- « Du rhum, des femmes et d’la bière nom de dieu, un accordéon pour valser tant qu’on veut. Du rhum, des femmes, c’est ça qui rend heureux, que l’diable nous emporte, on a rien trouvé d’mieux »
- Beidou … je t’en supplie, sois sérieuse un instant.

Le roi de l’île de Poto observe sa petite fille alors que cette dernière descendait sans la moindre hésitation une bouteille de rhum qu’elle avait découvert. Le roi avait beau caché l’alcool, l’âme de pirate de la jeune femme la faisait toujours retrouver ses trésors. Depuis qu’il avait retrouvé sa petite fille, enfant illégitime d’un pirate et de sa propre fille disparu en mer, il essayait de lui inculqué les bonnes manières, et la tenue d’une princesse … mais c’était impossible pour cette électron libre. La seule raison pour laquelle la jeune femme resté auprès de lui, c’était son besoin de famille. Le roi était son grand-père. Elle était sa petite fille. Et il n’y avait plus qu’eux. L’île était en danger. L’île avait besoin de soutien, même si c’était un soutien venant d’un désert, c’était mieux que rien… Et le roi n’avait que sa petite fille.

- Je t’en supplie. Rien qu’essayer permettra de faire en sorte de donner du soutien à Poto.
- Je n’ai aucune envie de me marier, hurla-t-elle en crachant un peu de liquide avant de réaliser que c’était mal de gaspiller. Je refuse.
- Je te demande d’y aller, pas de réussir.
- Mais alors, à quoi ça sert ?
- A nous montrer, à dire que nous sommes là. Si tu arrives, alors je promets de te laisser partir, dit-il alors que sa voix déraille en une intonation douloureuse, je t’offrirais un équipage, et un bateau, et je te laisserais partir.

Sa petite fille pouvait partir quand elle veut, en réalité, mais il la supplie toujours de rester avec lui. Il allait mourir sans personne pour régner sur sa petite île. Il n’avait pas d’autres enfants ( // ou alors un fils illégitime quelque part, qui peut le dire, n’est-ce pas ?). Il avait peur pour son île, mais le fait d’avoir un lien avec Suna, même si petit soit-il, était déjà un plus.

- Si tu acceptes, je t’offrirais aussi quelque chose d’incroyable, fit le roi qui avait commencé à connaitre sa petite fille assez bien.
- Quoi donc ?
- Promet que tu iras et que tu arriveras à rester sélectionner pour au moins les trois premières étapes.

Elle soupire, la fille pirate, et regarde son grand-père de son oeil valide avant de rouler des yeux. Pour elle, il n’y avait pas plus con qu’un concours pour trouver une épouse. Ce n’était même pas un simple speed dating ou quoi, non, c’était un putain de jeu, avec des étapes, ça lui donnerait presque envie de vomir. Heureusement, il n'y avait pas non plus de retranscription au monde entier, ça serait la crotte de pigeau sur le drapeau pirate. Non. A la place, il fallait prouver pouvoir être la femme qu'il faut au chef d'un village, prouver qu'on était forte, utile, bonne... Alors qu'on est que LA FEMME du chef. Si ce n'était pas con, c'était quoi ? Son grand-père sait que, pour elle, il n’y avait pas plus loyal qu’elle, sa parole était d’or. Alors il attendait.

- Je promets de ne pas saboter ce stupide jeu pour au moins les trois premières étapes, fit-elle alors en cédant pour son aïeul.

Elle l’aimait bien, son grand-père. Quand il l’avait vu en prison, prête à se faire pendre haut et court, il avait tout de suite pleuré et sauvé. Il l’avait prit dans ses bras, même si la grasse des geôles était collé sur sa peau. Il l’avait ramené, parlé, discuté. Il voulait qu’elle soit une princesse, oui, mais Beidou sentait qu’il voulait plus. Il voulait une petite fille. Grâce à lui, elle avait fait le deuil de ses camarades. Trois ans plus tard, elle se sentait plus heureuse que jamais, même si la mer lui manque tous les jours. Le roi se lève, doucement, avec lenteur et s’approche d’un coffre. Il prend ce qui ressemble à … une carte … UNE CARTE ????? Beidou jette sa bouteille qui s’éclate au loin et attrape la carte aux trésors. Elle observe ce plan qu’elle n’avait jamais vu. Elle observe les dessins, les enigmes, parce qu’il y aura forcément des énigmes ! Oh… Oh. OH.

- Tu vois ce symbole là, dit-il en montrant un dessin sur le haut de la carte, c’est le symbole de Suna. Il semblerait que les pirates cachent des trésors plus loin que sur nos plages.

Et Beidou devenait archi sérieuse. Pas pour se faire marier, ça elle comptait bien envoyer tout le monde chier le plus vite possible. Se présenter étant déjà, pour elle, une étape à faire. Y aller aussi d’ailleurs. Aller hop, deux étapes en un, c’était fait. Et ensuite, elle resterait à Suna pour ça… Elle embrasse la joue de son ancêtre avant de partir piquer une autre bouteille et se plancher sur une carte de Suna actuelle pour comparer. Elle allait, définitivement, trouver le trésor.

- Eula, fit sa petite sœur, j’ai peur. Imagine, il me tue ?

Eula remonta les yeux au ciel, sa bière à la main, assise contre le fauteuil délabré d’une auberge malfamé, elle soupire. Si elle, Eula Yu, était assez souvent vue dans ce lieu, sa petite sœur Iona, n’y était pas coutumière. Sa robe de princesse, bleu et à volant donnait l’impression que la poussière se transforme en paillette en tombant dessus. Eula en avait mal à la tête rien que de regarder sa petite sœur. Elle n’avait que 15 ans, mais elle semblait en avoir beaucoup moins. Si Eula devait donner un âge à sa sœur, elle dirait qu’elle en a 9 ans dans sa tête. Peut-être moins quand elle décide de faire une partie de thé avec seulement les membres les plus émérites de la société, selon elle. Des poupées. Et des nounours. Si Eula en avait rien à secouer d’être une princesse, sa sœur, elle, était plus souvent considéré comme une bonne princesse pour ses amies imaginaires.

- Tu dois juste aller te marier à un kazekage, y a pire, répondit Eula.
- Tu parles ! C’est un monstre.
- Pas réellement, reprit la sœur, il a juste un démon en lui. Il avait, d’ailleurs. Il ne l’a plus.
- Tu sais combien de personne il a tué ?

Eula remonta son regard vers sa sœur. Sa robe à paillette, bon Dieu, elle préfèrerait se faire écraser par une pierre que de porter ce genre de chose. Elle soupire et finit sa bière avant de passer à la suivante qui était déjà sur la table. Toujours avoir deux verres de prêt, c’était sa philosophie de vie.

- J’ai peur, reprit Iona avant de souffler dans un désespoir qui ferait frémir les tornades. Donne-moi ta force, s’il te plait.

Eula regarde encore sa sœur. Sa petite sœur. Même sur son visage, on pouvait voir la jeunesse. On pouvait voir qu’elle n’était pas prête à partir. Eula se fichait de toutes ses histoires de partenariats, de liens, d’alliance … Ce qui la dérange ? Sa sœur est mineure. Elle envoie sa sœur pour devenir la peut-être femme d’un kazekage majeur. Pas de beaucoup. Il avait quoi ? 18 ans, 19 ans ? Elle ne sait pas, Eula, elle s’en fiche. Elle se fiche de savoir ce qu’il est, ce qu’il a fait, comment il le fait… mais l’âge, c’est l’âge. Et elle doute qu’un homme accepte d’attendre la majorité pour prendre la pureté de sa sœur. Elle n’était pas pure, elle-même. Ayant même eu des relations sexuelles et romantiques au cours de sa vie. Dont une qui lui avait appris à apprécier le bon alcool… et le plaisir charnel. Bref. Elle pose son verre sur la table dans un mouvement violent qui fait sauter des gouttes sur la table. Elle se fiche d’être une princesse. Elle se fiche d’être remarqué, elle se fiche d’être adulté … mais …il y a quelque chose dont elle ne se fiche pas du tout : sa famille.

- Je prendrais ta place.

Et se fut ainsi qu’elle, Eula Yu, princesse du village de la rivière, finit par devoir mettre une robe absolument affreuse de soie et de paillette bleue, une semaine plus tard. Elle frappe sa tête contre la vitre de son carrosse qui l’emmène directement vers Suna. Ses parents, surtout sa mère, lui avaient fait des cours intensifs de bonnes manières. Et, putain, ce que ça la faisait chier.

Elle avait compris que quelque chose se tramait bien avant d’avoir la visite du secrétaire du roi. Miorine, du haut de sa tour, pouvait voir autant l’extérieur du château que l’intérieur de la cours. Comme la princesse oubliée qu’elle était, elle traversait les couloirs habillés de fripes et de hayons. Personne ne la regarder, ou ne la respecter, comme on l’aurait dû. Cela ne la gêne pas vraiment. Elle ne demande ni respect, ni regard, juste un peu d'amour. Alors, quand une femme vient la réveiller, ce jour-là, pour l’emmener prendre un bain, frottant son corps d’un savon à la lavande, Miorine avait su que quelque chose se passer.

D’ordinaire, on la lavait pour aller voir le roi. Mais le roi n’était plus venu la voir depuis une dizaine d’années. Parfois, on oubliait de la nourrir. Elle descendait elle-même les couloirs du château pour prendre les quelques victuailles qu’elle pouvait récolter avant de remonter.

Alors, elle savait. Sans avoir besoin de demander. De toute façon, même si elle venait à supplier pour une réponse, ou à l’exiger comme le voulait son statut de princesse, on la regarderait comme si elle n’était pas plus qu’un moucheron. Ses yeux blancs dérangeaient. Elle le savait. Sans savoir ce qu’elle était censé en faire, elle savait qu’elle ne réagissait pas avec eux comme elle devrait.

Elle passait des heures entières à essayer de comprendre comment en faire quelque chose. N’importe quoi. Le servant du roi n’hésitant pas à la battre en lui demandant de l’utiliser, de lui montrer ses yeux. Mais elle ne pouvait rien faire. Ses yeux étaient blancs et ne bougeaient pas d’un iota. Ses yeux étaient simplement des yeux vides, sans consistance. Il n’y avait rien à faire avec. Elle cligne des yeux quand on lui versa de l’eau, froide, sur le visage.

- Fais attention à ses yeux, dit une des servantes, le roi à toujours l’espoir qu’ils s’éveillent.

S’éveillent. Elle aimerait tellement que ses yeux s’éveillent. Qu’elle puisse être la princesse digne de son roi de père. Qu’il puisse l’aimer. Miorine n’avait personne ici. Pas d’amis. Pas réellement d’amis. Elle avait un lézard gris qui la suit toujours, se cache dans ses cheveux et disparaît. Personne ne le remarque jamais. Elle, elle sait qu’il est là. On tresse ses cheveux, d’ailleurs, après les avoir laver mèche par mèche avec des produits revigorants. On lui passa une robe simple mais de soie violette. Et le secrétaire du roi arriva. Elle l’avait su, donc, que quelque chose allait arriver avant de le voir. Elle ne vit pas le roi. Depuis dix ans, elle n’avait jamais revu son père que depuis son perchoir, ou en passant un couloir qu’elle n’aurait jamais dû traverser.

- Princesse Miorine, dix-septième princesse de Komuri, vous avez allé avoir la chance de pouvoir participer à une sélection.

Une sélection ? Elle ne fronça pas les sourcils, la petite, mais elle se posa bien des questions. Depuis sa naissance, dix-sept ans et neuf mois en arrière, elle avait appris à ne pas poser de question. Une fois qu’on lui disait quelque chose, elle devait l’admettre. Elle devait admettre être la dix-septième princesse de ce pays perdu dans les montagnes et la brume. Elle devait accepter qu’il n’y avait que trois princes et princesses encore en vie. Plus elle. Quatre. Le roi de Komuri avait pour habitude de pousser ses enfants jusqu’à la mort. De les pousser jusqu’à ce qu’ils montrent leur limite. La limite de Miorine était ses yeux. Elle en revenait toujours à ses yeux vitreux qu’elle déteste. Parfois, quand la solitude la pousse à la réflexion, elle aime ses yeux. Elle les trouve jolie. Puis, elle se rappelle qu’ils ne sont pas ce qu’ils sont. Alors, elle les déteste. Elle aimerait pouvoir faire tout ce qu’il faut pour que son père la considère comme le prince héritier. Comme un enfant à garder en vie.

Il n’avait tué aucun de ses enfants … mais il ne les avait pas sauvés pour autant. Il les laissait mourir. Comme Miorine. Jusqu’à maintenant. Il fallait du temps pour ça. Il fallait qu’elle puisse réussir cette sélection, qu’importe ce que ça pouvait être. Elle ignore, bien sûr, que le but était de se débarrasser d’elle. Parce qu’elle mettait trop de temps à mourir. Elle ignorait tout ça alors que le secrétaire la mis sur un cheval, en lui disant de rejoindre Suna au plus vite. Elle le fit. Parce qu’elle n’avait pas le choix. Parce que si elle arrive à être choisie, pour une fois, alors elle sera aimée un peu plus par son père. Mais, alors qu’elle galope pour rejoindre le pays du sable, elle se demande … Qu’allait-elle devoir faire ?  Elle traverse la brume et se laisse apaiser par elle. Elle avait une chance de se présenter comme une princesse, d’être aimé, un peu au moins, de voir le monde. Elle ne pouvait pas dire non. Elle avait une chance d’être enfin digne de son père. Alors, elle galope. Pour rejoindre Suna. Avec un sac et de l’argent pour paraître princière sans l’être. Elle allait réussir.

- Croyez-vous vraiment que c’est une bonne idée ?, demande le conseiller du roi de Kudamo en lançant un regard plein de reproche vers la princesse.

Kokomi se courba, fit une révérence avant de faire un petit sourire qui se voulait rassurant et plein de bonté.

- Elle est … vide, conclut le roi en cherchant ses mots, mais elle reste la première princesse de notre village.

Akito Soma tourna à nouveau la tête vers la princesse. Kokomi n’avait jamais su dire si Akito était une femme ou un homme. Parfois, elle remarque de la grâce et de l’élégance qui n’appartiennent qu’aux femmes, puis de la brutalité qui appartienne aux hommes. Elle n’a jamais aimé Akito Soma. Si elle appréciait les membres du cercle des 12, surtout Yuki si elle devait tout avouer, elle n’arrivait pas à supporter la femme/l'homme qui en était à sa tête. Akito Soma se prenait pour le roi/la reine de ce pays. Elle/Il –que c’était dur pour Kokomi de choisir un sexe à cette personne- n’hésitait pas à manipulé le roi, et son propre clan. Elle détestait ce qu’elle apprenait sur iel –c’est comme ça qu’on dit non ?- à chaque fois qu’elle apprenait quelque chose. Akito Soma était aussi la raison pour laquelle son grand-père la déteste, elle. Kokomi était peut-être la première princesse, elle avait le droit à son lot de responsabilité, mais son père la prenait pour une moins que rien. Fille de la princesse héritière et d'un samouraï, avec qui elle est marié... Le roi déteste le manque de sang bleu qui coule dans ses veines. Pour lui, son fils (le jeune frère de sa mère) était au dessus de tout. Pourtant, elle était le cœur de la mer qui entoure leur monde. Il était le pays de Kudamo. Un grand pays au cœur de l’Océan (//Un peu comme l’Australie) souvent oublié, souvent tranquille, mais aussi peu protéger. Pas de ninja ici. Si un jour quelqu’un désire les attaquer, ils ne se retrouveraient que contre des fermiers et des pêcheurs. C’était la raison pour laquelle elle avait accepté de faire ce … jeu ? pour avoir les bonnes grâces du Kazekage de Suna. Passer de la mer au désert serait compliqué, mais elle ne doute pas de réussir. Pour les Soma, tout du moins. Parce que si Akito Soma n’avait jamais été dans son cœur, tous les autres le sont et elle veut les protéger. Que ferait un village caché ninja des capacités de transformations de cette famille ? Elle ne voulait pas y penser et les protéger pour cela.

Ils pouvaient se transformer contre le sexe opposé, mais aussi à volonté, en leur signe. Ils pouvaient faire appeler à des capacités de leur signe. Appeler leurs animaux totem à l'aide. Ils étaient bien plus puissant que tous. C’était aussi pour ça qu’Akito avait tellement de poids dans la décision finale. Le roi s’approcha de sa petite fille muette, lui fit relever sa tête pour voir son visage. Kokomi avait été sourde pendant très longtemps, et n’avait simplement pas appris à parler quand on avait réussi à la soigner. Elle frissonne de la main rugueuse de son aieul.

- Nous laisseront le Kazekage l’a comblé, que cela soit de souffrance ou d’un bébé. Nous savons déjà qu’il n’y a pas plus pure parmi mes descendances.

Les cousines de Kokomi, elle en avait deux en plus de ses deux cousins, étaient de très belles femmes, incroyablement intelligentes et ouvertes. Elles parlaient, draguaient, et bien que Kokomi ne soit la plus vieille, elle restait vierge quand même sa cousine de 15 ans avait eu des relations. Elle était vierge à 24 ans. Et personne ne lui donnerait cet âge d’ailleurs. Son grand-père lâcha son visage. Elle se recule et fait une révérence. Elle ne comprenait pas l’intérêt de cette réunion avant de partir. Elle monta directement dans une voiture pour l’amener au port, pour l’amener sur le bateau, pour l’amener à Suna. Elle fit accueillit par un duo de personne qui n’essaya même pas de lui parler. On prévient qu’elle rencontrera le kazekage dans la semaine et de faire ce qu’elle désire pendant ce temps. Elle se changea, passa des habits civiles et approcha un bol de l’eau du robinet pour faire couler à l’intérieur l'eau claire. Puis, d’une main qu’elle plongea dans l’eau, elle fit naître des poissons, des requins, des formes. Elle finit couché sur le lit à laisser libre court à son imagination. Elle fit même plusieurs petites souris en pensant à Yuki.

- Princesse, fit la gouvernante en se penchant sous la table, il est l’heure de partir.

Fureki observe la femme qui l’avait elévé, aidé, aimé, pendant toutes ses années. Elle avait l’impression de la voir pour la première fois comme une manipulatrice et une traitresse. Elle tremblait de tous ses membres, cachés sous la table. Elle tremblait et était incapable de dire le moindre mot. Son père avait fait en sorte de la prévenir au DERNIER moment pour ce qui allait se passer. C’était le dernier moment. Elle était déjà à Suna, dans une maison que le roi avait prit pour sa fille et sa gouvernante. Elle était coincée contre le mur, sous la table, tremblante. Elle n’en avait déjà pas mené large quand on lui a dit qu’elle devait rencontrer le kazekage … Elle se souvient de lui. Lui, il ne doit pas se souvenir d’elle. Mais elle se souvient. Un jour, elle était venue enfant. Yuki était le village miroir de Suna. Là où Suna avait du sable, ils avaient de la neige. Là où ils avaient le soleil, ils avaient la grisaille. Là où ils avaient un démon pour kage, ils avaient un ange comme reine. La mère de Fureki était un ange. Et la jeune femme ne comprenait pas comment sa mère pouvait avoir proposé qu’elle … qu’ELLE, elle approche d’un monstre comme Gaara. Sa gouvernante s’accroupit à côté d’elle.

- Voyons, princesse, le Kazekage n’est plus ce qu’il était.

Elle était venue enfant, reprit-elle son souvenir. Elle l’avait vu attaquer avec son sable. Il avait attaqué des enfants qui avaient eu peur de lui. Il avait blessé une femme qui voulait protéger les enfants. Il avait le regard d’un tueur. Le regard de celui qui n’aurait pas hésité à arracher les yeux, la langue, les membres, d’enfants. Alors qu’il avait été lui-même enfant. Elle tremble encore à l’image du sang. Elle détestait le sang. Le sang sur la neige ressortait autant que le sang sur le sable. Elle l’avait appris ce jour là. Non. Elle ne pouvait pas. Sa gouvernante attrapa son bras. Elle hurla en se débattant. Rien à faire de faire un caprice comme une enfant. Elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Non. C’est mort. Elle regarde rapidement la robe qu’on lui avait préparé. NON. NON. ET WELL NON.

Après plusieurs heures, parce que c’était au moins ça qu’il fallait, la gouvernante avait réussi à habillé la princesse et … Elle était prête à rencontrer Gaara. Prête. Prête. C’était un grand mot hein. Elle regarde sa gouvernante.

- Je crois que je vais vomir.
- Pas sur votre robe !
- Je vais vomir, et pleurer, et … Je crois que je vais aussi tomber dans les pommes.

Elle se souvient de son regard froid et de pyschopathe… elle s’en souvient clairement. Et vue le nombre de jeune femme à marier qu’elle avait vue dans la ville, le kazekage psychopathe n’aurait que l’embarras du choix … alors pourquoi elle ? Elle freine et décide qu’elle doit courir mais ses pieds ne l’écoutent pas et reprennent la marche. Elle allait pleurer. Il allait la tuer, comme ça. D’un coup. Il allait la tuer, et elle viendrait hanter ses parents. Pour sûr. Surtout son ange de mère qui décide qu’être une sadique et l’envoyer, elle, ici, c’était mieux. Alors qu’elle avait peur de son ombre, on l’envoyait vers son pire cauchemar. Et si elle se cassait une jambe, là, en marchant ? Elle ne pourrait pas venir et serait d’office supprimer de la « course ». Oh…. MON DIEU. Elle ne voulait pas. Et alors qu’elle observait une tripoté de princesse, héritière de clan, femmes riches ou enfant de noble, elle se dit qu’elle avait encore plus envie de vomir. Elle allait vomir sur le kazekage, et il allait utiliser son sable pour l’étouffer et serrer et qu’elle explose dans une gerbe de sang. Elle allait mouriiiiiiiiiiiiir.

La pharaonne était posté au-dessus d’un immeuble, à Suna. Elle observe ce pays qui aurait dû être le sien. Ou en tout cas lié au sien. Elle savait que tout ce beau monde devrait la voir comme la reine de leur village ninja. Mais non. Personne ne la reconnaissait ici. Dans son village, on la vénère, on la voit comme ce qu’elle est. Le réceptacle de la Déesse. Elle pouvait voir les âmes et le cœur des gens. Elle pouvait en modifier les caractéristiques, elle pouvait sentir le mensonge ou les intentions. Elle savait.

Et ce qu’elle savait c’était qu’ici personne n’avait plus la foi. Pour eux, la déesse était comme le démon, des noms qui font paniquer … Pour eux, il n’existe pas la puissance divine. Elle, elle n’existe pas. Depuis plusieurs décennies, elle avait fait en sorte de rester éloigner des autres villages de ce monde. Depuis plusieurs décennies. En effet, Tamaki a cinquante sept ans. Elle a arrêté sa croissance dans une forme qui apporte la confiance, ralentissant son vieillissement. Son corps était ferme et beau. On la voyait, on avait envie de la croire. D’avoir confiance en elle. Parce qu’elle était une déesse. Elle était toujours dans son sarcophage, qui diminue la croissance de son corps et augmente son espérance de vie. Chaque seconde loin de sa pyramide était de véritable seconde qu’elle prenait sur son corps. Elle observe encore les habitants de Suna. Ils avaient totalement oublier que les Dieux existent.

Pour eux, ils commandaient le désert. Alors que le désert n’avait qu’accepter leur présence. Son propre peuple les accepter sur la terre ancestrale que parce qu’elle l’avait décidé ainsi, des décennies auparavant. Mais son peuple en avait marre. Des attaques, des ennemis, de devoir s’enfouir en partie dans le sable pour éviter que des ennemis qui ne sont pas les leurs ne viennent les embêter. Une révolte à gronder, Tamaki l’a sentit. Elle savait que si elle ne faisait pas en sorte de lier Suna à son peuple, ce dernier se révolterait. Et son peuple entrerait en guerre. Elle était pacifiste, mais si son peuple entre en guerre elle serait forcément du côté des siens. Une seule solution à cela, le mariage. Elle allait devoir se marier avec le Kazekage. Si elle devenait la femme du kazekage, en étant une pharaonne de son propre peuple, alors elle pourrait empêcher la guerre. Elle acceptait de laisser son immortalité pour ça. Pour eux. Son peuple le savait. Elle observait quelques princesses, ou filles de nobles, ou en tout cas ses rivales qui étaient dans Suna. Bientôt, une espèce de sélection chelou allait commencer, et elle s’étonne de la quantité de filles, ou de parents, qui ont acceptés cela. Alors qu’elle allait sauter de son perchoir pour revenir vers le plancher des vaches, elle tourne la tête. Elle ressent une intention… une intention malsaine …, qu'elle connait que trop bien et il est logique que son regard se pose directement sur sa meilleure amie.

- Mais, souffla-t-elle avant de la voir faire un croche-patte à une pauvre fille dans les escaliers, qu’est-ce qu’elle fait cette grande folle ?

Elle rit, Dehya, une main devant son visage alors qu’elle regarde la petite princesse d’un pays encore plus petit s’étaler sur le sol. Elle rit, la main sur sa bouche pour cacher à peine son sourire. Oh. La petite princesse pleure. Peut-être que si elle pleure assez, elle partira sans avoir besoin d'un nouveau croche-patte. Cela serait si bien. Zou la poiscaille, pas besoin d’eux. Le kazekage avait l’occasion de se marier, de coucher et d’aimer SA meilleure amie, alors Dehya, princesse de Kakutasu, soit le village du cactus qui était clairement un pays inventé par sa meilleure amie pour que sa meilleure amie (elle, suivez un peu) puisse vivre avec son armée de chat sans avoir à supporter l’humanité, aller aider à épurer. Elle était officiellement une princesse, mais les habitants de son village était tous des minous. Et ça lui suffit amplement à la petite chatte.

Elle, elle n’avait pas besoin de se marier. Ni d’avoir d’allié, elle avait déjà Tamaki. Elle n’avait pas besoin d’amis, ni de petit ami, grande Déesse, elle n’avait même pas besoin de mari. Moins encore que tout le reste. Elle était pleinement heureuse avec ses chats, et ses chattes, et ses chatons. Elle avait plus de chat que ce que Suna avait d’habitants. Elle ne dirait pas pour tout le pays en entier, mais au moins la ville. Sans le moindre souci en plus.

Dehya aimait tellement les chats, et peu les humains, qu’elle avait eu l’occasion de faire un pacte avec une déesse. C’était Tamaki qui l’avait aidé pour ça. Elle lui avait permis de rentrer en contact et la déesse Tsukikeno lui avait donné les pouvoirs d’une chatte. Elle était agile, très agile, très souple, très endurante, et elle avait neuf vies. Elle n’avait encore perdu aucune de ses vies, pour la bonne raison qu’elle restait qu’avec sa meilleure amie, dans sa pyramide, ou avec ses chats.

Alors pourquoi venait-elle de faire un croche-patte à une pauvre princesse qui n’avait rien demandé ? Elle rit encore un peu. Parce que c’est drôle, tout simplement. Elle aime bien l’idée de pouvoir faire du mal et laisser la place à sa meilleure amie favorite, et unique en même temps. La princesse se relève, les larmes aux yeux alors qu'elle fait un seconde croche-patte à un autre femme qui s'étale sur le sol. Et deux concurrente de moins pour sa meilleure amie !

- Dehya, fit d’ailleurs cette dernière en apparaissant à ses côtés dans sa tenue de pharaonne, puis-je savoir ce qu’il te prend ?
- Je fais le ménage.

Tamaki secoue la tête avant que Dehya ne laisse apparaître un sourire trop félin pour être honnête. Il y avait toujours eu quelque chose de fou chez cette fille. Tamaki l’acceptait comme sa sœur, une partie d’une déesse lié à la sienne, mais … elle n’en restait pas moins une folle.

- Je me suis inscrite pour pouvoir participer, et je vais faire en sorte de faire tomber dans les escaliers toute celle qui n’est pas toi…

Soi, tout le monde…

- Pour que tu sois la seule à la fin et que tu puisses récupérer Suna !

Elle avait écarté les bras, comme pour annoncer que son plan était infaillible … Si on oublie, bien sûr, tout ce qui pouvait mal tourner. Dehya ne pensait pas pouvoir trouver le moindre intérêt au kazekage, ni aux hommes d’ailleurs. Ni aux femmes. Si on n’était pas un chat ou Tamaki, alors Dehya s’en fiche. Il suffirait que Tamaki se transforme en chat et elle ne la laisserait plus jamais partir. Jamais. Elles partent en laissant la victime de Dehya sur le sol. Depuis le sol, Miorine se demande comment elle pourrait rendre fière son père s’il y avait des femmes comme ça contre elle...

C'est ridicule. Franchement ridicule. En tout cas c'est son intime conviction, à Gaara. Et il suffit de croiser le regard du Kazekage pour comprendre que tout ceci est loin d'être son idée. Et que ça ne lui plait pas non plus. Oh pas de panique, pas de panique, il a perdu son regard démoniaque depuis les années même si … il arrive qu'il refasse quelques petites apparitions. Dans de rares situations. Quand quelqu'un a la stupidité absolue de s'en prendre à quelqu'un qu'il aime. Ou quand Kankuro remet les boîtes de céréales vides dans le placard et qu'il tombe dessus au petit matin. Oui, ça, ça le rend ouf, Gaara. D'autant qu'il est à peu près certain que son frère le fait exprès. Mais sinon, non. Son regard de contrariété a changé. Il est plus … blasé. A mi-chemin entre le "pourquoi je me suis levé ce matin moi au fait ??" et le "bon bah vu que vous êtes trop cons, je vais le faire moi-même".

Mais pour le coup, c'est lui qui est trop con. Pour se trouver une gonzesse épouse tout seul. Alors non, cette mascarade n'est absolument pas son idée, et oui ça se voit à ce regard qu'il arbore depuis plusieurs semaines. De plus en plus fréquemment à l'approche de la date fatidique. Et systématiquement quand ses yeux se posent sur les quelques princesses qu'il aperçoit dans les rues aux pieds de sa tour. Ce qui lui a valu un taquet derrière le crâne de la part de Kankuro. (Qui s'est retrouvé encastré dans le mur la seconde d'après, mais d'après ce dernier, ça valait le coup.) Bien sur que oui, ce n'est plus un réflexe incontrôlé causé par Shukaku (plus vraiment là d'ailleurs) comme quand il était plus jeune. Non. C'est juste que c'est Kankuro. Le terroriste des paquets de céréales. Et que c'est comme ça entre eux. L'amour vache.

L'amour. Ouais. Gaara avait pensé à Hinata. Non pas parce qu'on avait de quelconques intentions romantiques à son égard, mais parce qu'il savait (oui, même lui) les sentiments qu'elle avait (?), a (?), pour Naruto Uzumaki. Alors il s'est posé la question de ce qu'elle pouvait ressentir. Il lui aurait bien posé la question, mais ça ne se faisait pas. D'autant que Kankuro avait vraiment insisté sur ce point. "Lui cause pas du petit excité". Bon. Il ne lui avait donc pas demandé. Et personne dans son entourage ne pouvait l'aider. Kankuro n'avait jamais rien ressenti d'autre qu'une profonde affection pour ses trois régulières, surtout Kiyo. Et Temari … s'entêtait à dire qu'il n'y avait rien avec le Nara. (On y croit tous.) Donc Gaara n'avait pas eu de réponse sur ce que pouvait être l'amour. Même si le mot était gravé sur son front.

De toute façon, ce n'était pas le but. Le but de cette mascarade était parfaitement politique. Avoir une compagne lui rachèterait une image auprès de ceux qui le prennent encore pour un démon. Avoir une épouse créerait un sentiment de stabilité et de maturité pour ceux qui le prennent encore pour un gosse. Donc tout ça n'avait rien à voir avec l'amour. Il était d'accord avec Temari sur ce point. Mais il était aussi un petit peu d'accord avec Kankuro. "Quitte à ce qu'on te serve une plâtrée de nanas sur un plateau, tu peux quand même choisir celle qui te plaît le plus, non ?". Sans doute. Après. Fallait-il que la réciproque soit vraie.

Enfin bref. Tout ça, c'est politique.

C'est à tout cela que Gaara repense en n'écoutant pas Baki s'adresser au parterre de princesses réunies dans la tour principale de Suna. Il ne fait que leur répéter ce dont elles sont déjà au courant (enfin il espère, erm), la raison de leur présence donc. Et il regarde les visages des princesses, sonde les expressions de leurs visages, leurs postures, leurs gestes. Elles sont toutes … extrêmement différentes. Certaines n’ont visiblement pas envie d’être là, et d’autres … il ne sait pas trop. Il voit de la détermination dans certains regards également. Et pas une détermination à juste devenir sa chère et tendre épouse. Mh. Tout à coup, il fait quelques pas pour passer devant Baki encore en train de parler et qui s’interrompt en se demandant visiblement ce qu’il se passe.

"Je n'ai pas envie de me marier."

Les conseillers de Suna s'étranglent. Kankuro disparaît dans un couloir pour aller éclater de rire le plus silencieusement possible. Temari se facepalme. Et Baki s'avance vers Gaara pour dire quelque chose mais se fait couper dans son élan par le regard sans appel de son Kazekage. Puis celui-ci se tourne à nouveau vers les princesses.

"Comme la plupart d'entre vous, j'imagine. Mais si vous êtes ici comme moi, c'est parce que vous le devez. Peu importe vos raisons, elles vous sont propres et je suppose que je les respecte tant qu'elles n'entravent en rien la bonne marche de Suna. Mais quoiqu'il en soit, gardez bien cela en tête : celle que j'épouserai aura un rôle à tenir. Pas vis à vis de moi, mais vis à vis de Suna. Le peuple de ce village sera sa famille. Les enfants de Suna seront ses enfants. C'est la seule exigence que j'ai. Quant au reste, à ses objectifs personnels …"

Le kazekage hausse légèrement les épaules. Se demandant quels peuvent être le but de la petite terrorisée, ou de la jeune femme aux yeux trop clairs qui a l'air étrangement vide. Mais n'ayant aucun doute sur le fait que les deux femmes à la peau hâlée ont des objectifs bien précis.

"... je suppose qu'en tant qu'époux, je ferai de mon mieux pour lui y aider."

Il laisse un silence et son regard passe en revu tous les visages qui lui font face. Et puis sans "au revoir" (de toute façon, il n'a pas dit "bonjour" non plus), il s'éloigne et laisse Baki reprendre là où il l'avait interrompu.

Le ninja finit par expliquer que dans une heure, leur sera transmis une invitation pour un entretien avec le kazekage, et une autre princesse en même temps. Puis les jeunes femmes sont libérées pour un court instant. Pendant ce temps, Gaara réfléchit à toutes ces femmes présentes là, pour "lui", ou ce qu'il peut leur apporter. Il est bien conscient de ça. Tout est politique. Alors il a préféré mettre les points sur les "i" tout de suite. Bon. Maintenant, faire des duos, en fonction de ce qu'il a pu lire sur le visage de ses demoiselles. Il choisit les paires, et garde l’une d’elle pour un entretien individuel. La déesse (?) Tamaki Sabaku. Il ne sait pas quoi croire à ce propos, mais ce qu’il sait, c’est que c’est son père qu’elle aurait dû tenter d’alpaguer il y a trente ans de ça. Alors sa venue l’intrigue bien plus que celle des autres.

Les invitations/convocations sont envoyées aux princesses pour leur donner rendez-vous au quatrième étage de la tour, dans la salle de réunion la moins formelle. Qui ressemble le plus à un salon. Trente minutes pour chaque entretien. Bon. Et bien “il n’y a plus qu’à”, comme on dit. Gaara soupire, les mains dans le dos, en laissant son esprit et son regard s’envoler par la petite fenêtre. Jusqu’à ce qu’on frappe à la porte.


“Kazekage cinquième du nom, les princesses Fureki Yukia et Eula Yu sont arrivées.
_ Merci. Faites les entrer.”

Baki laisse entrer les deux jeunes femmes avant de refermer la porte derrière elles.

“Asseyez-vous, je vous en prie. Je vous serre du thé ?”

C’est Temari qui lui avait fait apprendre cette phrase par cœur. Il n’est pas franchement à l’aise, Gaara. Heureusement qu’il a l’air presque inexpressif la grande majorité du temps. Ca le fait pas d’avoir l’air déstabilisé par deux jeunes femmes. Surtout une qui a l’air à deux doigts de pleurer. Ou qui a déjà pleuré ? Ses yeux s'arrêtent sur elle.

“Je vous fais peur ?”

Elle allait se faire dessus, Fureki. Déjà, elle allait vomir, et se faire pipi dessus, quand le regard froid, sans vie, psychopathe et tueur (oui tout ça) de Gaara avait parcouru l’assemblée des prétendantes. Mais en plus, il avait parlé. Elle avait sentit tout son corps se raidir de peur et d’effroi et de …Elle était donc la seule des 15 femmes ici présentes à avoir un putain d’instinct de survie ??? HOUHOU LES GONZESSES, elle n’en a rien à foutre, Fureki, qu’il est changé. Elle n’en a rien à foutre qu’on est enlevé son monstre à l’intérieur de lui. Il a tué. Pour le plaisir. Pleins. De. Gens. Il faut vraiment qu’on lui explique comment elle pouvait être la seule à grelotter de peur ? Non … mais … C’était aberrant. Et flippant. Donc. Elle flippait à mort. Et quand elle avait vue sa convocation pour le voir … elle avait encore plus flipper, attrapant son doigt dans sa bouche pour en mordre les ongles jusqu’à s’en faire mal. Non. BON. Sa mère ne l’aurait pas envoyé ici si c’était pour se faire tuer. Il y avait plus simple pour se faire tuer que d’aller chercher querelle avec Suna, hein ? HEIN ? Non. Bon. Elle croque dans son ongle et laisse la douleur la tenir alors qu’elle attendait dehors avec une robe bleu claire qui sied parfaitement à son corps.

- Tu sais, dit une fille à la robe de la même couleur qui la regarde de l’autre côté du couloir, si tu veux utiliser tes doigts pour te détendre, y a d’autres choses à faire, bien plus agréable.

Fureki cligne des yeux, dans l’incompréhension la plus totale alors qu’Eula change de posture. Oh. Une vierge ? Elle peut sentir les vierges, Eula, comme les puceaux… Et il n’y avait rien de mieux que de faire du bien à une personne innocente en lui montrant les bonheurs de la chaire. Elle-même son apprentissage avait été …. Elle soupire d’aise et de nostalgie quand elle se souvient de ses hésitations et du bonheur d’apprendre à se faire jouir. La jeune femme inconnue, en plus d’être une princesse ce qui amuse Fureki, avait une poitrine généreuse qui devait être parfaite pour s’amuser avec. Eula ne faisait pas de distinction homme / femme quand il s’agit de se faire plaisir. Elle ne savait pas pour le côté romantique, elle n’avait jamais été amoureuse. Mais pour le cul, qu’importe le sexe tant qu’il y a une verge, des doigts ou des jouets, ou plusieurs verges, bref, elle, tant qu’elle y prend du plaisir, elle s’en fou. Alors, bon, ça la rend aussi altruiste d’aider les pucelles à reconnaître leurs émotions intérieures.

- Tes doigts, répète-t-elle, tu devrais les enfoncer en toi, pour te faire du bien, au lieu de les blesser comme ça.

Fureki voit la jeune femme prendre sa main, les porter à ses lèvres pour un baiser et elle se fige. Merde. La réponse était là. Ce n’était pas que Gaara qui était un psychopathe sa mère, il y avait aussi les femmes qui étaient là de leur plein gré. Eula sourit d’amusement en voyant l’expression effrayé et effaré de la blanche. Oh. Que c’était mignon. Elle allait pousser un peu le bouchon quand un ninja de Suna arriva pour les faire rentrer. Fureki récupère ses doigts, les plaques le long de sa jambe. Elle allait se retrouver ENFERMée dans une pièce avec DEUX psychopathes là ? Elle n’allait jamais survivre. Elle fit une prière à sa mère, qui dans son pays devait être en train de bien se marrer. Elles rentrent et s’assient.

Eula regarde Gaara, qui semble avoir, lui aussi, remarqué la tête de biche coincé entre deux kunaïs de la jeune femme. Elle ne se prive pas de lorgner sur le buste du Kazekage, assez habitué à devoir analyser ses partenaires avant de les baiser. Il semble … timide ? Mal à l’aise ? Oh. Il semble puceau aussi. Elle l’a dit, elle était un véritable radar à pucelle. Elle se penche, montre son décolleté, moins généreux que celui de sa partenaire mais bien plus exposé, à Gaara. Elle venait d’avoir une image intéressante. Elle. Nue. Attaché par un collier, la laisse dans les mains du kazekage pendant qu’elle le suce. Elle sourit à l’idée. Elle allait en faire sa mission. Pas besoin de se marier pour se faire du bien. Elle prenait le parier de réussir à lui faire une fellation. Elle penche la tête vers la princesse en presque larmes de peur. Elle prenait aussi le pari de pouvoir la caresser, elle, pour la détendre. Elle se demande même si elle ne pourrait pas se faire le frère de Gaara. Elle avait entendu une rumeur comme quoi il était assez ouvert, et bon, pour faire jouir les demoiselles en mal d’amour.

Fureki était figé, elle n’avait plus peur de Gaara, seulement. Maintenant, elle était totalement en PLS, à deux doigts de se faire dessus alors qu’elle était dans la salle avec deux psychopathes. Elle regarde Gaara une demi-seconde avant de détourner les yeux. Il veut une réponse là ? Elle devrait dire « non » ?  Qui sait ce que Gaara pourrait lui faire s’il apprenait qu’elle était à deux doigts de lui vomir dessus. Elle tremble un peu. Elle ne sait pas quoi faire. Elle n’a pas envie de parler maintenant. Fureki se recule et sourit.

- Bien sûr qu’elle a peur de vous, dit-elle doucement. D’ailleurs, ma petite sœur aurait dû venir à ma place, mais elle avait peur, elle aussi. Cette jolie blanche a plus de courage que ma sœur.

Fureki ne dirait pas qu’elle a du courage. Ou le courage d’un moineau. Elle est venu parce qu’on lui a mentit. Elle est resté parce qu’on l’a obligé. Et elle n’est pas encore évanoui, dans sa pisse et son vomi, parce que c’était dégoutant. Eula continue en le regardant droit dans les yeux.

- Mais je ne pense pas que cela soit la bonne idée de lui demander ainsi. Tu ne risques que de la bloquer un peu plus, regarde, je crois qu’elle va tomber dans les pommes. Si elle te dit « oui », tu risques de demander « pourquoi ? » et elle devrait expliquer des sentiments personnels devant une parfaite inconnue, moi. Si elle dit « Non », elle ment clairement.

Fureki tremble, ouvre la bouche pour dire quelque chose alors qu’elle sent la main d’Eula entourer ses doigts avec douceur. Loin de la sensation pseudo-sexuelle de tout à l’heure, les doigts de la bleue étaient rassurants, doux, assez puissants pour qu’elle ne prenne une grande respiration. Fureki penche la tête en avant dans une révérence.

- Je … je … je .. suis … suis… Suis désolée…. Je … oui… comme … Comme …. Comme elle dit. Si … si je dois vous expliquer, je préfèrerais que ça se fasse entre nous.

HEIN ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ?????????? ELLE VENAIT DE DEMANDER UN TÊTE A TÊTE AVEC GAARA Là ? Elle allait mourir. Elle sentait à nouveau le vertige mais les doigts d’Eula mirent à faire des ronds sur le dos de sa main et elle se calma. Elle observa la jeune femme avant qu’elle ne met leurs mains liées sur la table. Elle montre la main à Gaara.

- Quand quelqu’un stresse, il y a un point de pression sur les mains qui permettent de détendre.

Elle prend la main de Fureki et lui montre en appuyant sur la peau entre son pouce et le doigt suivant. Fureki avait senti cela. Eula lâcha sa main doucement la laisse reposer alors qu’elle sourit simplement. Sa sœur stressait souvent. Et puis, même si elle trouve toujours que baiser était mieux… Cela avait pu aider la princesse. Elle finit par sortir une fiole de sa robe, caché entre ses seins, et rajoute le liquide dans sa tasse, regarde la princesse et en rajoute aussi dans la sienne, avant de le tendre à Gaara.

- Qu’est … qu’est-ce … qu’est-ce que … vous faites pour vous détendre Kazekage ? réussi à articuler Fureki en se surprenant elle-même.

Elle avait demandé un rendez-vous en plus ET elle avait changé de sujet pour parler simplement au Kazekage. Elle approcha la tasse de thé de son nez, regarde Eula qui range sa fiole et boit un peu. Après tout, morte pour morte, autant y aller franco.