressif, brutal. En d'autres mots, j'étais un sale gosse. Mais je t'ai rencontré. Je vous ai rencontré. Toute cette colère que j'avais, vous l'avez apaisé. Vous l'avez pris puis vous l'avez changé en détermination, en passion. Vous m'avez sauvé. Finalement, c'est sous vos yeux que je suis né... Et de vos mains, j'ai grandi. J'ai évolué. Je suis devenu quelqu'un. Jusqu'à ce que je ne puisse croiser le reflet de votre âme...  

Parents de sang, vous m'avez donné la vie.
Mais l'envie de la vivre, je la dois à d'autres.
Evidemment, jamais vous ne saurez admettre.
Que j'étais orphelin sans drapeau, sans pays.
Au creux de leur regard, j'ai trouvé ma nation.
J'étais devenu patriote, j'étais dévotion.
Devant mes ailes car j'ai trouvé en elles, une famille.
La plus belle de toute, celle que j'avais choisie. 

Cat', je sais pourquoi elle m'a demandé de sortir avec la fille de sa meilleure amie. Elle aimerait que j'arrive à me trouver quelqu'un. A trouver l'Amour. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je l'ai déjà trouvé. Je l'ai trouvé puis je l'ai piétiné, je l'ai saccagé et pour fini, je l'ai abandonné, le laissant mourir de mes coups. C'est apparemment le seul destin que j'accorde aux personnes que j'aime, que j'ai aimé... Cat' en a marre de me voir fricoter avec une femme différentes toutes les semaines. Elle a tant d'attente pour ce soir, tant d'attente pour cette relation fausse. Elle aimerait le voir se concrétiser pour aller au-delà des apparences. Cela ne pourra pas arriver. La seule que je désire plus que tout, c'est Lyanna... Mais cette dernière me déteste. Ce n'est pas plus mal que cela, après tout. C'était à prévoir, c'était même inéluctable. C'était ainsi que notre relation devait se terminer. Je devrais me faire une raison. 

Il n'y a plus rien à en dire. 
Il ne reste plus rien que des gens à maudire, sans mot dire. 
Dans le silence de nos souvenirs, et de ces pensées qui ne sauraient m'appartenir. 
De ces variations silencieuses, je ne peux que les cacher et me mentir. 

Je m'approche donc de la demoiselle puis je l'aborde, faisant comme tous en ces lieux, me cachant derrière ce masque matérialisé fait de noir et d'or, me cachant derrière ces vêtements sombres, me fondant parmi les ombres ténébreuses qui englobent la salle de sa présence. 

-C'est réciproque. Pour tout avouer, j'ai bien cru que Catherine avait fini par vous inventer. Depuis deux ans que je l'ai rencontrée, je n'ai jamais eu l'honneur d'être présenté à vous. 
Après, ce n'est pas si étonnant que cela. Ils sont tous occupés. Lui, il voyage à droite et à gauche, un concert par-ci, un tournage par-là, un enregistrement par-là-bas. Et elle aussi a certainement du consacrer son temps à sa carrière. 

-Je suis ravi que vous soyez de mon avis. Rien de tel qu'un soupçon de mystère pour entretenir la flamme de cette éternité éphémère. 
Lui dis-je sur le ton de la confidence. 

-Fort heureusement pour vous, je ne cherche nullement être visible, je le suis trop à bien des égards. Ces soirées ne sont pas pour moi mais elles ont le mérite de me permettre de n'être qu'un rien parmi un tout. Parfois cela fait du bien à l'humilité de n'être qu'un masque de plus. 
Au final, c'est peut-être cette aversion que j'ai envers ces soirées mondaines que je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer plus tôt. 

Elle finit par faire ce que fait tout le monde, juger. Elle m'observe. Mais étrangement, sa course s'achève brusquement quand elle rencontre la fleur que je porte. C'est vrai qu'il n'est pas courant d'avoir une telle fleur en guise de décoration dans une poche d'homme. Ce n'est pas une fleur qui vaut extrêmement chère, elle ne traduit ni l'opulence, ni la richesse. Elle démontre juste la simplicité, la pauvreté de tous ceux qui ne voient pas sa beauté. Mais plus que tout, elle ne demeure qu'éphémère, vivant durant la nuit et s'éteignant au levé du jour... 

-Hum. Disons que c'est pour ne pas oublier mes origines. Simplement.
Pour ne pas t'oublier, Lyanna. Pour ne pas t'oublier, Charlie. Pour ne pas nous oublier. Cette fleur représente tout ce que nous avons été. Elle est notre synonyme mais plus que tout, elle est la personnification de ce que nous avons perdu, ce jour-là... Toi, Charlie. 

-J'apprécie cet aspect. Faisons que l'éphémère nous accorde un instant d'éternité, qu'il puisse être gravé jusqu'à perpétuité dans nos esprits. Enfin, il n'en tient qu'à moi d'être digne du temps qu'elle nous accorde. 
Dis-je, joueur, amusé, et assez enjoué. Mon regard traduit certainement un éclat rieur contenu derrière un sourire en coin. 

-Je n'aurai su trouver mieux. Si je suis Night, vous ne pouvez qu'être Beauty... Rien de superficiel là-dedans, je vous le promets, mais l'éternité a besoin d'être nommé, et grâce à nos identités d'une soirée, nous lui en avons trouvé un... Beauty of the Night. Est-ce qu'il vous satisfait ?  
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Dim 5 Nov - 0:08

Lyanna Campbell
J'ai 24 ans, bientôt 25 ans et je vis à New-York, Etats-Unis, dans un loft. Dans la vie, je suis à la tête de mon agence de mannequinnat et design et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je suis fille d'une famille riche qui fait peser énormément d'attente sur mes épaules.

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Quand je t’ai rencontré Sky, j’avais 11 ans et j’étais une invisible et bien trop sous les feux des projecteurs. Je n’existais qu’à travers ma sœur et son ombre écrasante. Je la détestais. Je n’avais pas encore compris à ce moment, à quel point Charlie me protégeait. Je l’aimais pourtant d’un amour débordant et sans limite. Je n’ai compris que plus tard, qu’elle me protégeait en me maintenant dans son ombre. Et toi… tu as débarqué, tel un ouragan. Et pour la première fois, j’ai eu l’impression que tu me voyais moi. Je n’étais pas Lyanna Campbell. Je n’étais pas la petite sœur de Charlie. Non, j’étais juste… Moi. Moi, la petite fille timide, que personne ne cherche à connaitre, que tous voient sous un seul prisme : Campbell. Toi tu m’as vu et tu as cherché à attirer mon attention.

Pour la première fois, quelqu’un me voyait et me cherchait. Tout le monde avait peur de toi, même les adultes. Je me souviens encore de ce regard que tu avais, plein de colère et de rage, plein de cette amertume de celui qui a déjà trop vécu. Oui, ils avaient peur de toi. Je crois que toi aussi, tu avais peur de toi-même. Mais moi, je n’ai pas eu peur. J’ai vu autre chose en toi, cette souffrance. Tu ne m’as jamais dit pourquoi. Je sais juste une chose, tu t’es apaisée. Grâce à toi, j’existais en dehors de l’ombre de ma sœur. A travers tes yeux, je suis devenue quelqu’un d’autre.

Puis tu as disparu.


Je me demandais pourquoi ma mère avait demandé cette faveur à Catherine Grant et à son fils. Je savais en quoi cela pouvait m’avantager, ou alors me rendre certaines choses plus difficile encore, mais pourquoi ma mère faisait-elle cela ? Espérait-elle que je tombe en amour et décide de rester avec lui pour de bon ? J’en doutais, pas s’il continuait le chant. Et elle ne croyait pas en l’amour, je me demandais bien pourquoi. Elle faisait cela par ambition, se servir de moi, comme elle se servait de tout. Mais après tout, je ne croyais plus en l’amour non plus. Le seul que je voulais plus que tout au monde, c’était Sky et il avait gardé mon cœur pour le broyer. J’étais bien seule.

Cette fausse relation avec lui était vouée à l’échec avant même d’avoir commencer la simulation, mais, après tout, ce n’était qu’un instant, se servir l’un de l’autre. C’est ce à quoi je pensais, tandis qu’il s’approchait de moi et que nous entamions nos premiers échanges, nos premières piques.

- Eh bien, j’imagine que nous sommes tous deux des créatures mythiques, qui se dissimulent lorsqu’il y a trop de lumières. Ce bal est parfait pour des êtres de l’ombre.

Des créatures de l’ombre, exposés pourtant à une lumière si vive. Mais n’est-ce pas dans les lumières les plus fortes que l’on trouve les ombres les plus grandes ?

- C’est là le paradoxe de ces nuits masquées, personne ne passe inaperçu. Vous n’êtes pas un masque de plus, vous vous démarquez bien plus que vous ne l’imaginez. Ces soirées ne permettent à personne de s’éclipser sans faire de remous.

Ces soirées n’avaient jamais eu de grâce à mes yeux et, visiblement, elles n’en avaient pas aux yeux de mon inconnu. Je me demandais ce qu’il percevait chez moi. Me jugeait-il pour ce que tous pensaient de moi, ou voyait-il plus loin, comme Tu l’avais fait à l’époque ? Je n’étais qu’une ombre en pleine lumière, une ombre impossible à voir pour beaucoup.

- Vos origines ? Je ne crois pas que cela soit si simple, n’est-ce pas ? avais-je soufflé.

Quelles étaient ses origines ? La Belle de Nuit, c’était tout ce qu’était ma sœur. Une fleur qui fuyait le soleil, pourtant exposé en permanence à la lumière, qui ne s’épanouissait qu’à l’ombre de la nuit. Charlie, c’étaient nos origines. Les siennes, les miennes, et les tiennes aussi Sky. Mais plus que nos origines, je me sentais glisser lentement vers ce destin, aussi éphémères que toi ma sœur. Alors, quelle histoire tragique se dissimulait dans les origines de cet inconnu pour utiliser notre symbole ?

- L’éternité dure une seconde, faisons donc en sorte que cette éternité dure jusqu’à l’aube, afin de nous laisser espérer durant une seconde, que nous puissions graver l’éphémère pour la rendre immortelle.
Lui répondis-je tout aussi amusé par cette idée, mes lèvres étirées par un éclat rieur. Cette idée me plaisait, de laisser planer cette éternité, le temps que la chandelle brûle. Puis mes lèvres s’étirèrent en un sourire satisfait.

- Je serais donc Beauty, deux créatures de l’ombres, qui s’exposent à la lueur des projecteur. Je crois que nous n’aurions pu trouver meilleure nom pour cette soirée. Je souris et me plaçais au côté de Night, glissant mon bras autour du sien. Eh bien mon cher Night, que diriez-vous de faire durer cette seconde d’éternité ?

Je lui lançais un regard mutin, tandis que nous avancions vers la salle pour rejoindre ces autres êtres masqués, dont les yeux ne tarderaient pas à chercher le moindre indice, le moindre écart. Et nous, nous entrions dans le jeu, maitre de notre propre jeu. Juste pour cette nuit, je pouvais mettre Lyanna de côté, oublier tout ce qu’elle représentait, et devenir Beauty. Simplement une nuit. Une seconde d’éternité.
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Dim 5 Nov - 1:26

Sky Winter
J'ai 25 ans et je vis à Washington mais je suis en séjour à New-York, je vis chez Cat' et Matt', aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis Eskyre, chanteur, rap, compositeur, auteur, interprète, musicien : guitariste et violoniste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis un célibatard et je le vis plutôt cool.

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Ma colère me faisait si peur, si mal.
C'était un ouragan majestueux, royal.
Incontrôlable, impétueux, animal.
Celui qui avait toujours le mot final.
Détruisant tout à coup de rafales.

Mais toi, tu as vu autre chose qu'un gamin en colère. Tu as vu la peur qu'il y avait derrière. J'étais tel un animal blessé qui attaque pour se protéger. Mais au fond, je ne désirais la souffrance de personne. Sauf la mienne peut-être. Parce que si tu savais à quel point je me détestais à ce moment-là. Je détestais ma faiblesse, je détestais ma colère... Je voulais être fort. C'est pour cela qu'à l'école, je me montrai féroce, indestructible. Mais quand je rentrais chez moi, je redevenais ce que j'ai toujours été, une victime. Un témoin. Un spectateur d'une vie que je vivais mais qui a cessé d'être la mienne. Je laissais mon esprit s'échapper de mon corps, et ce corps lâcher prise. Je ne faisais que regarder... Et quand je revenais à moi, je hurlais silencieusement d'une rage si intense, si forte. Parce qu'encore une fois, j'ai été faible. Tu sais, je ne me suis jamais laissé faire. Jamais. Mais que pouvait faire un gamin de 11 ans face à un adulte hein ? Rien. J'ai été mis à terre avant même de véritablement lutter. C'était la première fois que cela arrivait. La deuxième fois, c'était avec ta mère et à ce moment-là, je savais que je ne pouvais pas gagner comme je ne l'ai jamais pu avec mon père. Je savais que notre histoire ne pourra jamais se terminer dans le calme et la tendresse. Lyanna, je ne te l'ai jamais dit, par fierté ou pudeur... Charlie m'a sauvé, et toi, tu m'as maintenu en vie mais ta mère... Elle m'a détruite. Elle nous a détruit. Elle t'a détruite aussi par la même occasion. Toi, la fille qui n'a jamais eu peur de moi alors que les adultes m'évitaient. Ils ne voyaient pas mon mal-être, simplement mes caprices, mes crises, mes colères. Cette haine que j'avais en moi que je ne contrôlais pas et qui me faisait plus peur qu'à quiconque. Tu t'en étais rendu compte. Et tu as fait ce que personne, à part ma mère, n'avait pour moi... Tu m'as tendue la main. Tu m'as accepté comme j'étais, avec ma douleur, ma colère, et mon manque de sérieux. Tu m'as aimé malgré tout ce que je te cachais... Le pire dans tout cela ? C'est que pour te remercier, je t'ai détruite. J'ai beau dire qu'il s'agit de ta mère, c'était ma décision, mon choix. Je ne peux rejeter la faute sur personne d'autre que moi. Sache néanmoins que je ne voulais que le meilleur pour toi. J'avais trop de démons pour te demander de les affronter avec moi... Et même si tu n'en disais rien, je savais que de ton côté, tu avais tes propres combats à mener. Je craignais que tu ne me vois vraiment et que tu n'aimes pas ce que tu vois... Que tu aies peur de moi. Toi qui n'avais jamais eu un regard de crainte envers ce gamin que j'étais, j'avais peur qu'un jour, tu me regardes comme les autres. Ces autres qui ne me comprennent pas. Lyanna, même si je pense que tu ne m'as jamais réellement comprise, tu me connaissais. Plus que nul autre à l'école, et partout ailleurs. Maintenant encore, il n'y a que toi qui en sais autant. Il n'y a que toi à qui j'ai dit autant de choses, de vérités en mon encontre. Tu dois penser que ce n'est rien, ce n'est absolument rien... Mais tu as tord. Si tu savais combien d'efforts et de courage il m'a fallu pour te révéler cela. Ce n'est pas rien, je te le promets. C'est tout. Tout ce que je n'ai jamais su te dire. 

-Vous croyez ? 
Disais-je amusé lorsqu'elle me fit part de son avis sur le fait que nous ne pouvions nous éclipser sans faire de remous. 

-Je vous montrerai le contraire. S'il y a bien une chose qui est en notre avantage aujourd'hui... C'est que personne ne peut nous reconnaître. Si nous sommes créatures d'ombre, nous n'aurons aucun mal à nous servir des ténèbres pour nous... Éloigner. Puisqu'il est évident que cette soirée n'intéresse ni vous, ni moi. 
Expliquais-je, comme une sorte de défi. 

Quand nous arrivons sur le sujet de Belle de nuit, je souris doucement. Un sourire nostalgique et mon regard se fait ailleurs. Je pensais à Charlie. A Lyanna aussi. 

-Rien n'est jamais aussi simple au final. Mais je ne semble pas être le seul à avoir une relation complexe avec cette fleur, est-ce que je me trompe ? 
Au vu de sa réaction, et de sa connaissance vis à vis de cette fleur, cela ne peut pas être un hasard. 

-Si nous n'avons qu'une seconde éternel devant nous, autant la rendre immortel... En me réservant une danse. Car si les mots pouvaient décrire les gestes, à quoi cela servirait-il de danser ? Vous pourriez en apprendre plus sur Night et la nuit qui nous attend... 
Fis-je en lui tendant la main. Au final, elle me demande de faire durer la seconde d'éternité. Nous n'avons pas un esprit aussi éloigné l'un que l'autre. Même si je pense que cette histoire n'est pas faite de durer... Elle ne le pourra jamais au final. Beauty, je crois que vous vous en êtes rendu compte. Est-ce qu'il y a un autre dans votre vie ? Je peux le comprendre. Si vous l'aimez, je ne me permettrai pas d'interférer. 

Finalement, elle glisse son bras dans le mien. Je souris. Puis nous avons parlé à quelques personnes, des futilités sans nom. En ce qui concernait notre relation, j'ai préféré suivre ce qu'elle disait. Je ne voulais pas m'avancer, c'est pour elle que j'étais là après tout, je devais m'accorder à ses dires. Finalement, il y a eu un moment où nous étions laissés tous les deux. Les personnes avec qui nous abordions les civilités d'usage sont partis se servir une coupe de champagne. J'en ai profité pour lui prendre délicatement la main en lui disant simplement 

-Suivez-moi... Il est temps que je respecte ma parole.
Puis je l'ai guidée vers les jardins, sans brusquer, sans mettre de force dans mon mouvement. Si elle refusait de me suivre, elle aurait pu se défaire de ma poigne sans problème. 

A défaut de pouvoir s'enfuir, autant prendre l'air. 
-Ils pourront s'estimer heureux que je sois resté dans les jardins et que je ne me sois pas trompé de porte, en ouvrant celle qui mène à l'extérieur... 
Dis-je convaincu, mi blagueur, mi sérieux, tout en lâchant sa main naturellement, afin que cela ne soit pas trop étrange ou trop insistant de ma part. 
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Sabrina
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Dim 5 Nov - 21:22

Lyanna Campbell
J'ai 24 ans, bientôt 25 ans et je vis à New-York, Etats-Unis, dans un loft. Dans la vie, je suis à la tête de mon agence de mannequinnat et design et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je suis fille d'une famille riche qui fait peser énormément d'attente sur mes épaules.

Belle de Nuit... {FoxDream & Nash} - Page 2 Giphy
J’ai vu autre chose en toi. J’ai vu la peur, contre le monde et contre toi-même. Tu étais plus que cette rage qui faisait souffrir tous ceux qui t’entouraient, car c’était toi bien avant tout le reste que tu blessais. Je n’ai pas eu peur que tu me blesses. Je n’avais pas peur de cela à l’époque. J’étais prête à t’accepter comme tu étais, avec toute cette peine dont tu ne parlais jamais. Avec toute cette rage aussi. Je n’ai jamais eu peur, même si je savais que tu pouvais me blesser, car tout ce que je voulais, c’était apprendre à te connaitre, au-delà de cette colère, au-delà de cette souffrance. Je voyais cette violence, mais je ne pouvais pas croire qu’elle te définissait. D’une certaine façon, c’était un acte égoïste. Je voulais m’extirper de l’ombre de Charlie et de mon invisibilité. Je voulais être quelqu’un. Je voulais que quelqu’un me voit. Pas seulement comme une petite sœur. Pas seulement comme la fille de. Ma mère elle-même semblait ne pas me voir, me regardant sans me voir. Je n’étais rien pour elle, pour personne. Mais toi, tu as su me voir. Tu as su me donner des rêves. Tu m’as tiré en dehors de l’ombre de ma sœur. Tu m’as permis d’exister loin des ombres et de la lumières brûlantes de ces projecteurs. Ma vie n’avait pas de sens avant et, telle une coquille vide, j’évoluais dans ce monde.

Ne pas faire de vague, ne pas faire de bruits. Reste à ta place. Reste silencieuse. Ne fais pas d’ombre a ta sœur, tu n’en serais pas capable. Ne tente rien qui puisse nous mettre dans l’embarras. Ton existence se doit de provoquer le moins d’agitation. Reste à ta place. Une place qui invisible, intangible.

C’est le genre de pensée qui m’assaillait régulièrement, le genre de concept que l’on m’inculquait silencieusement. Je n’étais rien par rapport à ma sœur. Je ne me devais pas d’avoir de rêves. Jusqu’à toi. Tu m’en as donné. Tu m’as permise de m’exprimer, tu m’as permis d’exister. Grâce à toi, j’ai pu couper le lien qui entravait mes ailes. Grâce à toi, j’ai pu m’envoler. Je n’étais plus à ma place. Je la cherchais. Je n’étais pas libre, mais je devenais enfin quelqu’un. Je cherchais cette Lyanna que tu voyais en moi. Tu as aimé cette Lyanna qui n’avait pas de place. Tu as aimé cette fille qui n’avait pas d’existence et de substance. Je n’étais personne. Juste un nom sans visage. Mais tu m’as donné des ailes, puis tu les as brisés, réduites en morceaux. Je pensais que nous pourrions tout affronter ensemble. Voler à travers les cieux, lutter contre nos démons. Te libérer de ton passé si lourd. Découvrir qui je suis. Je craignais que tu découvres que je n’étais personne. Une coquille vide parmi tant d’autre. Que tu me regardes avec la même rage que tu regardais le monde. Finalement, peut-être étions-nous trop différents. Peut-être que notre relation était voué à l’échec dès son commencement.

Je me suis toujours demandée, quand est-ce que tu as cessé de voir Lyanna pour ne voir que Lyanna Campbell ?


- Je crois oui… surtout que, de nous deux, je ne crois pas être la plus remarquable, lui soufflais-je notant bien qu’il était loin de se fondre dans la foule comme il l’avait dit plus tôt.

Non, Night était différent d’eux et différent de moi, car, à bien des égards je leur ressemblais bien plus que je ne voulais l’admettre. Lui était différent de nous, il sortait du lot. Peut-être parce que je savais qu’il n’avait pas grandi parmi nous, même si j’ignorais tout de lui encore. Je savais au moins cela de lui. Peut-être que, pour les autres, ils faisaient suffisamment bonnes figures, je l’ignorais. Ou peut-être parce que je savais qu’il était chanteur et que, cette simple idée, m’agaçait prodigieusement.

- Mais je serais curieuse de voir par quel moyen vous allez nous soustraire de tous ces projecteurs braqués sur nous, épiant le moindre de nos gestes. Nous avons affaire à de véritables rapaces, à l’affut de la moindre nouveauté, pour nourrir leur appétit vorace, lui dis-je avec un petit sourire comme pour le mettre au défi. Mais m’échapper de cette lumière ne déplairait pas à l’ombre que je suis.

Puis j’aborde le sujet de cette fleur qu’il porte à la poitrine, qui est si visible sur sa poitrine, et si particulière pour moi comme pour lui… Je vois son regard qui se perd, comme le mien. Il est ailleurs, il pense à ce que ce que Belle de Nuit représente pour lui, tout comme moi. Un sourire étira mes lèvres, que j’espérais sans émotion, espérant dissimuler la tristesse de mon âme, qui s’exprimait au travers de mes yeux

- Peut-être suis-je simplement une amoureuse des fleurs ?

Belle de Nuit était importante pour moi, mais je préférais que personne ne le sache. Personne que d’autre que Sky. Je le détestais, mais ce que cela avait représenté pour moi, je ne pouvais pas oublier ce que cela m’avait apporté, de bons, comme de douloureux.

- Le soucis avec l’immortalité, c’est qu’elle est aussi fugace et futile, comme du sable qui coule entre nos doigts. Nous pouvons le toucher, mais jamais le saisir. Mais qui sait, peut-être que cette danse sera le premier qui ne s’effacera pas ? Car après tout, si j’en apprends plus sur Night, peut-être que cela en vaudra le coup.

Qui sait ce qu’il verrait de Beauty. Uniquement ce que je laissais voir, après tout je n’étais qu’une femme aux nombreux masques. Tout comme celui que nous portions. Ce jeu n’était qu’une mascarade de plus entre nous, pour oublier ce que nous nous efforcions de jouer. Une relation qui ne deviendrait jamais réelle. Votre esprit est tourné vers une flamme qui n’est pas la mienne. Etait-ce un démon qui hante vos nuits, tout comme il hantait les miens ? Ou un flamme bien vivante qui fait battre votre cœur ? Alors pourquoi accepter ce pacte ?

Nous nous avancions dans le bal, jouant nos rôles de Beauty et Night. La mascarade commençait pour de bons. Je distillais quelques menus informations, sentant que mon partenaire se tenait en retrait concernant cette histoire. Quelques mots sur une rencontre récente, quelques mois tout juste, simplement dans un café. Les histoires les plus simples et clichés étaient celles qui fonctionnaient le mieux. Il suffisait simplement de voir la réaction de ceux qui échangeaient avec nous. C’était si simple, à tel point que cela m’effraya un instant, tandis que je croisais le regard de ma mère. Qu’est-ce que je devenais ?

Je sursautais légèrement en sentant un contact sur ma main. Mes yeux se posent sur Night et un sourire étira mes lèvres. J’emboitais son pas, répondant brièvement à l’étreinte de sa main, riant doucement.

- Eh bien, rien ne nous empêche de nous tromper de porte, quitte à s’échapper.

Mon ton était amusé et pourtant cette pensée me traversa l’esprit. Echapper ainsi à l’influence de ma mère. Une chose improbable. Alors nous nous échappions, seulement dans les jardins, prenant une bouffée d’air frais, ponctué par l’odeur des fleurs.

- Alors Night, vous ne participez pas souvent à ce type de soirée je me trompe ? Que pensez-vous donc de ce cher monde dans lequel nous sommes plongés ce soir ?

Que pensez-vous de votre chère Beauty, qui ment sans aucune difficulté, sans laisser paraitre la mmoindre trace de regrets ou de honte ? Qui se sert de vous sans scrupule ? Oui, que pensez-vous de cette créature entourée d’ombres ?

Je souris doucement, rieuse, pour cacher mes questionnements. Après tout, ce qu’il pensait de moi n’avait pas d’importance. Nous n’étions que deux inconnus, prétendant s’aimer, alors même que nous étions si différents et à la fois… j’avais cette impression de me voir dans un miroir.
Nash
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Nash
Dim 5 Nov - 23:58

Sky Winter
J'ai 25 ans et je vis à Washington mais je suis en séjour à New-York, je vis chez Cat' et Matt', aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis Eskyre, chanteur, rap, compositeur, auteur, interprète, musicien : guitariste et violoniste et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis un célibatard et je le vis plutôt cool.

Informations supplémentaires ici.

J'ai laissé ses contours s'estomper.
Cœur criblé de balles sans plus en douter.
Je réalise qu'elle ne pourra jamais me revenir.
D'elle, il ne me reste plus qu'un nostalgique souvenir. 

Je suis entré dans cette classe, je n'ai même pas toqué, j'ai simplement ouvert la porte sans délicatesse. J'ai regardé le professeur, nous commencions avec M.Bourvier, professeur de sciences et titulaire. J'ai regardé partout et il restait une place. Juste à côté de toi. Tu as été la première chose que j'ai vu. J'ai simplement dit "Sky" en levant la main afin de me présenter et sans aucune gêne, aucune, je me suis installé. Le professeur m'avait regardé étrangement, il avait tapé du pied sur le sol. Puis il a exigé que je lui présente des excuses... Mais tu sais, j'ai été désolé un nombre incalculable de fois pour des choses que je n'avais pas faite. Je disais être désolé pour être né aussi stupide, incapable de comprendre quoique ce soit, désolé de prendre trop de place, désolé d'être inutile. Mais j'en avais assez de m'excuser. Si j'arrive en retard, ce n'est pas de ma faute. Alors j'ai simplement refusé par un "non". Je t'ai accordé un sourire espiègle. Le sourire d'un gamin fier de s'être opposé à un tyran. Puis il avait insisté autant que moi et finalement, il m'a demandé mon journal. J'ai rigolé. Il m'a demandé ce qu'il y avait de drôle là-dedans. Je lui ai juste dit que mon journal, c'est lui qui l'avait. A cela, tout le monde a rigolé. Peut-être était-ce mon sourire, ma confiance ou le ton que j'avais employé ? Je n'en sais rien, en tout cas, ils ont trouvé cela drôle. La situation était cocasse. Pour en rajouter une couche, je lui ai demandé que, tant qu'à faire, autant écrire mon prénom dessus. Faudrait pas qu'un pauvre gamin, par mégarde, écope d'un mot dans un journal qui n'était pas censé lui appartenir ! Il n'a pas apprécié. Pourtant, ce que je disais avait du sens alors il a appliqué mes consignes. Je t'ai à nouveau regardé, toi qui m'étais étrangère, je voulais te plaire. Je voulais te faire sourire. J'aimais bien ton sourire. Il était beau. Comme toi. Je t'ai accordé un clin d’œil conspirateur, un qui voulait dire "Cela en valait la peine !". Puis il m'a donné ce journal et j'ai recopié le tien pour avoir notre horaire. Et plus tard, tu auras remarqué que cela n'a servi à rien que je l'écrive, je ne comptais pas le retenir de toute façon. Je disais "Si cela change tous les ans, à quoi ça sert que je retienne ?". Tu roulais des yeux mais tu souriais. Là plupart du temps, je te demandais notre horaire ou si tu ne le savais pas, à quelqu'un d'autre dans notre classe. Vu que j'étais apprécié, ils me répondaient facilement. Eux aussi, ils voulaient me plaire. Je suis juste devenu quelqu'un de populaire. Mais cette fois-là, j'ai écris mon horaire dans mon journal. La première et dernière fois que je le ferai. Je pense que je voulais simplement faire amende honorable envers mon titulaire. Pour lui montrer que je n'étais pas seulement rebelle. Mais voilà, premier jour et il ne me portait pas dans son coeur. A la fin, parce que je déconcentrais les autres, ce qui était vrai, il m'a donné une heure de colle. Première d'une longue série...
 
-Vous vous sous-estimez. S'il y en a bien une qui récolte les regards depuis son arrivé, c'est bien vous. 
Lyanna aussi faisait cela. Elle se cantonnait à une place inférieure de celle qui lui revenait de droit. Elle ne voyait jamais à quel point elle était assez, plus que suffisante pour tout le monde. Sauf pour elle-même et sa mère... Elle était appréciée dans l'école, parmi les garçons surtout. Mais moi, je ne voyais que ce qu'elle voulait bien me montrer. Je m'en contentais. J'apprenais à la connaître. Et il m'a fallu du temps avant de comprendre toute l'étendue de sa richesse, de la portée de ce nom qui était un tel poids sur ses épaules... Campbell. Je ne les connaissais pas. Je n'étais pas de son monde. J'ignorais qui elle était... Non, c'est faux. Je te connaissais. C'est de sa famille dont je ne savais rien. Et pour être honnête, ce n'était pas plus mal. Car j'ai regretté de l'avoir connu... Plus que je ne l'aurais dû. Plus que je ne l'aurais voulu. 

-Très simple, il suffit de les nourrir et pendant qu'ils comblent leur appétit vorace, nous partirons. Le Night que je suis ne serait pas contre de rejoindre les siens non plus. 
Fis-je d'abord conspirateur, comme si je préparais le scandale du siècle, ou du moins, un assez gros scandale pour qu'ils ne voient nullement notre disparition. Puis peu à peu, le ton se faisait plus amusé. 

-Comme je le disais, rien n'est jamais aussi simple...
Nous avons tous les deux détournés la question afin de ne pas répondre. Cela doit être un sujet sensible, comme pour moi. Puis je vois son regard absent, qui cache une infinie tristesse. Je le sais. Je le sens... Et je ne sais pas pourquoi, je pense à toi. Lyanna. Je pense à elle. Cette Beauty me fait penser à Lyanna. Ce regard, il me touche. Il me rappelle des souvenirs beaux à immondes, joyeux à déchirants.

-Si ce sable coule d'entre vos doigts... Prenez garde à ne pas créer une frontière qui impose des limites à une seule personne...
Et comme pour prouver mes dires, en m'approchant d'elle d'un pas, violant légèrement sa bulle personnelle, je lui chuchote.

-Vous... 
Puis je me recule. Les limites peuvent être brisées par d'autres, mais nullement par nous-mêmes. 

Finalement, nous nous mêlons au invité. Je joue le jeu. Je passe parfois mon bras autour de sa taille quand elle me présente comme sa nouvelle relation naissante, un sourire charmant sur les lèvres. Quand il me parle à moi de notre "relation", je leur dis simplement ce qu'ils veulent entendre. Je lui prends délicatement sa main puis j'appose un baiser sur le dos de sa main, en expliquant "Ce fut une révélation". Ils n'ont besoin de rien de plus pour s'émoustiller, et être comblé. Alors que j'étais d'une imprécision sans borne, d'un mystère absolu. Cela semblait leur plaire en tous les cas. 

O0oO0oO0oO0oO0oO0oO0oO0oO0oO0o0Oo0Oo0Oo0Oo0Oo0Oo0Oo0Oo0Oo0O

Nous sommes finalement dans le jardin.

-Un jour... Peut-être. 
Je ne sais pas trop à quoi je lui réponds. Mais c'est tout ce que je me permets de dire. J'ai cette impression d'en avoir trop dit et pas assez à la fois... 

-En effet, Beauty, je ne suis pas de ce monde. Je crois que je ne trouverai jamais ma place dans ces soirées mondaines. Je veux changer la face du monde, nullement lever mon verre en portant un toast afin que la paix règne sur Terre. 
Cette hypocrisie me tenaille. Lever son verre à ceux qui n'ont plus rien... Ce n'est pas penser à eux, ces pauvres gens... C'est simplement apaiser leur conscience et cette culpabilité qu'ont -pour certains- les "Tout" envers ceux qui n'ont rien. Je trouve cela plus condescendant qu'autre chose. 

-Et vous ? Vous semblez être née dans ce milieu pourtant, vous ne semblez pas apprécier non plus. 
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