Alors que Liam l’a fait danser doucement au grès des lentes notes de musique, Indiana se fait la réflexion que danser un slow, ou tout autre chose va surement être la partie la plus simple du mariage de sa sœur. Certes, ils restent proches, cependant la jeune femme se sent un peu plus à l’aise que de devoir l’embrasser ou de lui sourire comme si elle était follement éprise. Sourire au blondinet n’est pas difficile en soit, non c’est vraiment donné cet aspect de romance sur son visage quand elle le regardera. N’ayant jamais été amoureuse, Indie ne sait juste pas quelle frimousse adopter, peut-être qu’elle devrait regarder plus de films romantiques et voir comment les acteurs font pour avoir l’air amoureux. C’est toujours mieux que rien et puis sans doute que d’ici le mariage elle arrivera plus facilement à donner le change.

Le jeune homme l’a sort alors de ses pensées en lui demandant si elle rêve de ce jour ou elle pourra se marier et que cher et tendre l’attendra au bout de l’allée. Bien sûr qu’elle y a songé, en long en large et en travers, un peu moins aujourd’hui parce qu’elle a l’impression que plus le temps passe et plus cela risque de lui échapper. Cependant, il lui arrive encore d’y penser, avec moins de force qu’avant, mais c’est encore là dans un coin de son cœur et de sa tête. Forcément, elle retourne la question à Liam, elle sait déjà qu’il veut des enfants, mais pas s’il est un adepte du mariage. Sa réponse fait sourire tendrement Indie sans qu’elle n’en ait vraiment conscience.

— Elle sera chanceuse la demoiselle avec qui tu construiras cette famille dont tu me parles, tu m’as l’air d’être le genre hyper dévoué à l’autre. Je te souhaite de la rencontrer et d’être heureux avec elle.

Il l’aura plus que mérité, au final Indiana sait très peu de choses quant à sa vie personnelle, mais Liam lui donne le sentiment d’avoir dû sacrifier pas mal de choses et de devoir se battre plus que les autres. Quand il reprend la parole, elle lui lance un regard interdit. Elle ? Belle ? Non ! Enfin, elle n’est pas moche non plus, elle se considère juste normale avec vingt centimètres de trop, mais belle, jamais de la vie.

— Beaucoup de monde qui voudrait partager ma vie ? Si tu en rencontres un, n’hésites pas à me faire signe, tu as mon numéro après tout, répond la brunette en riant doucement.

Le duo danse encore un peu, jusqu’à ce que la musique se termine et que la playlist passe à la suivante qui est un peu plus énergique que la précédente. Impossible de danser un slow là-dessus.

— On devrait faire cette séance photo, dit-elle en se détachant de lui. Et après, je te laisse tranquille, tu dois avoir envie de faire autre que de trainer avec moi. Bouge pas, je vais chercher mon appareil, il faut une belle photo si tu veux poser avec mon chien et après on se contentera de selfie.

Un sourire, puis Indie disparaît pour aller chercher son appareil photo de pro.

- C'est un peu mon problème. Je fais passer les autres avant moi. Tu pourras le dire avec ta famille. Ils te diront sûrement que c'est logique vu le métier que j'ai choisi.

Je faisais passer ma famille avant moi. Je faisais passer le bien être de mes patients avant le mien quand j'étais au travail. Je pouvais passer ma journée à travailler, sans prendre de pause, parce que mes patients avaient besoin de moi. C'était sûrement un tord que j'avais mais j'étais fait ainsi. Alors oui je ferais passer le bien être de ma future femme en priorité mais elle devrait aussi composer avec mon dévouement à mon travail.

- Ca ne serait pas un peu bizarre que ton petit ami t'arrange un plan avec un autre mec?

Je lui souris en disant ça, plaisantant un peu.

- Je peux t'en trouver, mais ce seront des futurs médecins. C'est pas l'idéal en matière de petit ami.

Pour toutes les raisons citées plus haut. Ils étaient presque autant bourreau de travail que moi, avec des horaires impossibles. Il n'y avait pas beaucoup de fille qui tenaient sur la durée.

Je finis par la lâcher alors que la musique changeait. Je hochais doucement la tête quand elle me demanda d'aller faire les photos avec son chien.

- Pas de problème. Mais ça ne me gêne pas de rester avec toi. J'ai passé une bonne partie de ma journée à dormir, ça me fait du bien de sortir un peu. Si je rentre chez moi je vais passer ma soirée à réviser.

Je m'installais au sol, claquant mes mains sur mes cuisses pour inviter le chien à venir vers moi. Il ne se fit pas prier et me sauta directement dans les bras. Je riais alors qu'il venait me lécher le visage tout excité. Je ne prêtais pas attention à Indiana. Je la laissais prendre les photos qu'elle voulait. Ca serait plus naturel si on le jouait comme ça. Un moment de complicité entre son chien et moi qu'elle avait voulu immortalisé, attendrie par la scène.

Indie n’avait pas vu ça sous cet angle, il est vrai qu’avec le métier qu’il a choisi, il vaut mieux en effet être dévoué, même si certains deviennent médecin pour bien d’autres raisons. Alors la brunette espère que la jeune femme qui partagera sa vie prendra bien soin de lui et qu’elle arrivera à lui faire parfois ralentir le mouvement. Après que Liam lui eut dit que beaucoup d’hommes voudraient très certainement partager sa vie, la brunette lui demande s’il n’aurait pas des contacts à lui donner.

— Non je ne trouve pas, dit-elle en riant. Après tout, mon petit ami est du genre très dévoué tu vois, tellement dévoué qu’il n’hésitera pas à me présenter des hommes.

Le blondinet lui explique alors qu’il pourra sans doute lui trouver un médecin, mais qu’en terme de petit ami ce n’est pas franchement ça avec les horaires, le dévouement à la profession et bien d’autres choses dont Indie ne se doute pas.

— J’imagine qu’être petite amie ou femme de médecin oblige à faire des concessions et faire une croix sur certains aspects de la vie. Mais si on aime l’autre, ça doit être possible que ça marche.

Non pas qu’elle veuille absolument devenir la compagne d’un médecin, mais elle suppose que lorsqu’on est vraiment attachés à l’autre, traverser ce genre d’épreuve doit être plus simple. Et il en va de même pour les autres métiers comme la police, ou encore les pompiers, disons qu’il faut avoir les épaules larges. La danse terminée, Indie lui propose de faire la séance photo et quelques selfies et après il sera libre, il doit surement avoir mieux à faire que de rester avec elle, non ? Non visiblement. Indiana esquisse un sourire, amusé.

— Oh je suis donc un peu plus palpitante que des révisions alors, merci du compliment.

S’échappant rapidement, la jeune femme revient avec son appareil et elle ravie de voir que son faux petit ami et son chien ont déjà commencé à jouer. D’autant plus que Liam ne fait absolument pas attention à l’objectif, ce qui va donner des clichés très naturels. Après dix bonnes minutes à bombarder cet adorable duo, Indiana vient s'asseoir à côté du jeune homme dans l’optique de lui montrer les photos qu’elle vient de prendre.

— C’est laquelle ta préférée ? Moi j’aime beaucoup celle-là ou petit papa noël te lèche la joue et que tu ris, elle est vraiment mignonne.

Des médecins en couple il y en avait, ce n'était pas quelque chose qui m'empêcherait de trouver l'amour je le savais. Je savais aussi que toutes les femmes n'étaient pas prêtes à le comprendre. Il y en avait qui sortait avec un médecin parce que la profession était toujours source de fantasmes pour certaines. Puis en général ces femmes là se rendaient compte de ce que c'était réellement de vivre avec un médecin, ou un étudiant en médecine, et elles finissaient par déchanter. Je ne l'avais jamais vécu, je me refusais à avoir des relations sérieuses à cause de mon autre travail, mais j'avais assez d'amis étudiants comme moi pour savoir ce qu'ils traversaient parfois. Heureusement il y en avait aussi pour être en couple et être parfaitement heureux. Ca m'arriverait, quand j'aurais pu régler l'autre problème.

Je la laissais me prendre en photo tandis que je jouais avec son chien. J'oubliais un peu qu'elle était entrain de me photographier pour profiter uniquement de l'animal. Je voulais que ça ait l'air le plus naturel possible, comme si elle avait réellement intercepté un moment de complicité entre ses deux amours, et non une séance photo purement préméditée.

Je gardais l'animal dans mes bras, le caressant doucement alors qu'elle venait me montrer les photos. Je hochais la tête en voyant la photo qu'elle semblait préférer.

- Elle est pas mal oui. Elle pourrait faire un bon fond d'écran je pense. Un peu en mode "mes deux amours".

Parce que ça serait logique qu'elle ait son petit ami en fond d'écran, histoire de le voir tout le temps, même quand nous étions séparé. Sa famille s'attendrait à ce qu'elle n'ait plus uniquement son chien comme personne à aimer dans sa vie.

- D'ailleurs, la suite logique de ce moment où tu m'as pris en photo par surprise c'est ça...

Je l'attirais sur mes genoux, la serrant dans mes bras. Le petit chien lui sauta dessus, venant lui faire des léchouilles à elle aussi.

- Et je pense qu'on aura certainement fait quelques photos de nous à ce moment là. Des selfies tous les trois. Comme une jolie petite famille. Alors vas y.

Je déposais un baiser sur sa joue, restant bloqué comme ça le temps qu'elle prenne sa photo. J'espérais qu'elle n'ait pas l'air gênée dessus. Elle devait être naturelle et plutôt heureuse de vivre un moment comme ça.

La brunette était vraiment dans son élément à prendre des clichés à tout va de Liam et de son petit bébé, pendant ces moments-là ou elle se contentait de shooter. La jeune femme ne pensait plus à ses problémes, ni au fait qu’elle avait engagé un faux petit ami justement à cause de l’un de ses problémes majeurs, à savoir son célibat qui s’éternié un peu trop au gout de ses parents. En tout cas, cette petite séance en plus d’être relaxante avait su donner quelques clichés bien sympathiques de cet adorable duo, de sorte qu’Indiana ne tarde pas à rejoindre le blondinet pour lui montrer les résultats.

— Tu as raison, ça devrait faire un super fond d’écran et ça m’aidera à crédibiliser notre relation quand je parlerais de toi à ma famille. Il est impossible de dire que j’ai inventé… même si c’est techniquement vrai, termine la brunette en riant.

Pendant qu’elle continue de faire défiler les clichés en souriant et en se disant qu’elle pourra mettre certaines photos dans son smartphone en plus de celles de Liam déjà présente, la jeune femme tourne la têt vers lui quand il parle de suite logique et… Et elle manque de faire une crise cardiaque lorsque le blond la prend dans ses bras et l’attire sur ses genoux. Oh oui elle comprend parfaitement la logique, mais ça n’en reste pas moins hyper perturbant, heureusement que petit papa noël vient lui lécher le menton pour atténuer un peu cette sensation de gêne.

— Sacrée coïncidence hein ! S’exclame Indiana de façon un peu théâtrale.

Tentant de faire abstraction des lèvres de Liam sur sa joue, elle va sûrement devoir encore interagir physiquement avec lui pour être plus ou moins à l’aise. Aussi souriante et heureuse que possible, Indie fait quelques clichés d’eux, même si ça devient de plus en plus difficile avec son corgi dont la séance se fait de plus en plus intense. De sorte qu’elle finit par basculer en arrière morte de rire et appuie sans le faire exprès sur le bouton de déclenchement, quand elle réussit à calmer son petit bébé, elle se redresse et s’excuse auprès de Liam avant de quitter ses genoux.

—Oh ! Elle est plutôt fun la dernière.

Montrant le cliché  très mal cadré, on voit juste le haut du visage de Liam et Indiana l’air étonné et le nez du petit corgi en gros plan. Sans doute l’image la plus naturelle de la seconde séance photo.

- Tu ne m'as pas inventé, tu m'as payé. Ce n'est pas la même chose.

Bon ça restait difficile de dire lequel des deux était le moins triste quand on y pensait. Peut être que le petit ami inventé était la solution de celles qui n'avaient pas les moyens de se payer un escort. Mes services n'étaient pas vraiment donnés. Mais sur le principe, je n'étais pas un petit ami inventé. J'existais réellement. C'est juste que je n'étais pas réellement son petit ami.

Je sentais bien qu'elle était gênée alors que je venais l'embrasser. Je pensais qu'il était plus sage que je reste davantage avec elle, que nous fassions plus qu'un innocent baiser comme j'avais fait un peu plus tôt. On ne pourrait pas se voir tant que ça. Il faudrait qu'elle soit parfaitement à l'aise le jour du mariage. C'était loin d'être le cas pour le moment.

On fit la séance photo mais à nouveau elle dériva. Elle s'éloigna de moi, faisant une photo qui était drôle c'était vrai mais bien loin de ce que j'avais voulu faire au début. Je voulais de la tendresse et de la complicité, qu'on voit de l'amour entre nous et pas seulement des rires.

- Elle est fun oui.

Je prie le petit chien pour le descendre de nos genoux et l'envoyer un peu plus loin.

- Mais il faut aussi qu'on s'entraine tu ne crois pas? Je sais que moi ça ira. Je ne suis pas gêné d'embrasser mes clientes. Mais je vois bien que ce n'est pas la même chose pour toi. Il faut que m'embrasser devienne naturel. Alors viens...

Je lui tendis la main pour l'inviter à se rapprocher de moi. Je voulais que ce soit elle qui fasse le premier pas cette fois, qui prenne l'initiative du baiser. Je ne pouvais pas être celui qui ferait toujours le premier pas au moment du mariage. Ca ne semblerait pas naturel. Sa famille finirait par se demander si elle était vraiment heureuse dans cette relation ou si je ne la forçais pas. Il fallait que ça vienne d'elle maintenant.

— Non c’est vrai tu as raison, toi tu existe, mais notre relation est complètement inventée en revanche.

Le petit-ami inventé ne lui aurait rien coûté c’est sûr, mais au au bout du compte il aurait été difficile de faire croire à cette histoire bien longtemps. Tôt ou tard, sa famille et ses amis auraient voulu le rencontrer et ça aurait été étrange qu’elle trouve une excuse à chaque fois qu’il était censé venir. En plus de ça, Indie ce serait certainement fait griller bien rapidement. Avoir engagé Liam rend légitime la chose, mais ça n’en est pas moins plus facile, bien au contraire, parce qu’avoir des contacts physiques avec un homme dont elle n’est pas amoureuse reste complexe. Là encore, si elle n’arrive pas à avoir l’air naturellement amoureuse, elle risque aussi de se faire prendre la main dans les bonbons.

Comme là, alors qu’elle se retrouve assise sur Liam et qu’il dépose un baiser sur sa joue, juste sur sa joue et bien sûr la brunette est complètement gênée. Alors elle tente bien de prendre des photos malgré tout, mais rapidement elle dérive du sujet avec son petit chien qui la fait basculer à force de papouilles. Indiana trouve la dernière photo vraiment sympa, le blondinet aussi visiblement, même si ce n’est pas à ça qu’il s’attendait. La jeune femme entend bien ce qu’il dit, mais elle a quand même le sentiment de se faire un peu taper sur les doigts par son professeur. Prenant la main tendue, Indiana vient s'asseoir près du jeune homme et tourne doucement la tête vers lui.

— Oui, je sais bien qu’il est impératif de m'entraîner, c’est juste que je ne suis pas une personne naturellement tactile avec les autres, alors quand je me dis que je dois me forcer à embrasser quelqu’un ce n’est pas évident. D’autant plus que je n’ai pas d'expérience comme tu le sais déjà… Comment as-tu fait avec ta première cliente ? Aujourd’hui tu me dis que ça va, mais j’imagine qu’embrasser une inconnue n’a pas dû être si naturel au départ, si je puis dire, quand tu as commencé ce job non.

Peut-être qu’Indie pourra en tirer quelque chose, après tout Liam ne fait pas ça de gaieté de cœur mais il y arrive pour autant très bien. Dans quel état d'esprit être dans ce genre de moment ? A quel point faut-il prendre du recul ? Est-ce qu’il pense à autre chose dans les moments plus intimes ?

Ce n'était pas la réaction à laquelle je m'attendais. Je pensais qu'elle comprendrait le sous entendu, qu'elle viendrait faire un pas vers moi comme je l'espérais, qu'elle prendrait un peu l'initiative. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se mette à me questionner sur mon boulot comme ça. Je me reculais, m'éloignant d'elle et m'agitant un peu mal à l'aise. J'avais bien conscience qu'elle ne validait pas mon travail. Je passais quand même plus ou moins pour un prostitué. Je n'aimais pas en parler déjà de base, mais avec elle, ça me mettait encore plus mal à l'aise.

- Mes premiers contrats, je n'ai pas eu à les embrasser. Je devais juste accompagner les femmes à des galas de charités ou des trucs comme ça. Les seuls contacts physiques qu'on avait c'était se tenir le bras ou la main. Il n'y avait rien de compliqué à cela.

C'était platonique, juste une relation amicale. Il n'y avait aucun problème pour faire ça. Je me disais même que c'était de l'argent bien facilement gagné. J'aurais pu me contenter de contrats de ce genre. Ils étaient plutôt bien payés mais il y avait les extras. J'étais vraiment dans la merde quand j'avais commencé alors avoir un petit bonus... je ne disais pas non.

- La première fois... c'était dans l'intimité de sa chambre d'hôtel. C'était une très belle femme. Ce n'était pas si difficile que ça. J'étais intimidé mais elle m'a rapidement mis en confiance. Elle a fait le premier pas vers moi. Je me suis laissé guidé et puis... c'était comme un plan cul. Elle était belle. Elle avait envie de moi et elle me le montrait clairement. Ca m'a aidé à me lancer.

Je n'étais pas vierge, contrairement à elle. J'avais déjà eu quelques aventures. Ca m'avait quand même bien aidé à franchir le cap.

- La première que je ne trouvais pas attirante ça a été plus difficile. Mais ça se fait toujours dans l'intimité. Je peux avoir l'air tendu au début, ce n'est pas gênant. Puis j'essaie de ne pas penser à la personne, de juste me laisser porter, laisser faire les automatismes et ça se fait tout seul. Maintenant c'est devenu plus facile. Ce n'est pas l'idéal mais je me sens moins... moins sale que les premières fois...

Je m'arrêtais là, me rendant compte que j'en disais un peu trop, que je me confiais plus que je ne l'aurais du. Je détournais le regard avant de me relever.

- Je crois que je ferais mieux d'y aller.

En voyant la réaction de Liam face à ses questions, Indiana regrette aussitôt de les lui avoir posées, à aucun moment elle n’a voulu le mettre mal à l’aise. La jeune femme voulu savoir comment elle pouvait faire pour être plus à l’aise avec lui, étant donné que lui-même doit souvent composé avec des inconnues. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche n’aura jamais été si vrai. Vraiment, la brunette se sent comme la reine des connes. D’ailleurs, elle baisse instantanément les yeux sur ses pieds, qui deviennent tout a coup particulièrement passionnants, jusqu’à ce que contre toute attente, le jeune homme reprend la parole pour lui expliquer. Au début, disons que le récit de Liam ne la choque pas outre mesure, ça reste d’accompagner quelqu’un et basta. Il y a bien des gens qui en accompagnent d’autres pour faire leur courses et ça n’a rien de répréhensible ou de dégradant. En revanche, quand il passe à la suite, le visage de Indiana devient tout blême, ce n’était absolument pas ce qu’elle voulait savoir et elle se demande si elle avait mal posé ses questions ? La jeune femme voulait savoir pour les baisers, les gestes un peu plus tactiles, comment avoir l’air amoureuse pas… Pas le côté sexuel de son travail, même si elle se doute bien que cela est devenu indissociable parce que ça doit lui rapporter plus. C’est là qu’elle se demande à quel point a-t-il besoin d’argent pour donner son corps à d’autres ?

Autant dire que lorsqu’il termine ses explications, toutes couleurs à déserté le visage de Indiana qui se sent encore plus mal et à juste envie de pleurer. Parce qu’elle à le sentiment d'être aussi horrible que ces autres femmes qui l’utilisent pour autre chose qu’un simple accompagnement. Alors quand il se relève estimant qu’il est temps de partir, la jeune femme se redresse aussi hochant simplement la tête. Complètement mutique et ne sachant pas quoi dire, elle se contente de le raccompagner à la porte, posant un regard humide et triste sur lui avant de simplement le laisser partir. Quand elle referme la porte, Indie se rend compte qu’elle ne lui a même pas donné la pizza en trop, mais peut-être que cela aurait rendu les choses encore plus malaisantes. S’emparant de la boîte en carton, la brunette mange sa pizza tout en pleurant toutes les larmes de son corps. Peut-être que faire appel à Liam était une mauvaise idée, elle ne veut pas devenir l’une de ses femmes qui l’utilise comme un objet, une chose qui doit prendre la forme de ce qu’elle désire. Ce que ça lui fait peur ça et… Maintenant qu’elle y pense, sans doute que si elle a du mal à au laisser aller gestes physiques, c’est qu’elle a peur de s’attacher plus qu’elle ne le devrait.

Voilà, voilà, maintenant elle est juste complètement perdue et se demande si mettre fin à tout ça ne serait pas la meilleure chose à faire, pour lui, comme pour elle…

Je rangeais mon téléphone après lui avoir envoyé mon dernier sms. Je n'étais plus très loin du restaurant de burger où elle m'avait donné rendez vous. J'étais curieux de le découvrir. Je ne connaissais pas l'endroit, c'était une partie de la ville où je ne venais pas souvent. La grande roue, ce genre de trucs, je n'avais pas vraiment l'occasion d'en faire. C'était dépenser de l'argent inutilement pour être sans grand intérêt à mes yeux. C'était plus un truc pour les enfants ou les couples. Et comme je n'étais dans aucune de ces deux catégories, ça ne me concernait pas. Mais ce soir je me faisais inviter alors je n'allais pas me plaindre. Mon boulot avait ce petit avantage aussi, je découvrais de nouveaux endroits, luxueux pour la plupart, des endroits où je n'aurais jamais pu mettre les pieds vu ma situation financière.

Je baillais rapidement, la fatigue pesant lourdement sur mes épaules. Je commençais à accuser le coup au bout de plusieurs nuits. Heureusement c'était la dernière, j'allais pouvoir repasser de jour pendant quelques temps. J'aurais un peu moins l'air d'un zombie et je serais davantage disponible. Pendant mes périodes de nuit je pouvais faire moins de contrat d'escort et je le ressentais financièrement.

Je me secouais un peu, essayant d'oublier la fatigue alors que je la voyais un peu plus loin. Je n'avais pas le droit de paraitre fatigué. Même si c'était juste un diner et une séance photo sur la grande roue, je ne devais pas oublier que j'étais là pour le boulot. Ce n'était pas une sortie entre amis. Elle me payait pour que je joue à être son faux petit ami. Même si pour le moment nous étions encore en période d'entrainement pour elle, je n'oubliais pas que le but était que je joue son petit ami devant sa famille au mariage de sa soeur.

Je finis par la rejoindre, un léger sourire sur ses lèvres.

- Salut. Alors on va goûter son fameux burger? J'espère que tu ne m'as pas fait saliver pour rien et qu'il est vraiment bon.