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LE TEMPS D'UN RP

Destins croisés [Ft Clionestra] (TW+18)

Edward
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Edward
Jeu 25 Jan - 18:04
Destins croisés
TW : +18, violence, langage, alcool

La situation
An 1088, Duché de Bretagne, dans une petite ville seigneuriale.

Deux jeunes gens, amis depuis l’enfance, ont prévu de s’avouer leurs sentiments lors de la fête du printemps.
Lui, quatorze ans, est le fils du forgeron, intrépide et roublard, il n’en est pas moi quelqu’un de tendre et de patient. Elle, treize ans, est fille d’aubergistes, téméraire et farouche, elle est cependant d’un naturel doux.
“Si ces deux là ne finissent pas ensemble, c’est que le monde part de guingois !” disaient les vieilles bigotes.

Hélas, la veille de la fête qui était censée leur permettre de découvrir, avec surprise, l’amour que chacun d’eux éprouvait pour l’autre, un drame s’abattait sur la ville.
En effet, une troupe de brigands et de mercenaires d’une cinquantaine de cavaliers franchissait les portes pour ravager les bâtisses et semer la mort.

Lui, fût capturé plus qu’enrôlé pour devenir écuyer.
Elle, une autre troupe l’emportait quelques jours plus tard pour la ramener à un Seigneur éloigné.

C'était ainsi à l'époque, lorsque des seigneurs se livrent bataille, le peuple souffre. Les grands n'hésitent pas à se servir dans la masse pour leurs besoins militaires ou... personnels.

****Treize ans plus tard****

An 1101, Comté de Carcassonne, dans un village à quelques kilomètres de l’immense cité à la double ceinture de pierres.

En milieu de matinée, un homme vêtu comme un pèlerin ou, éventuellement, comme un vagabond, pénétrait la ville. Couvert d’une grande cape brune élimée à la capuche rabattue, une sacoche battant le flanc, seul pouvait-on voir une chevelure hirsute et broussailleuse et un visage masqué d’une grosse barbe fournie.

Arrivant sur la place du marché, l’homme stoppa le pas en apercevant quatre nigauds qui semblaient s’amuser d’une jeune femme. Une ombre passa sur le visage de l’homme tandis qu’un couteau venait d'apparaître dans la main de l’un des bandits.

Contexte provenant de nos cervelles
Edward
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Edward
Jeu 25 Jan - 19:39

Galaad d’Acre
J'ai 27 ans et je vis sur les routes, France. Dans la vie, je suis homme d’arme et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Fils d’un forgeron, né en Bretagne, j’ai été enrôlé de force à l’âge de 13 ou 14 ans pour devenir écuyer.
Au fur et à mesure du temps, je suis devenu piéton armé jusqu’à ce que mon Seigneur ne reçoive l’ordre d’envoyer des hommes en Terre-Sainte. Une fois de plus, je n’ai guère eu le choix. Nous sommes en 1095 et je quitte ma terre natale pour traverser l’Europe jusqu’à Jérusalem. Là-bas, je ferai la rencontre d’un chevalier qui me prendra avec lui et m’apprendra réellement le combat.
Avec le temps, une bonne concentration et un travail assidu, j’ai fini par devenir extrêmement habile à l’épée et à la lance.
J’ai gravis quelques échelons et, par la grâce divine, j’ai survécu. À la fin, en 1099, l’on m’annonça que j’étais libéré de ma servitude et que je pouvais rentrer chez-moi avec un titre de chevalier. Sans terres, certes, mais libre.
Un an plus tard, j’arrivais dans le Comté de Carcassonne après avoir loué mes services par-ci, par-là. J’avais entendu dire que cette région était agréable, aussi je m’autorisais à la découvrir pour, éventuellement, m’y installer ?

A défaut de nous donner son pain, elle va nous offrir ses miches ! Hein les gars ! Braillait le type au couteau. Deux de ses compères tenaient fermement la pauvre jeune femme par les bras avant que le troisième ne se saisisse de son panier de pain pour l’envoyer au sol.
Aller ma mignonne ! On est bien sage, j’voudrais pas avoir à décorer ton joli minois !
Le groupe émit alors un rire gras et sale.

Ma vieille cape marron me couvrait le corps, la capuche masquait mon visage et seule était visible la besace de cuir que je portais par-dessus l’ample habit.
Dessous, je portais une cotte de maille trouée et défraichie, un pantalon rembourré et une paire de botte ayant vu des jours meilleurs.

Sans un mot, je ramassais la louche qu’un cuisinier du marché avait laissé là pour observer le spectacle. Personne n’osait bouger pour défendre cette pauvre demoiselle, pas même les gardes que je voyais se gausser au loin.
Mon “arme” en main, je me dirigeais vers l’attroupement.

Arrête de gigoter, t’en as envie en plus ! Grognait le chef de cette pathétique bande de misérables, tandis qu’il essayait d’entrainer sa proie plus loin.

Je ne crois pas, non ! Dis-je d’une voix forte, grave et ferme.
Alors, quatre dents décollèrent de sa mâchoire sous le coup de louche, l’envoyant chialer au sol, bavant sang et morve.
Il y eut un instant de flottement durant lequel les trois autres durent solliciter profondément leur cervelle.
Le premier à se ruer sur moi fut accueilli de deux coups dans la figure avant que je ne lui envoie mon poing dans le ventre. Je dansais quelques secondes avec les deux autres qui avaient eu la présence d’esprit de m’attaquer à deux. Si l’un termina la bataille un bras cassé et la louche enfoncée dans la gorge, le dernier hurlait au sol, le couteau de son chef planté dans la cuisse.

Vous devriez apprendre à écouter lorsque l’on vous dit non ! Suggérais-je avant de jeter un bref regard à la jeune femme. Elle paraissait en bonne santé, aussi, je m’éclipsais comme j’étais arrivé. Sans un mot pour la donzelle.

****

L’auberge que j’avais trouvé était convenable. J’avais payé d’avance pour une semaine et commandé un plateau de pain et de fromage, un pichet de bière et un bain.
L’on m’avait monté un baquet dans ma chambre avant que, plusieurs allers-retours plus tard, il ne soit plein d’une eau fumante.
J’avais déposé ma cape sur une chaise, ma besace sur la commode, dévoilant l’épée qui battait mon flanc. Je débouclais ma ceinture pour poser mon arme proche du lit avant de retirer la maille qui me couvrait le dos.
Je rêvais d’un bain depuis bien longtemps et j’en étais à retirer ma chemise lorsque le bruit de la porte se fit entendre.
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Jeu 25 Jan - 23:47

Florence
de la maison Bellforest

J'ai 26 ans et je vais déménager chez mon futur époux, dans l'Est de la France. Dans la vie, je suis orpheline et adopté et je m'en sors bien (sauf cette histoire de mariage avec un homme que je n'aime pas). Sinon, grâce à ma chance/, je suis amoureuse de mon meilleur amie d'enfance et je le vis plutôt mal.

→ Possède une cicatrice en forme de lune sur le poignet gauche
→ Adore les pierres et les minéraux
→ Sait lire, écrire et parler couramment plusieurs langues grâce à son père adoptif.
→ Adopté à 13 ans par un seigneur noble qui était amoureux de sa mère
→ Vis protégé et enfermé dans le château depuis sans faire cas du monde extérieur, des guerres ou des aspects politiques
La féminité. Les courbes. La poitrine. Le désir. Tout ça était étranger à Florence. Elle ne comprenait pas l’attrait des hommes pour le sexe. Ni même l’attrait des femmes pour l’abandon de leur vertu. Elle avait longtemps décidé que sa vertu n’appartenait qu’à un homme, et cet homme n’existait plus. Depuis lui, il n’y avait eu personne. Aucune âme n’avait réussi à lui donner envie d’amour, de romantisme et d’attirance charnelle. Malgré tout ce qu’on peut penser d’elle, ce n’était même pas être têtu. Ce n’était pas comme si elle se forçait à ne rien ressentir pour les autres. Elle avise la cicatrice en forme de lune sur son poignet. Une brûlure qu’elle avait eue à l’âge de dix ans, alors qu’elle avait stupidement décidé de mettre sa main dans les flammes pour essayer d’attraper une pierre qu’elle trouvait jolie. Florence avait toujours aimé les pierres. Pas que précieuses, bien qu’elle était curieuse des minéraux nobles. Chaque pierre l’intéressait, chaque couleur de pierre, chaque intérieur. Ce n’était pas une passion scientifique. Si elle attrapait des pierres pour les garder, elle ne connaissait ni leur nom, ni leur vertu. Elle avait voulu attraper une pierre, au-dessus le foyer, et son poignet avait été pris dans les hautes flammes. Elle avait crié. Et il avait été là.

Pour lui, elle avait eu de l’attirance. Pour lui, elle avait eu de l’envie et du désir. Oh, pas quelque chose de bien charnelle, malgré tout. Florence avait eu envie de l’embrasser et se blottir contre lui comme elle avait pu voir ses parents le faire. Elle voulait ce moment de bonheur, le matin où elle découvrirait qu’il dormait avec elle. Si elle voulait « coucher » avec lui, elle n’avait réalisé que bien plus vieille que le mot n’avait pas la bonne définition dans son esprit d’enfant.

Et maintenant qu’elle ne l’avait plus ? Elle n’avait aucun désir, pour personne, jamais. Après avoir été séparé de lui, elle avait fini dans un château qui l’avait accueillit comme la pupille du seigneur. Elle n’avait pas mal vécu. Elle était contrainte et obligé, mais elle n’était pas maltraité. Son père adoptif avait autant d’amour pour sa fille que ce qu’il avait pu en avoir, jadis, de sa mère, alors simple servante avant qu’elle ne rencontre son père. Dans un monde différent, sa mère aurait choisi le seigneur pour en devenir la maitresse que son père, simple aubergiste. Personne n’avait jamais trouvé à redire en l’apparition d’une enfant comme elle. Après tout, elle était une enfant joyeuse, souriante et bien aimante envers les serviteurs et le petit peuple dont elle considérait toujours faire partie. Mais, elle avait toujours eu un manque, un trou dans sa poitrine. Il lui manquait son astre lunaire. Celui qui l’avait soigné, après s’être brûlé, celui qui lui faisait voir le monde différemment.

Après lui, plus rien. Que l’incompréhension du monde qui l’entoure… comme les hommes qui l’entourent, justement. Ils voulaient sa vertu, son corps et sa dignité. Mais qu’est-ce que cela pourrait leur apporter ? Il n’y avait rien de noble à prendre sans avoir la permission. Il n’y avait rien de noble au fait d’arracher, de voler, de piquer ou de violenter. Elle allait épouser un homme qui avait le double de son âge. Selon les mœurs, elle était déjà une vieille fille, de toute façon. Elle aurait dû être mariée plus tôt. Son père adoptif avait juste vue la vérité de Florence… Elle n’avait jamais été prête à abandonner le fantôme de la vie amoureuse dont elle avait rêvé petite fille. Il n’avait cédé au seigneur que récemment. Et elle ignore pourquoi.

C’était ce qui l’emmène ici. En route pour être rejoint et épouser par un homme qui voulait la même chose que ces goujats malfamés. Elle regarde le pain tomber au sol. Gâchis de nourriture pour elle qui avait appris l’importance de la pitance et de l’argent.

- Lâchez moi, pesta-t-elle entre ses dents.

Elle sent les doigts d’un des hommes rentré dans sa peau, malgré l’épaisseur de sa robe. Elle lâche un grognement, de mécontentement et de douleur. Son père adoptif lui avait appris la noblesse, la délicatesse et la politesse, mais elle n’avait jamais oublié ce que son père lui avait appris. Les jurons et quelques gestes déplacés pour se protéger des hommes mauvais. Elle essayait de faire lâcher prise, mais même si elle savait où frapper pour faire mal, l’entrejambe lui disait son père, elle n’avait pas la force de combattre trois hommes costauds et n’ayant rien à perdre. Pourquoi était-elle sortie ce matin, déjà ? Ah oui. Elle avait eu besoin de respirer. Elle essaie à nouveau et puis…

Tout se passe, et elle ne sait pas du tout comment ça se passe. D’un coup, les hommes qui lui voulaient du mal disparaissent, la lâche. Un homme, inconnu, venait de l’aider. Et il disparu aussi alors que les trois autres restèrent sur le sol. Souffrants. Bien.

Elle rentre à l’auberge où elle logeait pour le moment. Elle y rentre et alors qu’elle se retrouve avec les suivantes et suivants de son futur époux, celui-ci approche. Elle se fige. Elle n’aime pas l’idée qu’elle se retrouve acculée pour sa vertu, une seconde fois, car son futur époux avait des mains baladeuses et grassouillets qui la faisait frémir d'effroi. Alors, elle tourne les talons et monte à l’étage. Son futur époux l’ayant aperçu, elle sait qu’il la suit. Elle se dépêche et trouve la première porte normalement libre pour s’engouffrer à l’intérieur. Elle est là. Elle colle son dos à la porte et respire d’un coup. Elle sait qu’elle devra « passer à la casserole » une fois le mariage officié. Elle sait qu’elle n’aura pas le choix. Elle devait le faire pour son père adoptif. Pour ce qu’on lui a donné durant toutes ses années. Mais clairement pas avant le mariage. Sa vertu n’était pas à débattre. Alors qu’elle lâcha un soupire encore plus long, elle sursaute en observant un homme debout à contre jour de la chambre. Torse nu.

Et alors même qu’elle n’avait pas vue d’homme accrochant son regard depuis des années, elle rougit. Son cœur se mit à battre très fort. Son esprit s’échauffe et une idée lui traversa l’esprit. « Si Galaad avait grandi avec moi, il serait ainsi maintenant ». Cette idée passe au même moment que son regard ne coule sur le torse de l’inconnu et qu’elle le voit. Le pendentif qu’elle avait offert à Galaad. Machinalement elle pose sa main sur son bras et y repousse la manche vers son poignet, pour le cacher. Elle tremble un peu alors qu’elle regarde l’homme. Son ami. La personne a qui elle était prête à tout donner. Elle le regarde et sans attendre, pour une raison qui la dépasse, elle se plie dans une révérence.

- Sir, je suis là pour vous servir.

Non mais… Qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle n’était très clairement pas là pour le servir. Elle n’était même pas employée. Mais elle ne savait pas quoi faire d’autres que lui proposer son aide comme elle le peut… pour ne pas sortir de cette chambre. Jamais plus. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé. Lui. Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire, que mentir pour ne pas sortir de ce rêve qu’elle était en train de vivre.

- Voulez-vous de l’aide ?

Une fille de bonne famille ne pourrait pas poser ce genre de question. Cela serait incongru et inconvenant… mais tant pis. Elle n’avait pas tout son esprit très clair en l’instant. Elle ne pouvait faire que ce qu’elle peut. Comme elle le peut.


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Ven 26 Jan - 8:48

Galaad d’Acre
J'ai 27 ans et je vis sur les routes, France. Dans la vie, je suis homme d’arme et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Fils d’un forgeron, né en Bretagne, j’ai été enrôlé de force à l’âge de 13 ou 14 ans pour devenir écuyer.
Au fur et à mesure du temps, je suis devenu piéton armé jusqu’à ce que mon Seigneur ne reçoive l’ordre d’envoyer des hommes en Terre-Sainte. Une fois de plus, je n’ai guère eu le choix. Nous sommes en 1095 et je quitte ma terre natale pour traverser l’Europe jusqu’à Jérusalem. Là-bas, je ferai la rencontre d’un chevalier qui me prendra avec lui et m’apprendra réellement le combat.
Avec le temps, une bonne concentration et un travail assidu, j’ai fini par devenir extrêmement habile à l’épée et à la lance.
J’ai gravis quelques échelons et, par la grâce divine, j’ai survécu. À la fin, en 1099, l’on m’annonça que j’étais libéré de ma servitude et que je pouvais rentrer chez-moi avec un titre de chevalier. Sans terres, certes, mais libre.
Un an plus tard, j’arrivais dans le Comté de Carcassonne après avoir loué mes services par-ci, par-là. J’avais entendu dire que cette région était agréable, aussi je m’autorisais à la découvrir pour, éventuellement, m’y installer ?

Je terminais donc de retirer mon vêtement avant de me retourner, intrigué par ce bruit qu’avait émis le battant de la porte. Je découvrais ainsi la jeune femme que j’avais aidé quelques instants plus tôt, exécutant une révérence, m’annonçant être à mon service tout en exhibant ses joues rougies.

J’étais là, face à elle dans mon pantalon rembourré noir, mes vieilles bottes toujours aux pieds. Ma ceinture, à laquelle était passé un couteau, retenait cet habit de protection épais sous lequel un sous-vêtement terminait de me vêtir.
J’étudiais brièvement la jeune femme, avisant une robe assez classique, une coiffure destinée à être plus pratique qu’élégante. Son visage, aux teintes rosées, était tout à fait charmant, m’évoquant même de très vieux souvenirs, elle n’avait clairement pas l’allure d’une servante que l’on envoie habituellement aux clients… D’autant que j’avais payé ma chambre au juste prix, tarif ne justifiant pas que l’on m’affecte une…servante.
Pourtant, elle confirmait ses dires, demandant si je désirais de l’aide.

Lorsque l’on frappa à la porte, une voix masculine avinée se détachant derrière le chambranle, je commençais à y voir plus clair. Aussi, je me dirigeais vers la jeune femme, n’ayant toujours pas prononcé un mot. D’une main légère sur son épaule, je l’écartais pour ouvrir sans qu’elle ne soit visible depuis le couloir.

Oh ! Mes excuses Monsieur ! Auriez-vous vu une jeune femme ? Une blonde ? Me demandait alors un homme proche de la soixantaine, visiblement bien imbibé et au regard lubrique.

Non ! Claquais-je d’une voix calme, mais ferme. Je vous conseille de ne plus m’importuner si vous souhaitez pouvoir rentrer chez-vous ! J’ai payé pour être au calme, tenez-vous le pour dit ! Assénais-je alors que ma main était posée sur le manche de mon couteau.

Blême, le vieil homme s’excusa avant de déguerpir, me laissant refermer la porte, abaissant cette fois le loquet.
Sur mon buste, la jeune femme pouvait voir différentes cicatrices éparses, dont-une, plus importante, au flanc gauche, résultat d’un coup de lance. Conscient, cependant, de mon long voyage, ma peau poussiéreuse et par endroit noircie n’offrait clairement pas un spectacle délicat.

Je suis navré que cette journée se montre aussi difficile pour vous. Le marché d’abord, ici ensuite. Notais-je à l’adresse de la jeune femme. J’ai l’impression que vous avez plus besoin d’aide que moi. Souriais-je avant de retourner vers le baquet.

Si cet homme vous cherche des ennuis, vous pouvez rester ici. Je vais prendre mon bain, je ne vous demande rien, mais je ne vous empêcherais pas de m’aider si vous le souhaitez. Annonçais-je avant de m’agenouiller, serrant mon médaillon entre mes doigts le temps d’une courte prière silencieuse.

Chaque jour, depuis treize ans, je priais pour celle que j’aimais et dont j’avais été séparé. J’avais cessé de prier pour que l’on se retrouve, le temps passant rendant cette possibilité tellement floue. En revanche, j’avais toujours prié pour qu’elle se porte bien et qu’elle soit aussi heureuse que possible.
Ceci fait, je retirais mes bottes avant de m’attaquer à ma ceinture.

Clionestra
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Sam 27 Jan - 19:32

Florence
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J'ai 26 ans et je vais déménager chez mon futur époux, dans l'Est de la France. Dans la vie, je suis orpheline et adopté et je m'en sors bien (sauf cette histoire de mariage avec un homme que je n'aime pas). Sinon, grâce à ma chance/, je suis amoureuse de mon meilleur amie d'enfance et je le vis plutôt mal.

→ Possède une cicatrice en forme de lune sur le poignet gauche
→ Adore les pierres et les minéraux
→ Sait lire, écrire et parler couramment plusieurs langues grâce à son père adoptif.
→ Adopté à 13 ans par un seigneur noble qui était amoureux de sa mère
→ Vis protégé et enfermé dans le château depuis sans faire cas du monde extérieur, des guerres ou des aspects politiques
Elle est immobile face à l’homme. Son regard se perd dans son visage. Ses pommettes, son nez, ses lèvres, descendant encore vers son collier qu’il avait sur son torse. Elle remarque des marques, des cicatrices qu’il n’avait pas avant… Il y avait tellement de temps qui s’était écoulé. Elle le regarde avec intérêt et silence. Elle avait treize ans quand elle avait été séparée de lui. C’était il y a treize ans. Tout ça… toute cette histoire le perturbe. Elle le regarde. Elle a une pensée sur la vertu des hommes et des femmes. Elle ne pouvait espérer qu’il soit toujours puceau, laissant cette première fois pour elle, comme elle, elle avait pu le faire aussi longtemps. Elle tire à nouveau sur sa manche. Elle cache la marque qui pourrait la faire se reconnaître. Elle n’avait que ça. Il ne la reconnaissait pas. Ni son regard, ni son corps, ni ses cheveux… elle était méconnaissable après treize ans, mais elle se demandait s’il pourrait la reconnaître, tout de même.

Secouant la tête, elle essaya de sortir de cette situation avant que la porte ne soit frappée. Elle se fige. Elle regarde la porte et malgré elle, elle se plaque un peu plus contre. Non… Non, il ne peut pas venir dans cette pièce et la trouver. Déjà, elle devait devenir sa femme, donc on pouvait déjà parler d’adultère et… Il y avait une loi qui autorisait les femmes à se faire fouetter s’il y avait une suspicion. Elle tremble un peu. Et comme d’ordinaire, Galaad la sauva. Parce qu’il avait toujours été lui. Il était le chevalier blanc qui protège les princesses dans les balades qu’elle pouvait entendre d’un ménestrel. Il était la personne bonne en qui on pouvait avoir confiance. Il était le genre de personne qui aidé les femmes inconnues, au lieu de détourner les yeux comme tout le monde faisait. Quand il s’était approché pour ouvrir la porte, pas une seconde elle n’avait douté qu’il la protégerait. Pas une seconde. Elle le remercia silencieusement. Elle se penche même dans une révérence, plus pour essayer de trouver le souffle que par véritable dévotion.

- Merci, finit-elle par dire doucement. Et elle se montre bien plus pressante que d’ordinaire, je dois l’avouer.

Cette journée n’en finissait pas. Entre cette rencontre avant le mariage avec son promis, le fait que son père la laisse seulement avec une suivante et deux gardes et qu’elle retrouve l’amour de sa vie, son premier et seul amour qui ne la reconnaîtrait pas, elle avait de quoi avoir le mal du pays, le mal de mer, le mal de tout. Elle se sentait comme prise dans un vertige de sensation et d’obligations. Que venait-il faire ici ? Pourquoi maintenant ? Est-ce que c’était un message de Dieu pour lui dire de ne pas épouser son promis ? Ou une tentation du diable pour partir en courant comme une débauchée ? Pour le coup, elle n’en savait rien. Elle n’avait pas envie de le savoir. Elle voulait juste être réconfortée comme à l’époque de sa jeunesse. Ou le désir du corps ne faisait pas fondre le cerveau des hommes par les oreilles. Ou en tout cas, pas parce qu’ils la désiraient, elle. Elle était déjà trop vieille. Vieille fille. On la critique pour son âge mais on la veut pour son corps. Elle ne voulait pas tout ça. Elle voulait simplement… Elle relève les yeux vers son ami. Elle ne sait plus ce qu’elle veut. Elle se retourne après l’avoir vue faire une prière.

- Je…, déglutit-elle péniblement en l’écoutant finir de se déshabiller, je vous dois bien ça. Laissez-moi vous… vous frotter le dos, pour frotter la saleté.

Elle attend de l’entendre se mettre dans l’eau. Elle écoute et attends encore un peu avant de tourner les yeux pour voir la situation. Elle s’approche doucement. Elle trouve une éponge de corps et s’approche un peu plus. Galaad. Comment lui dire, maintenant ? Elle devrait lui dire, non ? Mais pourquoi faire ? Galaad lui avait toujours dit qu’il l’aimait « comme une sœur ». Non. C’est faux. Il lui avait déjà dis « Je t’aime » sans préciser la portée de son amour. Et elle, aussi, lui avait déjà dit « Je t’aime » mais en pensant à un amour d’amitié, d’ami, de famille presque… mais… elle l’avait aimé, vraiment de tout son cœur. Elle l’aimait encore. Elle touche son corps et frotte une zone crasseuse en silence. Elle ne parlait plus. Elle touchait le corps. Et elle avait envie de pleurer. Derrière lui, elle sentait les larmes lui picotaient les joues. Elle ne pouvait pas lui dire. Elle ne pouvait pas dire ce qu’elle voulait dire. Elle suppliait qu’il la sauve de cette situation. Elle avait accepté de barder sa vertu à ce vieux vicelard… mais parce qu’elle avait la certitude de ne plus le voir, lui. Mais maintenant ? Il était là. Il était là, et elle, elle devait épouser un homme qui la dégoute. Elle sentait les joues qui picotent et elle fait un petit bruit d’étouffement de larmes. Elle ne savait plus quoi faire. Elle n’avait aucune solution. Alors, elle essayait de ne penser qu’à enlever les marques qui parsèment ce corps qu’elle aurait voulu connaître… Elle finit par pousser l’éponge pour toucher directement une cicatrice sur ce dos. Elle a un nouveau hoquet de souffrance.

- Je suis désolée, souffla-t-elle en espérant qu’il prenne ses larmes pour les émotions du jour et non pas ce qu’ils étaient réellement.

L’abandon. Plus tard, elle allait sortir de cette pièce. Rejoindre sa suivante puis attendre la semaine prochaine pour se marier et elle se laissera faire. Elle deviendra une épouse qui doit combler les désirs de son époux. Si elle venait de revoir Galaad, maintenant, c’était pour dire adieu à toutes ses pensées. Elle devait dire adieu à ses rêves, à ses espérances, à ce qu’elle aurait voulu. Elle aurait voulu lui. Mais, c’était la fin. C’était trop tard. Et elle avait le cœur détruit par cette idée.


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Edward
Dim 28 Jan - 14:48

Galaad d’Acre
J'ai 27 ans et je vis sur les routes, France. Dans la vie, je suis homme d’arme et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Fils d’un forgeron, né en Bretagne, j’ai été enrôlé de force à l’âge de 13 ou 14 ans pour devenir écuyer.
Au fur et à mesure du temps, je suis devenu piéton armé jusqu’à ce que mon Seigneur ne reçoive l’ordre d’envoyer des hommes en Terre-Sainte. Une fois de plus, je n’ai guère eu le choix. Nous sommes en 1095 et je quitte ma terre natale pour traverser l’Europe jusqu’à Jérusalem. Là-bas, je ferai la rencontre d’un chevalier qui me prendra avec lui et m’apprendra réellement le combat.
Avec le temps, une bonne concentration et un travail assidu, j’ai fini par devenir extrêmement habile à l’épée et à la lance.
J’ai gravis quelques échelons et, par la grâce divine, j’ai survécu. À la fin, en 1099, l’on m’annonça que j’étais libéré de ma servitude et que je pouvais rentrer chez-moi avec un titre de chevalier. Sans terres, certes, mais libre.
Un an plus tard, j’arrivais dans le Comté de Carcassonne après avoir loué mes services par-ci, par-là. J’avais entendu dire que cette région était agréable, aussi je m’autorisais à la découvrir pour, éventuellement, m’y installer ?

Après que je lui ai dit qu’elle pouvait rester dans ma chambre si cet homme l’embêtait, elle me fit une nouvelle révérence. Finalement, elle se retourne pendant que je fais ma prière, restant dos à moi le temps que je me déshabille complètement.
Je lui dis que je n’ai guère besoin d’aide, mais que je ne l’empêcherai pas de faire ce qu’elle estime nécessaire pour me remercier. Au fil du temps, j’ai appris que certaines personnes trouvaient terriblement offensant de se voir refuser la possibilité de remercier quelqu’un pour l’aide reçu. C’était notamment le cas des ethnies que j’avais pu rencontrer durant la croisade. Pour eux, refuser de la nourriture pour les avoir défendus de bandits revenait presque au même que de les menacer.
Depuis, je me contentais de bien signaler que je n’avais besoin de rien, les gens étaient alors libres d’agir selon leur désir et leur conscience.

Elle restait dos à moi le temps que je me retrouve nu et que je me plonge dans le baquet d’eau fumante. La jeune femme annonce alors qu’elle va me frotter le dos pour m’aider à me séparer de toute cette crasse. Je hoche la tête pour montrer mon accord, commençant alors à me savonner les bras.

Il s’écoule un petit moment silencieux, seulement perturbé par le clapotis de l’eau et, tandis que je décrasse bras et jambes, la jeune femme frotte une éponge dans mon dos. Au bout d’un moment, les bruits de l’eau sont rejoints par de discrets sanglots. Je marque donc une pause dans mes ablutions, guettant son mal-être. Est-ce la situation ? Se sentait-elle obligée de me rendre ce service ? Peut-être aurais-je dû différer mon bain, le temps qu’elle puisse partir sereinement ?
A moins que ce ne soit cette journée, difficile, qui ne la fasse craquer ?

Le temps que je me pose toutes ces questions, je sens ses doigts effleurer l’une de mes cicatrices. Je suis gagné par un frisson alors qu’elle émet un nouveau sanglot avant de s’excuser. Tournant la tête vers les doigts qu’elle a sur ma peau, elle s’excuse alors que je remarque que ses manches trempent dans l’eau.

Ne vous excusez pas Ma Demoiselle. Et si vous ne souhaitez pas poursuivre, alors arrêtez. Vous n’êtes pas obligée, vous ne me devez rien. Tentais-je de la rassurer. Alors, d’un geste lent, je remontais la première de ses manches pour qu’elle ne baigne plus avant de passer à la seconde.
Je suspendais mon geste à l’instant même où une marque apparaissait.

Il y a, sur cette terre, des détails qui ont leur importance. Des éléments qui, par leur aspect unique, sont impossibles à croiser deux fois dans une vie. Lorsque c’est le cas, c’est généralement que ces deux détails n’en sont en réalité qu’un seul et unique.

Florence… Murmurais-je, les yeux écarquillés.
A cet instant, ma cervelle me ramenait de nombreuses années en arrière, poussant mon coeur à accélérer brutalement. Après tout ce temps ? Elle était là ?

J’observais avec une extrême attention cette marque à son poignet, cherchant les détails qui ne correspondraient pas, mais aucun doute n’était permis.
Alors, oubliant tout jusqu’à ma tenue pour le moins légère, je me redressais soudainement de mon bain pour lui faire face, le regard brillant.

Dieu soit loué ! Il m’a entendu ! Florence, c’est bien toi ! Dis-je d’un ton joyeux et vibrant d’émotion avant de la prendre dans mes bras.
Dire que je voulais éviter qu’elle ne mouille ses manches, moi qui maintenant pressais mon corps mouillé contre elle.

Aucune importance, je venais de retrouver celle que j’aimais depuis toujours, celle pour laquelle je priais Dieu chaque jour pour qu’elle aille bien, pour qu’il me donne la force de la retrouver, qu’il m’aide à me garder pour elle, qu’il me guide jusqu’à elle.
Il m’avait entendu, elle était là et j’étais le plus heureux des hommes.

J’attends ce jour depuis treize ans et tu es là ! La femme que j’aime, de nouveau près de moi !

Clionestra
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Dim 28 Jan - 16:17

Florence
de la maison Bellforest

J'ai 26 ans et je vais déménager chez mon futur époux, dans l'Est de la France. Dans la vie, je suis orpheline et adopté et je m'en sors bien (sauf cette histoire de mariage avec un homme que je n'aime pas). Sinon, grâce à ma chance/, je suis amoureuse de mon meilleur amie d'enfance et je le vis plutôt mal.

→ Possède une cicatrice en forme de lune sur le poignet gauche
→ Adore les pierres et les minéraux
→ Sait lire, écrire et parler couramment plusieurs langues grâce à son père adoptif.
→ Adopté à 13 ans par un seigneur noble qui était amoureux de sa mère
→ Vis protégé et enfermé dans le château depuis sans faire cas du monde extérieur, des guerres ou des aspects politiques
Elle ne sait plus quoi faire. Son cœur tambourine dans sa poitrine comme les larmes coulent le long de ses joues. Elle devrait sortir d’ici… mais dehors, cette espèce de rêve éveillé qu’elle vit n’existe pas. Dehors, il y a une suite et son futur époux qui l’attende pour un mariage qu’elle avait consenti. Parce qu’elle ne pensait pas retrouver Galaad un jour. Elle avait cherché. Elle avait demandé à son père adoptif de chercher pour elle. Parce qu’il connaissait l’amour que l’on perds et celui que l’on retrouve. L’homme avait accepté parce que même si Florence n’était pas de son sang, il l’aimait comme sa propre fille. C’était étrange de se dire que l’homme abandonné avait fini par adopté la fille de la femme qui l’avait lésé. Mais il ne lui tenait pas rigueur de la désertion de sa mère. Il aimait l’amour. Peut-être le seul noble de ce rang qui croyait en l’amour et aurait préféré tout perdre, richesse et nom, pour les yeux d’une belle. Alors, il l’avait fait chercher… mais il ne l’avait jamais trouvé. Florence lui en avait tellement parlé… Son père adoptif comprendrait qu’elle désire être la femme de Galaad au lieu de l’autre vicieux, non ? Elle ne sait pas. Elle ne sait même pas comment parler à Galaad qui restait si doux et pur auprès d’une fille qu’il ne connaissait pas. Il avait toujours le cœur et l’âme d’un chevalier.

Elle était dans un état second, entre le songe et la réalité. Un état entre deux faits qui ne pouvait que la laisser mal à l’aise. Elle ne savait pas quoi faire. Son précepteur, un des hommes qui avait voulu faire d’elle un débauché sans y parvenir, lui avait dit un jour que « le savoir, c’est le pouvoir ». En étant ignorante de la vie et du sexe, elle n’avait pas le pouvoir de le contrôler. Elle avait trouvé cela stupide. Jusqu’à aujourd’hui. Elle savait quelque chose. Elle en avait les pleins pouvoirs pendant que Galaad serait simplement une victime de son ignorance. Cela la peine. Cela la tue. Et elle pleure et tant pis pour le cliché qui veut que les femmes soient des êtres sensibles. Elle ne voyait pas comment faire autrement.

D’ailleurs, c’était à cause de ses larmes et de ses pensées, qu’elle ne remarqua pas tout de suite qu’il était en train de lui relever les manches. En réalité, quand l’information arrive à son esprit, il était déjà trop tard. Elle se fige. Elle sent littéralement le sang quitter son corps alors qu’elle relève des yeux incertains sur lui. Et si ce n’était pas lui ? Si… Plus elle le savait, plus elle remarquait des choses en lui qui le faisait être son Galaad… mais s’il ne la reconnaissait pas ? Il murmure son nom, et stupidement, elle hoche la tête comme pour affirmer ses dires… et maintenant ? Elle devait faire quoi ?

Avant d’avoir eu le temps de se poser la question en entier, Galaad choisi pour elle. Il la prend dans ses bras et les siens se referme sur le corps de son ami. Il la prend dans ses bras avec émotion, et ça vibre en elle. Cela lui rappelle tous les moments passer ensemble. Le genre de moment que deux adolescents n’auraient pas pu avoir, mais ils n’étaient que des enfants. Quand avait-elle décidé que Galaad serait le seul homme qu’elle puisse aimer dans sa vie ? Elle ne pourrait pas le dire. Elle le connaissait depuis sa naissance, et elle croit qu’elle l’avait toujours connu. Leurs parents respectifs n’auraient pas mieux fait un mariage arrangé qu’en mettant les deux enfants ensemble à jouer. Il n’y avait pas eu de relation de frères et sœurs, entre eux. Tout de suite, c’était de l’amitié teinté de quelque chose de plus fort. Comme s’il y avait eu un lien invisible qui entouré leur deux cœurs pour les rapprocher l’un de l’autre. Elle pleure encore. Elle était sensible comme une femme. Elle acceptait cela si ça lui permettait de se laisser trembler dans les bras de celui qu’elle ai… Elle fait un hoquet d’émotion quand il vocalise ce qu’elle pensait depuis plusieurs minutes déjà. « La femme que j’aime ». Et pas comme une amie. Elle le sent à l’intérieur de son cœur. Ce n’était pas le genre d’amour que l’on donne à une amie. Elle n’avait jamais été que ça. Comme il avait toujours été bien plus. Elle tremble encore un peu avant de se reculer à peine. Leurs corps étaient toujours l’un contre l’autre, seul son visage s’écarta et une main remonta sur la joue de l’homme.

- Galaad, qu’elle murmure à son tour alors que ses doigts caresses sa peau, elle sent aussi sa lèvre inférieur tremblait sous l’émotion et son souffle se couper. Je suis désolée… Je n’aurais jamais du me séparer de toi.

Elle aurait pu lui courir après. Elle aurait pu le défendre, aller le chercher. Quand les troupes étaient arrivés, son père et sa mère l’avaient attrapé pour la cacher dans une grotte qui se trouver dans la cave de l’auberge. Elle était resté là, tétanisée et apeurée comme une enfant devait l’être… mais elle aurait dû se lever, elle aurait dû partir et ramener Galaad avec elle. Elle aurait dû crier plus fort quand ses parents lui avaient dit de se taire. Elle aurait dû… Elle n’aurait jamais dû laisser l’univers la séparer de lui. Elle pleure toujours, mais la tristesse et la culpabilité marquaient ses traits avec intensité.

- J’aurais dû venir te chercher et te cacher avec moi. J’avais si peur. J’étais incapable de bouger. Mais je ne pensais qu’à toi, dehors, et ne pas te retrouver… ne jamais te retrouver… Je suis tellement désolée !

Elle l’était, ça se voyait. Mais Galaad, qu’elle venait de retrouver, ne pouvait pas comprendre la teneur de cette désolation. Elle était resté caché deux jours, complet, dans ce petit trou derrière les murs de la cave. Deux jours où elle avait vue des choses affreuses se passer. Des choses qui ne donnerait aucune envie à une enfant de sortir. Il y avait eu des viols dans la cave, des femmes qu’elle connaissait. Il y avait eu des vols. Des meurtres. L’auberge avait été utilisé par les quelques brigands qui en avaient fait pendant deux jours leur QG. Et elle, elle était tétanisée qu’on la trouve. Se faisant plus petites qu’une souris, plus discrète qu’une ombre, elle voyait tout sans rien voir. Elle entendait tout sans tout comprendre. Elle voulait que lui pour la défendre. Elle avait eu un moment de culpabilité de ne pas avoir pensé à ses parents en deux jours, mais elle ne pouvait pas le faire. Parce qu’elle avait vue la lame transperçait son père et entendu sa mère hurlait de douleur. Mais pas lui. Lui, il était son chevalier, et même sans être présent, il était la raison de sa survie. Elle finit par poser la tête sur son front. Si la maison Bellforest n’était pas arrivée pour reprendre le village, elle serait morte dans ce trou. Et elle ne l’aurait pas retrouvé. C’était ça, qu’elle voulait garder en mémoire pour le moment. Le bonheur de l’avoir enfin avec elle. Elle le prend à nouveau dans ses bras, simplement par une pulsion d’amour alors qu’elle colle sa tête dans son cou et… elle laisse passer un petit rire.

- Mon chevalier blanc à moi, qu’elle murmure dans son rire.

Parce qu’elle avait toujours dit qu’il était son chevalier blanc, à elle. Celui qui protège la princesse. Et cela même si elle n’était pas une princesse. Il était à elle. Elle le câline ainsi autant de temps qu’il le faut pour qu’il la repousse.

HRP – Pour pas aller trop loin pour que tu puisses répondre à tout, mais sache que donc s’il la repousse un peu, elle n’est pas accroché fortement, elle se poussera sans soucis, même s’il est tout nu, son cerveau n’est pas connecté à leur accoutrement pour le moment :)


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J'ai 27 ans et je vis sur les routes, France. Dans la vie, je suis homme d’arme et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Fils d’un forgeron, né en Bretagne, j’ai été enrôlé de force à l’âge de 13 ou 14 ans pour devenir écuyer.

Au fur et à mesure du temps, je suis devenu piéton armé jusqu’à ce que mon Seigneur ne reçoive l’ordre d’envoyer des hommes en Terre-Sainte. Une fois de plus, je n’ai guère eu le choix. Nous sommes en 1095 et je quitte ma terre natale pour traverser l’Europe jusqu’à Jérusalem. Là-bas, je ferai la rencontre d’un chevalier qui me prendra avec lui et m’apprendra réellement le combat.
Avec le temps, une bonne concentration et un travail assidu, j’ai fini par devenir extrêmement habile à l’épée et à la lance.
J’ai gravis quelques échelons et, par la grâce divine, j’ai survécu. À la fin, en 1099, l’on m’annonça que j’étais libéré de ma servitude et que je pouvais rentrer chez-moi avec un titre de chevalier. Sans terres, certes, mais libre.
Un an plus tard, j’arrivais dans le Comté de Carcassonne après avoir loué mes services par-ci, par-là. J’avais entendu dire que cette région était agréable, aussi je m’autorisais à la découvrir pour, éventuellement, m’y installer ?

Je l’avais prise dans mes bras avant même de m’inquiéter de savoir si elle m’avait reconnue. Pourtant, mon doute fût rapidement levé lorsqu’elle murmure mon prénom, aventurant ses doigts sur ma peau, m’arrachant un frisson.


Alors que je veux lui confirmer qu’il s’agit bien de moi, elle s’excuse, la lèvre tremblante d’émotion, la voix chevrotante. Elle affirme que jamais elle n’aurait dû accepter que l’on soit séparés. Elle avait reculé un peu la tête, avouant qu’elle aurait dû me chercher, me cacher, mais qu’elle n’avait pas été capable de bouger. Impossible pour elle de faire quoi que ce soit et elle s’en voulait terriblement.


Cette période avait dû être difficile pour elle. Au-delà de mon enlèvement, j’avais appris par la suite que le village avait été presque rasé et qu’on ne comptait plus les morts. Mes parents, les siens probablement. Moi, j’avais eu cette chance de pouvoir garder d’eux des images de personnes vivantes. Cela ne devait pas être son cas.
Elle murmura alors ce petit surnom qu’elle avait l’habitude de me donner jadis, son chevalier blanc.


Je l’enlaçais tendrement, trempant un peu plus sa robe tandis qu’elle venait nicher sa tête dans mon cou. J’avais une main dans son dos, l’autre sur sa nuque, emmêlée dans sa tignasse. Nous restâmes ainsi un long moment. Elle me caressait la peau tandis que je faisais de même par-dessus sa robe mouillée.


Ne te crois pas responsable des agissements des hommes Florence. Nous étions des enfants, nous ne pouvions rien faire. C’est une épreuve que Dieu nous a imposé pour juger l’amour que j’avais pour toi… C'est ainsi que j'ai appris à voir les choses pour garder la force de survivre jusqu'à toi Dis-je alors d’une voix douce.


Je saisissais alors ses joues dans mes mains pour reculer sa tête et plonger dans son regard. Je t’aime Florence ! Je t’aimais à l’époque, je t’ai toujours aimé depuis. Dieu n’a pas manqué de me mettre à l’épreuve mais, qu’il m’en soit témoin, jamais, je n’ai flanché. Je suis toujours à toi.


Je détaillais son visage, les petites rides qui marquaient le passage du temps, ses yeux, brillants de larmes, ses lèvres, étirées en un sourire de joie. Instinctivement, je fis glisser un pouce sur ses lèvres. Je lui souriais également, un petit air taquin aux lèvres.


Tu me laisses sortir de mon bain ou tu m’y rejoins ? Lâchais-je avant de rire de bonheur et de poser mes lèvres sur les siennes, sans réfléchir au-delà de la joie extraordinaire de l’avoir enfin retrouvé.

Clionestra
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Dim 28 Jan - 21:41

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- J’aurais dû te sauver… répéta-t-elle en tremblant encore un peu. Juste toi. Au moins toi….

Elle sait qu’elle ne devait pas se sentir coupable. Elle le sait parce que son père adoptif lui a répété mainte fois. Il lui avait répété quand il venait dans sa chambre alors qu’elle hurlait de terreur pendant un cauchemar. Il lui répétait quand elle se mettait à pleurer après avoir entendu un bruit trop fort. Son père adoptif avait appris à ne même plus faire de partie de chasse dans le domaine pour préserver l’esprit de sa pupille. Il l’avait protégé comme un père. C’était son bonheur dans son malheur. La seule personne pour qui elle avait eu, à nouveau, du respect et de la loyauté : Wingson Bellforest. Elle lui devait sa loyauté et son amour. Elle lui devait la vie et sa santé mentale. Elle lui devait tout. Et pourtant, dans les bras de Galaad elle était prête à le trahir, même lui.

Et sur le coup, une pensée bien profane pensa dans son esprit. Dieu pouvait aller se faire foutre avec ses tests et ses défis. Dieu, sur le moment, si c’était de sa faute si elle se retrouvait sans lui depuis treize ans, alors elle le déteste. Elle le déteste du plus profond de son cœur. Elle remonte les yeux vers Galaad, elle observe ce visage qui avait grandit, vieillit, pris de la maturité. Mais ses yeux bleus étaient toujours les mêmes. Des yeux profonds, doux, courtois, loyaux. Le jeune homme avait toujours été ainsi. Elle voulait répondre à sa déclaration. Elle voulait lui dire qu’elle l’aime aussi. Mais, elle n’eut pas le temps. Parce que son cerveau avait encore eu un peu de mal à se mettre en selle, et que le temps que ça arrive à fonctionner correctement, il l’avait embrassé. Pas un simple baiser. Pas un baiser d’enfant. Pas un baiser chaste. C’était un baiser d’adulte.

Le genre de baiser qu’elle déteste chez les autres. Le genre de baiser qui la dégoûte pour les autres. Le genre de baiser qu’elle ne voulait pas ressentir… et pourtant là… Là… Doucement, sans répondre à sa question, elle enroule ses bras et elle intensifie le baiser. Elle était presque dans l’eau. Une jambe sur le rebord, elle était pratiquement dans l’eau alors qu’elle laisse ses lèvres contre celle du jeune homme. Elle se recule à peine alors qu’elle perd un peu l’équilibre. Elle finit par lâcher un rire plein de bonheur en se rattrapant à son épaule. Elle rit et sourit avant de relever les yeux vers lui. Elle devait lui dire. Elle devait lui dire, comme il avait été honnête.

- Je t’aime. Je t’ai toujours aimé. Tu as toujours été le seul dans mon cœur. Je… Je suis … J’ai… Je devais me marier, Galaad. Dans la semaine. Je… Je venais d’abandonner de te laisser tout de moi. Je suis désolée pour ça.

Elle se recule un peu de l’eau mais ne le lâche pas… ou alors… Elle remonte sa robe comme il faut et elle rejoint l’homme dans l’eau. Couché, ça pourrait être serré, mais ainsi debout il y avait largement assez de place. Elle se colle à lui, rougit un peu devant son corps nu qu’elle remarque à peine, avant de remonter ses mains dans ses cheveux.

- Mon corps est sain. Et mon cœur n’a jamais appartenu à un autre, Galaad.

Elle caresse ce crâne doucement. Elle le caresse et se demande ce qu’elle devait faire maintenant. Elle se pince les lèvres. Elle se les mord avant de s’approcher à nouveau de celles de l’homme. Elle sourit. Elle se fiche d’abimer sa robe ou ses chaussures. Elle se fiche de tout. Elle se colle à l’homme. Ses lèvres toujours sur celles de l’homme mais sans presser cette fois.

- Ne me lâche plus jamais. S’il te plait.

Si elle doit mourir d’être avec lui… alors elle préférait une journée avec lui que plus rien du tout. Elle préférait une heure, une minute, une seconde, une respiration… que ne plus rien avoir.

- Je ne me cacherais plus jamais sans toi.

Et cela, c’était une promesse qu’elle lui faisait. Plus jamais elle ne le laissera partir. Plus jamais elle ne se cachera. Plus jamais elle ne laissera l’univers, Dieu ou même les autres les séparer. Jamais plus.


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Au fur et à mesure du temps, je suis devenu piéton armé jusqu’à ce que mon Seigneur ne reçoive l’ordre d’envoyer des hommes en Terre-Sainte. Une fois de plus, je n’ai guère eu le choix. Nous sommes en 1095 et je quitte ma terre natale pour traverser l’Europe jusqu’à Jérusalem. Là-bas, je ferai la rencontre d’un chevalier qui me prendra avec lui et m’apprendra réellement le combat.
Avec le temps, une bonne concentration et un travail assidu, j’ai fini par devenir extrêmement habile à l’épée et à la lance.
J’ai gravis quelques échelons et, par la grâce divine, j’ai survécu. À la fin, en 1099, l’on m’annonça que j’étais libéré de ma servitude et que je pouvais rentrer chez-moi avec un titre de chevalier. Sans terres, certes, mais libre.
Un an plus tard, j’arrivais dans le Comté de Carcassonne après avoir loué mes services par-ci, par-là. J’avais entendu dire que cette région était agréable, aussi je m’autorisais à la découvrir pour, éventuellement, m’y installer ?

Tu es là, je suis là… Il n’y a plus que cela qui compte aujourd’hui Florence. Soufflais-je avant de l’embrasser en l’amenant à moi.
Elle me sert alors contre elle, appuyant un peu plus le baiser que l’on échange avec une passion presque furieuse. Comme si ces années passées n’avaient fait qu’accumuler le désir que l’on avait l’un pour l’autre.
Dans le mouvement, elle avait posé une jambe sur le rebord du baquet et, lorsque ce baiser s’acheva, elle reculait légèrement sans que l’on se lâche pour autant.


Alors, elle m’avouait ses fiançailles, avec ce mariage très prochain, avouant avoir cessé de m’attendre et, de nouveau, elle s’excusait. Elle recule encore un peu pour soulever sa robe afin d’enjamber le baquet, venant me rejoindre dans l’eau pour revenir contre moi. Je l’accueillais dans mes bras, la serrant fermement.


Ce mariage n’est pas fait Florence, je ne t’en veux pas d’avoir cessé de croire, pas après toutes ces années. Ce mariage n’est pas fait, alors oublie cet homme si c’est moi que tu veux. Glissais-je à son oreille tandis que je prenais doucement conscience que nos tenues étaient totalement…déparaillées ?
On peut le dire, oui…
Ses doigts se perdent dans mes cheveux tandis qu’elle m’annonce que j’ai toujours été le seul à occuper son cœur. Cette déclaration me fait frémir tandis que je la sers un peu plus encore.
Ses lèvres volent sur les miennes, saisissables et désirables, alléchantes.


Personne n’a jamais pris ta place dans le mien. Mon amour n’a toujours été que pour toi. Je me suis gardé pour toi, pour que lorsque ce jour viendrait, je puisse t’avouer mon amour franc et sincère. Pour que, si d’aventure, tu le voulais, tu puisses me faire tien sans crainte.


Dans un soupir, je laisse mes lèvres danser sur les siennes, comme dans une ronde. Je ne te lâcherai plus jamais ma belle. Je ne t’abandonnerai plus et je ferai tout pour que jamais plus tu n’ais à te cacher.


Alors, je m’emparais de nouveau de ses lèvres délicieuses. Après avant tant rêvé d’elles, je ne me lassais pas d’y goûter. Caressant son dos, remontant sur sa nuque, découvrant grossièrement ce corps qui avait bien changé depuis que nous avions été séparés.
Sentir ses doigts dans ma tignasse, frôlant parfois ma nuque m’arrachait des frissons de désir.
Ce désir que j’avais toujours eu pour elle et qui, maintenant que j’étais blotti contre elle, s’exprimait par un poids, lourd et brûlant, grandissant dans mon bas-ventre. Ce désir qui, doucement, prenait vie contre elle, croissant alors que ma main s’arrêtait dans le bas de son dos.


Je suis à toi ! Murmurais-je au creux de son oreille. Alors, je passais un bras sous son postérieur, l’autre derrière ses épaules et je la soulevais pour nous faire quitter le baquet d’eau, devenue tiède.






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