Sukoji ouvre les yeux et tout lui semble éblouissant. Les couleurs sont plus vives, plus énergique, plus belles. Le monde est si doux, les odeurs sont si bonnes, l'herbe est si fraiche. Le jeune garçon s'étire et remarque enfin qu'il n'est pas comme il est d'habitude. Ses mains sont plus grosses et petites, ses pieds ont rétrécit, lui même se sent plus léger. Il cligne des yeux plusieurs fois, tentant de comprendre, mais il ne sait pas ce qu'il fait là, ni où il est.

Alors il se lève et marche. Soudain, les souvenirs lui reviennent par flash. Amelia. Leur dispute. Leurs mots. Ses aveux. Sa main. Et le douleur lancinante au travers de son corps. Seulement, c'est quand un esprit apparaît devant lui en riant qu'il comprend où il est. Il avale sa salive difficilement, comment est-il arrivé là ? Et surtout comment sortir d'ici ? Sukoji n'a aucune réponse à ses questions et ne sait pas comment communiquer avec l'esprit, parlent-ils la même langue ? Le monde des esprits est réservé aux plus grands de ce monde et le jeune maître du feu ne s'est jamais réellement intéressé à cette pratique, la jugeant trop ennuyeuse et inaccessible.

Pourtant, le petit être de lumière reste à ses côtés, même lorsqu'il avance. Sukoji se doute qu'il doit être bienveillant, sinon il l'aurait déjà attaqué, alors il hésite à s'adresser à lui, parce qu'il est sûr qu'il aura l'air ridicule, mais quitte à être là, autant tenter sa chance. « Bonjour, qui es-tu ? » demande-t-il d'une voix qu'il ne reconnaît pas, plus douce et grave qu'à son habitude. Qu'est-ce que ce monde lui promet d'autre ?

Le monde des esprits est un refuge sacré pour tous les esprits depuis des temps ancestraux. Il existait bien avant la création du monde des hommes. Des légendes racontent que la création de ce dernier découle de la fuite de deux esprits qui voulaient s'émanciper de leurs propres mondes. Personne ne connaît leur nom et les versions sont si différentes qu'il est difficile de se faire une idée parmi toutes les légendes. D'autant plus que la plupart des esprits sont menteurs par essences. Menteur au sens des hommes. Ici le mensonge n'est pas un concept car il n'y a pas qu'une vérité. Et la vérité que vous raconte un esprit peut être différente et pourtant semblable à ce que les humains appellent leurs vérités. Les concepts humains n'ont pas leur place dans le monde des esprits. De même que les humains pensent les plus virulents d'entre eux. Indra caracolait tranquillement seul avec ses pensées le long de la forêt qui n'a pas de fin. Comme son nom l'indique personne ne sait où commence cette forêt et par extension où elle finit. Forêt étrange qui semble vous mener où vous avez le plus besoin d'aller.  



Ceux qui ont essayé d'en trouver le bout ne sont jamais réapparus. Personne ne se pose la question de leur sort. Dans le monde des esprits comme dans celui des hommes, c'est un peu chacun pour soi. C'est une petite boule de poils duveteuse qui s'approche de Sukoji et qui la suit depuis un moment. Elle s'arrête lorsque Sukoji lui parle. Il lui faut quelques instants pour se remémorer comment on communique avec les humains. Sa voix est profonde et calme comme un cours d'eau qui glisserait le long des oreilles. " Tu ne poses pas les bonnes questions. C'est toi qui devrait te demander qui tu es, non ?" La petite créature sent que le jeune homme est perturbé dans son chakra. Elle perçoit l'anomalie aussi naturellement qu'elle respire. Tout émane de lui, doute, crainte, peur, son chakra est dans un état étrange comme coupé en deux. Intriguée la petite chose continue ses interrogations. "Ton chakra est très étrange."  

L'esprit de lumière -une boule de poil- qui chemine à ses côtés ne semble vraiment pas dangereux, mais ce monde doit tout de même l'être sinon il ne serait pas réservé qu'aux plus doué ? A moins que ce ne soit pour pas abîmer la beauté de ce lieu ? Après tout, peut être que ce sont les esprits qui sont vulnérables et que les hommes -trop prompts à la guerre- pourraient tout détruire. Sukoji baisse la tête, incapable de savoir réellement ce qui l'amène ici.

« Mais je sais qui je suis. » marmonne-t-il de mauvaise foi. Il sait qui il devrait être, mais c'est vrai que c'est une question qu'il s'est déjà posé, alors cela semble logique qu’il se la pose ici. Cependant, Sukoji n’est pas encore prêt pour avoir des réponses, alors il se contente de marmonner dans sa barbe et de laisser faire. L’étrange esprit continue pourtant à le sonder, à rester à ses côtés, si bien que Sukoji se demande ce qu'il doit faire. Est-ce un test ? Une épreuve ? Existe-t-il une bonne réponse ? Le jeune homme sourit et penche la tête. « Je crois que j'ai failli mourir et que je me trouve ici comme si j'avais une seconde chance, cela expliquerait mon chacra ? » Sukoji passe d'un pied sur l'autre, mal à l'aise, il en sait si peu sur les esprits, les chacra, son être intérieur. Il s'est uniquement concentré sur sa pratique et sur sa maîtrise du feu. Rien d'autre ne lui semblait important. Alors, d'une petite voix humble, il demande. « C'est mal ? Ça peut s'améliorer ? Que puis-je faire ? » Envolé l'arrogant petit maître du feu qui pensait tout savoir et tout maîtriser, voilà l'élève prêt à apprendre et à se perfectionner.

Indra n'a pas vu un humain depuis un certain maintenant mais ils fonctionnent tous pareils. Ils commencent toujours par nier les évidences comme s'ils étaient incapables de voir ce qui sautaient aux yeux de tout le monde. Pourtant, ils semblaient très attachés à ces étranges concepts de vérité ou de mensonge. Dans le fond, Indra les voyaient comme des êtres qui voyaient mais ne comprenaient pas. De fait, rares étaient ceux qui se retrouvaient dans le royaume des esprits de leur plein gré. Ce petit humain ne faisait manifestement pas exception. Patiemment, la petite boule attendit que l'humain réalise. " On ne peut mourir que si on sait qui on est et de quoi on est fait petit humain. Toi tu ne sais plus. Tu comprends la maîtrise du feu mais pas son essence. " Indra ferma les yeux et se concentra plus intensément sur le petit. C'était un examen légèrement intrusif car cela demandait de pénétrer le chakra et donc l'essence même de l'individu en face de lui. "Il n'y a que la foudre pour scinder un chakra en deux comme cela. Je reconnais les traces qu'elle a laissé." Lança-t-il catégorique. "Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas ce qui s'est passé en revanche."

Indra appréciait les humains surtout ceux qui avaient été initiés à la pratique de la foudre car ils étaient si rares. Si rares et si différents des autres humains bien qu'ils ne comprissent pas grand-chose non plus. On ne pouvait pas leur reprocher car bien peu savaient quelque chose sur le monde des esprits. Et les membres de la nation du Feu étaient de ceux qui s'y intéressent le moins possible. Que ce petit humain soit là représentait un exploit en soi. " Mais je pense effectivement que l'on peut y faire quelque chose."

L'esprit continue de le sonder, de parler, de lui tourner autour, mais il n'y a que bienveillance et douceur. C'est assez étrange, Sukoji ne connaît absolument pas cette façon d'être. Même Amelia est piquante et titillante. Il n'a jamais connu uniquement de la douceur, sauf peut être dans l'amour que porte la mère d'Amelia à ceux qui l'entourent, mais il ne fait pas partie de ces proches-là. Sukoji avale sa salive et essaie de comprendre pourquoi les maîtres du feu ont interdit le monde des esprits. Oh, Sukoji a lu des choses, il existe des esprits de toutes sortes et certains sont malveillants, certains sont dangereux... seulement, cette lumière si vive, ces paysages si beaux, c'est tellement dommage de ne pas en profiter. Il aurait voulu connaître ce monde plutôt. Il a oublié un bon nombre de ce qu'il s'était passé, mais dans cet univers-là il se sent juste bien.

"Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas ce qui s'est passé en revanche." Sukoji baisse la tête, comment expliquer ce qu'il ne comprend même pas ? Que s'est-il passé ? Et le temps est-il arrêté ou son corps a-t-il disparu ? Ou alors le temps défile différemment dans ces deux dimensions ? Il se palpe le corps, non, ce n'est pas vraiment son corps terrestre... Que se passe-t-il du côté d'Amelia ? Tout à ses pensées, Sukoji n'a pas encore répondu. "Mais je pense effectivement que l'on peut y faire quelque chose." Il relève doucement les yeux, plein d'espoir. Ses émotions sont amplifiées par mille à cet instant, est-ce le monde ? Où est-ce la pensée d'Amelia ? Sukoji doit se retenir de ne pas pleurer.

« Je ne sais pas expliquer, c'est encore flou, mais je vais essayer. » commence-t-il une fois qu'il a réussi à vaincre les larmes (d'espoir ? de doute ? de joie ?) « J'étais avec cette fille et pour une fois on était sincère l'un envers l'autre. Je crois que j'ai eu envie de lui toucher la main pour savoir ce qu'elle ressentait et c'est là que j'ai ... explosé. » C'est le terme qui lui vient le plus facilement et le seul qui lui parait concret. « Mes maîtres m'ont expliqué l'électricité et la foudre, mais m'ont interdit de m'en servir, l'aurais-je faire inconsciemment ? » Le bon élève n'avait jamais transgressé les lois de ses maîtres parce qu'il voulait réussir et être le meilleur, mais il rêvait réellement de maîtriser la foudre. « Apprenez-moi l'essence du feu, apprenez-moi à comprendre. Je voudrais réparer ce que mon monde promet. » Les mots sont sortis de lui-même, comme s'il savait, comme s'il sentait qu'une catastrophe allait se produire, mais qu'il n'y avait qu'ici qu'il pouvait le savoir.

 

Indra sait, il sait trop et trop peu en même temps. Il pressent que le monde des humains est en train de changer mais il ne peut pas rien faire pour l'empêcher. Il ne saurait pas et ça n'est pas sa place. Le monde des humains n'est pas la place des esprits. De même que le monde des esprits n'est pas la place des humains. Ils sont toujours perdus et ils détruisent beaucoup. Indra n'a pas d'animosité pour eux, c'est juste qu'il sait que les humains ne peuvent s'aider que tous seuls quand ils ne se détruisent pas. Il semble pensif un moment et ne répond pas directement à l'humain. Les esprits ont leurs manières et leurs coutumes. Il faut apprendre à vivre avec ou s'en aller. Il se met en route après un dernier regard pour Sukoji.  Des petits éclairs commencent à se disséminer le long de son pelage alors qu'il s'enfonce dans la forêt. La densité de celle-ci n'a aucun sens. Elle varie entre extrêmement dense et quasiment inexistante. Les clarières succèdent sans aucun sens précis à des cascades ou à des arbres centenaires. Des créatures aux formes improbables se promènent de-ci de-là zieutant parfois Sukoji comme s'il était étrange ou l'ignorant complètement. Après un moment qui semble une éternité et une seconde à la fois, Indra s'arrête au milieu d'une clairière. C'est la première clairière qui est complètement dénuée de végétation. On dirait une immense bouche de terre au milieu d'une étendue verdoyante.  



Un bruit tonitruant d'éclair glisse et le ciel s'obscurcit. Pendant que le tonnerre gronde plein de petits esprits de la foudre semblables à Indra commencent à se matérialiser de partout. Ils se déplacent pêle-mêle comme une masse sans sens donnant l'impression qu'ils se roulent les uns sur les autres pour avancer. Finalement un éclair frappe le sommet de cette pyramide improbable. Les petites créatures duveteuses s'évaporent comme par magie. Au milieu d'elle se tient une femme mi dragon- mi humaine qui l'observe. Ses yeux sont fendus sur le côté et l'observent d'un air félin. Un nez aquilin découpe son visage avec dureté. De longs cheveux blonds si ondulés qu'ils semblent tordus encadrent son visage raffermissant la sérénité et la dignité qui s'exhale d'elle. Indra s'approche sans hésitation face à cette figure improbable et s'installe à ses côtés. Une voix profonde et gutturale sort de la bouche de la femme. " Indra, je vois que tu es encore allée te promener bien loin de tes frères. Ta curiosité sera ta perte." La petite boule de poils ne lui répond pas mais elle hoche la tête malgré tout comme s'ils parlaient une autre langue que celle des humains. La femme se rapproche de Sukoji et on constate alors que sa peau est parsemée d'écailles dont les contours renvoient par moments des éclats iridescents et dorés.  On dirait que les écailles sont parcourus d'un courant électrique qui suit une logique qui lui est propre. C'est presque comme si de minuscules serpents ondulaient le long des écailles. " Et toi, Sukoji n'est-ce pas ?" Lorsqu'elle a prononcé son nom, on eut l'impression qu'il s'était réverbéré dans tout l'espace de la clairirère. Comme si c'était le ciel lui-même qui le prononçait. Elle s'approche lestement le sol ne semblant pas la retenir particulièrement, on pourrait presque dire qu'elle flotte. Elle tend une main vers Sukoji indiquant qu'elle aimerait le toucher. "Je suis Ume, Indra t'a mené à moi, je suppose qu'il veut que je t'aide. Je peux ?" La main toujours tendue, elle l'observe. Son regard est difficile à soutenir tant il semble chargé d'énergie. Ses yeux brillent d'une lueur jaune dorée alors qu'elle attend sa réponse.

Spoiler:

Sukoji a toujours été cet élève sérieux qui écoute, mais aussi cet élève curieuse qui pose trop de questions. Ses professeurs, maîtres du feu et de l'éclair l'ont souvent rabroué pour cela. Et voilà que cet esprit agit d'une manière pire encore : il ne répond pas. Sukoji doit ronger son frein, il sait qu'il est inoffensif ici et que de toute manière, il vaut mieux qu'il fasse profile bas. Il doit rentrer chez lui, il doit comprendre, il veut certes apprendre, mais il refuse d'être coincé ici toujours. Et puis il y a Amelia.

Sukoji avale difficilement sa salive quand il remarque que l'esprit boule-de-poil a disparu. Non, il volette de ce côté-là. Le jeune homme court à sa suite, puisqu'il semble lui indiquer un chemin. En réalité, le garçon ne veut surtout pas rester seul, il ne connaît rien de ce monde là et boule-de-poil (après tout il n'a jamais voulu lui dire qui il était) semble gentil. Il a conscience que la notion de bien et de mal est bien plus complexe que cela, mais des esprits malfaisant il y en a et Sukoji préfère les éviter, après est-ce qu'un esprit d'apparence doux peut lui faire du mal ? La réponse est oui.

Soudain, ils sont dans une clairière. Sukoji ne sait déjà plus si ce sont ses pas qui l'ont emmené ici ou si son corps a été déplacé. A-t-il rêvé ? Il est perdu, surtout que l'agitation et l'air épais lui fait peur. Un orage se prépare, ou sont-ces des esprits ? Et puis il a la raison. Elle est là. Cet esprit-là rempli tout. Elle semble plus grande que juste son enveloppe. Ses mots résonnent autour d'eux. La gorge de l'enfant est sèche soudainement et il ne peut plus rien dire. Alors il acquiesce à son prénom. Lui et ses milles questions disparaissent. Il est face à quelque chose de si puissant, il ressent le pouvoir de l'éclair jusqu'à lui. Il ressent cette énergie. Il a envie qu'Ume le touche et en même temps il a peur. Pourtant il tente de cacher ce sentiment. Ce que la femme-esprit veut faire, sera fait. Qu'il la contre ou non. « Oui, Ume, faites. » La politesse est une marque importante chez eux, mais quelle est son titre ? Comment doit-il s'adresser à elle ? Il baisse la tête en se penchant vers lui, incapable de soutenir son regard brillant de toute manière.

Ume s'insinue dans chaque fibre de l'esprit de Sukoji, sous chaque morceau de peau, dans chaque tissu vivant. Inflexible, elle cherche la fracture. Elle connait depuis longtemps ce monde pour l'avoir maintes fois écumer de part en part. Ses mouvements à l'intérieur de la conscience de Sukoji sont lestes et agiles, vifs et rapides. Ce doit être une expérience dérangeante pour un être humain pense-t-elle sans grande empathie. Elle n'a jamais ressenti ce problème elle qui contient le tout autant qu'elle est contenu par lui. Pour elle, tout est une sorte de prolongement, de gigantesque arbre de vie qui serpente pour former ce que les humains appellent le monde.  A mesure qu'elle encercle la fracture, elle constate à quel point elle a été profonde. "Je ne sais pas ce que tu as fait Sukoji mais tu as fracturé ton feu en deux parts distinctes. Feu et Foudre sont liés et en toi ils sont dissociés à cet instant. Tu es ces deux entités en égale partie. C'est quelque chose de très rare pour un humain. Cela veut dire que tu auras un choix difficile à faire entre être les deux, n'être aucun des deux, ou bien devenir l'un ou l'autre. Toutes ces possibilités ont des conséquences. Si tu en abandonnes un ou plusieurs, c'est une part de toi-même que tu laisseras sur le pas de la porte. Si tu choisis les deux, tu seras toujours tourmenté jusqu'à ce que tu trouves un équilibre qui soit acceptable entre la passion dévorante du Feu et la maîtrise implacable de la Fou. C'est une vie difficile que celle-ci. J'ai la possibilité de t'offrir  chacun de ces trois choix mais il faudra que tu le fasses en ton âme et conscience." Le petit humain comprenait-il seulement les implications d'un choix tel que ceux-ci. Il devait trouver la signification de ces choix en lui-même pour déterminer lequel serait le bon. Il deviendrait le bon au moment où il serait formulé. Au détriment des deux autres mais sans même le savoir, c'était bien lui qui choisirait les conséquences de ses propres actes. Comme tant d'humains avant lui.

Le regard d’Ume le pénètre tandis que leurs esprits se touchent. C’est une expérience étrange, terrifiante et un peu douloureux. Sukoji serre les dents, retient son souffle, puis expire doucement. Il se sent mis à nu, dévoilé. Il a presque peur. Il se force à se calmer, à s’accrocher à la réalité – mais quelle est-elle ? – et à respirer calmement. C’est bien la seule chose qu’il puisse faire.

Et puis Ume se met à parler, à expliquer. Les mots sont fluides comme s’ils coulaient sur sa peau, pourtant ils s’ancrent dans son esprit. Il tente de comprendre, mais c’est dur. Il a envie de pleurer et de se rouler en boule. Il a envie d’abandonner. Pourtant, il se sent vouloir combattre et avancer. Il relève la tête et songe.

"Un choix difficile à faire entre être les deux, " Et réconcilier les deux parties de lui-même ? La soif de guerre et l’envie de vivre une vie douce ? "n'être aucun des deux, " Et renoncer à ses pouvoirs ? Cesser d’écouter les autres et vivre sa propre vie ? "ou bien devenir l'un ou l'autre. " Et laisser une partie de lui sur le côté, abandonner sa rage ou son envie de paix ? Abandonner Amelia peut être ? Non. Impossible.

Il reste immobile encore quelques instants, doutant toujours.

« Ume, je ne comprends pas, mais je veux être les deux, je veux être entièrement moi. » annonce-t-il d’une voix qu’il veut assurée. Tant pis s’il en souffre, il ne peut pas se séparer de l’un de ses deux pouvoirs.