Je sais que notre relation est encore bien trop récente pour connaître les attentes de l'autre. De notre histoire, nous n'en sommes qu'aux balbutiements. Pour autant, il est indispensable d'apprendre à nous connaître l'un l'autre, autant pour savoir si cette relation peut continuer que pour comprendre ce lien qui nous attire et nous retient si … intensément. Je ne connais pas les enjeux. Je n'ai aucune idée de ce qu'une telle histoire exige en termes de compromis et de sacrifices. Alors, forcément, je ne peux m'empêcher de m'intéresser à sa relation passée… Celle qu'il a vécu avec cette femme pendant presque une décennie…

Il a donc commencé par me parler d'incompatibilités autant dans leur emploi du temps que dans leur façon de vivre tout simplement. Je me suis donc naturellement demandée comment une telle histoire a pu durer aussi longtemps avant que je ne me rappelle la place que prennent l'amour et l'espoir dans ce genre de relation. Et puis… Il évoque l'éloignement, le fait de ne pas trouver le temps pour l'autre, de faire passer sa carrière en priorité le tout avant de décrire un manque de communication assez important…

– Sache que notre communication est déjà bien meilleure que celle que j'avais avec mon ex. Toi et moi arrivons bien mieux à nous comprendre.

C'est aussi mon impression, même si je mets cela sur le compte de notre créativité. Nous sommes tous deux des artistes qui ont besoin de créer pour se sentir exister. Peut-être est-ce ce qui nous lie. Non… En tout cas, pas totalement… Mon histoire avec Jim tendrait même à prouver que cela ne peut pas être la seule raison. Après tout, nous nous entendions à merveille. Nous ne nous disputions jamais. L'on pouvait passer des heures à parler de tout et de rien, comme l'on pouvait se contenter du silence. Nous pouvions également peindre ensemble en nous plaçant devant un paysage à reproduire, chacun avec son propre point de vue. Mais… il manquait le lien. Celle colle indispensable qui maintient tout en place. Nous n'avions ni la passion, ni l'amour. En tout cas… de mon côté.

Alors puisque cette histoire a compté pour moi, je décide finalement de l'évoquer avec lui. Je lui parle de toutes ces choses que l'on attend dans une relation… Cette complicité et cette amitié que nous avions, Jim et moi … Tout en précisant que c'était probablement tout ce que nous avions, justement. Le lien n'était en réalité apporté que par des personnes extérieures pour qui tout ceci semblait évident. Pour eux, nous étions faits l'un pour l'autre… Mais c'était faux. Alors je lui parle de ma décision, celle de rompre nos fiançailles…

Et tout en narrant ma propre histoire, je retrouve quelques similitudes dans son propre mode de vie, dans sa manière de faire et d'agir. Des similitudes que je lui expose tout naturellement.

Je ne saurais dire pourquoi, mais Tom est un homme bourré d'incertitudes et de peurs. Il doute tellement de lui que je suis persuadée que si je venais à le quitter, il se contenterait de dire "Je le savais" avant de se replier sur lui-même. À mon sens, ce n'est pas de la fatalité. C'est une toute autre chose, mais ….Une chose réellement pernicieuse, capable de lui pourrir la vie. Ce manque de confiance en lui, il a bien fallu qu'il le comble d'une manière ou d'une autre, sans quoi, il serait totalement incapable de monter sur scène… Il ne pourrait pas affronter le regard de ses fans, des professionnels qui bossent avec lui et encore moins celui des journalistes. Au fond, il n'y a strictement rien d'anormal dans sa stratégie, cette armure lui étant indispensable pour évoluer dans ce domaine si particulier. Même si je ne peux m'empêcher de trouver cela bien dommage parce que Tom est un homme extrêmement talentueux qui mériterait de prendre conscience et confiance en ses capacités.

– J'ai des rêves très simples. Beaucoup trop simples pour elle. Je voulais m'installer avec elle, durablement. Simplement vivre une vie normale, au calme, dès que je le pouvais.
– Tu devais énormément l'aimer, je déclare en souriant avec tendresse.

Je n'ai jamais éprouvé ce genre d'envie. Je n'ai jamais nourri de tels rêves. Alors forcément, je suppose que seul l'Amour avec un grand A peut donner ce genre de désir.

– Toi et moi... Ce n'est pas pour coller aux attentes de quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ? me demande-t-il après un instant d'hésitation. Je ne veux pas que tu te sentes enfermée dans notre relation, Emily. J'ai envie..  J'ai envie de toi. Pas d'un rôle que tu joues. C'est de la véritable Emily dont je suis tombé amoureux.

Les revoilà, ces fameux doutes, ces incertitudes chargées de craintes évoqués un peu plus tôt. Je soupire, malgré moi avant de me redresse pour être parfaitement certaine de capter son regard et surtout son attention.

– M'as-tu seulement écouté, Tom, lui dis-je tout caressant doucement son visage. Je n'ai plus la moindre envie de vivre pour les autres…Aujourd'hui, je me fiche de coller aux attentes de personnes extérieures. Je suis totalement moi quand je suis avec toi. Et si je suis ici aujourd'hui, c'est parce que je le veux et parce que je jugeais ma présence ici nécessaire. Rien de plus.

Je viens ponctuer mes propos en lui volant un baiser. Je veux comprendre ce qu'il y a entre nous… J'ai vraiment besoin de savoir.

Puis vient une question à laquelle je ne m'attendais absolument pas.

– Ton ex... Tu l'as revu, depuis ?
– Non, Tom… je soupire en m'asseyant. Et je doute fort qu'il ait envie de me revoir. Disons que je ne l'ai pas quitté en ayant le bon état d'esprit. Ma grand-mère venait de mourir et… J'étais triste et vraiment en colère. Je n'ai pas été très sympas avec lui. Je pense que pour lui, j'aurais pu lui piétiner le cœur en sautant dessus à pieds joints que cela aurait été moins douloureux. Je voulais tellement l'éloigner, le pousser à renoncer que… J'ai été horrible avec lui.

Et je m'en voulais atrocement pour cela. Jim était un homme bien…Il ne méritait pas d'entendre tout ce que je lui ai dis ce jour-là.

– Est-ce que cela t'inquiète ?

"– Tu devais énormément l'aimer".

Je frissonne à ce sourire empli de tendresse. Qu'est ce que j'aime voir Emily sourire ainsi ! Un sourire qui m'est entièrement destiné. Et en cet instant, j'ai l'impression d'être l'homme le plus chanceux du monde.

"- Je l'aimais", j'admets doucement. "Mais lorsque nous nous sommes séparés, mes sentiments n'étaient déjà plus les même. J'aurais toujours un attachement particulier pour elle. Mais plus comme avant."

Je ferme les yeux tandis qu'elle me caresse le visage. J'ai envie de continuer à sentir ses mains sur ma peau, sur mon corps tout entier. Ses doigts sont chauds, et ils n'ont pas la rugosité des miens, caractéristique de ceux d'un guitariste.
Je les embrasse lorsqu'ils passent sur mes lèvres.

"- Je n'ai plus la moindre envie de vivre pour les autres…Aujourd'hui, je me fiche de coller aux attentes de personnes extérieures. Je suis totalement moi quand je suis avec toi. Et si je suis ici aujourd'hui, c'est parce que je le veux et parce que je jugeais ma présence ici nécessaire. Rien de plus."

"- Je t'aime", je souffle simplement.

Parce que c'est la vérité. Parce que c'est la seule chose que j'ai en tête après ces aveux. Et tout simplement parce que j'ai envie qu'elle en soit persuadée, qu'elle ne doute jamais qu'elle est celle qui fait battre mon coeur.

Elle et personne d'autre. Et ce, malgré les histoires que nous avons vécues dans le passé.

Lorsqu'elle m'embrasse, je tente de retenir ses lèvres, mais ces dernières disparaissent si vite, me laissant un manque qui ne pourra être comblé que par elle.

Lorsque je ne peux retenir la question de si elle a revu son ex, elle m'explique calmement qu'elle l'a quitté si brutalement qu'il ne doit probablement pas avoir envie de la revoir.
Je n'en suis pas certain. Je ne connais pas cet homme, mais j'imagine très bien les émotions qui ont pu se battre dans son esprit. Probablement la colère, mêlée à une profonde tristesse. Et surtout, tellement d'interrogations. A sa place, j'aurais tout fait pour avoir des réponses. Ou peut être que celui-ci n'a même pas cherché à en avoir. Par peur, ou par honte.
A-t-il refait sa vie ? Je crois qu'Helena fréquente déjà quelqu'un d'autres, si j'en crois les échos que j'ai eu.
Je n'ose pas faire part à Emily de mes conclusions. Tout cela ne me regarde pas.

Lorsqu'elle me demande si ça m'inquiète, je secoue la tête.

"- Je te fais confiance", je réponds simplement.

Et puis...

"- Mon ex m'a appelé, le lendemain de notre journée à Portland. C'est elle qui m'a prévenu pour les photos qui avaient été prise à notre insue. C'était la première fois qu'elle m'appelait depuis..."

Depuis qu'elle avait quitté ma villa en claquant la porte derrière elle, avant d'envoyer son assistante récupérer ses affaires.

"- Je crois qu'elle s'en voulait. Et moi aussi. Mais je me suis surpris à ne ressentir que de la nostalgie. Tout l'amour que j'ai pu éprouver à son égard a disparu. Tu es la seule à qui j'ai envie de songer, à présent."

Je capture ses lèvres, cherchant dans ce baiser une réponse, une confirmation de cet amour qui nous uni. Et je la trouve sans tarder dans cette bouche qui s'entrouvre pour accueillir ce baiser, dans nos deux corps qui se rapprochent...

"- J'aime l'idée de vivre juste pour nous, sans masque, sans rôle à jouer", je lui chuchote. "Juste toi et moi."

Évidemment qu'il l'avait aimé. Je serais bien incapable d'imaginer autre chose le concernant. Jamais il se serait accroché à cette relation s'il n'avait pas nourrit des sentiments aussi forts pour cette femme. Ce doit être quelqu'un d'intéressant. Différente de lui, certes, mais elle doit forcément avoir de nombreuses qualités pour avoir été aimée par lui pendant tant d'années. Notre relation est si récente, qu'il est totalement ridicule de s'amuser à comparer les deux et ce, malgré l'intensité surprenante de nos sentiments.

– Je t'aime aussi, je rétorque avec tendresse.

Les baisers que nous échangeons entre deux mots se font de plus en plus pressants. Je sens que nous avons tous les deux besoins de plus, mais certaines choses se doivent d'être précisées.

Concernant Jim, il affirme me faire confiance. Je sais que ce ne sont que des mots, mais ces derniers me touchent. Je ne tiens pas à ce qu'il s'inquiète de quoi que ce soit me concernant. Et puis il me parle de l'appel de son ex, celui concernant la découverte des photos. Je pourrais tout aussi bien ressentir quelques préoccupations à ce sujet et pourtant, ce n'est absolument pas le cas. Je ne doute pas de ses sentiments à mon égard, pas plus que je ne doute de son respect. Je sais qu'il ne cherchera pas à me nuire et encore moins à me blesser.

– J'aime l'idée de vivre juste pour nous, sans masque, sans rôle jouer...Juste toi et moi.
– Juste toi et moi, je répète sourire aux lèvres avant de venir approfondir notre baiser.

Je l'ai dit, nous avons besoin de plus à présent. Nos corps se rapprochent de plus en plus comme s'ils s'appelaient l'un l'autre… Ma main glisse doucement sous sa chemise… L'envie de sentir sa peau sur la mienne est essentielle… C'est vital. Je me love contre lui, venant combler le peu de distance qu'il existait encore entre nous…

"– Juste toi et moi."

Ces quelques mots sont suffisants pour me faire frissonner. C'est une promesse. Une promesse que je viens cueillir sur ses lèvres, encore et encore, ne me lassant pas du goût de ces dernières.

La main d'Emily me parait presque brûlante lorsqu'elle se faufile sous ma chemise.
Je suis beaucoup trop habillé. Bien trop face à cette envie irrésistible de ne faire qu'un avec elle, de laisser nos corps prendre le pas quand les mots ne suffisent plus.

Je soupire contre ses lèvres alors qu'elle franchit les derniers centimètres qui nous séparaient encore pour coller son corps au miens, venant entremêler nos jambes.

Et les réactions purement physiques et instinctives ne se font pas attendre. Je gémis contre ses lèvres. Et mon jean commence à se faire bien trop serré.
J'ai besoin d'elle, besoin de ce contact qui me rend fou, et qui vient alimenter ce feu déjà ardent qui danse dans mon ventre.

Il n'est pas bien compliqué de dénouer la ceinture du peignoir d'Emily. Cette dernière s'incline bien vite face à mes mains pourtant tremblantes.

Et enfin, je glisse mes mains contre la peau nue de son dos, cherchant cette chaleur qu'elle seule pourra m'apporter.

"- Je suis déçu de ne pas avoir pu profiter du bain avec toi", je lui murmure à l'oreille. "La baignoire est grande. J'ai plein d'idées pour utiliser tout cet espace."

J'ai surtout besoin d'oublier les évènements de la journée, le monde, les inconnus qui m'ont arrêté dans la rue. Pour l'instant, mon seul horizon est Emily. Ses baisers et la chaleur de son corps sont les seules choses dont j'ai besoin après une journée comme celle-là. Comme une manière de reprendre contact avec cette réalité.

"- Pour cette fois, je crois que le lit sera suffisant, qu'en dis-tu ? A moins que tu penses à autre chose ?", je souffle d'une voix rauque.

J'ai envie de lui laisser l'initiative, de la laisser me surprendre. Quoiqu'elle fasse, j'espère qu'il est clair pour elle que je suis entièrement à sa merci, prêt à exaucer ses moindres désirs.

– Je suis déçu de ne pas avoir pu profiter du bain avec toi. La baignoire est grande. J'ai plein d'idées pour utiliser tout cet espace.
– Ah ? Voilà qui vient éveiller ma curiosité, je chuchote à mon tour avant de revenir à l'assaut de ses lèvres, glissant peu à peu sur son cou.

La chaleur de sa peau réchauffe la mienne… Elle m'enivre d'une façon toujours plus étonnante. Je me sens… En sécurité, apaisée. Je veux plus tout en étant comblée. Cette sensation étrange me surprend toujours. Je me demande si je parviendrais un jour à m'y habituer…

– Pour cette fois, je crois que le lit sera suffisant, qu'en dis-tu ? À moins que tu penses à autre chose?
– Je pense à des tas de choses Tom… je murmure contre sa gorge que je mordille avec délicatesse. Plus que tu ne peux l'imaginer… Mais j'ai bien envie de savoir ce que toi tu as en tête.

À vrai dire, j'ai réellement envie de le voir s'affirmer. Non, j'en ai besoin. Néanmoins, je ne sais pas vraiment comment m'y prendre pour lui faire comprendre. Devrais-je le lui dire, tout simplement ? Je crains beaucoup trop que cela gâche l'ambiance…  Peut-être devrais-je simplement le guider, d'une manière ou d'une autre… Ou alors, je pourrais tout bonnement arrêter de me prendre la tête et me contenter de profiter de l'instant présent…

"– Je pense à des tas de choses Tom… Plus que tu ne peux l'imaginer… Mais j'ai bien envie de savoir ce que toi tu as en tête."

J'ai du mal à reprendre mon souffle. Ses lèvres sur ma gorge sont bien la seule chose sur laquelle je suis capable de me concentrer.

Ce que j'ai en tête ? Pas grand chose, en dehors de la nécessité de partir à la découverte du corps d'Emily, une fois de plus. Comme si c'était la première fois.

Bien des images se battent dans mon esprit - des visions pas du tout sages, de nos deux corps dans des positions pour le moins explicites.

– Je t'aime tellement, murmure-t-il contre ma peau, me ramenant contre lui en une étreinte pleine de tendresse.

Mon coeur déborde de cet amour trop intense pour être contenu. Dans ses bras, je me sens bien. J'y suis à ma juste place. Une place que je n'échangerai pour rien au monde tant je m'estime chanceuse.

– Je t'aime aussi, je rétorque en me pressant un peu plus contre lui. Et je ne pensais pas pouvoir aimer autant un jour.

Je me redresse légèrement, juste assez pour mieux capturer son regard. Je ne peux m'empêcher de le trouver magnifique, ainsi décoiffé, ses joues rougies par l'effort et le plaisir, ses lèvres gonflées après avoir échangé une centaine de baisers… Il est tout simplement sublime… Je pense que je pourrai le peindre un millier de fois sans jamais me lasser…

– Tu sais… Ce toi et moi… Être fait l'un pour l'autre, j'ai vraiment envie d'y croire, Tom, je chuchote avant de replacer une mèche de ses cheveux. Je vais te faire une confidence… Avant de te rencontrer… Cela faisait des mois que je n'arrivais plus à peindre, enfin… Rien en dehors de ces toiles infâmes que tu as pu apercevoir lors de cette soirée …

Cette série de toiles, j'ai presque envie de la nommer "cartographie de mon âme", même si je sais à présent que de nombreuses couleurs doivent y être ajoutées… Les couleurs que Tom a su apporter avec lui.  

– Je ne sais pas comment tu t'y es pris, mais tu as ramené l'inspiration perdue avec toi…

"- Je ne pensais pas pouvoir aimer autant un jour."

"- Moi non plus", j'admets dans un souffle. "Pas si vite. Pas comme ça. Je suis très heureux de t'avoir rencontré."

Elle a su boulverser mon monde en si peu de temps.

"– Tu sais… Ce toi et moi… Être fait l'un pour l'autre, j'ai vraiment envie d'y croire, Tom."

Je ne m'attendais pas à ça, même si finalement cela fait écho à la discussion que nous avions eue juste avant.

Je ne peux que rester immobile, trop ému pour trouver les mots.

Ses doigts sur mon front, à me recoiffer tel un enfant. Ce regard planté dans le mien. Je me sens incroyablement vulnérable. Et j'ai tellement envie de goûter à nouveau à ses lèvres.

"- Avant de te rencontrer… Cela faisait des mois que je n'arrivais plus à peindre, enfin… Rien en dehors de ces toiles infâmes que tu as pu apercevoir lors de cette soirée …"

Cella fait tellement écho à ces mois vides, qui ont précédé mon roadtrip. Plus rien ne me donnait envie d'écrire. J'étais malheureux, et surtout terriblement seul.
Ma rencontre avec Emily a tout changé. J'aurais de quoi faire un album uniquement avec ces chansons que j'ai écrites pour elle. Et je compte bien y parvenir un jour.

Je vois bien à quelles toiles elle fait référence. Des toiles sombres, dépourvues de couleurs vives. Des toiles dans lesquelles il est aisé de lire détresse et solitude. Des émotions que j'ai moi aussi connues.

"– Je ne sais pas comment tu t'y es pris, mais tu as ramené l'inspiration perdue avec toi…"

"-  Tout comme tu l'as fait pour moi", je chuchote en retour. "J'ai envie de te dédier un album, avec toutes ces chansons."

Je l'embrasse doucement. Ces chansons, c'est comme une manière pour moi d'encrer Emily sur ma peau, dans ma vie.

Je n'ai plus envie de cette solitude qui m'a si souvent accompagnée, même lorsque j'étais encore avec mon ex.

Je me sépare d'elle, juste le temps d'un bref passage par la salle de bain.

"- Tu as faim ?" je lui demande lorsque je reviens.  

J'ai attrapé au passage le menu du room service, que je tends à Emily. Je ne la lâche pas du regard. Je suis toujours étonné de la force de mes sentiments à son sujet.

Je dépose mes lèvres sur son épaule. Sa peau est douce. Et chaude.
Je laisse mon nez s'égarer le long de son cou tandis que je respire son odeur. Notre odeur.
De nouvelles marques sont venues s'ajouter sur sa peau. Mais cette fois, je n'arrive même plus à m'en vouloir. Ces marques sont les miennes. A moi et à moi seul.

"- Je ne dirais pas non à une douche, sinon. J'ai l'impression d'être un peu poisseux."

Et nos activités précédentes n'ont rien arrangées.

"- Tu me rejoins ? Je sais que tu as déjà pris un bain un peu plus tôt, mais j'ai envie de t'avoir dans mes bras."

Et Emily non plus n'est probablement pas ressortie intacte de nos ébats. Sa peau à ce goût de sel et cette odeur de musc qui ne laissent que peu de doute quand à la nature de nos activités précédentes.

Le repas pourra bien attendre.